L'intervention française au Mexique : mémoires / par le colonel Ch. Blanchot T2. 1911

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de ce singulier cortège. Je dois dire que ces

fois le défilé

dames montrèrent beaucoup plus d'enthousiasme que pour l'Impératrice; parbleu

nous étions des hommes

!

C'étaient

!

des vivats, des cris frénétiques qui étaient peut-être doux

au cœur mais assurément bien durs pour

les oreilles.

de baisers et d'œillades partaient de tous côtés foi,

il

y avait de bien

dans

jolies filles

comme

le tas

!

Et,

!

Que

ma

mais, hélas,

parfum des roses. Quand la voie publique fut rentrée dans un calme relativement naturel, nous nous précipitions sur nos lits. Une demi-heure s'était à peine écoulée, les paupières commençaient à se clore, quand surgit un nouveau vacarme, plus formidable elles

passèrent

encore que

le

fait le

Je croyais à une réédition de la

premier.

scène que nous venions de subir, et pourtant nous ne l'avions pas bissée. Erreur

!

on se

revêtit. C'était le Gallo

hommes. La plaisanterie devenait cette

rieux,

Ce

fois, il

qu'il

si

fatigante,

d'autant que,

l'enthousiasme avait un caractère plus

manquait du pittoresque y avait de plus

et

des

sé-

du piquant du premier. je devrais

significatif,

dire

de

plus instructif, dans les manifestations spontanées de ces iionmies

absolument indépendants qui appartenaient sur-

tout à la classe populaire, c'était d'entendre les cris très

répétés de

:

«

Viva

el

général Bazaine

Napoléon, nuestro liberador

!

!

Viva

el

y viva la Francia

Imperador !

»

Voilà

ce que criait tout ce peuple qui, instinctivement, rendait à

César ce qui appartenait à César. Toute cette foule passa et repassa deux fois pour donner plus de signification au gallo. Et ce qui nous étonna

le

plus, c'est que tous ces

hommes

portaient des drapeaux et que la grande majorité agitaient les couleurs françaises.

Cette grandiose manifestation nous

impressionna profondément,

surtout

le

maréchal Bazaine.

Aussi je ne puis m'empêcher d'en adresser l'écho aux

des

hommes

mânes

de l'opposition française d'alors qui nous accu-

du Mexique. Enfin, nous pûmes essayer de goûter un repos bien gagné; mais, glacés par le froid très vif que nous avions

saient d'aller violenter ce peuple


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