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musique

ELECTROCHOC “Du neuf dans les sonorités, de l’inattendu dans les images et des prises de positions artistiques risquées”, voilà donc les bons principes que défend ardemment le festival Électrochoc, qui fête cette année sa 4e édition. Depuis 2006, les Abattoirs cultivent l’idée d’un festival fédérateur autour des musiques électroniques live et des arts numériques – vaste nébuleuse très à la mode qui fait se croiser spectacle vivant, vidéo, musique, mais aussi arts plastiques ou architecture. Temps fort dans la programmation annuelle des Abattoirs, Électrochoc prend donc le relais pour 3 semaines avec concerts, performances, installations (à découvrir, Scenocosme en version végétale ou l’étrange boîte à musique d’Ez3kiel) et rencontres en tous genres. “Nous ne cherchons pas des groupes qui remplissent, plutôt des groupes qui surprennent, dérangent, mais surtout qui évoluent par-delà les chemins commerciaux”, rappelle José Molina, son programmateur. Au menu, précisément, 2 ou 3 ovnis tombés du ciel qui valent le déplacement à eux seuls. Ainsi le collectif Juno Reactor, toujours emmené par Ben Watkins (producteur de génie, il a plus de 30 musiques de films et mangas à son actif, dont la BO de Matrix), débarque avec un spectacle grandiose qui mêle projections planantes, machines et artistes de renom – dont la troupe de percussionnistes

KompleXKapharnüM

d’Afrique du Sud Amampondo, la chanteuse Taz Alexander, Ghetto Priest d’Asian Dub Foundation. Retour en force du collectif avec un nouvel opus très cinématographique (Gods and Monsters), sorte d’improbable compilation de vocaux caressants et de longues plages peace & love secoués sporadiquement de bouffées tribales et de spirales trance. Cercueil, aussi, dans le genre pourrait bien casser la baraque avec sa voix d’outre-tombe, ses clairs-obscurs robotiques et ses riffs rageurs. Qui plus est, les Lillois sont adeptes de ciné-concerts et autres performances visuelles et sonores. Autre délire, celui de Beat Torrent : le duo tueur à 4 platines concasse allégrement tout ce qui lui passe sous la main (hip-hop, électro, rock, breakbeats). Quant à Zong, déjà passé par là, on le sait, ne fait pas dans la dentelle avec son électro punk maloya mutante. Certainement moins surprenants, les Rinôçérôse sont de retour avec Futurinô et toujours ces mêmes envies de mélanger machines et instruments, rock, électro, house et énergie live. Plus inhabituel, KompleXKapharnaüM réalisera une fresque géante, à base de graphs et de collages, sur les murs des Abattoirs, avec vidéos projetées et bande-son live. Électrochoc #4, jusqu’au 11 avril, 04 74 19 14 20 Anne Huguet

FESTIVALS... L’excellent festival Les Femmes s’en mêlent pose ses valises en Rhône-Alpes. Enfin. Depuis 1997, ce festival itinérant fait la part belle à la découverte et à l’émergence, avec le ferme parti pris de célébrer la scène musicale féminine indépendante. Avec 11 éditions et quelque 150 artistes passées dans les mailles de son filet (dont Cat Power, Metric, Feist, Peaches, CSS, Camille…), Les Femmes s’en mêlent est devenu l’un des rendez-vous phares du printemps avec une programmation de plus en plus percutante et défricheuse. En vrac, quelques pistes pour y aller faire un tour. Version rock avec Battant, trio anglais, 1 fille et 2 garçons, du genre rageur et rêche. No Head, 10 morceaux, 40 minutes, pose les fondations d’un électro-rock minimaliste sans concession (Feyzin, 21 avril). Autre curiosité, le quatuor suédois The Baboon Show, emmené par sa chanteuse hystérique, Cecilia Boström, fait du punk comme on n’en avait pas entendu… depuis 1977 (Riorges, 21 avril

The Baboon Show

+ St-Étienne, 22 avril). Quant au duo brésilien Lucy and The Popsonics, il mélange sans façon rock nerveux et électro-pop-punk explosive. Révélation au pays de Lula ? Dans un autre genre, les Cranes, toujours transcendés par la voix fantomatique d’Alison Shaw, sont de retour avec, on imagine, leurs ambiances éthérées, leurs paysages sonores contemplatifs et expérimentaux (Grenoble, 23 avril). À découvrir également, Au Revoir Simone ou encore l’électropowergroovyrock déjanté de Solange La Frange. Les Femmes s’en mêlent, du 15 au 30 avril, www.lfsm.net Au Creusot, le convivial festival Les Giboulées aligne en rangs serrés têtes d’affiche et artistes émergents (hip-hop avec Maniacx ou anticore avec AkiRïse). Affiche de qualité assurément avec, pêle-mêle, le reggae rocksteady de Toots & The Maytals, les humeurs vagabondes de Lo’Jo, la chanson militante façon M.A.P., la fusion sauce bhangra des Asian Dub Foundation, la mixture rageuse de La Phaze ou encore DJ Zebra et ses fameux “bootlegs”. Festival Les Giboulées, du 16 au 18 avril au Creusot, www.lesgiboulees.com À Salaise, on fête le blues sous toutes ses coutures. 100 % américain et plutôt traditionnel avec le guitariste émérite Larry Garner, mais aussi d’ici et d’ailleurs avec des noms moins connus dans des styles plus personnels (Gas, Marc-André Léger). Bonus de cette 26e édition, une chorale d’une centaine de chanteurs dans la plus pure tradition des negro spirituals. Salaise Blues Festival, du 3 au 5 avril, www.salaisebluesfestival.fr

Kathakali du Kerala Théâtre classique de l'Inde du Sud

Je 23, Sa 25 avril 20h30 L'ÉPOPÉE DU RAMAYANA LE DÉMON RAVANA SURA HANUMAN LE ROI DES SINGES + Rituel de maquillage (avant spectacle sur inscription)

TARIFS de 10€ à 16€ Ma 21 avril, 18h30 CONFÉRENCE D'INTRODUCTION Entrée libre

Plus au sud, ce sont les “chansonneurs” qui font battre les cœurs. Des mots, de la poésie, de la musicalité, l’écriture, la voix et de l’émotion… Avec Agnès Jaoui en invitée d’honneur. Aah ! Un festival !, jusqu’au 4 avril, 04 75 57 14 55 Anne Huguet

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