Écho des Caps n° 1314

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≥ pêche

© J.-C. L’Espagnol / V. S-P

Stéphane Poirier Nouvel armateur du Père Yvon

Après 14 jours de mer en provenance d’Espagne, le Père Yvon, le nouveau bateau de pêche de Stéphane Poirier vient renouveler la flottille des navires de l’Archipel. « Il aura la même vocation que le Marcel Angie II mais contrairement à celui-ci, il pourra pêcher plus tard dans la saison et une dizaine de mois dans l’année », explique l’armateur patron. Son choix s’est porté sur ce bateau car « il est déjà francisé et ça facilite pas mal de choses. Il est vraiment particulier parce qu’il a été construit à l’origine

pour être ligneur, fileyeur et chalutier. C’est ce qui convenait pour moi. On dit toujours que la pêche va mal mais il n’y a pas beaucoup de bateaux à vendre sur le marché ». Le navire de 23 mètres de long et de 10 mètres de large construit à Cherbourg en 1989 prendra la mer courant janvier pour sa première marée dans les eaux de l’Archipel et subira ensuite quelques transformations. Quant au Marcel Angie II, il devrait trouver acquéreur d’ici peu car on s’intéresse à lui du côté de Terre-Neuve et Labrador.

Mais qui est le père Yvon ? Yvon David, en son temps, a été l’un des plus célèbres patrons pêcheurs du littoral français. Embarqué comme mousse à quatorze ans, novice puis matelot, il est devenu patron et armateur à vingt-deux ans. Né en 1932 à Fécamp, d’une famille de 6 enfants, père de 4 filles, il a exercé dans sa ville natale, mais aussi à Dieppe et à Cherbourg. Officier du Mérite maritime, il a également reçu à de nombreuses reprises le Ruban bleu des pêches ; et a été sacré champion d’Europe de la rentabilité. Il a raclé ses bottes sur 24 bateaux différents, dont les palangriers comme le Précurseur, qu’il a dessiné puis fait construire (premier cordier à pont couvert de France), et La Belle Poule. Un livre – rédigé sous forme de carnet de bord – sorti en mai 2012 sous le titre Les marées du Père Yvon aux Éditions de la rue, écrit par lui-même et Catherine École-Boivin, raconte sa vie de patron pêcheur. « Un ouvrage qui sent bon les embruns du large, dans le franc parler des marins pêcheurs pour qui la mer est leur champ de labeur. Un témoignage sur la vie de ces hommes, mais aussi sur celle de ces femmes qui attendent et attendent encore… Les enfants que l’on ne voit pas toujours naître et grandir », écrit l’éditeur. • J.-C. L’Espagnol

écho des caps n° 1314 • vendredi 21 décembre 2012

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