Q-zine Issue 6, Feb 2013

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Issue 6 Feb 2013

The Literature Issue

Puis, ils ne disent plus rien. D’une certaine manière, c’était presque la partie la plus effrayante et la plus humiliante. Pas un mot, pas même un son, à l’exception de leur respiration. Après avoir verrouiller la porte, le court est revenu, et sans un mot comme les autres, a commencé à déboucler ma ceinture. Dans un film, je l’aurais donné un coup de pied dans les couilles, il y aurait eu un grand bruit, et il se serait affalé comme un sac vide. Mais dès que j’ai tenté de bouger, le grand m’a donné un coup sec dans l’œil, comme s’il s’était entrainé, et au nain d’arraché mon pantalon et immobiliser mes pieds avec. Ce qui me fit tomber à genoux, la douleur qui perce ma tête, et leurs mains que je sentais sur moi .... Le reste, je me rappelle dans le moindre détail, mais je n’en dirais pas plus. Peut-être que si j’étais une fille, il aura été plus facile d’en parler à ma mère, pour qu’elle puisse me consoler. Mais voilà, comment pouvait-elle comprendre qu’un homme pouvait en violé un autre? Cette femme traditionnelle et bonne chrétienne de surcroit? Je me demande si elle pense que je suis un homosexuel à cause de ça. Je me suis demandé si elle pensait que c’était ça le sexe pour moi. Le viol a été réemballé tellement de fois de nos jours, qu’il est devenu difficile pour nos parents à comprendre. Je me demande si elle va en discuter avec ses amies, les

membres de son église, ou juste le garder parmi ceux qui sont au courant. Après sa conversation du couloir, elle est rentrée en regardant fixement l’air comme si j’étais un cadavre exposé à la morgue.

“J’ai tout regardé.”

Elle s’était assise à mes chevets, sans un mot, pendant que je faisant semblant de dormir.

“C’est la vraie chose. Pas de lumière, pas de maquillage, pas d’action bidon, que du réel.”

“Pouvez-vous, s’il vous plaît nous excuser, mma? J’ai besoin de parler à Sabelo en privée.” C’était le patron. Silencieusement, elle s’expulsa. Il s’assoit et me donne de la nourriture dans un sac en plastique, avec un regard bizarre. Je suppose qu’il va me virer.

Je le dévisage. “ Et ...,” en baissant la tête, “c’est génial.” “Quoi?”

Je le dévisage en milieu. “Ecoutes, mon bra, ca fait plus de depuis vingt ans que je suis dans ce business. J’ai tout vu. Et qu’est ce que j’ai appris? Qu’il n’y avait rien de plus rare que la réalité. Les gens viennent à la recherche de fantasmes parce qu’ils ont peur de la réalité. Mais la réalité est ce qu’ils veulent, ils ne savent juste pas comment y faire face.”

“Merci pour la nourriture,” dis-je. C’est sorti comme une toux. Ma bouche est ouverte. Je pense que je vais vomir. Il regarda autour de lui nerveusement, puis, sans “Ne réalises-tu pas, bra? La me regarder, “La caméra de bande, TA bande, est parfaite. vidéosurveillance était en C’est la vraie chose, mais marche tout le temps.” Il se on ne peut le regarder sans pencha ensuite sur moi en être impliqué, tout comme un souriant, toujours aussi nerveux. fantasme, mais sauf que c’est la réalité. C’est si rare, c’est Je ne suis pas où il veut en inestimable. C’est comme dirait venir. Je reconnais le sourire, et ma vieille nourrice, comme un je ne l’aime pas. serpent albinos! “ “Quoi?” “Le tout a été enregistré. Tout est sur la bande,” dit-il avec un sourire navrant. Je n’aime pas ca du tout. “Quelles bonnes nouvelles,” j’ai finalement murmuré. “Nous allons attrapé ces salauds.” “On ne voit pas leurs visages.” “Elle est où cette cassette?” demande-je, mais il ne m’écoute pas. 53

Par Jacob Nthoiwa


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