Le Monde - Cloud Computing - Sept 10

Page 1

La rédaction du Monde n’a pas participé à la réalisation de ce supplément. Pour toute information : info@mediatheme.fr

Vers une offre complète de Cloud Computing français

Les ambitions de SFR sur le marché du Cloud Computing

Entretien avec Nathalie Kosciusko-Morizet

Entretien avec Paul Corbel, Directeur Général de SFR Business Team PAGE III

PAGE II

Acteurs du numérique Des repositionnements nécessaires PAGE IV

Les Cahiers de la Compétitivité (publicite)

s p é c i a l Cloud Computing

Cloud  Computing, une  réalité  désormais incontournable DR

Longtemps le Cloud Computing est resté un concept présenté par les services marketing des prestataires informatiques. Aujourd’hui la technologie se démocratise, le marché pèse 1,5 milliard d’euros et est en passe de modifier en profondeur la place de l’informatique dans les entreprises.

V

ivre l'informatique comme un service que l'on paie à la demande ou via un abonnement, un peu à la manière des forfaits télécoms, telle pourrait se résumer la promesse du Cloud Computing (informatique dans les nuages). Grâce notamment à des technologies de virtualisation, les ressources informatiques (applications, infrastructures et plates-formes de développement) sont mises à disposition des utilisateurs

(entreprises, mais aussi administrations et collectivités locales), via Internet. Le changement est important puisqu'il signifie notamment qu’il est possible de s'affranchir des investissements lourds nécessaires pour maintenir à jour un système d'information. Avec le Cloud Computing, une entreprise loue des ressources informatiques selon ses besoins. Si elle souhaite des serveurs supplémentaires, sur la période de fin

d'année par exemple, pour absorber un pic d'activité saisonnier, il lui suffit désormais de louer cette puissance de traitement auprès d'un prestataire en Cloud Computing (SSII, opérateurs télécoms, etc.). Elle ne doit ni acheter des équipements qui lui serviront de façon temporaire, ni les installer, les maintenir ou les mettre à jour. L'autre changement tient au mode de financement de ce service : l'informatique se consomme

sous forme d'un abonnement auprès du prestataire qui loue la puissance informatique nécessaire. L'informatique n'est plus vécue comme une série d'immobilisations venant alourdir le bilan : le passage au paiement par abonnement permet de transférer une grosse partie de ses coûts en frais de fonctionnement, ce qui change la donne.

Retour à la flexibilité

Contrairement à ce que l'on pourrait penser, les directions informatiques n'ont pas été les premières à s'intéresser aux services offerts par le Cloud Computing. « Des départements comme le marketing, les achats ou les ressources humaines ont voulu avoir accès à des applications métier verticales », explique Sylvie Chauvin, directrice du cabinet d'études Markess International, « Avec les solutions proposées par des acteurs tels que Google ou Amazon pionniers du Cloud Computing, ces entités ont pu acheter à l'extérieur un service répondant à une de leurs préoccupations quotidiennes ». Et c'est donc tout naturellement le secteur des applications à la demande, SaaS (Software as a Service) qui occupe la plus grande part de ce marché, 80% selon Markess International. « Depuis, les directions informatiques ont repris le flambeau et ce sont elles qui portent désormais une part de la croissance d'un autre domaine du Cloud Computing, celui des infrastructures (IaaS, Infrastructure as a Service) », poursuit Sylvie Chauvin. Le cabinet Markess International estime le marché français associé aux services de Cloud Computing (IaaS, PaaS et SaaS) à 1,5 milliard d’euros en 2009. D’ici 2011, ce marché devrait connaître une croissance à deux chiffres sur tous les segments pour atteindre près de 2,3 milliards d’euros. Le segment IaaS, évalué à moins de 100 millions d’euros en 2009, devrait figurer parmi les plus

dynamiques des trois segments et quasiment être multiplié par cinq.

Changement de comportement

Avec le Cloud Computing, les DSI retrouvent la flexibilité perdue : elles ne subissent plus la complexité des déploiements de nouveaux matériels ou applications, elles transfèrent cela à des prestataires spécialisés. Le déploiement du Cloud Computing connaît tout de même certains freins : l'un d'eux relevant de la dématérialisation de l'informatique. Ici, l'entreprise ne possède plus ses équipements, elle ne sait pas toujours précisément où sont stockées les données sauvegardées chez son prestataire. C’est pourquoi les questions de sécurité occupent la plus grande part des discussions entre prestataires et entreprises clientes : comment s'assurer de la confidentialité d'un serveur partagé entre plusieurs entités ou de données stockées « quelque part dans le monde » ? Par ailleurs, certains analystes s'interrogent : n'assiste-t-on pas avec le Cloud Computing et l'engouement qu'il génère, à une nouvelle bulle, à l'instar de celle d'Internet quelques années auparavant, avec tous les risques d'éclatement que cela comporte ?. « Il est vrai que beaucoup d'intervenants se positionnent sur ce marché », reconnaît Sylvie Chauvin (PUBLICITE) « pour autant, la crise évite les emballements. Clients comme prestataires se montrent prudents et attentifs ». Quoi qu’il en soit, le Cloud Computing se positionne désormais comme une véritable alternative à l'informatique traditionnelle. Le Gartner Group classe d'ailleurs cette technologie parmi les 5 tendances clés qui « influenceront les stratégies informatiques des gouvernements jusqu'en 2015 ». *chiffre 2009, source Markess International.

Anne Lejeune-Lorenzini n

interview

« Une révolution aussi importante que celle de la micro-informatique »

À quel stade de maturité se situe le marché du Cloud Computing ? Certains analystes sont tentés de distinguer les trois composantes de ce marché (voir encadré) et de concentrer leurs commentaires sur la partie applicative de ce secteur, dont tout le monde s’accorde à penser qu’elle est arrivée à maturité. En réalité, il me semble que ce débat est d’ores et déjà dépassé. L’adoption du Cloud Computing par les fournisseurs informatiques comme par les utilisateurs - entreprises ou particuliers, est désormais inéluctable. On assiste déjà au basculement de certains grands comptes, comme Valéo, qui retiennent une architecture Cloud Computing pour leur messagerie

DR

L’informatique, tant du côté de ses fournisseurs que de celui des utilisateurs, entame une mutation en profondeur de son mode d’exploitation avec l’avènement des modèles Cloud Computing. C’est en tout cas l’opinion de Pierre-José Billote, président d’EuroCloud France.

Pierre-José Billote. au niveau mondial. À leur image, d’autres entreprises vont suivre, préférant payer un abonnement à un service - ce que propose le Cloud Computing, plutôt que d’investir massivement dans des équipements et des applications comme l’impose l’informatique traditionnelle. Est-ce un modèle réservé aux seuls grands comptes ? En aucun cas. En donnant accès à des applications métiers ou à des infrastructures haut de gamme

à un coût plus abordable que l’informatique traditionnelle, le Cloud Computing se démocratise très rapidement du grand compte à la TPE. A titre d’exemple : les start-up en sont généralement consommatrices. Ces entreprises à développement rapide veulent accéder aux dernières innovations technologiques sans disposer du temps nécessaire à leur déploiement, ni du budget imposé par ce type d’investissement. Elles trouvent avec le Cloud Computing une informatique qui sait s’adapter aux fluctuations de leur activité : une flexibilité nouvelle qui répond à des vrais besoins. La sécurité constitue une des clés de la réussite du Cloud Computing, comment s’assurer de la confidentialité, de la sauvegarde des données exploitées sous ce modèle ? La question de la sécurité est essentielle effectivement, mais là encore, ce débat ne doit pas constituer un frein à l’adoption de ces nouvelles technologies. Si j’établis un parallèle avec la sécurité bancaire par exemple, aujourd’hui plus personne ne

met son argent dans un coffrefort caché au fond de sa cave et de plus en plus d’individus possèdent un compte en ligne, en toute confiance. Même chose pour les communications téléphoniques. Nous utilisons tous des réseaux télécoms pour communiquer sans savoir exactement quel itinéraire utilisent nos échanges. Il faut considérer le Cloud Computing de la même manière. Ce n’est pas parce que les données ne sont plus stockées dans une salle informatique au sous-sol de l’entreprise qu’elles sont en danger. Au contraire, le Cloud Computing permet le déploiement de nouveaux services (sauvegarde, redondance, etc.) qui autorisent une protection accrue des ressources informatiques. Quelles missions se fixe EuroCloud ? EuroCloud doit répondre à deux enjeux majeurs : la reconnaissance d’une profession et le développement d’une offre industrielle au niveau européen. La reconnaissance, cela signifie donner à des entités comme la Commission européenne ou les

Etats, une structure représentative des professionnels européens du Cloud Computing. C’est un point essentiel quand on parle de normalisation, de standardisation, etc. En moins d’un an d’existence, EuroCloud est une structure présente dans 22 pays européens et nous comptons 500 sociétés membres. Par ailleurs, le Cloud Computing impose aux fournisseurs européens de travailler ensemble : les utilisateurs attendent une interopérabilité totale des applications entre elles . Ici le défi est d’importance. Les Etats européens se donneront-ils les moyens de créer une offre de Cloud Computing d’envergure européenne ? En France, nous n’avons pas réussi à favoriser l’émergence de prestataires informatiques ayant une dimension internationale. Nous avons vu que le Cloud Computing occupait une place dans le Grand Emprunt lancé par l’Etat, je ne suis pas sûr que cela suffise à créer un secteur industriel. Or les parts de marché se prennent aujourd’hui. Propos recueillis par Anne Lejeune-Lorenzini n

LES CAHIERS DE LA COMPETITIVITE, datés du 29 septembre 2010, sont édités par l’Agence Média Thème.

Trois segments pour le Cloud Computing Les offres de Cloud Computing permettent l’accès via Internet à des ressources informatiques. Le consommateur (entreprise ou particulier) paie un abonnement selon son utilisation. On distingue trois grands segments de marché. Tout d’abord, le plus important : SaaS (Software as a service, Application à la demande) au travers duquel l’utilisateur s’abonne à une application. Depuis quelques moins, on voit se développer les offres d’Infrastructure (IaaS, Infrastructure as a Service) par lesquelles les entreprises se déchargent de leurs opérations de sauvegarde, réseau, stockage, gestion de base de données, etc. Enfin, le dernier segment PaaS (Platform as a Service) est encore restreint et devrait permettre aux entreprises d’accéder à des plate-formes de développement mutualisées.

Directeur général : Deror Sultan - Rédacteur en chef : Eric Saudemont - Chef de rubrique : Christian Jacques. Ont participé à la rédaction de ce numéro : Michel Blanchot, Caroline Duprés, Philippe Fort, Anne Lejeune-Lorenzini - Secrétaire de rédaction : Lucas Granjean - Studio graphique : DG studio – Publicité : Média Thème Publicité : 92, boulevard Victor Hugo - 92110 Clichy - Tél. : 01 70 15 03 11 - www.mediatheme.fr - Contact : info@mediatheme.fr

(La rédaction du Monde n’a pas participé à la réalisation de ce supplément) CAHIER DU « MONDE » DATÉ DU 29 SEPTEMBRE 2010, N° 20429. NE PEUT ÊTRE VENDU SÉPARÉMENT


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.