Le Fil 10 novembre 2016

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Place à la biologie numérique p2

Éloge de l’enseignement p8-9

Volume 52, numéro 9 10 novembre 2016

photo Leslie Coates / ArcticNet

Unis pour le Nord

L’Institut nordique du Québec réunit trois chaires de recherche et nomme Louis Fortier comme directeur de la science et de l’innovation. p3


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La beauté des nombres Lancement de la Chaire de recherche et d’innovation L’Oréal en biologie numérique par Jean Hamann Séquençage de gènes, sé ­ quençage de génomes, carac­ térisation de protéines, le monde de la biologie cellu­ laire dispose maintenant d’outils exceptionnels pour étudier les fins rouages du vivant. L’envers de la médaille est que ces technologies gé­ nèrent une avalanche de données dont le traitement constitue un important défi. C’est à cette question que s’attaquera la Chaire de re­ cherche et d’innovation L’Oréal en biologie numé­ rique, dont le lancement a eu lieu aujourd’hui à l’Université Laval. « Nous allons conce­ voir de nouvelles approches numériques pour traiter les données produites par la génomique, la métagéno­ mique, l’épigénomique, la protéomique, la métabolo­ mique et les autres sciences en “­omique”. Notre plus grand défi sera de croiser ces données hétérogènes et de réaliser leur intégration afin d’aider les chercheurs à leur donner un sens biologique », souligne le titulaire de la Chaire, Arnaud Droit, de la Faculté de médecine. Le professeur Droit est bien placé pour construire ce pont entre la biologie et le numé­ rique puisqu’il a d’abord étudié en biochimie avant de bifur­ quer vers la bio­informatique. Membre du Centre de re ­ cherche du CHU de Québec – Université Laval et du Centre de recherche en données mas­ sives, il conçoit de nouvelles approches pour les analyses biologiques à haut débit. « La plupart des travaux menés dans mon laboratoire sont des projets multidisciplinaires qui combinent la génomique, la protéomique et le Web séman­ tique », précise­t­il.

La collaboration entre le professeur Droit et L’Oréal date de plusieurs années. « Jusqu’à présent, il s’agis­ sait de projets ponctuels en protéomique. Je leur ai proposé un partenariat à plus long terme qui pren­ drait la forme d’une chaire. Comme ils étaient satis­ faits de nos collaborations antérieures, ils ont ac ­ cepté. » L’un des projets de la Chaire consiste à mettre au point un modèle numé­ rique du fonctionnement de la peau et du cheveu à partir d’une masse de don­ nées biologiques. « Notre ambition est de créer une peau virtuelle pour visuali­ ser de façon dynamique l’ensemble des événe­ ments biologiques qui entrent en jeu dans la régé­ nération cutanée, souligne Luc Aguilar, directeur des recherches biologiques et cliniques de L’Oréal. Le projet intégrera également une nouvelle plateforme de connaissance autour du microbiome de la peau. Ces approches de biologie numérique pourront ainsi déboucher sur une meil­ leure compréhension du fonctionnement de la peau et de son renouvel­ lement et ouvrir la voie à de nouveaux ingrédients. » L’Oréal pourra utiliser cet outil pour mieux com­ prendre, par exemple, comment certaines molé­ cules agissent sur la dyna­ mique des voies métaboli­ ques ou sur le microbiome cutané, précise le profes­ seur Droit. « Notre modèle pourra être adapté pour servir aux mêmes fins sur d’autres tissus du corps humain. »

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Notre plus grand défi est de croiser une masse de données hétérogènes et de réaliser leur intégration afin d’aider les chercheurs à leur donner un sens biologique

Le titulaire de la chaire, Arnaud Droit, devant un spectromètre de masse. Cet appareil fait partie de l’équipement de la plateforme protéomique du CHU de Québec – Université Laval, dont le professeur Droit est directeur. photo François Laliberté

L’Oréal dispose de moyens considérables en recherche. S o n é qu i p e d e R e t D compte environ 3 900 per­ sonnes à travers le monde, ses chercheurs pu blient chaque année une centaine d’articles dans des revues scientifiques et l’entreprise dépose près de 500 brevets annuellement. « Si L’Oréal s’associe à la Chaire, c’est parce que nous disposons d’une expertise reconnue en bio­informatique. Les spé­ cialistes dans ce domaine sont encore très rares et ils sont très recherchés sur le marché de l’emploi, constate le professeur Droit. La Chaire permettra de former davantage de bio­ informaticiens pour ré ­ pondre aux besoins de la société et pour faire évoluer la discipline. »

« Cette chaire permettra à l’Université Laval de devenir une référence dans le domaine de la bio­informatique, souligne

Fondé en 1965, Le Fil est un hebdomadaire publié 29 fois par an par la Direction des communications de l’Université Laval et distribué gratuitement sur le campus.

avec le Centre de recherche sur les données massives, cette chaire rayonnera dans une multitude de disciplines. »

Étaient présents lors du lancement de la Chaire Denis Brière, recteur, Arnaud Droit, titulaire de la Chaire de recherche et d’innovation L’Oréal en biologie numérique, Luc Aguilar, directeur Recherches biologiques et cliniques, Recherche avancée de L’Oréal, et Raynald Bergeron, doyen de la Faculté de médecine. photo Marc Robitaille

On peut le lire en ligne à lefil.ulaval.ca et s’abonner gratuitement à un avis de parution électronique.

Le journal de la communauté universitaire

le recteur Denis Brière. En misant sur le traitement de grands volumes de données biologiques et en collaborant

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Rédaction Éditeur : Jacques Villemure, directeur des communications Rédactrice en chef : Claudine Magny Journalistes : Matthieu Dessureault, Jean Hamann, Yvon Larose Collaborateurs : Pascale Guéricolas, Stéphane Jobin, Renée Larochelle, Caroline Leclerc, Mathieu Tanguay Collaborateurs au Web : Carl Bélanger, Thierry Mellon Rédactrices-réviseures : Isabelle Doucet, Manon Plante Agente de secrétariat : Josée Nadeau

Production Infographie : Geneviève Bolduc, Service de reprographie de l’Université Laval Impression : TC Imprimeries Transcontinental, Québec (Québec)

Placements publicitaires Claudine Trudel 418 656-2131 poste 6415 Dépôt légal Bibliothèque nationale du Québec, ISSN 022-1-1965

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Rallier les meilleurs

photo Martin Fortier / ArcticNet

L’INQ vise à fournir aux gouvernements, aux entreprises et aux communautés concernés les connaissances scientifiques et le savoir-faire technique nécessaires au développement durable du Nord du Québec et de l’Arctique canadien

Les trois chaires : • La Chaire de recherche sur le développement durable du Nord (UL) • La Chaire de recherche sur le potentiel géothermique du Nord (INRS) • La Chaire de recherche nordique de l’Université McGill sur la conservation de la faune et la sécurité alimentaire tradi­tionnelle

L’Institut nordique du Québec réunit trois chaires de recherche et annonce l’arrivée de Louis Fortier comme directeur de la science et de l’innovation par Matthieu Dessureault L’avenir s’annonce promet­ teur pour l’Institut nordique du Québec (INQ). Ce projet de longue haleine initié par l’Université Laval, l’Univer­ sité McGill et l’Institut natio­ nal de la recherche scienti­ fique (INRS) a désormais son directeur scientifique. Le bio­ logiste océanographe Louis Fortier, connu notamment comme leader scientifique du brise-glace de recherche NGCC Amundsen, prend la barre de cet institut consacré au développement durable du Nord. Le chercheur émé­ rite sera chargé de superviser le déploiement de la stratégie de recherche. Enthousiaste, il admet qu’il s’agit là d’un énorme mandat. « C’est une nomination fort intimidante. La création d’un institut transsectoriel regrou­ pant les forces vives de l’Uni­ versité Laval en recherche nordique date de plus de 12 ans. Il s’agit maintenant de regrouper l’ensemble des expertises du Québec dans un projet beaucoup plus ambi­ tieux que ce que nous avions imaginé au départ. L’émer­ gence spectaculaire des enjeux environnementaux, socio-économiques et

politiques dans le Nord force une mobilisation des cher­ cheurs. Les perspectives pour la recherche et l’hybri­ dation des expertises sont fascinantes. » L’INQ, rappelons-le, re­­ groupe plusieurs centres de recherche couvrant des sec­ teurs aussi variés que les res­ sources naturelles, la santé, le génie et les sciences hu­­ maines et sociales. Il vise à fournir aux gouvernements, aux entreprises et aux com­ munautés concernés les con­ naissances scientifiques et le savoir-faire technique néces­ saires au développement durable du Nord du Québec et de l’Arctique canadien. « Les membres de l’Institut sont capables de contribuer à cette vision d’un développe­ ment durable du Nord. Ma priorité numéro un est de fournir à ces centres de re­­ cherche les moyens financiers et logistiques, de combiner leurs expertises afin de rattra­ per rapidement les re­­tards et de faire du Canada un leader mondial dans le développe­ ment économique et social des régions nordiques », ajoute le nouveau directeur de la science et de l’innovation.

Trois chaires viennent par ailleurs s’ajouter à l’Institut. Il s’agit de la Chaire de re­­ cherche sur le développement durable du Nord, la Chaire de recherche sur le potentiel géo­ thermique du Nord et la Chaire de recherche nordique de l’Université McGill sur la conservation de la faune et la sécurité alimentaire tradi­ tionnelle. Elles sont dirigées respectivement par Thierry Rodon, professeur au Dé­­ partement de science poli­ tique de l’Université Laval, Jasmin Raymond, chercheur à l’INRS, et Murray Humphries, de l’Université McGill. Pour Thierry Rodon, ce regroupement représente de belles occasions de parte­ nariat de recherche interdis­ ciplinaire. « Les chaires de l’INRS et de l’Université McGill couvrent des enjeux comme le potentiel géother­ mique, la préservation de la nature et la sécurité alimen­ taire. De mon côté, je m’inté­ resse au développement durable du Nord, particuliè­ rement sur les plans humain et social, ce qui est très peu étudié. Notre association offre un terrain de complé­ mentarité; nous verrons

dans quelle mesure nous pouvons collaborer à des projets communs. » Les travaux de Thierry Rodon portent principale­ ment sur les effets du déve­ loppement minier sur les communautés autochtones. Depuis 2011, le chercheur et son équipe mènent divers projets, en collaboration avec des partenaires nordi­ ques et internationaux, pour mieux comprendre les en­­ jeux posés par cette indus­ trie. Le financement de l’INQ lui permettra donc de poursuivre ses travaux afin

d’éclairer la prise de décision des entreprises, des gouver­ nements et des communau­ tés autochtones. « Thierry Rodon continuera de parta­ ger tout le savoir acquis avec brio au fil des ans en matière de pratiques exemplaires à mettre en place pour ré­­ pondre aux impératifs d’un développement nordique durable », se réjouit le rec­ teur de l’Université Laval, Denis Brière. Pour le chercheur, la force de l’INQ réside dans son potentiel à renforcer les liens avec les populations

nordiques. « Pour moi, c’est ça l’important : établir un partenariat solide avec les communautés autochtones et non autochtones du Nord ainsi que les organismes nordiques. Cela signifie de prendre en compte leurs préoccupations en termes de recherche et, surtout, de construire avec eux les s avo i r s s u r l e No r d e n contribuant au dévelop­ pement de leur capacité de recherche. » Pour plus d’information sur l’INQ : inq.ulaval.ca

De gauche à droite : Robert Sauvé, président-directeur général de la Société du Plan Nord, Claude Arbour, recteur par intérim de l’INRS, Jasmin Raymond, titulaire de la Chaire de recherche sur le potentiel géothermique du Nord de l’INRS, Louis Fortier, directeur de la science et de l’innovation de l’INQ, Denis Brière, recteur de l’Université Laval, Thierry Rodon, titulaire de la Chaire sur le développement durable du Nord de l’Université Laval, Rosie Goldstein, vice-principale à la recherche et à l’innovation de l’Université McGill, et Murray Humphries, titulaire de la Chaire de recherche nordique de l’Université McGill sur la conservation de la faune et la sécurité alimentaire traditionnelle. photo Marc Robitaille


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monPortail

en bref

Bienvenue aux portes ouvertes ! Imaginez une journée durant laquelle les visi­ teurs pourront se renseigner sur les quelque 500 programmes de l’Université Laval, déposer sur place une demande d’admission, rencontrer des étudiants pour échanger sur la vie à l’Uni­ versité, assister à l’une des nombreuses confé­ rences, découvrir tous les services offerts et vi­­­ siter le campus et ses facultés. C’est ce qui vous attend à la Journée portes ouvertes ! Des milliers de futurs étudiants sont attendus sur le campus pour ce moment important de la vie de la com­ munauté universitaire. Le Bureau du recrute­ ment étudiant, les facultés ainsi que les services de l’établissement vous souhaitent la bienvenue et feront tout pour que cette importante activité soit un succès. photo Louise Leblanc Samedi 12 novembre, de 10 h à 15 h, au pavillon Alphonse-Desjardins. Pour plus d’information : ulaval.ca/portesouvertes.

Longue soirée antiprocrastination L’Université Laval est heureuse de lancer, en première québécoise, la Longue soirée anti­ procrastination, un événement qui se tient depuis 2010 dans de nombreuses universités à travers le monde, dont plus d’une quinzaine canadiennes, sous le nom répandu de Long Night Against Procrastination (LNAP). Orga­nisée en collaboration par le Vicerectorat aux études et aux activités inter­na­ tionales, la Bibliothèque, le Centre d’aide aux étudiants et Mon équilibre UL, la Longue soirée anti­procrastination a pour principal objectif d’offrir aux étudiants un soutien ­pédagogique et moral pendant la période d’examens et de remise de travaux de fin de session. Une série d’acti­vités aux thématiques variées sont proposées et permettront d’ap­ prendre une foule de trucs et de notions utiles pour mieux gérer ce moment critique qu’est la fin de session. Mercredi 16 novembre, de 19 h à minuit, à la Bibliothèque au pavillon Jean-CharlesBonenfant. Entrée libre. Pour consulter la programmation : www.bibl.ulaval.ca/web/ nouvelles-bul/soiree-anti-procrastinationdetail. Pour plus d’information : www.bibl.ulaval.ca/web/nouvellesbul/soiree-anti-procrastination

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S’inscrire en un tour de main ! Une nouvelle application, disponible sur la plateforme monPortail, permettra aux étudiants d’effectuer leur choix de cours et de procéder à leur inscription par Matthieu Dessureault S’inscrire à ses cours n’aura jamais été aussi simple ! Dès le 16 novembre, date du début de la période de prépa­ ration au choix de cours pour la session d’hiver 2017, les étudiants pourront réali­ ser cette étape à partir de l’environnement numérique monPortail. Munis de leur ordinateur, de leur télé­ phone intelligent ou de leur tablette, ils pourront choisir les cours qui les intéressent grâce à une fonction simi­ laire à un panier d’achat vir­ tuel. Une option leur per­ mettra de visualiser l’horaire prévu des cours sélection­ nés. Ils pourront voir s’ils répondent à toutes les condi­ tions préétablies pour s’ins­ crire, vérifier les conflits d’horaire dans un calendrier, puis éliminer des cours s’il y a lieu. Disponible depuis le 22 août, monPortail rem­ place le Portail des cours. Conviviale, cette plateforme offre une interface person­ nalisée en fonction du contexte de l’utilisateur. On y trouve, entre autres, l’accès aux courriels, les sites de cours, un calendrier ainsi que de nouvelles fonctionna­ lités de communication, dont une zone de messages importants et la possibilité de recevoir des notifications en tout temps. Pour ce qui

est de l’inscription aux cours, plusieurs améliorations ont été apportées par rapport à l’ancien système, autrefois disponible sur Capsule. L’interface, harmonisée à celle de monPortail, est plus intuitive et ergonomique. Les messages contextuels, comme les messages d’er­ reur, sont plus clairs afin de faciliter le déroulement de l’inscription. L’objectif derrière ce nou­ vel outil, on l’aura deviné, est de simplifier la vie de l’utili­ sateur. « Le développement de cette application fait par­ tie des actions mises de l’avant pour favoriser la réussite et la persévérance des étudiants. La refonte de l’inscription vise à leur offrir une expérience améliorée en réponse aux besoins qu’ils ont exprimés », explique Éric Bauce, vice-recteur exécutif et au développement. Projet de longue haleine, monPortail est le fruit d’une collaboration avec les étu­ diants. Des représentants des associations étudiantes CADEUL et AELIÉS ont participé à sa création et ont testé le prototype à diffé­ rentes étapes de réalisation. Des gestionnaires d’études ont aussi apporté leur aide. « Les étudiants ont été impli­ qués tout au long du pro­ cessus afin de s’assurer que

demeureront la première ressource pour ceux ayant des questions ou des pro­ blèmes relatifs aux études, mais nous prévoyons que les besoins de soutien en matière d’inscription seront en baisse. » À noter que la période de préparation au choix de cours aura lieu du 16 au 20 novembre. Les inscrip­ tions se feront du 21 no­­ vembre au 6 janvier pour les cours réguliers. Des res­ sources d’aide sur l’utilisa­ tion de la nouvelle appli­ cation seront disponibles dès le 16 novembre sur le site ene.ulaval.ca.

la solution réponde à leurs besoins, ajoute le vicerecteur exécutif et au déve­ loppement. Les gestion­ naires d’études ont égale­ ment été consultés de façon à mettre à contribution leur expertise en gestion des études. Les étudiants re­­ trouveront sur ce nouveau module toutes les fonction­ nalités requises pour pro­ céder à leur inscription. Les Pour accéder à monPortail : g e st i o n n a i r e s d ’ é t u d e s monportail.ulaval.ca

L’objectif derrière le nouveau module d’inscription est de simplifier la vie de l’utilisateur

Avec leur ordinateur, leur téléphone intelligent ou leur tablette, les étudiants n’ont qu’à choisir les cours qui les intéressent grâce à une fonction similaire à un panier d’achats virtuel.


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Vers une alimentation plus santé et plus verte La Chaire industrielle CRSNG en procédés électromembranaires promet de verdir l’assiette des Québécois par Jean Hamann Les Canadiens sont de plus en plus exigeants quand il est question de leur alimentation. Ils veulent non seulement que les aliments qu’ils consomment leur fournissent les éléments nutritionnels dont leur corps a besoin, mais ils s’attendent en plus à ce qu’ils leur procurent des bienfaits santé. Il faut ajouter à cela que la production de ces ali­ ments doit maintenant se faire dans le plus grand respect possible de l’environnement. Une partie de la réponse à ces nombreuses exi­ gences pourrait bien se trouver dans les technologies que le profes­ seur Laurent Bazinet, du Dépar­ tement des sciences des aliments, peaufine depuis une quinzaine d’années à l’Institut sur la nutrition et les aliments fonctionnels. Grâce à l’appui de plusieurs partenaires industriels et financiers, le profes­ seur Bazinet dispose maintenant des moyens nécessaires pour concevoir de nouvelles applica­ tions pour les procédés électro­ mem­branaires et pour faire passer ces technologies du laboratoire aux entreprises. En effet, le Conseil de recherche en sciences naturelles et en génie du Canada (CRSNG) vient d’ac­ corder une somme de 575 000 $ au professeur Bazinet pour la création de la Chaire de recherche indus­ trielle CRSNG en procédés électo­ membranaires visant l’améliora­ tion de l’écoefficience de lignes de production bioalimentaire. Les entreprises québécoises Fruit d’Or, Parmalat et Ocean NutraSciences, ainsi que les entreprises euro­ péennes Amer-Sil et Eurodia verse­ ront, ensemble, une somme équiva­ lente. À ce montant s’ajoutent une con­tribution de 385 000 $ du Fonds d’enseignement et de recherche François-Bourgeois en sciences et génie alimentaire, géré par La Fondation de l’Université Laval, et une contribution de 322 000 $ de l’Université Laval. « En incluant les contributions en nature des entre­ prises, le budget de la Chaire atteint environ 2,1 millions sur cinq ans, précise Laurent Bazinet. Une par­ tie importante de cette somme ser­ vira au soutien financier des cinq doctorants, sept étudiants à la maî­ trise et au moins cinq stagiaires de premier cycle qui participeront aux travaux de la Chaire. » Les procédés électromembra­ naires permettent de trier les mo­l écules présentes dans un mélange, qu’il s’agisse de lait ou d’un jus de fruit par exemple. L’échantillon est placé dans un

contenant compartimenté à l’aide de membranes, aux extrémités duquel sont placées des électrodes. Lorsqu’un faible champ électrique est appliqué sur ce système, les molécules migrent d’un comparti­ ment à l’autre, triées par les mem­ branes en fonction de leur charge électrique et de leur taille. On peut ainsi isoler des fractions qui possè­ dent une activité biologique parti­ culière pour enrichir certains ali­ ments, en faire des suppléments ou encore pour retirer des molécules jugées indésirables d’un produit. « Il s’agit de technologies vertes qui ne font appel à aucun produit chimique pour la séparation ou l’extraction des molécules, précise le chercheur. De plus, les copro­ duits peuvent être facilement valorisés. » Le professeur Bazinet explore le potentiel de ces technologies depuis ses études de maîtrise menées à l’Université Laval à la fin des années 1990. Ses travaux sur le sujet ont conduit à la publication de plus de 160 articles scientifiques et à 4 brevets. « Et il y en a un cin­ quième en route », ajoute-t-il. Au cours des dernières années, il a fait appel aux procédés électromem­ braires pour produire, par exem­ ple, du jus de canneberge moins acide et plus santé, une boisson au thé vert enrichie en antioxydants, des lipides neuroprotecteurs à par­ tir du petit lait, des peptides antimi­ crobiens à partir de résidus de crus­ tacés et des peptides antihyperten­ seurs à partir du lait.

L’équipe du professeur Laurent Bazinet fait appel aux procédés électromembranaires pour trier les molécules présentes dans le lait ou les jus de fruit. L’un de ses projets a permis de produire un jus de canneberge moins acide qui conserve toutes ses propriétés santé.

La création de la Chaire de recherche CRSNG en procédés électromembranaires permettra la poursuite des travaux de son équipe, le développement de nou­ veaux projets répondant aux besoins des partenaires indus­ triels ainsi que la mise à l’échelle de ces procédés pour leur application éventuelle en entreprise. Au Canada seulement, le chiffre d’af­ faires des aliments santé atteint environ 11 milliards de dollars par année et le taux annuel de croissance est de 6 %. « Les pro­ cédés électromembranaires peu­ vent aider les entreprises à rele­ ver les défis d’innovation et de

performance qui les attendent, en plus de réduire leurs effets sur ­l’environnement. L’un des volets de nos travaux porte justement sur l’évaluation de l’écoefficience de ces procédés. » Pour les trois partenaires indus­ triels québécois, les travaux de la Chaire constituent une occasion à saisir pour améliorer leurs procé­ dés et leur compétitivité. « Bien que nous produisions déjà diffé­ rents ingrédients à partir de res­ sources marines, notre collabora­ tion avec l’Université Laval nous permettra de développer d’autres produits innovants et de diversi­ fier nos marchés », a souligné

notre part de marché dans ce sec­ teur », a précisé Sami Gaaloul, directeur des ser­vices techniques de l’entreprise. Sylvain Dufour, vice-président des ventes, du mar­ keting et du développement des affaires chez Fruit d’Or, espère que l’association avec la Chaire con­ duira à l’émergence de nouvelles technologies et de produits nova­ teurs. « Nous croyons que ce par­ tenariat sera porteur tant pour nos entreprises que pour l’ensemble de la société. » Pour sa part, le recteur Denis Brière a souligné que les travaux menés dans le cadre de cette chaire favoriseront la compétitivité

Les procédés électromembranaires aideront les entreprises alimentaires à relever les défis d’innovation et de performance qui les attendent

Le titulaire de la Chaire, Laurent Bazinet, étudie les procédés électromembranaires depuis plus de 15 ans. Ses travaux sur le sujet ont conduit à la publication d’environ 160 articles scientifiques et à 5 brevets. photo Marc Robitaille

Gilles Desjardins, président-­ directeur général chez Ocean NutraSciences au moment du lan­ cement de la Chaire. Du côté de Parmalat Canada, le partenariat avec l’équipe de Laurent Bazinet servira à « intégrer aux opérations de la division des ingrédients lai­ tiers de nouvelles technologies basées sur le concept d’écoeffi­ cience, ce qui nous permettra d’améliorer notre compétitivité et

de l’industrie canadienne de la transformation des aliments e t d e s b o i s s o n s , qu i g é n è r e 300 000 emplois et des revenus de 77,7 milliards $ par année. « La croissance du secteur des ingré­ dients santé et des aliments fonc­ tionnels, secteur où l’Université Laval exerce déjà un fort lea­ dership, sera elle aussi soutenue par les travaux de cette nouvelle chaire », a-t-il ajouté.


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technologies

À vos marques, partez ! Professionnels de la santé, designers et gestionnaires de projet étaient réunis, le weekend dernier, dans le cadre du Marathon Innovation Santé par Renée Larochelle Vous vous demandez ce que peut être un hackathon dans le domaine de la santé ? Il s’agit d’une asso­ ciation entre le partage d’in­ formations, le hacking et une sorte de course contre la montre, ce « marathon », devant aboutir à la création d’un prototype d’une solu­ tion technologique liée à un enjeu de santé, que ce soit un site Web ou une applica­ tion mobile. « Améliorer la santé et les services sociaux grâce aux outils numériques » : tel était le principal objectif du Hacking Health Québec, qui se tenait du 4 au 6 no­vembre, au pavillon Alphonse-Desjardins. Renommé localement « Marathon Innovation Santé », l’événement réunis­ sait en un seul lieu des spé­ cialistes de la santé, des designers et des gestion­ naires de projet qui ten­ taient de relever, en équipe, l’un des défis préalablement soumis par des profession­ nels de la santé. Au nombre

d’une quinzaine, ces défis allaient de la conception d’un jeu vidéo pour aider les enfants souffrant d’un trouble d’acquisition de la coordination (TAC) au déve­­ loppement d’une applica­ tion visant à réduire la cy­­ber­ dépendance chez les jeunes, en passant par la concep­ tion d’un outil permettant de mesurer ce que les gens doivent manger pour at­­ teindre une santé optimale. L’événement, qui en était à sa première année, était organisé par le comité Hacking Health Québec, une initiative citoyenne sou­ tenue par plusieurs organi­ sations provenant des com­ munautés technologique, clinique et de gens d’affaires de la région de Québec. « Tous ces experts provenant de différents domaines tra­ vaillent habituellement en silo et n’ont pas souvent la chance de partager leurs connaissances et leurs besoins. Ce type d’activité leur en offre l’occasion », explique Lynda Robitaille,

Chaque équipe devait aboutir à la création d’un prototype d’une solution technologique liée à un enjeu de santé, que ce soit un site Web ou une application mobile

Les défis allaient de la conception d’un jeu vidéo pour aider les enfants souffrant d’un trouble d’acquisition de la coordi­ nation au développement d’une application visant à réduire la cyberdépendance chez les jeunes. photo Léa Fortier

coordonnatrice scientifique au Centre de recherche en données massives de l’Uni­ versité Laval (CRDM – UL) et l’une des deux leaders de Hacking Health Québec. Le second est Alejandro Gaviria, professionnel de recherche au Centre inter­ disciplinaire de recherche en réadaptation et intégra­ tion sociale (CIRRIS). ­Sou­lignons qu’il existe une trentaine de communautés Hacking Health à travers le monde. Animée par des bénévoles, cette organisa­ tion sans but lucratif est implantée à Québec depuis environ deux ans. Ce marathon d’innova­ tions en santé n’avait rien d’improvisé. En effet, au cours de quelques rencon­ tres tenues en amont du ma­­ rathon cet automne, des professionnels de la santé intéressés par le projet ont discuté de leurs besoins pour ensuite proposer leurs défis sur le site Web de l’orga­ nisme. Les idées ont germé, des projets ont été esquissés, des équipes se sont formées. Chercheur clinicien à la Faculté de médecine et u r g e n t o l o g u e , P a t r i ck Archambault était au ­nombre des participants. Il dirigeait deux équipes qui ont développé chacune un prototype de solution tech­ nologique. Si le premier outil visait à faciliter la prépara­ tion des plans d’interven­ tion pour les équipes discipli­ naires en santé, l’autre concernait plutôt la prise de décision partagée en fin de vie, dans les urgences et aux soins intensifs, entre le pa­­ tient et son médecin. « Ce sont des applications partiel­ lement développées qui ont besoin d’être améliorées en matière de design et d’in­ tégration dans le domaine de la santé, précise Patrick Archambault. Même chose sur le plan de la commer­ cialisation. C’est un genre de travail qui s’apparente à un work in progress. On a ­toujours besoin de bonnes idées ! » Au total, 12 prototypes ont été produits au cours du weekend. Lors de la der­ nière journée, le grand public était invité à assister gratuitement aux présenta­ tions des prototypes ainsi qu’à la remise des prix. Pour en savoir plus sur l’événement et sur les prix qui ont été remis : hhville quebec.sparkboard.com.

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sur l’élection présidentielle américaine Q Le Canada est l’un des rares pays à avoir échappé aux critiques de Donald Trump durant la campagne. Que peut-on attendre maintenant de ce président élu ?

Jonathan Paquin

L’élection de Donald Trump à la prési­ dence des États-Unis a eu l’effet d’une bombe un peu partout dans le monde. Le candidat républicain a déjoué toutes les prédictions en devenant le 45e pré­ sident américain. Jonathan Paquin, professeur au Département de science politique, spécialiste des relations canado-américaines et de la politique étrangère des États-Unis, analyse la situation.

Q Comment interprétez-vous ce r­ evirement politique spectaculaire, alors que les sondages donnaient la victoire à Hillary Clinton ? R C’est une grande leçon d’humilité pour la science politique et tous ceux qui se disent experts. Les sondeurs, les têtes d’affiche des grands médias améri­ cains, les chercheurs en études électo­ rales, tous se sont trompés et ont sousestimé Donald Trump. Au début de la soirée, l’ensemble des modèles statis­ tiques montrait pourtant une légère avance du vote populaire pour Hillary Clinton et un écart encore plus considé­ rable des grands électeurs en sa faveur. Cette erreur de prédiction s’explique sans doute par le manque de représen­ tativité des échantillons ou par le fait que les indécis n’osaient pas dire qu’ils allaient voter pour Donald Trump, connu pour ses propos sexistes et ses déclarations inacceptables. Il se peut aussi qu’une partie des électeurs ne voulaient pas élire une femme, qui allait devenir la commandante en chef des armées des États-Unis. Chose certaine, cette soirée électorale ressemble à une rébellion. Une rébellion des milieux ruraux, celle aussi des « cols bleus » et des gens qui veulent rompre avec des élites parlant au nom d’une minorité de fortunés et d’instruits. Ce phénomène ressemble à des événements qui ont eu lieu en Europe et qui pourraient se pro­ duire à nouveau dans les prochaines années.

R Donald Trump veut se pencher sur beau­ coup d’enjeux importants, qu’il s’agisse de la construction du mur à la frontière du Mexique, de l’ALENA, des relations avec la Russie, des négociations avec l’Iran ou de ­l’Accord de Paris sur le réchauffement clima­ tique. La Maison-Blanche va donc avoir peu de temps à consacrer au Canada. Il se peut cependant que des négociations aient lieu à propos de l’ALENA, mais, dans cette entente, ce sont surtout les relations avec le Mexique qui posent problème à Donald Trump. Les entreprises américaines n’ont pas délocalisé leurs activités au Canada, provoquant des pertes d’emplois aux États-Unis. Même si l’ALENA est mis de côté, on peut imagi­ ner un accord de libre-échange canadoaméricain. Au préalable, le président élu fera sans doute la démonstration que le Canada constitue un allié sûr, qui respecte les règles du commerce. Finalement, tout peut arriver. Il faut aussi bien comprendre que le nouveau président devra négocier avec un Congrès, certes républicain, mais pas nécessairement « trumpiste ». Rien ne dit que les pouvoirs exécutif et législatif danse­ ront le tango ensemble ! Q Quelles pourraient être les conséquences, pour les États d’Europe de l’Est, de l’arrivée au pouvoir d’un président américain décidé à se rapprocher de la Russie ? R Des pays comme l’Estonie, la Lituanie ou la Pologne doivent se sentir extrêmement vulnérables à la suite de cette élection. Durant la campagne électorale, Donald Trump avait déclaré que les pays membres de l’OTAN devraient augmenter substantiel­ lement leur contribution financière. Est-ce qu’il va revenir là-dessus ? Au cours des pro­ chains mois, Moscou et Washington vont sans doute se rapprocher et amorcer un nouveau dialogue. En cas d’agression, il est très difficile pour l’instant de savoir si Donald Trump défendra bec et ongles l’Eu­ rope de l’Est. C’est la première fois que la structure de l’ordre international post-1945 est critiquée. L’architecture de la défense de l’Occident se retrouve mise à mal et sera éventuellement redéfinie. Une nouvelle ère en relations internationales débute, celle du 21e siècle. Désormais, la Chine constitue une menace, tandis que Donald Trump considère la défense de l’Europe de l’Est contre la Russie comme un concept vieillot. Cela dit, il faut bien comprendre que les pré­ sidents américains ont beaucoup de mal à tenir leurs promesses. Rappelez-vous les attentes très élevées après l’élection de Barack Obama en 2008. Malgré tout ce que Donald Trump a proposé durant la dernière année, il ne pourra sans doute pas réaliser tout ce qu’il a dit. Il va se frotter aux dures réalités de la politique et à ses contraintes. Propos recueillis par Pascale Guéricolas


recherche

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Hausse de 2 % des fonds de recherche

ils ont dit... Sur la protection des renseignements personnels en recherche

Chantal Pouliot, Département d’études sur l’enseignement et l’appren­ tissage Le Devoir, 3 novembre

Le financement de la recherche est important parce qu’il crée des conditions qui favorisent l’avancement des connaissances, mais la qualité de la recherche dans une université dépend aussi de l’encadrement et du soutien que reçoivent les étudiants des cycles supérieurs. Ici, Roxane Pouliot, professeure à la Faculté de pharmacie et lauréate du Prix d’excellence en enseignement 2016, catégorie Encadrement aux cycles supérieurs, en réunion de travail avec ses étudiants au Centre de recherche en organogénèse expérimentale. photo Bureau de soutien à l’enseignement

L’Université Laval se classe au 7e rang des universités canadiennes au chapitre des fonds de recherche obtenus en 2015 par Jean Hamann Selon les données compilées par la firme torontoise Research Infosource, l’Uni­ versité Laval vient au 7e rang des universités canadiennes au chapitre des fonds de recherche obtenus en 2015. Les chercheurs de l’Université ont récolté 332 M $, une hausse de 7 M $ par rapport à 2014. Research Infosource établit le classement des 50 plus importantes universi­ tés canadiennes à partir de renseignements provenant de sa propre banque de données, de Statistique Canada et des universités elles-mêmes. Cette hausse de 2 % survient dans un contexte difficile où les universités québécoises ont enregistré une baisse globale de 1,5 % des fonds de re­­ cherche et où l’ensemble des universités canadiennes a connu une hausse modeste de 0,6 %. Les deux autres grandes universités québécoises en recherche, l’Université de Montréal et l’Uni­v ersité McGill, ont subi des baisses de 3 % et de 1 % respectivement. « Ces données in­­diquent que l’Université Laval s’en tire bien et qu’elle dispose de moyens intéressants pour maintenir un en­­vironnement de recherche sti­m ulant », ­c ommente Marie Audette,

vice-rectrice ad­­jointe à la recherche et à la création. Il y a maintenant 15 ans que Research Infosource dresse le portrait du financement de la recherche dans les univer­ sités canadiennes. En 2001, l’Université Laval avait ob­­ tenu 187 M $. Depuis, audelà des inévitables soubre­ sauts annuels, le financement de la recherche a connu une progression régulière, qui s’est traduite par une aug­ mentation de 77 % de l’enve­ loppe annuelle. « Cette pro­ gression s’explique d’abord par la qualité, la créativité et l’inventivité des chercheurs de l’Université Laval », sou­ ligne la vice-rectrice adjointe. La stratégie de diversifica­ tion des sources de finance­ ment adoptée par l’Univer­ sité pour pallier le plafonne­ ment des investissements gouvernementaux a aussi contribué à maintenir un taux respectable de crois­ sance, même en périodes ­d ifficiles, poursuit Marie Audette. Mentionnons à ce chapitre la mise sur pied en 2008 du programme PAIR visant la création de chaires de recherche financées par des partenaires de l’Univer­ sité, la création en 2011 du programme de chaires de

leadership en enseignement (qui comporte un volet de re­­ cherche) ainsi que la crois­ sance des projets de re­­ cherche en partenariat et des contrats de recherche. « De plus, l’Université a encou­ ragé le regroupement multi­ disciplinaire des chercheurs et les partenariats internatio­ naux, notamment les Unités mixtes internationales et les Labo­ratoires internationaux associés, afin de regrouper des expertises qui accroissent les possibilités de finance­ ment aux concours des orga­ nismes subventionnaires. Il faut aussi mentionner l’ob­ tention de quatre Chaires d’excellence en recherche du Canada qui ont contribué à consolider des pôles d’excel­ lence de l’Université en plus de favoriser des synergies à l’international. »

Les classements comme celui de Research Infosource offrent l’avantage de nous situer sur le plan du finance­ ment de la recherche par rap­ port aux autres universités, mais il ne s’agit pas d’un para­ mètre absolu de la qualité de la recherche dans une univer­ sité, estime Marie Audette. « Bien sûr, le financement est important parce qu’il crée les conditions qui favorisent l’avancement des connaissan­ ces, mais il ne faut pas oublier que la recherche universitaire a aussi pour mission la forma­ tion des personnes dans des programmes spécialisés. La qualité de la formation, de l’encadrement et du soutien que reçoivent les étudiants des cycles supérieurs est donc très importante. Le résultat de la dernière Enquête canadienne auprès des étudiants à la maîtrise et au doctorat, qui indique un taux de satisfac­ tion de 92 % à l’Université Laval, est aussi un élément très révélateur de la qualité de la recherche dans une université. »

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La progression des 15 dernières années s’explique d’abord par la qualité, la créativité et l’inventivité des chercheurs de l’Université Laval

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Dans le cadre d’un recours collectif impliquant des citoyens et le propriétaire d’un parc d’éoliennes, un juge de la Cour supérieure du Québec a ordonné à une chercheuse de l’UQAM de déposer les données révélant l’identité de per­ sonnes qu’elle a interro­ gées pour ses travaux de doctorat, décision que dénonce Chantal Pouliot. « En portant atteinte à la confidentialité des sources universitaires, l’ordonnance de la cour envoie le mes­ sage selon lequel doréna­ vant toute personne par­ ticipant à une recherche pourrait voir la protection de ses données person­ nelles compromise. »

Sur la construction écoresponsable en bois

Pierre Blanchet, Département des sciences du bois et de la forêt Voir vert, automne 2016

Aujourd’hui, moins du quart des bâtiments com­ merciaux sont construits en bois au Québec. Or, le cadre réglementaire actuel permettrait l’utilisation du bois dans la construction de plus de 80 % de ce type de bâtiments. Selon Pierre Blanchet, beaucoup de sensibilisation reste à faire. « Présentement, les univer­ sités sont capables de ré­­ pondre aux besoins de for­ mation pour la construc­ tion de bâtiments de bois en hauteur. Par contre, il n’y a rien du côté des écoles de métier. »

Sur l’offensive publicitaire de Hyundai

Yan Cimon, Département de management La Presse Plus, 7 novembre

Moins de 48 heures après que la justice amé­ ricaine ait accepté le ré­­ gime d’indemnisation de Volkswagen en réponse au scandale des moteurs diesels truqués, Hyundai offre aux propriétaires de certains modèles Volkswagen de substan­ tiels rabais. Ceux-ci ont jusqu’au 3 janvier pour s’en prévaloir. « Une of­­ fensive aussi ouverte n’est pas quelque chose que l’on voit régulière­ ment, estime Yan Cimon. C’est culotté, mais le but, c’est de vendre des véhi­ cules. Ça montre à quel point le marché américain est extrêmement concur­ rentiel. Ça joue dur. »


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Engagés, créatifs et passionnés! L’Université octroie des Prix d’excellence en enseignement à six professeurs et deux chargés de cours par Yvon Larose « Lorsque j’étais enfant, mon père s’occupait de moi, le samedi matin, avec des jeux éducatifs de toutes sortes. Il était inventif. Il avait une pédagogie extraordinaire. C’est lui qui m’a appris qu’apprendre était agréable, “jouissif”, passionnant. Plus tard, j’ai appris qu’aider quel­ qu’un à apprendre était tout aussi plaisant. » Paul René de Cotret est médecin clinicien spécialiste en néphrologie au CHU de Québec – Université Laval. Depuis 1986, il enseigne à la Faculté de médecine. « La piqûre pour l’enseignement est venue de mon père, dit-il. Enseigner et prati­ quer la médecine sont deux pas­ sions pour moi. » Le lundi 7 novembre, au Cercle du pavillon Alphonse-Desjardins, Paul René de Cotret a reçu des mains du recteur, Denis Brière, et du vice-recteur aux études et aux ac­tivités internationales, Bernard Garnier, le Prix d’excellence Carrière en enseignement. Ce prix

s’adresse au personnel professo­ ral de carrière accumulant plus de 20 ans d’expérience en enseigne­ ment universitaire, dont au moins 10 années à l’Université Laval. En tout, huit enseignants de l’Univer­ sité ont été honorés. Les prix remis totalisent 28 000 $ en fonds de développement pédagogique ve r s é s p a r L a Fo n d a t i o n d e ­l’Uni­versité Laval. Paul René de Cotret est une per­ sonnalité bien connue dans sa faculté. Il a une réputation de ­leader. Ce pédagogue structuré et innovateur se fait remarquer par son dynamisme et sa rigueur scien­tifique. « Mes connaissances sur le fonctionnement du rein, indique-t-il, je les ai solidifiées lorsque j’ai eu à les expliquer aux étudiants. » Il insiste sur l’impor­ tance, pour l’enseignant, de créer un lien affectif avec ses étudiants. « On n’enseigne bien qu’à ceux que l’on aime, comme on apprend bien seulement d’un professeur

que l’on aime », affirme-t-il. Polyvalent, le lauréat en­­seigne à des clientèles diverses: des ­é tudiants, mais aussi des pairs enseignants et des collègues du milieu médical en formation continue. « Cette diversité, dit-il, représente mon plaisir et mon désir d’enseigner. » Ce communicateur-né, de sur­ croît excellent vulgarisateur, sait comment capter l’attention de son auditoire. Même par l’humour. Il a à sa disposition une banque de quelque 25 anecdotes person­ nelles dans laquelle il puise au gré de son enseignement. Entre autres, lorsqu’il remarque que le niveau d’attention baisse dans la salle de cours. « Ces histoires, ­précise-t-il, sont particulièrement appréciées. » Vidéos, photos, il utilise divers moyens pouvant faciliter la compréhension de savoirs complexes. Paul René de Cotret a ses étu­ diants à cœur. Il leur démontre une ouverture ainsi qu’une écoute significatives, tant pour leur bienêtre que pour leurs aspirations personnelles. Selon lui, l’ensei­ gnant a tout intérêt à montrer son côté humain. « Nous avons tous eu des hauts et des bas dans notre vie, explique-t-il. Cela fait du bien

à nos jeunes étudiants de voir que leur professeur, qu’ils perçoivent comme une étoile, a traversé des difficultés. Lorsque ces difficultés sont bien intégrées, elles contri­ buent à faire de nous de meilleurs médecins. » Pour lui, l’empathie représente une valeur essentielle chez un dis­ ciple d’Hippocrate. C’est d’ailleurs dans cet esprit que le lauréat a créé une activité de formation visant le développement de compétences compassionnelles chez les étu­ diants. « J’ai commencé à donner le cours Néphro-Compassion en 2006 et je le donne toujours, raconte-t-il. Par groupes de quatre étudiants, nous rencontrons à l’hôpital un patient, affligé par son arthrite, son insuffisance rénale ou son cancer, qui accepte de nous parler de sa vie. Je demande aux étudiants de tenter de percevoir les émotions exprimées par la per­ sonne. Ensuite, je leur de­­mande quelles sont leurs émotions par rapport à ce qu’ils ont entendu. Ce n’est pas juste de dire que le patient va bien ou mal. La colère n’est pas la même chose que la frustration ou le désespoir. J’ai inventé une façon pour aborder l’enseignement compassionnel sur le terrain, directement. Ces

rencontres m’ont permis de faire de vraies découvertes qui m’ont beaucoup aidé dans ma pratique. Quand prenons-nous une heure pour qu’un patient nous parle de sa vie ? » Une autre de ses activités con­ siste à faire de l’observation di­­ recte dans les cours donnés par des médecins au début de leur carrière de professeur. Selon lui, presque tous ont le même point faible : ils veulent tout dire. « Il y a beaucoup trop de contenu, soutient-il. Ils n’ont plus de temps pour interagir, pour répondre aux questions. Ils n’ont plus le temps d’avoir du plaisir. Ne pas avoir de plaisir, c’est un poison mortel à l’enseignement. Le professeur doit plutôt se dire : “Quelles sont les deux choses que je vais ensei­ gner aujourd’hui ? Je prendrai mon temps, je donnerai des exemples”. À la fin du cours, les étudiants vont se rappeler de la matière enseignée. Passez 19 ­choses durant le cours, ils n’en retiendront aucune. » On peut consulter les profils ­complets et les entrevues vidéo des lauréats à l’adresse suivante : ulaval.ca/excellence

Les Prix d’excellence honorent des enseignants qui se distinguent par leurs pratiques pédagogiques ou par des ouvrages didactiques exemplaires

En classe, Paul René de Cotret, en grand pédagogue, sait capter l’attention de son auditoire et stimuler la curiosité. photo Bureau de soutien à l’enseignement


Prix d’excellence en enseignement

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FANNIE LAFONTAINE

CAROLINE GIRARD

ROXANE POULIOT

DOMINIC ROUX

ALAIN OLIVIER

Le prix Distinction en enseignement pour les professeurs a été remis à Fannie Lafontaine, de la Faculté de droit. Avocate de formation, elle enseigne à l’Université depuis 2007. Avant son arrivée sur le campus, elle a notamment occupé le poste de conseillère et spécialiste en droits de la personne au Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de la personne à Genève. Cette spécia­ liste en droit pénal et humanitaire a créé plusieurs cours, dont Droit international pénal, humanitaire et des droits de la personne. Cette for­ mation permet à la Faculté de se démarquer. Dans ce cours, la lau­ réate a recours, entre autres, à la simulation de procès. Un autre bon coup de Fannie Lafontaine est la création de la Clinique de droit international pénal et humanitaire. Chaque année, une soixantaine d’étudiants, jumelés à des juristes, y reçoivent un mandat de travail.

La chargée d’enseignement Caroline Girard, du Département de marke­ ting, a reçu le prix Distinction en enseignement pour les chargés de cours, les chargés d’enseignement, les responsables de formation pra­ tique et les professeurs de clinique. Elle enseigne depuis 2010 à l’Uni­ versité, où elle est responsable de plusieurs cours en présentiel ou à distance. Jeux de rôles, débats sur l’actualité, veille stratégique animée, Caroline Girard recourt à une approche pédagogique dynamique. Elle intègre également à ses cours des projets concrets et stimulants. Dans le cours Sujets spéciaux de marketing, ses étudiants ont à réali­ ser plusieurs mandats pour des entreprises. En plus de son ensei­ gnement, la lauréate a notamment encadré à trois reprises la délégation de l’Université au Happening Marketing, une importante compé­ tition interuniversitaire.

Roxane Pouliot est professeure à la Faculté de pharmacie depuis 2002 et directrice d’une équipe de re­­ cherche multidisciplinaire, dans l’axe de recherche génie tissulaire et régénération, au Centre de recherche en organogénèse expérimentale de l’Université Laval / LOEX. Elle est la lauréate du prix Encadrement aux cycles supérieurs. Pour elle, un encadrement adéquat passe par un milieu de recherche sain, stimulant et rigoureux. Elle rencontre ses étu­ diants individuellement et leur offre un encadrement personnalisé res­ pectant leur progression. Une pra­ tique de jumelage des nouveaux étudiants avec ceux plus expérimen­ tés contribue au sentiment d’appar­ tenance au groupe. Roxane Pouliot accompagne ses étudiants dans la publication de leurs résultats de recherche. Elle leur fait également bénéficier de son réseau de relations au Canada et dans le monde.

Le professeur Dominic Roux, aujourd’hui adjoint au vice-recteur aux ressources humaines, a reçu le prix Direction de programme pour les trois années qu’il a passées à la direction des programmes de droit aux cycles supérieurs, soit de 2012 à 2015. Durant cette période, il a dirigé quatre diplômes spéciali­ sés, deux microprogrammes de deuxième cycle, cinq programmes de maîtrise et le doctorat en droit. Dominic Roux a également contri­ bué de manière exceptionnelle à la révision du doctorat en droit. Désormais, les doctorants peuvent bénéficier de 12 crédits pour des cours pratiques, des stages en milieu de travail ou un séjour de recherche. Pour la maîtrise, le ­lauréat a créé les cheminements bi­­diplômants. Fruit de partenariats avec des universités françaises, ces parcours p ­ articuliers sont uniques au Québec.

Le prix Internationalisation de la formation est allé au professeur Alain Olivier, du Département de phytologie. Il enseigne en agro­ foresterie depuis 1995. Depuis son entrée en fonction, l’internationali­ sation de la formation occupe une place centrale dans ses activités. Par exemple, depuis qu’il a révisé en profondeur le cours Agro­foresterie, une partie de la formation porte sur les zones tropicales et subtropi­ cales. L’objectif est de conscientiser les étudiants à la réalité des paysans des pays en développement. Le stage en agroforesterie dont il est responsable se déroule générale­ ment à l’international. Alain Olivier dirige aussi des projets de recherche offrant des occasions de mobilité étudiante en Europe, en Afrique et dans les Amériques. Enfin, il est à l’origine de l’ambitieux projet Formation agricole pour la sécurité alimentaire au Mali.

STEEVE MERCIER

ÉRIC PHILIPPE

Le chargé de cours Steeve Mercier, du Département de langues, lin­ guistique et traduction, a reçu le prix Cours à distance pour le côté novateur et l’exceptionnelle qualité de la démarche pédagogique de son cours Le Québec moderne à travers sa langue. Ce cour s s’adresse aux étudiants étrangers désireux d’apprendre le français et de découvrir le Québec et sa culture. Il intègre des notions lin­ guistiques et phonétiques de haut niveau. Lectures, activités et ques­ tionnaires permettent aux étu­ diants d’atteindre les objectifs d’apprentissage. Ils peuvent navi­ guer dans des centaines de réfé­ rences, allant de conférences à des chansons. Chaque semaine, les ­étudiants doivent écrire un texte, sous forme de lettre destinée à une personne de leur pays, sur l’une de leurs découvertes sur la culture québécoise.

Le prix Matériel complémentaire, notes de cours ou volume pédago­ gique a été décerné au professeur Éric Philippe, du Département de chirurgie. Le prix reconnaît les qua­ lités exceptionnelles de l’ouvrage Encyclopédie histologique – Associer structure et fonction. Ce livre vulgarise les contenus histolo­ giques complexes. Ses 22 chapitres contiennent des textes explica­ tifs concis. Ces notions sont ap­­ puyées par plus de 800 photos au micro­s cope de grande qualité, prises par l’auteur, ainsi que par des schémas. La présentation est soi­ gnée et claire. L’ouvrage répond à un besoin concret des étudiants en sciences de la santé. Il vise à ce que ces derniers puissent intégrer la relation entre la structure des tissus formant le corps humain, leur loca­ lisation et leurs fonctions. Des étu­ diants ont d’ailleurs été associés à l’appréciation du contenu du livre.

Les lauréats des Prix d’excellence en enseignement en compagnie du recteur Denis Brière, à l’arrière du côté droit, et du vice-recteur aux études et aux activités internationales Bernard Garnier, à l’avant du côté droit également. Les lauréats, à l’avant, sont le chargé de cours Steeve Mercier, du Département de langues, linguistique et traduction, la professeure Roxane Pouliot, de la Faculté de pharmacie, le professeur Paul René de Cotret, du Département de médecine, et le professeur Éric Philippe, du Département de chirurgie. À l’arrière, les lauréats sont la chargée d’enseignement Caroline Girard, du Département de marketing, le professeur Alain Olivier, du Département de physiologie, et le professeur Dominic Roux, de la Faculté de droit. La professeure Fannie Lafontaine, de la Faculté de droit, était absente lors de la soirée. photo Marc Robitaille


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sciences

en bref

le fil | le 10 novembre 2016

Quand le courant passe Une stimulation électrique transcrânienne de faible intensité parvient à moduler l’expression de certains neurotransmetteurs par Jean Hamann

Microprogramme sur les saines habitudes de vie Soucieux de votre santé, vous aimeriez dé­couvrir de nouvelles stratégies durables vous permettant de modifier vos habitudes de vie ou peut-être même devenir des agents de changement dans votre communauté person­ nelle ou professionnelle ? Permettre aux étu­ diants d’acquérir des connaissances de base sur les liens entre les habitudes de vie, la santé et le développement durable, voici le but du nouveau microprogramme sur les saines ­habitudes de vie, offert à distance dès la ­session d ­ ’hiver 2017. Chaque cours de ce microprogramme est reconnu comme cours à option dans certains programmes ou peut être pris à titre d’étudiant libre. photo PEPS Pour plus d’information : bit.ly/2f60ggo

Pour la diversité sexuelle Le GGUL, vous connaissez ? Il s’agit du Groupe gai de l’Université Laval, une associa­ tion qui a pour objectifs de réunir les étudiantes et étudiants LGBT+ (pour lesbiennes, gais, bisexuels, transgenres et autres orientations non hétérosexuelles et identités non cisgenres) et de promouvoir une vision favorable de la diversité sexuelle sur le campus. L’association organise régulièrement des activités pour ses membres et pour toute la collec­tivité du cam­ pus. Elle comprend plusieurs comités dans ­lesquels s’engager, dont les comités de création, du spectacle-bénéfice et d’action trans. Elle ­dispose également d’un local ouvert à qui veut s’y retrouver pour discuter. Le GGUL vous y invite !

Recourir à un courant électrique de faible intensité pour traiter certains problèmes neurologiques ou psycholo­ giques produit des résultats très encou­ rageants chez certains patients, mais le mode d’action de cette intervention est encore entouré d’une aura de mystère. Des chercheurs de la Faculté de méde­ cine viennent de jeter un nouvel éclai­ rage sur la question en publiant, dans la revue Biological Psychiatry, une étude qui montre comment la concentration de certains neurotransmetteurs change, en temps réel, pendant une séance de stimulation transcrânienne à courant continu (STCC). L’idée de faire appel à l’électricité pour le traitement de certains pro­ blèmes ne date pas d’hier. Des hiéro­ glyphes datant de l’Égypte ancienne et des écrits de philosophes de la Grèce antique décrivent l’utilisation de pois­ sons électriques déposés sur la tête de personnes ayant des états émotion­ nels perturbés. « Au cours des der­ nières années, la STCC a refait surface parce que l’on cherche de nouvelles

ap­­proches pour traiter les patients qui répondent mal aux traitements pharma­ cologiques », rappelle Shirley Fecteau, professeure au Département de réa­ daptation et chercheuse à l’Institut uni­ versitaire en santé mentale de Québec et au Centre interdisciplinaire de re­­ cherche en réadaptation et intégration sociale (CIRRIS). Les études menées sur le sujet suggèrent que la STCC pour­ rait agir sur l’humeur, la perception des émotions, la prise de décision, la mémoire et la résolution de problème. Des essais cliniques ont démontré son potentiel dans le traitement des dépres­ sions sévères. « On pense aussi qu’elle pourrait atténuer les migraines et la dépendance à certaines substances. Par contre, on ne sait pas encore exacte­ ment comment la STCC agit sur le cer­ veau », ajoute-t-elle. Pour mieux comprendre le mode ­d’action de cette intervention, le doc­ torant Antoine Hone-Blanchet, la ­pro­fesseure Fecteau et le professeur Richard A. Edden, de l’Université Johns-Hopkins, ont recruté

Le GGUL est situé au local 2223 du pavillon Maurice-Pollack, qui est ouvert du lundi au vendredi, de 11 h à 16 h. Pour plus ­d’information : ggul@public.ulaval.ca ou www.ggul.org. Page Facebook : bit.ly/2ffQIzx.

15 per­sonnes en bonne santé qu’ils ont sou­mises à une séance de 30 minutes de STCC. « Nous avons placé deux élec­ trodes sur le cuir chevelu des sujets, au niveau du cortex préfrontal, et nous avons appliqué un courant de 1 mil­ liampère, une intensité à peine percep­ tible. Le courant passe de l’anode à la cathode en traversant les régions du cerveau que l’on veut stimuler », précise la chercheuse. Pour suivre en temps réel la concentration de certains neuro­ transmetteurs au fil de la séance, ­chaque participant a été placé dans un scanneur doté d’un appareil de spectroscopie. Les données recueillies par les cher­ cheurs montrent qu’une augmentation du principal neurotransmetteur excita­ teur du cerveau, le glutamate + gluta­ mine, et du neurotransmetteur NAA survient rapidement en réponse à la sti­ mulation électrique. Ces deux neuro­ transmetteurs interviennent dans l’ap­ prentissage et dans l’adaptation du cer­ veau. Toutefois, dès la fin de la séance, leurs niveaux reviennent aux valeurs de départ. « Cela pourrait expliquer pour­ quoi des études antérieures, qui avaient mesuré la concentration de neurotrans­ metteurs avant et après la séance plutôt que pendant la stimulation, arrivaient à la conclusion que la STCC avait peu ou pas d’effets sur les neurotransmet­ teurs », avance-t-elle. La STCC est de plus en plus utilisée par les cliniciens, bien que le seul usage approuvé par la Food and Drug Administration (FDA) soit le traitement des migraines. « On sait que l’interven­ tion peut aider certains patients et on pourrait se contenter d’y avoir recours sans chercher plus loin, reconnaît la professeure Fecteau. Par contre, en montrant à quel niveau la STCC agit sur le cerveau, on se donne des cibles qui peuvent servir à établir les modalités d’un traitement efficace – qu’il s’agisse de l’intensité électrique optimale ou encore de la durée et de la fréquence des séances – pour chaque type de pro­ blème. » Au cours des prochains mois, la chercheuse fera appel à la STCC pour tenter de mettre au point une interven­ tion pour aider les fumeurs à abandon­ ner complètement la cigarette.

À l’assaut du marché du livre usagé

Cette intervention aide des patients aux prises avec certains problèmes neurologiques ou psychologiques, mais on ne sait pas exactement comment elle agit sur le cerveau

Les manuels scolaires, si essentiels qu’ils soient, ne sont pas toujours accessibles à bon prix pour les étudiants. C’est le constat qui a amené Ismael Taleb, étudiant au baccalauréat en finance, à fonder TextbookBuddies, une plateforme Web qui rend les livres abordables. Son principe est simple : vendeurs et ache­ teurs prennent contact par l’entremise d’un système de messagerie, auquel ils peuvent accéder pour une somme modique. Une fois qu’ils ont pris contact, ils effectuent leur tran­ saction à l’aide d’un système de monnaie interne et en informent TextbookBuddies, qui ferme le dossier. Pour visiter la plateforme : textbookbuddies.ca

Shirley Fecteau montre le dispositif utilisé au cours d’une séance de STCC. Deux électrodes sont placées sur le cuir chevelu du sujet et un courant de 1 milliampère passe de l’une à l’autre en traversant les régions du cerveau que l’on veut stimuler. photo Jean-Martin Beaulieu


arts

le fil | le 10 novembre 2016

À la recherche de l’Opale Sophie Létourneau, professeure de création littéraire, a contribué à la réalisation du livre numérique I.O., un projet transatlantique mis en œuvre par la Maison de la littérature Oscillant entre le monde réel et le monde virtuel, l’his­ toire nous transporte dans une variété de décors. On y découvre des palais, un casino, une forêt luxuriante, des animaux exotiques. On visite aussi les rives de la Loire et les glaces du fleuve Saint-Laurent. Le tout est agrémenté d’une trame sonore signée Millimetrik. Plus qu’un livre numérique, I.O. est une œuvre binaire dans laquelle le lecteur est invité à passer d’un univers à l’autre, celui du jeu vidéo et celui de la réalité. En cli­ quant sur des images qui I.O. raconte une histoire à deux niveaux de fiction : celui ­s’illuminent à l’écran, il peut de Ricardo et d’Audrey et celui de leurs avatars dans un jeu se déplacer dans le récit. vidéo, Patte-de-Loup et Roseval. illustration Adrian Bloch

Plus qu’un livre numérique, I.O. est une œuvre binaire dans laquelle le lecteur est invité à passer d’un univers à l’autre

Le livre a été réalisé en partie au cours d’une résidence de création au Lieu unique, à Nantes, en mars 2016. photo Michael Meniane/Agence BIG SHOT

en bref

La barricade inversée

par Matthieu Dessureault Elle se nomme Audrey. Lui, c’est Ricardo. Chacun de leur côté de l’océan, l’une à l’Île d’Orléans et l’autre à Nantes, ils passent un temps fou devant leur écran d’ordi­ nateur. Ce qui les occupe ? Un jeu vidéo dans lequel ils incarnent Roseval et Pattede-Loup. Leur mission est de trouver l’Opale, une pierre précieuse décrite comme « la merveille des merveilles ». Leur quête, pleine d’aven­ tures et de rebondissements, fait l’objet du livre I.O., créé par les auteures Sophie Létourneau et Laurence Vilaine ainsi que les illus­ trateurs Paul Bordeleau et Adrian Bloch.

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« Les histoires peuvent être lues de manière linéaire, en boucle ou de façon croisée. Plu­sieurs expériences de lec­ ture sont possibles. On peut au­­tant feuilleter le livre sur iPad que s’amuser à se p ­ erdre dans le labyrinthe compo­ sant le récit », explique Sophie Létourneau. Intitulé Écrire à l’ère numérique, ce projet est une initia­ tive de la Maison de la litté­ rature. Il a été mené en colla­ boration avec les festivals Québec en toutes lettres et Atlantide, à Nantes. L’Institut canadien de Québec, la Com­ mission permanente de co­­­ opération franco-québécoise, le Lieu unique et le Centre des congrès de Nantes font également partie des parte­ naires. Le travail d’écriture a été réalisé en partie au cours de résidences de création, l’une à la Maison de la littéra­ ture, en octobre 2015, et l’autre à Nantes, où habitent Laurence Vilaine et Adrian Bloch, en mars 2016. Entre ces deux rencontres, des échanges sur les réseaux sociaux ont permis aux ar­tistes de faire avancer leur œuvre. Malgré l’ampleur du défi, Sophie Létourneau a sauté à pieds joints dans ce projet. « D’une part, j’avais envie de me frotter au numérique, mais c’est surtout l’idée de création collective qui m’a intéressée. Comme écrivain, c’est rare d’avoir la possibilité de tra­ vailler avec d’au­tres. Le jume­ lage s’est fait sur plusieurs

plans : deux Fran­çais et deux Québécois, deux illustra­ teurs et deux écrivaines, deux ­h ommes et deux femmes... J’ai 36 ans, Adrian est dans la vingtaine, Paul est dans la quarantaine et Laurence, dans la cinquantaine. » Faisant équipe avec Adrian Bloch, l’auteure a ficelé sa partie de l’histoire, ajoutant ici et là des références cultu­ relles et des clins d’œil histo­ riques. De sa collaboration avec le dessinateur, elle gar­ dera des souvenirs mémo­ rables. « On a échangé plu­ sieurs messages virtuels, mais les moments où nous avons été les plus productifs ont eu lieu durant nos ren­ contres. Beaucoup d’idées ont émergé lorsqu’on prenait une pause et qu’on allait se balader. Bien qu’il s’agisse d’une œuvre numérique, le cœur du projet était très humain. » La professeure ne cache pas son désir de renouveler l’expérience numérique. D’ici là, elle travaille à ­l’écriture d’un nouveau ro­­ man, son troisième après Polaroïds et Chanson française. Basé sur sa propre vie, cet ouvrage abordera deux désirs qu’elle a eus jadis, celui de trouver l’amour et celui de devenir écrivaine. Des discussions sont en cours avec une maison d’édition. Le livre I.O. peut être ­téléchargé gratuitement à l’adresse bit.ly/2e1U4Tc.

L’hiver dernier, la Galerie des arts visuels accueillait l’artiste torontois Adrian Blackwell dans le cadre de son programme de conférences « Espaces publics et mobi­ lité ». Le voici de retour, cette fois pour ­pré­­senter une ­expo­sition intitulée Inverted Barricade. La barricade, construction ­spontanée utilisée histo­rique­ment contre le ­pouvoir de l’État, est au cœur de ce projet d’intervention. Adrian Blackwell a envahi l’espace de la Galerie avec une multitude de tiges de bois. En faisant le tour de ce réseau complexe, on découvre en son c­ entre l’espace vide d’une barricade absente. Cet espace devient un lieu d’échanges et de ­regroupements. photo Steven Grondin Jusqu’au 18 décembre, au local 0404, du 295, boulevard Charest Est. Les heures d’ouverture sont de 12 h à 17 h, du mercredi au dimanche. Pour plus d’information : galerie.arv.ulaval.ca.

De l’alto et bien plus ! Les altistes Chantal Masson-Bourque et Karina Laliberté vous invitent à passer une ­soirée en leur compagnie. Elles seront accom­ pagnées du contrebassiste Zbigniew Borowicz et du pianiste Arturo Nieto-Dorantes pour in­­ terpréter des œuvres de Wilhelm Friedemann Bach, Alessandro Scarlatti, Joseph Haydn, Sando Veress, Benjamin Britten, György Ligeti, Paul Bazelaire et Alain Gagnon. Professeure et chambriste, Karina Laliberté s’est distinguée notamment en remportant une mention spéciale au Concours solo avec orchestre Du Maurier. Elle a réalisé une maî­ trise en interprétation, sous la direction de Chantal Masson-Bourque, qui enseigne la musique depuis 1964. Jeudi 10 novembre, à 19 h 30, à la salle Henri-Gagnon du pavillon Louis-Jacques-Casault. L’entrée est libre.

Bêtes de scène recherchées Vous avez un talent pour le chant, la danse, l’humour ou la musique et vous travaillez à l’Université Laval ? Laval en spectacle est pour vous ! Chaque année, ce concours vous offre la chance de faire connaître un autre côté de votre personnalité à vos collègues. Le spectacle se déroulera le vendredi 26 mai 2017. Pour s’inscrire, il suffit d’être employé à l’Université, d’aimer les arts de la scène et d’avoir envie de fouler les planches du Théâtre de la cité universitaire. Écrivez à lavalenspectacle@ulaval.ca afin de proposer votre projet avant le samedi 3 décembre.


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en bref

Donateurs à l’honneur Les donateurs de l’Université Laval ont été honorés le 18 octobre à l’occasion de la Soirée des grands donateurs, ayant pour thème le slogan de la Grande campagne, « Laisser une empreinte durable ». Quelque 60 personnes parmi les 300 invités présents ont reçu un titre représentant l’un des 8 paliers de dons versés. Des certificats ont été remis aux nou­ veaux membres des programmes de dons pla­ nifiés Pérennia et Cent­Associés ainsi qu’aux entreprises ayant versé un million de dollars et plus à l’Université. La Fondation de l’Uni­ versité Laval en a profité pour souligner son 50e anniversaire ainsi que la fidélité des dona­ teurs qui appuient l’Université depuis plus de 20, 30 et 40 ans. Un retour à l’époque de la Nouvelle­France a été mis en scène pour expliquer le volet Cent­Associés, qui compte désormais 13 personnes. Le jeu des person­ nages a permis d’illustrer de façon originale la motivation de ces philanthropes, qui se sont engagés à faire un don planifié d’un million de dollars à l’Université. photo Marc Robitaille

le fil | le 10 novembre 2016

Deux Prix du Québec Les professeurs Mario Leclerc et Denis Richard font partie des lauréats 2016 des Prix du Québec, la plus haute distinc­ tion décernée par le gouvernement du Québec en culture et en science. Le professeur Leclerc, du Département de chimie, a remporté le prix Marie­Victorin décerné à un cher­ cheur pour la qualité, l’envergure et l’originalité de ses tra­ vaux en sciences naturelles et en génie. Ses recherches, qui marient science fondamentale et science appliquée, ont conduit à quelque 260 articles, cités à plus de 23 000 reprises, et à 14 brevets d’invention. Le professeur Leclerc s’est notamment distingué par ses travaux sur les polymères pho­ toactifs qui ont mené à la conception de tests de diagnostic rapide pour les maladies infectieuses, aujourd’hui commer­ cialisés par GenePOC. Depuis dix ans, il consacre l’essentiel de ses efforts à la mise au point de polymères plus perfor­ mants pour les piles solaires plastiques. De nouveaux poly­ mères issus de son laboratoire sont maintenant commercia­ lisés par Brilliant Matters, une entreprise créée par deux diplômés de son équipe.

Denis Richard, de la Faculté de médecine, a remporté le prix Armand­Frappier attribué à un scientifique qui s’est illustré à titre de chercheur et de bâtisseur. Le professeur Richard s’est illustré par ses travaux sur les mécanismes intervenant dans le contrôle de la prise alimentaire et de la dépense énergétique, des facteurs déterminants de l’obésité. Il a publié au­delà de 265 articles scientifiques qui ont été cités à plus de 12 500 reprises. De plus, depuis 2000, il dirige le Centre de recherche de l’Institut universitaire de cardio­ logie et de pneumologie de Québec – Université Laval. Sous sa gouverne, la superficie du Centre, le nombre de cher­ cheurs, d’étudiants­chercheurs et de membres du personnel, le total annuel des fonds de recherche et le nombre de publi­ cations par année ont triplé. Ce centre fait maintenant partie des 20 plus importants instituts de recherche sur l’obésité au monde. Pour en savoir plus sur Mario Leclerc : bit.ly/2efSFfI et sur Denis Richard : bit.ly/2eRmBuY

Pour plus d’info : http://www2.ulaval.ca/ fondation/la-grande-campagne.html

Avis de convocation ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ANNUELLE Aux membres de la communauté universitaire, Prenez avis que l’assemblée générale annuelle des membres de l’Université, prévue à l’article 15 de la Charte de l’Université Laval, aura lieu le 24 novembre 2016, à 14 heures, à la salle Jean-Paul-Tardif (local 1334) du pavillon La Laurentienne.

ORDRE DU JOUR

1. Présentation par la secrétaire générale 2. États financiers de l’Université Laval – Marie-France Poulin, présidente du Conseil d’administration 3. Rapport des activités de l’Université Laval – Denis Brière, recteur et président du Conseil universitaire 4. Questions des membres Monique Richer Secrétaire générale 7 novembre 2016

Le professeur Mario Leclerc, du Département de chimie (à gauche), a remporté le prix Marie-Victorin décerné à un chercheur pour la qualité, l’envergure et l’originalité de ses travaux en sciences naturelles et en génie. Pour sa part, le professeur Denis Richard, de la Faculté de médecine (à droite), a remporté le prix Armand-Frappier attribué à un scientifique qui s’est illustré à titre de chercheur et de bâtisseur. photos Marc Robitaille

Octobre 1952 Inauguré en octobre 1952, le pavillon Palasis-Prince est le deuxième à avoir été érigé sur le campus actuel, après le pavillon Abitibi-Price (1949). Le pavillon a été nommé en l’honneur du frère Palasis Prince, considéré comme le fondateur de la Faculté des sciences de l’administration. En février dernier, la Faculté des sciences de l’administration (FSA ULaval) vivait un grand moment de son histoire lors de l’inauguration du Carré des affaires FSA ULaval – Banque Nationale. Ce nouvel espace de 2 100 mètres carrés répond aux besoins ciblés de formation, d’accompagnement et de gestion de carrière. Le Fil consacrait un article à ce sujet : bit.ly/2fSNT9l. photo Studio Lefaivre & Desroches, collection Jocelyn Paquet


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le fil | le 10 novembre 2016

Le CFPCIA prend son envol

À l’écoute du dark Web

Le Centre de formation pratique en conception et innovation en aérospatiale facilitera l’obtention de stages spécialisés dans des entreprises du secteur

Des chercheurs conçoivent un outil intelligent pour améliorer la surveillance des activités illégales sur le Web obscur

par Yvon Larose

par Jean Hamann

Des stages spécialisés de haut niveau en conception et en re­­­­cherche, de 500 à 1 000 heures chacun, dans des entre­ prises parmi les plus importantes du secteur aérospatial qué­bécois, voilà ce qu’offre le Centre de formation pra­ tique en conception et innovation en aérospatiale (CFPCIA) aux étudiants des 1er et 2e cycles. Le Centre a vu le jour il y a quelques mois après l’adhé­ sion de la Faculté des sciences et de génie (FSG) aux Instituts aérospatiaux de Montréal. Il a été créé par la Faculté, avec la participation du Service de pla­ cement de l’Université. Le Centre a démarré ses activités le 17 octobre. « Ces stages se dérouleront dans un cadre d’apprentissage distinctif, stimu­ lant et collaboratif », explique le profes­ seur Augustin Gakwaya, du Dé­­par­­ tement de génie mécanique. Porteur du dossier, il est aujourd’hui coordonna­ teur du CFPCIA. Selon lui, dans un stage collaboratif, l’étudiant participe à la définition de l’objectif. « Ce n’est pas un travail figé, dit-il. L’étudiant est ap­­ pelé à innover. S’il trouve une nouvelle façon de faire, s’il a une idée nouvelle, il est encouragé à la proposer. » Bon an mal an, l’industrie aérospa­ tiale québécoise offre entre 350 et 400 stages rémunérés. Ces stages sont supervisés par des ingénieurs de l’in­ dustrie, tandis que des professeurs des universités partenaires assurent le suivi scolaire. « Auparavant, poursuit le professeur, l’Université Laval était associée à Polytechnique Montréal pour que nos étudiants aient accès à la banque de stages spécialisés. Désor­mais, ils ont directement accès à ce guichet unique. » Le CFPCIA s’adresse en particulier aux étudiants inscrits dans six pro­ grammes de génie, notamment le génie mécanique, le génie des matériaux et le génie informatique. Les projets de stage touchent des domaines tels que l’aéro­ dynamique et la propulsion aérospa­ tiale, les structures et matériaux, la robotique, l’avionique, les systèmes embarqués et le développement logi­ ciel. On compte, parmi la vingtaine de par­tenaires industriels, des entreprises comme Airbus, Bell Helicopter Textron, Bombardier Aéronautique, CAE, Héroux-Devtek et Pratt & Whitney Canada. Le Centre se présente comme un lieu de rassemblement pédagogique et mul­ tidisciplinaire. L’étudiant membre a accès à une table de travail avec ordina­ teur ainsi qu’à de la documentation spécialisée. Il peut aussi recevoir des activités de formation supplémen­ taires, assister à des conférences thé­ matiques, effectuer des visites indus­ trielles et rencontrer des ingénieurs du domaine.

Aux confins de l’univers Web se trouve une galaxie obscure nommée dark Web. Peuplé par une faune désireuse de mener ses activités à l’abri des regards indiscrets, ce microcosme est fréquenté par des personnes qui reven­ diquent le droit de communi­ quer sans être épiées par l’État, par des donneurs d’alerte et des dissidents poli­ tiques qui craignent les repré­ sailles, mais aussi par des cri­ minels qui vendent des pro­ duits ou des services illégaux, et même par des terroristes. La surveillance des activités illégales qui se déroulent sur le dark Web est donc primor­ diale, mais les outils permet­ tant de le faire efficacement font encore défaut. L’équipe d u p r o f e s s e u r R i ch a r d Khoury, du Département d’informatique et de génie logiciel, a entrepris la con­ ception d’un outil intelligent pour assister les personnes chargées de surveiller les ­activités qui s’exercent sur la face cachée d’Internet. Le chercheur a profité du col­ loque annuel du Centre de re­­cherche en données mas­ sives de l’Université Laval, qui s’est déroulé le lundi 31 octobre sur le campus, pour faire état du progrès de ses travaux. S’il est relativement facile de surveiller les réseaux sociaux sur le Web public, il en va tout autrement des messages diffusés sur le dark Web, a rappelé le professeur Khoury. « Cette partie du Web n’est pas accessible aux robots ni aux personnes. Pour y accéder, il faut être invité par une personne qui a déjà accès à un groupe de discussion et qui juge que vous êtes digne de con­ fiance. » Le flux d’infor­ mation sur le dark Web est plus faible que sur la face visible du Web – chaque minute, Twitter diffuse en moyenne 350 000 messages et Facebook ajoute près de 30 000 statuts –, mais une surveillance totale par des agents humains demeure impensable. « Le dark Web sert surtout de plateforme pour des groupes de discus­ sion, signale le chercheur. Il faut donc trouver moyen d’analyser de nombreuses

Les projets de stage touchent des domaines tels que l’aérodynamique et la propulsion aérospatiale, les structures et matériaux ainsi que les systèmes embarqués.

« Les activités seront plus larges et le nombre de membres dépendra de ­l’in­térêt des étudiants et des activités connexes, comme le Groupe Avion Cargo ou le Groupe aérospatial », indique Augustin Gakwaya. La période de mise en candidature pour l’été 2017 prendra fin le 11 no­­ vembre afin de permettre au comité de sélection d’analyser toutes les candida­ tures avant le début du recrutement pour l’été. Les étudiants pourront toute­fois continuer à soumettre leur candidature. L’accès aux offres de stage pour l’été prochain ne pourra cepen­ dant pas leur être garanti. « Comme nous ne sommes qu’en phase de rodage, nous viserons pour la première année des candidats assez compétitifs, ­souligne-t-il. Si le Centre pouvait obte­ nir entre 20 et 30 stages la première année, ce serait un bon point de départ. » « Le CFPCIA vient enrichir une offre de formation déjà enviable en aérospa­ tiale, soutient, pour sa part, le vicedoyen aux études de la FSG, Nadir Belkhiter. Nous n’offrons pas le bacca­ lauréat en génie aérospatial, mais nous offrons des concentrations en ce domaine, soit des cours spécialisés pour différents programmes de génie. Nous avons aussi une maîtrise inter­ universitaire de type pro­f essionnel avec nos parte­naires de Sherbrooke et de Montréal. Le CFPCIA permettra à nos étudiants d’accéder à des stages intéressants, autant pour ceux qui suivent les concentrations au niveau du baccalauréat que pour ceux qui sont à la maîtrise interuniversitaire. Leur programme d’études de base ne sera pas touché. » Le secteur aérospatial au Québec ­correspond à près de 200 entreprises actives dans la fabrication d’avions, d’hélicoptères ou de satellites. Pour plus d’information, on peut consulter la page Web du CFPCIA à l’adresse suivante : fsg.ulaval.ca/aerospatiale.

conversations parallèles, en temps réel, afin de découvrir des activités suspectes. » Grâce à une subvention du CRSNG et à la collaboration de Thales, une multinatio­ nale spécialisée notamment en sécurité et en défense, Richard Khoury, son col­ lègue Luc Lamontagne et quatre étudiants ont conçu un prototype d’assistant intelligent. « La difficulté consiste à automatiser l’ana­ lyse d’un important flux de messages pour en com­ prendre le contenu, souligne le professeur Khoury. Pour y arriver, nous faisons appel à des algorithmes qui traitent le langage naturel afin de décoder le sens des échanges. Lorsque quelque chose de louche est repéré, l’assistant intelligent avise la personne chargée de la surveillance et il lui propose même des réponses à ajouter dans les conversations suspectes. » Les chercheurs ont créé leur prototype à partir d’échanges provenant d’un groupe de dis­ cussion public sur la cyber­ criminalité. Ils entendent poursuivre son développe­ ment en y ajoutant, entre au­­ tres, des fonctions permettant l’analyse des émotions et des relations sociales entre les par­­ticipants ainsi que la mise en relation des échanges avec certains éléments de l’actua­ lité. « Un système automa­ tique à 100 % ne sera jamais parfait, mais un assistant intelligent peut offrir un im­­ portant soutien aux agents qui effectuent la surveillance, rappelle le professeur Khoury. Il facilitera leur travail en leur donnant des outils pour gérer l’information sur les cybercri­ minels et les sujets de conver­ sation en cours ainsi que pour communiquer avec eux sans éveiller les soupçons. »

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Il restera ensuite à infiltrer le dark Web pour tester cet assis­ tant intelligent. « Cette opéra­ tion ne sera pas simple parce qu’il faut tromper des cybercri­ minels qui sont, dans plusieurs cas, des experts en informa­ tique qui cherchent constam­ ment à repérer et à déjouer les forces de l’ordre. L’accès au dark Web est difficile, mais nous comptons sur l’expertise de Thales pour y arriver », sou­ ligne le chercheur. Le professeur Khoury réalise ses travaux au sein du Centre de recherche en données mas­ sives. Officiellement reconnu par l’Université Laval en juin dernier, ce centre regroupe une quarantaine de cher­ cheurs et quelque 125 étu­ diants, stagiaires et profession­ nels de recherche provenant de cinq facultés : Sciences et génie, Médecine, Sciences de l’agriculture et de l’alimenta­ tion, Sciences de l’administra­ tion et Foresterie, géographie et géomatique. Les travaux de ces chercheurs portent sur le traitement des données non structurées ou partiellement structurées et la représenta­ tion des connaissances, la bioinformatique ainsi que la sécu­ rité et la confidentialité des données. Le Centre participe également à l’élaboration de concentrations de premier cycle et de programmes de deuxième cycle en données massives afin d’assurer la for­ mation de personnel compé­ tent dans le domaine. « La recherche sur les don­ nées massives est un domaine en expansion rapide à travers le monde et les besoins en technologie, en connaissances et en main-d’œuvre dans ce domaine feront l’objet d’une demande énorme au cours des prochaines années, signale François Laviolette, directeur du Centre. La création du Centre arrive à point nommé, car il permettra à l’Université Laval de regrouper les forces vives travaillant dans le domaine et de positionner l’établissement en tant que joueur important sur la scène internationale.  »

Le dark Web est utilisé par des donneurs d’alerte et des dissidents politiques qui tiennent à préserver leur anonymat par crainte de représailles, mais aussi par des criminels qui vendent des produits ou des services illégaux et par des terroristes.


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société

le fil | le 10 novembre 2016

De l’importance de protéger ses sources La protection des sources d’eau potable doit faire partie d’une gestion intégrée du territoire par Jean Hamann Protéger les sources d’eau potable est un pro­ blème complexe, mais il est essentiel de s’y attaquer pour assurer une utilisation durable de cette précieuse et indispensable ressource. Voilà le message livré par le professeur Manuel Rodriguez à l’occasion de la conférence de clô­ ture du 4e Rendez­vous international sur la gestion intégrée de l’eau, qui a eu lieu la semaine dernière sur le campus. Plus de 300 personnes ont participé à cette rencontre organisée, entre autres, par le professeur Rodriguez et sa collègue Roxane Lavoie, tous deux de l’École supérieure d’aménagement du territoire et de développement régional et chercheurs au CRAD et à la Chaire de recherche industrielle CRSNG sur la gestion et la surveillance de la qualité de l’eau potable. Au cours des dernières décennies, le Québec a beaucoup investi dans le traitement des eaux et peu dans la protection des sources d’eau potable. « Cette préoccupation est maintenant à l’ordre du jour et les municipalités du Québec doivent présenter une évaluation de la vulnérabilité de leurs sources d’eau d’ici 2021, rappelle Manuel Rodriguez. Ces évalua­ tions, qui doivent déterminer les menaces à la

qualité de l’eau, risquent de faire ressortir des conflits d’usage du territoire entre municipalités. » Le conflit qui oppose la ville de Québec et les municipalités de sa couronne nord en est un exemple typique, signale le chercheur. La principale source d’approvisionnement en eau de Québec est le lac Saint­Charles, dont le bassin versant recoupe le territoire des muni­ cipalités de Lac­Delage et de Stoneham­et­ Tewkesbury. « La protection de la source d’eau potable de Québec n’a pas été prise en considération dans le passé, la qualité de l’eau du lac se dégrade et on se retrouve aujourd’hui avec un conflit d’utilisation a posteriori. Ce genre de situation est courant au Québec. On n’a qu’à penser à Charny, le secteur de la ville de Lévis dont la source d’eau potable est la rivière Chaudière. Toutes les activités qui se déroulent en amont – soit sur toute la lon­ gueur de cette rivière – influent sur la qualité de son eau. D’ailleurs, la ville de Lévis a dû fermer cette prise d’eau après l’accident ferro­ viaire qui a causé un déversement de pétrole dans le lac Mégantic, où la Chaudière prend sa source. »

La protection des sources d’eau potable conduit parfois à des impasses, comme on le voit dans le différend qui oppose la ville de Québec et les municipalités de sa couronne nord. Québec souhaite un moratoire sur la construction résidentielle dans le bassin ver­ sant du lac Saint­Charles, mais les municipali­ tés visées, dont l’eau potable ne provient d’ail­ leurs pas de cette source, n’ont rien à y gagner. « La solution ne doit pas être un choix entre couper l’eau du robinet ou couper le dévelop­ pement, estime Manuel Rodriguez. Il faut har­ moniser la protection des sources d’eau potable avec le développement par une ges­ tion intégrée du territoire. Il faudrait aussi un organisme neutre, doté d’une autorité morale et sociale, pour arbitrer les conflits. Il faut développer une diplomatie de l’eau. » Le professeur Rodriguez souligne également que certaines solutions, séduisantes à pre­ mière vue, cachent des répercussions insoup­ çonnées. C’est le cas de l’idée de relocaliser la

Principale source d’eau des citoyens de Québec, le lac Saint-Charles a subi une dégradation accélérée au cours des dernières années. Cet exemple illustre bien l’importance de tenir compte de la protection des sources d’eau potable dans le développement du territoire. photo Francis Audet / APEL

Préambuliens à l’œuvre Depuis trente ans, créativité et professionnalisme sont au cœur des activités de l’agence étudiante Préambule Communication par Matthieu Dessureault Très compétitif, le milieu de la publicité et des relations publiques regorge de talents. Pour une agence, la longévité est un exploit en soi. Quand cette agence est menée par des étudiants, ça relève presque du miracle. Fondé en 1986, Préambule Communication emploie des étu­ diants en communication publique et, depuis cette année, des étudiants en design graphique. Conseils stra­ tégiques, placement média, identité visuelle, création de pages Web, gestion de communauté et réalisa­ tion vidéo sont autant de services qu’ils proposent, sous l’encadre­ ment d’un comité formé de profes­ seurs et de professionnels de l’agence Cossette. Située au pavillon Louis­Jacques­ Casault, l’agence n’a rien à envier, ou presque, à ses consœurs de l’in­ dustrie. Elle a réalisé au fil du temps pas moins de 1 500 mandats, générant un chiffre d’affaires de 1,5 M $. Le diffuseur MAtv, le Théâtre du Trident et l’organisme GRIS­Québec font partie de ses clients. L’agence s’est aussi occu­ pée des relations de presse du

projet SPOT – Sympathique place ouverte à tous, qui a remporté un franc succès durant deux étés consécutifs. Sur le campus, le Bureau d’information juridique, le Syndicat des professionnelles et

prise d’eau de Québec au lac Jacques­Cartier dans la réserve faunique des Laurentides, loin de tout ensemble urbain. « Il s’agit d’une solu­ tion qui peut être envisagée comme plan de secours, mais pas de manière permanente », estime­t­il. Outre la question des coûts, qui s’élèveraient sans doute à plusieurs dizaines de millions de dollars, il faut considérer les répercussions environnementales de l’instal­ lation d’un tuyau d’amenée souterrain sur quelque 75 km ainsi que les répercussions du prélèvement d’un important volume d’eau sur le lac lui­même, les territoires qui l’entourent et les rivières qui en dépendent, soit la Jacques­ Cartier et la Montmorency. « Un autre effet probable est que le lac Saint­Charles serait abandonné à son sort, croit­il. Jusqu’à preuve du contraire, la façon la plus durable de gérer la source d’eau potable de la ville de Québec est de poursuivre les efforts de protection de l’eau dans le bassin versant du lac Saint­Charles. »

professionnels de recherche et la Coop des cafés étudiants ont fait appel à son expertise. « On couvre un large éventail de services en fonction des besoins du client. On essaie d’être le plus professionnel

Étudiants, professeurs, membres fondateurs et anciens clients étaient réunis, le 27 octobre, pour souligner l’anniversaire de Préambule. De gauche à droite : Bernard Dagenais, professeur au Département d’information et de communication, Marc Demers, le fondateur de l’agence, Julia Berryman, la directrice actuelle, Simon Poitras, vice-président principal de Cossette Québec, et François Pothier, vice-recteur adjoint à la qualité de la formation et appui à la réussite. photo Marc Robitaille

possible et d’avoir les mêmes postes qu’en agence afin de vivre une ex­ périence semblable à ce qui nous attend après les études », explique Julia Berryman, directrice générale de Préambule. L’étudiante au baccalauréat en communication publique chapeaute une équipe de 33 personnes. Chaque année, avec le départ de diplômés, le travail de recrutement est à refaire. Le comité cherche des rédacteurs, des graphistes, des photographes ou des vidéastes souhaitant s’investir dans ce travail en parallèle de leurs études. « La renaissance annuelle de l’agence est un grand défi. C’est exceptionnel que l’on trouve, année après année, des étudiants qui ont le courage et l’audace de porter ce projet », se réjouit leur mentor, le professeur de relations publiques Bernard Dagenais. C’est à lui que Marc Demers, autrefois son étudiant, avait pré­ senté le projet, il y a trente ans. Impatient d’entrer dans la pratique et de mettre à l’épreuve ses con­ naissances, le jeune homme avait aussi approché l’agence Cossette afin de recevoir du service­conseil. Un beau partenariat était né. « Les gens de Cossette font partie du projet depuis ses débuts, dit Bernard Dagenais. Pour eux, Préambule représente la formation de leur relève. Ils y mettent du cœur, du temps et de la qualité. » En effet, depuis trente ans, de n om breu x « pré a m bu l i e ns », comme on les appelle, ont été em­ bauchés chez Cossette. D’autres travaillent pour des sociétés

comme Spektrum Média ou C i t oye n O p t i m u m . E n t o u t , on compte plus de 400 étudiants qu i o n t p a s s é l e s p o r t e s d e Préambule. C’est dire que le pro­ fesseur Dagenais en a vu des pas­ sionnés de la communication. Aujourd’hui, il regarde le chemin parcouru avec fierté. « On peut dire que nous avons atteint notre maturité. Toutes les erreurs, on les a faites. Tous les écueils, on les a traversés. Nous voici dans un modus operandi tout à fait stable. Maintenant, comme toute entreprise, il faut grossir en con­ tinuant de nous adapter à l’évo­ lution des pratiques. On n’exclut pas l’idée, si le financement est là, de faire de la recherche et du développement. » Pour l’instant, l’agence entend bien souligner son anniversaire, notamment sur les réseaux sociaux. Sa page Facebook présentera, au fil des prochains mois, le parcours d’anciens membres, qui partage­ ront leur témoignage. « C’est sur­ prenant de voir où ils sont rendus ! Ces publications sont une façon de montrer à quel point Préambule peut avoir un effet sur notre futur. Tout au long de l’année, on va continuer à publier du contenu et à faire des clins d’œil à notre 30 e anniversaire », conclut Julia Berryman. Pour plus d’information sur les services de Préambule : preambulecommunication.com. Page Facebook : www.facebook. com/preambulecom.


sports

photo Mathieu Bélanger

le fil | le 10 novembre 2016

Prêt à grimper sur la plus haute marche Le Rouge et Or cross-country fera tout pour remporter le Championnat canadien universitaire U Sports, qui aura lieu ce samedi par Mathieu Tanguay Après avoir goûté aux joies du podium national au cours des quatre dernières années, l’équipe masculine de crosscountry Rouge et Or est prête à s’élever au niveau supé­ rieur. L’or, c’est ce que la troupe de l’entraîneur-chef Félix-Antoine Lapointe vise pour le Cham­pionnat cana­ dien universitaire U Sports. Elle aura une chance unique d’y arriver devant ses parti­ sans, le samedi 12 novembre, sur les plaines d’Abraham.

C’est la cinquième fois de son histoire que l’Univer­ s i t é L av a l a c c u e i l l e l e Championnat national, mais les astres n’auront jamais été aussi bien ali­ gnés pour que l’équipe locale remporte les grands honneurs. Si elle réussit son exploit, l’équipe mas­ culine de cross-country Rouge et Or deviendra la deuxième équipe québé­ coise, après celle de l’Uni­ versité de Sherbrooke en

1992, à remporter l’or au Championnat canadien. Le Rouge et Or occupe le pre­ mier rang du classement 10 masculin canadien depuis le début de l’automne et a fourni des performances qui justifient amplement cette position. L’équipe a notamment dominé le championnat provincial. En effet, les neuf premiers coureurs à franchir le fil d’arrivée portaient l’uni­ forme du Rouge et Or.

« Contrairement aux autres années, nous avons le rôle de favori. Il faut l’assumer et livrer une ex­­cellente perfor­ mance. D’ailleurs, depuis le début de l’automne, l’équipe agit et gère son année comme si elle était, justement, la favo­ rite », explique l­ ’entraîneurchef Félix-Antoine Lapointe. « Une première place au clas­ sement 10 de U Sports, c’est flatteur, mais ce qui est le plus important, c’est la façon dont on se voit comme équipe. On se considère comme la meil­leure équipe au Canada et c’est ce qui guide notre entraînement. » La composition de l’équipe permet à l’en­traîneur de rêver à l’or. Des athlètes d’excep­ tion, comme Yves Sikubwabo, le peuvent aussi. L’athlète par excellence du Réseau du sport étudiant du Québec (RSEQ) a remporté trois de ses quatre courses cette année. Il a tout de même accédé au podium de celle dont il n’a pas été vainqueur, car il a terminé deuxième, à une fraction de seconde de son coéquipier, Emmanuel Boisvert. Du côté féminin, l’Université Laval n’aspire pas aux grands honneurs, mais les prestations de l’au­tomne 2016 laissent en­­ trevoir de belles choses. C’est la recrue de l’année du RSEQ, Aurélie Dubé-Lavoie, qui ­donnera probablement le ton. Elle a terminé sur le podium à chacune de ses courses cette ­saison, incluant une deuxième place au Championnat provincial. Les étudiantes-athlètes s’élanceront sur la piste à compter de 13 h. Les hommes, quant à eux, ­s’exécuteront dès 13 h 40. L’entrée est gratuite.

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en bref

La saison de patinage débute ! Le temps refroidit et l’hiver arrive à grands pas. Pourquoi ne pas commencer votre pra­tique du patin à glace sur l’une de nos deux patinoires intérieures afin d’être fin prêt pour la saison ? D’autant plus que le patinage fait partie de l’un des quatre privilèges dont peuvent bénéficier, sans frais supplémentaires, les étudiants inscrits à 12 crédits de cours à l’Université. Les plages horaires disponibles pour pratiquer le patin à glace sont les lundi, mardi et vendredi, de 12 h 15 à 13 h 05, le jeudi, de 17 h 15 à 18 h 05, et finalement le dimanche, de 19 h 45 à 20 h 50. L’activité est gratuite pour les membres du PEPS.

Votre emploi au PEPS La section « Emplois » du site Web du PEPS regorge d’offres pouvant vous intéresser. Vous désirez obtenir un poste d’arbitre ou de mar­ queur pour les ligues intramuros, d’interve­ nant en conditionnement physique aquatique ou bien de sauveteur pour les deux piscines ? Quoi qu’il en soit, vous serez en mesure de conjuguer travail et passion au même endroit ! Les emplois sont, pour la plupart, à temps partiel et les horaires sont variables. Pour postuler, rendez-vous à peps.ulaval.ca/emplois afin de consulter les offres et d’identifier la personne-­ ressource à joindre pour l’emploi qui vous intéresse.

Campus dynamique Samedi 12 novembre Cross-country | Championnat U Sports Plaines d’Abraham | 13 h Volleyball féminin | McGill PEPS | 19 h

Dimanche 13 novembre Basketball féminin | Concordia PEPS | 13 h Basketball masculin | Concordia PEPS | 15 h

Vendredi 18 novembre Basketball féminin | Bishop’s PEPS | 18 h Basketball masculin | Bishop’s PEPS | 20 h

Samedi 19 novembre

Après plusieurs semaines de préparation, le Rouge et Or basketball renoue avec ses partisans ! Le premier programme double de la saison 2016-2017 aura lieu ce dimanche 13 novembre, dès 13 h, à l’amphithéâtre Desjardins-Université Laval du PEPS, alors que les Stingers de l’Université Concordia seront les visiteurs. photo Yan Doublet

Volleyball féminin | Sherbrooke PEPS | 18 h Volleyball masculin | Sherbrooke PEPS | 19 h 30


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au fil de la semaine

Jusqu’au

18/11

le fil | le 10 novembre 2016

Une réussite à souligner Trois étudiants de l’Université, Mélissa Duperron, Frédéric Quirion et Camille Robichaud-Fortin, ont ­remporté une mention spéciale pour leur projet inti­ tulé « Stack It Up » à l’occasion du Blue Award 2016. Il s’agit d’un événement qui reconnaît le mérite de ­projets de design axés sur le développement durable et qui se déroulait à Vienne lors du banquet de la World Conference on Timber Engineering. « Stack It Up » imagine l’effervescence d’un quartier de New York, où coexistent un vaste marché public, un musée ­Andy-Warhol et un complexe de 300 habi­tations. L’École d’architecture souligne le succès de ses trois étudiants en offrant au public l’occasion de contempler les magnifiques maquettes du projet au cours d’une exposition qui se poursuivra jusqu’au 18 novembre. image Duperron, Quirion et Robichaud

Vendredi 18 novembre, au local 1204 de l’École d ­ ’architecture, à l’édifice de la Fabrique (1, côte de la Fabrique).

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Droits de l’homme en Arabie Saoudite

Le 9e art en atelier

La course à travers l’Amérique

Profs de jazz en spectacle

Videopoèmes et discussion

Le printemps arabe revisité

Cinq professeurs de la Faculté de musique vous montreront toutes les nuances du jazz dans un concert à ne pas manquer. Janis Steprans (saxophone), Gabriel Hamel (guitare), Adrian Vedady (contre­ basse), Rafael Zaldivar (piano) et René Proulx (batterie) se proposent de vous en mettre plein les oreilles ! Au programme, des standards de jazz, mais aussi des compositions ori­ ginales. Venez donc profiter du talent de ces musiciens d’expérience, dont certains ont accompagné plusieurs grands noms, tels que Vic Vogel, Yannick Rieu, Oliver Jones, Richard Séguin, Michel Rivard, et qui ont fait partie d’en­ sembles bien connus, dont le Living Time Orchestra et l’Orchestre symphonique de Québec.

Initiative du Centre de recherche interuniversi­ taire sur la littérature et la culture québécoises, Le Cénacle – littéraires curieux est un nouveau groupe de discussion formé par des étudiants passion­ nés par les formes litté­ raires atypiques, multidisci­ plinaires et technologiques, surtout celles hors du livre. Il propose à ses membres la découverte d’œuvres issues de nouvelles pratiques litté­ raires québécoises, comme le vidéopoème, dont il sera possible de visionner des exemples récents à l’occa­ sion de leur premier évé­ nement public. Des trou­ vailles surprenantes en perspective ! Une période de discussion suivra la projection.

Cinq ans se sont écoulés depuis les événements du « printemps arabe », qui ont ouvert une nouvelle ère politique dans les pays du monde arabe. Pourtant, malgré ses promesses de démocratisation, de liberté et de respect des droits de l’homme, ce renouveau n’a pas été à la hauteur des attentes. Le Centre inter­ disciplinaire de recherche sur l’Afrique et le MoyenOrient invite trois interve­ nants, dont Nidhal Mekki et Hamza Ali, doctorants en droit à l’Université, à dresser un portrait d’une région du monde ayant subi bon nombre de boule­ versements et où le doute semble actuellement l’em­ porter sur l’espoir. Il sera, entre autres, question des transitions démocra­tiques au Maroc et en Tunisie ainsi que de la v ­ iolence et des guerres ­civiles en Égypte, en Lybie, en Syrie et au Yémen.

Vous êtes un praticien du neuvième art ? Vous désirez À l’invitation des comités affiner vos techniques sous d’Amnistie internatio­ l’œil attentif d’un artiste nale (AI) de l’Université chevronné ? Le Concours Laval et de la ville de interuniversitaire de bande Québec, Mireille Elchacar, dessinée vous en donnera coor­donnatrice du bureau l’occasion dans un atelier d’AI de Sherbrooke, viendra qui portera sur le thème de faire le point sur l’état des cette année, « Autoportrait ». droits de la personne en Le premier des trois volets Arabie Saoudite. Elle pren­ permettra d’acquérir des dra pour exemple le cas connaissances théoriques célèbre de l’écrivain et blo­ et techniques liées à la BD. gueur Raïf Badawi, empri­ Un deuxième volet axé sonné dans son pays natal sur le thème guidera les depuis quatre ans, dans concurrents à travers les des conditions très diffi­ exigences techniques du ciles, pour avoir critiqué concours et les diverses le régime politico-religieux déclinaisons pos­sibles du saoudien. Sa conjointe, thème à exploi­ter. Le troi­ Ensaf Haidar, qui vit au­­ sième volet sera essentielle­ jourd’hui à Sherbrooke ment pratique et permettra avec ses trois enfants, se de s’exercer en vue de la bat d’ailleurs pour sa libé­ réalisation d’une BD com­ ration. Mireille Elchacar plète. L’atelier sera animé évoquera également d’au­ par Dominic Poulin, tres cas semblables à celui bédéiste et porte-parole du blogueur saoudien. du concours. Jeudi 10 novembre, de 11 h 30 à 12 h 30, au local 1A du pavillon ­Charles-De Koninck. ­Événement Facebook  : bit.ly/2eHRjXo.

Lundi 14 novembre, de 19 h à 21 h, au local 603 de l’édifice du Boulevard (350, boulevard Charest Est). Pour information et inscription : accueil@bve.ulaval.ca.

Le 14 juin 2016, à Oceanside en Californie, Paul Morin a pris le départ de l’une des courses les plus éprouvantes au monde : la Race Across America. Des cyclistes en provenance de 17 pays ont parcouru, en 12 jours ou moins, quelque 4 900 km sur un tracé dont le déni­ velé était de 35 km (soit 4 fois l’altitude du mont Everest). Cette course d’en­ durance extrême pousse les participants à aller audelà de leurs limites phy­ siques et psychologiques. Seuls les plus résistants et les mieux entraînés passent le fil d’arrivée. D’ailleurs, environ 60 % des cyclistes abandonnent la course ­chaque année. À l’occasion de la prochaine soirée de la Coop Roue-libre, Paul Morin fera le récit de son expérience, qu’il qualifie d’épreuve inhumaine, voire surhumaine. Mardi 15 novembre, à 19 h, au Café Fou AELIÉS du pa­­ villon Alphonse-Desjardins. Un 5 à 7 précédera la conférence. Entrée libre.

Mardi 15 novembre, à 19 h 30, à la salle Henri-Gagnon du pavillon Louis-Jacques-Casault. Entrée libre.

Mercredi 16 novembre, de 17 h à 18 h 30, au local 4433B du pavillon Louis-Jacques-Casault. ­Événement Facebook  : bit.ly/2e9xpZ0. Pour information : christiane. vadnais1@ulaval.ca.

Consultez le calendrier complet des activités sur le campus à ulaval.ca

Jeudi 17 novembre, de 11 h 30 à 13 h, au local 3244 du pavillon Charles-De Koninck. Pour plus d’information : ciram@hei.ulaval.ca.


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