Bulletin hiver 2009

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Rétro Un coup d’œil dans le

C’était Hier…

La fête du Tue-cochon Le cochon a été de tout temps une des nourritures essentielles en milieu rural. Courant décembre, on tuait le cochon. Cette cérémonie donnait lieu à un moment convivial, car le village entier était de la fête.Voisins, amis, parents venaient donner un coup de main. Le tueur amateur passait de maison en maison. Il arrivait avec ses couteaux bien affûtés. On préparait alors les récipients, la chaudière pour cuire le boudin ainsi que le saloir. Le porc était attaché par la patte à un gros poteau de bois. La pauvre bête se débattait et au fur et à mesure, resserrait le nœud coulant. On la couchait sur le flanc, un homme maintenant la queue, un autre la tête, tandis qu’on lui enfonçait un long couteau dans le cou. Une femme glissait sous l’entaille une bassine plate afin de recueillir le sang. On le brassait énergiquement afin qu’il ne coagule pas et on y ajoutait du vinaigre. Le tueur installait alors le porc, mort, dans une maie remplie d’eau bouillante. Raclé au couteau, puis brossé pour faire disparaître toute trace de poils, le cochon redevenait blanc. Il était ensuite lavé et pesé. On lui coupait la tête. On l’écartelait, l’attachait à un brancard puis on dressait ce dernier contre un mur pour que le porc, suspendu, vertical, ventre offert, soit vidé. D’un mouvement précis et sûr, il était ouvert de haut en bas. La tripe était recueillie dans une bassine, le cœur, le foie, les poumons étaient enlevés. On soufflait dans les

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poumons afin qu’ils ne noircissent pas et on lavait les boyaux à grande eau pour la fabrication des boudins. Le porc étant alors fendu en deux moitiés, abandonnées, pour que la viande refroidisse jusqu’au lendemain. Les hommes partaient alors jouer aux cartes dans la maison autour d’un verre, pendant que les femmes accommodaient tripes, sang, tête, poumons, et rate en boudins, fromage de tête (la hure),.. L’odeur se répandait dans le quartier tout entier. Le lendemain on procédait au découpage. Les femmes s’affairaient ensuite à la fabrication du pâté et des saucisses, tandis que jambons, épaules, colonne vertébrale, poitrine, pieds et filets étaient mis au saloir par les hommes de la maison. Quelques jours plus tard, se tenait «le jour de la graisse». Les confits étaient conservés dans les toupins. Ainsi se préparait en quelques jours, les provisions de l’année.


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