Rapport sur le développement humain 2013

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Coopération au développement L’une des composantes essentielles d’une gouvernance internationale plus ouverte est l’adoption de moyens plus intégrés et plus efficaces pour la coopération au développement. Les pays en développement fournissent de plus en plus fréquemment une aide au développement et des investissements à un niveau bilatéral et régional, à travers de nouveaux mécanismes de financement et une coopération technologique qui apportent des solutions autres que celles des donateurs traditionnels, ou complémentaires à celles-ci, tout en confortant les choix des bénéficiaires de l’aide. En 2011, plusieurs pays en développement et organisations de la société civile ont approuvé le partenariat de Busan pour une coopération efficace au service du développement lors du quatrième Forum de haut niveau sur l’efficacité de l’aide, qui s’est tenu à Busan, en République de Corée. L’appropriation des priorités de développement par les pays en développement, l’orientation vers les résultats, des partenariats pour le développement ouverts à tous, la transparence et la redevabilité réciproque ont été choisis en tant qu’axes principaux d’un nouveau cadre mondial de suivi. Une attention particulière a été accordée au fait de respecter la manière d’agir des systèmes nationaux, associée à l’exigence de la part des pays partenaires d’expliquer tout écart. Les donateurs traditionnels de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) ont admis qu’il faudrait modifier la structure de gouvernance pour soutenir un partenariat plus large et accomoder les besoins des économies émergentes.18 Fondé sur les principes fondamentaux de l’appropriation et de la capacité nationales, ce partenariat établirait un mécanisme de gouvernance international et des indicateurs pour évaluer les progrès. Tout comme les donateurs traditionnels, de nouveaux partenaires en développement, comme le Brésil, la Chine et l’Inde, ont approuvé les principes d’appropriation et de renforcement des capacités au niveau national. Néanmoins, la Déclaration de Busan a souligné que ces nouveaux partenaires ont tous leurs propres défis internes à relever en matière de développement et possèdent leurs propres méthodes de coopération à l’étranger. Cet aspect a été pris en compte dans le texte de la déclaration, qui stipule que, pour

ces pays, « les principes, engagements et actions convenus dans le document final de Busan serviront de référence aux partenaires Sud-Sud sur une base volontaire ».19 Dans cette optique, le Comité d’aide au développement et le Programme des Nations Unies pour le développement de l’OCDE devront soutenir conjointement le bon fonctionnement du nouveau partenariat mondial pour une coopération efficace au service du développement à travers le forum des Nations Unies pour la coopération en matière de développement. En dépit de l’engagement des signataires en matière de transparence, le document final en tant que tel ne contient pas d’autres engagements ou objectifs mesurables définis dans le temps auxquels les citoyens peuvent se référer pour demander des comptes. L’architecture post-Busan doit encore prendre forme. Mais certaines priorités intermédiaires ont d’ores et déjà fait surface. L’une consiste pour les donateurs traditionnels à honorer l’engagement qu’ils ont pris au sommet du Groupe des Huit en 2005 à Gleneagles d’augmenter l’aide et d’assurer une meilleure coordination et une plus grande harmonisation.20 Les donateurs traditionnels peuvent par ailleurs travailler avec les donateurs émergents et faire appel à leurs connaissances et leur expérience depuis la perspective d’un pays en développement. Les Nations Unies, de par sa composition universelle, est bien placée pour mobiliser les partenaires du Sud au sein d’une telle coopération au développement trilatérale par le biais du Forum des Nations Unies pour la coopération en matière de développement. L’une des principales tâches à accomplir est d’améliorer l’harmonisation des normes globales et de coopération au développement Nord-Sud et Sud-Sud. L’accord de Busan pose un premier jalon sur la voie du remodelage de la coopération au développement pour la rendre plus efficace et pour mieux tirer parti du potentiel des pays émergents. À l’instar d’autres biens publics mondiaux, une fois qu’une entente se dégage au niveau mondial, la concrétisation des principes peut ensuite généralement être déléguée aux gouvernements nationaux selon les cadres d’action communs convenus. Prenons l’exemple de la Déclaration du Millénaire de septembre 2000 et l’accord mondial sur les Objectifs du Millénaire pour le développement qui s’en est suivi. L’accord relatif à ces objectifs a donné de l’élan à un large Chapitre 5  Gouvernance et partenariat pour une ère nouvelle | 117


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