Zone campus 20 octobre 2015 (impression mod fsc)

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20 octobre au 2 novembre 2015 Volume 11, numéro 4 24 pages Bimensuel gratuit

10 ANS!

ACTUALITÉS

UNE BANQUE ALIMENTAIRE À L’UQTR

L’UQTR aura maintenant sa banque alimentaire où les étudiants en difficulté pourront se procurer des denrées non périssables et des aliments frais. Situé dans le pavillon étudiant de l’université...

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OUVERTURE DE LA SALLE TI-PETAC

AMALGAME CULTUREL

ARTS ET SPECTACLES

PARCOURS DE PEUR À LA VIEILLE PRISON

Encore une fois cette année, Hérôle et le Musée québécois de la culture populaire s’unissent pour offrir un parcours de peur qui fera frémir Trois-Rivières. Cette année, l’évènement aborde un thème tout...

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SPORTS

HOCKEY: DÉBUT DE SAISON CONVAINCANT

Une semaine après être sortis de leur périple en Ontario avec une victoire et une défaite pour amorcer leur saison, les Patriotes ont poursuivi, la fin de semaine dernière, leur domination à domicile des...

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Par Alicia Lemieux, journaliste

Se lancer en affaire n’est pas une mince tâche. Il est encore plus ardu de se tailler une place dans une industrie déjà relativement présente à Trois-Rivières qu’est celle du spectacle. C’est l’objectif de PierreOlivier Lessard et de son associé Oliver Duval-Laberge qui ouvriront sous peu les anciens locaux de l’App’Art sur la rue Royale.

Le centre-ville de Trois-Rivières regorge d’une variété d’endroits pour aller écouter de bons spectacles musicaux. Il y a entre autres l’indiscutable salle J.-Antonio Thompson et Anais-Allard Rousseau qui accueillent les plus grands noms et s’ensuivent les bars-spectacles comme l’Embusade, le Nord-Ouest Café, le Temps d’une Pinte et le Zénob pour ne nommer qu’eux. Cependant, la salle Ti-Petac veut arriver en complémentarité dans cette offre déjà présente. «On voyait des lacunes

À DÉTERMINER

à Trois-Rivières en frais de salles de spectacle pour les groupes émergents et surtout, de punk et métal», confie Pierre-Olivier.

Prêts à prendre des risques Les deux jeunes entrepreneurs dans la vingtaine ont foncé avec beaucoup d’assurance dans ce nouveau projet, encore très incertain de l’achalandage...

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20 octobre au 2 novembre 2015

ACTUALITÉS COURSE ÉLECTORALE 2015 :

Bimensuel distribué à 3 000 exemplaires sur le campus de l’UQTR et dans la

Les candidats essoufflés après plus de deux heures de débat

région de Trois-Rivières. Pavillon Nérée-Beauchemin 3351, boulevard des Forges, Trois-Rivières (Québec), G9A 5H7

PHOTO: L. MARSEILLE

LYSANNE MARSEILLE Actualités

Téléphone: (819) 376-5184 poste 3 Publicité: (819) 376-5184 poste 1 Télécopieur: (819) 376-5239 Jean-Philippe Charbonneau | Directeur général dgcfou@uqtr.ca Alexandra Lemire | Rédactrice en chef redaction.zc@uqtr.ca Louis-Philippe Cantin | Rédacteur-adjoint et chroniqueur redaction.zc@uqtr.ca Laurence Gagné | Actualités laurence.gagne1@uqtr.ca Lucas Hubert | Actualités lucas.hubert@uqtr.ca Gwendoline Le Bomin | Actualités gwendoline.le.bomin@uqtr.ca Lysanne Marseille | Actualités lysanne.marseille@uqtr.ca

En vue des élections s’étant tenues hier, le lundi 19 octobre, l’Association générale des étudiants de l’Université du Québec à Trois-Rivières avait organisé un débat électoral au 1012 PavÉ, le mercredi 7 octobre dernier. Plusieurs évènements d’actualité, tels que le dossier de la Pyrrhotite en Mauricie, le déversement des eaux usées dans le Saint-Laurent et le port du niqab ont été abordés par les cinq députés invités. Plusieurs pointes furent lancées entre les candidats, sans toutefois qu’il y ait de dommages collatéraux.

Philippe Bourgoing Alarie | Arts et spectacles philippe.bourgoing.alarie@uqtr.ca Alicia Lemieux | Arts et spectacles alicia.lemieux@uqtr.ca Marie-Christine Perras | Arts et spectacles marie-christine.perras@uqtr.ca Nadia Tranchemontagne | Arts et spectacles nadia.tranchemontagne@uqtr.ca Louis-Philippe Carbonneau | Sports louis-philippe.carbonneau@uqtr.ca Étienne Dubois | Sports etienne.dubois@uqtr.ca Chloé Labreveux | Sports chloe.labreveux@uqtr.ca Annabelle Deschênes-Gagné | Chroniqueuse annabelle.deschenes-gagne@uqtr.ca Sébastien F. Guertin | Éditorialiste sebastien.fguertin@uqtr.ca Kévin Gaudreault | Chroniqueur kevin.gaudreault@uqtr.ca Alexandre Laramée Zouéki | Illustrateur alexandre.laramee.zoueki@uqtr.ca Normand Leclerc | Chroniqueur normand_leclerc@hotmail.com Kristina Monfette-Fortin | Chroniqueur kristina.monfette-fortin@uqtr.ca Simon Murphy-Gauthier | Collaborateur simon.murphy-gauthier@uqtr.ca@uqtr.ca Marie-Odile Richard | Chroniqueuse marie-odile.richard@uqtr.ca

C’est pendant plus de 2h30 que se sont affrontés les députés André Valois (Bloc québécois), Dominic Therrien (Parti conservateur du Canada), Robert Aubin (Nouveau Parti démocratique), Yvon Boivin (Parti libéral du Canada) et Eric Trottier (Parti vert du Canada). Quatre grands thèmes avaient été préparés par des membres de l’AGE UQTR pour les députés. Le premier: la démocratie, les institutions et le rôle des jeunes; le deuxième: l’économie et l’environnement; le troisième: l’éducation et la recherche; le quatrième et dernier: les relations internationales. Bien qu’il ne semble pas y avoir eu un réel vainqueur dans cet affrontement, le candidat du NPD (Aubin) et du Parti conservateur (Therrien) ont su le mieux défendre les intérêts de leur parti respectif. D’ailleurs, les réponses fournies illustraient bien la plateforme électorale des partis politiques, et ce, pour tous les candidats. Dans un autre ordre d’idées, André Valois du Bloc québécois mentionne à plusieurs reprises la pertinence d’un Québec souverain par rapport aux enjeux politiques fédéraux et à l’importance d’une représentation du Bloc à la Chambre des communes.

Le débat électoral avait lieu le mercredi 7 octobre au 1012 PavÉ.

Le fléau de la pyrrhotite en Mauricie. L’enjeu de la pyrrhotite en Mauricie était un enjeu incontournable à discuter pour ces députés. Alors qu’un groupe d’intérêts citoyens victimes de la pyrrhotite était sur place lors du débat, les députés ont échangé de belles paroles sur le sujet afin de calmer les victimes. Robert Aubin, député du NPD, illustre les actions qu’il a déjà mises en œuvre pour soutenir les citoyens concernés par cette problématique. Dominic Therrien affirme qu’il «manque une voix aux victimes de pyrrhotite à Ottawa». Quelques flèches ont été décochées dans sa direction puisque, selon Boivin et Aubin, les conservateurs se fichent de la problématique que vivent actuellement les Trifluviens.

Déversement des eaux usées dans le Saint-Laurent et port du niqab Le sujet qui était d’actualité lors du débat a soulevé une problématique environnementale

importante face au régime conservateur. Les candidats des autres partis en ont profité une fois de plus pour illustrer le manque d’engagement du gouvernement conservateur en lien avec les problématiques environnementales. Bien qu’il n’y ait eu aucune question formulée concernant le port du niqab, Yvon Boivin du Parti libéral n’a pas raté la chance d’attaquer le parti conservateur sur cet enjeu et d’affirmer qu’il faudrait mettre en place un conseil consultatif afin d’intéresser le plus de gens possible concernant cet enjeu. En somme, les députés ont bien su se défendre et ont terminé en rappelant l’importance de voter. Le taux de participation des citoyens âgés de 18 à 25 ans étant affables lors des élections de 2011, certains partis, notamment le Bloc (Valois) et le NPD (Aubin), insistent sur le fait que leur parti laisse beaucoup de place aux jeunes, contrairement aux autres.

Michèle Robitaille | Chroniqueuse michele.robitaille@uqtr.ca Jean-François Veilleux | Chroniqueur et correcteur jean-francois.veilleux@uqtr.ca Tanya Beaudin | Partenariats dpcfou@uqtr.ca Mathieu Plante | Infographe et webmestre

LE MOT DE LA RÉDACTION

montagezc@gmail.com Camille Durand-Plourde | Correctrice camille.durand-plourde@uqtr.ca Photo de la une | Gracieuseté Les textes publiés n’engagent que la responsabilité de leurs auteurs.

SOMMAIRE

ACTUALITÉS 2-9 SOCIÉTÉ 10-11 LOISIRS 12 ARTS ET SPECTACLES 13-19 Chroniques 16-18 SPORTS 20-23

ALEXANDRA LEMIRE Rédactrice en chef

«A small step for man a giant leap for mankind.» La phrase que Neil Armstrong a lancée en posant le pied sur la Lune en juillet 1969 me revient souvent en tête. Pourquoi cet homme, risquant sa vie pour la science, n’a-t-il pas abandonné? Pourquoi s’être attaché dans une fusée et défié la force gravitationnelle afin de participer à cette mission? La réponse repose possiblement dans le rêve, la passion ou encore le besoin d’accomplissement de soi.

S’orienter vers l’inconnu En tant qu’étudiants, nous posons un pied sur une surface encore jamais explorée. Plonger dans une mission d’études est évidemment bien différent de celle à laquelle a participé le commandant de la mission Apollo 11, j’en suis bien d’accord. Là où l’analogie apparait est dans le fait où nous nous lançons dans l’exploration de l’espace qui nous entoure, nous avons des choix à effectuer et ceux-ci auront un impact majeur sur notre carrière future. Notre vie se joue dans les quelques années que nous passons dans les études. Nous devons sans cesse combattre la pression du «aujourd’hui ça prend un diplôme pour réussir». De mon côté, la peur de l’échec est bien évidemment envisageable et souvent, la pensée de l’abandon et le changement de voie viennent hanter mes pensées. Il faut cependant apprendre à les laisser de côté et foncer dans ce que nous entreprenons. Il ne

sera jamais trop tard pour recommencer une autre mission si en conclusion, nos résultats divergent grandement de nos hypothèses attendues. Il est aussi important de prendre le temps de vivre et de regarder attentivement les opportunités qui s’offrent à nous. Comme nous entendons souvent; «mieux vaut tard que jamais». Pourquoi se presser et se stresser afin de fitter dans le moule de la société dite normale? Nos propres convictions sont plus importantes que ce que nous pouvons entendre des autres. Dans les dernières semaines, j’ai appris à ne pas trop en prendre. Je trouve important de prendre le temps de vivre. À 20 ans, le rêve est important, mais il est aussi temps de commencer à vivre le moment présent. Même si nous avons toute la vie devant nous, nous ne savons pas ce qui se passera demain, alors mieux vaut profiter de chaque moment.


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ACTUALITÉS UN VOYAGE POUR LES ÉTUDIANTS

Obsession Voyage organise une expédition en Équateur en juin LAURENCE GAGNÉ Actualités

l’itinéraire. Il a d’ailleurs choisi la destination de l’Équateur parce que cet agent est un habitué de la place: «Il a pu me guider vers un itinéraire sur mesure et adapté pour le genre de voyage que j’espérais, un voyage d’aventure.»

PHOTO: GRACIEUSETÉ

La renaissance d’Obsession Voyage Le voyage en Équateur organisé par Jimmy Thibodeau, étudiant en philosophie à l’UQTR, se déroulera du 27 mai au 12 juin prochain. Un itinéraire est déjà mis en place pour l’expédition dans ce pays d’Amérique du Sud. L’idée d’organiser un voyage ne vient pas de très loin chez Jimmy. Il s’est inspiré des trois voyages qu’il a faits au cégep de Trois-Rivières avec le groupe La Cordelle, qui organise un voyage chaque année. «J’ai voyagé avec ce groupe-là trois ans de suite. Je suis allé au Pérou, dans les Alpes et au Maroc. J’ai fait à peu près le même type de voyage que j’organise cette année.» Jimmy a donc voulu amener ce concept à l’UQTR afin de permettre aux étudiants de vivre cette expérience. Le voyage se veut une intégration culturelle et communautaire. «On va faire surtout du plein air, mais on va faire aussi de la randonnée en montagne, de l’initiation à l’alpinisme, de l’escalade, du vélo de montagne. En plus, nous ferons des activités culturelles et nous allons dormir chez des habitants de la place. Ce sera une expédition intéressante», nous raconte le voyageur. Afin de coordonner le tout, il a fait affaire avec un agent de voyage qui l’a aidé à planifier

Jimmy Thibodeau a fait renaitre un ancien groupe d’étudiants des années 90 à l’université, le groupe Obsession Voyage. Ce groupe organisait un voyage chaque année. Il a donc décidé de reprendre le même nom, dans le but de continuer les activités à long terme. Même s’il ne sera plus à l’UQTR l’an prochain, Jimmy Thibodeau laisse la porte ouverte à quelqu’un d’autre pour reprendre les reines du projet et organiser un autre voyage.

«On va faire surtout du plein air, mais on va faire aussi de la randonnée en montagne, de l’initiation à l’alpinisme, de l’escalade, du vélo de montagne. En plus, nous ferons des activités culturelles et nous allons dormir chez des habitants de la place.» — Jimmy Thibodeau, étudiant

Un voyage accessible Jimmy souhaite que le voyage en Équateur soit abordable pour les étudiants. Il a déjà des idées pour réduire le prix: «J’aimerais aller chercher du financement à l’UQTR, mais aussi organiser des activités de financement avec les

Jimmy Thibodeau lors d’une excursion aux monts Groulx, dans la réserve Manicouagan. participants comme vendre du café équitable ou vendre des chandails.» Parmi ses autres projets avant le voyage, il souhaite faire quelques entrainements durant l’année avec les participants afin de les initier aux activités qu’ils vivront durant leur voyage. L’objectif de participation au voyage est de 12 étudiants.

Une rencontre d’information aura lieu le 2 novembre à midi au 1814, pavillon de la Santé. Il est aussi possible de rejoindre Jimmy: obsessionvoyage@hotmail.com.


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20 octobre au 2 novembre 2015

ACTUALITÉS

REPORTAGE

Oui veut dire oui : le consentement sexuel Une question de sexisme LUCAS HUBERT Actualités

«Yes means yes à» est le nom d’un mouvement qui fait beaucoup parler sur les campus américains. Les gouverneurs des états de New-York et de la Californie ont adoptés récemment une loi voulant que les étudiants doivent donner explicitement leur consentement pour avoir des relations sexuelles. Cette mesure vise principalement à combattre la culture du viol, concept expliqué dans les pages du dernier Zone Campus. Cela a donc des effets positifs sur les campus américains, même si le projet comporte des lacunes. J’ai eu la chance de m’entretenir à ce sujet avec Lili Boisvert, journaliste spécialisée dans les enjeux sexuels, animatrice de Sexplora au canal Explora.

Le consentement positif Le problème de base réside, nous apprend-telle, dans les lacunes de la notion traditionnelle du consentement sexuel. «La vision traditionnelle, c’est que si tu ne consens pas à avoir un rapport sexuel, il faut que tu le fasses savoir activement, c’est-à-dire en disant : «non, je ne veux pas», «laisse-moi tranquille», en se débattant, en donnant une gifle, etc. Ça suppose que tout rapport sexuel est consenti jusqu’à preuve du contraire.» Il est facile de voir les limites d’un tel modèle, dans lequel un agresseur peut facilement plaider l’ambigüité du refus de la victime pour s’en tirer. La victime doit, au contraire, démontrer à quel point elle a pu faire savoir qu’elle ne désirait pas de relation sexuelle. Yes means yes vise donc premièrement à changer les lois en vigueur «notamment parce que justement, une personne qui n’a rien dit lors d’une relation sexuelle n’est plus «fautive» simplement parce qu’elle n’a rien dit. C’est assez important comme changement.» Mais plus encore, le mouvement veut entraîner un changement de culture autour de la conception du consentement.

Les lacunes Il y a bien sûr quelques lacunes à cette loi. La vision traditionnelle du consentement a l’avantage de laisser les protagonistes le droit de le retirer à tout moment. La vision positive du consentement par contre, poussée à l’extrême, voudrait que le consentement soit explicitement redemandé «à chaque nouveau geste, à chaque nouvelle position, à chaque petit changement.» Une application technocrate et strictement légale du Yes means yes, selon Mme Boisvert, obligerait les partenaires à répéter «oui», sans, pendant toute la durée de l’acte sexuel. Une autre conséquence d’une telle loi est l’instauration d’un cadre légal entourant le déroulement «normal» d’une relation sexuelle. «On ne peut pas dire aux gens : vous devez absolument faire ceci, sinon vous êtes en train de violer/d’être violé. Je veux dire : plein de gens dans l’histoire de l’humanité ont eu des relations sexuelles auxquelles ils ont consenti et en amont desquelles ils n’ont pas pris la peine de se dire «oui». Or, ils n’ont pas tous, pour autant, violé ou été violés.»

Le problème, selon Mme Boisvert, c’est que «c’est à l’homme que revient le rôle socio-sexuel d’initiateur du sexe. C’est à lui, par exemple, de faire le premier pas pour entamer une relation sexuelle et c’est aussi à lui que revient généralement de diriger la relation sexuelle. La dynamique sexuelle traditionnelle dans les relations hétérosexuelles confère donc un avantage à l’homme qui est celui qui peut imposer des contacts possiblement non désirés, alors que lui-même est peu à risque d’en subir. Le mouvement Yes means yes ne vient pas vraiment résoudre ce problème : il le contourne pour trouver une solution qui protège mieux les femmes dans cette dynamique qui apparaît inévitable aux yeux du mouvement. » Yes means yes a donc un impact positif sur les campus américains où des problèmes de grandes ampleurs sont fréquemment médiatisés. Même si les problématiques qu’il tente de solutionner sont plus structurelles que ce à quoi le mouvement s’attaque, ce dernier mérite d’être connu et, pourquoi pas, importé au Canada. Le Québec, surtout, semble s’intéresser beaucoup moins au concept de culture du viol que le reste du Canada. S’il existe une vaste littérature anglophone sur le sujet, qui revient périodiquement dans les médias canadiens, internet semble la seule façon de s’informer sur le sujet au Québec.

Un aggresseur peut facilement plaider l’ambiguité du refus de la victime pour s’en tirer. Des anglophones canadiennes sont venues apprendre le français à l’UQTR avec le programme Explore l’été dernier. Certains évènements assez graves, qui en ont choqués plus d’une, les avaient poussées à mettre sur pied ce mouvement qu’elles ont baptisées Re-educating UQTR. Elles ont alors contacté les médias locaux et nationaux en espérant parler de la situation afin que des mesures soient prises pour qu’elle ne se répète pas. Surtout, le mouvement visait à ce que le concept de culture du viol soit à l’ordre du jour médiatique. La CBC en a fait un reportage, laissant le mouvement s’exprimer sur le réseau national anglais. Nos médias locaux en ont fait des brèves qui laissaient presqu’exclusivement la parole aux gens dont le propos se résumait «ces femmes s’en font pour rien.» PHOTO: ANNE-MARIE FORTIN

OBTENTION D’UNE CHAIRE DE RECHERCHE POUR L’UQTR

Laurent Turcot, nouveau titulaire de la Chaire en histoire des loisirs et des divertissements L’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) a obtenu ce mois-ci une Chaire de recherche du Canada pour la section d’histoire des loisirs et des divertissements. Laurent Turcot, professeur au Département des sciences humaines, section histoire et spécialiste de l’histoire canadienne et européenne du 16e au 19e siècle, est le titulaire.

Une Chaire de recherche en collaboration Financés par le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada pour un montant de 500000$, réparti sur cinq ans, les chercheurs étudieront principalement la naissance d’une culture des loisirs et l’offre de divertissements à l’époque moderne, c’est-à-dire, du 16e au 19e siècle, dans plusieurs pays comme la France, l’Angleterre, l’Italie, l’Espagne et le Canada. Cette obtention est grandement bénéfique pour l’université-même car selon M. André G. Roy, recteur par intérim de l’UQTR, «Cette dernière contribuera à faire de notre université un chef de file dans les domaines de l’histoire et de la littérature à l’époque moderne». Elle représente également un avantage pour les étudiants car toujours selon le recteur, «cette Chaire favorisera aussi la formation de nombreux étudiants de cycles supérieurs».

Dans la réalisation des recherches, la Chaire collaborera avec le Centre interuniversitaire d’études québécoises (CIEQ) ainsi que le Centre interuniversitaire de recherche sur la première modernité, XVIe-XVIIIe siècles (CIREM 16-18). De plus, elle sera en lien avec les chercheurs étrangers puisqu’elle profitera d’un partenariat avec plusieurs pays tels que la France, l’Angleterre mais aussi les États-Unis. La Chaire prévoit déjà des événements scientifiques d’envergure (congrès, colloques) et se donne pour but de devenir un lieu d’accueil de larges bases de données historiques. (G.L.B.)

Futures recherches Le professeur Turcot, reconnu jusque sur la scène internationale dans son domaine d’expertise, va diriger la Chaire de recherche et il étudiera, entre autres, les conditions d’émergence, de maintien et de développement de la commercialisation des loisirs du 16e au 19e siècle. De plus, il s’intéressera à l’accessibilité aux loisirs pour une population urbaine en constante

PHOTO: GRACIEUSETÉ

Le professeur Turcot, reconnu jusque sur la scène internationale dans son domaine d’expertise, va diriger la Chaire de recherche.

ASSOCIATION GÉNÉRALE DES ÉTUDIANTS

Conseil d’administration chargé Le lundi 12 octobre, Action de grâce pour certains; conseil d’administration pour d’autres. Ce 388e conseil d’administration (C.A.) de l’Association générale des étudiants de l’Université du Québec à Trois-Rivières (AGE UQTR) fut très chargé, mais a tout de même fait le point sur plusieurs sujets chauds. Motion de blâme, restructuration des instances et entente avec les Patriotes sont les sujets qui ont été les plus saillants lors de cette rencontre. Une seconde motion de blâme en autant de C.A. a été déposée contre la vice-présidente aux affaires sociopolitiques. Il faut noter qu’au conseil d’administration s’étant tenu le 20 septembre dernier, ce dossier avait été mis en dépôt à cause de son absence. La motion de blâme, adoptée par la majorité, vient d’un manque de rigueur dans le travail de la vice-présidente.

La marche mondiale des femmes avait lieu le 17 octobre à Trois-Rivières.

croissance. Le professeur analysera également les comportements sociaux dans les espaces de loisirs et de divertissements. Il faut savoir que l’époque moderne représente une portion de l’histoire intéressante afin de comprendre l’origine des pratiques culturelles liées aux loisirs et aux divertissements comme les courses de chevaux, la chasse, les cafés ou encore les foires.

Suite pour la restructuration des instances Tel

qu’il

avait

été

discuté

en

conseil

d’administration le 20 septembre dernier, les statuts et règlements généraux de l’AGE UQTR devaient être revus et vérifiés par un avocat avant de donner suite au projet de restructuration des instances. Le secrétaire général, Jonathan Clermont, s’est penché sur le dossier depuis et est en voie de trouver une solution beaucoup moins couteuse pour l’Association. En effet, les frais d’avocat pour une telle démarche auraient couté entre 4000 et 8000$ à l’Association, mais une entente avec l’Association de Concordia pourrait réduire les couts de façon remarquable. À suivre…

Entente avec les Patriotes Le Conseil exécutif annonce au conseil d’administration qu’ils ont octroyé une somme de moins de 2000$ aux Patriotes de l’UQTR pour organiser une navette entre l’UQTR et le colisée, afin de permettre aux étudiants d’assister aux matchs de la formation de hockey de l’université. Or, dix navettes pendant l’année scolaire seront nolisées pour augmenter le sentiment d’appartenance envers les Patriotes de l’UQTR. Belle initiative! (L.M.)


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ACTUALITÉS

UN PROFESSEUR DE L’UQTR PARTICIPE À UN COLLECTIF

Sortie du livre Les fondements de l’éducation Le livre Les fondements de l’éducation est un collectif de 15 professeurs universitaires en éducation sorti en aout dernier. Ils présentent des recherches théoriques et empiriques et proposent des réflexions sur le système éducatif québécois en posant la question «pourquoi éduquer?». Stéphane Martineau, professeur à la maitrise et au doctorat en enseignement à l’UQTR, a écrit un chapitre dans ce livre. Comme le titre du livre l’indique, les fondements mêmes de l’éducation y sont présentés sous différents thèmes comme l’histoire de l’éducation occidentale, le rôle de l’école, les idéologies sociales dans le cadre scolaire, le développement d’une pensée critique à l’école, etc. M. Martineau a été approché par un des trois coordonnateurs de ce livre, Marc-André Éthier, un ancien collègue de l’UQTR, pour contribuer au collectif.

«Ça montre que ces penseurs, qui semblent si éloignés de nous, sont encore très actuels parce qu’ils ont dit des choses acquises, qui font autorité et que l’on croit aujourd’hui.» — Stéphane Martineau, professeur à l’UQTR

Son chapitre porte sur la philosophie de l’éducation. Il aborde quatre grands courants philosophiques à l’époque des Grecs, de Platon, et de Socrate. À ces époques, déjà, on se posait de grands questionnements sur l’éducation : «Quoi enseigner? Comment enseigner? Qu’est-ce qui doit être digne d’être enseigné et pour quel type de personne?» Il souhaite démontrer à travers ce chapitre, écrit en collaboration avec sa collègue de l’UQAM, que les anciens philosophes sont encore actuels et que ces questionnements ne sont pas apparus dans les journaux d’aujourd’hui. «Ça montre que ces penseurs, qui semblent si éloignés de nous, sont encore très actuels parce qu’ils ont dit des choses acquises, qui font autorité et que l’on croit aujourd’hui», dit M. Martineau.

PHOTO : GRACIEUSETÉ

Le livre est destiné à des étudiants de 1er cycle. Il est écrit pour que les étudiants découvrent des fondements historiques de leur profession. C’est un manuel qui pourrait devenir obligatoire puisque l’objectif premier est d’en faire un manuel de base, bien qu’il ne soit pas le seul existant. Le livre deviendra probablement obligatoire dans plusieurs cours, comme dans ceux des professeurs qui ont contribué au projet.

L’éducation au cœur de l’actualité En tant que professeur en éducation, M. Martineau a évidemment une opinion sur tout ce qui se passe dans les médias actuellement: «On en demande toujours plus, mais ça ne se traduit pas à l’autre bout par une reconnaissance sociale plus élevée et en argent. Le travail s’est complexifié et on a énormément d’attentes envers le professeur.» Le professeur fait une comparaison avec la Finlande, où les professeurs font le même métier, mais où ils sont extrêmement valorisés socialement. «La Finlande a décidé de mettre de l’argent dans l’éducation, et ici on coupe, on coupe et on coupe.» Selon lui, le grand problème du ministère c’est qu’il n’écoute pas les chercheurs, il n’écoute personne. «Le ministère concocte des réformes derrière des portes closes, en consultant bien qui il veut, et ensuite il impose au milieu scolaire sans consultation.» (L.G.)

La production agricole renouvelée Financé par le programme GIRAF de l’Agence universitaire de la Francophonie, l’événement portera sur les énergies renouvelables et la production décentralisée dans le cadre du projet «Technologies d’énergie renouvelable pour l’amélioration de la production agricole». Aura lieu tout au long de la journée, la présentation du projet, des discussions sur les thématiques des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique en milieu rural (surtout dans les pays du sud) et la production décentralisée ainsi que des échanges avec des partenaires institutionnels sur

ÉLECTIONS FÉDÉRALES

Pourquoi je ne vous ai pas dit pour qui voter Éditorialiste

COLLOQUE INTERNATIONAL SUR LES ÉNERGIES RENOUVELABLES ET LA PRODUCTION DÉCENTRALISÉE

Le vendredi 6 novembre prochain, au local 1706 du pavillon Tapan-K.-Bose, se déroulera de 9h00 à 16h00 un colloque organisé par l’école d’ingénierie de l’UQTR.

Éditorial.

SÉBASTIEN F. GUERTIN

Un manuel pour les étudiants en éducation

les possibilités de financement. Afin de participer à la journée organisée en partenariat avec l’institut de recherche sur l’hydrogène, le groupe de recherche en électronique industrielle et l’IEEE, il faut s’inscrire par courriel à l’adresse ecoleing@uqtr.ca ou encore par courriel au 819376-5011 poste 3900. (Z.C.) PHOTO : GRACIEUSETÉ

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C’est encore une fois avec tristesse que nous faisons face aux limites de notre format. Cet éditorial, que je rédige presque deux semaines avant la date du scrutin, ne sera publié que le lendemain de celui-ci. Cela m’empêche d’honorer une pratique répandue dans les journaux nord-américains. En effet, il est coutumier d’écrire un éditorial à quelques jours d’un vote important afin de présenter le point de vue du journal. Par exemple, La Presse a pris position dans ses pages du 7 octobre dernier en faveur d’un gouvernement du Parti libéral (PLC). D’ailleurs, je dois à leur préface l’idée que je vais développer ici. Si l’équipe éditoriale du journal montréalais plaidait en faveur de cette tradition, je vais plutôt défendre le contraire. À l’idée de dire à mes lecteurs et lectrices pour qui voter, j’ai effectivement un peu vomi dans ma bouche. Tout d’abord, je dois dire que l’appel à la tradition me semble bien faible comme argument. Si nous en venions à baser toutes nos décisions sur ce genre de raisonnement, il est évident que les résultats en seraient pour le moins catastrophiques. Il est indéniable que le progrès ne vient pas en regardant en arrière. L’histoire est une bonne conseillère, mais en aucun cas un exemple à suivre. Ensuite, le problème est que cette prise de position reste nécessairement teintée d›une certaine idéologie. Quiconque vous soutiendra que son argumentaire est neutre, car basé sur des arguments rationnels, échoue à voir la poutre dans son oeil. Les arguments eux-mêmes que nous choisissons démontrent notre vision du monde et nos biais idéologiques. Par exemple, revenons au texte de La Presse. On y salue l’effort du Nouveau Parti démocratique de s›éloigner de ses racines socialistes comme un point en sa faveur. Or, pour quiconque se considère progressiste, cela constitue plutôt un argument contre eux. Quel est le problème ici? C’est qu’un court texte argumentatif comme un article éditorial ne permet pas d’élaborer par rapport à la grille idéologique particulière à travers laquelle nous réalisons notre analyse. Évidemment, La Presse est reconnue pour avoir une certaine ligne éditoriale foncièrement fédéraliste et d’extrême centre. N’en demeure pas moins que ce ne sont pas tous les lecteurs qui le savent. Dans le cas d’un journal étudiant comme le Zone Campus, il est attendu que l’opinion se situera plus à gauche. N’en demeure pas moins

que, sur une question telle que celle d’à qui donner son vote, je me sentirais mal de tenir pour acquis que tous et toutes qui me lisent ont la même inclination politique que moi. Finalement, cela m’amène à mon dernier argument et celui qui me tient le plus à coeur. Une thèse implicite de la très grande majorité de mes textes est celle de la rigueur intellectuelle. Particulièrement dans un contexte universitaire (mais non exclusivement), il n’est pas suffisant de se fier à ce que l’on nous présente de prime abord pour développer une opinion éclairée. Se faire une tête sur un sujet implique de s’informer à beaucoup plus qu’une source, de confronter son opinion initiale et, dans les cas comme les élections, de se pencher sur ses propres motivations et besoins. N’étant moi-même pas à votre place, loin de moi l’idée de vous dire quel candidat est le meilleur pour vous. Qui plus est, tenter de le faire de toute façon serait me rendre complice de la propagande de l’une ou l’autre des idéologies qui se battent actuellement pour nos votes. Cela serait un manque de respect de mes propres convictions et de votre intelligence.

L’histoire est une bonne conseillère, mais en aucun cas un exemple à suivre. Exercice de futurologie Comme j’ai dit plus haut, la rédaction de ce texte a lieu très antérieurement au moment où il sera lu. Je ne peux donc que faire des hypothèses sur le gouvernement qui a été porté au pouvoir avant-hier. Le calendrier eut-il été différent que je me serais peut-être hasardé à discuter des implications concrètes de la composition du parlement pour notre université. En effet, malgré que l’éducation soit une compétence provinciale (c’est-à-dire du ressort unique du gouvernement québécois dans notre cas), la recherche scientifique s’est invitée dans la campagne par la porte de derrière. À tel point que même le Parti conservateur (PCC) a dû affirmer à plusieurs reprises l’importance de la recherche au Canada. Rappelons que les autres partis fédéraux se sont tous engagés à remettre la science de l’avant. On sait que celle-ci a été passablement malmenée par les dix années de règne conservateur, où notamment le climatoscepticisme s’est invité au gouvernement. C’est donc un grand soulagement de constater les déclarations des chefs de partis comme quoi leurs décisions vont se baser sur des faits scientifiques. Espérons que cela se traduira par des actes concrets.


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20 octobre au 2 novembre 2015

ACTUALITÉS

LA RECHERCHE À L’UQTR

Les mèmes Internet: Perception de Stephen Harper sur les réseaux sociaux GWENDOLINE LE BOMIN Actualités

Maxime Pronovost, étudiant en maîtrise en communication sociale, se pose la question suivante: qu’est-ce que dénoncent les mèmes Internet qui abordent Stephen Harper dans les nouveaux médias? Supervisé par Mireille Lalancette, l’étudiant s’intéresse à l’évolution du message, de la pensée des internautes. Selon lui, le mème s’apparente à une modernisation culturelle folklorique. Le mème est un artefact qui est disséminé sur internet entre les utilisateurs des réseaux sociaux. Peu de chercheurs se sont intéressés car ce fait est récent mais il attire de plus en plus l’attention. Le jeune étudiant rappelle que le phénomène de dénonciation des travers dans la politique est relativement vieux mais ici la nouveauté s’inscrit par le fait que le mème est relayé très rapidement et il peut atteindre un grand nombre de personnes. Les mèmes représentent,

selon Maxime, une certaine puissance car on ne sait jamais comment le message va être transformé à travers les réseaux, ni comment il va être perçu par les internautes. De plus, l’étudiant rappelle que «tout ce qu’on sait, c’est que les gens sont autant consommateurs que producteurs de mèmes». Toutes ces images sont créées dans l’anonymat, ce qui permet une certaine liberté dans les dires: l’internaute devient journaliste-citoyen. À travers ces mèmes, il faut comprendre la blague, ils sont hautement humoristiques, pris dans la caricature, ils sont généralement ironiques et s’apparentent parfois à des images de bande-dessinées. De plus, la personne a la certitude qu’elle est protégée derrière son écran même si lors du partage sur Facebook, la sphère privée n’existe plus, ce qui demande en quelque sorte à l’internaute d’assumer la production de l’image. Le phénomène touche également d’autres pays comme ceux en Asie où ils ne connaissent pas la même liberté d’expression. Il s’agit alors d’un moyen efficace pour critiquer le gouvernement tout en se cachant, l’opinion circule et fait réfléchir les gens. Maxime a choisi de s’intéresser au Canada par la proximité de la langue et de la culture et a préféré le premier ministre Stephen Harper car il est la principale cible de dénonciation politique à travers les mèmes.

Qu’est ce que les gens racontent sur les réseaux sociaux?

PHOTO : GRACIEUSETÉ

L’étudiant a procédé à une analyse de contenu et s’est intéressé particulièrement au réseau social Facebook. La division des différents mèmes dans plusieurs catégories de dénonciation a été un travail long. «Les résultats viennent de sortir»: 9% des mèmes abordant Stephen Harper dénoncent ses pratiques de «leader autoritaire» à travers sa position dominante au sein du parti. En seconde position, les critiques portent sur la «malversation électorale», c’est-à-dire, les internautes lui reprochent le fait d’avoir redessiné la carte électorale qui privilégie ainsi le parti conservateur. Le ministre est aussi souvent critiqué pour son manque de transparence: tout est hermétique au sein du parti des conservateurs par le manque de transparence et le musellement des autres candidats. Enfin, les internautes lui reprochent son exclusion des scientifiques et son négationnisme face aux questions du réchauffement climatique.

Indices sur le comportement des internautes À travers ses analyses, Maxime relève la question du persécuteur et de l’indigné et réalise que «si la pratique politique de Stephen Harper dérangeait

Maxime Pronovost, étudiant en maîtrise en communication sociale, s’intéresse aux mèmes dénonçant les pratiques politiques du premier ministre, Stephen Harper. beaucoup moins la population, les gens ne s’indigneraient pas tant que ça». Cette activité dynamique sur la toile reflète l’activisme du public qui politise son message et son comportement s’apparente au «do it yourself». La recherche de l’étudiant vient confirmer ses attentes. Selon lui, «la création des mèmes reflètent l’actualité et les dénonciations qu’on en fait». Il rappelle également que ce genre de mèmes négatifs n’existe pas pour toutes les politiques: le président Barack Obama en est un exemple flagrant.

HOMMAGE À UN COUPLE D’ANCIENS PROFESSEURS 5 À 7 LATINO

La bibliothèque de l’UQTR Un vent du sud devient la Bibliothèque à la Chasse-Galerie Roy-Dénommé PHOTO : GRACIEUSETÉ

L’UQTR a rendu hommage à deux professeurs retraités de l’université trifluvienne, reconnus pour leurs réalisations pédagogiques et scientifiques exceptionnelles ainsi que pour leur contribution philanthropique. Une cérémonie a eu lieu au Salon Alexis-Kimov de la bibliothèque le 1er octobre, où un panneau commémoratif présentant le couple ainsi que ses réalisations a été dévoilé. Le panneau sera installé à l’entrée de la bibliothèque. De nombreux dirigeants de l’UQTR, dont le recteur par intérim André G. Roy et le président de la Fondation de l’établissement Jean-Guy Paré, ont pris part à la cérémonie. Les regrettés Madeleine Roy et Jean-Marc Dénommé étaient autrefois professeurs au Département des sciences de l’éducation de l’UQTR. Mme Roy était chercheuse en pédagogie, biologie et neuropsychiatrie. Son conjoint a participé à la création de l’UQTR à titre de premier directeur du Département de pédagogie et psychologie. Il a ensuite occupé les fonctions de gestionnaire et d’administrateur au sein du réseau universitaire québécois. Mme Roy et M. Dénommé ont consacré leur vie à la réussite des étudiants, au partage des connaissances et à la promotion de l’éducation et de la science. Le couple a aussi témoigné à maintes reprises son attachement à la mission éducative universitaire par des dons à la Fondation de l’UQTR, totalisant six-millions de dollars. En 2013, Mme Roy a fait un don de quatre-millions de dollars en son nom et celui de son défunt mari. Le Fonds Roy-Dénommé a été créé

en 2000 pour permettre de décerner de nombreuses bourses d’études et de soutenir des projets scientifiques prometteurs. Parmi leurs nombreuses implications, le couple a aussi participé à des missions d’éducation à l’étranger. Leur implication a d’ailleurs été reconnue par le Bureau canadien de l’éducation internationale, par l’attribution du Prix du service méritoire 2010. Ils ont aussi mené de nombreux travaux dans les domaines des neurosciences cognitives et de l’apprentissage. En plus d’être nommés gouverneurs de la Fondation de l’UQTR, Mme Roy et M. Dénommé se sont vu attribuer conjointement la Médaille de l’UQTR ainsi qu’un doctorat honoris causa de l’Université du Québec, en hommage à leurs réalisations et leur parcours généreux et inspirants. En 2014, Madeleine Roy a été nommée officière de l’Ordre national du Québec. (L.G.) PHOTO: A. LEMIRE

L’UQTR a rendu hommage aux regrettés Madeleine Roy et Jean-Marc Dénommé.

Les étudiants dansant lors du 5 à 7 Latino le 13 octobre dernier.

Mardi le 13 octobre dernier avait lieu un 5 à 7 Latino organisé par l’Association des étudiants Ibéro-Americains (ASEI) au café-bar la Chasse-Galerie de l’Université du Québec à Trois-Rivières. Pour cette soirée, deux heures de musique latine était au rendez-vous et des cours de danse latine était offert aux personnes présentes.

pour l’Association qui reçoit peu de financement étant donné le fait qu’elle est considérée de troisième niveau. La soirée s’est terminée par le dévoilement de quelques prix de présences, ainsi que la dégustation d’un gâteau, qui était offert par l’Association des étudiants Ibéro-Américains de l’Université du Québec à Trois-Rivières.

Le café-bar la Chasse-Galerie offrait même aux gens qui étaient présents des cocktails à la saveur du Sud. La soirée a réuni une cinquantaine de personnes, qui semblaient bien heureux de vivre l’expérience exotique pendant une journée morose d’automne. L’entrée pour cette soirée était gratuite, mais les gens étaient encouragés à donner un petit montant

Une soirée riche en diversité Plusieurs membres de la communauté étudiante étrangère étaient présents pour ce 5 à 7 à la saveur multiculturelle. La présidente de l’ASEI, Saray Moreira semblait satisfaite de l’événement: «Je suis très contente, car cette année, il y a eu beaucoup plus de personnes que l’année dernière et beaucoup d’étudiants de cultures différentes», affirme-t-elle. (L.M.)


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ACTUALITÉS

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STAGE HUMANITAIRE AU CAMEROUN

Retour sur l’aventure de Sophie Duguay L’été dernier, Sophie Duguay, étudiante en quatrième année en génie industriel, est partie deux mois dans la province Ouest au Cameroun, à sept heures de l’aéroport, pour réaliser un stage humanitaire. Son but était d’aider les producteurs de la communauté locale à améliorer leurs services commerciaux. De retour à la rentrée, un bilan de son aventure s’impose. Arrivée début juillet, Sophie est accueillie dans une famille très chaleureuse avec qui elle passera tout son séjour. Le père de famille, un ancien directeur d’école, lui est d’une aide précieuse puisque c’est grâce à lui que la jeune étudiante crée des contacts avec les locaux et les différents producteurs. Très vite les choses ne se déroulent pas comme prévu. En effet, elle a dû modifier les activités projetées et les contacts qu’elle avait établis avant son départ. Tout au long de son stage, Sophie est suivie par ses professeurs au Québec. À travers ses rencontres, Sophie insiste sur PHOTO : GRACIEUSETÉ

l’importance de la planification et de la gestion, trop souvent absentes parmi les travailleurs camerounais, mais indispensables pour optimiser leurs entreprises. L’étudiante collabore avec plusieurs compagnies agricoles, comme celles produisant du sucre, ou encore avec des éleveurs. Elle travaille souvent à partir de chez elle car les locaux manquent, une entreprise se réduisant à la maison du propriétaire et à ses champs ou aux bêtes autour. Peu d’entre eux utilisent des produits chimiques pour cultiver le maïs, les haricots et les pommes-de-terre qui sont les bases de l’alimentation. Sa famille ne consomme pas de produits laitiers ou peu de viande car celle-ci reste dispendieuse.

Au quotidien, les coupures de courant ne sont pas rares et l’eau est coupée deux à trois fois par semaine. L’immersion est alors totale. Sophie a voyagé sur la côte Ouest du pays ainsi que dans la capitale à la fin de son séjour. Elle a également participé à plusieurs activités culturelles avec ses hôtes comme à un baptême ou à un mariage. Au quotidien, les coupures de courant ne sont pas rares et l’eau est coupée deux à trois fois par semaine. L’immersion est alors totale.

Choc culturel garanti

L’étudiante a vécu un choc culturel lors de son expérience au Cameroun.

Une fois sur le terrain, quelques surprises déroutantes se présentent à la jeune étudiante en génie industriel. Les Camerounais ont une façon bien à eux de travailler, bien différente de la nôtre. En effet, «là-bas, ce n’est pas la même réalité de travail qu’ici». Selon Sophie, une journée de huit heures de travail est insuffisante pour qu’elle soit

PHOTO : GRACIEUSETÉ

Sophie, étudiante en génie industriel, est partie deux mois dans un village au Cameroun pour réaliser un stage humanitaire. productive. Aucune journée ne se ressemble, il n’existe pas d’horaires prédéterminés, la planification est quasi absente et l’étudiante a dû se confronter à une habitude culturelle, celle d’arriver deux heures en retard aux rendez-vous. Elle rencontre également quelques difficultés au sein même de ses activités car établir un contact avec les locaux n’est pas une chose aisée. En effet, le processus est long pour créer une confiance: elle est amenée plusieurs fois à prouver qu’elle est là pour les aider. Elle doit faire face aussi à un certain racisme car sa peau blanche est parfois synonyme de source d’argent. La jeune étudiante a fait face à un système social différent. Par exemple, l’homme dans la société, est largement dominant par rapport à la femme. La population est pauvre, la plupart vivent de l’agriculture, peu d’enfants vont à l’école et l’ensemble croit beaucoup à la religion catholique. Cependant, Sophie garde espoir car «il y a une petite partie qui est très motivée, avec une vision plus élargie et qui souhaite vraiment que leur entreprise fonctionne».

Savoir organiser le voyage Sophie a préparé six mois à l’avance son aventure en Afrique. Les démarches pour l’obtention du visa sont longues (un mois et demi à deux) et le voyage est coûteux. Sophie tient à rappeler qu’elle a réalisé son stage dans le cadre du bénévolat, elle n’était pas alors rémunérée. Avant de partir, Sophie avait réalisé plusieurs activités comme une soirée à la Chasse Galerie afin de récolter des fonds mais aussi pour conscientiser la situation en Afrique. L’étudiante tient également à remercier l’école d’ingénierie qui l’a beaucoup soutenue dans son projet à travers le financement mais aussi par le fait qu’elle ait accepté que l’étudiante parte sans l’accompagnement d’un ingénieur qui aurait supervisé ses différentes activités sur le terrain. Malgré les difficultés rencontrées, Sophie a toujours été motivée et elle invite vivement les étudiants à vivre la même aventure. Le bilan de son séjour est positif et selon la jeune étudiante, «ça fait grandir une expérience de même». (G.L.B.)


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ACTUALITÉS

6E GALA DES PYTHAGORE DE L’UQTR

L’UQTR fière de ses diplômés LYSANNE MARSEILLE

PHOTO: GRACIEUSETÉ

Actualités

Le jeudi 15 octobre dernier avait lieu le sixième Gala des Pythagore organisé par le bureau des diplômés de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR). Cet évènement, qui a comme but de célébrer l’excellence des diplômés de l’université, se déroulait à l’Atrium. Au coût de 125$, la soirée comprenait coquetel, repas et l’occasion de renouer des amitiés. L’événement était ouvert à tous. Cette année, la tâche de présidence d’honneur était confiée à M. Mario Paradis CPA, détenteur d’un Baccalauréat en sciences comptables à l’Université du Québec à Trois-Rivières en 1988, et chef de la direction financière Société Neptune Technologies et Bioressource. Personne impliquée à l’UQTR, il est d’ailleurs membre du conseil d’administration, membre du comité de vérification et membre du comité de placement de la Fondation de l’UQTR.

«J’ai toujours été super fière d’avoir étudié à l’UQTR, c’est comme si l’UQTR me rendait la pareil en me donnant un Pythagore.» — Amélie Dubois

Une surprise pour les lauréats Sélectionnés par un comité constitué de sept professeurs, les lauréats doivent avoir été au préalable « dénoncés » par plusieurs membres de leur entourage qui estiment que les accomplissements de ceux-ci

Les lauréats accompagnés de leur prix. sont significatifs. C’est donc à leur insu qu’ils sont nommés pour ce prix. Les critères de sélection pour remporter ce prix sont les suivants : l’accomplissement professionnel, la reconnaissance par les pairs, l’implication dans la communauté et les liens développés avec l’UQTR. Il faut reconnaître que ces lauréats sont des personnes qui se démarque parmi l’ensemble des quelques 71 000 diplômées de l’UQTR depuis sa fondation en 1969.

Sept lauréats vibrants Les sept lauréats ayant reçu des honneurs proviennent de sept domaines différents et ont des champs de compétences extrêmement diversifiés les uns des autres dans leur travail actuel. Lorie Hamel, maquilleuse artistique pour le cirque du soleil, a obtenu son diplôme en 2011 en arts plastiques, représentait le domaine des Arts et sciences humaines. Le copropriétaire de la Microbrasserie le Trou de Diable, Luc Bellerive, était aussi présent. Diplômé en 1998 en enseignement au secondaire, ce dernier représentait le domaine de l’éducation des lettres et des langues. Martin Thibodeau, diplômé en 1989 en

administration, est maintenant Président à la Direction du Québec pour la banque RBC Banque Royale et représentait les sciences administratives. Le gala des Pythagore s’est même vu honoré de la présence d’un membre du comité olympique canadien, Eric Myles, diplômé en enseignement de l’éducation physique en 1992. Pour le domaine des sciences de génie, Benoit Montreuil, diplômé en génie industriel en 1978 œuvre maintenant à titre de Professeur à la School of Industrial and Systems et est directeur au Physical Internet Center Georgia Institute of Technology. Pour les sciences sociales c’est le Vice-Président exécutif aux opérations de soccer pour l’Impact de Montréal, Richard Legendre, diplômé en 1975 qui a été choisi. Finalement, l’auteure Amélie Dubois, diplômée en psychologie en 2003 a remporté de prix du Pythagore relève. Cette dernière, qui sort un livre le 4 novembre prochain était très contente de recevoir ces honneurs : « J’ai toujours été super fière d’avoir étudié à l’UQTR, c’est comme si l’UQTR me rendait la pareille en me donnant un Pythagore. » affirme-t-elle.

POURQUOI PYTHAGORE? Philosophe et mathématicien de la Grèce antique, Pythagore a inspiré le nom donné à la soirée hommage aux diplômés de l’UQTR. Figure mythique née sur l’île de Samos, aux environs de 580 av. J.-C., Pythagore a permis d’importants développements en mathématiques, astronomie et musique. Il se présentait comme philosophe, mot qu’il a d’ailleurs inventé et défini comme étant celui qui cherche à découvrir les secrets de la nature de façon désintéressée. Homme très polyvalent, Pythagore a aussi participé à des jeux olympiques à l’âge de 18 ans.

UNE BANQUE ALIMENTAIRE À L’UQTR

Le Bon camarade ouvre ses portes L’UQTR aura maintenant sa banque alimentaire où les étudiants en difficulté pourront se procurer des denrées non périssables et des aliments frais. Situé dans le pavillon étudiant de l’université, le Bon camarade ouvrira les mercredis et vendredis afin de répondre à la demande. Selon une étude menée par le service aux étudiants (SAE) de l’université, un étudiant sur cinq est en situation précaire. C’est après avoir pris connaissance de ces chiffres que les responsables du projet ont décidé de mettre sur pied la banque alimentaire. La coresponsable Fabrice Kossi Sodoké a senti que la banque alimentaire aiderait beaucoup d’étudiants: «On a reçu des demandes d’étudiants dans le besoin et on a voulu combler ce manque. De façon momentanée, on a fait quelques collectes, mais ces distributions ne pouvaient pas couvrir le besoin durant toute l’année.»

«Je crois que nous pourrons aider une centaine d’étudiants avec ce service-là. C’est un petit coup de pouce pour ceux qui peuvent se retrouver en difficulté sans le vouloir.» — Suzanne Attiori

Suzanne Attiori, étudiante et responsable du projet, travaille sur celui-ci depuis plus d’un an: «Je crois que nous pourrons aider une centaine d’étudiants avec ce service-là. C’est un petit coup de pouce pour ceux qui peuvent se retrouver en difficulté sans le vouloir.» Des bacs seront disposés sur le campus et devant le local de la banque alimentaire pour ramasser des denrées non périssables. Moisson Mauricie/ Centre-du-Québec a accrédité le projet. L’organisme leur acheminera des fruits, des légumes, de la viande et des denrées non périssables toutes les semaines. Les étudiants désirant avoir recours à la banque alimentaire de l’UQTR devront remplir un formulaire pour déterminer s’ils ont accès à ce service. Ils pourront ensuite venir chercher des produits discrètement, sur rendez-vous. Une quinzaine de bénévoles travaillent actuellement sur le projet. Les responsables souhaitent recruter d’autres étudiants pour les aider. (L.G.) PHOTO: A. LEMIRE

Le Bon camarade, la banque alimentaire de l’UQTR.


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ACTUALITÉS

COLLOQUE À L’UQTR LE 29 OCTOBRE

Quels scénarios pour l’avenir du loisir?

L’ACTUALITÉ DÉMYSTIFIÉE

Aux armes, Citoyens! Le temps des revendications est arrivé MARIEODILE RICHARD Chroniqueuse

PHOTO: GRACIEUSETÉ

L’Observatoire québécois du loisir organise un colloque autour des grandes tendances dans l’emploi du temps quotidien, le 29 octobre à l’Atrium C.E.U.

L’Observatoire québécois du loisir organise un colloque d’une journée autour des grandes tendances dans l’emploi du temps quotidien, le 29 octobre à l’Atrium C.E.U., au pavillon Ringuet. Trois grandes conférences et des ateliers de discussion sont prévus. Les thèmes tels que le temps de travail en croissance, le déclin du temps consacré au loisir, à la culture et à la vie associative seront abordés. Ces phénomènes s’observent au Québec, en France mais aussi aux États-Unis et ils ont tendance à s’alourdir depuis les dix dernières années. En effet, la population sur le marché du travail consacre de moins en moins de temps au loisir, ce qui affecte de manière alarmante notre temps libre. Les gens consacrent moins de temps aux activités culturelles, comme la lecture. Cependant, les activités physiques et sportives semblent résister le mieux à cette tendance.

La population sur le marché du travail consacre de moins en moins de temps au loisir, ce qui affecte de manière alarmante notre temps libre. La vie associative est également touchée: les bénévoles y consacrent deux heures de moins par semaine qu’il y a cinq ans. Ces récents changements s’expliquent par l’augmentation de la population sur le marché du travail, notamment en raison de la participation des femmes, mais aussi par l’accroissement de la durée du temps de travail, particulièrement parmi la population scolarisée: en dix ans, la population active

travaille quatre heures de plus par semaine. L’Observatoire québécois du loisir souhaite entreprendre une démarche prospective en se basant sur ces chiffres inquiétants, porteurs de conséquences sur la vie sociale, afin de mettre en place des scénarios possibles de développement du loisir.

Planification de la journée Pilotée par un expert sur le sujet, Monsieur Gilles Pronovost, la Journée de l’Observatoire 2015 met au centre de l’attention le thème du temps libre. Les colloques, planifiés sur une journée, durent de 40 minutes à 1h30. Le premier ayant lieu à 9h20, ce dernier sera animé par Gilles Pronovost, professeur émérite de l’Université du Québec à Trois-Rivières. La journée se termine en fin d’après-midi par un coquetel de réseautage. D’autres professeurs, comme Daniel Mercure, professeur titulaire au département de sociologie de l’Université Laval, ou encore, Sylvie Octobre, chargée de recherche au ministère français de la culture et de la communication, viendront présenter des conférences. Les différents ateliers auront lieu l’après-midi et ils permettront des discussions plus approfondies sur certaines questions spécifiques au temps libre dans certains secteurs. Chaque atelier s’intéressera à un thème particulier, comme le temps culturel, le temps familial et parental, ou encore, celui des personnes handicapées.

Inscriptions On peut dès à présent s’inscrire en ligne sur le site officiel du colloque, l’Observatoire québécois du loisir. Au prix de 50$, les organisateurs invitent le plus grand nombre à venir assister à cette journée portant sur des thèmes qui nous touchent directement. (G.L.B.)

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Plus de 34 000 professeurs étaient en grève le 30 septembre dernier dans le but de dénoncer la lenteur des prises de décisions autour de leur nouvelle convention collective. Des milliers d’entre eux se sont rejoints à Montréal pour manifester leur désaccord à qui voulait bien l’entendre (et le ressentir par la circulation ralentie). Une entrevue à Tout le monde en parle plus tard, le sujet est sur toutes les lèvres. Si les enseignants envoyés au front n’étaient pas les plus éloquents que le plateau de Guy A. Lepage a eu la chance de recevoir, Normand Baillargeon, pour sa part, a fait honneur à sa réputation d’homme posé et réfléchi. Voyons, rapidement, les arguments avancés par les acteurs du monde de l’éducation.

Manifestation des professeurs Quelle valeur accorde-t-on aujourd’hui à l’éducation? C’est là la question fondamentale que posent les enseignants. L’économie financière vaut-elle la perte de qualité de l’enseignement? Baillargeon a frappé fort sur le plateau en citant Abraham Lincoln: «Si vous trouvez que l’éducation coute cher, essayez l’ignorance». Avant d’aller plus loin, voyons, d’abord, quelles sont donc les revendications de ces enseignants de métier qui ont l’éducation de la prochaine génération entre les mains. De manière générale, le syndicat des professeurs dénonce la dernière proposition de la partie patronale. D’abord, puisque l’apprentissage est plus aisé dans un milieu calme et exempt de stress, les enseignants dénoncent l’augmentation du nombre d’élèves par classe. Un nombre d’élèves réduit permet en effet de non seulement accorder plus de temps individuel à chacun d’eux, mais aussi de dépister d’éventuels problèmes d’apprentissage ou de comportement. Ensuite, le syndicat dénonce également la volonté de Québec d’augmenter le nombre d’heures de la semaine de travail des enseignants, et ce, sans aucune compensation salariale. Cette mesure diminuerait inévitablement la qualité de la préparation de cours des enseignants. Finalement, c’est sans surprise que les enseignants réclament également une augmentation salariale et de meilleures conditions de travail. Ces changements, avancent-ils, encourageraient de potentiels candidats à démarrer et à poursuivre une carrière en enseignement.

Une petite histoire d’éducation Ce n’est pas d’hier que des problèmes en éducation existent. L’échec flagrant de la dernière réforme scolaire en témoigne tout aussi bien que nos expériences personnelles. Je

discutais récemment avec une chargée de cours dont je tairai le nom. Elle m’expliquait que, selon les règles départementales qui régissent son enseignement, la note de passage du cours qu’elle donne est de 50%. Lorsqu’elle a demandé le droit de hausser cette note à 60%, elle s’est vue essuyer un refus, le département avançant que le taux d’échec serait trop élevé. Le département, donc, préférait que les étudiants n’aient acquis que 50% de la matière enseignée en classe que de les voir échouer au cours. Il y a de quoi revoir la définition de réussite.

«La médiocratie» d’Alain Deneault Il serait de contexte, je crois, d’aborder un article publié dans la revue Libération il y a de cela quelques mois (réf. complète: Alain Deneault, «La médiocratie», Libération, no.306, hiver 2015, p.40-42). Alain Deneault, auteur d’essais critiques, est titulaire d’un doctorat en philosophie de l’Université Paris-VIII. Dans l’article en question, il aborde le difficile sujet de la médiocratie. Si le terme avait jadis pour sens le pouvoir des classes moyennes, il signifie aujourd’hui l’état de domination exercé par les médiocres, au point de soumettre les individus aspirants à mieux.

L’économie financière vaut-elle la perte de qualité de l’enseignement? Le médiocre, toutefois, n’est pas incapable, comme l’explique Deneault. La médiocrité ne signifie pas infériorité, contrairement à ce qu’on pourrait croire d’emblée. Elle est plutôt le substantif de moyen. Ainsi, la médiocratie est ce stade moyen hissé au statut de norme. L’analogie employée par Deneault est probante dans le cas qui nous intéresse: «dans une institution d’enseignement, on ne voudra pas de la professionnelle qui ne sait pas respecter un horaire et qui ne connait absolument rien de sa matière, mais on n’endurera pas davantage la rebelle qui modifiera en profondeur le protocole d’enseignement pour faire passer la classe d’étudiants en difficulté au stade des meilleurs de toute l’école.» Ainsi, le principal risque associé à une société médiocrate n’est pas d’avoir une bande d’incompétents à la tête de notre pays, mais plutôt d’y avoir d’adroits robots sachant mieux que quiconque respecter une consigne claire. Le problème est d’autant plus inquiétant, lorsqu’on exige des enseignants de devenir de tels robots. Si ces derniers veulent de tout cœur contribuer à la réussite des jeunes, les conditions de travail qu’ils ont à vivre et les dernières compressions gouvernementales rendent de plus en plus difficile cette mission. Comme dans n’importe quel domaine, l’éventail de la qualité des enseignants va du plus lamentable au plus remarquable. S’il est de notre devoir d’empêcher le piètre enseignant d’influencer les jeunes esprits, il est tout aussi important d’acclamer ces enseignants qui travaillent chaque jour à faire du monde de demain, un monde meilleur et plus éduqué.


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20 octobre au 2 novembre 2015

SOCIÉTÉ

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«ENTRE LES DEUX PÔLES»

Faire une différence en montrant l’exemple KEVIN GAUDREAULT Chroniqueur

Comme il a déjà été dit, la confiance est comme une armure à la guerre. Une personne n’ayant pas d’armure sera plus sur ses gardes et aura davantage de risque de sortir les armes rapidement pour attaquer face à un ennemi «semblant plus menaçant». On peut aussi la représenter comme une veste de sauvetage, dans des endroits plus dangereux, et permettant plus de flexibilité face à l’adversité. Un des effets possibles de la confiance est la capacité de montrer l’exemple. Par exemple, faire preuve d’humilité lors de moments de conflits et mettre de côté pour quelques instants ses tendances à vouloir avoir raison. Dans certaines situations, l’un des éléments alimentant les problèmes lors de conflits est l’absence d’humilité. Dans plusieurs cas, les gens peuvent se surprendre eux-mêmes à réagir de façon semblable à ce qu’ils reprochent aux autres. Un exemple peut être pour un(e) employé(e) de ne pas faire une certaine tâche au travail, de

réagir en se fiant aux autres pour le faire à sa place et d’être en colère ensuite parce qu’elle n’a pas été réalisée. Vous remarquerez qu’il y a une incohérence évidente entre les demandes et les comportements de la personne en conflit. La capacité de montrer l’exemple respectueusement exige de se montrer à un pied d’égalité avec l’autre. Ceci ne va pas de concert avec la domination, la dictature, les insultes et les menaces. Pour ce faire, l’égalité avec l’autre implique une acceptation personnelle de ses forces et de ses limites, afin de diminuer l’importance «idéale» accordée à l’autre. Simplement dit, une personne acceptant peu ses limites aura peu tendance à accepter celles des autres. Dans cette voie, la confiance peut donc aider à accepter ces différentes facettes et à alimenter un climat respectueux. Montrer l’exemple est une tâche importante pour une personne d’âge adulte envers un enfant, un employeur et son employé, un parent et son enfant, un politicien et ses citoyens, différents professionnels avec leurs clients, etc. Afin de permettre l’évolution et la possibilité de grandir dans tous les sens, autant chez les plus jeunes que chez les plus vieux, l’ouverture est un ingrédient incontournable. Chacun a ses forces et limites, peu importe l’âge et l’expérience. Le climat de domination chez l’humain ne favorise généralement pas l’évolution vers une version plus satisfaisante

de soi et des autres. Sinon, il est possible par exemple qu’un parent lève le ton ou dénigre son enfant ayant des difficultés à l’école. La même chose peut se produire entre différents employé(e)s dans une équipe de travail où le climat est habité par un mauvais esprit d’équipe. Le manque de confiance peut altérer la communication négativement et influencer les comportements de manière à très peu montrer l’exemple, dans des situations qui nécessiteraient la présence d’une personne plus confiante.

Montrer l’exemple avec humilité permet de grandir et d’aider les autres à s’élever également. Avant de s’attendre à quelque chose d’autrui, il peut être plus prudent de savoir aussi l’exercer soimême. L’expression «grand parleur, petit faiseur» provient en partie de cette source. La confiance pour montrer l’exemple permet de collaborer, de s’entraider et d’évoluer, plutôt que de reprocher, de se plaindre ou de critiquer sans nuance. Et elle permet d’accepter les deux côtés de la médaille, plutôt que de lutter continuellement entre les deux extrêmes. Dans un sens contraire, une personne peut aussi être convaincue d’avoir raison au point d’empoisonner ses relations par la fermeture et la

rigidité. Dans ces situations, il peut être difficile de montrer l’exemple par rapport à la manière dont elle aimerait être traitée elle-même. Ceci peut créer un cercle vicieux dans différents contextes et entrainer des conflits conjugaux, professionnels ou relationnels dans la vie de tous les jours. Il y a des limites à montrer l’exemple et à mettre des attentes face à ce qu’une personne espère de l’autre. Il est alors nécessaire de s’adapter en cas par cas, selon l’âge de la personne, de la nature du lien entre les gens et selon les éléments ou enjeux qui sont présents. Que ce soit pour un travail, une relation familiale, des conjoints/conjointes, des amis ou autres, les retombées et les effets de ses comportements n’ont pas toujours la même teneur en importance sur la vie et les relations. Toutefois, en tentant de faire sa part pour montrer un exemple respectueux, il y a moins de risques de blâme dirigé sur l’autre personne. Si les gens répètent ce qu’ils reprochent, il est possible qu’il soit difficile «de se regarder aller» et de s’accepter. Dans ces moments, les autres individus peuvent en devenir des cibles et gouter directement ou indirectement à des conséquences reliées aux propres erreurs d’autres personnes. Montrer l’exemple avec humilité permet de grandir et d’aider les autres à s’élever également. Cela peut donc avoir un effet d’entrainement positif et motiver d’autres personnes à s’y inspirer personnellement.

QU’EST-CE QU’UN ÊTRE HUMAIN?

Un pseudo-philosophe? NORMAND LECLERC

Chroniqueur de l’Université du troisième âge

Par quoi remplacer ma foi? Une des lois mentales, en effet, est la loi de substitution. Cela signifie que la seule manière de me débarrasser d’une idée, c’est de la remplacer par une autre. Par quoi remplacer la religion? Haro sur la philo! Quelle est l’alternative à la religion? Dans notre civilisation, les deux grandes sources de compréhension sont la religion et la philo. Où est le problème? C’est que, depuis 2 000 ans, l’Église catholique a détenu assez de pouvoir pour imposer sa conception du monde (création), de l’au-delà (le royaume de Dieu), sa morale (en particulier sexuelle)... mais surtout, elle nous a imposé «sa» philo. Alors, vous ne comprenez rien à la philo? Rassurez-vous: il n’y a rien à comprendre. La philo traditionnelle est du charlatanisme pur et simple. Une vraie fumisterie.

La philo traditionnelle: un héritage chrétien? L’origine de la philo classique remonte à Théodose (391), lorsque le christianisme est devenu religion d’État. À partir de ce moment, non

seulement la philo, mais également l’art, la littérature, l’histoire, etc., ont été intégrés graduellement au patrimoine culturel chrétien. C’est ainsi que la philo est devenue la servante de la théologie. Elle n’était (n’est) qu’un instrument pour expliquer les dogmes. Est-il besoin de préciser que cet enseignement traditionnel condamne, ou ignore, tous les écrits contraires à la doctrine officielle de l’Église?

loi de l’univers, de la vie. Ainsi, en tentant d’éviter le problème de l’évolution constante du monde, Platon a créé un monde autre que le nôtre: le monde des Idées. Selon lui, notre monde terrestre, matériel, n’est qu’un reflet fugace et déformé des Idées. Acceptons-nous, comme Platon, que les Idées soient la seule réalité? N’est-ce pas un genre de folie?

Caractéristique de la pseudo-philo Pseudo-philo Le mot grec «pseudos» rassemble dans le même fourretout: ruses, mensonges, erreurs, tromperies. N’est-ce pas ce que l’Église a fait à la philo en transformant ce qui devrait être le plus utile des outils de compréhension du monde en une mystification? Un parallèle? Dans le domaine scientifique, nous pouvons constater qu’il y a science et pseudo-science. Quelles sont les caractéristiques d’une pseudo-science? Elle s’appuie sur des dogmes et présente ses résultats comme infaillibles. Une philo présentant de telles caractéristiques est-elle attirante?

La plus dommageable caractéristique de la philo traditionnelle est qu’elle plane dans l’absolu. Qu’est-ce? «De son étymologie latine, absolutus, le mot a conservé la signification suivante: ce qui ne comporte aucune restriction, aucune limitation. » J’imagine que chacun voit l’arnaque? Avec cette philo idéaliste comme cadre, que je parle de bonheur, de savoir, de liberté, de vérité, etc., il faudra que ce soit absolu, sans limitation... alors que l’être humain est tout ce qu’il y a de plus limité. Pouvons-nous en tirer la conclusion que nous sommes en présence de pseudo-philo quand nous avons un discours sans lien avec la réalité?

Platon et l’idéalisme Qui est le père de la philo classique? Platon. C’est l’Église qui a imposé ce père... parce qu’il servait ses intérêts. Comment en est-on arrivé à faire de quelqu’un de déconnecté du réel comme lui le père de la philo? En fait, il cherchait, pour comprendre le monde et ses éléments, à s’appuyer sur une réalité stable et durable. Sauf que, le changement est la

Conséquences de la pseudo-philo Le but principal de la philo traditionnelle est de nous empêcher de penser en nous orientant vers un monde imaginaire. Par exemple, des idées absolues, telles que l’honneur, le patriotisme, etc. sont des mystifications. Elles dissimulent le contrôle social sur le peuple. Autre conséquence:

cette pseudo-philo, étant donné son importance, comme cadre, nous mène directement à une pseudo-économie, à une pseudo-morale, à une pseudo-démocratie, à une pseudo-vie sexuelle, à de pseudo-relations hommes/femmes, etc.

Avons-nous droit à une vraie philo? La religion forme le cadre général de notre compréhension de la vie avec la philo classique, sa sœur jumelle. Cela ne devrait pas être. L’Église a trahi la philo. Elle se l’est appropriée, en a fait sa servante. La question que nous devons nous poser est la suivante: une foi philosophique vaut-elle mieux qu’une foi religieuse? Est-il préférable de croire en la Raison, à la Science, à la Patrie, que de croire en Dieu? N’est-ce pas toujours de la foi? Aussi, la vraie question est-elle: croire? Ou savoir? Bien sûr, nous pouvons vivre dans l’illusion. Ce mot vient du latin «ludere» qui signifie «jouer». Avec la philo traditionnelle, ne sommes-nous pas les jouets de pouvoirs qui font de nous des victimes irréfléchies? L’illusion peut avoir une fonction rassurante; mais la philo, qui est réflexion et quête de vérité, ne doit-elle pas démasquer l’illusion? En fait, la pseudo-philo, c’est comme la pseudo-célébrité: elle repose sur trois fois rien et disparait quand les bonnes conditions apparaissent. Je présume que, dans quelques décennies, les gens auront du mal à comprendre qu’une civilisation ait pu accorder autant d’importance à une discipline vide.


SOCIÉTÉ 11

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L’ART DE MONTER UNE MAYONNAISE ET AUTRES PROPOS COMESTIBLES

Pelleter dans la cour du voisin KRISTINA MONFETTEFORTIN Chroniqueuse

Au moment d’écrire cette chronique, le potentiel déversement du tiers des égouts de la ville de Montréal dans le fleuve Saint-Laurent occupe les manchettes de l’actualité. Les différents acteurs de ce conflit se lancent la balle et avancent des arguments de toute sorte afin d’éviter d’être tenus responsables du rejet de 8 milliards de litres d’eaux usées dans le fleuve. Pour illustrer ce volume remarquable, imaginez que l’équivalent de quatre stades olympiques se transforme en une grande cuve de toilette dont on relâcherait le contenu dans le fleuve. Je vous laisse le soin d’imaginer le contenu que vous voulez... Cette situation reflète bien la tendance à minimiser la nécessité d’agir en matière de protection de l’environnement au profit d’engagements politiques qui mettent l’économie au cœur de leurs préoccupations. Les exemples fusent. Pensons aux projets d’exploration et d’exploitation d’hydrocarbures dans le golfe du St-Laurent qui soulèvent l’inquiétude, car ils représentent une menace pour les écosystèmes marins uniques qui s’y trouvent et pour la population côtière en cas de déversement. On se souviendra de l’explosion de la plateforme Deepwater Horizon dans

le golfe du Mexique. Autre cas: le gouvernement conservateur de Harper a fait passer le nombre de cours d’eau (lacs et rivières) protégés du Canada de 2,5 millions à 159. Bref, on dirait à tous les paliers politiques, la protection de l’environnement ressort perdante lorsqu’elle doit se confronter à des enjeux économiques de tout ordre. S’indigner par le biais de lettres ouvertes, manifester, signer des pétitions, voter pour des partis qui proposent des mesures environnementales réalistes et nécessaires sont les options que la société démocratique met à la disposition du citoyen. Malgré tout, cela s’avère insuffisant pour changer les choses en profondeur.

Quoi faire alors? Cesser de se désoler et de pelleter les problèmes dans la cour du voisin. Diverses actions citoyennes faites au quotidien offrent la possibilité de réduire les impacts de nos modes de vie sur l’environnement, mais aussi de modifier les mentalités afin que ces gestes individuels se répercutent sur ceux des dirigeants.

Par où commencer? Du 19 au 25 octobre se tient la Semaine québécoise de la réduction des déchets (SQRD). On retrouve sur leur site internet (www.sqrd.org) divers défis pour minimiser la production de déchets qui s’adressent autant au milieu scolaire, entrepreneurial, citoyen que municipal. Parmi ces défis, on note la réalisation d’une boite à lunch zéro déchet ou encore l’organisation d’un atelier sur le compostage. Un truc simple et efficace à garder en tête durant cette semaine: les 3R, c’est-à-dire

réduire, réutiliser et recycler. Le défi des étudiants de l’UQTR dans le cadre de la SQRD concerne un véritable fléau sur le campus: les tasses à café jetables. Pour sensibiliser la communauté universitaire à ce problème, différentes activités auront lieu dont une exposition de tasses jetables recueillies sur le campus; un moyen saisissant de montrer la quantité excessive de déchets engendrés par cette habitude de consommation.

S’indigner par le biais de lettres ouvertes, manifester, signer des pétitions, voter pour des partis qui proposent des mesures environnementales réalistes et nécessaires sont les options que la société démocratique met à la disposition du citoyen. Malgré tout, cela s’avère insuffisant pour changer les choses en profondeur. La solution proposée pour diminuer l’utilisation massive de ces contenants est pourtant simple: une tasse réutilisable. Vous l’oubliez toujours à la maison? Achetez-en deux. Une de secours qui trainera dans votre casier ou dans votre voiture. Vous l’oubliez dans votre voiture? À moins de l’avoir garé aux stationnements alternatifs, vous pouvez courir récupérer votre tasse. Une activité physique, 2 points pour Gryffondor! Et tant qu’à se doter d’une tasse réutilisable, pourquoi ne pas changer vos habitudes en entier? Aux

dernières nouvelles, le café de la Chasse Galerie était issu du commerce équitable, en plus d’être abordable et bon. Point bonus: leurs viennoiseries proviennent de la boulangerie Le Panetier et du Buck traiteur, de vrais commerçants locaux...

Ni tout noir ni tout blanc Même si je semble dresser un portrait peu reluisant de la politique en matière d’environnement, il existe tout de même de nombreuses initiatives qui tentent de faire bouger les choses et de conscientiser les citoyens. La ville de Trois-Rivières connait ces derniers temps une période d’effervescence (nouveaux commerces, restos, microbrasseries, salles de spectacle, etc.) et le mouvement écologique en ressent les effets. Aussi, les travaux d’aménagement de la première ruelle verte de la ville, projet du café Le Bucafin, ont commencé au début du mois d’octobre sous la tutelle du conseiller municipal du district, Jean-François Aubin. Ce projet-pilote pourrait bien se répandre à l’ensemble du secteur Marie-de-l’Incarnation et revitaliser les vieux quartiers de Trois-Rivières. Dans le même ordre d’idées, Le Temps d’une pinte a aménagé cet été un jardin urbain sur le toit de l’édifice qui abrite cette microbrasserie du centre-ville. Les clients pouvaient déguster les excellents plats de l’établissement cuisinés à partir de légumes et fines herbes cultivés sur les lieux. Le restaurant Éléphant adhère lui aussi à cet engouement du jardin urbain. L’été prochain leur potager prendra de l’expansion puisque s’y ajoutera une terrasse. Ainsi, Trois-Rivières amorce tranquillement des projets qui améliorent le paysage et la qualité de vie de ses citoyens.

JE ME SOUVIENS… AU POUVOIR, CITOYENS!

Le pays volé, 20 ans plus tard Le référendum volé JEANFRANÇOIS VEILLEUX Chroniqueur

Il y a exactement vingt ans, le Québec était en pleine période référendaire afin de se prononcer une deuxième fois depuis 1980 sur son avenir politique. Comme des milliers de Québécois(es), j’aurais bien voté OUI, mais j’étais trop petit. Malgré tout, il est important d’exercer un retour réflexif sur ces évènements controversés. À la suite d’une entente signée le 12 juin 1995 entre Jacques Parizeau (chef du PQ), Lucien Bouchard (chef du Bloc québécois) et Mario Dumont (chef de l’ADQ) pour une déclaration de souveraineté, le gouvernement du Québec convoqua la population pour entériner l’idée que «le Québec est un pays souverain» tout en lui accordant la mission d’offrir «formellement au Canada un nouveau partenariat économique et politique». À l’origine, le référendum de 1995 fut un véritable exercice démocratique, salué partout dans le monde, qui respectait entièrement le droit des peuples à l’autodétermination. Plus de 55 000 citoyens ont participé cette année-là aux diverses commissions régionales, et le taux de participation du 30 octobre 1995 – avec plus de 4,7 millions de votants sur cinq-millions d’électeurs inscrits – a atteint un record inégalé avec 93,52%. Par contre, il est important de souligner que certaines irrégularités ont été soulevées.

Dès 2004, les députés bloquistes présents à Ottawa révèlent le fameux «Scandale des commandites» du PLC, ce qui force la tenue d’une commission d’enquête par le juge John Gomery. Se déroulant entre septembre 2004 et juin 2005, elle aura couté 35 millions de dollars en fonds publics. Publié le 2 novembre 2005, et intitulé Qui est responsable?, le rapport Gomery ébranle le gouvernement fédéral et provoque un véritable séisme politique. Or, parmi les acteurs impliqués dans ce système, seuls six ont été condamnés et à peine 6,7 millions de dollars ont été récupérés sur les 49 dépensés illégalement. Des membres du gouvernement fédéral ont impliqué des agences publicitaires et des firmes de communication pour s’ingérer dans la campagne et sensibiliser la population québécoise aux «bienfaits du Canada» par l’entremise de matériel de promotion. Par exemple, pour défendre l’unité canadienne, le haut fonctionnaire d’Ottawa Chuck Guité a acheté tous les panneaux-réclames du Québec à la veille du référendum pour environ huit-millions! Le 27 octobre 1995, des milliers de Canadiens ont convergé vers Montréal (aux frais de ViaRail, Air Canada et le Canadien Pacific) pour «déclarer leur amour» aux Québécois et les encourager à voter NON trois jours plus tard. Par l’intermédiaire de Patrimoine Canada, 4,8 millions de dollars auraient servi à cette marche. Ces évènements n’ont pas été comptabilisés dans les dépenses du camp du NON et tout indique, d’après un aveu en septembre 2014, que le p’tit gars de Shawinigan, Jean Chrétien, alors premier ministre du Canada, en fut l’organisateur principal avec ses ministres Sheila Copps et Brian Tobin.

D’autres auteurs, notamment les journalistes Robin Philpot et Normand Lester (Radio-Canada), ont mis à jour en 2005-2006 le scandale d’Option Canada et d’autres manœuvres illégales du gouvernement fédéral pour contrer la menace séparatiste: détournement de fonds publics à des fins partisanes, entorses malhonnêtes et mépris de la démocratie. Factures à l’appui, leur enquête dévoile qu’Option Canada, organisme créé dans le plus grand secret le 7 septembre 1995, a dépensé clandestinement 5,2 millions en subventions du ministère du Patrimoine canadien dans le cadre d’un programme d’appui à la linguistique canadienne. Le DGE du Québec commanda aussitôt ce qui deviendra le rapport Grenier (2007) et qui confirma qu’Option Canada était une société paravent qui fut utilisée par le camp du NON en 1995 afin de contourner la loi électorale québécoise.

Tirer des leçons D’après Jean-François Lisée, plusieurs erreurs ont été commises en 1995. Tout d’abord, il y a eu une mauvaise identification des électeurs (possibilité éventuelle de la tache d’encre sur les doigts). Ensuite, la loi québécoise ne peut pas s’appliquer directement sur le financement des libéraux fédéraux, même si la Cour suprême du Canada avait appuyé la «loi sur la consultation populaire» (1978). En fait, chaque camp au Québec a dépensé 4,8 millions alors que plus de 10 millions de dollars ont été investis par le gouvernement fédéral. Une autre fraude a reposé sur l’accélération de délivrance de certificats de citoyenneté (surtout lorsque le PLC est au pouvoir) depuis 1977. Les chiffres sont éloquents: il y a eu 11 500 nouveaux

citoyens en octobre 1995, c’est-à-dire 250% de plus que le mois précédent, 300% de plus qu’en octobre 1994 et 400% de plus qu’en octobre 1993… La prochaine fois, il faudra des mesures pour empêcher les entreprises ou les organismes tant provinciaux que fédéraux d’agir sans l’accord des comités du OUI et du NON. Réfléchir à instaurer le critère de résidence (depuis 18 mois selon Lisée) pour l’obtention de la citoyenneté québécoise, ou encore prévoir une délégation internationale pour surveiller notre scrutin sera pertinent et essentiel. Sachant que 86 501 votes furent rejetés – soit davantage que la différence entre les deux camps, c’est-à-dire 54 288 voix – il faudra être sur nos gardes. Autrement, l’argent tue la démocratie.

Le match revanche Considérant les résultats serrés (50,58% pour le OUI et 49,42% pour le NON) ainsi que les diverses fraudes soulevées plus haut, il faut littéralement considérer le référendum de 1995 comme un «match nul», et ce, même si 60% des francophones ont dit oui au pays! Et si 1 700 000 personnes ne pouvaient pas voter en 1995, elles le peuvent aujourd’hui. Tous ceux qui sont nés au Québec depuis 1978, sans oublier tous les immigrants arrivés ici depuis vingt ans, n’ont jamais pu se prononcer sur leur avenir politique. Considérant que plus de 40% des électeurs sont toujours favorables au projet de l’indépendance du Québec, soit 2,4 millions de Québécois(e)s, il est primordial de réfléchir de nouveau à la nécessité d’un tel processus référendaire, pour forger notre avenir collectif.


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20 octobre au 2 novembre 2015

LOISIRS Vie de campus ALEXANDRE LARAMÉE ZOUÉKI

Jeux

Thème: Tabac (8 lettres) Accoutumance Clou de cercueil Maladie Allumette Contrebande Manie Américaine Douce Mégot Calumet Drogue Nerf Cancer Écrase Opium Cannabis Emphysème Pipe Cendre Feu Plante Cendrier Filtre Sèche Chique Fumée Stress Cibiche Gauloise Tabagie Cigarette Gitane Tabagisme Clope Indien Toxicomanie Lèvre Trafic

Mot mystère

Sudoku

Illustrateur

Mots croisés Horizontalement:

1. Interviendrez en faveur de qqn 2. Quitte un lieu - Agit volontairement contre la morale 3. Coup frappé avec le tranchant de la main - Sert à débiter la viande 4. Spéculera - Première page 5. Mal insidieux - Appareil d’éclairage suspendu au cintre d’un théâtre 6. Plate-forme flottante - Artère 7. Capucin - Aggravée 8. Commença - Pronom personnel - Lutécium 9. National Trust - Précises, en parlant de l’heure 10. Par conséquent - Introduis qqch de nouveau dans un domaine particulier 11. Vérité d’évidence - Arme 12. Ville ancienne de la Basse-Égypte - Grossières

LA MAXSIM PAR SIMONAK

«Ceci n’est pas une pipe, c’est un pipeline.»

Verticalement:

1. Patriarche biblique - Assemblées politiques de l’Antiquité 2. Dépression marécageuse du Soudan méridional - Certifiera 3. Marchait avec difficulté - Causé un dommage à 4. Épées - Établi 5. Saison - Troubles affectifs 6. Cadreur - Magnésium 7. Prince dans les pays musulmans Ouvrier professionnel - Rejeter comme faux 8. Note - Esprit du Mal dans la religion de Zarathushtra 9. Époque - Cadeaux 10. Biffée - Signaux brefs 11. Impulsions - Noble 12. Elles montrent du zèle - Affaiblies par l’âge

SIMON MURPHYGAUTHIER Artiste indescriptible


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ARTS ET SPECTACLES NOUVELLE SALLE DE SPECTACLE AU CENTRE-VILLE

Ti-Petac veut tailler sa place qu’entamait Olivier Duval-Laberge au début des préparatifs du projet. C’est de manière bien anodine qu’ils choisirent de garder l’onomatopée pour nommer leur salle. «On veut vraiment que ce soit un endroit festif où les gens pourront être divertis sans trop se poser de questions», explique Pierre-Olivier, de là le choix du nom de Ti-Petac. En effet, ce qui est envisagé comme programmation, c’est la plupart du temps des plateaux doubles où pourront s’agencer performance et musique.

PHOTO: GRACIEUSETÉ

ALICIA LEMIEUX

Arts et spectacles

Se lancer en affaire n’est pas une mince tâche. Il est encore plus ardu de se tailler une place dans une industrie déjà relativement présente à Trois-Rivières qu’est celle du spectacle. C’est l’objectif de PierreOlivier Lessard et de son associé Oliver Duval-Laberge qui ouvriront sous peu les anciens locaux de l’App’Art sur la rue Royale.

«Notre but ultime, c’est de faire une place pour les artistes émergents et que ce soit ludique» — Pierre-Olivier Lessard

«On a déjà pensé à faire un jam de skate et de poursuivre la soirée avec une performance de musique punk ou encore une soirée d’humour en lien avec de l’improvisation», lance le propriétaire prêt à recevoir des invitations du public. «Notre but ultime, c’est de faire une place pour les artistes émergents et que ce soit ludique», réitère le petit gars de région qui veut faire revenir cette ambiance de festivité régionale en ville.

Le centre-ville de Trois-Rivières regorge d’une variété d’endroits pour aller écouter de bons spectacles musicaux. Il y a entre autres l’indiscutable salle J.-Antonio Thompson et Anais-Allard Rousseau qui accueillent les plus grands noms et s’ensuivent les bars-spectacles comme l’Embusade, le Nord-Ouest Café, le Temps d’une Pinte et le Zénob pour ne nommer qu’eux. Cependant, la salle Ti-Petac veut arriver en complémentarité dans cette offre déjà présente. «On voyait des lacunes à Trois-Rivières en frais de salles de spectacle pour les groupes émergents et surtout, de punk et métal», confie Pierre-Olivier.

Avec beaucoup de passion et de détermination, ce projet pourrait les mener loin.

Prêts à prendre des risques Les deux jeunes entrepreneurs dans la vingtaine ont foncé avec beaucoup d’assurance dans ce nouveau projet, encore très incertain de l’achalandage suite de la une qu’ils obtiendront. «On a déjà 600 J’aime sur Facebook et le site Web est à venir bientôt», affirme Pierre-Olivier, confiant que leur projet se portera bien. Déjà propriétaires de la boite de création auditive et sonore Uppernative depuis 2013, ils ont déjà la fibre de gestionnaires en eux qu’ils auront la chance de développer

C’est au 1535 rue Royale à Trois-Rivières que vous attendront Olivier et Pierre-Olivier pour festoyer en leur compagnie. avec ce nouveau projet. «L’important, c’est de faire que les choses se passent», mentionne le jeune professionnel de 24 ans qui a appris surtout sur le terrain en plus de ses études en communications. Le milieu musical est également un domaine bien connu de Pierre-Olivier qui réalise un rêve de jeunesse en ouvrant

sa propre salle de spectacle. Avec beaucoup de passion et de détermination, ce projet pourrait les mener loin.

Ti-Petac et ses désirs Le nom Ti-Petac vient d’un bruit sonore

La salle de spectacle ouvrira ses portes, idéalement, au début novembre 2015. Déjà à sa programmation s’insère le lancement du groupe Black Years le 13 novembre et s’ensuivront rapidement d’autres évènements. Il s’agira d’un endroit équipé d’une scène et d’une chaine stéréo permanente permettant une bonne qualité de spectacle. De plus, un partenariat avec la microbrasserie l’Alchimiste de Joliette pour offrir de la bonne bière locale en fût. Avis à la population universitaire et collégial que TiPetac est prêt à vous accueillir pour diverses soirées de financement. Pour suivre toutes les actualités, facebook/ti-petac.com.


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20 octobre au 2 novembre 2015

LANCEMENT DE PARÉIDOLIE

LUITR: VICTOIRE DES VERTS

10e album pour Biobazar Le poing ou la main, on vote! Une caisse de bière qui vole, une nappe qui invite son ami à souper; c’est officiel, l’improvisation est commencée. Bleus contre Verts, le premier match régulier de la Ligue universitaire d’improvisation de Trois-Rivières (Luitr) sonne le début d’une saison pleine de nouveautés avec plusieurs recrues et le début d’une nouvelle catégorie mettant en vedette les œuvres d’ici.

PHOTO: GRACIEUSETÉ

Le nouvel album du projet Biobazar, Paréidolie, sortira le 20 novembre en vinyle et sur le web.

C’est après son album Vitaphone sorti en 2014 que Dany Janvier lancera son nouvel album du projet Biobazar nommé Paréidolie, le 20 novembre prochain. Disponible en vinyle et sur le web, l’artiste promet un opus plongeant le public dans une ambiance cinématographique, dance et ambiance. Pour ceux qui voient le visage de leur chat dans les nuages ou celui de leur meilleur ami sur une toast, il vous est plus aisé de comprendre ce qu’est la paréidolie, titre du nouvel album de Dany Janvier. Cette sorte d’illusion d’optique porte le nom du dixième album de l’artiste qui fêtera également les dix ans du projet Biobazar. Pour ce dernier opus, l’artiste retourne à ses sources plus dance des premières années, en plus de faire la continuité de son dernier album Vitaphone plus ambiance. Avec les années Dany Janvier a accumulé beaucoup d’expérience dans le milieu de l’électronique. C’est après avoir animé des raves à l’aube des années 2000 qu’il a décidé d’avoir des projets plus structurés qui se concentreraient sur sa musique. Il fonda donc Biobazar en 2005. Il fit une apparition au festival d’été de Bruxelle en 2008, en plus de faire des représentations au Québec. S’en suivirent des nominations à l’ADISQ en 2009 et 2014. Il a également observé avec les années l’évolution du marché de la musique, en particulier dans le milieu électronique underground.

«D’une certaine façon, les majors sont maintenant au même niveau que les artistes indépendants. Un artiste peut lancer ses albums sur les plateformes comme Bandcamp ou iTunes et créer son réseau sur Facebook ou Twitter. C’est un avantage pour les artistes indépendants, mais le public peut vite se noyer dans la mer de possibilités des différentes plateformes».

C’est après avoir animé des raves à l’aube des années 2000 qu’il a décidé d’avoir des projets plus structurés qui se concentreraient sur sa musique. Pour plus d’informations, vous pouvez consulter la page Facebook de Biobazar où toutes les dates de spectacles sont présentes. Une page Bandcamp permet aussi d’écouter les albums et se les procurer. Une campagne de financement Indigogo est aussi disponible. Les participants recevront un album exclusif en plus du vinyle. (P.B.A.)

Une page Indiegogo est disponible pour aider le financement. Les participants recevront un album exclusif en plus du vinyle. http://igg.me/at/biobazar33rpm/x

Les deux équipes avaient rendez-vous le 5 octobre dernier à la Chasse Galerie pour le premier match régulier de la Luitr. L’arbitre Maxime Tanguay, membre de la LIM (Ligue d’improvisation mauricienne) était présent pour donner les consignes, motiver la foule et se faire huer constamment. L’animation de la soirée était, quant à elle, sous la responsabilité d’Alexandre Laramée Zouéki et de Mathieu Plante. Pour cette année, une nouvelle catégorie faisait

son apparition en deuxième période. La Luitr, en association avec la librairie Poirier et la société Saint-Jean-Baptiste, s’est donné pour objectif de mettre en valeur les œuvres d’ici. Pour ce premier affrontement, c’est le livre Surl le seuil de Patrick Sénécal qui a été choisi. Il fut offert à la fin à un membre du public en plus d’un chèque cadeau de 10 $ à la librairie Poirier. C’est avec des improvisations comme «Diable Minou» et «Au bout de l’ile» que l’équipe des Verts a remporté le match avec un pointage de 9 à 4. Les Bleus ont aussi livré des improvisations très appréciées par la foule. On peut nommer une très bonne performance dans la catégorie «Paroles de chansons» en plus d’une scène avec un cupidon qui avait perdu le gout du travail bien fait. Pour plus d’informations sur les évènements à venir, vous pouvez consulter la page Facebook de la Luitr. Vous y retrouverez les dates des prochains matchs, en plus des résumés et des photos des derniers évènements. (P.B.A.)

NOUVEAU PROJET D’EXPOSITIONS MOBILES À TROIS-RIVIÈRES

Rendre accessible l’art visuel Cet automne, le centre d’exposition Raymond-Lasnier en partenariat avec la Société de transport de Trois-Rivières (STTR) et Imagi Affichage a décidé de mettre sur pied une exposition mobile dans différents points de services des autobus. Cette initiative vient de la part de la Corporation de développement culturel de la ville de Trois-Rivières qui pourchasse le but ultime de démocratiser la culture et de la rendre accessible au plus grand nombre. En effet, ce sont les résultats du travail de deux artistes trifluviennes qui sont en circulation depuis le 8 octobre dernier dans le circuit numéro 2 et 3 de la STTR. Dans le circuit qui passe par la rue Papineau jusqu’au sanctuaire, l’exposition de photos numériques d’Isabelle Ayotte est disponible pour les passagers. Cette dernière propose des paysages ayant une perspective d’espace et

de solitude montrant le monde dans son absence. Dans le cas du circuit de Sainte-Marguerite, c’est le travail de Suzie Bergeron nommé qui est présenté. Dans son cas, l’impression numérique s’inscrit dans une modulation de dessins animés en posant un regard sur la société de consommation dans notre air moderne. Cette initiative émane d’une vision précise que c’est donnée la Corporation de développement culturel d’enrichir et surprendre le quotidien des citoyens de la ville. C’est effectivement une combinaison gagnante que la population pourra bénéficier par ces œuvres visuelles offertes gratuitement sans avoir à fréquenter des institutions muséales. Les deux expositions seront en circulation jusqu’au 19 mars prochain et les usagers pourront également voir d’autres œuvres aléatoires qui s’afficheront dans divers circuits du service de la STTR. Pour suivre les expositions mobiles dans la ville: www.sttr.qc.ca. (A.L.)

Semaine du 19 au 25 octobre 2015

Mardi de 15 h à 18 h, en rappel vendredi 17 h et dimanche midi

1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. 9. 10.

Artistes Joëlle Saint-Pierre Les Conards à l’orange Galaxie Bernard Adamus Rosie Valland Philippe Brach Simon Kearney Les Sœurs Boulay Arthur Comeau Comdero

Pièces Cent pas L’autobus Portugal Donne-moi z’en Olympe Crystel En attendant Fais-moi un show de boucane Pour pêcher Phone Free

1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. 9. 10.

Artistes Metric The Dears Alabama Shakes Destroyer Beirut The Matadors The Sheepdogs The Fratellis Ratatat Teen Daze

Pièces For Kicks I Used to Pray for the Heavens to Fall Future People Dream Lover Gibraltar Three Wolf Moon Downtown Me and the Devil Abrasive Pink


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RENCONTRE AVEC TIRE LE COYOTE

Le vent dans les voiles Après la sortie de son troisième album, Tire le coyote, alias Benoît Pinette, peut se compter chanceux du bon courant qui porte son navire. En effet, avec plus de cinq nominations cet automne, dont album folk et meilleur vidéoclip, l’auteur-compositeur-interprète est heureux de voir son nom accroché aux côtés de celui de Louis-Jean Cormier et Jean Leloup. Par l’entremise d’une tournée médiatique, le Zone Campus a eu la chance de le rencontrer en vue de son spectacle à venir en novembre prochain. Distinguer le folk du country Tire le coyote, nom de scène que l’artiste country-folk s’est approprié en vertu de son surnom de jeunesse «coyote», s’illustre depuis déjà six ans sur les scènes québécoises. En janvier dernier, il lançait son troisième opus Panorama où s’inscrivent les pièces Jolie Anne, Moissonneuse-batteuse et Ma révolution tranquille en nomination pour le vidéoclip de l’année au prochain GAMIQ. La catégorie folk, dans laquelle s’inscrit l’artiste, est littéralement celle d’appartenance de cet idole de Neil Young et Bob Dylan. «Je me vois plus comme un raconteur comme dans la lignée des folk singers que j’aime», mentionne celui qui avait été auparavant

en nomination dans la catégorie country. «C’était une demande de ma part de me retrouver dans la catégorie folk et non country, même si ça touche aux deux» ajoute-t-il. Bien qu’il reconnait été avoir influencé par la musique country américaine et que ses sonorités viennent à la fois toucher à cette grappe, il ne se considère pas être un Paul Daraîche de ce monde.

« Des bons musiciens, il en a beaucoup, de bons arrangeurs, il y en a beaucoup, mais là où je crois que tu peux vraiment te démarquer c’est par l’interprétation, la couleur vocale et les mots.» — Benoît Pinette

Une voix unique Bien conscient du contexte de l’industrie musicale de nos jours, Benoît Pinette sait qu’il doit se démarquer pour rester dans la course. Dans son cas, c’est par le timbre de sa voix qu’il considère faire sa différence. En effet, les tonalités particulièrement aigües de sa voix rendent l’artiste unique en son genre. «Des bons musiciens, il en a beaucoup, de bons arrangeurs il y en a beaucoup, mais là où je crois que tu peux vraiment te démarquer, c’est

LES PRODUCTIONS DE LA 42E RUE

La troupe célèbre son cinquième anniversaire Pour souligner leur cinquième anniversaire, Les Productions de la 42e rue ont tenu un 5 à 7 invitant tous les anciens membres de la troupe à se réunir. Cet évènement a eu lieu dans la salle Louis-Philippe-Poisson de la Maison de la culture de Trois-Rivières le 30 septembre dernier. Avec 28 représentations à son actif, 10 pièces et plus de 6000 spectateurs, Les Productions de la 42e rue n’aura pas chômé durant les dernières années. Après cinq ans, la troupe se porte mieux que PHOTO: N. TRANCHEMONTAGNE

William Lévesque, cofondateur des Productions de la 42e rue, lors du 5 à 7 du 30 septembre dernier, en compagnie de plusieurs accessoires des anciennes productions.

jamais, grandissant un peu plus chaque année, progressivement. Ce succès est dû notamment à un conseil administratif impliqué et dévoué composé de Manon Carrier, William Lévesque, Guy Leclerc, Paule Vermot-Desroches et Philippe Champagne. Le 5 à 7 organisé par la troupe était l’occasion pour les anciens comme pour les nouveaux membres de se remémorer des souvenirs et de souligner l’importance du travail accompli par tout un chacun. Ce sont des gens passionnés et heureux de faire partie de cette équipe, voire de cette grande famille, qui se sont réunis pour l’évènement. Dans un style karaoké, ils ont même chanté en chœur quelques classiques, accompagnés au piano par le directeur musical, metteur en scène et bien plus encore, William Lévesque. Les Productions de la 42e rue a présenté plusieurs comédies musicales de Broadway allant de La Belle et la Bête, à Shrek, en passant par des grands classiques comme Les Misérables, Into the wood et Mamma Mia. Une troupe fidèle au poste avec un grand nombre de membres qui reviennent production après production, bénévolement, pour offrir des spectacles d’une qualité toujours exceptionnelle, autant sur le plan de la mise en scène, de la scénographie que de l’interprétation. C’est à un 5 à 7 des plus festifs auquel les personnes présentes ont eu droit, animé de chansons, de souvenirs et bien plus encore. Une longue vie attend encore cette troupe colorée, impliquée et chaleureuse qui, pour l’instant, ne peut en dire beaucoup concernant leur projet d’avenir si ce n’est qu’elle présentera en janvier une revue musicale. C’est à suivre! (N.T.)

par l’interprétation, la couleur vocale et les mots», réitère l’interprète. Dans le cas de son écriture, il croit plus ou moins à l’inspiration et davantage au travail et la discipline. «C’est drôle, mais moi, c’est rare que j’ai un sujet précis avant de commencer à écrire», lance le coyote. Il aime bien la spontanéité d’une chanson écrite qui a la chance de pouvoir évoluer en spectacle. Il considère également sa force dans l’usage de champs lexicaux qui, à prime à bord, n’ont pas de cohésion ensemble, mais qui s’unissent agréablement lors d’un même refrain.

Une carrière en plein élan Le trentenaire originaire de Québec peut dire qu’il en a fait du chemin depuis la sortie de son EP en 2009 qu’il avait conçu avec ses propres moyens. En terme de projets, c’est un automne bien chargé qui l’attend avec une tournée de spectacles qui bat son plein. «Je considère que Panorama a encore au moins un an de vie», mentionne Benoît qui étendra sa tournée jusqu’à l’été prochain. Ensuite, des projets vers la France pourraient prendre forme, mais il tient à trouver le «bon filon» pour se faire remarquer dans l’autre continent. Sans trop vouloir le mentionner, certaines nouvelles chansons sont en attente, mais il n’est vraiment pas rendu à penser à un nouvel album pour tout de suite. D’ici là, Tire le coyote sera en spectacle le 6

PHOTO: GRACIEUSETÉ

Tire le coyote sera en spectacle à Trois-Rivières le 6 novembre prochain dans le cadre de sa tournée Panorama. novembre prochain à la salle Anaïs-Allard-Rousseau de Trois-Rivières. Il s’agira d’une formule avec un groupe complet laissant place à l’identité même de ses trois derniers albums. Pour des billets: www. enspectacle.ca. (A.L.)

PARCOURS DE PEUR À LA VIEILLE PRISON DE TROIS-RIVIÈRES

Quand les damnés s’éveillent Encore une fois cette année, Hérôle et le Musée québécois de la culture populaire s’unissent pour offrir un parcours de peur qui fera frémir Trois-Rivières. Cette année, l’évènement aborde un thème tout nouveau et fort prometteur: Damnés. Il y a cinq ans avait lieu le premier parcours de peur et la terreur se poursuit cette année avec Damnés. Pour cette nouvelle thématique, l’évènement s’attarde particulièrement sur les fantômes et le lieu même qu’il investit. La Vieille prison de Trois-Rivières a depuis longtemps la réputation d’être hantée et visiblement, il n’est pas question pour eux de démentir la rumeur, sans pour autant en dire trop. Le parcours de peur invite cette année les courageux à eux-mêmes enquêter sur ce qui se passe dans ces lieux. À la manière de chasseurs de fantômes, quelques outils sont confiés aux participants qui devront au cours de leur parcours découvrir quelques indices pour résoudre le mystère de la Vieille prison de Trois-Rivières.

Encore une fois cette année, les organisateurs se sont dépassés pour s’assurer d’offrir un parcours aussi intrigant qu’effrayant. Outre le lieu déjà effrayant en soi, ils proposent une histoire intéressante qui pousse les participants à vouloir toujours aller plus loin, continuer à parcourir ces lieux malgré la peur qui les tenaille. Loin de l’effroi qu’on connait dans les maisons hantées où il s’agit que de sursauts après sursauts, Damnés est un parcours qui se veut plus épeurant par son atmosphère et son histoire. «Il n’y a rien de plus épeurant qu’on peut vous montrer que ce que vous allez imaginer vous-mêmes», expliquait Éric Paul, copropriétaire d’Hérôle. D’une durée d’une heure, le parcours est destiné aux personnes de 16 ans et plus. D’un cout de 25$, l’évènement a débuté le 10 octobre et se poursuit jusqu’au 14 novembre, avec possibilité de supplémentaires, les 20 et 21 novembre. Avec des départs toutes les 15 minutes, de 18h30 à 23h30, Damnés est un parcours qui promet de satisfaire les amateurs de grands frissons. (N.T.) PHOTO: A. LEMIRE

Outre le lieu déjà effrayant en soi, ils proposent une histoire intéressante qui pousse les participants à vouloir toujours aller plus loin, continuer à parcourir ces lieux malgré la peur qui les tenaille.


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20 octobre au 2 novembre 2015

CHRONIQUE D’UN LUNATIQUE

Ajuster l’aiguille sur le bon sillon LOUISPHILIPPE CANTIN Chroniqueur

Combien de temps doit-on parvenir à passer avant de se résigner à allumer le chauffage, ça je l’ignore, mais je sais que le compteur tourne toujours. N’est-il pas fort agréable de regarder les feuilles mourir par la fenêtre? N’est-il pas douillet de sortir en t-shirt encore et encore juste pour se convaincre qu’on ne tombe pas dans la grisaille morne et triste d’un automne mourant que je m’amusais à chanter il n’y a pas plus que deux courtes semaines? Que faire lorsque l’ermitisme s’installe insidieusement au fond de mon corps et de monde esprit? À quoi penser et quoi écouter? Premièrement, je crois qu’il va de soi qu’il n’est pas meilleur moment pour rattraper le temps perdu et relire sur l’interminable campagne électorale qui aura, lorsque vous lirez ces lignes, finalement sonné le glas. Lorsque je pense politique, et il en va de même pour plusieurs d’entre vous je l’espère, je pense également culture et identité. Pour ceux qui m’auront suivi dans mes délires, vous aurez compris que ma dernière chronique traitait d’identité culturelle. Comme la logique s’installe dans bien des suites, il va de soi que j’ai maintenant envie, vu le contexte sociopolitique actuel, de soulever une question qui ne s’éloigne pas trop de cette tangente que je me surprends à emprunter depuis le début de la session: quelle est l’importance de la culture en société? Ici, je ne souhaite pas m’attarder à la culture francophone telle que je l’entendais dans le numéro précédent. Certes, l’Art qui s’épanouit dans ma langue maternelle pince une corde spécifique en mon for intérieur. Cependant, telles les cordes sympathiques du sitar, il subsiste, derrière cette vibrante spécifique, un univers d’autres cordes qui résonnent en harmonie avec la première. En effet, la notion de culture en société est universelle. Les changements sociaux influencent la culture, comme la culture influence les changements sociaux. Ce cercle, un des seuls qui parvient à ne pas ce vicier (et encore), continue de se former à peu près indéfiniment et en son sein se tissent des réseaux forts de leur unité autant que des influences desquelles ils puisent presque inconsciemment. Précisément, c’est dans cet univers que se situe la culture québécoise sous toutes ses coutures. Frôlant la phrase clichée, car il est quelques fois plus facile de s’expliquer de cette manière, j’oserai dire que l’Art se veut la projection de l’âme d’une société donnée. L’analogie se veut peut-être un peu facile. Néanmoins, elle reste, je le crois fermement, assez véridique. Au fond

de moi, c’est également lorsque je réfléchis à cette évidence que rapidement, je commence à gouter l’acidité de la bile qui se faufile entre mes dents et que, d’un coup d’ego, je tente de retenir en vain. Zieutant ces dernières lignes, peut-être es-tu devenu confus, ou dégouté, c’est au choix. Je tenterai donc d’expliquer ce qui m’évoque cette émotion. Comment ne pas éprouver de cynisme lorsqu’on se claque les débats des chefs en différé pour constater que les seules choses que les chefs de partis parviennent à nous enfoncer dans la gorge sont statistiques, promesses vaines et cassettes désuètes. Sachez, chers politicailleurs, que le temps de la cassette est depuis longtemps révolu. L’industrie du disque et ses consommateurs reviennent aujourd’hui au vinyle certes pour la qualité du son, mais aussi (peut-être surtout), pour l’espèce de qualité organique qu’il transporte, pour l’aura qu’il entoure. J’aurais envie, bien personnellement, de voir un phénomène semblable se produire en politique. J’ai envie de jeter la cassette et de revenir au bon vieux long-jeu, celui qui faisait vibrer une fibre spéciale en chacun de nous.

Je crois fermement que c’est entre autres par la culture que nous parvenons à se comprendre en tant que peuple, mais également à saisir comment pensent ceux qui nous entourent. Je crois fermement que c’est entre autres par la culture que nous parvenons à se comprendre en tant que peuple, mais également à saisir comment pensent ceux qui nous entourent. Évidemment, je n’apprends rien à personne en disant cela et c’est justement là que se situe le problème. Si nous sommes tous d’accord sur ce point, peut-être est-ce ma naïveté qui parle, mais pourquoi donc alors, omettons-nous l’humanité de nos pratiques politiques. Certes, l’esprit humain en est un de structure et de calcul, mais il est aussi créatif, imprévisible et surtout, émotif. D’ailleurs, ce sont probablement les principales raisons pour lesquelles nous créons, pour lesquelles nous consommons l’art sous toutes ses formes. Comme je disais plus haut, la culture s’accorde avec l’âme de la société qui la fait naitre, il est donc étrange d’effacer ce trait profondément humain de notre discours social. Du moins, il est clair que n’être qu’à moitié vrai devant un peuple simplement parce que l’on croit que celui-ci ne veut qu’entendre parler de statistiques et de plans ne peut que provoquer un profond malaise en moi. Au fond, c’est de savoir que nous sommes et pouvons devenir meilleurs à l’aide de cette culture bafouée au nom d’un idéal social faussement humain qui me lève un peu le cœur. La même vieille cassette tourne depuis trop longtemps, naïvement, je ne peux que me demander «et si on la faisait jouer à l’envers, pour une fois».

JOURNÉE D’ÉTUDE À LA GALERIE R3

Penser l’art par le monde et le monde par l’art PHOTO: PHILIPPE BOISSONNET

Les œuvres numériques présentées à la Galerie R3 proposent une expression artistique sans papier.

MARIECHRISTINE PERRAS

Arts et spectacles

L’Unité de recherche en arts visuels (URAV) de l’Université du Québec à Trois-Rivières, en collaboration avec le Groupement des arts visuels de Victoriaville (GRAVE), a présenté une journée d’étude à la Galerie R3. Le jeudi 8 octobre dernier, une dizaine de professeurs, d’artistes et de chercheurs ont exposé des problématiques et ont posé des questions dans le but de proposer des pistes de réflexion autour de l’écosophie de l’acte artistique. Les échanges portaient sur la manière dont les artistes peuvent s’inscrire dans une démarche de développement durable tant dans le domaine environnemental que social. Certains invités venaient de France et du Cameroun, ce qui mettait en évidence la portée universelle de la question de la responsabilité des arts dans l’élaboration d’une société écoresponsable. «Ça fait une bonne vingtaine d’années qu’on travaille sur la notion de recyclage, de récupération parce que le Centre-du-Québec est le berceau du développement durable. On a commencé à inviter des artistes qui utilisaient la récupération. Il y a vingt ans, on était des hurluberlus, mais maintenant, tout le monde recycle», explique Jocelyn Fiset, directeur général du GRAVE. «Il n’y a pas de solution idéale, mais [on se doit] au moins de poser la question. Si on a des problèmes de toute façon, c’est qu’on consomme trop. Mais si les artistes peuvent donner des exemples, parce qu’on est libre, on n’est pas lié à des compagnies. On peut tout rejeter, tout repenser, tout recréer», poursuit Jocelyn Fiset. Souvent avant-gardistes, les artistes prennent position sur des enjeux qui peuvent parfois paraitre inaccessibles. Mais, à force de création, de recherche et de persévérance, les arts ouvrent les yeux à l’ensemble de la société. Il faut donc demeurer attentif aux multiples messages véhiculés par le domaine des arts. Par contre, il n’y a pas que les arts qui font évoluer les mentalités. C’était également le but de cette journée d’étude. Certaines communications revendiquaient aussi le partage avec toutes les sphères de la vie. Les différentes allocutions ont défendu la

nécessité de communiquer avec d’autres domaines, de demeurer en ouverture à l’ensemble du monde. L’innovation passe par le partage. «Je suis intéressé par la notion de partage, peut-être cette vision d’un monde avec cette idée de partage qui soit dans l’art aussi. On est à une époque où ce qui se passe dans les autres couches de la société influence la pratique artistique. Avec l’URAV, on a commencé il y a quelques années, avec les artistes de la Colombie et du Mexique, à faire des œuvres à six mains par exemple. Vivre ensemble et partager donc à un autre territoire. L’art n’est pas déconnecté du reste de la société. L’artiste aussi est concerné», précise Philippe Boissonnet, professeur et directeur de l’URAV.

À force de création, de recherche et de persévérance, les arts ouvrent les yeux à l’ensemble de la société. Il y a eu ensuite le vernissage de l’exposition CRANE, où l’œuvre du professeur Philippe Boissonnet a été mise à jour et bonifiée grâce à la collaboration de deux diplômés du Département des arts, Sébastien Cossette et Emmanuelle Hoarau. Cette œuvre interactive a besoin de l’intervention du spectateur pour exister à son plein potentiel. Le dispositif multimédia représente la planète Terre et inclut le programme Google Earth. Il était aussi possible, lors de ce vernissage, d’assister à une performance acousmatique de Jean Voguet, du CRANE Lab. de France. La journée d’étude s’est poursuivie le lendemain sous forme de table-ronde au GRAVE, à Victoriaville. PHOTO: PRISCA SOLI

Des invités de partout dans le monde sont venus exposer leurs problématiques concernant le développement durable en art.


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POÉSIE À L’ATELIER SILEX

Comment écrire une sculpture et sculpter un poème Alors que le Festival international de poésie bat son plein à Trois-Rivières, l’Atelier Silex accueille la 11e édition du couru Cossins poétiques et patentes à gosses. Le jeudi 8 octobre dernier, dans une formule classique de type 5 à 7, poètes et sculpteurs ont habité l’Espace 0…3/4 et le salon vert de cet atelier. Pour l’occasion, ce sont treize artistes visuels et cinq poètes qui ont bâti un pont entre deux médiums bien différents. Passer de la sculpture aux mots, ce n’est pas toujours un exercice évident. Évidemment, certains artistes sont parfois plus volubiles quand vient le temps d’expliquer une démarche ou une œuvre. Par contre, l’œuvre peut souvent demeurer sans explication pour le spectateur. Chacun en fait sa propre analyse, sa propre lecture et sa propre écriture. Mais qu’en est-il lorsqu’un auteur vient mettre sa plume entre le spectateur et l’œuvre visuelle? En plus de permettre une rencontre intime entre poète et public, cette soirée permet d’entrelacer deux arts aux multiples possibilités d’interprétations. Les quelque 60 œuvres sont exposées dans l’espace galerie de l’atelier. Le public est invité à se choisir une sculpture au moyen d’un tirage au sort. Une fois la pièce en main, le nouveau propriétaire de l’œuvre originale se dirige vers un petit salon. Dans cette petite salle planent des airs de jazz, ce qui feutre davantage l’ambiance déjà fort intime. Les cinq poètes sont dispersés dans ce sanctuaire paisible. Le nouveau propriétaire de la sculpture dépose la matière sur une table et regarde l’auteur. Puis l’œuvre. Puis l’auteur. L’auteur regarde la personne. Puis L’œuvre. Puis la personne. Et puis la magie. Un texte inédit en cinq minutes. Se côtoyaient, sur les socles et les murs, les œuvres de Marquis Poulin, France Pagé, Pascal Lareau, Isabelle Gauvin, Monique Vachon, Jocelyne Duchesne, Carolane Lambert, France Joyal ainsi que Philippe Lafontaine, un invité spécial qui figurait parmi les plus habitués. Des œuvres éclectiques miroitant alors les multiples genres et toutes les possibilités qu’offre la sculpture. Allant de l’argile au lego, en passant par le métal et le verre, sans oublier la couture sur papier, le choix était franchement varié et chacun pouvait y trouver son compte. Les cinq artistes du verbe étaient pour la plupart PHOTO: M.-C. PERRAS

L’ambiance feutrée et intimiste du salon des poètes a permis à David Goudreault de rencontrer certains adeptes.

VISIONS D’ANNA

Une soucoupe littéraire ANNABELLE DESCHÊNESGAGNÉ Arts et spectacles

PHOTO: M.-C. PERRAS

C’est nouvellement chroniqueuse que je m’interroge sur mon premier sujet. De nature stressée, je me questionne inlassablement sur l’intérêt faible, moyen ou fort que pourra susciter le choix sur lequel je me serai arrêtée. Reprenant le flambeau fort brillant de l’ancienne chroniqueuse, je tenterai d’adoucir votre fébrilité littéraire en la cajolant de ma plume, qui je l’espère, saura vous plaire.

France Joyal expose un travail empreint de douceur qui respire les aïeux en proposant de la couture sur papier. des inaccoutumés. Certains connaissaient le principe, mais n’avaient jamais tenu le crayon. La jeune poétesse Mayra Bruneau Da Costa apportait la seule touche féminine à la cohorte 2015. C’était une sortie importante pour la jeune femme qui a déposé, depuis une année, sa plume dans l’encrier. Directement de Turquie, Tugrul Tanyol a livré ses mots. Pour cet écrivain, ce fut un double défi, puisque le français n’est pas sa langue habituelle. C’était également une rencontre déterminante pour Tanyol puisqu’il affirme que, chez lui, «les artistes sont éloignés les uns des autres, les poètes, les peintres sont chacun dans leur domaine». C’est donc une approche toute neuve pour le poète que de faire cohabiter deux médiums ensemble.

Allant de l’argile au lego, en passant par le métal et le verre, sans oublier la couture sur papier, le choix était franchement varié et chacun pouvait y trouver son compte. Sculpteur accompli et reconnu, Pascal Lareau a troqué sa gouge pour un crayon. Lareau se plait beaucoup à écrire, mais son travail de sculpteur fait ombrage à ses pulsions d’auteur. Ce secret bien gardé n’est pas venu par hasard. Il a une maitrise en création littéraire, a publié deux ouvrages aux Éditions Le Sabord en plus de remporter le prix Clément-Marchand en 2006. Un peu nerveux devant ce défi, Lareau s’est entrainé à sa manière afin d’offrir le meilleur de sa poésie. «Plutôt que de me préparer des phrases, j’ai pris des livres fétiches qui sont vraiment importants pour moi, j’ai relu des passages pour m’amener dans des univers qui ne sont pas les miens. Je me suis bousculé un petit peu. Je ne voulais pas avoir d’idées préconçues. Je me suis préparé, c’est sûr, mais c’est se préparer à ne pas savoir, se préparer à être dans le vide», confie l’artiste aux multiples facettes. Les deux autres poètes à s’être prêtés au jeu sont Bios Diallo de la Mauritanie ainsi que le Québécois David Goudreault. L’animation était assurée par Henri Morrissette et la musique par Luc Boissonneault. (M.-C.P.)

Lors d’un après-midi frisquet d’automne, il y a de cela environ deux ans, où je m’étais emmitouflée dans une couverture de laine, je débutais la lecture de Pourquoi Bologne, œuvre à l’étude dans le cadre d’un de mes cours, découvrant, bien au chaud, l’écriture d’un certain Alain Farah. Écrivain et professeur au Département de langue et de littérature française de l’Université McGill, il est l’auteur de ce roman, à la fois, de science-fiction rétro et d’autofiction. Cette quatrième publication au Quartanier lui a valu de ma part un certain intérêt. Je lui ai donc fait la grande demande. Ce n’est que quelques heures plus tard que je vis apparaitre la réponse sur mon fil d’actualité Facebook: «Alain Farah et Annabelle Deschênes-Gagné sont désormais amis.» Depuis notre union sur le cyberespace, je défile sur ses publications m’intéressant de près, particulièrement depuis aout, à sa nouvelle chronique à l’émission radiophonique Plus on est de fous, plus on lit!: «Alain et les extraterrestres». L’auteur, ayant créé une page Facebook réservée à sa chronique (J’aime la page) y décrit cette dernière comme suit: «Un feuilleton radiophonique en forme de robinsonnade interstellaire, dont je suis, évidemment, le héros.» Des extraterrestres? Robinsonnade interstellaire? Moi qui ne suis pas une admiratrice de science-fiction et qui crains d’entendre une nuit marcher un habitant d’une autre planète sur le toit de mon bloc appartement, étais tout de même intriguée par ce que pouvait bien être le lien entre un passionné de littérature et des ovnis.

Raffolant moi-même de l’extraordinaire, du bizarre et du marginal, cette émission radiophonique rejoint tout à fait le genre d’intérêt que je peux avoir en littérature. Dans sa première chronique, celle du mardi 25 aout 2015: «Alain et les extraterrestres: PAN, de Christophe Tarkos», l’auteur débute en disant «être ici parmi [nous] pour accomplir une mission» se questionnant à savoir, les ovnis, existent-ils vraiment? À partir de l’exemple de Christian Tarkos, Alain Farah amorce cette cinquième saison en abordant son intérêt pour les «écritures incomparables» en expliquant «[qu’] on a pris l’habitude, depuis le milieu des

années 1990, d’appeler ces objets: OVNI, objets verbaux non identifiés». (Voilà le lien que je cherchais! Très intéressant!) Alors, sa véritable mission semble plutôt être de faire connaitre les inclassables en littérature. D’ailleurs, Tarkos est l’une de ces créatures littéraires qui se retrouvent sur la liste d’OVNI de Farah. Pour ma part, je n’ai lu qu’un court extrait de PAN de Christian Tarkos. Je n’en ferai donc pas une analyse exhaustive, mais je dois dire que juste par ce court extrait, la sonorité que donne la répétition fréquente de certains mots m’a troublée légèrement: «le temps n’a aucun lien avec la terre, avec ce qui se passe sur terre, les nuages passent lentement, la lenteur des nuages est la lenteur du temps qui passe, les nuages n’ont aucun rapport avec ce qui se passe sur terre, le temps qui passe n’a aucun rapport avec la terre, les nuages glissent lentement» La répétition semble tenter de donner accès au lecteur à un niveau supérieur en conditionnant ses pensées par la répétition, presque de façon mécanique. D’ailleurs, cela se manifeste d’autant plus dans ses lectures à voix haute étant donné que Tarkos était un grand performeur et qu’il récitait souvent ses poèmes en spectacle.

«Un feuilleton radiophonique en forme de robinsonnade interstellaire, dont je suis, évidemment, le héros.» — Alain Farah

PAN, un ovni, selon Alain Farah. Un ovni que j’ai envie de lire en entier, qui me donne le gout de m’interroger sur ce que peuvent bien vouloir véhiculer toutes ses accumulations de mots identiques, tous ces espaces vides ainsi que toutes ces absences de points. Alain Farah raconte également durant sa chronique la façon dont il a découvert l’œuvre de Tarkos. N’oublions pas qu’il s’agit d’un feuilleton dont il est le héros et que c’est dans cette optique qu’il aborde ce genre d’œuvres incomparables. On en apprend donc un peu plus sur «les grands irréguliers du langage», mais aussi sur Alain Farah. Raffolant moi-même de l’extraordinaire, du bizarre et du marginal, cette émission radiophonique rejoint tout à fait le genre d’intérêt que je peux avoir en littérature. Découvrir et explorer la création littéraire d’un auteur que je décrirai comme funky animé par un autre auteur qualifié de la même façon m’a donné envie de vous la faire découvrir si vous n’étiez déjà pas à l’écoute bien sûr. Ovnis littéraires avec Alain Farah: PAN de Christian Tarkos est disponible sur le site de ici.radio-canada.ca/emissions/plus on est_de_fous_plus_on_lit et vous retrouverez, du même coup, sa deuxième chronique «Ovnis littéraires avec Alain Farah: L’Ursonate de Kurt Schwitters». Plus on est de fous, plus on lit avec l’animatrice Marie-Louise Arsenault, émission diffusée en semaine de 13h30 à 15h00 et en rediffusion à 20h30. Ne manquez donc pas la prochaine et troisième chronique «Alain et les extraterrestres» où l’animateur tentera, d’ici quelques jours, de communiquer avec vous par les ondes radiophoniques!


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20 octobre au 2 novembre 2015

LA PETITE TÉNÉBREUSE

LES OCCUPÉES

L’entre-deux-guerres mouvementé

pas fini d’entendre parler!

Le Krach boursier de 1929 Deux filles dont on n’a MICHÈLE ROBITAILLE Chroniqueuse

Après la Première Guerre mondiale, le monde entrera dans ce qu’on nommera plus tard «les années folles». La décennie 1920-1929 fut marquée par un climat d’insouciance et de plaisir. Les femmes ont raccourci leurs jupes et leurs cheveux pour danser le Charleston. Années de prohibition aux États-Unis, les bars clandestins ont pullulé pour permettre aux citoyens d’échapper à la réalité du moment et d’oublier les années de guerre et d’austérité. Cependant, en octobre 1929, le monde vivra un réveil plus que brutal, lors du Krach de la Bourse de New York, le 24 octobre 1929. Date qu’on appellera plus tard le «jeudi noir». Que s’est-il passé? Les spéculateurs ont-ils vu venir le coup? Bulle spéculative des années 20 En Europe et aux États-Unis, notamment, les années 20 sont marquées par la croissance économique et la prospérité. La production industrielle augmente de 50% entre 1920 et 1929. C’est trop rapide pour le cours de l’économie. De plus, depuis peu, les courtiers peuvent acheter leurs actions à crédit, en bourse. Donc, on dépose un dollar et on reçoit l’équivalent de dix dollars d’actions. À partir de 1928, on recommandera de ne plus acheter à crédit. Début 1929, l’industrie de l’automobile est en crise. La production industrielle reculera de 7% entre mai et septembre. Quelques jours avant le Krach, les ventes commencent. Le 24 octobre, la panique s’installe pour de bon. Il n’y a peu ou pas d’acheteurs sur les cours de la Bourse. Tout le monde veut vendre, mais personne ne veut acheter. Ainsi, le prix des actions chute drastiquement. À midi, une émeute éclate à l’extérieur de la New York Stock Exchange. La machine à rumeurs s’emballe. Il paraitrait que plusieurs spéculateurs se seraient suicidés. La plupart défenestrés. On apprendra, beaucoup plus tard, qu’ils ne s’agissaient que de rumeurs. Aucun suicidé lié directement à l’effondrement de la Bourse ne sera officiellement rapporté. À la suite du Krach, une crise économique s’installera partout dans le monde. Le Canada est aussi touché par la crise. Les emplois sont rares, les salaires sont bas. Le chômage est à un point jamais vu. Les gens meurent de faim dans la rue. Les enfants sont abandonnés. Pour aider la population, le gouvernement mettra en place le système des «secours directs», l’ancêtre de l’aide sociale. Aux États-Unis, le président Roosevelt élaborera le New Deal. En somme, ce programme interventionniste vient en aide aux plus nécessiteux et tente de relancer l’économie. Mais l’économie ne remonte pas et la crise sociale s’installe. Quelle est la meilleure façon de relancer l’économie? Déclencher une guerre est généralement un bon début. En Allemagne (eh oui, encore les nazis!), la monnaie sera tellement dévaluée que quelques

personnes se promèneront avec une brouette remplie de billets de banque pour pouvoir acheter trois ou quatre grammes de beurre et un quignon de pain. Il en coute trois-millions de Marks pour acheter un pain… La population est au désespoir. Ils ne savent plus vers qui se tourner pour améliorer leurs conditions de vie. Le parti d’Adolf Hitler, au pouvoir depuis 1933, y verra une magnifique occasion de déclencher la guerre, qu’il attend depuis la défaite de l’Allemagne lors de la Première Guerre mondiale, en 1918. Pour passer au pouvoir, les nazis mettront en marche une énorme machine de propagande. Des films seront diffusés partout. Dans Le triomphe de la volonté de Leni Riefenstahl, l’Homme allemand est représenté au début du documentaire muni d’une pelle. Une pelle pour effectuer les grands travaux qui relanceront, dit-on, l’économie allemande. À la fin du documentaire, ces pelles se sont transformées en fusils. De façon insidieuse, les nazis prendront le pouvoir en promettant la relance de la société. Six ans après leur entrée au pouvoir, ils envahiront la Pologne et déclencheront la Seconde Guerre mondiale…

En Europe et aux États-Unis, notamment, les années 20 sont marquées par la croissance économique et la prospérité. Le milieu cinématographique s’inspire aussi de l’actualité. Comme Leni Riefenstahl, Charlie Chaplin saisira l’occasion de décrire sa réalité, dans Les temps modernes. C’est dans ce film qu’il y a la fameuse scène où Chaplin entre littéralement dans la machine sur laquelle il travaille et devient un morceau de celle-ci. Avec cette simple scène, Chaplin démontrera la déshumanisation de la société. Les travailleurs sont maintenant une part entière d’une chaine de montage et, peu importe le nombre d’heures qu’ils y travaillent, ils doivent performer. Disons que l’humain et les conditions de vie ne sont pas la priorité des patrons à cette époque.

L’après-crise Les indices boursiers ne reprendront leurs cours à un montant semblable à 1929 que 25 ans plus tard, soit en 1954. La Seconde Guerre mondiale laissera l’Europe dans un état de destruction presque total. Les pertes humaines seront énormes, tant au niveau des dommages collatéraux de la guerre, mais aussi au niveau des meurtres de masse perpétrés par les nazis et leurs alliés, notamment les Japonais. Pour les cinéphiles: Le triomphe de la Volonté de Leni Riefenstahl, 1935. Les temps modernes de Charlie Chaplin, 1936. PHOTO: UNITED ARTISTS, 1935

Charlie Chaplin, Les temps modernes.

PHOTO: SAMANTHA BÉRUBÉ

Créatives et inventives, Les Occupées offre des idées de projets d’artisanat faits maison sur le blogue ainsi que les Rendez-vous qui sont des ateliers divers à coût minime.

Promotion de la culture NADIA TRANCHEMONTAGNE Arts et spectacles

Les Occupées est un projet né de l’amitié de deux amies, Alexandra Carignan et Samantha Bérubé, en janvier 2014. Par la création de Les Occupées, elles cherchaient surtout à «rendre la culture accessible et plaisante par des moyens simples et coquets», comme elles le disent si bien elles-mêmes. Un entretien avec Alexandra Carignan, l’une des deux Occupées, a permis de mieux comprendre le projet. Étudiantes, travailleuses, amies, amoureuses, passionnées, créatives, les jeunes femmes ont des vies bien chargées. «Nous n’avions pas le temps de vraiment relaxer et faire quelque chose de nos mains. Nous étions toutes les deux aux études, et impliquées un peu partout et au final, nous ne faisions jamais les projets que nous voulions», explique Alexandra Carignan. C’est ce constat qui les amène à la création de Les Occupées.

Ambition à profusion Les deux femmes ambitieuses ne se contentent pas d’une seule chose, elles œuvrent sur plusieurs tableaux, mais toujours dans le but de partager et de prendre du temps pour soi, pour relaxer. Les Occupées, c’est d’abord un blog : www.lesoccupees.wix. com/lesoccupees. Elles y font des articles sur divers sujets : des entreprises locales, des recettes, des coups de cœur de tous genres, des projets artisanaux que l’on peut reproduire à la maison et plus encore. En plus de cela, il y a les Rendez-vous qui ont lieu tous les derniers dimanches de chaque mois, où elles offrent des ateliers d’artisanat de toutes sortes. Elles offrent toujours ces activités à coût minime, incluant le matériel, cherchant à les rendre accessible. Le but est d’offrir des moments de détente, permettant aux gens de décrocher. Les filles ouvrent leur demeure pour la plupart de ces activités et invitent les curieux à ne pas se laisser avoir par la gêne de se retrouver dans leur domicile. «Il ne faut pas être gêné! Apportez un ami avec vous et vous allez voir que c’est bien sympathique!» affirme Alexandra.

Avides de cultures, elles cherchent par ces moyens à promouvoir la culture locale. Sans aucune prétention, les deux femmes cherchent à filtrer les choses culturelles qui les intéressent et à les faire valoir. Elles font beaucoup de collaboration avec des entreprises et lieux locaux comme le Temps d’une Pinte, l’Atelier Silex ou encore le Manoir Boucher de Niverville. Les deux jeunes femmes se font lentement une place dans le milieu culturel de la Mauricie, un aspect qui n’est pas pour leur déplaire avoue Alexandra.

Avides de cultures, elles cherchent par ces moyens à promouvoir la culture locale. Sans aucune prétention, les deux femmes cherchent à filtrer les choses culturelles qui les intéressent et à les faire valoir. Parmi ces collaborations, elles ont récemment organisé un Troc et Café au Temps d’une Pinte. «Durant cet évènement, qui va revenir deux fois par an, les gens apportent leur linge qu’ils n’aiment plus ou qu’ils ne portent tout simplement plus, et l’échange contre le linge des autres» explique Alexandra Carignan. La deuxième édition de cet événement qui a eu lieu le 27 septembre dernier a d’ailleurs eu un succès motivant.

Un service de « location » Depuis peu, Les Occupées offrent aussi la possibilité de louer leur service pour divers projets. Polyvalentes, elles ne demandent qu’à participer à des projets où elles pourront mettre leurs passions et leur créativité à profit : «Certains peuvent nous louer soit pour organiser une soirée, faire un photobooth ou même faire un Rendez-vous». Comme le dit Alexandra : «Les gens n’ont qu’à nous écrire!». Les Occupées portent bien leur nom! Si leur but premier est de nourrir leur blog et d’organiser les Rendez-vous, cela ne les empêche pas d’avoir plusieurs autres projets en prévision. «Nous aimerions pousser un peu plus la «location» des Occupées. Et dans un avenir parfait (et peut-être lointain!), un beau local pourrait nous accueillir pour faire nos ateliers», conclue Alexandra, optimiste pour la suite.


arts et spectacles 19

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LE CALME ET LA TEMPÊTE

Le Vaisseau D’or et Navet Confit au Zénob PHILIPPE BOURGOING ALARIE Arts et spectacles

C’est le vendredi 16 octobre dernier qu’avait lieu le spectacle du groupe Le vaisseau D’or, jeune troupe provenant de Montréal, suivi d’une performance de Navet Confit, personnage bien établi sur la scène québécoise. Le tout était présenté au bar Le Zénob de Trois-Rivières. C’est à 22 h que commençait le spectacle. La première performance était donnée par le groupe Le Vaisseau D’or. Ils ont joué une musique qualifiée par eux-mêmes de transcendantal pop. Le son de la formation transportait une lourdeur particulièrement vaporeuse en grande partie due à la lenteur rythmique des pièces interprétées ce soir là. Une des particularités du groupe est celle de changer fréquemment le nombre de membres pour procurer une expérience toujours différente au public. Pour le spectacle présenté le 16 octobre, trois membres accompagnaient le chanteur et sa guitare. Il y avait un musicien à la basse, un à la flûte traversière et une autre au piano. La scène accueille, selon la période, entre 2 et 8 membres. C’est grâce à des

amis communs que la troupe s’est formée. Au départ il y avait seulement le chanteur et le bassiste. Puis, d’autres musiciens se sont greffés. Navet confit et son groupe composé d’un bassiste et une percussionniste ont poursuivis le spectacle. Ils se qualifient eux-mêmes de «power trio fruité, bruyant et gentil». C’est donc dans un esprit loufoque et plein d’énergie que le trio s’est présenté sur scène. On peut comprendre le genre musical de Navet Confit grâce à la pochette de l’album LOL. Des chats, des tigres et des chevaux découpés dans un fond avec un paysage doté d’un ciel bleu et de lasers. D’autres titres de ses albums précédents comme «La vérité sur Noël», «Neo Citran» et «Platitude Confortable» sont aussi de bons indices.

Une des particularités du groupe est de changer fréquemment le nombre de membres pour procurer une expérience toujours différente au public. La performance a commencé avec la pièce «Summer of 69» de Bryan Adams. Navet Confit a ensuite parcouru la foule avec sa guitare, observant les gens sur leurs cellulaires et encourageant un spectateur à essayer sa guitare l’instant d’un accord. Il a poursuivi avec Mannequin de magasin, pièce phare de son dernier album, en plus d’être son plus récent

PERFORMANCE AU CENTRE-VILLE DE TROIS-RIVIÈRES

56 secondes où tout est permis Le centre-ville de Trois-Rivières s’est momentanément transformé en espace artistique à ciel ouvert alors que Kim Lafontaine y présentait une série de performances. Cette artiste trifluvienne d’adoption, diplômée de l’UQTR en arts plastiques depuis 2009, a proposé un spectacle absurde au coin de la rue Des Forges et Notre-Dame Centre à la fin du mois dernier. Cette manifestation se voulait un travail de recherche, une expérience et un premier jet. Bien malgré la jeune femme, l’une de ses performances s’est retrouvée sur internet. Une passante, ayant filmé une parcelle de l’œuvre, a partagé l’extrait sans autorisation sur son mur Facebook. Comme une traînée de poudre que seuls les nouveaux médias savent en faire, la vidéo s’est vu un peu plus de 90 000 fois. Kim Lafontaine a pour concept d’occuper un passage piéton du Centre-ville qui a une durée de 56 secondes. C’est d’ailleurs le titre de sa série de performances. Donc, 56 secondes est une manière de s’approprier l’espace et le temps, c’est l’expression de la liberté ; la liberté d’être, d’exister à un moment précis. Cette fois-ci, l’artiste s’est vêtue d’un habit de ski fluorescent et a simulé faire du ski avec des skis de fond. Cette scène loufoque en a fait rire plus d’un. Elle a présenté deux autres performances lors de cet après-midi. Davantage issue de la sculpture, la Rouynorandienne d’origine a participé à plusieurs reprises à la Biennale de sculpture contemporaine de Trois-Rivières. En plus d’exposer ses sculptures au Centre

d’exposition Raymond-Lasnier et à la Galerie d’art du Parc, Kim Lafontaine remporte les Prix de Silex et de GRAVE lors de ses premières années de pratique. Une de ses œuvres est également exposée en permanence à la bibliothèque de l’UQTR. Elle poursuit actuellement une maîtrise en arts visuels à l’Université Laval. Kim Lafontaine s’intéresse aussi à la vidéo d’art et à la photographie. Les Productions Ratons-laveuses, un duo dont fait partie Kim Lafontaine, a présenté un projet mettant en vedette une femme portant cette même soute au Rond Coin de St-Élie-de-Caxton. Une série de photographies présentent aussi cette fameuse soute fluo. Dans un avenir assez rapproché, il serait possible que la femme en ski revienne s’emparer de la traverse de piéton afin de susciter réflexion, rire et mystère. En s’emparant de l’espace public, les artistes se rendent plus vulnérables quant à la réception des spectateurs. Tout le monde n’est pas forcément prêt à lire une œuvre d’art. Par contre, c’est une manière de rendre l’art accessible à un grand nombre et de partager l’art et le quotidien. (M.-C.P.) PHOTO: COURTOISIE

Les passants ont pu observer une scène amusante et absurde en plein Centre-ville.

PHOTO: P. BOURGOING-ALARIE

Le Vaisseau D’or au bar Le Zénob. vidéoclip. Le groupe Panache, duo pop funky, est ensuite venu interpréter quelques pièces avec le groupe. Pour plus d’informations sur le groupe Le Vaisseau d’Or, vous pouvez aller visiter leur page Facebook où sont présentées les futures dates de spectacles. Un SoundCloud est aussi disponible pour écouter les pièces qui se retrouveront sur un album futur. Pour ce qui est de Navet Confit, une page bandcamp est disponible à l’adresse : navetconfit.bandcamp.com.

Vous pourrez écouter tous ses albums et pour en savoir plus sur les dates de spectacles à venir, une page Facebook est disponible. Des vidéos sont aussi présentes sur YouTube où Navet Confit explique le procédé créatif derrière chaque pièce de son dernier album. Pour en savoir plus sur les prochains spectacles présentés au Zénob, vous pouvez vous rendre sur sa page Facebook. Des événements sont présentés tous les vendredis et samedi soirs.


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20 octobre au 2 novembre 2015

SPORTS HOCKEY: DÉBUT DE SAISON CONVAINCANT POUR LES PATS

Le Colisée sourit aux Patriotes ÉTIENNE DUBOIS Sports

Une semaine après être sortis de leur périple en Ontario avec une victoire et une défaite pour amorcer leur saison, les Patriotes ont poursuivi, la fin de semaine dernière, leur domination à domicile des dernières années en balayant les honneurs du programme double contre les Thunderwolves de l’Université Lakehead. Les Pats ont tout d’abord pris la mesure des Thunderwolves vendredi soir dernier par la marque de 4-2. Dans un match marqué par la robustesse et l’indiscipline des deux côtés, Tommy Giroux s’est illustré avec une récolte d’un but et d’une passe. Moins de 24 heures plus tard, et toujours face à ces mêmes adversaires de Thunder Bay, la troupe de Marc-Étienne Hubert a offert une performance bien PHOTO: BENOÎT VILLEMURE

plus convaincante, tout en profitant des largesses du gardien adverse, Jeff Bosch, dans un gain de 6-1. Les Thunderwolves sont repartis bredouille de Trois-Rivières en terme de points au classement général, mais ont laissé une carte de visite plus ou moins agréable, y allant de plusieurs gestes tardifs et disgracieux en fin de rencontre, ce qui n’a évidemment pas plus à l’entraîneur-chef des Patriotes. «Je n’ai pas aimé la façon dont les matchs se sont terminés. Ça peut devenir dangereux pour les joueurs quand ça se termine comme ça. Sinon, c’est un gros défi qu’on avait de jouer un double contre Lakehead. Il était loin d’être facile, mais on a bien répondu. On a progressé énormément par rapport à notre premier week-end d’activités», a mentionné le pilote.

«C’est un gros défi qu’on avait de jouer un double contre Lakehead. Il était loin d’être facile, mais on a bien répondu.» — Marc-Étienne Hubert

Le cerbère Sébastien Auger a été l’un des artisans de ces deux victoires à la maison, ne permettant que trois buts sur les 66 lancers qu’il a reçu, dont plusieurs arrêts importants de la mitaine.

Avalanche de buts pour lancer la saison Les Patriotes était en visite au Varsity Arena afin d’y affronter la formation de l’Université de Toronto dans le cadre du premier match de saison régulière pour les deux équipes. Le match a rapidement pris les allures d’un festival offensif des deux côtés, alors qu’après neuf minutes en première période, la marque était déjà de 2-2. Deux buts rapides des Varsity Blues

PHOTO: BENOÎT VILLEMURE

Le gardien Sébastien Auger a été solide au cours dans le programme double contre les Thunderwolves de l’Université Lakehead, bloquant 63 des 66 lancers dirigés vers lui. leur ont permis de reprendre une avance de 4-2, mais les Patriotes ont par la suite littéralement dominé le restant du match, marquant huit buts et n’en concédant qu’un seul. Résultat des courses : victoire des Patriotes 10-5 en levée de rideau de leur saison. Dans la victoire, le capitaine Martin Lefebvre a dominé la colonne des pointeurs chez les siens avec une récolte d’un but et trois mentions d’aide. Guillaume Asselin (1b-2p), Marc-Olivier Mimar (1b-2p) et Tommy Giroux (2b) ont également mené l’offensive chez les Trifluviens.

Passingham vole les Patriotes Au lendemain de sa victoire de 10-5 aux dépens des Varsity Blues de l’Université de Toronto, la troupe de Marc-Étienne Hubert comptait bien repartir de l’Ontario avec deux gains en autant de rencontres. Le

gardien des Rams de Ryerson, Troy Passingham, en a toutefois décidé autrement. Le portier des Rams a été plus que brillant, bloquant 44 des 45 tirs dirigés vers lui, en voie vers un gain de 2-1 des Rams. Tirant de l’arrière 2-0 en fin de troisième période, Martin Lefebvre a inscrit son équipe au pointage à l’aide d’un tir voilé de la pointe, mais ce fût trop peu, trop tard. Dans la défaite, le gardien Sébastien Auger a bien fait en n’accordant que deux filets sur 39 lancers. Le prochain match des Patriotes aura lieu dès demain, le mercredi 21 octobre, alors que les Stingers de Concordia seront les visiteurs au Colisées de Trois-Rivières. Les Patriotes tenteront assurément de venger le revers de 8-5 encaissé face à ces mêmes Stingers la saison dernière lors du match organisé dans le cadre du carnaval étudiant de l’UQTR, rencontre qui avait attiré plus de 763 spectateurs.

PROFIL D’ATHLÈTE

Un leader silencieux Il est arrivé de la East Cost hockey league pour se joindre à Trois-Rivières il y a deux ans et il s’est avéré être le meilleur défenseur de l’équipe depuis. Véritable quart-arrière sur l’attaque massive et excellent dans sa propre zone, c’est sans surprise que Martin Lefebvre a été nommé capitaine de la formation des Patriotes cet été. L’ancien joueur des Remparts des Québec ne semble pas ressentir de pression suite à cette nomination lui qui connaît tout un début de saison avec huit points en quatre matchs. C’est un départ sur les chapeaux de roues pour Lefebvre qui lui a entre autres valu le titre de Patriote de la semaine chez les hommes. Lors du premier week-end de la saison, Lefebvre a fait sentir sa présence face aux Varsity Blues de Toronto dans ce qui s’est avéré être un véritable festin offensif pour les deux équipes. Le numéro 40 a inscrit 1 but en plus d’ajouter 3 mentions d’aide dans un gain de 10 à 5 des Trifluviens. Le lendemain, l’arrière a encore

une fois bien fait dans une défaite face aux Rams de Ryerson en marquant le seul but des siens. Le nouveau capitaine des Pats a en ajouté lors du programme double en fin de semaine dernière (16-17 octobre) face aux Thunderwolves de l’Université Lakehead en faisant scintiller la lumière rouge à deux occasions en plus d’ajouter une passe pour porter son total de points à huit, bon pour le 2e range des pointeur de l’OUA (Ontario University Athletics). L’entraîneur-chef des Patriotes n’est pas du tout surpris de le voir connaître un si bon début de saison. Selon lui, Lefebvre est habitué d’avoir de grosses responsabilités. Lefebvre a souvent porté le «C» au cours de sa carrière notamment avec les Remparts de Québec, une des équipes les plus prestigieuses de la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ). Il n’est donc pas surprenant que le défenseur des Pats connaisse autant de succès lors de ce premier droit du calendrier régulier.

Prêcher par l’exemple Lefebvre n’est pas le leader le plus volubile, toutefois son entraîneur affirme qu’il montre l’exemple par

sa façon de se comporter. « Martin a une éthique de travail irréprochable, la façon dont il se prépare pour ses matchs et qu’il se comporte sur la glace expliquent pourquoi il est aussi dominant. Il ne parle pas beaucoup, mais lorsqu’il parle, ses paroles pèsent beaucoup dans le vestiaire» ajoute Hubert. Lefebvre, qui est reconnu à la fois pour son excellente vision du jeu et pour son côté offensif, excelle tout autant dans sa zone, ce qui fait de lui un défenseur plus que complet. Marc-Étienne Hubert mentionne toutefois que ce sont les petits détails qui font en sorte qu’il soit aussi difficile à contrer. « Il est vraiment difficile de jouer contre, son jeu à 1 contre 1 est impeccable et il semble toujours avoir cette fraction de seconde de plus que certains de ses adversaires n’ont pas.» Les Patriotes espéreront sans doute que leur défenseur étoile demeure à l’abri des blessures et qu’il soit tout aussi dominant d’ici la fin de la saison. Les Trifluviens font encore partie des favoris cette saison et parions que Martin Lefebvre ne sera pas étranger aux succès de son équipe. (L.-P.C.)

PHOTO: PATRIOTES

Avec ses 8 points en 4 matchs, Martin Lefebvre occupe le 2e rang des meilleurs pointeurs de l’OUA (Ontario University Athletics).


SPORTS 21

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BADMINTON: 4E ÉDITION DU TOURNOI DE FINANCEMENT DES PATRITOTES

Le 1er novembre, l’UQTR sera badminton! LOUISPHILIPPE CARBONNEAU Sports

L’équipe de badminton des Patriotes de l’UQTR tiendra pour une 4e année de suite son traditionnel tournoi de financement. La formation de Sabrina-Lévesque Bouchard invite donc le public à s’inscrire à cette compétition amicale qui sert entre autres à financer la saison 2015-2016 de l’équipe. L’édition 2014 fut des plus amusantes et les organisateurs ne s’attendent à rien d’autre qu’un franc succès le 1er novembre prochain. Simon Savard et Vincent Gauthier sont impliqués dans le badminton à l’Université du Québec à Trois-Rivières depuis le tout début. Accompagnés d’autres étudiants ils ont permis à l’institution Trifluvienne d’avoir sa propre équipe au sein de la ligue universitaire de la province. Savard et Gauthier sont d’ailleurs toujours très impliqués au sein du programme eux qui, en plus de jouer avec l’équipe, sont responsables de l’évènement. Du côté des Pats on vise le même nombre

d’inscriptions que l’an dernier, soit près de 120. Ce chiffre est idéal selon Savard, puisqu’il permet le bon déroulement du tournoi et aussi de ne pas trop faire patienter les joueurs. Cette année il y aura cinq catégories, les trois premières seront mixtes selon le calibre de la personne. Le niveau A sera composé de joueurs de niveau provincial, le B pour les athlètes de niveau régional et le C pour les amateurs qui souhaitent tout de même participer à la compétition. La quatrième classe sera uniquement réservée aux femmes et la dernière pour les juniors âgés de moins de seize ans. Deux sortes de volants seront utilisés au cours de la journée. Celui à plume, utilisé par les professionnels, pour les catégories A et B et le volant de plastique, plus connu des joueurs occasionnels en Amérique du Nord. Selon Savard, c’était important de bien classer les gens pour donner une chance à tout le monde. «Avec plus de cent inscriptions, on se devait de faire plusieurs catégories. Les participants ne joueront pas un grand nombre de matchs préliminaires alors il ne faut pas faire jouer un joueur sur le circuit universitaire face à un amateur» soutenait-il. Puisqu’il s’agit d’une activité de financement, on souhaite bien sûr retirer un bon montant de cet évènement. Avec les inscriptions, les kiosques et la nourriture sur place, on souhaite se rendre jusqu’à 3000 $. Une somme qui est très réaliste puisque c’est ce qu’ils ont obtenu en 2014.

ESCALADE: JEUX OLYMPIQUES DE 2020

L’escalade comme nouveau sport olympique? CHLOÉ LABREVEUX Sports

L’escalade est un des huit sports qui étaient sur une courte liste à l’étude pour l’inclusion aux Olympiques de 2020. La présentation au Comité de sélection a été faite à Tokyo les 7 et 8 août 2015. La démarche est enclenchée Aujourd’hui, une nouvelle ère commence pour l’escalade avec la proposition officielle du Comité de Tokyo 2020 de l’inclure aux prochains Jeux Olympiques. Quelques étapes restent à franchir pour officialiser l’inclusion puisque le verdict final sera annoncé lors de la prochaine assemblée générale avant les Jeux de Rio en août 2016. «Ensemble, avec les fédérations nationales et nos athlètes, nous atteindrons de nouveaux sommets», commentait le président de la Fédération Internationale d’Escalade Sportive (IFSC) Marco Scolaris suite à l’annonce, tout en précisant que l’IFSC s’engage avec plaisir et détermination à faire face aux défis que cette nouvelle étape franchie entraîne.

Un sport en pleine expansion Depuis sa fondation en 2007, l’IFCS a connu une croissance considérable et une augmentation du

nombre de grimpeurs enregistrés à travers les cinq continents. L’organisme s’est engagé dès le départ à la plus stricte conformité avec le Code antidopage de la Wada tout en consacrant beaucoup d’efforts pour l’égalité entre les sexes à tous les niveaux. Au Canada, l’escalade est un sport en forte croissance. Une nouvelle fédération Climbing Escalade Canada (CEC) la chapeaute et est en processus pour l’obtention du support de Sport Canada. Le Canada envoie des délégations à des compétitions internationales depuis de nombreuses années et forme des grimpeurs de haut calibre comme Sean McColl, multiple médaillé aux coupes du monde et champion du monde au cumulatif à plusieurs reprises.

Aujourd’hui, une nouvelle ère commence pour l’escalade Au Québec, cette discipline est devenue un sport très accessible grâce aux nombreux centres d’escalade. La Fédération québécoise de la montagne et de l’escalade (FQME), avec sa Commission Compétition, se positionne aussi dans cette vision sportive de ce sport avec son circuit coupe Québec qui débute prochainement sa 7e saison. Plusieurs grimpeurs québécois font partie de l’Équipe Canadienne et nous représentent sur la scène internationale. Le Québec a aussi une représentation au sein des plus hautes instances avec Maria Izquierdo (présidente du CEC et de la commission compétition de la FQME), qui siège sur l’exécutif de l’IFSC en tant que présidente du conseil Pan Américain.

PHOTO: PATRIOTES

Les joueurs des Patriotes seront de la partie lors du tournoi de financement de badminton.

Les joueurs des Pats seront de la partie Les participants et les spectateurs auront la chance de voir à l’œuvre les raquettes des Patriotes lors de ce tournoi alors que les porte-couleurs de l’UQTR participeront au tournoi dans la classe A et B. Selon le vétéran de trois saisons Vincent Gauthier, ce

rassemblement annuel est très apprécié des joueurs puisqu’il leur permet de décrocher de l’esprit de compétition qu’il y a durant la saison. «C’est plaisant de voir la belle atmosphère qui règne chaque année. En plus, ça donne de la visibilité à notre équipe et c’est bon pour le programme.»


22 SPORTS

20 octobre au 2 novembre 2015

SOCCER: LE ONZE TRIFLUVIEN DE RETOUR SUR LE CHEMIN DE LA VICTOIRE

Tomber pour mieux se relever La formation masculine des Patriotes aura peut-être trébuché en s’inclinant 2-0 contre les Redmen de McGill le 4 octobre dernier, mais ce revers aura servi de leçon à la troupe de Roch Goyette, qui a retrouvé le chemin de la victoire. Les Patriotes ont travaillé très fort pendant la semaine de congé d’activités de l’Action de Grâces, et leurs efforts auront été récompensés. À la suite d’une victoire de 4-1 aux mains du Vert et Or de l’Université de Sherbrooke vendredi soir dernier, ce fût au tour des Stingers de Concordia de goûter à la médecine des Trifluviens, s’inclinant également 4-1 face aux Pats. Ces deux victoires en autant de sorties ont grandement satisfait l’entraîneur-chef des Patriotes. «Après le match à McGill, je n’étais pas satisfait du rendement de l’équipe, de l’éthique de travail, de l’émotion qui avait été déployé dans ce match-là. Cette déception s’est transférée à l’entraînement par une semaine très éprouvante. Ça a été dur physiquement pour les joueurs, mais les résultats du dernier week-end démontrent que le groupe a du caractère. Les joueurs se sont remis en question, et j’ai trouvé ça intéressant. Ça a permis de recommencer à travailler dans le bon sens. Ça prouve que le groupe est ambitieux d’avoir des résultats et n’accepte pas la défaite», a avoué l’instructeur. Dans la victoire de 4-1 contre Sherbrooke, c’est Guillaume Comtois-Noël qui a pris les rênes de l’attaque avec une récolte de trois buts. «Même si on n’avait pas beaucoup de rythme collectivement en première mi-temps, Guillaume a vraiment supporté le

groupe par deux actions individuelles qui ont mené à des buts de grande qualité», a révélé Goyette. Dimanche dernier, au Concordia Stadium, c’est davantage une performance collective qui a permis de vaincre les Stingers au compte de 4-1. Raphaël Béraud, Michel Carbonneau, Nassim El-Fodil et Guy-Alain Fahé ont été les marqueurs pour le onze trifluvien.

PHOTO: BENOÎT VILLEMURE

«À partir de la deuxième mi-temps contre Sherbrooke jusque dans le match contre Concordia, on a vraiment débloqué. On a retrouvé l’équipe qu’on avait en début de saison.» — Roch Goyette

«À partir de la deuxième mi-temps contre Sherbrooke jusque dans le match contre Concordia, on a vraiment débloqué. On a retrouvé l’équipe qu’on avait en début de saison. Je suis vraiment content de voir la façon qu’on a jouée collectivement dans toutes les phases offensives», a-t-il poursuivi.

Améliorer sa position pour les séries En vertu de leur fiche de 7-1-1 après neuf matchs, les Patriotes sont assurés de terminer au minimum dans le top 3 de la ligue, et sont donc déjà qualifiés pour les séries éliminatoires. «Un top 3 à l’UQTR, c’est déjà un exploit en soi. Mais moi, je m’attends à l’excellence. L’excellence, c’est de gagner le championnat, Pour gagner, on doit battre Montréal, UQAM et Laval. Ce qu’on a fait, c’est

Guillaume Comtois-Noël a été la bougie d’allumage des Patriotes dans la victoire de 4-1 contre Sherbrooke avec trois filets. bien, mais je m’attends à quelque chose de grand pour la suite. Je peux garantir qu’on ne s’assoira pas sur notre troisième position assurée. On va chercher plus haut, plus loin, et on va s’entraîner encore plus dur.» Justement, les trois derniers matchs des Patriotes en saison régulière seront face à Laval, Montréal et UQAM, dans l’ordre.

De mal en pis pour les filles La saison de misère se poursuit, bien malheureusement, pour la formation de Ghislain Tapsoba, qui a encaissé deux cuisants revers le week-end dernier. Même si leur performance contre Bishop’s,

Montréal et McGill il y a deux semaines avait été encourageante il y a deux semaines, la tâche a été moins facile contre Sherbrooke (défaite de 7-2) et Concordia (revers de 4-0). Les Patriotes auront la chance d’inscrire une première victoire dans cette saison, alors qu’elles affronteront Laval, Montréal, UQAM et Bishop’s pour clore leur saison qui prendra fin le dimanche 1er novembre prochain, au stade Gilles-Doucet. Puisque ce sont seulement les quatre meilleures équipes qui prennent part aux séries éliminatoires, on sait d’ores et déjà que les Pats n’y participeront malheureusement pas. (É.D.)

GOLF: BILAN DE FIN DE SAISON

Une relève assurée pour longtemps Même si sa troupe n’a pas atteint son objectif fixé au début de la saison, soit de se tailler une place pour le championnat canadien, l’entraîneur-chef Pascal Garneau se dit tout de même satisfait de cette dernière saison de golf universitaire à l’UQTR.

Anthony Demers (à gauche) a été nommé sur l’équipe d’étoiles masculines du RSEQ.

«Je dresse un bilan positif de cette dernière saison. L’implication des gars a été excellente cette année, et ça paraissait que tout le monde avait l’équipe à cœur», fait valoir Garneau. La constance de la recrue Anthony Demers, qui a débuté sa carrière de golfeur universitaire avec une 3e position grâce à des rondes de 72 et 70 lors du tout premier tournoi de la saison, lui aura permis de conclure la saison au 5e rang du classement général individuel. Seuls Arthur Heinkélé (Laval), Ryan Mitchell (Concordia), Daniel Gosselin (ETS) et Baptiste Mory (Laval) ont réussi à terminer devant lui. Ce brio de la recrue d’Acton Vale lui a d’ailleurs permis de se tailler une place sur l’équipe d’étoiles masculines du Réseau du sport étudiant du Québec (RSEQ). François Mooijekind a également fait écarquiller bien des yeux lors du championnat provincial, alors qu’il a pris la 6e position au cumulatif à l’aide de ronde de 76, 77 et 75. «Définitivement, Anthony (Demers) a été excellent cette saison. Il a joué des rondes incroyables. Je savais que François (Mooijekind) était capable de mieux jouer que lors des deux premiers tournois, et il l’a prouvé lors du championnat provincial. Ce

sont deux révélations. Ils viennent en paquet de deux, mais ils sont totalement différents dans leur attitude, leur charpente. L’un est gaucher, l’autre est droitier. J’ai la chance de pouvoir compter sur eux pour encore trois ans chacun», indique Garneau. Garneau pourra également compter sur le retour, entre autres, de Mikaël Langlois, qui a très bien fait lors du championnat provincial, en brisant la barre des 80 lors des trois rondes (77-79-78), bon pour une égalité en 19e position. Malheureusement, Jason MacKenzie ne sera pas de retour avec les Patriotes la saison prochaine, lui qui a terminé ses études.

Anthony Demers et François Mooijekind ont été deux révélations pour l’équipe de golf de Patriotes cette saison. En mode recrutement Même s’il pourra compter sur un noyau de joueurs de qualité pour la prochaine saison, Pascal Garneau aimerait bien voir d’autres golfeurs se pointer le nez lors des qualifications au mois de juillet prochain. «On est ouverts à recevoir le plus de joueurs possible au cours des qualifications, autant les gars que les filles. Si les gens sont intéressés à faire de l’équipe de golf, c’est important qu’ils démontrent leur intérêt.» Il est possible de rejoindre l’entraîneur par courriel au : pgarneau59@gmail.com. (É.D.)


SPORTS 23

www.zonecampus.ca

UQT’AIR

NATATION: COUPE UNIVERSITAIRE #1

Du power yoga en plein air Une entrée en matière L’association UQT’Air a organisé une toute nouvelle activité qui s’est déroulée le mercredi 14 octobre, en milieu de journée, sur les pelouses de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR). Il s’agissait d’un cours de yoga en plein air donné par un professionnel aux étudiants le désirant. L’UQT’Air est une association de troisième niveau qui offre la possibilité aux étudiants de pratiquer des activités ludiques de type plein air et de favoriser l’éducation aux saines habitudes de vie. Antoine Noël, le président de l’UQT’Air explique que «la mission principale de cette association est de rendre des activités peu coûteuses et accessibles à tout étudiant de l’université du Québec à Trois-Rivières».

L’apprentissage d’une nouvelle discipline L’événement a eu lieu de 12h30 à 13h30 sur les pelouses se situant à côté du pavillon de la vie étudiante (PaVÉ). Le but de cette activité consistait à initier au yoga les étudiants le souhaitant et n’ayant pas l’occasion d’en pratiquer couramment ; le tout

à un prix raisonnable. Un professionnel de la discipline, Victor-Olivier Hamel-Morasse, était présent afin de transmettre aux étudiants les bases d’une variante de ce sport : le power yoga.

convaincante PHOTO: PATRIOTES

Des conditions non-idéales L’activité ayant suscité un fort engouement sur les réseaux sociaux n’a finalement accueillie que peu de personnes à cause du climat défavorable ce jour là. En effet, seulement sept étudiants ont su faire face aux températures fraîches du jour.
Cependant, «l’activité s’est vraiment bien passée» et «Victor n’a reçu que de bons commentaires», souligne Antoine Noël. Il ajoute également qu’il «aurait aimé qu’il y ait plus de participants mais dame nature ne nous a pas aidé». Il achève en affirmant : «une chose est sûre, nous allons refaire cette activité». Le prochain événement organisé par UQT’Air sera un atelier de cuisine en plein air. Afin de se tenir informé des lieux et dates des différentes manifestations organisées par l’association, une page facebook nommée «UQT’Air» où sont relatées toutes les informations a été créée. (C.L.)

PHOTO: GRACIEUSETÉ

UQT’air organise diverses activités extérieures tout au long de la session.

Bon début de saison pour le nageur Alex Gélinas qui a obtenu une 5e position au 50m dos.

C’était le baptême du feu pour plusieurs recrues vendredi (9 octobre) dernier, alors que la jeune équipe des Patriotes amorçait sa saison 2015-2016 du côté de Sherbrooke. Si on ne se faisait pas beaucoup d’attentes en ce début de calendrier, on peut quand même dire mission accomplie du côté de l’UQTR. Malgré le départ de plusieurs pièces importantes durant la saison morte, Trois-Rivières a accumulé plus de points qu’à pareille date l’an dernier. Les vétérans ont bien fait lors de ce premier rendez-vous, Alex Gélinas a obtenu le meilleur résultat de la journée pour les Patriotes avec une 5e position au 50m dos en réalisant un temps de 28,23 secondes. Ciblé comme étant une des pièces importantes de l’équipe par son entraîneur Charles Labrie en début de saison, le principal intéressé s’est dit assez surpris de ce résultat. «Avec d’aussi bons nageurs, je ne m’attendais pas à un tel scénario en début de calendrier. Ça commence bien ma dernière saison universitaire.» Chez les dames Sarah Villeneuve, qui en est à

sa deuxième saison avec l’équipe, a également bien fait avec une 12e place au 400m libre affichant un chrono de 4 :50,43. Une belle performance qui lui a d’ailleurs mérité le titre d’étudiante-athlète de la semaine. La recrue Marie-Pierre Parisé n’est pas en reste, elle qui a réussi à se classer respectivement aux 11e et 12e échelons aux épreuves du 100m libre et du 200m style libre.

Il y a place à amélioration Ces résultats n’ont rien de fracassant, mais si l’on considère l’expérience et la force de l’effectif de Charles Labrie face aux autres formations de la ligue, il y a de quoi être optimiste pour le reste de la saison. Au niveau collectif, l’équipe a mieux fait qu’à sa première compétition en 2014. Il restera tout de même beaucoup de travail pour le pilote de l’équipe d’ici la prochaine compétition le 24 octobre prochain. «Je suis très heureux de notre compétition. Nous devrons toutefois travailler sur les petits détails qui nous font mal, notamment les coulées donc ce qui se passe sous l’eau. C’est ce qui nous permettra d’aller chercher des rangs de plus au courant de la saison». (L.-P.C.)



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