Percy jackson and the lightning thief

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retardement. Elle n'était littéralement pas humaine. Elle avait voulu me tuer. Puis j'ai pensé à M. Brunner... et à l'épée qu'il m'avait lancée. Alors que j'allais poser une question à Grover à ce sujet, les poils se sont hérissés sur ma nuque. Un éclair m'a ébloui, un boum ! fracassant a retenti et notre voiture a explosé. Je me souviens d'une sensation d'extrême légèreté, un peu comme si j'étais broyé, frit et aspergé au jet en même temps. J'ai décollé mon front du dossier du siège du conducteur et j'ai dit : —Aïe. —Percy ! a crié maman. —Ça va... J'ai essayé de me tirer de la torpeur qui m'engourdissait. Je n'étais pas mort. La voiture n'avait pas explosé. Nous étions partis dans le fossé. Les portières du côté conducteur s'étaient enfoncées dans la boue. Le toit avait craqué comme une coquille d'oeuf et la pluie tombait à seaux dans l'habitacle. La foudre. C'était l'unique explication. Une déflagration de foudre nous avait projetés dans le fossé. À côté de moi, sur la banquette arrière, gisait une masse inerte. —Grover ! Il était affalé, un filet de sang coulant au coin de sa bouche. J'ai secoué sa hanche couverte de fourrure en pensant : Non ! Même si tu es à moitié

chèvre, tu es mon meilleur ami et je ne veux pas que tu meures ! À ce moment-là, il a gémi « Manger », et j'ai su qu'il y avait encore de l'espoir. —Percy, a dit ma mère, nous devons... Sa voix a tremblé. Je me suis retourné. À la lumière d'un éclair, par le pare-brise arrière maculé de boue, j'ai aperçu une silhouette qui avançait à pas lourds sur le bas-côté, dans notre direction. Ça m'a donné la chair de poule. C'était la silhouette sombre d'un type baraqué comme un joueur de football américain. On aurait dit qu'il s'abritait la tête sous une couverture. La moitié supérieure de son corps était carrée et duveteuse. Ses mains levées lui donnaient l'air d'avoir des cornes. J'ai ravalé ma salive. —Qui est... —Percy, m'a interrompu ma mère sur un ton extrêmement sérieux. Sors de la voiture. Ma mère s'est jetée contre la portière du côté conducteur. Elle était coincée par la boue. J'ai essayé d'ouvrir la mienne. Coincée elle aussi. J'ai regardé désespérément le trou dans le toit. Ç'aurait été une sortie possible, mais les bords d'acier étaient encore crépitants et fumants. —Sors du côté passager ! m'a dit ma mère. Percy, il faut que tu te sauves. Tu vois ce grand arbre ? —Quoi ? Il y a eu un autre éclair et, par le trou fumant du toit, j'ai vu l'arbre dont elle parlait : un pin immense, perché sur la crête de la colline la plus proche. —C'est la limite de la propriété, a repris maman. Grimpe au sommet de cette colline et tu verras une grande ferme en contrebas dans la vallée. Cours et ne te retourne pas. Appelle au secours. Cours sans t'arrê-ter jusqu'à la porte. —Maman, tu viens toi aussi ! Elle était pâle et ses yeux étaient aussi tristes que lorsqu'elle regardait l'océan. —Non, ai-je crié. Tu viens avec moi ! Aide-moi à porter Grover ! —Manger ! a gémi Grover un peu plus fort. L'homme à la couverture sur la tête se rapprochait toujours, s'accompagnant de grognements et de reniflements. Maintenant que la distance était moindre, je voyais bien qu'il ne pouvait pas tenir une couverture sur sa tête pour la bonne raison que ses mains - de gros battoirs charnus - se balançaient contre ses flancs. Il n'y avait pas de couverture. Autrement dit, la masse carrée et duveteuse trop grande pour être sa tête... était sa tête. Et les pointes qui ressemblaient à des cornes... —Ce n'est pas nous qu'il veut, a dit ma mère. C'est toi. De toute façon, je ne peux pas traverser la limite de la propriété. —Mais... —Nous n'avons pas le temps, Percy. Vas-y. S'il te plaît.


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