paperJam Economie & Finance - Novembre 2007

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grand angle · Coverstory

«La population, dans son ensemble, n’a pas une conception précise de ce qu’est vraiment l’Etat»

pas in fine à la même autorité. Les modes de fonctionnement, les intérêts et les objectifs de l’Etat central sont différents, voire divergents de ceux de la Société Nationale de Crédit et d’Investissement (SNCI) ou des entreprises publiques qui appartiennent toutes intégralement (Banque et Caisse d’Epargne de l’Etat, Entreprise des P&T) ou à 90% (Société nationale des Chemins de Fer Luxembourgeois, etc.) à l’Etat. Il en est de même de la Banque Centrale du Luxembourg, dont le propriétaire unique est l’Etat, mais qui bénéficie d’une indépendance totale du fait de son statut.

L’Etat actionnaire Comme l’illustre l’organigramme des pages 112 et 113, l’Etat est présent, en tant qu’actionnaire, directement ou indirectement, dans un grand nombre de secteurs de l’économie nationale. Au 30 septembre 2007, les participations directes de l’Etat dans le capital de sociétés de droit privé, cotées (ArcelorMittal, SES, Cegedel, SEO) ou non (Agora, Luxair, Cargolux, SNCFL, Luxexpo, Luxairport, Soteg…), s’élevaient à un montant de 185,5 millions d’euros en valeur nominale et de 2,89 milliards d’euros en valeur de marché (voir encadré page 118). Les participations dans le capital d’établissements publics autres que celles faisant partie de

la sécurité sociale (BCEE, EPT, ILR, Office du Ducroire, SNCI…) s’élevaient, en valeur nominale, à 1,4 milliard d’euros. Enfin, les participations prises par l’Etat luxembourgeois dans des institutions financières internationales (Banque asiatique de développement, Banque Européenne d’Investissement, Banque Européenne pour la Reconstruction et le Développement…) représentaient un montant de 596,7 millions d’euros. Ces différents totaux ne tiennent évidemment pas compte des participations détenues indirectement via la BCEE, l’EPT ou la SNCI. «Il faut aussi rappeler le rôle de l’Etat d’un point de vue historique dans l’économie luxembourgeoise», précise le Cepros, évoquant son implication dans les entreprises de distribution d’énergie ou encore la crise des années 70, qui a amené l’Etat, relayé par certaines banques, à prendre des parts dans le secteur sidérurgique et à participer activement à une restructuration qui, vue d’aujourd’hui, a été une réussite totale tant du point de vue social et industriel que dans une optique pure de rendement financier. Il faut rappeler dans ce contexte que la valeur de la participation de l’Etat dans ArcelorMittal se chiffre aujourd’hui à près de deux milliards d’euros et qu’en 2006, l’Etat a encaissé, au titre de sa participation, plus de 700 millions d’euros sous forme de dividendes, retenues à la source et cash lors de l’échange d’actions avec Mittal Steel.

Christoph Haas Partner Ernst & Young

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