Rapport Complet sur les OMD - Haïti un nouveau regard

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Politiques, programmes et interventions

Malgré la persistance en Haïti d’un taux élevé de pauvreté extrême, des efforts ont été entrepris depuis de nombreuses années ans en matière de réduction de la pauvreté. Cependant ces efforts se sont révélés très timides dans un contexte particulièrement marqué par les politiques de stabilisation économique, d’ajustements structurels et de restriction monétaire aux dépens de la relance économique et de mesures sociales. Un processus de paupérisation croissante s’est imposé, alimenté par le déclin des secteurs porteurs de croissance tels que l’agriculture d’exportation et l’agro-industrie, les industries manufacturières et le tourisme. La libéralisation commerciale du pays à partir de l’année 1980, en exposant subitement la production nationale à la concurrence étrangère, a contribué à transformer la structure de l’économie au profit du secteur commercial et au détriment des activités productives. Depuis, la prédominance des importations, qui en 2012 représentent 48 % du PIB contre 13 % pour les exportations85, reflète une constante de l’économie haïtienne, à savoir le déficit structurel de la balance commerciale et la dépendance aux transferts externes, publics et privés, destinés à son financement. L’élaboration d’un Document de stratégie intérimaire de réduction de la pauvreté (DSRP-I) en 2006 et en 2007 du Document de stratégie nationale pour la croissance et la réduction de la pauvreté (DSNCRP) pour la période 2008-2010 exprime la volonté de l’État haïtien de déployer des actions orientées vers la réduction de la pauvreté monétaire chronique. Avec l’adoption du DSNCRP comme document stratégique de référence, l’État haïtien s’est engagé à affecter une part importante du budget aux dépenses liées à la réduction de la pauvreté. En effet, la part des crédits consacrés aux secteurs liés à la réduction de la pauvreté a cru sur la période de mise en œuvre du DSNCRP. Alors qu’en 2006-2007, 31 % des dépenses budgétaires hors financements externes

des programmes et projets étaient destinés à mettre sur pied des activités devant contribuer à la réduction de la pauvreté, en 2007-2008 ces dépenses passaient à 41,4 %, puis à 44 % en 2008-2009 et à 45 % en 2009201086. Dans la loi de finances 2012-2013, qui a été reconduite pour l’exercice fiscal 2013-2014, les crédits alloués à la réduction de la pauvreté ont de nouveau augmenté, représentant 58,5 % des allocations budgétaires. Figure 16 : Crédits budgétaires liés à la réduction de la pauvreté pour 2012-2013 Assainissement Sécurité alimentaire

4,6 %

Accès a l'eau potable

0,2 %

5,6 % Protection sociale

5,9 %

Transports

22,2 %

Santé

6,1 % Fourniture d'énergie

7,3 %

Education

21,8 %

Emploi

7,6 %

Equipent et logement

18,7 %

Source : MPCE (2013).

Alors que le processus d’élaboration du DSNCRP de seconde génération était en cours et après une mise en œuvre mitigée, le séisme du 12 janvier 2010 et ses conséquences désastreuses sur l’économie du pays ont contraint le Gouvernement à définir une vision de développement à long terme, visant à faire d’Haïti un pays émergeant à l’horizon 2030. Le Plan d’action pour le relèvement et le développement d’Haïti (PARDH) élaboré par le Gouvernement en mars 2010 a par la suite été approfondi dans le Plan Stratégique de Développement d’Haïti (PSDH), actuellement en vigueur et structuré en quatre grands chantiers : la refondation économique, institutionnelle, sociale et territoriale du pays. Le PSDH est assorti d’un Programme triennal d’investissement, outil de mise en œuvre pour la période 2014-201687.

85 Banque mondiale. 2014. 86 DSNCRP.2008-2010. 87 MPCE, MEF. 2013.

Objectif 1 - Éliminer l’extrême pauvreté et la faim

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