Bulletin municipal janvier 2011

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UNE PETITE HISTOIRE Ex-voto... Beaucoup de personnes, Saint-Aubinais, estivants ou autres sont intrigués par l'ex-voto fixé à l'intérieur de la petite chapelle de la vierge, rue Joffre, à côté du calvaire.

I

l fut fait en reconnaissance, par deux frères, enfants de St-Aubin et dénommés Eugène-Edouard et Eugène-Etienne Mériel, marins de "la royale" embarqués à bord du "Liberté",dont le Pacha, comme disaient les matelots. était le capitaine de vaisseau, en permission de détente ce jour funeste, Marie Paul Louis Jaurès, frère du grand tribun socialiste Jean Jaurès. En voici l'histoire : 25 septembre 1911 : il est 5 h 30 du matin, c'est l'aube d'une sereine matinée d'automne, entourée de sa ceinture de collines, la trade de Toulon est calme. Mouillé avec d'autres le cuirassé d'escadre "Liberté" voit peu à peu la vie reprendre, le branle bras du matin vient d'être sonné par les clairons et battu par les tambours, l'équipage après avoir porté les hamacs au bastingages commence le train-train ordinaire de la vie à bord, il se prépare à boire son café. 5 h 35. A ce moment 3 petites explosions se font entendre successivement dans la partie avant du navire, paraissant provenir des soutes de l'artillerie des batteries secondaires. Presque aussitôt un nuage de fumée arrive dans la casemate de babord qui renferme un canon de 194, puis un panache de flammes jaunes verdâtres sort par le haut du mât de misaine dont le pied plonge jusque dans la cale, il est creux et sert en même temps de monte-charge et de manche à air. Le feu est dans la soute à poudre ! A ce cri sinistre, les hommes, à peine éveillés, ont un moment d'effroi, quelques uns s'enfuient vers l'arrière, d'autres se jettent à l'eau mais l'officier de quart, se rendant compte de la situation donne l'ordre de rappeler

aux postes d'incendie. Le clairon sonne et, sous l'emprise de la discipline l'équipage se rend aux postes assignés, ceux qui se sont jetés à l'eau regrimpent les échelles. 5 h 38 (3 minutes seulement) l'ordre de noyer les soutes a déjà été donné mais il semble qu'il soit matériellement impossible de l'exécuter, la fumée asphyxiante, les gaz délétères empêchent les hommes d'agir. Il est établi que le mécanicien principal tenta une dernière fois de manoeuvrer les volants, il ne revint pas. 5 h 45, (15ème minute) l'incendie se propage avec une effrayante rapidité, se rendant compte de l'inutilité de tous les efforts tentés, l'Officier Commandant donne l'ordre d'évacuation, les hommes se dirigent alors vers la plage arrière et les embarcations commencent à être disposées pour le sauvetage. 5 h 53 (23ème minute) une secousse formidable ébranle le navire, tout l'avant se soulève et se dresse hors de l'eau, comme du cratère d'un volcan, jaillissent sous une poussée dantesque un chaos de débris, de fers tordus, de tôles déchiquetées, d'obus, de plaques de blindage ; ils vont s'abîmer en mer et éventrer les les navires voisins, pulvérisant les embarcations pressées autour du malheureux navire. Puis se fit un grand silence, et lorsque se dissipa l'effroyable nuage l'on vit ce qui restait du cuirassé. Quelques minutes, quelques secondes avaient suffi pour transformer le fier navire en une chose sans nom. Sur les 715 hommes d'équipage commandés par 25 officiers, 142 périrent,

un fut retrouvé collé les bras en croix au flanc du cuirassé "république" ancré à quelques 350 mètres, mais on estime qu'il y eut 200 victimes en tout avec tous ceux tués sur les bateaux voisins et sur le port et environ 200 blessés auxquels il faut ajouter 280 personnes blessées le jour des obsèques, le 3 octobre 1911, lors d'un mouvement de panique. D'après un texte de M. Scelles Vous trouverez l'histoire complète de la catastrophe écrite par le grand historien de la Seyne-sur-Mer (var) que fut Marius Autran, sur le site : http://pagesperso-orange.fr/marius.autran/glossaire/tome1/cuirasse_liberte.html

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