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PLAN STRATÉGIQUE DE DÉVELOPPEMENT D’HAÏTI PAYS ÉMERGENT EN 2030 TOME I

GOUVERNEMENT DE LA RÉPUBLIQUE D’HAÏTI Ministère de la Planification et de la Coopération externe

PROGRAMME 3.1 : Renforcer l’enseignement supérieur et la formation professionnelle et technique L’état général de l’enseignement supérieur, la complexité de ses problèmes et l’ampleur des destructions provoquées par le séisme du 12 janvier sur l’ensemble des activités du pays rendent urgent le redressement en profondeur du secteur. Il faut une totale restructuration qui conduira à un nouveau mode de fonctionnement de l’enseignement supérieur devant fournir à la société haïtienne les capacités et les compétences techniques et intellectuelles nécessaires à la prise en charge de son développement économique et à son insertion pleine et entière dans le monde contemporain, tant au niveau régional que global. De plus, il faudra assurer une concordance entre les principales activités socioéconomiques des pôles régionaux de développement et les formations spécifiques qui seront dispensées dans les centres universitaires. L’amélioration de la gouvernance de l’enseignement supérieur prévoit de mettre en place rapidement la Conférence des Recteurs et des Présidents d’Université et le Conseil National de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (CONESRI) pour finalement déboucher sur la création du Ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche Scientifique et de l’Innovation en lieu et place du CONESRI . Il faut en particulier soutenir la réforme de l’Université d’État d’Haïti et l’aider à élaborer et à mettre en œuvre son plan stratégique. Il faut aussi établir un système d’incitations pour la recherche et l’innovation en partenariat avec le secteur privé (bourses de recherches, primes à l’innovation, concours d’innovation, etc.), et également développer et consolider le réseau public d’universités en région. Il s’agit enfin de promouvoir l’ouverture de l’université sur la région et sur le monde avec la création d’un Institut Universitaire International devant favoriser la production de recherches conjointes entre les universités haïtiennes et les institutions d’enseignement supérieur latino-américaines et caribéennes. De son côté, la formation professionnelle et technique devra être adaptée à la demande, aux besoins de l’économie nationale et aux spécificités locales du marché du travail. Il faudra consolider et étendre le réseau des centres de formation professionnelle et technique et maximiser leur répartition sur le territoire de façon à ce qu’ils contribuent à l’essor du développement local, et donc à la structuration des pôles locaux de développement. Il faudra aussi en assurer un pilotage effectif, procéder à la réingénierie des programmes de formation, incluant l’enseignement non formel, et associer le secteur privé dans la définition des besoins de formation et dans le financement des moyens requis. Ce programme ciblant l’enseignement supérieur et la formation professionnelle et technique prévoit donc la mise en œuvre de quatre (4) sous-programmes portant sur : »» la mise en place de réseaux de centres universitaires dans les pôles régionaux de développement ; »» la mise en place de réseaux régionaux de centres de formation professionnelle et technique ; »» la mise en place d’un fonds en appui à la recherche et à l’innovation ; et »» le financement de bourses d’études spécialisées. SOUS-PROGRAMME 3.1.1 : METTRE EN PLACE DES RÉSEAUX DE CENTRES UNIVERSITAIRES DANS LES PÔLES RÉGIONAUX DE DÉVELOPPEMENT Il faut assurer une présence universitaire dans les pôles régionaux pour renforcer leur dynamique de développement et pour faciliter l’accès aux études universitaires sans accroître

les migrations vers Port-au-Prince. À cet effet, en plus du campus de l’Université d’État d’Haïti actuellement prévu dans la partie nord de la zone métropolitaine, il faut viser la mise en place de deux réseaux supplémentaires d’universités régionales dont les campus principaux seront implantés dans les zones de Cap-Haïtien et des Cayes. L’objectif principal vise à permettre à chaque campus principal de rayonner sur un réseau de campus secondaires dans les autres pôles régionaux de développement. Chacun d’eux devra comprendre un Centre Hospitalier Universitaire (CHU) et intégrer, entre autres dimensions, la formation initiale des divers enseignants et cadres des réseaux d’enseignement (sciences de l’Éducation, École Normale, École Normale d’Instituteurs, etc.). Dans le Centre Universitaire de la Capitale on devra, de plus, créer un institut interuniversitaire dédié à l’étude de la région Amérique latine et Caraïbe afin d’assurer une intégration réussie d’Haïti dans sa région. Le réseau du Nord comprendra, en plus du campus principal dans la zone de Cap-Haïtien, des campus secondaires dans les zones de Hinche, de Gonaïves, de Port-de-Paix et un campus dans l’axe Fort-Liberté/Ouanaminte. Pour le réseau du Centre auquel appartient la Capitale Nationale, le campus principal de Port-au-Prince se ramifiera dans les zones de Saint-Marc, de Mirebalais et de Jacmel. Enfin, le réseau du Sud inclura le campus principal dans la zone des Cayes et des campus secondaires dans les zones de Jérémie et de Miragoâne. Les principaux travaux déjà initiés et à poursuivre concernent : »» la finalisation de la construction et de l’équipement du campus du roi Henry Premier à Limonade, près de Cap-Haïtien ; »» l’étude de la construction du campus de l’université d’État de Port-au-Prince ; et »» l’étude de la construction des bâtiments de la faculté des sciences de l’université d’État à Port-au-Prince. Les autres projets prioritaires à considérer également pour l’élaboration du prochain PTI sont : »» l’inventaire (incluant la géolocalisation, la qualification et la quantification des établissements) des différentes Institutions d’Enseignement Supérieur et l’intégration des informations dans une base de données ; »» l’étude de la construction et la construction du campus universitaire principal du Sud dans la zone des Cayes ; et »» l’implantation d’un système e-éducation pour pallier à court et moyen termes à l’insuffisance de personnel enseignant et au déficit d’infrastructures. SOUS-PROGRAMME 3.1.2 : METTRE EN PLACE DES RÉSEAUX RÉGIONAUX DE CENTRES DE FORMATION PROFESSIONNELLE ET TECHNIQUE

2) les établissements d’éducation professionnelle (EEP), à partir de sept ans de scolarité pour recevoir principalement une formation pratique ; 3) les établissements de formation agricole (EFA), exigeant au moins dix années d’études préalables pour devenir technicien agricole ; 4) les centres ménagers (CM), à partir de sept années de scolarité ; et 5) les centres de formation professionnelle (CFP), requérant le niveau d’alphabétisation de base pour devenir ouvrier semi-qualifié. Ces cinq catégories d’établissements relèvent principalement de quatre ministères (MENFP, MAST, MARNDR et MTPTC) qui, à eux seuls, gèrent directement 309 centres de formation professionnelle. Selon leurs sources de financement, ces centres de formation sont soit publics, soit mixtes (quand une partie des salaires est couverte par des subventions publiques), soit privés. Contrairement aux formations de courte durée, offertes dans le cadre des projets, celle dispensée dans les centres, généralement conçue selon un cadre scolaire, est plus souvent inapte à prendre en compte les besoins des travailleurs et du marché du travail. Quant au « système d’apprentis » du réseau informel, au sujet duquel très peu d’informations sont disponibles, la formation y est offerte sur le tas par un «boss formateur» ou un employeur. Il faut assurer l’adéquation de la main-d’œuvre au besoin du développement local et rapprocher ce type de formation des clientèles d’affaires et estudiantines. Les capacités professionnelles et techniques doivent être développées, adaptées et intégrées. À cet effet, la présence d’un centre de formation professionnelle et technique (dans chacun des pôles locaux de développement est requise pour la dynamisation de ces espaces. Afin de couvrir tous les pôles locaux de développement/Chefs-lieux d’Arrondissements, le Plan Opérationnel de l’Éducation prévoit la construction de dix (10) nouveaux centres. De plus, il prévoit la construction d’au moins un grand centre de formation professionnelle et technique par pôle régional de développement. Chacun de ces grands centres, lorsque implanté, agira comme tête d’un réseau régional. Enfin, le séisme a détruit 15 centres de formation professionnelle et technique publics dépendant de l’INFP et en a endommagé 25 autres. Les principaux travaux déjà initiés et à poursuivre concernent : »» la réalisation du diagnostic institutionnel de l’Institut National de Formation Professionnelle (et Technique) (INFP) ; »» la définition de la contribution du secteur de l’éducation à la mise en place d’une structure devant assurer l’adéquation entre l’offre de formation et la demande du marché du travail73, notamment à travers les travaux de la Commission présidentielle d’appui à la mise en œuvre de la réforme du système national de formation professionnelle et de valorisation des métiers ;

La formation technique et professionnelle, d’une durée variable selon les filières, prépare à l’emploi dans divers domaines ou à la poursuite d’études supérieures. Elle est dispensée selon deux réseaux : le réseau formel à travers les centres ou établissements de formation professionnelle et le réseau informel à travers le «système d’apprentis».

»» la réhabilitation de six (6) des vingt-cinq (25) centres gravement endommagés par le séisme ;

Le réseau formel comporte près de 400 centres regroupés en cinq catégories d’établissements auxquels l’étudiant accède selon le nombre d’années de scolarité accomplies. Ce sont : 1) les établissements d’éducation technique (EET), à partir d’au moins neuf années d’études ;

»» la mise en place d’un centre de formation pour le travail et l’emploi ;

»» la reconstruction de quatre (4) des quinze (15) centres de formation détruits par le séisme ; »» l’appui à la formation professionnelle liée aux métiers du bâtiment ; 73  Voir à cet effet le sous-programme 2.8.1 portant sur la mise en place d’un forum des partenaires du marché du travail.

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/ 5 LES QUATRE GRANDS CHANTIERS POUR LE RELÈVEMENT ET LE DÉVELOPPEMENT D’HAÏTI

2014-02-03 12:04


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