EGO STYLE n°2

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intérieurs

SAGA Estelle Coppens

Jieldé, 1950 SON INVENTEUR

Jean-Louis Domecq

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l’art d’avoir le bras long Elle a vu le jour en  grâce au coup de crayon d’un ingénieur qui recherchait un solide éclairage pour équiper ses ateliers. Depuis, la lampe Jieldé n’a jamais cessé d’être fabriquée et a rejoint les intérieurs. Peu de Lyonnais savent que ce petit bijou d’industrie, qui a fêté son e anniversaire en , est né près de chez eux. Retour sur l’histoire intime de cette belle dame d’acier, icône du design du xxe siècle.

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Dans la catégorie « On n’est jamais mieux servi que par soi-même », Jean-Louis Domecq mérite un podium. Lassé de ne pas trouver de lampe fiable pour équiper les vrombissantes machines de ses ateliers de mécanique générale, cet ingénieur décide de se retrousser les manches et d’aiguiser son crayon. En 1950, il arrête le dessin définitif d’une lampe en acier brut, simple, robuste, articulée pour pouvoir s’adapter à tous les postes de travail, sans câble reliant les bras au socle afin de permettre une rotation de 180°. Trois ans plus tard, Jean-Louis Domecq fonde la société destinée à sa commercialisation dont le nom correspond à la prononciation phonétique de ses initiales, J-L-D. La lampe Jieldé est née et se fabrique dans le 3e arrondissement de Lyon. Ne disposant d’aucune notion de design, Jean-Louis Domecq était loin d’imaginer que son invention à la carrure athlétique résistante aux vibrations, aux chocs et aux coups de marteaux répétés, servirait à éclairer autre chose que des machines-outils. C’est pourtant le cas aujourd’hui. Le luminaire reconnaissable à son arceau de préhension, sorte d’auréole, a envahi les magazines de décoration et les intérieurs soignés. Pourtant, quand Jean-Louis Domecq s’éteint en 1983, l’entreprise est fragile. Après le succès commercial incontestable des décennies précédentes de la Standard, les ventes diminuent. Sa fille, Marie-Françoise Domecq, qui a repris le flambeau, sait qu’il va falloir faire évoluer la lampe de son père pour poursuivre sa production. En 1998, au détour d’un salon de l’industrie, elle rencontre Philippe Belier, professionnel de la filière du lait. Le courant passe. Cinq ans durant, ils travaillent ensemble à redresser les finances et à assurer la transition. En 2002, ce natif de Limoges, passionné de design et collectionneur de voitures sixties, rachète Jieldé, avec la bénédiction de l’héritière.

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