Guide pratique 8: Les autorités locales

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OUTILS ET LIGNES DIRECTRICES

PROGRAMME GLOBAL POUR LES ÉTABLISSEMENTS HUMAINS À KIGALI (RWANDA) Avec l’instauration d’un nouveau gouvernement après l’effroyable expérience du génocide, Kigali a été confrontée au problème de la reconstruction tout en luttant en même temps pour fournir des services à ses citoyens. Au début, la principale priorité du nouveau gouvernement était d’assurer la sécurité de la ville et de réinstaller ceux qui avaient été déracinés pendant le génocide, tout en réglant les différends résultant de l’utilisation et de l’occupation illégales des terres. En raison de l’accent mis sur ces questions, la plupart des services offerts par la ville étaient négligés, avec pour résultat l’amoncellement de plus en plus important des ordures, la sollicitation exagérée des installations d’approvisionnement en eau et d’assainissement, le délabrement des réseaux routiers et le dysfonctionnement du système de transports publics. En raison de ces problèmes, les autorités municipales se sont lancées, à partir de 1998 et avec l’appui du gouvernement central, dans un programme intégré qui comprend un certain nombre de composantes, notamment les suivantes: Amélioration des bidonvilles: à long terme, l’objectif du Conseil municipal est de réduire le nombre de bidonvilles à l’intérieur des frontières actuelles, ce qui peut se faire de deux manières – en construisant de meilleures habitations pour les habitants des bidonvilles ou en améliorant les conditions de vie de ceux dont les bidonvilles ne sont pas éliminés. Embellissement des rues et des trottoirs: la décision de faire planter des arbres par les résidents sur les parcelles tant résidentielles que commerciales a recueilli l’appui enthousiaste de la population locale. Il est courant à Kigali de trouver des bâtiments bien entretenus et entourés d’arbres. Une autre décision parallèle à celle-ci a également été prise: faire construire des trottoirs par les propriétaires entre leur bâtiment et la route principale. Ceux qui n’avaient pas envie de construire des trottoirs avaient la possibilité de planter des arbres et d’avoir un mini-jardin à proximité de leurs maisons. Transports publics: comme la plupart des villes du monde en développement, Kigali est confrontée au problème des transports publics. Les taxis disloqués en service contrevenaient à toutes les règles de la sécurité, ce qui provoquait des accidents graves, parfois mortels. L’idée était de rationaliser les moyens de transport public non seulement pour que les navetteurs arrivent sains et saufs à destination mais aussi pour que les intérêts des autres usagers de la route soient pris en considération. À cet effet, des sociétés coopératives de transport public ont été constituées. Chaque petite section et chaque zone a créé sa propre association qui s’est chargée des transports publics, tandis que les opérateurs de motos taxis (connus localement sous le nom de motos) s’organisaient aussi en groupes et en zones pour faciliter leur travail. Ceci a permis d’employer un grand nombre de soldats démobilisés. Ramassage des ordures: pour faire face à l’énorme problème des ordures, le Conseil municipal a décidé de créer des associations dont les membres étaient chargés de ramasser les ordures et de rechercher des moyens respectueux de l’environnement pour éliminer celles accumulées dans leurs quartiers. Les femmes balayent les rues et ramassent les ordures qui sont déposées dans un lieu central où elles sont triées. Les produits biodégradables servent à fabriquer des briquettes de combustible pour les feux de cuisine. Le reste est transporté dans une décharge dans les faubourgs de la ville.43

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GUIDE PRATIQUE POUR LES DÉCIDEURS POLITIQUES 8 LES AUTORITÉS LOCALES


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