paperJam Economie & Finance - Novembre 2007

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Edito

CHOSE PROMUE, CHOSE DUE Il ne faudrait pas que la promotion du Luxembourg finisse par devenir une machine infernale, tenant plus de l’usine à gaz que de la mécanique bien huilée. Jeannot Krecké entend bien faire en sorte que non.

Photo: David Laurent (Archives)

Ainsi, pour assurer la promotion économique et financière d’un pays aussi grand que le Luxembourg, il n’aura finalement pas été possible d’imaginer une structure unique capable de coordonner les efforts de chacun. Pilier de l’économie nationale, dont il représente près d’un quart de la production nationale, plus d’un tiers du PIB, plus de 30% des recettes fiscales et près de 20% de l’emploi intérieur luxembourgeois, le secteur financier a des besoins spécifiques que n’a pas forcément le reste de l’économie, lequel dispose de structures déjà bien établies que n’a pas forcément le secteur financier… C’est sur la base de ce décalage trop flagrant que les ministres du Trésor et du Budget, d’une part, de l’Economie et du Commerce extérieur, d’autre part, ont finalement privilégié le concept du «chacun pour soi, mais tous pour le Luxembourg». Bien sûr, chacun aura un œil sur ce que fait l’autre. Bien sûr, des passerelles seront dressées entre les deux structures LuxembourgforFinance et LuxembourgforBusiness. Mais dans la perspective que d’autres «Luxembourgfor…» soient créées, il est facile de craindre que la promotion du Luxembourg finisse par devenir une machine infernale, tenant plus de l’usine à gaz que de la mécanique bien huilée. D’un autre côté, les procès d’intention, sont, eux aussi, faciles et il faudra évidemment attendre de juger sur pièces plutôt que sur plans. A l’heure actuelle, le Luxembourg n’a pas trop à rougir de ce qui a déjà été fait en la matière. La place financière a acquis, hors de ses frontières, une solide réputation, laissant de moins en moins de place à la suspicion et aux doutes de ses voisins. Elle a tant fait pour le pays qu’il est de son devoir d’en faire beaucoup, aussi, en retour. La stabilité fiscale et économique du pays se chargera alors du reste, condition indispensable

pour convaincre sociétés multinationales et investisseurs étrangers de poser leurs bagages au Grand-Duché. L’arrivée récente de l’homme d’affaires russe Nicolay Bogachev n’est d’ailleurs pas le moins spectaculaire des résultats de cette politique rondement menée depuis quelques années déjà. Rendre l’avenir possible plutôt que de le prévoir, c’est la louable intention affichée par le ministre de l’Economie et du Commerce extérieur, Jeannot Krecké lors de son traditionnel discours inaugural de la Foire d’Automne. Ce devra être aussi la mission de toutes les forces vives impliquées dans ce vaste chantier de la promotion, qui ouvrira ses portes officiellement le 1er janvier 2008. || Jean-Michel Gaudron, rédacteur en chef PAPERJAM NOVEMBRE 2007

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