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La couleur, marqueur de mode ou facteur de différenciation ? Publié le 5 mars 2018
Chloé Foglierini
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Le pôle Textile & Sourcing de l’IFM Alumni a eu le plaisir de rassembler lors du salon Première Vision un panel diversifié de passionnés de la couleur, Patricia Lefebvre Milon a animé cette table ronde :
Qu’est-ce que la couleur ? Chacun de nos invités a exprimé son rapport sensible à la couleur, confirmant qu’elle ne saurait être synthétisée si facilement, sauf peut-être sous l’angle scientifique avancé par Rodolphe Augis : « La couleur est un ressenti, une perception qui dépend de la lumière, de l’objet, de l’observateur. Elle n’existe qu’à travers ce spectre et se lit au travers d’une culture, d’un métier, d’un langage propre à chacun. La couleur est une sensation. »
Ainsi, la couleur a été évoquée durant cette table ronde comme une émotion, une focale, une alchimie, lue sous le spectre de la science, de la lumière, de la matière, qui en fait un élément
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La couleur pour Première Vision : Selon Pascaline Wilhelm, elle s’apprend, on a du talent ou pas pour l’exprimer, il faut apprendre à être à l’écoute « des cultures de la couleur ». C’est une vision du monde, à faire vivre de saison en saison, au-delà de sa perception personnelle. L’enjeu, pour Première Vision, est de permettre à chaque sensibilité de s’approprier la couleur, chaque saison, à partir d’une gamme générique juste. Il s’agit de la transmettre de la manière la plus exacte possible, pour permettre la création et l’industrialisation. En cela Première Vision est une aide à la transmission et l’appropriation pour la couleur, outil commercial majeur de la mode. Pascaline évoque la responsabilité de la mode à, chaque saison, « rendre la beauté ». Enjeu de réflexion : « La couleur n’est pas une propriété de l’objet, c’est la sensation que j’ai lorsque je regarde l’objet ».
Partant de ce constat, comment assurer la bonne lecture de la couleur choisie et sur quels outils s’appuyer pour assurer sa bonne compréhension et transcription sur les supports choisis ? Pour parler de la couleur : Quelle difficulté de partager sa vue de la couleur avec un autre ! Reprenons l’exemple polémique de la fameuse robe bleu/noir ou blanc/or : http://bigbrowser.blog.lemonde.fr/2015/02/27/quelle-est-la-couleur-de-cette-robe-cettequestion-divise-le-monde/ La couleur est un sujet profondément subjectif, où chaque personne fera intervenir de nombreux facteurs personnels pour étayer sa lecture, d’où la nécessité d’établir une unité de langage, compréhensible et partagée par l’ensemble des interlocuteurs. On évoque alors la nécessité d’utiliser un lexique commun et des référents techniques, par exemple les codes Lab et Az. Ainsi, la mise au point par des logiciels de colorimétrie, l’usage de cabines de lumière pour la validation des gammes saisonnières, semblent à nos professionnels des outils essentiels pour garantir l’efficacité du process couleur dans les collections et contrôler les variations de perception qui peuvent faire perdre un temps précieux dans un rétroplanning très serré. Au-delà de la rationalisation de la couleur par le langage et la technique, Pierre Schmitt souligne le rôle fondamental du support comme révélateur : « c’est le tissu qui dicte le rendu de la couleur ».
Ainsi ces procédés seront plus ou moins efficaces selon les matières choisies, « bien pour le chaine et trame, mais plus difficile pour les maille et matières fantaisie type dentelle, Messagerie
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Considérer la lumière des lieux et du monde : La couleur, réflecteur de lumière est un concept pleinement intégré par Marion Le Flour dans ses travaux de photographie, à la fois au moment de la prise de vue et pour la transmission digitale des images. On dit que la couleur est le miroir de l’humeur de la société. Dans une période d’ultra saturation des visuels, où l’instagramisation des objets devient un critère fondamental de rentabilité, la recherche de justesse, en termes de qualité d’image et d’expression colorielle est de moins en moins aisée et pourtant de plus en plus cruciale. Assurer l’équilibre entre vérité et effet « catch eye » tout au long de processus (de la prise de vue jusqu’à la retransmission sur écran) est un art, manié par de multiples intervenants (du photographe jusqu’au technicien qui mettra le produit en ligne). Le devoir d’accroche visuelle en prélude d’une future rencontre avec le produit réel devient un subtil dosage pour s’assurer de ne pas décevoir la cliente au contact du produit. Ainsi Anaïs Guéry évoque le pouvoir de réflexion photographique de la couleur indigo, qu’il est indispensable de redescendre en traitement d’image pour donner à la cliente une vision fidèle de la perception qu’elle aura lorsqu’elle rencontrera le produit « en vrai ». Justesse et technicité : Céline Lopes évoque les difficultés à reproduire une couleur et notamment un imprimé, « plus l’on veut une couleur exacte imaginée sur Illustrator, plus la difficulté à la rendre réelle est grande ».
Là où les avancées technologiques ont permis le déploiement de nouvelles techniques telles que l’impression numérique, elles peuvent aussi limiter les réalisations. Le numérique a libéré les minimas de production et offre une rapidité d’exécution mais ne permet pas d’obtenir une profondeur de tons telle qu’elle peut être imaginée à l’étape de la création. De même, une production sur cadre requiert des minimas de production et des coûts de production élevés, qui constituent des barrières non négligeables pour des jeunes créateurs ou petites maisons aux moyens limités. Autre élément de contrainte, l’uniformatisation progressive de la couleur dictée par le nombre réduit de producteurs, qui limite les capacités de réalisation. La couleur est donc un territoire d’exploration important pour les savoir-faire artisanaux, pour permettre le redéploiement des expressions, aujourd’hui partiellement contraintes par la technologie et l’industrie. Une illustration de ces limitations peut être la mise au point d’un noir. Le noir est une couleur, et peut-être la plus technique à réaliser : un beau noir coûte cher et pourtant il est la composante sine qua non de toute collection. La multiplicité de ses tonalités, du ton le plus blanchi au ton le plus coloré, le rendent complexe à mettre au point et coûteux à produire pour ses versions coloristique les plus profondes. Messagerie
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la couleur : à jour ou confirmer votre adresse e-mail. Voir plus Les e-mails ne parviennent Rareté pas à l’uneet depréciosité vos adressesde e-mail. Veuillez mettre La complexité induite par les limitations de coût, de technique, d’industrialisation, met en lumière les opportunités d’identité et de différenciation offertes par la couleur, et l’opportunité de faire renaître des couleurs disparues. Au travers d’un travail de recherche parmi les archives des écoles d’art et des fabricants, mais aussi grâce à un travail exploratoire mené par les créateurs et les techniciens. Anaïs Guéry explique ainsi l’approche quasi spirituelle de son travail de création, où elle décline les multiples écritures de l’indigo. Un travail de la couleur, mené en France dans son atelier, qui débute sur une matière écrue. Sur ce type de développement artisanal, qui donne naissance à des pièces uniques, le prix est lié au temps de réalisation, Anaïs défendant l’idée de la « haute couleur », en offrant à ses clientes pour chaque pièce réalisée, une couleur unique. Pierre Schmitt évoque son envie d’imaginer les collections autrement, notamment en laissant place à l’innovation au sein des équipes techniques. Au-delà des contraintes de collection vécues par les clients, laisser des plages d’expérimentation et de création aux industriels pour faire naître la nouveauté. La couleur dans le temps : Se laisser un temps dans les contraintes d’un rétroplanning, accepter de nouveaux rythmes de production à côté du temps de l’industrialisation et savoir apprécier les différentes qualités d’une teinture chimique et d’une teinture naturelle au fil du temps. Anaïs Guéry évoque sa redécouverte d’un savoir-faire historique oublié de la teinture naturelle, de son souhait de retrouver les traces de ces procédés qui ont existé et qui offrent de belles possibilités de personnalisation du produit. Ainsi, la part de discussion et d’échange avec ses clientes est essentielle pour expliquer la démarche créative et instaurer une relation de fidélité et d’adhésion au projet. Il s’agit de retrouver des habitudes que l’on a perdu, comme savoir entretenir une couleur naturelle, et de sensibiliser la cliente au caractère vivant de la couleur, « d’accepter son évolution comme le fait de laisser son empreinte, la marque de sa vie apposée sur le textile ».
La créatrice propose de « travailler sur la niche du sensible » pour offrir une autre promesse que celle de l’industrie. La couleur demain, enjeu de développement durable : Pour conclure cet échange riche en pratiques et en sensibilités, nos invités proposent de penser à la vie des couleurs : comment seront-elles produites puis vendues ? Comment seront-elles portées ? Comment seront-elles recyclées ? « Retrouver des pistes perdues via des explorations artisanales peut ouvrir la voie à de nouvelles pratiques de développement durable ». « Des trésors de création restent à exploiter, au-delà de les faire naître il faut réfléchir à comment les mettre en valeur et les communiquer ». Messagerie
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La couleur demain sera peut-être celle à la demande par Voir le client, Les e-mails ne parviennent « pas à l’une de vosde adresses e-mail. Veuillez mettre à jour oucréée confirmer votre adresse e-mail. plus
selon le
référent de son choix ? » « La couleur de demain ne pourra naître que si on laisse la place à la création ». « Créer c’est aussi laisser place à l’erreur et aux surprises qui en surgissent ».
Pour voir la vie aux couleurs de demain, trouvons l’alchimie via l’expérimentation. Signaler ceci
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Chloé Foglierini • 1er Director, Brand and Concept development
IFM ALUMNI Pascaline Wilhelm Patricia Lefebvre Milon Anais Guery Marion LEFLOUR Céline Lopes Rodolphe Augis Pierre Schmitt J’aime
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Chloé Foglierini Director, Brand and Concept development
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