Thierry Gervais. L’Illustration photographique

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« D’après photographie »

instructive53. » En 1843, la préface du premier volume de L’Illustration exprime aussi, sur un ton moins condescendant, l’idée que l’image est un outil de connaissance : « Combien les descriptions écrites, même les meilleures, sont pâles, inanimées, toujours incomplètes et difficiles à comprendre, en comparaison de la représentation même des choses ! On le répète depuis longtemps : “Les choses qui arrivent à l’esprit par l’oreille sont moins faciles à retenir que celles qui arrivent par les yeux”54. » Quel que soit le niveau d’éducation du lecteur, les images facilitent l’accès au savoir en ayant « recours à cette autre langue : […] le crayon et le burin55. » Plus proches de la vision humaine, les lignes du dessin seraient plus accessibles que les lettres d’un texte qui nécessitent un savoir préalable pour être lues. « L’Illustration sera véritablement ce que, dès le début, nous avions voulu qu’elle fût, un vaste annuaire où seront racontés et figurés, à leurs dates, tous les faits que l’histoire contemporaine enregistre dans ses annales. […] L’Illustration sera, en un mot, un miroir fidèle où viendra se réfléchir […] la vie de la société au dix-neuvième siècle56. » Les gravures sur bois sont pour l’hebdomadaire le moyen de réduire la distance intellectuelle qui sépare le spectateur du sujet, au point de “refléter” l’actualité même. Au-delà de l’aspect pédagogique, cet

53.

“Des moyens d’instruction. Les livres et les images”, Magasin pittoresque, 1833, p. 98.

55.

“Préface”, L’Illustration, t. II, 1er mars 1844.

54. 56.

“Préface”, L’Illustration, t. I, 1er septembre 1843. “Préface”, L’Illustration, t. I, art. cit.

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