Vivai 2015 6 fr

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Le magazine

du bien-ĂȘtre et du dĂ©veloppement durable

06/2015

NUTRITION Les superaliments ont-ils vraiment des vertus que nos produits locaux ne possÚdent pas? Pas si sûr


BOUGEZ ! Une meilleure posture, une souplesse et un bien-ĂȘtre accrus: un objectif accessible par l’entraĂźnement des fascias.

Question de goût Du jardin au labo, voyage au pays des arÎmes et des saveurs


Les marques Migros r茅pondent au goæČĄt des Suisses.

Michael Erismann, Responsable de projet Frey

www.elabore-chez-nous.ch


ÉDITORIAL

Envie de nouveauté Six ans et déjà grand

Imaginez-vous dĂ©barquer Ă  New York en parfait inconnu, dont personne n’aurait jamais entendu le nom. Et que six ans plus tard, prĂšs d’un million de New-Yorkais vous connaissent. Comment une telle chose estelle possible? Peut-ĂȘtre avezvous parlĂ© de sujets qui intĂ©ressent les gens. C’est ce qui s’est passĂ© avec Vivai depuis son lancement en 2009. Selon l’étude d’audience 2015 de Publicom, le nombre de lecteurs a atteint 980000. Nous en sommes bien sĂ»r ravis. Merci Ă  vous tous! Voici de quoi avait l’air notre premier numĂ©ro:

Photo de couverture: Getty Images (montage: Vivai) © Roland TÀnnler

Dans de beaux draps

Le dernier numĂ©ro de Vivai, consacrĂ© au sommeil, compte parmi les prĂ©fĂ©rĂ©s. Je reviens volontiers sur ce thĂšme passionnant avec un chant de louanges pour les linges de lit haut de gamme. Un luxe, certes, mais quel bonheur que de sentir le contact d’une belle Ă©toffe (de prĂ©fĂ©rence bio) qui vous enveloppe des pieds Ă  la tĂȘte
 Bien plus satisfaisant qu’un nouveau sac Ă  main!

ChĂšre lectrice,cher lecteur, «Heu
 c’est quoi ça?» Seuls les enfants osent une remarque aussi directe quand ils ne comprennent pas ou n’aiment pas quelque chose. Lorsque l’on avance en Ăąge, les propos se modĂšrent. On passe au «trĂšs intĂ©ressant», simulant l’appro­ bation, ou au «ah oui, maintenant que tu le dis!» Des rĂ©actions que l’on entend aussi Ă  table. Surtout depuis qu’il est tendance de se frotter Ă  l’art d’identifier les saveurs. Lorsqu’un cuisinier amateur sert un mets qui «marie la lĂ©gĂšre aciditĂ© de la canne­ berge Ă  la douceur parfumĂ©e d’un miel fraĂźchement centrifugé», les papilles gustatives des convives, souvent dĂ©passĂ©es, s’affolent devant le dĂ©fi. La plupart des gourmets se concentrent sur les goĂ»ts qui se dĂ©veloppent en bouche, mais il y en a toujours un pour surenchĂ©rir: «Pour moi, les canneberges cara­ mĂ©lisĂ©es rĂ©vĂšlent une subtile note de vanille». Ce genre de rĂ©flexion me laisse perplexe et, en gĂ©nĂ©ral, je ne rĂ©agis pas. Parfois, j’ose la provocation: «Seuls les ventres pleins peuvent parler saveur!» Et c’est ce que nous faisons dans cette Ă©dition. Car le goĂ»t est bien plus qu’un thĂšme Ă  la mode. Nous poussons les portes de l’univers des arĂŽmes. VĂ©ritables sĂ©ducteurs des sens, ceux­ci s’avĂšrent pourtant parfois trompeurs. RĂ©cemment, l’une de mes collĂšgues s’est extasiĂ©e devant ma sauce Ă  salade: «Elle est dĂ©licieuse. Bien relevĂ©e sans ĂȘtre trop salĂ©e. On dirait un carrĂ© d’herbes aromatiques». Ce petit feu d’artifice d’arĂŽmes sortait en fait d’un sachet. Il m’avait suffi d’ajouter un peu d’huile et de vinaigre. Si vous n’ĂȘtes pas un maĂźtre de la prose gourmande, mais que la forme est importante pour vous, nous avons un sujet tout indiquĂ©: les fascias (page 50 et suiv.). Ils ne se goĂ»tent peut­ĂȘtre pas, mais ils se sentent
 Bonne lecture!

RĂ©dactrice en chef Vivai 6/15

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Les marques Migros prĂ©servent les souvenirs d’enfance.

Urs Buchegger, Responsable DĂ©veloppement Glaces, Midor

www.elabore-chez-nous.ch


APERÇU

Impressum Editeur: FĂ©dĂ©ration des coopĂ©ratives Migros Directeur des mĂ©dias Migros: Lorenz Bruegger Directeur des Ă©ditions: Rolf Hauser Directrice des publications: Monica Glisenti RĂ©dactrice en chef: Susanna Heim Adjointe: Christine Kunovits RĂ©daction: Lukas Hadorn, Imelda Stalder, Daniel Stehula Edition française: Sylvie CastagnĂ© Edition italienne: Cora Gianolla Directrice artistique: Dora Siegenthaler RĂ©dactrice photo: Cornelia Thalmann Traitement d’images: Reto Mainetti RĂ©vision (F): Martine Rivier

40 La journaliste Petra Koci est partie en excursion dans la paisible vallée de Safien, avec des lamas cnantants.

Adresse de la rĂ©daction: Magazine Vivai, case postale 1766, 8031 Zurich, vivai@mediasmigros.ch migros.ch/fr/vivai Notre rĂ©dacteur Lukas Hadorn a soif de connaissance. Depuis peu, il suit une formation de coach en nutrition Ă  l’Ecole-club Migros. Premier exercice: noter tous les aliments consommĂ©s et calculer leur valeur nutritionnelle durant une semaine. Il a toujours un papier et un crayon Ă  table


Imprimerie: Vogt-Schild Druck AG, CH-4552 Derendingen Papier: sans bois, FSC-Mix Emissions de CO2 compensées par un projet au Brésil ISSN: 1663-716X Tirage total de Vivai: 249 492 D: 172 264 Ex., F: 61 931 Ex., I: 15 297 ex.

Constitutif de l’identitĂ©, le goĂ»t s’acquiert dĂšs le plus jeune Ăąge. Les experts

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Commandez gratuitement Vivai par e-mail à: abonnements.vivai@ mediasmigros.ch ou par téléphone au: 0800 180 180

Professeure d’histoire de l’alimentation, Petra Hagen Hodgson explique pourquoi le sens du goĂ»t est primordial. (Interview page 14.)

Le physiologiste nutritionniste David FĂ€h, enseignant Ă  l’UniversitĂ© de Zurich, s’intĂ©resse aux superaliments et Ă  leurs alternatives. (Page 30.)

Le physiothĂ©rapeute et professeur d’anatomie Jörg Hering nous invite Ă  entretenir la souplesse de nos tissus conjonctifs. (Page 53.) Vivai 6/15

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ÇA FAIT PLAISIR !

A Noël,croquez équitable

© Photos: Monika FlĂŒckiger, Shutterstock, illustration: iStock

La grande majoritĂ© des Suisses n’imaginent pas un repas de NoĂ«l sans fondue chinoise. Et qui dit fondue chinoise dit petits Ă©pis de maĂŻs. Bonne nouvelle pour les fĂȘtes Ă  venir: Migros proposera prochainement des Ă©pis de maĂŻs Max Havelaar. Et c’est le premier distributeur Ă  le faire. Pour cela, il a fallu trouver une entreprise de transformation prĂȘte Ă  collaborer. Chose faite dans le sud de l’Inde. PrĂšs de 90 producteurs sont im­ pliquĂ©s. Quant aux primes de Max Havelaar, elles seront investies dans un hĂŽpital mobile et dans des toilettes pour l’école locale. Les petits Ă©pis de maĂŻs Condy dotĂ©s du label Fair­ trade Max Havelaar seront disponibles dans les grands magasins Migros dĂšs la premiĂšre semaine de dĂ©cembre.

Dans les petits coins, nettoyez bio Le dĂ©tergent pour WC Migros Plus Ă  l’honneur: il a Ă©tĂ© dĂ©signĂ© le meilleur de sa catĂ©gorie lors du test rĂ©alisĂ© par l’association indĂ©pendante de dĂ©fense des consom­ mateurs FĂ©dĂ©ration Romande des Consommateurs (FRC). Mention: TrĂšs bien! Son acide acĂ©tique transforme les dĂ©pĂŽts de calcaire et de tartre urique en sels facilement solubles qui s’éliminent alors sans effort. Et en plus, il est 100 % biodĂ©gradable!

OBJECTIF EN VUE Dans le cadre de son programme de dĂ©veloppement durable GĂ©nĂ©ration M, Migros s’est engagĂ©e Ă  utiliser exclu­ sivement de l’huile de palme issue de sources durables d’ici fin 2015. La promesse faite est en bonne voie. Les entreprises de M­Industrie avaient dĂ©jĂ  modifiĂ© 98 % des matiĂšres premiĂšres utilisĂ©es en juin. Ainsi, les pĂątes Ă  gĂąteau, les pĂątes Ă  pizza et les biscuits de la boulangerie JOWA sont dorĂ©navant exclusivement fabriquĂ©s avec de l’huile de palme issue d’exploitations durables. migros.ch/generation­m

MIGROS A DU CƒUR En Suisse, un enfant sur dix est touchĂ© par la pauvretĂ© – et donc bien souvent par l’ex­ clusion sociale. Une triste rĂ©alitĂ© sur laquelle Migros souhaite attirer l’attention avec sa collecte de dons de NoĂ«l «Ayez du cƓur». Pour chaque photo tĂ©lĂ©chargĂ©e sur ayez­ ducoeur.ch, cinq francs sont reversĂ©s Ă  des projets des organisations caritatives Caritas, EPER, Pro Juventute et Secours d’hiver pour venir en aide aux enfants dĂ©favorisĂ©s en Suisse. Les photos doivent illustrer un joli moment de l’enfance de leurs auteurs. Des souvenirs passĂ©s peuvent ainsi se traduire en instants de bonheur futurs. Par ailleurs, des cƓurs au chocolat Frey d’une valeur de 5.–, 10.– et 15.– francs seront en vente Ă  Migros, et la recette sera intĂ©gralement reversĂ©e aux mĂȘmes quatre Ɠuvres caritatives. En fin d’annĂ©e, Migros doublera le montant total, en plafonnant toutefois son don Ă  un million de francs. ayezducoeur.ch

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ON AIME

Du virtuel Ă  la rĂ©alitĂ© Si vous naviguez sur les rĂ©seaux sociaux type Facebook, Instagram ou Snapchat, vous avez certainement constatĂ© qu’il est trĂšs tendance de poster le contenu de son assiette, que l’on soit chez soi ou au restaurant. C’est ce que l’on appelle le «food porn». Des chercheurs de l’universitĂ© d’Oxford ont toutefois mis en Ă©vidence que l’exposition permanente Ă  des images d’aliments dĂ©clenche plus rapidement la sensation de faim. Sans une bonne dose de discipline, notre ligne peut en pĂątir. Il vaut donc mieux s’abonner au magazine Cuisine de saison et se rĂ©galer une fois par mois en dĂ©couvrant de succulentes recettes, illustrĂ©es de photos professionnelles, que de subir les assauts quotidiens du «food porn».

DU BESOIN D ‚ ÊTRE ATTENTIF OĂč que l’on regarde, les gens s’efforcent de se concentrer. Face aux flux d’informations numĂ©riques qui nous sub­ mergent parfois, il semble que le besoin de marquer des pauses rĂ©guliĂšres et de fixer son attention sur quelque chose de prĂ©cis est de plus en plus prĂ©sent dans notre sociĂ©tĂ©. Que ce soit en buvant un cafĂ© ou en attendant le bus, on essaie d’ĂȘtre attentif Ă  ce que l’on fait. Le coloriage est souverain pour Ă©vacuer le stress. Essayez sans plus attendre et donnez des couleurs Ă  ce bel Ă©cureuil. A vos crayons!

© Photos: Getty Images, Plainpicture, iStock (montage Vivai), illustration: iStock

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Des romans sur canapé

Vers une sociĂ©tĂ© sans Ăąge Depuis que les babyboomers actifs, en bonne santĂ© et fĂ©rus de technologie ont pris leur retraite, le concept de troisiĂšme Ăąge a considĂ©rablement Ă©voluĂ©. La sociĂ©tĂ© qui se profile offre de nouvelles chances aux seniors et nous place devant des dĂ©fis inĂ©dits. Le Gottlieb Duttweiler Institute (GDI) a rĂ©alisĂ© une Ă©tude passionnante sur les perspectives d’avenir de nos aĂźnĂ©s. Etude «Digital Ageing» tĂ©lĂ©chargeable gratuitement sur le site gdi.ch (en allemand)

Le projet sofalesungen.ch, menĂ© pour l’instant seulement outre-Sarine, a pour but de faire sortir la littĂ©rature des lieux dĂ©diĂ©s pour la faire entrer dans les salons privĂ©s et les ateliers, les cours et les jardins ouvriers. Cette belle initiative, qui vise Ă  faire dĂ©couvrir de jeunes auteurs helvĂ©tiques Ă  un nouveau public, est encouragĂ©e par le fonds de soutien Engagement Migros, qui parraine d’autres projets dans les domaines de la culture, du dĂ©veloppement durable, de l’économie et du sport. sofalesungen.ch, engagement-migros.ch

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DOSSIER LE GOÛT

Le goĂ»t Une belle fraise bien sucrĂ©e. Serait-elle sucrĂ©e artificiellement ? Est-ce une fraise de Hollande ? A moins qu ‚ elle ne soit suisse ? A-t-elle la saveur de l ‚ enfance ? Le goĂ»t ne naĂźt pas seulement sur la langue, mais aussi dans la tĂȘte, au cours des jeunes annĂ©es ainsi que dans les laboratoires. Il possĂšde diverses composantes :

© iStock

gĂ©nĂ©tique, culturelle et sociale. C ‚ est un sens trĂšs complexe. Vivai 6/15

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DOSSIER LE GOÛT

Le gĂŽut de la cuisine de grand-mĂšre Nouveau symbole de prestige, le goĂ»t participe Ă  asseoir l ‚ identitĂ©. Il est toutefois impossible d ‚ Ă©duquer ou d ‚ aiguiser son sens du goĂ»t.

l

a parade des mots s’est dĂ©roulĂ©e dans un restaurant branchĂ©, tel qu’il en existe dans beaucoup de villes. Un menu Ă©crit Ă  la main, des chaises en bois vintage et une lumiĂšre bleu pĂąle. Le serveur a ouvert la bouche, et ils se sont dĂ©versĂ©s: «Une touche de thym, un chouĂŻa de crĂšme aigre au mascarpone, une pincĂ©e de fleur de sel, des chatouilles sur la langue et une sensation de chaleur dans la gorge, douce-amĂšre, relevĂ©e, mais pas pĂ©nĂ©trante, un super feeling, des saveurs venues de NorvĂšge septentrionale, une pointe d’Indochine, tout fait maison». Un coup d’Ɠil sur la carte rĂ©vĂšle qu’il dĂ©crit une salade de marchĂ© mĂ©langĂ©e avec une sauce maison, un pĂątĂ© de viande sur lit de poireaux, des feuilletĂ©s aux dĂ©s de courge. Il parle de nourriture et irradie littĂ©ralement. L’eau ne vient pourtant pas Ă  la bouche des convives. Mais l’avalanche de mots leur reste en travers de la gorge. De nos jours, il est apparemment de bon ton de prouver que l’on a entraĂźnĂ© sa capacitĂ© gustative. Manger ne se rĂ©sume plus Ă  la simple consommation d’aliments, c’est une expĂ©rience, un moyen d’affirmer son identitĂ©. En cĂ©lĂ©brant le raffinement du goĂ»t, on montre que l’on 12

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est initiĂ©. Selon le «European Food Trends Report» publiĂ© par l’Institut Gottlieb Duttweiler, le goĂ»t constitue un nouveau symbole de prestige. On ne se contente plus de manger: on parle avec passion de la nourriture. Un morceau de viande n’est pas simplement bon, il a le parfum d’une promenade dans une clairiĂšre, il Ă©veille le dĂ©sir, l’instinct sauvage, provoque une explosion de goĂ»ts dans la cavitĂ© buccale et entraĂźne un vĂ©ritable chaos de sensations. Notre palais ne distingue toutefois que cinq saveurs: le sucrĂ©, l’acide, le salĂ©, l’amer et l’umami (un mot japonais qui signifie «savoureux», correspondant au goĂ»t du glutamate monosodique). Le goĂ»t est un systĂšme extrĂȘmement complexe, conditionnĂ© par la gĂ©nĂ©tique ainsi que par les facteurs culturels et sociaux. Il est Ă©troitement liĂ© Ă  l’odorat et au toucher ainsi qu’à la tempĂ©rature ressentie et Ă  la sensation de douleur. C’est une perception dite «à courte portĂ©e», soit qui demande un contact corporel direct. Le sens du goĂ»t rĂ©agit rapidement aux saveurs acides et amĂšres, car, depuis toujours, elles mettent les ĂȘtres humains en garde contre des denrĂ©es manquant de maturitĂ©, pourries ou empoisonnĂ©es.

Dans le cas du sucrĂ© et du salĂ©, c’est l’inverse, car elles renseignent l’organisme sur la prĂ©sence de substances ayant une importance au plan nutritionnel, telles que les glucides, les protĂ©ines ou les lipides. Contrairement Ă  ce que nombre de gens croient, l’épicĂ©, du piment par exemple, n’est pas une saveur. Il provoque une douleur sur la langue, Ă  laquelle l’organisme rĂ©agit en sĂ©crĂ©tant de l’endorphine, une hormone aux propriĂ©tĂ©s analgĂ©siques. Cette rĂ©action est appelĂ©e «pepper high effect» (l’ivresse provoquĂ©e par le poivre). Ce sont les papilles gustatives prĂ©sentes sur la langue qui nous permettent de percevoir les cinq saveurs de base reconnues par la science: le sucrĂ©, le salĂ©, l’acide, l’amer et l’umami. Ces papilles se dĂ©veloppent sur le fƓtus dĂšs le deuxiĂšme mois de grossesse. La mĂšre participe donc Ă  la formation du goĂ»t de son enfant avant mĂȘme sa naissance, via le liquide amniotique. Ensuite, le sens du goĂ»t Ă©volue en fonction de la vie sociale, de la cuisine servie au sein de la famille, de la culture culinaire, avec les recettes rĂ©gionales et nationales qui la composent. Tout en participant Ă  forger notre identitĂ©, ces facteurs conditionnent notre perception,

© Arthur Belebeau / Trunk Archive

Texte: Stephanie Rebonati


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l ‚ identitĂ© ” Petra Hagen Hodgson, professeure d’histoire de l’alimentation Ă  la Haute Ă©cole de sciences appliquĂ©e de Zurich (ZHAW), Ă  WĂ€denswil Madame Hodgson, pourquoi parle-t-on autant du goĂ»t?

Parce que nous sommes en quĂȘte d’authenticitĂ© et nous intĂ©ressons Ă  des choses concrĂštes, Ă  des espĂšces de tomates anciennes, Ă  des mouvements tels que le Slow Food, Ă  l’urban gardening (jardinage en milieu urbain). Que signifie le goĂ»t au plan social?

Le goĂ»t est important uniquement chez les personnes ayant assez Ă  manger. C’est un sens par lequel on se distingue d’un autre groupe et un outil de discernement qui s’acquiert dĂšs le plus jeune Ăąge. Et quel rĂŽle joue la cuisine familiale?

Un rĂŽle dĂ©cisif. Elle nous permet d’expĂ©rimenter nos premiĂšres saveurs et forme la base de la mĂ©moire gustative propre Ă  notre culture. Il est donc essentiel de ne pas manger que du fast-food, issu de la mondialisation. Il faut cuisiner aussi. C’est un facteur constitutif de l’identitĂ©. Vous enseignez l’histoire de l’alimentation. De quoi s’agit-il exactement?

Nous Ă©tudions l’évolution de l’alimentation humaine. Au Moyen Age, par exemple, les plats avaient un goĂ»t acĂ©tique. Puis, le beurre est devenu dominant. Il y a aussi la cuisine mĂ©diterranĂ©enne: plus riche en fruits et lĂ©gumes que l’allemande, elle comprend moins de produits carnĂ©s. C’est le rĂ©sultat d’une Ă©volution culturelle. Vous avez Ă©crit un livre sur la cuisine et la construction. Quels rapports y a-t-il entre les deux?

Il s’agit, dans un domaine comme dans l’autre, de satisfaire des besoins primitifs de l’ĂȘtre humain. En associant, en mesurant et en façonnant, en composant Ă  l’aide de diverses matiĂšres et couleurs. Les deux ont un rapport avec le plaisir. Et il en a toujours Ă©tĂ© ainsi. 14

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Les goĂ»ts que nous percevons: le sucrĂ© (donut), l’amer (artichaut), le salĂ© (brezel), l’acide (citron) et l’umami (sardine).

diffĂ©rencient ce qui est bon de ce qui ne l’est pas. C’est pourquoi la nostalgie nous prend lorsque nous passons devant une boulangerie et sentons l’odeur de la tresse Ă  peine sortie du four. On se rappelle instantanĂ©ment le village ou la rue oĂč l’on a grandi. Nombreuses sont les personnes qui sentent vĂ©ritablement le goĂ»t de la viande hachĂ©e aux cornettes en lisant simplement le nom de ce plat sur la carte du restaurant. C’est le goĂ»t d’un chez-soi familier. Il semble donc normal que le plus grand compliment qu’un critique gastronomique puisse faire Ă  un restaurateur est de dire qu’il propose une «cuisine de grand-mĂšre». Mauvaise nouvelle pour tous ceux qui font volontiers usage d’un vocabulaire recherchĂ© afin de dĂ©crire le contenu de leur assiette: on ne peut ni Ă©duquer ni aiguiser son sens du goĂ»t. «Si nous percevons les saveurs sucrĂ©es, acides, salĂ©es ou amĂšres ou l’umami avec plus ou moins d’intensitĂ©, c’est plutĂŽt une question de gĂ©nĂ©tique», explique Patrick BĂŒrgisser, ingĂ©nieur en sciences alimentaires et directeur du laboratoire d’analyse sensorielle de la Haute Ă©cole spĂ©cialisĂ©e bernoise (bfh). L’analyse sensorielle fait le distinguo entre les supertasters («supergoĂ»teurs»), les medium-tasters («goĂ»teurs moyens») et les non-tasters («non-goĂ»teurs»). Un supergoĂ»teur trouve, par exemple, le goĂ»t du Coca-Cola trop intense et sĂ©lectionne soigneusement les aliments qu’il va consommer. Les goĂ»teurs moyens,

quant Ă  eux, constituent entre 50 et 60 % de la sociĂ©tĂ©, et les non-goĂ»teurs mangent en principe plus gras et boivent des alcools forts. «Les non-goĂ»teurs sont surtout des hommes, EuropĂ©ens ou NordAmĂ©ricains. Si les femmes appartiennent davantage aux catĂ©gories des «goĂ»teurs moyens» et des «supergoĂ»teurs», il faut y voir une consĂ©quence de l’évolution. Car elles ont probablement toujours Ă©tĂ© responsables de la prĂ©paration des repas», complĂšte Patrick BĂŒrgisser. Le spĂ©cialiste explique que, si le sens du goĂ»t ne change pas, l’ensemble du systĂšme gustatif, lui, Ă©volue. Il est possible, grĂące Ă  un entraĂźnement intensif, d’amĂ©liorer la perception que l’on a des diffĂ©rentes saveurs. Il faut, pour cela, se soumettre rĂ©guliĂšrement Ă  des stimuli, augmentant ainsi sa capacitĂ© de mĂ©morisation. Lorsque l’on reconnaĂźt, dans une gorgĂ©e de vin rouge, des notes de baies de sureau et de baies noires, il ne s’agit pas, du point de vue purement sensoriel, de goĂ»ts, mais de ce que l’on dĂ©signe par le terme anglais «flavours». On peut s’entraĂźner Ă  les identifier en faisant interagir le goĂ»t et l’odorat. Pour Patrick BĂŒrgisser, l’odorat est, avec la vue, le sens le plus important. Il appuie son propos en disant: «L’odorat dĂ©termine le goĂ»t, car c’est le seul sens qui, comme le systĂšme lymphatique, est reliĂ© au cerveau, lĂ  oĂč sont gĂ©rĂ©es les Ă©motions.» Retour dans le restaurant branchĂ©, oĂč le serveur tente de faire naĂźtre une nouvelle symphonie de sensations culinaires. Entre-temps, nous en sommes au dessert: «D’une saveur sucrĂ©e et acide, il est crĂ©meux. Le froid est compensĂ© par une touche d’italianitĂ , fraĂźchement cueillie dans notre propre jardin. Vient ensuite un composant croustillant et sucrĂ©, qui contraste merveilleusement avec le moelleux et l’onctueux. Tout ça fait maison!» De quel dessert le serveur parlait-il en termes si flatteurs? La solution se trouve au bas de cette page. Bon appĂ©tit! l Solution:il s’agit d’une glace Ă  la crĂšme aigre avec des feuilles de basilic et un croquant au caramel

" Le goût participe à

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DOSSIER LE GOÛT


DOSSIER LE GOÛT

Saveurs nationales Quel goĂ»t a la Suisse pour ceux qui ont grandi ailleurs ? Notre enquĂȘte montre que la perception du goĂ»t est Ă©galement une question d ‚ origine. Propos recueillis par Lukas Hadorn Photos: Yves Bachmann

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La plus grosse surprise que j’ai eue, c’est en mordant dans un ramequin au fromage. Je connaissais le cheese cake, qui est un dessert. Je ne m’attendais donc vraiment pas Ă  quelque chose de salĂ©. En fait, j’apprĂ©cie beaucoup la cuisine suisse. Au restaurant, j’essaie volontiers des plats traditionnels. J’aime bien Ă©galement la fondue et la raclette, mais pas plus d’une ou deux fois dans l’hiver. Quand je cuisine moi-mĂȘme, la plupart du temps, ce sont des spĂ©cialitĂ©s chinoises. On peut trouver presque tous les ingrĂ©dients nĂ©cessaires en Suisse. A part les pousses de bambou fraĂźches. Ça me manque. Tout comme la variĂ©tĂ© de produits Ă  base de tofu que nous avons en Chine. Je suis nĂ©e dans la province de Sichuan (ou Setzchouan), rĂ©putĂ©e pour sa cuisine trĂšs Ă©picĂ©e. J’utilise des piments sĂ©chĂ©s que mes parents me rapportent de Chine, ainsi que, souvent, du poivre de Sichuan et de la pĂąte de haricots Ă©picĂ©e. Par contre, j’ai beaucoup de mal Ă  trouver des fanes de fenouil. J’en ai besoin pour la farce de mes raviolis et de mes petits pains cuits Ă  la vapeur. Malheureusement, en Suisse, les fanes ont la plupart du temps Ă©tĂ© coupĂ©es avant que le bulbe ne soit mis en vente. J’ai donc plantĂ© du fenouil dans mon jardin. Mais mes enfants ne veulent pas que je coupe les fanes, sous prĂ©texte qu’elles attirent les papillons. Je dois donc continuer Ă  m’en passer en cuisine


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Wanqiu Hu Frey, 33 ans, est native de Leshan, au sud de la Chine, et vit en Suisse centrale depuis cinq ans. Vivai 6/15

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La viande et les fruits, ce sont les aliments qui, selon moi, ont un goĂ»t vraiment diffĂ©rent en Suisse et au BrĂ©sil. Chez nous, la viande est un aliment de base. A condition, bien entendu, d’en avoir les moyens. On en mange tous les jours. Je n’arrivais pas Ă  comprendre pourquoi des familles aisĂ©es renoncent volontairement Ă  manger de la viande. Au plan gustatif, je trouve par exemple souvent le bƓuf un peu fade. Au BrĂ©sil, on le fait mĂ»rir plus longtemps pour que son goĂ»t soit plus intense. En ce qui concerne les fruits, je n’ai curieusement remarquĂ© la diffĂ©rence de goĂ»t que lorsque je suis retournĂ©e au BrĂ©sil pour la premiĂšre fois avec mon fils. Ma mĂšre lui avait prĂ©parĂ© une compote Ă  la banane et Ă  la pomme. Je crois qu’elle avait rajoutĂ© un peu de sucre. Les fruits Ă©taient si doux! Mais j’ai aussi expĂ©rimentĂ© et appris Ă  aimer quantitĂ© de saveurs ici, en Suisse. La combinaison de pain frais et de fromage avec du vin rouge, je trouve ça fantastique. Je ne connaissais que la baguette ou la pĂąte Ă  pain sucrĂ©e. L’éventail de cĂ©rĂ©ales que l’on trouve en Suisse est incroyable.

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Luzimar Santos Brunner, 41 ans, a vĂ©cu Ă  Brasilia et Ă  Rio de Janeiro, avant de s’installer en Suisse en 2006.

Je sais que ça peut sembler incroyable, mais le chocolat canadien me manque. Le chocolat suisse est meilleur, c’est sĂ»r, mais l’une des premiĂšres choses que je fais quand je rentre au Canada est de m’acheter une barre de Oh Henry! Il a le goĂ»t de mon enfance. Quand je suis arrivĂ© en Suisse, j’ai dĂ» m’habituer Ă  bien des choses. Notamment Ă  la petite taille des portions et au fait que, dans les restaurants suisses, on traite les glaçons comme si c’était des cubes d’or fin. Mais j’ai aussi appris Ă  connaĂźtre et Ă  apprĂ©cier beaucoup de choses. Quand je commande des spaghettis alla carbonara, par exemple, je sais que la sauce sera faite avec des lardons, des Ɠufs et du parmesan ou du pecorino. En AmĂ©rique du Nord, il peut y avoir du jambon cru, de la mozzarella et mĂȘme des tomates! On ne sait jamais ce qu’on trouvera dans son assiette. Une sauce Ă  salade italienne? Il y a dĂ©jĂ  de la crĂšme ou de la mayonnaise dedans. En Europe, les noms des plats, des sauces et des styles culinaires indiquent la prĂ©sence d’ingrĂ©dients prĂ©cis, garants d’un goĂ»t spĂ©cifique. L’alimentation a un composant culturel fort. En tant que cuisinier, j’aime ça.

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Tony Gerig, 46 ans, a vĂ©cu Ă  Vancouver et Ă  Hawaii avant de venir en Suisse, Ă  l’ñge de 17 ans.

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Tout d’abord, j’ai constatĂ© que la qualitĂ© des aliments Ă©tait ici en principe supĂ©rieure Ă  celle des produits allemands. Mais bien sĂ»r, il y a certaines choses qui font partie de mon enfance et qui me manquent, comme le vĂ©ritable pain de seigle ou le pain au levain, dont deux tranches suffisent Ă  rassasier pour une demi-journĂ©e. J’aime les aliments tels quels, non transformĂ©s, et ils sont plus rares en Suisse que dans le nord de l’Allemagne. Ici, de nombreux produits sont aromatisĂ©s et contiennent des agents de saveur et des colorants. J’ai remarquĂ© cela surtout pour les produits laitiers. Ma prĂ©fĂ©rence va aux goĂ»ts authentiques. J’aime le babeurre, le lait caillĂ© et le kĂ©fir frais quand ils sont naturels, non sucrĂ©s. En Suisse, ils sont presque toujours sucrĂ©s et aromatisĂ©s.

En fait, je ne suis pas compliquĂ© Ă  table. Au dĂ©but, j’ai toutefois eu un peu de mal avec le fromage. Son odeur me rappelait le soumbara, une Ă©pice fabriquĂ©e Ă  partir des fruits fermentĂ©s du nĂ©rĂ© dont nous parsemons le riz en GuinĂ©e. Je ne l’aimais dĂ©jĂ  pas lorsque j’étais enfant. En tant qu’étudiant fauchĂ© vivant Ă  l’étranger pour la premiĂšre fois, faire mes courses et cuisiner moi-mĂȘme, c’était de toute façon trop me demander au dĂ©but. Les premiers mois, je me suis nourri de pĂątes et de parmesan rĂąpĂ©. J’ai tout de suite aimĂ© le goĂ»t des pĂątes au fromage. Ensuite, j’ai dĂ©couvert des Ă©piceries africaines oĂč je pouvais trouver les ingrĂ©dients nĂ©cessaires pour faire des plats de chez moi, comme des okras, des bananes plantains, de la pĂąte de cacahuĂštes ou de l’huile de palme. Et entre-temps, je me suis habituĂ© Ă  la cuisine suisse. La raclette est devenue mon plat prĂ©fĂ©rĂ© par temps froid. Je n’aurais jamais imaginĂ© que cela puisse arriver!

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Ibrahima Diallo, 42 ans, a grandi en GuinĂ©e, en Afrique de l’Ouest. Il est venu Ă©tudier Ă  GenĂšve en 1998 et vit dans le canton de Fribourg depuis 2014.

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Meike Hanne Seele, 47 ans, a grandi dans le nord de l’Allemagne, au bord de la mer. Elle vit et travaille en Suisse depuis 2001.

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DOSSIER LE GOÛT

Sushi ou rösti ? L‚univers des saveurs se mondialise. Les spĂ©cialitĂ©s exotiques se sont dĂ©jĂ  taillĂ© une belle place dans notre alimentation, et le rythme s‚accĂ©lĂšre.

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n porridge au petit-dĂ©jeuner, des sushis Ă  midi et, le soir, des fajitas. Des menus qui n’ont rien d’extraordinaire dans la Suisse d’aujourd’hui. Il y a quelques annĂ©es, il en aurait Ă©tĂ© tout autrement. Nous avons appris Ă  aimer le goĂ»t du poisson cru et du riz froid acidifiĂ©. Que les sushis soient enveloppĂ©s dans des algues ne nous Ă©tonne plus. Au dĂ©but, se rendre dans un restaurant Ă  sushis Ă©tait une expĂ©rience particuliĂšre. On se rappelle peut-ĂȘtre avoir visitĂ© une ville oĂč les sushis faisaient dĂ©jĂ  partie du paysage. Ou bien on a voulu se prouver Ă  soi-mĂȘme – et aux autres – que l’on Ă©tait cosmopolite. Aujourd’hui, on trouve des barquettes de sushis dans les armoires rĂ©frigĂ©rĂ©es des supermarchĂ©s. Il n’y a toutefois rien de nouveau dans le fait de dĂ©couvrir des spĂ©cialitĂ©s culinaires venues d’autres coins de la planĂšte. Les pizzas, les pĂątes et le curry n’ont eu aucun mal Ă  se faire une place sur la table des mĂ©nages suisses. Par contre, la vitesse Ă  laquelle des modes et saveurs jusque-lĂ  inĂ©dites gagnent nos assiettes est plus Ă©levĂ©e. Les nouveaux mĂ©dias et le grand intĂ©rĂȘt portĂ© aux plaisirs de la table et Ă  la nutrition dans les sociĂ©tĂ©s occidentales y sont certainement pour quelque chose. Il est donc comprĂ©hensible que le traditionnel chou frisĂ©, si prisĂ© en Allemagne du Nord durant les mois d’hiver, se retrouve sur le marchĂ© suisse sous l’appellation «kale», oĂč il est proposĂ© en smoothie ou comme ingrĂ©dient dans des 18

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plats qui promettent de booster notre capital santĂ©. Le kale a connu un essor faramineux Ă  Hollywood. Ses vertus ont Ă©tĂ© louĂ©es sur les blogs food et beautĂ©. Et les mĂ©dias, friands des secrets santĂ© des stars, ont participĂ© Ă  Ă©tendre sa notoriĂ©tĂ©. Des denrĂ©es voyageuses L’intĂ©gration de nouveaux aliments est une constante dans l’histoire de l’humanitĂ©. La consommation de lait et de produits laitiers s’est propagĂ©e grĂące Ă  des Ă©changes de marchandises. Les premiĂšres traces d’animaux de rente trouvĂ©es sur des sites de fouilles archĂ©ologiques rĂ©vĂšlent que, il y a 13000 ans dĂ©jĂ , on Ă©levait des moutons et des chĂšvres au MoyenOrient. De lĂ , les saveurs du lait et du fromage ont conquis de vastes parties du monde. Dans l’AntiquitĂ©, les Romains importaient du safran, du poivre et d’autres Ă©pices provenant des cĂŽtes de la mer d’Arabie et de l’ocĂ©an Indien. Les VĂ©nitiens, douĂ©s pour le nĂ©goce, ont commercĂ© avec l’Asie dĂšs le XIIIe siĂšcle. Outre diverses marchandises exotiques, les bateaux ont rapportĂ© Ă  la citĂ© sur la lagune des nouilles et du riz chinois. Du riz fut plantĂ© dans la plaine du Po et intĂ©grĂ© Ă  la cuisine vĂ©nitienne. Puis, d’Italie du Nord, il a passĂ© les Alpes pour gagner les rĂ©gions plus septentrionales. La pomme de terre, la tomate et le maĂŻs ont Ă©tĂ© introduits en Europe suite Ă  la dĂ©couverte du continent amĂ©ricain par Christoph Colomb, au XVe siĂšcle. La

pomme de terre a poursuivi son avancĂ©e au nord des Alpes, tandis que le maĂŻs gagnait les terres mĂ©ridionales, y dĂ©trĂŽnant des plantes comme le millet. En matiĂšre d’alimentation, l’offre Ă©volue en permanence. Et d’autant plus vite que la mobilitĂ© de l’ĂȘtre humain ne cesse de croĂźtre. Les restaurants italiens sont indissociables des paysages urbains, et s’acheter un kebab est entrĂ© dans les mƓurs. Le Zurichois Ueli Gyr, professeur Ă©mĂ©rite spĂ©cialiste des cultures populaires, a Ă©tudiĂ© le phĂ©nomĂšne des restaurants chinois durant dix ans. Il a Ă©crit: «Lorsque je me rends dans un restaurant chinois, je sais ce qui m’attend comme Ă©ventail de combinaisons gustatives, spĂ©cialitĂ©s et techniques culinaires inhabituelles.» Il s’agit d’un exotisme bien dosĂ©. Nous connaissons de nombreux ingrĂ©dients, car ils sont vendus au supermarchĂ©. Fruits et lĂ©gumes sont importĂ©s des quatre coins de la planĂšte, et les goĂ»ts de la citronnelle, du gingembre, de la mangue et du kiwi nous sont familiers. A l’apĂ©ritif, antipasti, tapas et mezze ont remplacĂ© les assiettes de charcuterie et de fromage. Certaines saveurs exotiques sont devenues plus courantes que des aliments suisses traditionnels. Et vous? Optez-vous plutĂŽt pour du roquefort ou du schabziger? Des brochettes de satay ou du foie? Du kimchi ou de la choucroute? Du miso ou de la soupe Ă  la queue de bƓuf? Des frites ou des rösti? Avec la mondialisation du goĂ»t, c’est la cuisine locale qui devient exotique. l

© Corbis, Getty Images, iStock, Keystone, Photoshot, Shutterstock

Texte: Daniel Stehula


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DOSSIER LE GOÛT

Framboise et paprika Elaborer des produits qui plaisent au plus grand nombre n‚est pas chose aisĂ©e. Pour savoir ce qu‚aiment les Suisses, il suffit d ‚ aller faire un tour Ă  Migros. Texte: Lukas Hadorn

Les fabricants lancent souvent des Ă©ditions limitĂ©es afin de tester des saveurs originales sans effrayer leurs fidĂšles clients. Le muesli Farmer Croc baies des bois caracole en tĂȘte des ventes des produits Migros Ă  base de cĂ©rĂ©ales. Actuellement, la marque propose Ă©galement une Ă©dition limitĂ©e aux saveurs d’amande grillĂ©e.

Il y a longtemps que les fins palais savent qu’une pincĂ©e de sel intensifie la saveur d’un met sucrĂ©. La combinaison sucrĂ©-salĂ© est utilisĂ©e dans la fabrication de chocolat, de petits gĂąteaux et mĂȘme de crĂšme glacĂ©e.

Cela fait un demi-siĂšcle que les caves de la sociĂ©tĂ© Mifroma abritent du GruyĂšre AOP, qui s’y affine tranquillement. Ni la fabrication, ni le processus de maturation de 14 mois, rien n’a Ă©tĂ© modifiĂ© durant ces 50 ans. Et la saveur du fromage reste intacte. 20

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Les graines de chia n’ont pas de goĂ»t, et alors? Elles sont riches en acides gras omĂ©gas 3, en protĂ©ines et en fibres alimentaires. Et trĂšs apprĂ©ciĂ©es, mĂȘme si elles n’ont pas un goĂ»t prononcĂ©. Ou est-ce la raison de leur succĂšs? On peut en parsemer son muesli ou la salade ou en mettre dans le yogourt.


C’est bien au Tessin que l’on mange le plus de pain tessinois. Globalement, les Suisses italophones et franco­ phones consomment davantage de pain blanc ou mi­blanc, tandis que le pain bis remporte les faveurs de l’autre cĂŽtĂ© de la Sarine.

Les Romands apprécient particuliÚ­ rement le thé noir, tandis que les Suisses alémaniques donnent la préférence aux infusions aux herbes.

On appelle foodpairing l’association des arĂŽmes de deux aliments ou celle de deux saveurs qui se complĂštent avantageuse­ ment. RĂ©cemment venus enrichir l’assorti­ ment Migros, les biscuits Cindy et Lenny surfent sur cette tendance. Leurs drĂŽles d’emballages renferment de savoureux petits gĂąteaux proposĂ©s en duo: beurre et canneberge pour le premier, orange et cho­ colat pour le second.

© iStock, Shutterstock, Getty Images (montage Vivai)

Le goût ne connaßt pas de frontiÚre. Champions des ventes de biscuits, les Blévita connaissent un succÚs croissant et leur gamme est cons­ tamment élargie. Il y a par exemple les sand­ wichs yogourt­abricot, les biscuits Cream & Onion ou tomate­basilic.

Pour ce qui est des chips, il n’y a pas photo: le paprika l’emporte haut la main sur la version nature.

Qui dit sirop, dit framboise. Rien ne saurait concurrencer la framboise lorsqu’il s’agit d’apporter une touche suave et frui­ tĂ©e Ă  un simple verre d’eau. Les Romands aiment Ă©galement le sirop de menthe vert pĂ©tard.

Outre le Choco Drink M­Classic, il y a d’autres pro­ duits Migros dont le goĂ»t a lĂ©gĂšrement changĂ© au cours des derniĂšres annĂ©es suite Ă  la diminution de leur taux de sucre. Dans le cadre de son programme de dĂ©veloppement durable GĂ©nĂ©ration M, Migros a promis de rĂ©duire l’ajout de sucre, de sel et de lipides dans la composition de nombreux produits et d’utiliser les adjuvants avec parcimonie.

Douceurs apprĂ©ciĂ©es Ă  tout Ăąge, les bĂąton­ nets glacĂ©s Migros sont des produits culte de l’enseigne. Et leur goĂ»t n’a pas changĂ© depuis des dĂ©cennies. Notamment grĂące Ă  la crĂšme qu’ils contiennent, bien qu’il ait Ă©tĂ© un moment question de la rempla­ cer par de la graisse vĂ©gĂ©tale moins oné­ reuse. Le parfum le plus vendu reste le phoque. Enfin, c’està­dire la vanille!

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Nature de laboratoire De nombreux goûts sont créés artificiellement. Et pourtant, on peut expérimenter de nouveaux arÎmes sans ajout de produits chimiques. Texte: Marianne Botta Diener

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DOSSIER LE GOÛT

d

u cafĂ© sans l’odeur de grains fraĂźchement torrĂ©fiĂ©s, un rösti sans celle allĂ©chante de pommes de terre rĂŽties, ou encore une glace Ă  la vanille sans parfum de vanille, voilĂ  qui nous paraĂźtrait tout simplement incon­ cevable. Car ce sont bien les effluves, les saveurs et les goĂ»ts qui font d’un repas une fĂȘte pour nos sens. Les aliments natu­ rellement riches en arĂŽmes, comme les fruits mĂ»rs, renferment en gĂ©nĂ©ral plus de substances bioactives, vitamines et mi­ nĂ©raux que ceux au goĂ»t moins prononcĂ©. C’est pourquoi les arĂŽmes constituent un indicateur de qualitĂ©. «Etroitement liĂ©es aux Ă©motions, les odeurs influent sur notre bien­ĂȘtre et mĂȘme sur notre systĂšme hor­ monal», explique Ruth Koradi-Stötzel, qui dĂ©veloppe des arĂŽmes pour l’entre­ prise Bischofszell Produits alimentaires SA (BINA). Et elles laissent une empreinte durable, car elles possĂšdent le pouvoir de faire ressurgir des souvenirs enfouis depuis longtemps dans notre mĂ©moire.

ArĂŽmes artificiels et

© Keystone/Gallery Stock/Sam Amstrong

naturels — ou presque
 En principe, on fait la distinction entre arĂŽmes de synthĂšse et arĂŽmes naturels. FabriquĂ©s en laboratoire, les arĂŽmes de synthĂšse regrou­ pent les arĂŽmes artificiels et ceux dont la molĂ©cule est strictement identique Ă  celles des arĂŽmes natu­ rels (par exemple la vanilline). Les arĂŽmes artificiels sont synthĂ©tisĂ©s et n’existent pas dans la nature. Quant aux arĂŽmes naturels, ils sont obtenus Ă  partir de matiĂšres premiĂšres d’origine vĂ©gĂ©tale ou animale, par des procĂ©dĂ©s physiques (distillation, extraction), enzyma­ tiques ou microbiologiques. Pour ĂȘtre qualifiĂ© de «naturel», un arĂŽme de fraise, par exemple, doit ĂȘtre composĂ© exclusivement de fraises (extrait de fraises) ou au minimum Ă  95 % d’aromatisants naturels issus de fraises.

L’industrie agroalimentaire s’appuie sur ces faits. «Un produit aux arĂŽmes bien Ă©quilibrĂ©s marque notre mĂ©moire et suscite des Ă©motions», affirme l’aromati­ cienne. En raison de leur importance pour les consommateurs, les arĂŽmes jouent, depuis des dĂ©cennies, un rĂŽle clĂ© dans l’industrie alimentaire. Or plus une denrĂ©e subit de transformations, plus son patrimoine aromatique s’amenuise. Pour com­ penser cette perte, l’industrie alimentaire recourt aux arĂŽmes. C’est notamment grĂące aux arĂŽmes ajoutĂ©s que les aliments conservent leur goĂ»t jusqu’à la date limite de consommation. Ils entrent souvent dans la composition de produits fades ou insipides, comme les yogourts ou les sodas. «Les chewing­gums et les bonbons sont les produits les plus aromatisĂ©s», relĂšve la spĂ©cialiste. La gomme absorbant les composants aromatisants, un chewinggum doit inclure environ 1 % d’arĂŽmes ajoutĂ©s dans sa composition pour ĂȘtre consommable. Les arĂŽmes de synthĂšse permettent par ailleurs d’économiser les matiĂšres premiĂšres et donc, de l’argent. Le prix de l’arĂŽme de truffe est modique par rapport Ă  celui d’une vraie truffe. «Les arĂŽmes vanille, citron, menthe et fraise sont les plus utilisĂ©s», indique en­ core l’aromaticienne. La loi sur les denrĂ©es alimentaires rĂ©git prĂ©cisĂ©ment l’utilisation des arĂŽmes. Jusqu’à prĂ©sent, quelque 600 substances aromatisantes ont Ă©tĂ© rĂ©pertoriĂ©es comme sans danger par l’OMS (Organisation mondiale de la SantĂ©). Un petit nombre de composĂ©s aromatiques suffit toutefois pour restituer le goĂ»t associĂ© Ă  un produit alimentaire, comme le fait remarquer Christine Brugger, aromaticienne et fondatrice de la sociĂ©tĂ© Aromareich. Elle prĂ©cise que, si des analyses permettent d’identifier 400 Ă  500 substances aroma­ tiques dans le whisky, il suffit d’ajouter une douzaine de composants aromatiques Ă  une boisson pour qu’elle soit perçue comme du vrai whisky par des testeurs. Le goĂ»t d’un produit repose donc sur la sĂ©lection des bons arĂŽmes et leur juste dosage. «Les analyses apportent une aide Vivai 6/15

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DOSSIER LE GOÛT

Flavours pairing, pour des expériences gustatives inédites

Fraise + cannelle

prĂ©cieuse dans la crĂ©ation d’arĂŽmes ronds et Ă©quilibrĂ©s», prĂ©cise Ruth Koradi-Stötzel. Aucune machine n’étant encore en mesure de reconnaĂźtre les goĂ»ts capables de sĂ©duire nos palais, cette tĂąche incombe Ă  des aromaticiens au bĂ©nĂ©fice d’une formation pointue. Les produits exempts d’arĂŽmes de synthĂšse sont de plus en plus demandĂ©s. «Les consommateurs Ă©tudient les compositions de prĂšs et exigent des arĂŽmes naturels», indique la spĂ©cialiste de Bina. On reproche aux arĂŽmes de synthĂšse de faire grossir et d’envoyer des infor mations trompeuses au cerveau. A ce jour, aucune preuve scientifique ne permet pourtant d’étayer cette assertion. Si certaines Ă©tudes ont mis en lumiĂšre que l’ingestion d’un arĂŽme Ă  la fraise stimulait l’envie de sucreries, d’autres illustrent que les aliments fades rassasient moins que ceux forts en goĂ»t, ce qui incite Ă  en ingĂ©rer de plus grandes quantitĂ©s. A l’inverse, les aliments riches en arĂŽmes ayant un fort 24

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BiĂšre brune + chocolat noir

pouvoir rassasiant, on en consomme moins. Les produits industriels transformĂ©s favorisent en revanche la prise de poids, car souvent riches en graisses et en glucides, ils sont de vĂ©ritables bombes caloriques. Un yogourt Ă  la fraise sucrĂ© fournit logiquement plus de calories qu’un yogourt nature sans sucre ajoutĂ©. Annette Bongartz, professeure en charge de l’UnitĂ© technique Aromatique alimentaire Ă  l’Institut d’innovation alimentaire de la Haute Ă©cole zurichoise des sciences appliquĂ©es (ZHAW) de WĂ€denswil, doute que cet engouement pour les arĂŽmes naturels persiste sur le long terme, les consommateurs achetant au final les produits qu’ils trouvent bon: «Le goĂ»t des personnes de 30 Ă  60 ans en particulier a Ă©tĂ© conditionnĂ© par les arĂŽmes de synthĂšse. Lorsqu’on consomme des aliments additionnĂ©s d’arĂŽmes synthĂ©tiques depuis l’enfance, notre prĂ©fĂ©rence va Ă  ce type de produits Ă  l’ñge adulte», explique-t-elle. Lors de dĂ©gustations Ă  l’aveugle de

Pomme + romarin

fenouil + poivre de CubĂšbe

yogourts Ă  la fraise, il arrive souvent que les testeurs prĂ©fĂšrent le produit avec des arĂŽmes synthĂ©tiques, jugĂ© meilleur et «plus naturel», que celui Ă  base de fraises, sans agent d’aromatisation. «PlutĂŽt que de condamner les arĂŽmes de synthĂšse, tentez donc des expĂ©riences gustatives inĂ©dites!», suggĂšre Christine Brugger. C’est ce que propose le food pairing, qui consiste Ă  associer des aliments afin de renforcer ou de modifier leur goĂ»t. Ainsi, ajouter une pointe de vanille Ă  des asperges, alors qu’elles contiennent dĂ©jĂ  des composants aromatiques vanillĂ©s, dĂ©cuple leur arĂŽme et garantit une expĂ©rience gustative saisissante, mĂȘme aux personnes habituĂ©es aux arĂŽmes synthĂ©tiques. On peut Ă©galement marier fenouil et poivre de CubĂšbe, fraises et cannelle, pomme et romarin, mĂ»res et basilic, ou encore chocolat noir et biĂšre brune. Toutes ces combinaisons conduisent Ă  de vĂ©ritables explosions de goĂ»ts et ce, sans l’intervention d’aucun laboratoire. l

© Getty Images, iStock, Keystone

Mûre + basilic


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L‚amour Ă  pleins tubes Si Anita Welti Rosen vit un mariage heureux, c’est un peu grĂące Ă  la sauce tartare M-Classic. Mais ce n’est pas l’unique raison pour laquelle cette praticienne des matiĂšres synthĂ©tiques est une «enfant Migros». Texte: Lukas Hadorn Photos: Christian Schnur (montage: Vivai)

Depuis que je suis en Ăąge de marcher! J’ai grandi dans un petit village du Mutschellen, dans le canton d’Argovie. Il n’y avait pas de Migros, juste une Ă©picerie. Je dois mon titre d’«enfant Migros» au fait que j’accompagnais mes parents au centre commercial Tivoli de Spreitenbach presque chaque semaine. J’adorais pousser le chariot entre les rayons, c’était pour moi Ă  chaque fois un vĂ©ritable Ă©vĂ©nement! Et qu’achetaient vos parents?

Je me souviens de la tresse et des croissants prĂ©cuits. Comme on ne trouvait pas ce type de produits Ă  l’épicerie du village, nous en rapportions toujours plusieurs paquets. Et une fois les courses terminĂ©es, nous allions prendre un bon petitdĂ©jeuner au restaurant Migros. C’était une fĂȘte dont je conserve encore d’excellents souvenirs! Et aujourd’hui, oĂč faites-vous vos courses?

A Migros, bien sĂ»r! J’avoue avoir entretenu par le passĂ© des relations commerciales avec Migros, qui assurait la distribution des produits fabriquĂ©s par mon ancienne entreprise. Il m’apparaissait alors naturel d’ĂȘtre cliente de l’enseigne. Et depuis qu’il n’est plus nĂ©cessaire de se rendre dans d’autres magasins pour y trouver des produits de marque comme les chips Zweifel ou le NescafĂ©, la question ne se pose mĂȘme plus!

Mon mari et moi-mĂȘme sommes de grands consommateurs de sauce tartare M-Classic en tube. Elle accompagne tous nos sandwichs, nos Ɠufs durs et mĂȘme la fondue chinoise. Et elle a en quelque sorte contribuĂ© Ă  lier nos destinĂ©es! Nous brĂ»lons d’envie d’en savoir plus!

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la meilleure !

”

Anita Welti Rosen avoue avoir aussi goĂ»tĂ© les sauces tartares de la concurrence. Son verdict: aucune n’est aussi bonne que la M-Classic!

(Rires) Mon mari ne se lasse pas de cette anecdote. Le jour oĂč il est venu chez moi pour la premiĂšre fois, il a dĂ©couvert un tube de sauce tartare dans mon frigo. C’est grĂące Ă  cette trouvaille qu’il a tout de suite compris que j’étais la femme de sa vie! Et si le tube est vide, vous arrive-t-il de vous battre pour la derniĂšre goutte de sauce?

Ce cas de figure ne se présente jamais, car nous avons toujours au moins quatre tubes en réserve! Vous faites donc vos courses en gros?

Pas vraiment, non. Je rĂ©serve la constitution de stocks Ă  certains produits comme le dĂ©maquillant pour les yeux Ă  base d’huile de la ligne I am. J’en achĂšte toujours six flacons Ă  la fois, car ce produit a disparu Ă  trois reprises de l’assortiment au cours des derniĂšres annĂ©es. A chaque fois, j’ai adressĂ© un courrier de rĂ©clamation Ă  Migros! Avez-vous Ă©tĂ© entendue?

Il semblerait, puisqu’on le trouve à nouveau en magasin! l

Etes-vous aussi un enfant Migros? Ecrivez-nous Ă : vivai@mediasmigros.ch

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” Simplement

Avez-vous un produit culte?

Facts

& Figures

Grand classique de l’assortiment Migros, la sauce tartare M-Classic a fait son apparition dans les rayons de l’enseigne il y a plus de 30 ans. Sa recette originale demeure inchangĂ©e, et il s’en Ă©coule quelque 300 000 tubes chaque annĂ©e.

Photo prise au restaurant de corporation Zunfthaus zur Saffran, Ă  Zurich

Depuis quand ĂȘtes-vous une «enfant Migros», Madame Welti?



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«Nos enfants devraient avoir une vie meilleure» Dans un pays riche comme la Suisse, fonder une famille constitue un risque d’appauvrissement. Silvana Suter explique pourquoi le salaire de son mari ne permet pas de subvenir aux besoins de leur famille de cinq personnes.

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n aller-retour pour Ă©chapper Ă  la pauvretĂ©. Ainsi pourrait se rĂ©sumer en une phrase l’histoire de la famille de Silvana Suter. En effet, le pĂšre de cette Argentine de 32 ans Ă©tait suisse: sa famille avait Ă©migrĂ© en AmĂ©rique latine dans l’espoir d’y trouver une vie meilleure. FrappĂ©s par la pauvretĂ© qui sĂ©vit dans la province de Misiones, Silvana et son mari se sont rĂ©signĂ©s, il y a quatre ans, Ă  tenter leur chance en Suisse grĂące au passeport rouge Ă  croix blanche de la jeune femme. Ici, la famille a certes un toit sur la tĂȘte, de quoi se nourrir et se vĂȘtir, mais en Suisse aussi, elle vit dans la prĂ©caritĂ©. Sans formation, le mari de Silvana Suter travaille Ă  plein temps comme ouvrier. Son salaire ne suffit pourtant pas Ă  faire vivre une famille de cinq personnes, mĂȘme avec les allocations familiales. Silvana Suter bĂ©nĂ©ficie de l’aide sociale et travaille Ă  mi-temps dans une Epicerie Caritas. «Pour y arriver, il faudrait que j’aie un vrai travail», soupire-t-elle. Sans formation professionnelle et avec une faible maĂźtrise de l’allemand, il est toutefois difficile de trouver un emploi. «La situation en Argentine empirait de jour en jour. Les prix ne cessaient d’augmenter alors que les salaires restaient toujours aussi bas», raconte Silvana Suter en

Pour en savoir plus sur Silvana Suter: www.agirtoutsimplement.caritas.ch

Ă©voquant les difficultĂ©s du passĂ©. «Il nous fallait choisir entre acheter des chaussures aux enfants et manger. Nous n’avions pas assez d’argent pour les fournitures scolaires, et lors d’un hiver particuliĂšrement froid et humide, nous sommes tous tombĂ©s malades dans notre maison mal isolĂ©e.» En Suisse aussi, la famille doit retourner chaque centime. Elle vit Ă  l’étroit dans un petit appartement, et ses revenus ne permettent d’acheter que le strict nĂ©cessaire. Les produits alimentaires proviennent presque exclusivement de l’Epicerie Caritas, et le vendredi, Silvana Suter obtient des denrĂ©es supplĂ©mentaires grĂące Ă  l’organisation Table, couvre-toi. Corollaire des privations permanentes, la famille n’a pratiquement aucune vie sociale. Depuis leur Ă©tablissement en Suisse il y a quatre ans, les parents et leurs trois enfants ne connaissent du pays que Winterthur, leur lieu de rĂ©sidence, et Zurich, oĂč ils ont de la parentĂ©. Les excursions n’entrent pas en ligne de compte et les vacances, encore moins. Les contacts sociaux sont rares, voire inexistants. «Il est arrivĂ© plus d’une fois que des gens nous tournent le dos aprĂšs avoir appris que nous dĂ©pendions de l’aide sociale», dĂ©plore Silvana Suter. «Nous sommes heureux et reconnaissants de bĂ©nĂ©ficier d’une telle aide de l’Etat, mais la dĂ©pendance, la nĂ©cessitĂ© de surveiller la moindre dĂ©pense et l’isolement nous pĂšsent», confie-t-elle. Dans l’immĂ©diat, la famille ne voit pas d’issue pour sortir de la pauvretĂ©. Pourtant, elle ne regrette pas une seconde son choix: «En Suisse, nous pouvons au moins rĂ©pondre aux besoins de nos enfants. Ici, ils vont Ă  l’école, et ils auront la possibilitĂ© de suivre des formations auxquelles ils n’auraient pas eu accĂšs en Argentine. Notre vƓu le plus cher est que nos enfants aient une meilleure vie que la nĂŽtre.»


Photos: Pia Zanetti, Andreas Schwaiger

Risque de pauvretĂ© pour les familles En Suisse, un pays pourtant riche, les enfants constituent un risque d’appauvrissement pour nombre de familles. Quelque 250 000 parents et enfants vivent sous le seuil de pauvretĂ© et n’ont quasiment aucune vie sociale. Par rapport Ă  d’autres pays, la Suisse consacre peu de moyens au soutien des familles, alors que les coĂ»ts engendrĂ©s par les enfants sont Ă©levĂ©s et que la protection sociale offre une couverture insuffisante aux personnes ayant de faibles revenus ou un emploi Ă  temps partiel. Pour Caritas, une bonne politique familiale doit garantir aux personnes touchĂ©es par la pauvretĂ© la possibilitĂ© de disposer de modes de garde pour leurs enfants et un travail, ainsi qu’un meilleur accĂšs Ă  un systĂšme de prise en charge stimulant pour les enfants, dĂšs leur plus jeune Ăąge, et Ă  des formations professionnelles et continues pour les parents. Compte des dons: 60-7000-4, Dons en ligne: www.agirtoutsimplement.caritas.ch/pauvrete-familles


Superfood ou supercherie ? Les superaliments sont censĂ©s nous faire maigrir, nous maintenir jeunes et accroĂźtre nos performances. Mais des produits locaux ne feraient-ils pas tout aussi bien l’affaire? Texte: David FĂ€h Illustration: Paula Sanz Caballero

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ncensĂ©s par les gourous du fitness et les mĂ©dias, les superaliments se voient attribuer des propriĂ©tĂ©s Ă  faire pĂąlir les vulgaires fraises et radis de nos jardins. Le thĂ© matcha du Japon stimulerait la combustion des graisses, le miel manuka de Nouvelle-ZĂ©lande ferait barrage au rhume, les graines de chia du Mexique, les baies de goji et d’açaĂŻ de Chine et d’Amazonie seraient de vĂ©ritables bombes nutritionnelles. Quant au quinoa des Andes, il battrait nos fĂ©culents Ă  plate couture. Plus leur nom est exotique, plus on semble enclin Ă  croire Ă  leurs promesses. Mais ces aliments de tous les superlatifs sont-ils vraiment nos sauveurs tant attendus? Ou cĂ©dons-nous simplement aux sirĂšnes de la hype? Pour le savoir, rien ne vaut une analyse rigoureuse de leur valeur nutritionnelle. Et hĂ©las, la dĂ©sillusion est souvent au rendez-vous, car il apparaĂźt alors que nombre de ces «superfoods» n’offrent pas grand-chose de plus que les produits traditionnels de nos terroirs (voir page ci-contre). Si l’on surĂ©value en gĂ©nĂ©ral les bienfaits des superaliments, c’est notamment parce que les donnĂ©es nutritionnelles qu’on leur prĂȘte ne se basent pas sur le 30

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produit brut, mais sur des extraits, notamment des poudres ou des comprimĂ©s. Ceux-ci Ă©tant Ă©laborĂ©s aprĂšs extraction de l’eau, cela induit une concentration des substances. Par consĂ©quent, les valeurs affichĂ©es par 100 grammes sont forcĂ©ment plus Ă©levĂ©es. Il suffirait de sĂ©cher ou de pulvĂ©riser des carottes ou du brocoli pour obtenir une concentration de nutriments Ă©gale, voire supĂ©rieure Ă  celle de nombreux superaliments. Les superaliments d’aujourd’hui sont moins rĂ©volutionnaires que leurs aĂŻeuls dĂ©barquĂ©s chez nous il y a plusieurs siĂšcles. Car au fond, «superfood» n’est qu’un nouveau terme pour dĂ©signer un vieux phĂ©nomĂšne. Il n’y a rien de nouveau, en effet, Ă  ce que des vagues d’aliments inconnus dĂ©ferlent sur nos assiettes. Aux XVIe et XVIIe siĂšcles, les marins ne rapportĂšrent pas uniquement de l’or du Nouveau-Monde, mais aussi des biens plus prĂ©cieux encore: des tomates, du maĂŻs, des piments, des haricots, des courgettes, des avocats et mĂȘme le chocolat! C’est une vraie malle aux trĂ©sors que Christophe Colomb et ses compagnons ont rapportĂ©e de leurs voyages – mĂȘme si leurs contemporains Ă©taient loin d’en imaginer tout le potentiel. Parmi toutes

ces nouveautĂ©s, la pomme de terre s’est rĂ©vĂ©lĂ©e le superaliment par excellence. A une Ă©poque oĂč des rĂ©coltes entiĂšres de cĂ©rĂ©ales pourrissaient ou sĂ©chaient sur pied, le tubercule miracle a sauvĂ© des millions d’EuropĂ©ens de la famine. De nos jours, nul ne songerait Ă  qualifier ces aliments d’exotiques ou d’insolites. Ils font partie intĂ©grante de notre culture. Qui voit aujourd’hui un migrant d’outremer dans une salade caprese? Il en ira de mĂȘme des superfoods en vogue actuellement. Le monde est devenu un village, et les nouveaux venus s’intĂšgrent bien plus rapidement qu’autrefois dans nos habitudes alimentaires. De nombreux superaliments ont aussi l’avantage d’ĂȘtre peu exigeants et de s’adapter sans problĂšme au climat en Suisse. De quoi faciliter grandement leur adoption en tant que plante cultivĂ©e. Et bien sĂ»r, ils Ă©largissent notre Ă©ventail culinaire, invitent au dĂ©paysement Ă  table et nous sĂ©duisent par leurs goĂ»ts, couleurs et parfums inĂ©dits. Un Ă©mincĂ© Ă  la zurichoise accompagnĂ© de quinoa? Une polenta Ă  base d’amarante plutĂŽt que de maĂŻs? Un buisson de lyciet de Chine, l’arbre Ă  goji, dans votre jardin? N’hĂ©sitez pas! C’est le signe d’une intĂ©gration rĂ©ussie. l


LES SUPERALIMENTS

NUTRITION

Superaliments exotiques vs produits traditionnels de chez nous

© Getty Images, iStock, Shutterstock

Superaliment Baies de goji

Alternative locale Framboises ou groseilles rouges

Ces baies sont riches en pré­ cieux nutriments, notamment des vitamines A, B, C, E, et autres principes antioxydants. Leur saveur est toutefois inhabituelle, trÚs différente de celle des baies de chez nous.

Ces Ă©quivalents indigĂšnes prĂ©sentent parfois des concentrations de nutriments plus Ă©levĂ©es. Surtout fraĂźchement cueillis dans le jardin. Les baies exotiques ont, quant Ă  elles, souvent parcouru un long voyage, qui se traduit par une perte de prĂ©cieuses substan­ ces. Et puis, comment savoir si ces baies ont Ă©tĂ© contaminĂ©es par des pesticides ou d’autres polluants?

Superaliment Baies d’açaï

Alternative locale Myrtilles

Ce fruit provenant d’un palmier regorge effectivement de subs­ tances nutritives
 mais aussi de calories. D’une teneur Ă©levĂ©e en lipides, en protĂ©ines et en fibres, il a un bon effet rassasiant.

Bien que nettement moins caloriques, les myrtilles prĂ©sentent une composition de vitamines semblable Ă  celle des baies d’açaĂŻ. Certes, elles contiennent moins de protĂ©ines et de bons lipides, mais les besoins dans ce domaine peuvent facilement ĂȘtre couverts par des fruits secs locaux. Le bilan Ă©cologique des produits indigĂšnes est aussi infiniment meilleur que celui des baies d’açaĂŻ, transportĂ©es sur de longues distances.

Superaliment Graines de chia

Alternative locale Graines de lin

Ces graines sont une bonne source de fibres, de précieux lipides et de protéines.

Les graines de lin recĂšlent un peu moins d’acides gras omĂ©ga 3. Pour le reste, leur composition est similaire Ă  celle des graines de chia.

Superaliment Quinoa

Alternative locale Epeautre

Cette plante herbacée de la famille des amarantes fournit des graines dont la composition nutritive est, à bien des égards, supérieure à celle du blé.

ComparĂ© au quinoa, l’épeautre fournit plus de fibres, autant de fer et de zinc, mais moins de calcium, de magnĂ©sium, de protĂ©ines et de bons lipides. Par ail­ leurs, il contient du gluten, contrairement au quinoa, et il peut donc causer des rĂ©actions croisĂ©es chez les personnes allergiques aux graminĂ©es.

Superaliment Thé matcha

Alternative locale Huile d’olive

Ce thĂ© vert contient des tanins concentrĂ©s et des composĂ©s appelĂ©s catĂ©chines, qui peuvent amĂ©liorer certains facteurs de risque dans le sang. Ces sub­ stances ont aussi la propriĂ©tĂ© d’activer la combustion d’énergie et l’oxydation des acides gras dans l’organisme, ce qui peut aider Ă  perdre du poids.

Elle aussi contient des substances amĂšres qui stimulent la production de chaleur corporelle et la combustion des graisses. L’huile d’olive est, il est vrai, bourrĂ©e de calories, mais elle possĂšde Ă©gale­ ment un bon pouvoir rassasiant. Des Ă©tudes ont montrĂ© que la consommation d’huile d’olive dans le cadre d’un rĂ©gime mĂ©diterranĂ©en va de pair avec un IMC (indice de masse corporelle) infĂ©rieur Ă  celui des personnes qui n’en consomment pas.

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Ice Magic Interlaken.

Tobogganing Park Leysin.

Zoo de BĂąle.

L’expĂ©rience inĂ©dite en patins Ă  Interlaken est repartie pour un deuxiĂšme tour. Cette annĂ©e encore, le centre-ville se transformera en un paradis hivernal. Avec plusieurs espaces de glace diffĂ©rents, des pistes en courbes, des stands et le restaurant Igloo, l’hiver saura divertir les patineuses et les patineurs. Pour ceux qui ne se sentent pas appelĂ©s par la glace, ils peuvent profiter de l’atmosphĂšre dĂ©tendue et du panorama de rĂȘve depuis la loge hivernale. cff.ch/icemagic

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Photo: Papiliorama ChiĂštres

Excursions hivernales.


SAIN & LÉGER

NUTRITION

Gewusst wie

Le chou, surtout cru, peut ĂȘtre difficile Ă  digĂ©rer et provoquer des ballonnements. L’ajout de cumin facilite la digestion. L’association d’épices peut Ă©galement contribuer Ă  attĂ©nuer son odeur Ă  la cuisson.

Un lĂ©gume star trop chou Nouvelle star de la diĂ©tĂ©tique, le chou a la cote. Rien d’étonnant Ă  cela: il est aussi riche en vitamines qu’il est pauvre en calories. Texte: Imelda Stalder Recette: Annina Ciocco Photo: Pia GrimbĂŒhler Illustration: Anja Kroencke

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e chou dĂ©gage, il est vrai, une forte odeur Ă  la cuisson. Pour certains, celle-ci Ă©voque de chauds souvenirs d’enfance, tandis que d’autres l’apprĂ©cient moins. Quelle que soit notre opinion sur la question, la variĂ©tĂ© aux feuilles frisĂ©es s’est imposĂ©e dans nos assiettes depuis le XVIe siĂšcle. ConsidĂ©rĂ© comme un lĂ©gume d’hiver, le chou supporte allĂšgrement les tempĂ©ratures nĂ©gatives. Cette rĂ©sistance se reflĂšte dans les nutriments qu’il contient: 100 g de ce gĂ©nĂ©reux crucifĂšre (un chou entier peut peser 1 kg) suffisent Ă  couvrir les besoins journaliers d’un adulte en vitamine C et en acide folique, en fournissant

seulement 35 calories! Cela explique la cote dont il jouit dans les rĂ©gimes ou les recettes de smoothies verts Ă©nergisants. Ajoutons qu’outre ses vertus vitaminiques, cette star lĂ©gumiĂšre renferme aussi des glucosinolates, des molĂ©cules rĂ©putĂ©es pour leurs effets anticancĂ©reux. Notons encore que le chou se digĂšre plus facilement cuit et quand l’intestin y est dĂ©jĂ  habituĂ©. Mieux vaut donc l’introduire progressivement dans l’alimentation. Chou Ă©tuvĂ© pour 4 personnes

4 cs de pignons de pin, 1 chou d’env. 800 g, 1 oignon, 2 cs d’huile de colza, 2 gousses

d’ail, 1 citron, du sel rose de l’Himalaya, du poivre du moulin. Faire revenir les pignons de pin Ă  sec dans une poĂȘle antiadhĂ©sive, jusqu’à lĂ©gĂšre coloration. Laisser refroidir. Couper le chou en quatre, retirer le trognon, puis dĂ©tailler les feuilles en laniĂšres. Hacher finement l’oignon et le faire blondir dans l’huile. Presser l’ail par-dessus. Ajouter le chou et faire revenir briĂšvement. Ajouter un peu de zeste de citron rĂąpĂ© et le jus du citron. Veiller Ă  ce que le chou reste croquant. Assaisonner de sel et de poivre. Avant de servir, parsemer de pignons de pin. Cette recette accompagne idĂ©alement un risotto. l Vivai 6/15

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DÉVELOPPEMENT DURABLE

OIES DE PÂTURAGE

Des oies en joie Les oies de pĂąturage mangent de l’herbe au lieu d’ĂȘtre enfermĂ©es et engraissĂ©es. Cela implique une charge de travail et des coĂ»ts plus Ă©levĂ©s, mais leur bien-ĂȘtre est Ă  ce prix. Visite d’un Ă©levage prĂšs de Berne. Texte: Atlant Bieri Photos: Raffael Waldner

d

ans le poulailler, ça criaille et ça cacarde. Le bruit est assourdissant. On sent que l’heure de la sortie approche. Vite encore un peu d’eau, un coup de bec pour se lisser les plumes. On Ă©tend les ailes. Et voilĂ  le signal tant attendu. Agitant gaiement sa clochette, Monika Zehnder rassemble ses pensionnaires: «Pout, pout, pout. Venez, venez!».

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Avec son mari, elle Ă©lĂšve deux cents oies de pĂąturage Ă  Zimmerwald, sur le LĂ€ngenberg, au-dessus de Belp. Les animaux appartiennent Ă  la communautĂ© d’exploitation Grubenegg. L’oie de pĂąturage est Ă©levĂ©e dans le respect de l’espĂšce. Loin d’ĂȘtre gavĂ©es de graines Ă  longueur de journĂ©e dans un espace confinĂ©, les volailles s’ébattent

dans la prairie en mangeant de l’herbe. Certes, il faut deux fois plus de temps pour que le poids d’abattage soit atteint, mais les oies bĂ©nĂ©ficient ainsi de conditions de vie dignes. Au tintement de la clochette, deux cents paires de pieds palmĂ©s se mettent en mouvement. «Nous avons introduit un signal acoustique pour que les oies com-


prennent tout de suite ce qu’on attend d’elles», explique Monika Zehnder. Car mener un troupeau d’oies du point A au point B n’est pas une mince affaire. Ces animaux se dĂ©placent comme un essaim. L’oie qui se trouve par hasard en tĂȘte du groupe donne le rythme et la direction. Mais la meneuse peut ĂȘtre remplacĂ©e d’une seconde Ă  l’autre. Il suffit qu’une

seule oie tourne la tĂȘte pour provoquer une rĂ©action en chaĂźne: toutes les autres vont l’imiter et tourner la tĂȘte, si bien que l’avant du troupeau se dĂ©place et qu’il y a un nouveau chef de file. Vu de loin, on dirait une grosse goutte de lait hĂ©sitant sur la direction dans laquelle couler. Puis tout s’enchaĂźne trĂšs vite. Une oie s’élance vers le portail et entraĂźne derriĂšre elle

un long chapelet de boules blanches. Un tremblement secoue le poulailler, les volailles filent devant Monika Zehnder, soulevant derriĂšre elles un nuage de plumes duveteuses. Tout a commencĂ© il y a quatre ans. Les Zehnder s’étaient rendus Ă  une rĂ©union organisĂ©e par trois Ă©tudiants qui souhaitaient introduire en Suisse une production Vivai 6/15

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DÉVELOPPEMENT DURABLE

de viande d’oie durable et respectueuse de l’espĂšce. On en Ă©tait alors aux premiers jours de l’association Oies de pĂąturage (weidegans.ch) qui rassemble aujourd’hui 45 producteurs dans toute la Suisse. A eux tous, ils Ă©lĂšvent quelques milliers d’oies. La communautĂ© d’exploitation Grubenegg est le deuxiĂšme plus grand site de production. L’association weidegans.ch est Ă©ga­ lement un label. Ses membres s’engagent Ă  respecter des critĂšres d’élevage rigou­ reux. Le nombre d’oies par hectare de pĂąturage est limitĂ© Ă  cent. Par ailleurs, elles doivent pouvoir se baigner chaque jour, et la mare doit ĂȘtre assez profonde afin de leur permettre de plonger et de faire couler de l’eau sur leur dos. Le bien­ ĂȘtre de l’animal est un Ă©lĂ©ment central dans la production de viande.

OIES DE PÂTURAGE

Assez indĂ©pendantes de nature, les oies de pĂąturage broutent l’herbe Ă  ras et passent ensuite Ă  la prairie suivante. Seuls leurs excrĂ©ments donnent plus de travail. «Les oies ne se soucient pas de l’endroit oĂč elles font leurs besoins», remarque l’avicultrice. Et comme elles se sentent particuliĂšrement bien dans l’eau, c’est lĂ  qu’elles prĂ©fĂšrent se soulager. «Nous devons toutes les deux Ă  trois semaines vidanger la mare et faire un grand net­ toyage», ajoute­t­elle. Les oies mĂšnent une vie heureuse, et cela se reflĂšte dans la qualitĂ© de la viande. «La viande d’oie de pĂąturage n’est pas aussi grasse que celle des oies engrais­ sĂ©es», note Monika Zehnder. Par ailleurs, la perte d’eau Ă  la cuisson est moindre. Une fois le mets apprĂȘtĂ©, il reste donc plus de viande Ă  savourer. Ce type d’éle­

vage est aussi remarquable en termes de dĂ©veloppement durable, car les oies consomment peu de cĂ©rĂ©ales issues de production intensive. Les premiers animaux sont abattus le 11 novembre, le jour de la Saint­Martin. C’est l’abattoir d’Heimisbach, dans l’Em­ mental, qui se charge de cette tĂąche. Les oies pĂšsent alors neuf kilos, ce qui donne cinq kilogrammes de viande. Une partie des ces oies Ă©levĂ©es durablement est ven­ due Ă  Migros au moment des fĂȘtes; l’autre, directement par la famille, Ă  des consom­ mateurs de la rĂ©gion. Jusqu’à ces derniĂšres annĂ©es, il n’y avait pratiquement pas de marchĂ© en Suisse pour la viande d’oie. «Mais avec les nom­ breux immigrĂ©s allemands, la demande a augmenté», explique Monika Zehnder. Et les Suisses commencent Ă  s’intĂ©resser Ă 

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cette viande. «L’an dernier, nous avons eu un jeune de 20 ans qui voulait cuisiner une oie pour sa famille. Cela m’avait beaucoup touchĂ©e», raconte l’avicultrice. N’est-il pas compliquĂ© de prĂ©parer une oie? «Pas du tout! Et nous donnons toujours Ă  nos clients trois ou quatre bonnes recettes. Mais la plupart regardent comment faire sur Youtube», ajoute-t-elle. Lorsque le soleil se rapproche de la ligne d’horizon, le tintement retentit Ă  nouveau. Les oies se dirigent en se dandinant vers le poulailler, oĂč les attend une petite gĂąterie. Chacune reçoit 100 grammes d’orge pilĂ©e avant de se coucher. «Cela leur fournit quelques calories en plus», explique Monika Zehnder. Cet apport de nourriture supplĂ©mentaire est surtout important l’automne, quand l’herbe perd peu Ă  peu de sa valeur nutritive. La nuit tombe, le silence s’installe. Mais dans un poulailler, rien n’est jamais tout Ă  fait calme. «Les oies ronflent», avoue Monika Zehnder. Mais au moins, les jacassements se sont tus. l

Le bien-ĂȘtre des animaux chez Migros La production animale est essentielle, car elle fournit des denrĂ©es telles que la viande, les Ɠufs et le lait. Migros s’engage pour une production animale responsable, exigeant que les animaux de rente soient traitĂ©s avec respect et conformĂ©ment aux besoins propres Ă  chaque espĂšce. En Suisse, les lois sur la protection des animaux sont parmi les plus sĂ©vĂšres au monde. De nombreuses pratiques ayant cours Ă  l’étranger y sont interdites. Comme le confinement en cage des poules pondeuses, la castration des porcelets sans anesthĂ©sie ou les transports d’animaux de plus de six heures. La majoritĂ© des produits d’origine animale Ă©coulĂ©s par Migros sont soumis Ă  des rĂšgles dĂ©passant encore le niveau des exigences lĂ©gales. Dans le cadre de son programme GĂ©nĂ©ration M, Migros promet de surcroĂźt d’appliquer d’ici 2020 les standards suisses de bien-ĂȘtre animal Ă  tous les produits venant de l’étranger.

Il faut aux oies de pĂąturage, qui mangent de l’herbe au lieu d’ĂȘre engraissĂ©es, deux fois plus de temps pour atteindre le poids d’abattage. Elles ne regagnent la chaleur de leur poulailler que le soir venu.

Les Zehnder ont adhĂ©rĂ© Ă  l’association weidegans.ch, qui comprend en tout 45 producteurs de viande d’oie durable. Vivai 6/15

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DÉVELOPPEMENT DURABLE TRAÇABILITÉ

Doudounes sous surveillance Migros veille au respect des standards sociaux et au bienĂȘtre des animaux ainsi qu ‚ Ă  la protection de l‚environnement et de la santĂ© chez ses fournisseurs. MĂȘme dans les pays lointains comme la Chine, d ‚ oĂč proviennent ses doudounes. Recherche: Martina Bosshard Illustration: Andrew Timmins

Elevage de canards

Suqian

Abattoirs

Xinyi Suqian Nanjing Shanghai

CHINE

Tout commence dans un Ă©levage de canards situĂ© Ă  Suqian, sur la cĂŽte est de la Chine. C’est de lĂ  que vient le duvet. La ferme oĂč sont Ă©levĂ©s les canards ainsi que les abattoirs oĂč ils sont emmenĂ©s sont certifiĂ©s RDS, pour «Responsible Down Standard» (standard responsable concernant le duvet). Celui-ci garantit que les volatiles ne sont pas plumĂ©s vivants. Les Ă©levages sont contrĂŽlĂ©s une fois par an, et il y a aussi des contrĂŽles spontanĂ©s.

Hong Kong

AprĂšs traitement, le duvet est transportĂ© chez le fournisseur de doudounes, dans la ville de Xinyi. Cela fait prĂšs de 10 ans que cette entreprise travaille pour Migros, et elle applique sans faille les prescriptions du code de conduite de la BSCI (Business Social Compliance Initiative) depuis le dĂ©but du partenariat. Des experts indĂ©pendants peuvent ainsi contrĂŽler que les salaires minimaux convenus sont bien versĂ©s, que les heures effectivement travaillĂ©es sont bien rĂ©munĂ©rĂ©es et que les standards de sĂ©curitĂ©, p. ex. en cas d’incendie, sont bien respectĂ©s. Xinyi

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Afin d’aider les gens Ă  se prendre en main, Migros instruit aussi directement les collaborateurs de ses fournisseurs, notamment sur les thĂšmes de la santĂ©, de la sĂ©curitĂ© et des salaires Ă©quitables. Cette dĂ©marche est appelĂ©e «capacity building» (renforcement des capacitĂ©s). Son objectif est d’amĂ©liorer les conditions de travail Ă  long terme.

Les doudounes sont cousues sur place, dans l’usine du fournisseur. En tout, Migros commande environ 30 000 piĂšces par saison, dans diffĂ©rents modĂšles.


Les doudounes sont ensuite chargĂ©es dans des camions et transportĂ©es jusqu’aux stocks du fournisseur, Ă  Nanjing. Avant d’ĂȘtre emballĂ©e pour l’expĂ©dition, la marchandise est inspectĂ©e par le laboratoire de qualitĂ© SQTS (Swiss Quality Testing Services), en concertation avec le bureau des achats de Migros Ă  Hong Kong. Si tout est en ordre, les doudounes prennent le chemin d’un entrepĂŽt collectif dans le port de Shanghai. LĂ , elles sont chargĂ©es dans des conteneurs, avec d’autres marchandises Ă  destination de la Suisse.

Nanjing

Rotterdam Neuendorf

La Spezia

Shanghai

CHINE

Rotterdam

Les doudounes sont dotĂ©es du label eco, qui signifie que les processus de fabrication critiques au plan Ă©cologique sont surveillĂ©s, qu’il y a une traçabilitĂ© des Ă©tapes de production cruciales, que les formules et les substances utilisĂ©es sont Ă©valuĂ©es et documentĂ©es, soit qu’elles doivent ĂȘtre accompagnĂ©es de donnĂ©es sur la sĂ©curitĂ© et d’informations techniques. Tous les composants, notamment les boutons et les fermetures Ă©clair, doivent ĂȘtre contrĂŽlĂ©s.

La Spezia

Shanghai Un porte-conteneurs – comme, par exemple, le gigantesque MSC Oscar, qui peut transporter plus de 19000 conteneurs – achemine la marchandise jusqu’en Europe par voie maritime. Il dĂ©charge sa cargaison soit en Italie, dans le port de La Spezia, soit aux Pays-Bas, Ă  Rotterdam. De lĂ , nos doudounes continuent leur chemin Ă  bord d’un train de conteneurs et gagnent Frenkendorf, prĂšs de BĂąle, avant d’ĂȘtre redirigĂ©es vers le centre de distribution Migros, Ă  Volketswil, non loin de Zurich. Le voyage dure entre 36 et 42 jours au total.

Frenkendorf

Neuendorf

De Volketswil, les doudounes sont envoyées dans les 95 filiales qui les proposent dans leur assortiment. Vivai 6/15

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VOYAGER

VALLÉE DE SAFIEN

Loin du monde Besoin de déconnecter? Enchùssée dans les montagnes grisonnes, la vallée de Safien conjugue tradition et innovation. Dans un silence infini. Texte: Petra Koci Photos: Bruno Augsburger Illustrations: Martin Haake

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DĂ©limitĂ©e au nord par les gorges du Rhin, la vallĂ©e de Safien s’insĂšre entre la vallĂ©e de Vals et la route du San Bernardino. Le versant oriental est abrupt et couvert de forĂȘts. Les hameaux dispersĂ©s typiques de l’habitat walser se trouvent sur le versant occidental, moins escarpĂ©.

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orsque les embouteillages et les cohues humaines des heures de pointe nous insupportent au point de nous donner envie de hurler, on se prend Ă  rĂȘver d’un lieu isolĂ© oĂč l’on pourrait appuyer sur la touche «Pause». Un lieu en pleine nature, Ă  l’écart de toute pollution sonore, oĂč le silence rĂšgne en maĂźtre. Un lieu vierge, dont le panorama Ă©poustouflant s’étend Ă  perte de vue. La vallĂ©e de Safien, dans les Grisons, satisfait Ă  tous ces critĂšres. Elle a tout d’un petit paradis terrestre. Outre ses paysages grandioses, elle se distingue par ses maisons walser typiques, au bardage brĂ»lĂ© par le soleil. Si les habitants sont trĂšs attachĂ©s Ă  leur vallĂ©e, ils n’en sont pas moins ouverts au monde. Ils y font bon mĂ©nage avec des chameaux et des lamas et sont Ă©galement friands d’innovation, ainsi qu’en tĂ©moigne l’installation du premier tĂ©lĂ©ski solaire au monde. L’hiver, la rĂ©gion fait le bonheur des amateurs de randonnĂ©es en raquettes ou Ă  ski. Ici, nul besoin de rechercher le calme. Comme le dit si bien Angelika Bandli, agricultrice bio et guide de trekking: «Rien ne sert de gravir les pentes en courant, ici, le silence vous rattrape partout!». Vivai 6/15

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Les lamas chantent, et la caravane passe Hijo s’approche pour faire un bisou. C’est du moins l’impression qu’il donne lorsqu’il vient poser ses lĂšvres sur votre visage, tout en vous observant avec ses yeux bordĂ©s de longs cils. «Les lamas nous reconnaissent Ă  notre odeur», explique Angelika Bandli. Et elle sait de quoi elle parle: elle possĂšde douze lamas, ainsi que deux chameaux et un troupeau de yacks. Une fois les prĂ©sentations faites, bipĂšdes et quadrupĂšdes quittent le village de Safien Platz en file indienne pour rejoindre un chemin d’alpage enneigĂ©. Est-il vrai que les lamas crachent? Oui, mais seulement entre eux, pour affirmer leur position hiĂ©rarchique dans le groupe. Le calme impĂ©rial des lamas et la quiĂ©tude de la nature ont un effet apaisant. «Les lamas ne se laissent pas

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bousculer, ils conjuguent l’intelligence de la chĂšvre et le stoĂŻcisme de l’ñne», commente Angelika sans cacher son admiration pour ces animaux. Ses deux chouchous sont toutefois les chameaux Dschingis et Aladin, qui n’ont eu aucune peine Ă  s’intĂ©grer Ă  la communautĂ© de leurs cousins lamas. AprĂšs une soupe Ă  l’orge revigorante dĂ©gustĂ©e dans une ferme bio, la caravane redescend en direction du village. Les lamas, qui captent toute l’attention, semblent maugrĂ©er dans leur barbe. Expriment-ils ainsi un mĂ©contentement? «Non, nous rassure Angelika en riant, ils chantent!». RandonnĂ©e hivernale avec des lamas, env. 2 h Âœ de marche. Tarif adultes: CHF 65, enfants de 7 Ă  14 ans: CHF 55, repas de midi inclus. bandli.ch


VALLÉE DE SAFIEN

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Ascension en raquettes A Camana, hameau perchĂ© sur la montagne, les maisons walser au bois noirci par le soleil semblent avoir Ă©tĂ© jetĂ©es au hasard dans le paysage, tels des dĂ©s. ChaussĂ©s de raquettes Ă  neige, nous gravissons la pente qui mĂšne aux fromageries traditionnelles de Camaner HĂŒtta, puis glissons Ă  travers une immense Ă©tendue immaculĂ©e. Le silence de la nature finit par triompher du vacarme intĂ©rieur qui habite les gens stressĂ©s. On a l’impression d’ĂȘtre seul au monde, et la vue est Ă  couper le souffle. Le panorama s’étend du Piz Beverin au col de Glas. Des randonneurs Ă  ski ont laissĂ© des empreintes sinusoĂŻdales dans le manteau neigeux. Nous traçons notre propre piste et glissons ensuite dans la poudreuse, comme en apesanteur. Le grondement d’une avalanche se fait entendre au loin, puis le silence retombe. Et pour clore en beautĂ©, on peut s’offrir au retour un traitement pour prĂ©venir les courbatures. Sur rĂ©servation, l’auberge de montagne Camana chauffe le baquet d’eau chaude ou le sauna extĂ©rieur, installĂ©s devant l’hĂŽtel. hotelcamana.ch

Tradition et renouveau La sirĂšne de Valendas aurait sĂ»rement beaucoup de choses Ă  raconter. Depuis des siĂšcles, elle trĂŽne sur la plus grande fontaine en bois d’Europe, au milieu de la place du village. Par le passĂ©, elle observait le bĂ©tail qui venait s’y abreuver. Puis, avec l’exode rural, le petit village de montagne s’est vidĂ©, et l’ennui a commencĂ© Ă  la gagner. Aujourd’hui, elle s’étonne en silence de voir des touristes s’arrĂȘter pour la saluer. Depuis la transformation, par le cĂ©lĂšbre architecte Gion A. Caminada, de la maison Engihus am Brunnen en hĂŽtelrestaurant, Matthias Althof et sa femme Elvira SolĂšr Althof y proposent une cuisine crĂ©ative cotĂ©e 14 points au Gault&Millau. La carte attire aussi bien les gens du coin que des gourmets de passage. «Vu que nous sommes entourĂ©s de fermes, je ne cuisine pratiquement que des produits locaux», explique le chef. La viande de veau de la battuta cuite sur une pierre de sel et accompagnĂ©e de lentilles tiĂšdes provient par exemple de chez Luzi. L’omble chevalier de Curdin est transformĂ© en filets panĂ©s, servis avec une mousse au raifort et une salade de cĂ©leri et d’oranges sanguines. HĂŽtel-restaurant Gasthaus am Brunnen, Hauptstrasse 61, 7122 Valendas, tĂ©l. 081 920 21 22, fermĂ© les lundis et mardis. gasthausambrunnen.ch

Le premier tĂ©lĂ©ski solaire au monde Au tĂ©lĂ©ski de Tenna, l’unique remontĂ©e mĂ©canique de la vallĂ©e, l’ambiance est dĂ©contractĂ©e. Immanquables, les 82 panneaux solaires qui assurent son fonctionnement Ă©tincellent sur le fond de ciel bleu. Le projet Ă©tait audacieux, mais l’investissement s’est rĂ©vĂ©lĂ© payant. L’installation photovoltaĂŻque produit 13 fois plus d’énergie qu’il n’en faut au tĂ©lĂ©ski pour fonctionner. En Ă©mettant un lĂ©ger ronronnement, il dĂ©pose les skieurs en haut du SchlĂŒechti, Ă  2283 m, en trois minutes. Si les remontĂ©es sont suspendues entre 12 et 13 h, ce n’est pas pour une raison technique. «Si nous ne l’arrĂȘtions pas, les enfants refuseraient d’aller manger», commente le responsable de la caisse avec un petit sourire. TĂ©lĂ©ski solaire de Tenna, forfait journalier adultes: CHF 25, enfants: CHF 16. solarskilift.ch Vivai 6/15

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VALLÉE DE SAFIEN

Fromage, miel et peaux de marmotte L’épicerie alpestre de Tenna est une entreprise familiale. La femme et la belle-mĂšre du patron font les confitures, le pain, le pain aux poires et les fameuses tourtes aux noix des Grisons. Un oncle rĂ©colte le miel. Le fromage provient de Tenner Alp, tandis que les salziz, les fameuses saucisses sĂšches d’alpage, sont confectionnĂ©es avec le bƓuf Natura Beef fourni par l’éleveur Stefan Joos. InstallĂ©e dans une ancienne Ă©table, la Spensa (cellier en romanche) est toujours bien achalandĂ©e. Une cinquantaine de familles y veillent en approvisionnant le magasin en fromages d’alpage, en saucisses et salsiz, ainsi qu’en produits d’artisanat, notamment des chaussons en feutre et des peaux de marmotte. Ferme bio Hofstatt, Ausserberg 10, 7106 Tenna, www.hofstatt.ch Spensa, sur la route principale en face de l’arrĂȘt du car postal, Safien Platz,

www. spensa.ch

Un hĂ©bergement stylĂ© PerchĂ©e Ă  1636 mĂštres d’altitude, la NĂŒhus («nouvelle maison» en suisse allemand walser) domine le village de Safien Platz depuis plus de deux siĂšcles. Dagmar Steinemann et Marius Hagger ont acquis cette maison typiquement walser avec ses meubles d’origine et l’ont rĂ©novĂ©e et agencĂ©e avec goĂ»t. Les lits des six chambres sont Ă©quipĂ©s de matelas avec un noyau en plumes, pour un confort optimum. Dans la salle Ă  manger, un splendide poĂȘle en pierre ollaire diffuse une douce chaleur. C’est ici qu’est servi le copieux petit-dĂ©jeuner Ă  base de produits rĂ©gionaux. Le soir, sur demande, Marius concocte un menu Ă  trois plats, comprenant par exemple une fondue ou des capuns, spĂ©cialitĂ© incontournable de la gastronomie grisonne. Enfin, au salon, piĂšce maĂźtresse du lieu, de confortables canapĂ©s en cuir invitent Ă  se dĂ©tendre au coin du feu, tout en admirant le paysage grandiose Ă  travers la grande baie vitrĂ©e. NĂŒhus, Bed & Breakfast & Mehr, Bruschgaleschg, 7107 Safien Platz, tĂ©l. 081 630 60 66. www.nĂŒhus.ch 44

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Au cƓur de la nature et avec elle Le jeune couple d’agriculteurs bio Ursina et Marco Waldburger Ă©lĂšvent des vaches mĂšres. L’aprĂšs-midi, ils servent des spĂ©cialitĂ©s locales dans leur salle Ă  manger rustique ou dressent les tables en terrasse. Parfait pour jouir de la vue sur le TĂ€llihorn en dĂ©gustant un dĂ©licieux fromage d’alpage ou une soupe Ă  l’orge! Imperturbables, les canards Hugo et Erna se dandinent entre les tables. Du bƓuf bio ou du gibier, chassĂ© par Marco, peut ĂȘtre servi Ă  midi ou le soir sur demande. Gasslihof, tĂ©l. 079 212 83 36, ouvert de 12 h Ă  17h ou sur rĂ©servation. www.gasslihof.ch

Infos pratiques AccĂšs

Huit kilomĂštres de libertĂ© Les amateurs de ski de fond ou de randonnĂ©e pĂ©destre hivernale peuvent rallier le bout de la vallĂ©e, vers le sud. L’itinĂ©raire long de huit kilomĂštres dĂ©bouche au cƓur d’un cirque montagneux empreint d’une incroyable sĂ©rĂ©nitĂ©. Des cascades de glace bleutĂ©e s’accrochent Ă  la paroi la plus reculĂ©e. Un site spectaculaire frĂ©quentĂ© par des grimpeurs aguerris. Sous l’épais manteau neigeux coule la riviĂšre Rabiusa, qui fait entendre son doux murmure. Et lorsque le soleil rĂ©chauffe le versant est, les chamois et bouquetins qui se risquent Ă  descendre vers la vallĂ©e complĂštent ce magnifique tableau.

En transports publics: depuis Coire, trajet en train sur la ligne des Chemins de fer rhĂ©tiques Ă  travers les gorges du Rhin jusqu’à Versam-Safien. Un car postal circule jusqu’au fond de la vallĂ©e. En voiture: autoroute direction San Bernardino, sortie Bonaduz. La route Ă©troite et sinueuse qui traverse le Versamer Tobel pour rallier la vallĂ©e de Safien est un peu sportive.

HĂ©bergement

Petits hĂŽtels Ă  Versam, Safien Platz et Thalkirch ainsi qu’appartements et maisons de vacances, mayens ou B&B. A Valendas, jolies chambres tout confort au B&B NĂŒhus et au Gasthaus am Brunnen.

Pour en savoir plus

Rendez-vous sur le site myswitzerland.com et tapez «safien» dans le champ de recherche. Vivai 6/15

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CADDIE SOUS LA LOUPE

L‚ANALYSE DU PSY

Le goĂ»t des bonnes choses Notre Ă©minent spĂ©cialiste du caddie sous la loupe bĂ©nĂ©ficie de l’aide inattendue d’une vendeuse. Mais l’analyse spontanĂ©e de celle-ci l’aiguillera-t-elle sur la bonne voie? Une chose est sĂ»re: l’acheteur mystĂšre soigne son alimentation. Photos: Claudio Bader

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premiĂšre vue, cette photo rĂ©vĂšle des produits sĂ©lectionnĂ©s avec soin par une personne qui apprĂ©cie les bonnes choses, sans permettre de se faire une idĂ©e exacte des repas qu’ils compose­ ront. Il semble Ă©vident qu’ils ne seront pas consommĂ©s dans le seul but de se nourrir, mais de prĂ©parer des plats raffinĂ©s, aux accents mĂ©diterranĂ©ens. La tourte aux marrons et les Ă©tiquet­ tes en italien indiquent que ces achats ont 46

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Ă©tĂ© faits au Tessin. PĂątes et gressins attes­ tent des affinitĂ©s de l’acheteur avec la gastronomie transalpine. En y regardant de plus prĂšs, celles­ci n’excluent pas l’influence d’autres traditions culinaires. On trouve ainsi du quinoa, du yogourt Ă  la grecque, du thĂ© vert, ou encore du jus de canneberge. Ces articles m’incitent Ă  ne pas tirer de conclusions trop hĂątives. Comme Ă  chaque analyse, j’ignore quels produits achetĂ©s dans d’autres ma­

gasins viennent complĂ©ter ces courses. Je ne peux donc que me livrer Ă  des spĂ©cu­ lations sur l’absence de lait, de fromage et de lĂ©gumes frais – exception faite des to­ mates –, ou encore de salade. Je parierais nĂ©anmoins que l’acheteur mystĂšre appré­ cie les lĂ©gumes frais et les bons fromages. PlutĂŽt que de m’égarer dans des suppositions hasardeuses, je prĂ©fĂšre Ă©tu­ dier de plus prĂšs les articles que j’ai sous les yeux.


© Nik Hunger

Ces achats ont visiblement Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©s au Tessin. En l’occurence Ă  Biasca.

La ciboulette, le persil et les cĂŽtelettes semblent indiquer que les repas se composent de mets variĂ©s. Et compte tenu des quantitĂ©s, je miserais sur un foyer de deux personnes. La tourte aux chĂątaignes me fournira peut-ĂȘtre un indice. Je prĂ©sente la photo Ă  une vendeuse du Migros MMM Limmatplatz. Celle-ci m’apprend que ce produit ne figure pas dans l’assortiment du magasin zurichois. Dommage! Je ne recule en effet devant aucun sacrifice pour accomplir mes missions! En gĂ©nĂ©ral, j’achĂšte les produits que je ne connais pas pour me faire une idĂ©e des goĂ»ts de l’acheteur mystĂšre. Malheureusement, mon emploi du temps ne me permet pas de m’offrir une petite virĂ©e gastronomique au Tessin! La vendeuse consultĂ©e m’apporte toutefois une aide inattendue. Sans l’ombre d’une hĂ©sitation, elle affirme: «Ces achats ont certainement Ă©tĂ© faits par

„Une femme d’une trentaine d’annĂ©es? Je n’adhĂšre pas totalement Ă  cette supposition.

„

Le psychologue de la nutrition Robert Sempach est responsable du projet SantĂ© pour le Pour-cent culturel Migros. Son projet Tavolata a pour but de rĂ©unir des personnes ĂągĂ©es autour d’une table. Infos sur: www.tavolata.net.

une femme d’une trentaine d’annĂ©es.» Je n’adhĂšre pas totalement Ă  sa supposition dans la mesure oĂč j’aurais pu acheter moi-mĂȘme pratiquement tout le contenu de ce caddie. Mais je n’ai pas non plus d’argument solide Ă  opposer Ă  cette analyse spontanĂ©e. Homme ou femme, la personne qui se cache derriĂšre l’acheteur mystĂšre est sans nul doute jeune et active professionnellement. Le soir et les weekends, elle aime partager un bon repas avec des amis. Pour valider l’hypothĂšse d’un foyer composĂ© de deux personnes, il me faudrait savoir si d’autres produits sont achetĂ©s ailleurs et lesquels. Peut-ĂȘtre puis-je me dispenser de me pencher sur les derniers dĂ©tails, car un aspect dĂ©cisif saute aux yeux: le goĂ»t des bonnes choses s’inscrit ici en lettres d’or. Pour savoir qui a fait ces achats, tournez la page. Vivai 6/15

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CADDIE SOUS LA LOUPE

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La solution

Ces achats ont été faits à Biasca par Marco Marcacci, un historien de 65 ans qui conjugue habilement goût et santé. Il vit à Monticello, à la frontiÚre entre les Grisons et le Tessin.

ne trentenaire au goĂ»t raffinĂ©, je suis flattĂ©! Il est vrai que j’apprĂ©cie la bonne chĂšre, mais je m’attache Ă  manger avec modĂ©ration. Je privilĂ©gie les produits sains et frais. J’aime la cuisine mĂ©diterranĂ©enne, simple et goĂ»tueuse, mais pas seulement. Ma mĂšre prĂ©parait des plats tessinois, comme la polenta et les luganighe. J’ai aussi vĂ©cu Ă  GenĂšve et Ă  Berne, oĂč j’ai dĂ©couvert d’autres univers culinaires. Et je suis toujours curieux de goĂ»ter Ă  de nouveaux aliments, comme le quinoa, qui constitue une bonne alternative aux cĂ©rĂ©ales classiques. N’étant pas amateur de produits laitiers, je prĂ©fĂšre le thĂ© vert au cafĂ© au lait le matin. A midi, je me contente d’un en-cas froid, salade de tomates ou viande sĂ©chĂ©e avec du pain. Pour mon travail, je me rends souvent aux Archives de l’Etat, Ă  Bellinzone. Le raisin, les bananes et le jus de canneberge sont parfaits pour les pauses. Le soir, quand je suis seul, je fais un plat unique, par exemple une cĂŽtelette avec un risotto et une salade de roquette. Si j’invite des amis, je prĂ©vois des gressins pour l’apĂ©ro et une entrĂ©e maison. Il n’y a que le dessert que j’achĂšte tout prĂȘt. En ce qui concerne la pĂątisserie, il s’agit de Baci di Dama (Baisers de Dame) fourrĂ©s d’une ganache au nougat. l Propos recueillis par Ueli Bischof

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DOSSIER

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Vous avez dit fascias ? Que sont donc ces fascias qui sont sur toutes les lĂšvres? Un rĂ©seau de fibres qui accompagnent tous nos mouvements et qu’il nous faut entretenir pour que notre corps conserve souplesse et stabilitĂ©. Texte: Petra Koci

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LES FASCIAS

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© fascialnet.com, blackroll.ch

emblant surgis de nulle part, les fascias conquiĂšrent le monde du fitness. Ils font partie du tissu conjonctif et constituent un rĂ©seau de fibres qui s’étend au corps entier. Compa­ rables Ă  la fine peau blanche qui entoure la viande rouge, ils enveloppent toutes les structures anatomiques: os, cartilages, tendons, organes, cerveau et muscles – chaque fibre musculaire! Ils forment ce que l’on nomme parfois un «deuxiĂšme squelette». Fait Ă©tonnant: si l’on ĂŽtait tous les muscles, les os et les organes d’un corps, il conserverait, grĂące Ă  ces fascias, sa forme originelle. Le systĂšme fascial est constituĂ© d’eau, pour environ 70%, et de fibroblastes, des cellules responsables de la formation des autres cellules du tissu conjonctif. Il est traversĂ© de terminaisons nerveuses, de capteurs et de rĂ©cepteurs. Son rĂŽle est multiple. GrĂące Ă  sa teneur en eau Ă©levĂ©e, il fonctionne comme un systĂšme hydrau­ lique qui maintient notre organisme en position, donne sa forme au corps, le sou­ tient et le stabilise. Les fascias ont Ă©gale­ ment la fonction d’un organe des sens et accompagnent nos mouvements. Leurs nombreux capteurs envoient des stimuli au cerveau, qui transmet ces signaux Ă  la musculature. Ils sont Ă©galement respon­ sables de la transmission de la force. Ima­ ginez un ressort en acier auquel est sus­ pendu un poids. Pour faire bouger ce poids, les muscles qui tendent le ressort (reprĂ©sentant les fascias) doivent fournir un peu d’énergie. Lorsque le ressort se dé­ tend, toute la force est libĂ©rĂ©e. OĂč naissent les courbatures Les fascias constituent un matĂ©riau non seulement ferme, exerçant une fonction de soutien, mais Ă©galement souple et flexible. En fait, ils comportent plusieurs couches Ă©lastiques qui glissent les unes sur les autres grĂące Ă  une sorte de lubri­ fiant. Un tissu conjonctif en bonne santĂ© est extensible, il est plein de liquide et riche en nutriments. Il nous permet de

nous pencher et de nous Ă©tirer de façon dynamique. Ce que les personnes jeunes peuvent faire sans difficultĂ©. Un corps vieillissant peut toutefois conserver cette souplesse. Des efforts excessifs ou des blessures, notamment sportives, ainsi que de mauvaises postures ou une trop grande sĂ©dentaritĂ© peuvent cependant provoquer des adhĂ©rences au niveau des fascias, voire, avec le temps, des durcissements des fascias. Lorsque les diffĂ©rentes couches ne glissent plus les unes sur les autres, les mouvements des muscles et des articulations deviennent limitĂ©s. Des tensions se font alors sentir et, du fait de la prĂ©sence des capteurs dans les tissus, souvent des douleurs aussi. Les courbatures que nous attribuons volontiers aux muscles devraient l’ĂȘtre Ă©galement aux fascias entourant chaque fibre musculaire, car c’est lĂ  que s’amorcent

Les automassages Pour détendre les fascias

Pour effectuer un automassage, on s’allonge sur un blackroll ou une balle de massage ( les deux acces­ soires les plus couramment utilisĂ©s pour dĂ©tendre les fascias), que l’on fait rouler doucement en utilisant le poids du corps. Avant de se lancer, il est conseillĂ© de consulter un profes­ sionnel. ctc-lausanne.ch/citymed.ch

BOUGEZ !

les stimuli douloureux. Des Ă©tudes ont montrĂ© que le tissu conjonctif se contracte Ă©galement en cas de sĂ©crĂ©tion de messa­ gers chimiques (ou neurotransmetteurs) impliquĂ©s dans la rĂ©ponse au stress. AprĂšs une situation de stress de courte durĂ©e, les tissus se dĂ©tendent Ă  nouveau. Si le stress devient chronique, les fascias restent contractĂ©s, et il peut s’ensuivre des durcissements permanents. Eliminer les adhĂ©rences Depuis que les chercheurs ont mis en Ă©vi­ dence l’étroite collaboration entre les muscles et les fascias, dans le domaine sportif, le fitness fascial est souvent inté­ grĂ© aux entraĂźnements axĂ©s sur la force, l’endurance et la coordination. Les exer­ cices sont effectuĂ©s Ă  l’aide d’un rouleau d’automassage (blackroll) ou d’une balle en mousse dure, sur laquelle on se couche et que l’on fait rouler en utilisant le poids de son corps. La pression stimule l’échange des liquides dans les tissus, et les problÚ­ mes d’adhĂ©rence peuvent ĂȘtre Ă©liminĂ©s. Certains centres de fitness proposent Ă©ga­ lement des entraĂźnements ciblĂ©s. La recherche sur les fascias n’en est qu’à ses dĂ©buts. Une Ă©tude menĂ©e par la Harvard Medical School a toutefois dé­ montrĂ© que les thĂ©rapies manuelles, telles que l’acupuncture ou les massages, ont un impact positif sur le tissu conjonctif. A l’instar des disciplines orientales axĂ©es sur le mouvement, particuliĂšrement le yoga. Dans de nombreuses positions de yoga, les grands fascias sont Ă©tirĂ©s len­ tement, et l’étirement est maintenu un certain temps. Ces extensions activent les fibroblastes, des cellules qui participent au renouvellement des fibres. Les flux au sein de l’installation hydraulique sont amĂ©liorĂ©s, les couches glissent plus faci­ lement les unes sur les autres. Le yoga est bon pour la santĂ©. Mais ça, on le savait. Ce qui est nouveau, c’est que l’on sait pourquoi. Les recherches sur les fascias l’on montrĂ©. l Suite page 53

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Les MĂ©dias Migros

vous souhaitent un joyeux Noël et une bonne année.


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LES FASCIAS

” Le systĂšme fascial a besoin de temps. Il travaille lentement. ” Jörg Hering, physiothĂ©rapeute, professeur d’anatomie et thĂ©rapeute MDF (ModĂšle de Distorsion Fasciale), Berne Chez les personnes qui ne bougent pas suffisamment, il y a un danger d’adhĂ©rence des fascias. Est-ce que cela se produit dĂ©jĂ  lorsque l’on passe trois heures d’affilĂ©e assis Ă  son bureau?

Il ne suffit pas de rester inactif trois heures pour qu’apparaissent des adhĂ©rences. Mais plus l’inactivitĂ© se prolonge, plus il y en a – et plus elles sont fortes. Les adhĂ©rences se forment normalement durant la nuit, lorsque le corps se repose et les fibres se rĂ©gĂ©nĂšrent. Le systĂšme fascial est comme un filet, et les cellules fibroplastes sont comparables Ă  des araignĂ©es qui tisseraient des fils de collagĂšne. Elles se baladent et crĂ©ent sans arrĂȘt de nouvelles connections. Le matin, lorsque nous nous Ă©tirons et nous mettons en mouvement, les adhĂ©rences se trouvant aux mauvais endroits disparaissent. Si cela ne se produit pas, elles deviennent de plus en plus fortes et entraĂźnent des problĂšmes de l’appareil moteur. Les thĂ©rapies manuelles, telles que les massages, se rĂ©vĂšlent efficaces. Quelles actions exercent-elles?

Par l’application de faibles pressions, ces thĂ©rapies permettent d’agir sur les fascias superficiels, tandis que pour atteindre les fascias profonds, il faut exercer de fortes pressions. L’impact de la pression est ponctuel et force les fibroblastes des fascias Ă  se reformer. Les adhĂ©rences peuvent ainsi ĂȘtre rĂ©sorbĂ©es. ParallĂšlement, la circulation de l’eau dans le systĂšme fascial est favorisĂ©e et, par consĂ©quent, l’élimination des dĂ©chets dans l’organisme aussi.

En quoi consiste la nouvelle méthode ModÚle de Distorsion Fasciale (MDF)?

Cette thĂ©rapie est basĂ©e sur six types de distorsions fasciales (linĂ©aire, Ă©tendue, ponctuelle, etc.), correspondant Ă  des douleurs traduites par des mots et des gestes spĂ©cifiques. Le but de la thĂ©rapie est de reconnaĂźtre la douleur telle qu’elle est dĂ©crite par le patient, de l’attribuer Ă  un type de dysfonctionnement et d’appliquer la technique de manipulation adaptĂ©e. Les manipulations sont effectuĂ©es en fonction des gestes avec lesquels le patient exprime son mal. Et parfois avec une trĂšs forte pression. Le mal de dos est trĂšs rĂ©pandu. Peut-il aussi ĂȘtre imputĂ© Ă  un dysfonctionnement des fascias?

Fascias et musculature sont Ă  l’origine de bien des douleurs dorsales. ParticuliĂšrement quand le mal de dos n’est pas spĂ©cifique – c’est-Ă -dire quand ni les radios ni les IRM ne donnent de rĂ©sultats concrets. Il y a alors presque toujours un dysfonctionnement fascial et/ou un point dĂ©clencheur, un nƓud dans le muscle, appelĂ© «trigger point» (point gĂąchette). Dans ce cas, une thĂ©rapie fasciale ou une thĂ©rapie ciblant ces «trigger points» peut apporter un soulagement. Lorsque le systĂšme fascial est sain, il suffit d’automassages Ă  l’aide d’un blackroll. Mais est-ce efficace?

Quand ces massages sont rĂ©alisĂ©s correctement, bien sĂ»r. Plus les mouvements sont lents, mieux c’est. Il faut passer le rouleau sans Ă -coups, tout doucement dans un sens, et revenir tout doucement dans l’autre. Le systĂšme fascial a besoin de temps. Il travaille lentement. Au dĂ©but, l’automassage au blackroll peut faire assez mal. Si cela se produit, il vaut mieux attendre que la douleur soit attĂ©nuĂ©e avant de recommencer.

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CORPS ET ÂME

LA CRYOTHÉRAPIE

Le bien-ĂȘtre venu du froid S’exposer briĂšvement Ă  de basses tempĂ©ratures est bĂ©nĂ©fique. La thĂ©rapie par le froid, ou cryothĂ©rapie, rend plus performant et calme les douleurs.

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immunitaire. Ses courageux adeptes connaissent bien la formidable Ă©nergie ressentie aprĂšs coup.

Une kyrielle de bienfaits «Quand on est dans la cabine, la peau se refroidit trĂšs rapidement. Les vaisseaux situĂ©s sous la peau se resserrent, poussant le sang vers l’intĂ©rieur du corps. Le cƓur pompe davantage de sang Ă  chaque contraction. AprĂšs le choc thermique, dĂšs que les vaisseaux se dilatent Ă  nouveau, le sang afflue alors dans les muscles, qui connaissent une irrigation maximale», explique Astrid Bösch, directrice de medice, Ă  Lucerne. Et de rassurer: «Il n’y a aucun danger de geler. Au contraire. Les muscles sont ensuite plus souples; ils sont plus mobiles, et les articulations aussi.» Il a Ă©tĂ© prouvĂ© que les sĂ©ances de cryothĂ©rapie permettent aux athlĂštes d’accroĂźtre leurs performances, au moins durant la demi-heure qui suit. Le froid glacial (qui pique la peau comme des aiguilles) inhibe la douleur, jugule les inflammations et renforce les

Stimulant et dĂ©congestionnant Dans le domaine sportif, les vertus du refroidissement gagnent en notoriĂ©tĂ©. Il n’est pas rare de voir des joggeurs et des coureurs de fond avec un «arm cooler» ou un gilet rĂ©frigĂ©rant, appelĂ© «cryoveste». Ces accessoires retardent la remontĂ©e de tempĂ©rature du corps. Devant fournir moins d’énergie pour rĂ©guler sa tempĂ©rature, celui-ci peut maintenir ses performances Ă  un niveau Ă©levĂ©. Et inversement: dans un environnement glacial, le corps doit fournir de l’énergie pour se rĂ©chauffer et brĂ»le davantage de calories. Lorsque les tempĂ©ratures sont trĂšs basses, les adipocytes bruns sont activĂ©s. Ces cellules graisseuses, prĂ©sentes surtout sur la poitrine et le long des clavicules, constituent la «bonne» graisse. Elle absorbe la «mauvaise», de couleur blanche. Le froid a Ă©galement un effet dĂ©congestionnant, notamment au niveau des cernes. «Une dĂ©pense Ă©nergĂ©tique supĂ©rieure ainsi que des tissus Ă  l’aspect plus ferme et plus lisse, tels sont les sympathiques effets secondaires d’une thĂ©rapie par le froid rĂ©guliĂšre», confirme Astrid Bösch de med-ice. Bien entendu, nul besoin d’ĂȘtre soumis Ă  des tempĂ©ratures arctiques pour frissonner. En hiver, il suffit d’aller se promener. Avec pour rĂ©compense une meilleure circulation sanguine, laquelle confĂšre Ă  la peau un aspect plus ferme et donne un joli teint rosĂ©. l

oins 110 degrĂ©s! C’est-Ă -dire plus froid que les tempĂ©ratures les plus basses jamais mesurĂ©es sur Terre. Et il faut supporter cela jusqu’à trois minutes, juste vĂȘtu d’un maillot de bain, d’un masque, d’un bonnet, de gants et de chaussures. Le refroidissement, rapide et radical, contribue Ă  amĂ©liorer les performances, accĂ©lĂšre la rĂ©cupĂ©ration et la guĂ©rison. Jusqu’à prĂ©sent, c’étaient les sportifs et les patients souffrant de douleurs qui y avaient recours, mais les clubs de fitness dĂ©couvrent l’impact positif de la cryothĂ©rapie «corps entier» et d’autres applications d’une exposition Ă  de trĂšs basses tempĂ©ratures.

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Déjà connue des sportifs professionnels, la cabine de cryothérapie gagne les salles de fitness.

dĂ©fenses immunitaires. La cryothĂ©rapie apporte un soulagement temporaire aux personnes qui souffrent, par exemple de rhumatismes. Le froid dĂ©clenchant une sĂ©crĂ©tion d’endorphines, rĂ©putĂ©es pour leur potentiel euphorisant, il a souvent pour effet secondaire un sentiment de bien-ĂȘtre et de vitalitĂ©. Autre thĂ©rapie par le froid employĂ©e: l’immersion dans une baignoire remplie de glace. Footballeurs ou hockeyeurs professionnels l’utilisent pour Ă©viter les courbatures et accĂ©lĂ©rer la rĂ©cupĂ©ration. Cette opĂ©ration qui stimule la circulation, et donc le mĂ©tabolisme, active l’élimination de substances nocives, telles que les lactates responsables de l’acidification des muscles. Sous l’effet du froid, les vaisseaux se resserrent, et une quantitĂ© moindre de liquide pĂ©nĂštre dans les tissus. Par consĂ©quent, les ƓdĂšmes se rĂ©sorbent et les ecchymoses peuvent ĂȘtre Ă©vitĂ©es. Qu’en est-il de la douche froide? Elle a aussi des bienfaits. Elle stimule la circulation sanguine et renforce le systĂšme

© Corbis, Astrid Bösch/med-ice GmbH, iStock

Texte: Petra Koci


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Le mot mystĂšre A gagner: un forfait «Jours de rĂȘve Ă  deux» Ă  l’hĂŽtel Gams, dans la forĂȘt de Bregenz, en

Autriche. Cet Ă©tablissement sĂ©duit les gourmets et les personnes en quĂȘte de dĂ©tente. Et particuliĂšrement les couples. Le prix inclut 3 nuitĂ©es (ou 4 pour les arrivĂ©es le dimanche) pour deux personnes, d’une valeur de Fr. 1000.–, demi-pension, champagne, confiserie maison Chocolat d’Amour et accĂšs au spa Da Vinci. Plus d’infos sur: hotel-gams.at

Par tĂ©lĂ©phone: composez le 0901 560 002 (Fr. 1.–/appel, tarif rĂ©seau fixe). Indiquez le mot mystĂšre sur le rĂ©pondeur ainsi que vos nom et adresse. Par SMS: envoyez un message contenant VIVAI F, le mot mystĂšre, vos nom et adresse, au numĂ©ro 920 (Fr. 1.–/SMS).

Par carte postale (courrier A): Editions Vivai, concours 5/15, case postale, 8074 ZĂŒrich Date limite de participation: 20 dĂ©cembre 2015 Solution du prĂ©cĂ©dent numĂ©ro:

mobilité

Les 30 gagnants du concours de Vivai 5/2015 ont été avisés personnellement.

Les gagnants seront tirĂ©s au sort parmi les bonnes rĂ©ponses des Ă©ditions de Vivai dans les trois langues et avisĂ©s par Ă©crit. Les prix ne peuvent pas ĂȘtre convertis en espĂšces. La voie juridique est exclue. Aucune correspondance ne sera Ă©changĂ©e au sujet du concours. Les gains n’ayant pas Ă©tĂ© retirĂ©s dans les trois mois suivant le tirage au sort sont considĂ©rĂ©s comme caducs. Ils ne donnent lieu Ă  aucune contrepartie. Les collaborateurs de la FĂ©dĂ©ration des coopĂ©ratives Migros ne sont pas autorisĂ©s Ă  participer au concours. Le mot mystĂšre ainsi que le nom du gagnant ou de la gagnante seront publiĂ©s dans le numĂ©ro 01/16 de Vivai.

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Abonnez-vous gratuitement à Vivai sur: www.migros.ch/fr/vivai ou par e-mail à: abonnements.vivai@ mediasmigros.ch ou par téléphone au: 0800 180 180.


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MON COIN À MOI

LISA M. CHUMA

«Les hĂŽtels ont une atmosphĂšre particuliĂšre. J’utilise le Kameha Grand comme un bureau externe.» Native du Zimbabwe, Lisa M. Chuma est partie vivre en Angleterre Ă  16 ans. ll y a quatre ans, elle est venue s’installer en Suisse avec son mari et leurs trois enfants. Elle a fondĂ© Women’s Expo Switzerland, un salon professionnel et une plate-forme crĂ©Ă©s par des femmes pour des femmes.

’étais dĂ©jĂ  conquise par cet hĂŽtel avant son ouverture, lorsque je l’ai dĂ©couvert sur Internet. J’aime la modernitĂ© de son amĂ©nagement intĂ©rieur, les jeux de lumiĂšres et la palette de couleurs. Tant dans la dĂ©coration que dans les assiettes. Ce lieu est Ă  mon goĂ»t. C’est le reflet de moi-mĂȘme. Les hĂŽtels ont une atmosphĂšre particuliĂšre. Chaque jour y est diffĂ©rent. C’est pourquoi j’utilise volontiers le Kameha Grand comme bureau externe quand mon mari est Ă  la maison pour s’occuper des enfants. Bien que j’habite Zoug, je fais le dĂ©tour sans problĂšme. Lorsque l’on a vĂ©cu Ă  Londres, on a pris

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l’habitude des longs trajets entre le domicile et le lieu de travail. Je tiens mes meetings dans le lobby. Ensuite, j’aime aller au restaurant de sushis, oĂč je laisse les Ă©clairages et les couleurs agir sur moi. Ce cadre me procure un agrĂ©able sentiment de bien-ĂȘtre. C’est peut-ĂȘtre les couleurs qui me font cet effet. En tout cas, le design de l’hĂŽtel correspond Ă  l’idĂ©e que je me fais du bureau que j’aurai un jour. Ce n’est pas un hasard si j’organise des manifestations. Mes parents se sont sĂ©parĂ©s quand j’étais encore trĂšs jeune. C’est pourquoi, aujourd’hui, je voudrais

construire des ponts entre les gens. Des ponts que j’emprunte aussi volontiers. Lorsque je suis arrivĂ©e en Suisse, j’ai participĂ© Ă  des manifestations de rĂ©seautage, pour faire des connaissances. Avec mes manifestations, je souhaite crĂ©er des liens plus Ă©troits entre des Suissesses et des femmes expatriĂ©es. Malheureusement, le Kameha Grand est trop petit pour accueillir notre Expo. Mais j’y organiserai une rĂ©union de prĂ©paration. Je me rĂ©jouis dĂ©jĂ  de faire des rencontres passionnantes et de trouver de multiples sources d’inspiration! l Propos recueillis par Petra Koci

© Karin Heer

Le Kameha Grand ZĂŒrich j


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Nous promettons Ă  Manon d’investir un milliard pour les loisirs, la formation et la culture. GrĂące au Pour-cent culturel Migros et Ă  notre sponsoring, nous apporterons Ă  la sociĂ©tĂ© une contribution d’un milliard de francs d’ici 2020.

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