L'amiral Courbet au Tonkin, souvenirs historiques. 1896

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trois officiers grièvement blessés. C'est à peine s'il

reste vingt hommes valides sur les cent quarante qui la composaient tout à l'heure. Ceux qui sont arrivés jusqu'au pied du retranchement sont arrêtés par un abatis de bambous, enfoncés en terre, la pointe aiguë tournée du côté des

assaillants. Impossible de passer au travers de toutes ces pointes acérées qui accrochent les vêtements et déchirent les jambes. Les pauvres turcos, décimés, hachés, sont obligés de se replier. Quinze de leurs camarades qui, blessés, sont restés sur le champ de bataille, sont aussitôt, et sous leurs yeux, cruellement mutilés, puis décapités. A cette vue, un frisson de rage et de colère s'em-

pare de tous ceux qui ont assisté de loin à cette incroyable scène de barbarie. Les turcos s'élancent de nouveau. Mais, cette fois, rien ne pourra plus arrêter leur élan.

Ils arrachent, brisent les bambous, enlèvent la

redoute qui contient neuf gros canons, et massacrent sans merci tous les Chinois qui la défendent. Ce dernier assaut leur a coûté de nombreuses victimes, et


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