Manifestations récentes de francophobie

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RECENSION DE MANIFESTATIONS RÉCENTES DE FRANCOPHOBIE


par Maxime Laporte


Le Québec bashing est une forme de dénigrement du Québec et des Québécois qui existe principalement au Canada anglais et chez les Anglo‐Québécois, bien qu’il soit possible d’observer un discours anti‐Québec chez les Québécois francophones qui se distancient, voire qui s’excluent, de leurs concitoyens, et ce, pour différentes raisons (opinions politiques, visions différentes de la société, etc.). Ce sont exclusivement les Québécois francophones qui sont la cible du Québec bashing, c’est‐à‐dire que les formules de type « les Québécois sont X » ne concernent que les Québécois francophones et, à plus forte raison, les souverainistes, ce qu’est venu appuyer le corpus médiatique analysé précédemment. Il semble d’ailleurs y avoir un amalgame entre Québécois francophones et souverainistes dans la majorité des discours anti‐Québec bien que, dans les faits, les sondages montrent que ce n’est pas la majorité des francophones qui est favorable à la souveraineté du Québec. – Geneviève Bernard Barbeau, 20121 À partir d’une sélection d’articles de la presse anglo‐canadienne et à travers l’examen de plusieurs « événements » médiatisés (« affaires » Rakoff, Lawrence Martin, Diane Francis, Gerry Weiner, David Levine), l’analyse indique comment les discours « marginalisés » ont franchi plusieurs « paliers » du racisme (Wieviorka, 1991), en faisant place à une opinion un peu plus sytématique dans le « Reste du Canada » et à une violence verbale suffisamment répétitive pour que le problème ne soit plus jugé secondaire. – Maryse Potvin, 19992


RECENSION DE MANIFESTATIONS RÉCENTES DE FRANCOPHOBIE Depuis plusieurs années, différents textes et ouvrages consacrés au phénomène de la francophobie ou du « Québec bashing » ont été publiés2 3 4 5 6 7 8. On y prend conscience de la présence dans le discours médiatique anglophone d’une francophobie latente, lorsqu’elle n’est pas carrément manifeste. Celle‐ci recourt à la diabolisation, à la stigmatisation et au dénigrement des Québécois de langue française en tant que sujet national et politique, et en particulier de leurs aspirations « séparatistes » et de leurs politiques linguistiques. C’est ainsi que lors de la campagne électorale de 2012, on a tiré à feu nourri sur le Parti Québécois (PQ), vu comme une incarnation ultime des pires maux dont serait affecté la nation québécoise, comme le démontrent quelques exemples tirés du National Post9 10 11 12 13 14 15 16, du Toronto Star17, du Globe and Mail18, de The Gazette19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31, du Calgary Herald3233 34, de l’Ottawa Citizen35 ou même du journal britanno‐colombien The Province36... Afin d’illustrer notre propos, prenons par exemple un article daté du 28 août 2012 et signé par la journaliste Margaret Wente du Globe and Mail. Madame Wente est allée jusqu’à prédire un « nettoyage ethnique moins le sang » dans l’éventualité d’une élection du Parti québécois37. J.L. Granatstein, un historien militaire, trois jours seulement après l’élection du PQ qui, rappelons‐le, fut marqué par un attentat meurtrier visant la première ministre nouvellement élue, a évoqué la possibilité qu’une guerre civile éclate advenant l’indépendance du Québec38. Dans son texte intitulé "How a separate Quebec would transform our Defence policy", il écrit, en parlant de Pauline Marois : « Ses discours électoraux remplis de rancœur ("rancorous") […] se prononceraient sans doute mieux dans la langue allemande originelle […] » (sous‐entendu : la langue des Nazis). C’est avec un sans‐gêne déconcertant qu’on traite les politiciens « nationalistes » du Québec de « fascistes »39 dans les médias anglophones du Canada. Pareille interpellation a d’ailleurs déjà donné lieu à un procès civil impliquant deux anciens premiers ministres


québécois40. Ainsi, on comparera régulièrement le gouvernement du Québec au régime hitlérien, ‐ ou au contraire à Staline41 ‐, on parlera de l’Office de la langue française comme d’une « police de la langue » (les "Apostrophe SS"42), etc. Ces accusations ne datent pas d’hier : en 1989, le journaliste Peter Stockland du Toronto Sun affirmait qu’à « (...) entendre parler de culture québécoise donnerait envie à Hermann Goering de sortir son revolver. » Même le bilinguisme officiel canadien est parfois vu comme un complot raciste québécois ; par exemple, en août 2010, un internaute anonyme sévissant depuis un terminal du bureau de Services correctionnels Canada modifie la page concernant l’Official Languages Act (Canada) sur l’encyclopédie en ligne Wikipédia pour renommer la loi "The Quebec Nazi Act" 43 . Ces affirmations s’accompagnent occasionnellement d’un certain discours victimaire ou de fantaisies persécutoires voulant que les Québécois détesteraient les Canadiens‐anglais et les forceraient à parler français (voir image 1, à titre d’exemple). Le Québec : un endroit où il serait « cool » d’être raciste, selon certains44. Une belle illustration de cette idée se trouve dans le Calgary Herald du 7 mars 2013 où, en réaction à une lettre à tonalité raciste, une lectrice dit : « I suggest anyone who wishes to be language‐intolerant should move to Quebec » .. (http://www.calgaryherald.com/Responses+Speak+English/8064586/story.html)

Et c’est sans parler du mépris ordinaire, visant l’infériorisation des Québécois et de leur culture, qu’on retrouve de temps à autre dans l’espace public (e.g. National Post45). À ce titre, les observations du politologue Teun Van Dijk dans son texte46 de 2002 sur le nouveau racisme dans les médias (le dénigrement subtil dans la manière d’y parler d’un groupe racial, social ou national déterminé) peuvent également s’appliquer à la situation qui nous occupe. Ce phénomène se retrouve dans toutes les sphères de la société, incluant le sport amateur et professionnel, comme l’a abondamment documenté monsieur Robert Sirois, un ancien joueur de hockey de la LNH47. C’est sans compter l’opinion souvent exprimée par les acteurs des médias anglophones vis‐à‐vis des défenseurs de la langue française au Québec : des « ayatollahs », des « dinosaures du nationalisme », des « separatist goons », qui mènent une « phone‐y war »48, etc.


Les manifestations graves et explicites de racisme anti‐québécois ont été relativement nombreuses depuis quelques années, et encore plus depuis l’élection du Parti québécois en septembre dernier. On peut avancer ici quelques exemples particulièrement frappants. Ainsi, Dans un article cherchant à trouver les causes de la pauvre saison touristique au Québec, le chroniqueur Don Macpherson propose comme théorie que c’est l’intolérance des québécois, particulièrement dans la question linguistique, qui en seraient la cause. Dans la citation qui suit, le chroniqueur présente la plateforme du PQ comme allant à l’encontre des droits des minorités : « In last September’s election, the Parti Québécois, running on an anti‐minority platform, received more French‐speaking votes than any other party. Subsequently, the PQ minority government proposed the anti‐English Bil » (http://www.montrealgazette.com/travel/Macpherson+Language+tensions+factor+touris m/8742262/story.html) Un autre exemple est cette chronique parut dans le Huffingtonpost Canada cet été, l’auteur avance comme thèse que le Québec n’est pas digne du Canada. Pour prouver son point, elle sous‐entend que la frange nationaliste et pro‐loi 101 du Québec relèvent de la période tribale du monde. Leur combat est présente comme homogénéisant, pour ne pas dire raciste, et comme une tentative de se fermer sur le monde. De plus, elle semble généraliser se constat à l’ensemble de la société québécoise comme le démontre la citation qui suit : « Quebec's narrative of uni‐lingualism, uni‐culturalism and uni‐ethnic absolutism is a throwback to tribalism that flourishes in parts of Africa and the Middle East.[…] Tribalism in Quebec is no different than tribalism practiced anywhere else in the world. It is a closed society, one language, one religion, one race, one tribe, that encourages fear of the other, enabling it to make restrictive laws to the point that it incites

hatred. »

(http://www.huffingtonpost.ca/diane‐bederman/quebec‐

canada_b_3646036.html) Plus récemment, le dévoilement d’une future charte de la laïcité à pousser certains commentateurs à utiliser ce genre de procédés. On le retrouve ainsi dans le texte de


Naomi Laktriz dans le Calgary Herald qui commence ainsi : « The Parti Quebecois is turning Quebec into a xenophobic hellhole where the charter rights of Canadian citizens to freedom of religion and freedom of expression are about to be revoked. (http://www.calgaryherald.com/opinion/op‐ed/Lakritz+Xenophobes+trampling+ charter+rights+Quebec/8826665/story.html)

Par exemple, en 2010, dans la Park Avenue Gazette, un journal web anglophone qui, entre autres activités, fait la chasse aux « french nazis », le blogueur James Angus Brown, un ancien colonel de l’armée canadienne, incitait ses lecteurs à appuyer l’idée que l’on pendît Pauline Marois "by the neck"49. Ce site internet est toujours actif. Lors de la dernière campagne électorale québécoise de 2012, on a pu dénoter un nombre impressionnant d’affiches électorales de candidats « nationalistes » ayant fait l’objet de graffitis haineux, notamment d’affirmations du type "fucking French Canadians" ou encore de croix gammées50 (voir images 2, à titre d’exemple). Le buste de Camille Laurin adjacent au bureau de l’Office québécois de la langue française (OQLF) a été vandalisé par des égratignures décrivant une croix gammée. Un site internet « I hate Pauline Marois » a été créé. En 2009, un éditorial du National Post intitulé "Tell Quebec where to get off" affirmait : « Assez des décennies d'apaisement; il est temps qu'Ottawa adopte une attitude disciplinaire (tough‐love) envers le Québec. (...) Une telle approche ne [nous] fera aucun ami au Québec, mais au moins chacun dans le reste du pays cessera de se sentir imbécile (suckers). »51 Plus généralement, une consultation des commentaires laissés par certains internautes à la suite d’articles de presse concernant la question nationale sur les sites web des grands médias anglophones (voir plus loin quelques exemples), ou encore une simple visite de lieux publics comme des salles de bains de restaurants populaires du centre‐ville de Montréal, mènent à de bien tristes constats (voir image 3, à titre d’exemple).


“Marois is showing the exact leadership that Quebecers are looking for with regards to minority tolerance. Quebecers are looking for, and demonstrate, zero tolerance for minorities, zero tolerance for English, same zero tolerance for everything that is not Quebec. Zero. It is the type of leadership that is going to get her elected. A province deeply ingrained in hatred needs a target ‐ Marois will give them plenty. All while pointing the finger outward and crying racist. It's the Quebec way.” (Nous soulignons). http://www.theglobeandmail.com/commentary/editorials/on‐tolerance‐of‐min... “What will it say about Quebec when the premier is unsophisticated and unworldly in her inability to converse. When she goes to China and India to discuss trade with those vital, growing countries, they will be able to speak English since they make a point to learn it, and they will see her as a weak, unsophisticated individual.” (Nous soulignons). “So Pauline Marois does not feel comfortable enough to debate in English. No problem. Why not reasonably accommodate her by allowing her to bring her pot lids which she could merely bang together — once when she agrees and twice when she disagrees.” http://www.montrealgazette.com/life/Letters+Marois+language+problem/7048... “So Mrs. Marois is the Canadian version of a frustrated Neo Nazi!! Makes sense she looks like someone the fuhrer would want in his lap!!” “Marois represents the modern national socialism based on appearances of the PQ platform and content of the video. […] If you followed the rise of National Socialism and Fascism in Europe you will see it had its roots in socialism but the Nazis turned it into a nationalism of a very sick kind. Is this where Marois is headed? Stay tuned.” (Nous soulignons). http://fullcomment.nationalpost.com/2012/08/07/jonathan‐kay‐the‐ethnic‐v... “Quebec is a province of morons. They attract the poor and uneducated from around the world who leech off the taxpayer. In turn, the Quebec government leeches off the Canadian taxpayer. It's a convoluted system that needs a complete overhaul.” (Nous soulignons). http://www.theglobeandmail.com/commentary/quebec‐is‐committing‐slow‐moti... “The PQ has transitioned from a party championing Quebec independance into a fully racist subculture bent on racial purity. Anywhere else in Canada, the PQ would be getting slapped with hate crimes charges just like any other creepy little supremacist group. Instead, they're a respected political party, proudly displaying their bigotry for all to see.” “How is this different than the facist sympathies that was expressed in Quebec during WWII? When it comes to xenophobia, the 'left' can be just as guilty as the extreme right.” (Nous soulignons). “Are you kidding us? Most Canadians will never realize that a lot of French‐speaking Quebeckers think exactly like Pauline Marois. As a former Quebecker, I know of what I speak. As an orphaned people, les Quebecois do not give a damn about the ROC or any other North Americans for that matter. Racism reigns supreme in Quebec. They do not even like the European French. My France‐born wife will easily attest to that. There is even a Quebecois organization called "Les Jeunes Patriotes" (Young Patriots) that is being indoctrinated in exactly the same way as the Hitler Youth was. All this happening in La Belle Province right under our very noses. Yes, racism......and high treason to boot.” (Nous soulignons). http://fullcomment.nationalpost.com/2012/08/07/jonathan‐kay‐the‐ethnic‐vote‐still‐has‐no‐home‐in‐ pq‐ranks/

Images 2 : « Fucking frog » et « Speak English or die », lors de la dernière campagne électorale québécoise.


« All she does is attack the English speaking people of Quebec. She is no doubt a racist and not worthy of her job or recognition. Quebecers need to ask themselves: why do we always pick the idiots who more interested in bashing the English than creating a better economic life for all of its citizens? » (http://www.torontosun.com/2012/12/08/new‐quebec‐language‐bill‐would‐strip‐anglos‐access‐to‐services‐ in‐english) « The Parti Quebecios are looking and sounding more and more like the Nationalsozialistische Deutsche Arbeiterpartei of 1933. Intolerance of this proportion has no place in civilized society. But we are talking about quebeckers here, tolerance is really not their forte. » ( http://www.torontosun.com/2012/12/08/new‐ quebec‐language‐bill‐would‐strip‐anglos‐access‐to‐services‐in‐english

Image 1 : représentation des lois linguistiques québécoises par un usager du site d’images en ligne Flickr52. Le dessin a reçu une forte visibilité sur les réseaux sociaux en 2009.

Images 3 : photos prises le 19 décembre 2012 au restaurant La Belle Province, sur Sainte‐ Catherine à l’intersection Saint‐Laurent.

Outre les centaines d’énoncés francophobes provenant des médias anglophones et

parfois de la bouche d’élus et d’officiers publics canadiens, et ayant été recensés par exemple dans les livres Québec bashing, Le livre noir du Canada anglais, ainsi que dans les travaux de la sociologue Maryse Potvin, de Sylvie Lacombe et d’autres chercheurs, un documentaire intitulé No more Quebec ‐ Les États désunis du Canada, paru en 2012 et diffusé sur les ondes d’une grande chaîne de télévision, a révélé un côté sombre du populisme canadien‐anglais : celui‐ci est marqué par la dépréciation systématique et un procès radical du Québec, de ses habitants et de la culture québécoise en général (notamment de la culture politique du Québec), 53. Il faut dire que certains politiciens comme la chef du Wildrose Party en Alberta, Danielle Smith54, « qui a un gros problème avec le Québec »55, cassent régulièrement du sucre sur le dos du Québec, sur ses décisions politiques et ses programmes sociaux comme les garderies à 7$, affirmant que l’Alberta en a assez de financer le Québec via la péréquation56. Ce n’est pas la première manifestation ni le pire exemple de propos québécophobes provenant d’élus canadiens‐ anglais : l’on se rappellera notamment les paroles sages du député libéral Jim Karygiannis en 1989 : « Le Québec me laisse un mauvais goût dans la bouche, selon moi, prenez ces bâtards et jetez‐les dans l'océan. »


Certains journalistes ou personnalités publiques ne se sont pas gênés non plus par le passé. L’on se rappellera les déclarations explosives du regretté Mordecai Richler, Don Cherry et d’autres tenants radicaux de la diabolisation des Québécois : Howard Galganov, Barbara Kay et compagnie… L’on préférera peut‐être s’épargner de relever l’ensemble des insultes qu’adresse à répétition le Canada anglais au Québec notamment sous l’angle politico‐économique : e.g. Ils se plaignent et gémissent et endommagent notre économie. Ils complotent et rêvent de créer un État ethnocentrique francophone. Ils réécrivent l'histoire. Ils créent de toutes pièces des revendications pour les injustices récentes. Ils irritent les Canadiens anglais pour aider leur cause. Ils sont, en un mot, méprisables (despicable). ‐ Diane Francis, 1996. (Nous soulignons). Ou encore : « I will NEVER let up in my battle against the LEFT. I will do everything that I can to get the RACIST Province of Quebec out of Canada, and to end the French Ethnocentric AFFIRMATIVE action policy within Canada that denies the 97% English Canadian MAJORITY (excluding Quebec) fair access to work in their own civil service, and hold senior ranks in Canada’s military and the RCMP (National Police Force). » (http://galganov.com/editorials.asp?id=1562)

Pour en revenir à l’actualité des dernières années, le 7 septembre 2012, Larry Comeau du Calgary Herald signait un texte intitulé « Pauline Marois ne devrait pas mordre les mains qui nourrissent le Québec » 57, où il réitérait, plutôt que de s’en désoler, les propos tenus la veille par sa collègue Licia Corbella58 : « Le tiers des électeurs québécois [i.e. ceux qui ont voté pour le PQ] sont‐ils des sectaires ? ("bigots") ». Un dossier du magazine Maclean’s sur la corruption au Québec a retenu l’attention en 2010. On y avançait de manière pernicieuse que cette situation était due à la culture politique québécoise et notamment aux « séparatistes ». Un grief déposé au Conseil de presse contre le Maclean’s par monsieur Gilles Rhéaume en réponse à ces attaques a d’ailleurs été partiellement retenu59. Plusieurs médias du Canada anglais ont également repris les allégations du Maclean’s pour en rajouter, comme par exemple le Chronicle Herald d’Halifax qui par la bouche de son chroniqueur Stephen Maher a soutenu que le poste de Ministre des Travaux publics ne devrait jamais être confié à un Québécois60. Outre ce dossier, Maclean’s s’attaque a aussi publié des articles assimilant la loi 101 à une loi xénophobe, pour ne pas dire nazis. On peut ainsi lire en 2012 : « The PQ gets


angry when my colleagues call this xenophobia. Fine. Call it Happy Fun Politics if you prefer. But it represents a fundamental change in the party’s policies on language and identity. It identifies bilingual non‐francophones— people whose first language is not French but who can converse easily in French—as a problem. And it seeks to make Montreal a less welcoming home for them. » (http://www2.macleans.ca/2012/09/13/all‐ the‐nous‐thats‐fit‐to‐speak/) Un an plus tard, le ton monte d’un cran, la loi 101 est ainsi qualifié de “Zealous” surveillance of businesses for linguistic purity, after all, isn’t some wacky unintended consequence of Bill 101. It’s the essence of the thing. » (http://www2.macleans.ca/2013/02/26/so‐its‐ok‐to‐eat‐pasta‐but‐not‐to‐name‐it/) Quant à l’affaire Richard Bain, ‐ l’histoire de ce forcené anglo‐québécois qui fit irruption au Métropolis le soir de la dernière élection générale québécoise de 2012, alors que le Parti Québécois y célébrait sa victoire, dans l’intention avouée de s’en prendre à madame Marois, et qui ouvrit le feu, tuant une homme et en blessant un autre ‐, celle‐ci a fait couler beaucoup d’encre dans les médias du Québec et du Canada. Lorsqu’on analyse61 les différentes manières de narrer, de problématiser et de donner un sens à l’affaire Bain chez les acteurs politico‐médiatiques du Québec selon leur appartenance linguistique (anglaise ou française), on remarque que des tendances à la politisation et à la dépolitisation de ces événements sont observées. Or, cette dernière tendance se révèle nettement prédominante dans la sphère médiatique anglophone. L’énonciateur qui dépolitise l’affaire Bain apparaît comme celui qui refuse, sciemment ou non, qu’on y voie quelque contenu politique que ce soit ou qui « met en scène » sa narration de telle sorte qu’un destinataire n’y voie à première vue rien de politique. Or, la dépolitisation constitue un réflexe discursif qui, dans un contexte politique donné et tandis que le débat fait rage, est en soi politique. En réalité, ce discours sert à voiler certains enjeux, à amoindrir la violence politique et raciale ou à entretenir un tabou sur un sujet de société. La négation ou la banalisation du « Québec bashing » et des déterminants sociopolitiques qui l’engendrent, souvent par ceux‐là même qui s’y adonnent, participe du même phénomène. De la banalisation, en certains cas, à la légitimation, il n’y a qu’un pas. Et ce pas a parfois été quasiment franchi par des médias anglophones (et même


francophones) qui ont offert à Richard Henry Bain une visibilité surprenante, comme la radio anglo‐montréalaise CJAD, qui a diffusé, alors qu’avait lieu au même moment l’assermentation des ministres à Québec, une partie d’une entrevue réalisée avec le présumé tireur où celui‐ci exprime librement ses vues partitionnistes62. Par ailleurs, un ancien employé des Services canadiens de renseignement, Dan Sweeney, également membre du Parti libéral du Canada et ancien directeur de la campagne à la chefferie de Marc Garneau, a pris la décision de devenir le « porte‐parole » de Richard Bain, cet « amoureux du Canada à l’âme troublée », selon La Presse63. Monsieur Sweeney a tout bonnement affirmé partager les opinions défendues par ce dernier64. Et c’est sans parler des nombreux commentaires laissés sur différents sites médiatiques et sur les réseaux sociaux par certains intervenants anglophones regrettant par exemple que le tireur ait raté son objectif « d’empêcher Pauline Marois de faire son discours »65, le soir du 4 septembre (voir image 4, par exemple). Un employé d’Eidos à Montréal, Blake Marsh, 25 ans, qui a étudié à l’école publique anglophone, a même été renvoyé pour des propos malheureux qu’il a tenus sur l’attentat : « Les bons assassins sont difficiles à trouver, ces jours‐ci », a‐t‐il écrit. Puis : « Je ne donne pas un mois à cette pute avant que quelqu’un fasse ce qui doit être fait avec davantage de précision. »66 Même la députée du Parti libéral du Québec Marlene Jennings a mis de l’huile sur le feu en entrevue à CBC où elle expliquait en ces termes le mood ressenti au Québec suite à l’attentat meurtrier survenu le soir des élections : « Une part significative du message et de la campagne de madame Marois consistait à en appeler aux xénophobes… »67


Images 4 : exemples parmi d’autres de manifestations inquiétantes de Québec bashing sur les réseaux sociaux68





D’ailleurs, peu après la tuerie, une page Facebook, qui en quelques instants a obtenu plus de 300 mentions « J’aime », a été mise en ligne afin de réclamer la démission de Pauline Marois, sous prétexte que l’élection du Parti québécois était à l’origine de la violence. Bref, les tentatives d’inversion des rôles de coupable et de victime furent pour le moins ahurissantes suite à cette affaire. Deux exemples reflètent d’ailleurs très bien cette tentative d’inversion de sens. On peut d’abord citer le texte de Tom Knot parut dans le huffingtonpost Canada après l’élection de Marois. Le chroniqueur tente de mettre en garde la population contre la potentielle monté d’un mouvement terroriste francophone : « As the cliché goes, history repeats itself. No one has yet been bombed, but anglophones have nevertheless been targeted by those who feel it is their personal duty to enforce French supremacy. As the FLQ was a product of the Quiet Revolution, recent attacks seemed to have been sparked by the Parti

Québécois'

electoral

victory

on

September

4,

2012. »

(http://www.huffingtonpost.ca/tom‐kott/anglophone‐ quebec_b_2053199.html#slide=1474208) Le texte de Kelly McParland offre aussi un bel exemple de cette idée alors qu’il présente la communauté anglophone comme victime d’un

« jihad

contre

les

anglophones »

(http://fullcomment.nationalpost.com/

2013/03/13/kelly‐mcparland‐canada‐needs‐to‐embrace‐the‐comic‐genius‐of‐quebec‐ language‐laws/) L’intimidation et le dénigrement des Québécois et de leurs représentants sur internet constituent un phénomène d’une ampleur remarquable. Le 7 septembre 2012, Radio‐ Canada rendait publique une « carte lexicale des deux solitudes », permettant d’analyser l’occurrence de certains propos publiés sur les réseaux sociaux en lien avec la campagne électorale québécoise. Le mot cunt, très vulgaire en anglais, est celui qui se trouve le plus près de Marois, donnant ainsi un aperçu du ton des discussions. Peu ou pas de présence des autres partis (sauf liberal) ou d’autres thèmes de la campagne (sauf education). On retrouve xenophobic, racist et intolerance ainsi que anglophone et anglo.69


Le site Amériquébec.net a répertorié d’autres exemples de manifestations graves chez certains anglophones de racisme anti‐québécois et de préjugés sévères vis‐à‐vis des politiciens nationalistes. Certains citoyens et personnalités connues ont osé dénoncer le climat de haine qui sévit dans les médias anglophones envers les Québécois. C’est le cas de Zachary Richard qui s’exprimait ainsi dans une lettre parue le 5 septembre sur son site internet : Plus inquiétants pour moi, sont des articles parus récemment dans le Globe and Mail, journal Torontois, où on peut lire que « Les Séparatistes créent un cauchemar au Québec. » (28 août) Dans un éditorial du 31 août on écrit: « Certainement les Canadiens raisonnables seront d’accord qu’une victoire du Parti Québécois sera extrêmement néfaste pour le Québec et le Canada. La campagne a dévoilé la vision irrationnelle, extrémiste et même perverse de Pauline Marois et ses supporters séparatistes. Ils n’aiment pas le Canada. Ils n’aiment pas la richesse. Ils n’aiment pas l’innovation. Il semble que même ils n’aiment pas les gens qui ne leur ressemblent pas ou qui ne parlent pas comme eux. » […] Je voyage souvent à Moncton, Nouveau‐Brunswick où j’observe un phénomène dérangeant parfois. En entrant dans un ascenseur, ou en rencontrant quelqu’un dans la rue, on a (au moins j’ai) un moment d’hésitation. S’il s’agit de s’adresser à un inconnu, on parle en anglais, ou on dit « Hello » sans accent, créant délibérément une ambiguïté linguistique et donc culturelle. Ceci dans la crainte de déranger. Pendant une grande partie de leur histoire, les francophones de l’Acadie s’effaçaient et les vestiges de cette auto‐dégradation se manifeste toujours dans une gêne qui s’éveille en public devant des inconnus. Il ne faudra pas qu’une pareille chose s’installe à Montréal. Il ne faudrait pas qu’on devienne réticent de parler une langue, quelque soit la langue. Il ne faudra pas que les communautés linguistiques deviennent des groupes ennemis. Il ne faudra pas que le choix de parler le français nous mette dans une position antagoniste par rapport aux Anglophones. Et surtout il ne faudra pas que les Anglophones imaginent que les Francophones sont leurs ennemis.

Akos Verboczy, qui écrivait alors pour le journal Métro, s’en est pris lui aussi au Québec bashing en tant que phénomène global : Bien sûr, le ton et la manière peuvent varier. Mais on préfère encore la variante sarcastique d’un Josh Freed, l'approche narquoise d’un Sugar Sammy ou celle, candide, d’Anne Lagacé‐Dowson… au ton méprisant, hargneux et insultant des lignes ouvertes, des éditorialistes et autres commentateurs de la presse anglophone et des réseaux sociaux.70

Une lettre ouverte de monsieur Pierre Desjardins parue le 7 décembre dans Le Devoir résume également bien la situation : La chroniqueuse du Calgary Herald écrivait peu avant l’élection que le programme de Pauline Marois est le plus raciste de toute l’histoire canadienne. Le National Post dira le jour de l’élection que Mme Marois n’a pas sa raison d’être à la tête du Québec, car malgré son élection, les Québécois eux‐ mêmes ne veulent pas d’elle… Et quant à The Gazette et au Globe and Mail, depuis des années, disons‐le, ils traitent les militants du projet souverainiste de terroristes et de radicaux qui veulent retirer tous ses droits à la minorité anglophone.71


Certains témoignages tirés du quotidien donnent aussi à réfléchir. C’est ainsi que Jocelyn Lauzon, résident de Beaconsfield, relatait le 11 septembre 2012 l’intolérance habituelle à l’égard du nationalisme québécois affichée par certains individus de son voisinage à forte prédominance anglophone : Mes voisins, mes amis anglophones, des gens très bien, des gens polis et intelligents, se permettent souvent de parler de « fucking separatists », de « fucking PQ » en ma présence, comme si c'était parfaitement normal. Je comprends que la communauté anglophone puisse se sentir menacée par les politiques du Parti québécois, mais de là à utiliser un discours d'intolérance envers l'adversaire, il me semble y avoir une marge.72

La blogueuse Sarah Labarre abonde dans le même sens en décrivant les comportements de sa voisine canadienne‐anglaise suite à une mésentente somme toute banale, mais qui prend rapidement des tournures politico‐racistes : [… Thelma, la voisine, frappe] deux autres coups dans le mur. Don’t fucking tell! Un autre coup. I will make noise if I want! Un coup. I know you complained! Un coup. I pay my rent, I have a fucking job! This is called CANADA! Un coup. CA– un coup – NA – un coup ‐ DA! Un coup. So I will keep making noise, you fucking twat! Trois derniers coups. Fait que là, Thelma s’est mise à me chanter O Canada en sautant à pieds joints à côté de notre mur mitoyen.73

À l’automne 2012, Un animateur de la radio anglophone montréalaise CJAD a déclenché une controverse en reprenant depuis Facebook une photo d’un bureau de changeur du métro où se trouvait une affiche indiquant « Au Québec, c'est en français que ça se passe! ». Traduisant faussement ce message, l’animateur a plutôt voulu lui attribuer le sens suivant : « À moins que vous ne me parliez en français, je ne vous servirai pas », pour ensuite inviter ensuite les auditeurs à rendre visite à ce “douche bag” et à lui parler en anglais jusqu’à ce qu’il cède. « Hé Pauline tu as dit que tu apprécies les Anglos, mets dehors cet “ass” », a‐t‐il ajouté. Cette photo a aussi fait l’objet d’un reportage complaisant dans The Gazette et ensuite dans La Presse. Puis vint le fameux épisode du « Pastagate », une histoire de plainte à l’Office québécois de la langue française qui fut montée en épingle, jusqu’à devenir un prétexte pour discréditer le Québec, la loi 101 et la pertinence du combat pour la défense de la langue française à Montréal. Évidemment, les allégations de racisme et de xénophobie ont fusé. Alors que contrairement à ce qui fut propagé dans les médias, la plainte déposée à l’origine par un simple citoyen ne visait pas à condamner l’utilisation de mots italiens dans les menus du restaurant Buonanotte. Le plaignant dénonçait plutôt avoir reçu un


menu où ne figurait pas un seul mot de français. Qu’à cela ne tienne, les acteurs du milieu médiatique francophone mais surtout anglophone s’en sont donnés à cœur joie pour discréditer et diaboliser l’OQLF, la loi 101 et plus généralement la défense du fait français au Québec et les Québécois eux‐mêmes. La polémique, qui vint à nuire au gouvernement péquiste qui annonçait au même moment des modifications à la Charte de la langue française, provoqua même la démission de la présidente de l’OQLF. Une des cibles préférées des détracteurs du Québec est sans contredit le Bloc Québécois. C’est ainsi que le 27 mars 2011, le Toronto Sun se défoulait contre les « traîtres du Bloc Québécois »74. « Nous sommes une démocratie dysfonctionnelle », écrit Snobelen, un ancien ministre de Mike Harris. « Nous le sommes depuis 1990, date où le premier traître bloquiste, Gilles Duceppe, a été élu à la Chambre des Communes. » À titre d’exemples, les commentaires des lecteurs à la suite de cet article se révèlent plutôt choquants : March 27th 2011, 10:24pm Quebec is a Province of traitors.....always has been.....always will be. Best we rid ourselves of this blight on our country at the earliest possible opportunity. Also, best we council the Feds that when giving a speech or presentation to the people of Canada, do it in English. The last one given by Harper (about the up coming election) was first, and mainly in French......what an insult to Canadians. (Nous soulignons). Rick Plato Report Comment March 27th 2011, 2:30pm The RCMP should be stationed in the House of Commons and when the BQ refuse to swear allegiance to Canada, they should be escorted out and not allowed back in until they agree to swear allegiance. And abide by it. (Nous soulignons). Jt Stickit Report Comment March 27th 2011, 12:02pm I have been saying that the Bloc is a treasonous group from day one. The government should grow a set and pass a law that prevents parties like the Bloc from ever being given a seat in Ottawa. (Nous soulignons). Tony Lam Report Comment March 27th 2011, 4:34am The British should have finished the job roughly 225 years ago. Now were paying the price for a bloated, out of touch province that continues to bleed the rest of Canada dry. Gordon Campbell Report Comment March 26th 2011, 8:07pm Can we separate from Quebec? I’m sick to death of that province of whiny losers, more so in fact than the whiny leftist losers who live in T.O. and complain about their new mayor and vote straight Pinko. (Nous soulignons). Tim Devlin Report Comment March 26th 2011, 4:59pm Asking Quebec to get rid of the Bloc is like asking a pig to eat with a knife and fork. So long as the Bloc can keep stuffing extra benefits and money into the pockets of greedy Quebecers they will look the other way. They are likely embarrassed but not enough to play on a leve field with the rest of Canada. The Bloc has systematically created a province driven by greed and entitlement...we’re special,


we’re unique....your a pain in the ass is what you are. You speak French Canadian and that isn’t French...ask anyone in Paris. I thought New Foundland spoke another language since I can’t understand half they say so why aren’t the demanding a free ride. Get over yourself...see how much more you get working with Canada than against it. (Nous soulignons).

Lorsque Gilles Duceppe fut pressenti pour devenir chroniqueur à Radio‐Canada, les réactions furent également plutôt corsées75, ‐ c’est un euphémisme. La défaite du Bloc Québécois en 2011 avait également donné lieu à des réjouissances pour le moins véhémentes : « Voir le Bloc Québécois presque complètement lavé de la carte politique était presque aussi amusant que d’entendre le président Barack Obama décrire comment les forces spéciales américaines ont tué Ossama Ben Laden », affirme le plus sérieusement du monde David Goldberg, éditorialiste au Free‐Press NDG76. Aussi, les caricatures prétendument drôles ne manquent pas (voir image 5, à titre d’exemple, où l’on compare le Bloc à une moufette, suite aux suggestions des lecteurs). Image 5.


Dans un autre ordre d’idées, il est surprenant de constater le peu de réactions suscitées au Québec face à certaines manifestations particulièrement décomplexées de francophobie ayant eu lieu ces dernières années au Canada anglais, notamment lorsque l’Anglo Society a fait hisser à deux reprises entre 2004 et 2005 son drapeau anti‐ francophone devant l’hôtel de ville de Bathurst, et qui a proposé à plusieurs autres villes importantes d’en faire de même, le jour de l’anniversaire de la défaite subie par les Français à la Bataille des Plaines d’Abraham77 78. Signalons de plus le défilé annuel de l’Association loyale d’Orange du Canada, qui a lieu le 12 juillet, date de l’anniversaire de la victoire de Guillaume d’Orange sur le roi catholique Jacques II lors de la bataille de Boyne en 1690. Par ailleurs, Terre‐Neuve reste le seul endroit au monde avec l’Irlande du Nord où cette fête constitue même toujours une fête légale 79 . Suprématistes WASP (white anglo‐saxon protestant), les Orangistes se mobilisent en Amérique du Nord contre la présence démographique et l’influence politique des Catholiques, des Acadiens, des Québécois et des Métis80. En mars 2012, une manifestation anti‐bilinguisme a été organisée à Cornwall par des anglophones qui s’opposaient à ce que l’hôpital de la ville continue d’offrir des services en français. « Certaines personnes ont même réclamé l’abolition de toute mesure favorable au bilinguisme en Ontario », a rapporté Radio‐Canada81. Cela n’est pas sans rappeler les attaques répétées contre l’hôpital Montfort, seul hôpital francophone du Canada anglais, que le gouvernement ontarien avait même menacé de fermer en 1997. Parlant d’hôpitaux, on se remémorera peut‐être aussi l’affaire Levine, où, à la suite de la nomination d’un ancien candidat péquiste à la direction de l’hôpital d’Ottawa en 1998, un chroniqueur au Ottawa Citizen a établi, sinon une comparaison directe, du moins un parallèle entre le mouvement souverainiste et le nazisme82. 1

Geneviève Bernard Barbeau, « Le bashing : forme intensifiée de dénigrement d’un groupe », Revue semestrielle en sciences humaines et sociales dédiée à l’analyse de discours, « 8. La force des mots : valeurs et violence dans les interactions verbales », Québec, 30 janvier 2012, http://www.revue-signes.info/document.php?id=2478#ftn11 2 Maryse Potvin, « Les dérapages racistes à l’égard du Québec au Canada anglais depuis 1995 », Politique et Sociétés, Volume 18, numéro 2, 1999, p. 101-132, http://id.erudit.org/iderudit/040175ar


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Naim Kattan, « La dimension culturelle des deux solitudes », Études internationales, vol. 8, no 2, 1977 Sylvie Lacombe, « « Le couteau sous la gorge » ou la perception du souverainisme québécois dans la presse canadienneanglaise », Recherches sociographiques, vol. 39, no 2-3, 1998 4 Normand Lester, Le Livre noir du Canada anglais, Montréal, Les Intouchables Éditions, 2001, 302 p. 5 Kenneth McRoberts, « English Canada and Quebec: Avoiding the Issue », Sixth Annual Robarts Lecture, Toronto, York University, 5 mars 1991 6 Maryse Potvin, « Les dérapages racistes à l’égard du Québec au Canada-anglais depuis 1995 », Politique et Sociétés, vol. 18, no 2, 1999, p. 101-132 7 Patrick Bourgeois, Québec bashing, Québec, Les Éditions du Québécois, 2009 8 Geneviève Bernard Barbeau, Olivier Turbide, « La médiatisation du dénigrement : quand Internet et les médias sociaux s’en mêlent : Le cas du Québec bashing », Université Laval, 2012 9 Dan Delmar, “Francosupremacy in Montreal, the intolerant PQ policy du jour”, National Post, 1er août 2012 : “To achieve Francosupremacy in Montreal, Lisée said the PQ would add an element to immigration forms which would not only ask if applicants could speak French, but also if they lived in French.” (Nous soulignons). 10 Jonathan Kay, “The ethnic vote still has no home in PQ ranks”, National Post, 7 août 2012 : « [La publicité du PQ] n’est pas complètement xénophobe, pas tout à fait Front national, mais ça vise carrément les nativistes francophones de la province. » (Nous soulignons). 11 Chris Shelley, “Intolerance is intolerance, even in Quebec”, National Post, 15 août 2012 : « Il faut dénoncer l’étroitesse d’esprit et les tendances xénophobes du Québec. » (Nous soulignons). 12 Dan Delmar, “Tout le Quebec en parle: On anglo-sovereignty, fighting corruption and immigrants”, National Post, 10 août 2012: “In the past few days, [Marois]’s been ramping up the xenophobia […]”(Nous soulignons). 13 Chris Selley, “Pauline Marois rallies the dinosaurs”, National Post, 15 août 2012 : “The National Post‘s Graeme Hamilton provides a suitably vigorous take on the Parti Québécois’ increasingly odious platform when it comes to forcing French upon yet more people.” (Nous soulignons). 14 Tasha Kheiriddin, “In Quebec, xenophobia is alive and well” (Nous soulignons), National Post, 16 août 2012 15 Andrew Coyne, “Marois outdoes her predecessors with the most discriminatory platform Canada’s seen in years” (Nous soulignons), National Post, 25 août 2012 : « Toutes les provinces du Canada Anglais ont leur lot de rednecks, mais dans aucune autre province on ne les nomme leaders des principaux partis politiques. » « La position particulière des Québécoises, Québécois, de langue française de la province, (une majorité qui se voit encore comme une minorité en péril en Amérique du Nord) a laissé naître un “majoritarisme”, (une tyrannie de la majorité) qui serait considérée comme répugnant n’importe où ailleurs. » (Nous soulignons). 16 Daniel Weinstock dans Graeme Hamilton, “The identity politics of Pauline Marois’ Parti Québécois”, National post, 25 août 2012 : “The PQ policies are intolerant, but they’re not racist.” (Nous soulignons). 17 Dans : Manon Corneillier, « Revue de presse : Marois dans la mire », Le Devoir, 18 août 2012 : « "Odieux, c’est la seule façon de décrire la dernière tactique du Parti québécois pour protéger son avance, affirme le Toronto Star." "Encore une fois, le parti se positionne comme le champion de l’identité québécoise en opposant la majorité aux minorités." Selon le quotidien, "c’est un aspect malsain et générateur de divisions du nauséabond débat identitaire québécois et de sa peur exagérée des minorités. Et Marois est maître en la matière." » (Nous soulignons). 18 Dans : Manon Corneillier, « Revue de presse : Marois dans la mire », Le Devoir, 18 août 2012 : « Les Québécois doivent avoir l’assurance que la protection de leur identité et la protection des droits des musulmans, juifs et autres minorités ne sont pas des buts mutuellement exclusifs. » À son avis, Marois a passé la campagne à faire le contraire. Elle a pris la défense de Djemila Benhabib face au maire Tremblay, mais « sa condamnation, dit le Globe, a peu de poids étant donné que ses propres propositions créeraient un environnement encore plus toxique pour les minorités ». 19 “Anglo funding takes nothing away from French”, The Gazette, 20 juillet 2012: “That is the linguistic reality of Quebec. Unfortunately, it is in the interest of some to deny and distort that reality, be it out of a blind sense of anglophobia or in cynical service of the separatist cause. Either way, it is despicable.” (Nous soulignons). 20 Catherine Solyom, “Marois plays anti-anglo audience” (Nous soulignons), The Gazette, 8 août 2012 21 Supriya Dwivedi, Ex-student leader as star PQ candidate : a perplexing move, The Gazette, 4 août 2012 : “The PQ platform is peppered with xenophobic rhetoric, francosupremacist policies and has the ultimate goal of obliterating our confederation.” (Nous soulignons). 22 “Strategic voting against the Liberals should be done carefully”, The Gazette, 11 août 2012: “[…] we are scared of Parti Québécois.” 3


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Alan Mew, “Re: Marois says flat ‘non’ to English language candidate debate”, in “Marois’s language problem”, The Gazette, 7 août 2012 : “And how will she discuss with foreign heads of state when most speak English as the common language of diplomacy? What will it say about Quebec when the premier is unsophisticated and unworldly in her inability to converse.” (Nous soulignons). 24 Michel R. Magnan, “Generalizations about others helpful”, The Gazette, 6 août 2012 : “[En parlant de ceux qui au Québec ne parlent pas anglais] It makes them narrow-minded idiots and they are certainly not a reflection of the majority of French-speaking citizens in Quebec.” (Nous soulignons). 25 Don Macpherson, "The PQ takes language to a new level", The Gazette, 14 août 2012, « Le mardi 4 septembre, un X à côté du nom du candidat du PQ pourrait être un vote pour la xénophobie. » « C’est officiel, de son propre aveu écrit, le parti Québécois de Pauline Marois est xénophobe.» « La seule différence c’est que la xénophobie du PQ de Pauline Marois est basée non pas sur l’ethnicité mais sur la langue. » (Nous soulignons). 26 “Pauline Marois, fanning the flames of intolerance”, The Gazette, 23 août 2012 : « Avec moins de 2 semaines à faire à la campagne électorale, Marois attise les flammes de l’intolérance avec toute l’énergie qu’elle peut trouver. » (Nous soulignons). 27 Don Macpherson, “A night among the PQ’s ‘nous’”, The Gazette, 2 septembre 2012 28 “Star candidates bolster CAQ, but questions remain”, The Gazette, 6 août 2012 : “[…] language hawks […]”(Nous soulignons). 29 Don Macpherson, “Quebec’s Sir Lancelot”, The Gazette, 10 août 2012 : “[…] the significant minority of xenophobic voters to whom the PQ is appealing with its campaign against “multiculturalism” or diversity.” (Nous soulignons). 30 “Anglo funding takes nothing away from French”, The Gazette, 20 juillet 2012 : “All this is anglophobic nonsense and misrepresentation. For one thing, the grants do nothing to detract from the prevalence of French in the metropolis.” (Nous soulignons). 31 Don Macpherson, “Marois losing allies on Bill 101 for CEGEPs”, The Gazette, 31 mars 2011 : “Her ally Mario Beaulieu, president of the small but loudly anglophobic Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal, stands faithfully by her side. ” (Nous soulignons). 32 “Quebec’s intolerant separatists” (Nous soulignons), Calgary Herald, 23 août 2012 : “It’s hard to know what to make of the narrow-minded nativism of Marois and her party.” (Nous soulignons). 33 Licia Corbella, "Are one-third of Quebec voters bigots?" (Nous soulignons), Calgary Herald, 6 septembre 2012 34 Larry Comeau, “Pauline Marois shouldn’t bite the hands that feed Quebec”, Calgary Herald, 7 septembre 2012 35 Ian Macdonald, “Pauline Marois’s politics of fear” (Nous soulignons), Ottawa Citizen, 15 août 2012 36 Licia Corbella, “Why isn’t the PQ’s racism a bigger issue?” (Nous soulignons), The Province, 6 septembre 2012 : “31.94 per cent of Quebec voters have no problem supporting the bigoted and racist agenda of the winning Parti Quebecois” (Nous soulignons). 37 Margaret Wente, “Separatists stir up a nightmare in Quebec”, Globe and Mail, 28 août 2012 38 J. L. Granatstein, "How a separate Quebec would transform our Defence policy", National Post, 7 septembre 2012 39 Denis Lessard, « Le mouvement souverainiste est «fasciste», selon Jarislowsky » (Nous soulignons), La Presse, 12 mai 2011 40 « Diffamation – Parizeau et Bouchard règlent hors cours », Le Devoir, 15 février 2005 41 The Suburban, 13 février 2013 : "The PQ has learned the lessons of Stalin well" (Nous soulignons), dans Claude Bachand, « The Suburban à Laval : troublant, Vigile.net, 15 février 2013, http://vigile.net/The-Suburban-a-Lavaltroublant 42 « Allusion aux SS: le journaliste de The Gazette se défend » (Nous soulignons), La Presse canadienne, 21 juin 2009 43 Jean-Hugues Roy, « Services correctionnels Canada - Une enquête sur « la loi nazie du Québec » » (Nous soulignons), Société Radio-Canada, 24 août 2010 44 Keith Topolski, “Quebec: where it’s cool to be racist” (Nous soulignons), www.menzieshouse.com, 27 août 2012, http://www.menzieshouse.com.au/2012/08/quebec-where-its-cool-to-be-racist.html 45 "Editorial: Tell Quebec where to get off" (Nous soulignons), National Post, 24 février 2009 46 Teun A. van Dijk, New(s) Racism: A discourse analytical approach. In: Simon Cottle (Ed.), Ethnic Minorities and the Media. (pp. 33-49). Milton Keynes, UK: Open University Press, 2000. 47 Robert Sirois, Le Québec mis en échec : la discrimination envers les Québécois dans la LNH, Montréal, 2009, Éditions de l’Homme, 288 pages 48 Josh Freed, « Politics ruin the party », The Gazette, 20 juin 2009 49 Patrick Lagacé, « Un peu de délire anglo du bord de Park Avenue Gazette », La Presse, 22 novembre 2010


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Chantal Vallée, « Des graffiteurs toujours actifs », La Voix de l’Est, 17 août 2010 "Tell Quebec where to get off", National Post, 24 février 2009 52 http://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Linguistic_peace_quebec.jpg 53 Guylaine Maroist, No More Québec – Les États désunis du Canada, Montréal, 2012, Les productions de la ruelle inc., Long-métrage documentaire 84 minutes 30 secondes 54 Hugo DeGrandpré, « Élections en Alberta : les programmes du Québec critiqués », La Presse, 19 avril 2012 55 Vincent Marissal, « Québec-Alberta, les meilleurs ennemis », La Presse, 19 avril 2012 56 Vincent Marissal, « Le retour du Québec bashing », La Presse, 19 avril 2012 57 Larry Comeau, “Pauline Marois shouldn’t bite the hands that feed Quebec”, Calgary Herald, 7 septembre 2012 58 Licia Corbella, "Are one-third of Quebec voters bigots?", Calgary Herald, 6 septembre 2012 59 « Des propos controversés fondés sur des préjugés », Vigile.net, 12 avril 2011, http://www.vigile.net/Des-proposcontroverses-fondes-sur 60 « Le Québec et la corruption : Un journal d’Halifax en remet », TVA nouvelles, 11 octobre 2010, http://tvanouvelles.ca/lcn/infos/national/archives/2010/10/20101011-214720.html 61 Maxime Laporte, « Le monde selon Bain selon le monde : ce qui s’est dit dans les médias francophones et anglophones sur l’affaire Bain, une analyse discursive et politique », 2012, UQAM 62 Tristan Péloquin, Martin Leblanc, Christian Merciari, « Entrevue de Bain: CJAD mitraillée de critiques », La Presse, 20 septembre 2012, http://www.lapresse.ca/videos/actualites/201209/20/46-1-entrevue-de-bain-cjad-mitraillee-decritiques.php/aced0bfe68f64bbdb77de7de4aa69677 63 Marie-Claude Malboeuf, Francis Vailles, « Richard Henry Bain: un amoureux du Canada à l’âme troublée », La Presse, 5 septembre 2012, http://www.lapresse.ca/actualites/justice-et-affaires-criminelles/201209/05/01-4571335richard-henry-bain-un-amoureux-du-canada-a-lame-troublee.php 64 Giuseppe Valiante, “Alleged PQ shooter’s case delayed for fifth time”, Sun News, 12 mars 2013, http://www.sunnewsnetwork.ca/sunnews/politics/archives/2013/03/20130312-174113.html 65 Giuseppe Valiante, “Accused shooter Richard Bain said he wanted to prevent Pauline Marois from speaking on election night”, Toronto Sun, 15 mars 2013 66 Vincent Brousseau-Pouliot, « Un employé d’Eidos congédié pour ses propos sur l’attentat du Métropolis », La Presse, 5 septembre 2012 67 Michelle Gagnon, "Quebec election shooting and the Anglo-French divide", CBC news, 8 septembre 2012 68 « Un attentat à la hauteur du racisme canadien-anglais », Le dernier Québécois, 5 septembre 2012, http://ledernierquebecois.wordpress.com/2012/09/05/un-attentat-a-la-hauteur-du-racisme-canadien-anglais/ 69 Martin Lessard, « Radioscopie des deux solitudes », Radio-Canada.ca, 7 septembre 2012, http://blogues.radiocanada.ca/triplex/2012/09/07/radioscopie-des-deux-solitudes/ 70 Akos Verboczy, « Ils sont fous ces angloquébécois (post-Richard Bain, assassin) », Métro, 14 septembre 2012 71 Pierre Desjardins, « Pour mieux comprendre Richard Henry Bain », Le Devoir, 7 décembre 2012 72 Jocelyn Lauzon, « La peur de l’anglais », La Presse, 11 septembre 2012 73 Sarah Labarre, « O Canada. O fucking Canada », Urbania, 4 décembre 2012 74 John Snobelen, “Canada controlled by traitors of Bloc Québécois” (Nous soulignons), Toronto Sun, 26 mars 2011 75 Kelly McParland, “The pension isn’t enough. Duceppe needs more of Canada’s money” (Nous soulignons), National Post, 17 août 2011 76 David Goldberg, “Tory majority leaves plenty of local questions”, Free-Press NDG, 10 mai 2011 77 « Un drapeau contre le bilinguisme », Radio-Canada.ca, 16 juillet 2010, http://www.radiocanada.ca/regions/atlantique/2010/07/15/001-NB-drapeau-bilinguisme.shtml 78 « L’Anglo Society approche d’autres villes », Radio-Canada.ca, 22 juillet 2010, http://www.radiocanada.ca/regions/atlantique/2010/07/22/001-NB-anglo-society-villes.shtml 79 Pierre-Luc Bégin, Loyalisme et fanatisme. Petite histoire du mouvement orangiste canadien, Québec, Éditions du Québécois, 2008, 200 p., à la page 66. 80 Id., à la page 41. 81 Guillaume St-Pierre, « Manifestation anti-bilinguisme à Cornwall », Le Droit, 5 mars 2012 82 John Robson, "Why Levine has got to go", Ottawa Citizen, 22 mai 1998). 51


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