Arrasactu N°267

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Dans le secret des chiffres

Entre la scène et la ville

D

ès le jeudi soir, on sent en ville un bouillonnement ! Des groupes de jeunes, filles et garçons au premier coup d’œil identifiables, parcourent rues piétonnes et places à marches forcées, un plan d’Arras dans une main, dans l’autre le programme du Main Square Festival, sur le dos un barda de septième compagnie. Ah qu’elles sont pratiques ces nouvelles tentes plates et rondes qu’il suffit de jeter au sol ! Direction camping. Mais la ville étonne. Non, ce n’est pas une église, c’est le beffroi. Aux terrasses, les commerçants expliquent l’histoire des pierres. Des groupes décident de flâner. Des bières à profusion, la modération inscrite dans l’habitude. On reviendra demain. Vendredi, samedi, dimanche, certains festivaliers ont déjà leurs points de repères. Des patrons de café les appellent par leur prénom qui sonne anglais, néerlandais, allemand ou espagnol. Cela étonnera toujours que l’on puisse venir de si loin pour voir un groupe. Pearl Jam et Shaka Ponk reviennent dans les conversations. Mais aussi Simple Minds pour ce quadra venu à moto derrière le fiston qui prononce des noms de groupes inconnus ! Constatation : même si l’on vient au Main Square pour une journée, on ne reste pas scotché à tous les concerts. On est là pour « son » groupe. On fait des allées et venues d’une scène à l’autre. On arpente dans l’herbe et le

gravier les petites enclaves nourricières qui clament à la consommation. Certains choisissent de s’avachir sur les chaises longues, torse nu, les yeux fermés, la musique rentre mieux. Faire la queue pour des jetons. Refaire la queue pour une bière, un coca, un kebab.

En bandes, on découvre Arras. La ville étonne. Et si on repartait en ville. Quelle aubaine cette navette gratuite Main Square-Gare qui s’arrête quai H, n’y voyez aucune malice ! En ville, les terrasses s’emplissent. Les festivaliers sont un peu en vacances et on se laisse aller à une petite bouffe. Un patron de brasserie a même fait découvrir à des Bretons à son menu du jour la saucisse... bretonne ! Un débat s’ensuivit ! Et voilà, c’est cela le Main Square. On fait connaissance pour deux ou trois jours et puis on s’en repart. Les musiques que l’on aime collées à la peau, dans les poches ces pass que l’on gardera longtemps comme preuves ou comme viatiques, et, finalement, un peu d’Arras au fond des yeux en Angleterre, en Allemagne, en Espagne, et même, tiens, en Islande... Claude Marneffe

Arras Actu

Juillet -Août 2012

La huitième édition du Main Square a accueilli à la Citadelle 75 000 spectateurs sur trois jours : 22 000 le vendredi, 29 000 le samedi et 24 000 le dimanche. Ces chiffres de fréquentation sont un succès pour les organisateurs qui, contrairement à certaines rumeurs, mal informées ou mal intentionnées, préparent déjà la programmation 2013 avec une révélation : Rage Against the Machine ne tournait pas cet été, mais pour l’année prochaine le festival d’Arras est le mieux placé pour les signer. Le Main Square offre aussi à de jeunes Arrageois un emploi temporaire. Plus de trois cents d’entre eux avaient un CDD de trois jours sur cette édition. Beaucoup étaient devenus barman temporaire dans l’un des sept bars du site où soixante-dix becs de pompes à bière au total attendaient ceux qui n’étaient pas seulement assoiffés de musique. Pour trois jours de présence à onze heures par jour avec une pause d’une heure, ils ont été payés 300 euros. Cinquante agents du SMAV (Syndicat Mixte Artois Valorisation) ramassent en permanence les déchets que les festivaliers sont encouragés à déposer dans 110 sacs-corbeilles sélectifs dispersés sur le site. De plus, les balayeuses du service propreté de la Ville passent lorsque les spectateurs sont partis.


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