Lcf#12-nov. 2013

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Le magazine LCF est entièrement téléchargeable sur

www.lcf-magazine.fr Les articles sont adaptés à des niveaux B1 à C2. La difficulté de l’article est représentée par le pictogramme en forme de livre en haut de la page.

Le lexique explique les mots difficiles en français et dans le contexte du document. Il ne cherche pas à être exhaustif des différents emplois du mot.

Édito

Retrouvez les articles en version audio sur

https://soundcloud.com/lcf-magazine

Culture Cinéma :

5

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Lʼaffaire Dumont de Daniel Grou

Livre Littérature francophone :

7

Le dernier pays de mes mots de Pascale Léon

8

Au loup !

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Littérature de jeunesse :

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Société 10

Rendez-vous à :

18

Société :

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Le Québec, un pays en or

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Un Québec multicolore

19

Portrait :

21

Histoire d’une marque :

23

Chanson :

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Nabil

p.

Louis Vuitton

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Bonjour à toutes et à tous, Ce mois-ci, LCF Magazine met à l’honneur le Québec. L’Abitibi, le homard, le hockey sur glace, l’interculturalisme québécois, les produits locaux, la littérature : un regard sur le Québec, proposé par un Québecois (que nous remercions chaleureusement ici !). Nous avons ajouté quelques éléments vus de France : la recette des pancakes, une chanson mythique, et les vins québécois (si si, on cultive la vigne au Québec ‼!). Vous retrouverez également vos rubriques préférées : « Cinéma » (L’affaire Dumont), « Histoire des marques » (Vuitton), « Grammaire » (l’interrogation), « Mécanique » (la Renault 4). « Apprendre autrement » vous présente le nouveau site de TV5 Monde ; Sophie vous emmène au Brésil ; notre correspondante, ce mois-ci, est Héloïse, une jeune Hongkongaise qui a suivi une semaine de cours de français à Paris à l’école France Horizons grâce au tirage au sort que LCF Magazine avait mis en place pour son projet de financement participatif. En préparation : les prochains numéros auront pour fil rouge les villes de Strasbourg, puis Ho-Chi-Minh Ville (au Vietnam), ensuite ce sera Toulouse. N’hésitez pas à nous proposer vos contributions, tout spécialement pour les villes qui sont hors de la France métroplitaine. En préparation également : un numéro hors série prévu pour le mois de mars qui vous aidera à choisir votre cours de français pour l’été 2014.

Quand les hommes vivront dʼamour

Passion Mécanique :

13

La Renault 4

15

Le bic cristal

16

De la Sainte Flanelle au ballon...

p.

Objet :

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Sport :

p.

Langue Eloquence :

24

p.

antépénultième, échalas, subrepticement

25

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Apprendre autrement :

TV5 monde

26

Auteur :

29

Grammaire:

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Georges Feydeau

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Lʼinterrogation

Médias 32

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Vidéo avec

34

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« Destination francophonie »

Radio avec

« Le jeu nʼen vaut pas la chandelle »

Pédagogie 36

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Le coin des profs :

Quand la radio devient libre...

Gastronomie

Bonne lecture !

38

Cuisine :

40

Vin :

42

Recette :

44

Produit régional :

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Florence Teste, rédactrice en chef

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Notre correspondant à Québec André Magny est actuellement conseiller aux communications au Centre de la francophonie des Amériques à Québec. Il a également vécu pendant 8 ans en France. Il y travaillait à la communication pour la Délégation générale du Québec à Paris, ainsi qu’à l’Association France-Québec.

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Jʼaime pas le homard ! Des vignobles du Québec... Le pancake Escapade gourmande

Voyages 45

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47 p.49 p.50

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Correspondants : Héloïse

Le voyage de Sophie : Le Brésil

Jeux Solution des exercices


cinéma québécois débarque dans votre région ! LeLecinéma québécois débarque dans votre région ! Du 10 octobre au 6 décembre 2013 Pouroctobre consulter le calendrier projections : Du 10 au 6desdécembre 2013 http://francequebec.fr/tournee-cinema/

Pour consulter le calendrier des projections : http://francequebec.fr/tournee-cinema/


de Daniel Grou (alias Podz), Québec, (2012) Par Alex Flacoute

Au programme ce mois-ci, un film inspiré

© Yan Turcotte

de faits réels. Le destin tragique d’un homme ordinaire, victime d’une erreur judiciaire. Une histoire incroyable et dramatique, mais passionnante de bout en bout1.

Au début des années 90, Michel Dumont est livreur dans une petite épicerie, et mène une vie paisible avec sa compagne et ses deux enfants. Un jour, tout bascule2 quand une femme le désigne comme étant l’homme qui l’a violée3. Bien qu’il clame4 son innocence, la machine judiciaire se met en marche, et Michel Dumont perd tout. Son amie le quitte, ses enfants sont placés en famille d’accueil. Et le pire reste à venir lorsqu’il est emprisonné. Mais l’espoir renaît quand il rencontre Solange Tremblay, une jeune femme qui va tomber amoureuse de lui, et surtout croire en son innocence. Dès lors, Solange va se battre pour prouver que Michel n’est pas l’auteur du crime. Pour son troisième longmétrage, Daniel Grou nous offre un véritable chef d’œuvre. Et cela est dû en grande partie aux acteurs : Marc-André Grondin est magistral5 dans son interprétation de Michel Dumont. Malgré tout ce qui lui arrive, il reste calme et semble ne jamais baisser les bras6. En cachant ses émotions, Grondin nous livre une performance

la fin : du début jusqu’à ut (expression) talement, bru 1. de bout en bo ge an ch , be sculer) : tom 2. bascule (v. ba se transforme sexuellement ler) : a agressée 3. a violée (v. vio ec énergie, crie av re cla dé : r) 4. clame (v. clame tel un maître j. m.s.) : parfait, oncer 5. magistral (ad : abandonner, ren ) ion ess as (expr et à comprendre er fi 6. baisser les br nti de s’i à té f.s.) : capaci 7. empathie (n. l’autre volonté n (n. f.s.) : forte 8. déterminatio qui attaque e nn rso pe : s.) m. 9. agresseur (n. nation sti ob : s.) m. t (n. ment, temps passé 10. acharnemen f.s.) : emprisonne . (n n tio ra rcé 11. inca en prison fin (n. m.s.) : issue, alé 12. dénouement sauvagement, av é ng ma : s.) m. 13. dévoré (adj.

d’acteur incroyable. Et l’empathie7 du spectateur par rapport au personnage de Dumont en est renforcée. Quant à Marilyn Castonguay, elle est parfaite dans le rôle de Solange, qui se bat pour l’homme qu’elle aime. Puisque personne ne veut l’aider, elle est obligée de s’occuper de tout. Grâce à une détermination8 sans limite, elle va se lancer dans une bataille juridique qui durera presque 10 ans. Et durant tout ce temps, Michel Dumont passera plus de trois ans en prison pour un crime qu’il n’a pas commis. Le système pénal est complexe, et les démarches prennent énormément de temps. Il a été acquitté en 2001, mais pas innocenté. Chose incroyable, quand on sait dès le début qu’il ne correspond absolument pas au profil du véritable agresseur9 : il ne fait pas le même poids ni la même taille ; et le coupable a un tatouage sur le bras, alors que Dumont n’en a pas. On peut penser qu’avec cet acharnement10 de la justice, Michel Dumont abandonne tout espoir. Surtout que pendant son incarcération11, il est maltraité par ses codétenus (il est mal vu d’être un criminel sexuel en prison). Mais c’est grâce au soutien inconditionnel de Solange qu’il continue à lutter contre le système et les institutions. D’ailleurs, il se marie avec elle dans l’enceinte de la prison, au milieu des surveillants.

lcf - Cinéma

© Yan Turcotte

L’affaire aire Dumon Dumon onttt,,

LEX IQUE

© Yan Turcotte

© Yan Turcotte

Cinéma

5


© Yan Turcotte

A la fin du film, on est soulagé par le dénouement12 positif de l’histoire, mais il est tout de même effrayant de se dire que cela s’est vraiment passé. Et c’est là toute la force du réalisateur : nous raconter avec intensité et émotion un simple fait divers. Le combat d’un innocent, qui se retrouve sali par de fausses accusations et dévoré13 par la machine judiciaire. Une histoire bouleversante, pour un film prodigieux et plein d’émotion. Bref, une réussite totale.

lcf - Cinéma


Littérature francophone

LEX IQUE

i a un style . f.s.) : au style, qu 1. à la plume (n r he oc se rappr 2. renouer (v.) : est plongé dans . f.s.) : lieu où on 3. immersion (n nt spécifique un environneme e présent) : étant maudire, particip (v. t an sur 4. maudiss ur lhe appelant le ma ce en colère contre, ent l’indépendan ait uh so i qu : .) j. f.p 5. séparatistes (ad (terme politique) marche sans but .) : vagabondage, 6. errance (n. f.s

© Tim Wang

Le dernier pays de mes mots

de Pascale Léon par André Magny

Pascale Léon n’est pas écrivaine. Elle a un doctorat en Sciences de la vie et de la santé, spécialisée en recherche sur le cancer. Et pourtant, le récit qu’elle vient de publier aux Éditions Mille et une Vies nous fait découvrir une auteure à la plume1 assurée, qui sait raconter une histoire. La sienne. Et sa volonté de renouer2 avec la francophonie.

L'histoire Née en France, elle quitte à 25 ans la patrie de Victor Hugo. En 1987, l’amour lui fait traverser l’Atlantique française tout « en maudissant4 les Québécois et pour retrouver un bel Américain. Après un séjour leurs idées séparatistes5 ridicules ». aux États-Unis, le couple s’installe à Toronto, la métropole du Canada. Les enfants naissent, au nombre de quatre. Il faudra « dix ans d’errance6 émotionnelle et cultuLa routine s’installe. À l’exil du pays, s’ajoute l’exil relle » à la scientifique française pour s’apercevoir de la langue. Jusqu’à ce qu’une remarque de sa mère que c’est au Québec qu’elle est « génétiquement en visite au Canada la fasse sursauter : « Tes enfants connectée ». Et à partir de 2005, elle fait de fréquents ne parlent plus français. Tes filles parlent anglais voyages au Québec comme on fait des visites à un entre elles, elles me comprennent encore apparemamant. ment, mais me répondent en anglais. » . Elle réalise alors que sa mère dit vrai. « Le plus troublant est que « Alors, sachez-le, oui, pour moi non seulement je ne me suis rendu compte de rien, mais l’herbe est réellement plus verte ici. que j’ai moi-même commencé Même lorsqu’elle est encore recouverte à leur parler anglais de plus en plus souvent. » C’est ce de neige en avril. » qu’on appelle l’assimilation. On est en 1995 à la veille du deuxième référendum au Québec qui déchirera tant les Québécois et mettra les Canadiens en colère contre ceux qui voulaient casser leur pays. C’est à ce moment-là que Pascale Léon décide d’envoyer ses enfants en immersion3

Le dernier pays de mes mots est un formidable chant d’amour à la culture, à la musique du Québec. Mais c’est aussi un livre qui montre le parcours d’une femme qui va jusqu’à déménager à Montréal au début de 2013 pour vivre pleinement sa francophonie. lcf - Littérature francophone

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Littérature jeunesse

LEX IQUE

Au loup ! par Myriam Baudic

Cruel et effrayant, le loup s’invite dans les contes de notre enfance. On le connaît féroce1, sournois2, glouton3 et amateur de chair4 fraîche ! Certains auteurs et illustrateurs nous « croquent5 » cet animal avec humour et fantaisie. Avec Lara, partons à la découverte de ce personnage aux multiples facettes et avançons à pas de loup6 dans les histoires.

Un loup tendre Grand loup et petit loup

Editions PERE CASTOR FLAMMARION Texte : Nadine BRUN - COSME Illustrations : Olivier TALLEC. A partir de 4 ans.

Petit Loup arrive un jour sur le territoire de Grand Loup. Une très jolie rencontre aux couleurs de l’imitation, de la différence, du partage, de l’absence et de l’attachement. Une histoire pleine de tendresse et de poésie.

Un loup protecteur L’hiver des loups Editions Gallimard Jeunesse Collection Folio Junior. Texte : Évelyne Brisou-Pellen Illustrations : Nicolas Wintz. A partir de 11 ans.

Le loup sentimental

I

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l est temps, pour Lucas devenu grand, de quitter sa famille de loups et de vivre sa vie. Son père lui donne la liste des bons aliments pour se nourrir. Lucas se laisse attendrir9 par tous ceux qu’il rencontre et son estomac crie famine10. Cette histoire très amusante permet de retrouver de nombreux personnages de contes bien connus. lcf - Littérature jeunesse

« J’adore les histoires qui parlent du loup. Quelquefois, elles me font peur, mais ça m’amuse quand il lui arrive des problèmes parce qu’il est bête et qu’il tombe dans les pièges7. Quand il croque des gens tout crus8, beurk ! je n’aimerais vraiment pas être à leur place ! Je n’ai jamais vu de loup en vrai et je n’aime pas trop me promener dans la forêt, sauf pour ramasser des châtaignes » Lara, 5 ans.

Un loup naïf

Editions ECOLE DES LOISIRS. Texte et illustrations : Geoffroy de Pennart. A partir de 7 ans.

.s.) : cruel 1. féroce (adj. m malhonnête m.s.) : pas franc, j. (ad 2. sournois a toujours faim i m.s.) : vorace, qu 3. glouton (adj. : viande 4. chair (n. f.s.) nt, décrivent, oquer) : dessine 5. croquent (v. cr parlent de : très doucement 6. à pas de loup attraper ) : dispositifs pour 7. pièges (n. m.p. ages les animaux sauv ) : non cuisinés 8. crus (adj. m.p. er : émouvoir, touch 9. attendrir (v.) te sa faim es nif ma : e in m 10. crie fa ur des raisons . m.s.) : voyage po 11. pélerinage (n religieuses pratique la magie f.s.) : femme qui 12. sorcière (n. (terme négati )

C

e roman historique plonge les lecteurs au coeur du Moyen Age. A la mort de sa mère, Jordane, 12 ans, élève seule ses petites sœurs pendant l’absence de son père parti en pélerinage11. L’hiver est très rude et les loups encerclent le village, terrifiant les habitants. Jordane, amie avec les loups, est considérée comme une sorcière12. Les villageois imaginent qu’en la chassant, les loup vont la suivre. Enigme et mystère pour frissonner.


27 NOV. 2 DÉC. SUPERSALON DU LIVRE ET DE LA PRESSE JEUNESSE SEINE-SAINT-DENIS MONTREUIL

www.slpj.fr www.seine-saint-denis.fr


Rendez-vous à

Rendez-vous au

Québec

Un pays en or Magny

© Candace Shaw

par André

Ce sont les coups de hache dans les arbres, les souches qu’on

tire du sol et la terre souvent pleine de cailloux qu’on retourne pour y planter des légumes qui ont fait le Québec d’aujourd’hui à travers ses nombreuses régions.

Pays de démesure4

© Potagers d’antan

Dans ce vaste territoire qui s’est surtout développé il y a tout juste 100 ans, on cultive l’or comme d’autres cultivent des pommes de terre ! Le développement abitibien s’est fait à travers les découvertes des prospecteurs, ces hommes qui cherchent où se cache l’or !

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« C’est un beau pays, neuf, vaste… Il y a bien des mouches en été et les hivers sont pénibles; mais je suppose que l’on s’y habitue à la longue3. » La citation est de Louis Hémon, l’auteur français du célèbre roman Maria Chapdelaine, écrit au début du XXe siècle. Bien que le roman se passe à Péribonka, au Lac-Saint-Jean, cette description pourrait aussi s’appliquer à une autre région plus à l’ouest et au nord : l’Abitibi-Témiscamingue. Située à 650 km au nord-ouest de Montréal, c’est une immense région peuplée de lacs et de forêts.

lcf - Rendez-vous à

Pour plusieurs familles, l’aventure a commencé au moment de la Première guerre mondiale. C’était l’époque de la conscription, c’est-à-dire le moment où les jeunes hommes étaient obligés d’aller à l’armée. C’était aussi une époque de grande misère économique. Le gouvernement du Québec avait promis des terres en Abitibi à ceux qui iraient défricher5 et labourer ces champs souvent pleins de roches. C’est ainsi que des familles entières sont allées s’installer en Abitibi, véritable pays peuplé d’épinettes6. Alors qu’au tournant du XXe siècle, c’était en canot7 que les premiers colons étaient arrivés dans «la Terre de Rupert», c’est plus tard le train qui amène les nouveaux arrivants vers cette région où la température descend facilement entre -30 et -40° l’hiver !

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© D2G alle

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LEX IQUE

«L’Abitibi a une histoire fascinante, sanglante, inquiétante. Rien que des voies d’eau…» Ou presque, car l’Abitt à tibi comme l’a chantée le poète Raoul Duguay, c’est aussi celle des « Canadiens anglais qui y défrichent le sol pour lui soutirer des métaux précieux comme l’or et le cuivre », pendant que les Canadiens français « suivent derrière comme des oiseaux suivent des carnassiers8, pour cultiver la terre laissée en friche9…» comme l’écrivait Paule Doyon, une écrivaine native de la région.

er le bois : outil pour coup avec 1. hache (n. f.s.) rbre dans la terre, l’a de es rti pa : .) f.p . (n s he uc 2. so les racines de la durée (très ession) : à cause pr (ex ue ng lo la 3. à longue durée) peut pas mesurer .) : excès, qu’on ne f.s . (n e ur es m 4. dé : rendre cultivable 5. défricher (v.) pins f.s.) : forêts de sa ile 6. épinettes (n. tit bateau sans vo pe ë, no ca ) : barque, nde via de rs 7. canot (n. m.s. eu ng ma . m.p.) : animaux 8. carnassiers (n tat sauvage : non cultivé, à l’é .) f.s . me, 9. friche (n aginaire mi-hom (n. m.s) : bête im ou ar -g up lo . 10 mi-loup orignal) : animal m.p. singulier : 11. orignaux (n. proche de l’élan .p.) : gros ours . 12 grizzlis (n.m

L’Abitibi, ce sont des noms de villages et de villes qui, pour une fois au Québec, ne commencent pas par le prénom d’un saint ou d’une sainte ! Malartic, Val d’Or, Rouyn, Barraute, Guyenne, Cadillac, Rochebeaucourt, La Corne, des noms à donner envie d’aller voir d’un peu plus près la rivière Harricana qui traverse Amos.

© yegui

Mais l’Abitibi, c’est aussi, et peut-être surtout le sang de ce pays qui coule dans les veines de nos pères et grandspères. Ce pays où les arrière-grands-mères aux prénoms impossibles comme Obéline se changeaient en loup-garou10. Ce pays où les orignaux11 étaient plus gros dans l’imaginaire des gens que des grizzlis12. Et surtout ce pays aux nombreuses mines qui a trop souvent tué ces hommes à l’immense courage, lors d’accidents miniers.



LEX IQUE

La Renault 4 par Pit Cévenol

La Renault 4, que l’on appelle aussi la 4L, a été créée pour faire concurrence à la 2CV de Citroën (voir LCF N°4). Comme elle, elle a transporté un très grand nombre de familles françaises et laisse souvent un souvenir joyeux dans les mémoires. La 4L est une petite voiture populaire, de conception simple et pratique. Elle a été construite de 1961 à 1992, en France mais aussi en Espagne, en Italie, au Maroc et en Slovénie. Elle a été vendue à plus de 8.000.000 d’exemplaires, ce qui en fait la deuxième voiture française la plus vendue. Elle a connu plusieurs versions, plus féminine (la Parisienne), plus sportive (la GTL), plus luxueuse (la Luxe), plus travailleuse (fourgonnette) et même une version décapotable1 (la Plein Air) ! La 4L a aussi été une voiture de course ! Ainsi, elle a participé au fameux rallye Paris-Dakar et a même fini en troisième position en 1980. Il faut dire que ce modèle était équipé d’un moteur d’Alpine…

peut enlever le toit j. f.s.) : à laquelle on 1. décapotable (ad (le capot) nts exerçant vailleurs indépenda tra : ) .p. m . (n s an 2. artis uvent traditionnel un métier manuel, so la police, mais . f.s.) : équivalent de 3. gendarmerie (n ée appartenant à l’arm rps de l’armée apeau de certains co ch : .s.) m . (n pi ké 4. et de la police présent) : lonner, participe 5. sillonnant (v. sil parcourant êtres .s.) : fonction des pr 6. sacerdoce (n. m e : solid 7. robuste (adj. f.s.)

© AllSportAuto.com - cmonville

Grâce à son espace intérieur, la 4L a été particulièrement appréciée des artisans2. Et surtout, elle a été la voiture de nombreuses administrations françaises comme La Poste, France Télécom, EDF (Electricité de France) ou encore la gendarmerie3. Pour cette dernière, la 4L avait une qualité supplémentaire : son plafond était assez haut pour que les gendarmes puissent garder leur képi4 sur la tête, même au volant !

Et dernièrement, le pape François a reçu un cadeau peu commun : une 4L avec laquelle un prêtre italien roulait depuis plus de 30 ans. En sillonnant5 la campagne dans l’exercice de son sacerdoce6, il a fait plus 300.000 kilomètres ! Actuellement, il est encore possible de trouver une 4L en bon état de marche. Elle continue à être recherchée, spécialement par les étudiants puisqu’elle est très robuste7 et peu chère. De plus, sa mécanique simple en fait un véhicule facile à réparer par soi-même si on a un minimum de connaissances en mécanique. Chaque année, le 4L Trophy parcourt le Maroc pour une course humanitaire. Les concurrents, par équipage de 2 étudiants, doivent apporter avec eux du matériel scolaire et sportif qu’ils vont distribuer dans les écoles locales. En 2013, le rallye a compté 1446 équipages, 2892 étudiants. La prochaine édition aura lieu en février 2014.

© Voyages etc

© DaveMontPhotography

Mécanique

La 4L fait, encore aujourd’hui, l’objet d’un véritable culte de la part de certains amateurs. Un magazine lui est même entièrement destiné, 4L Magazine. lcf - Mécanique

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Objet

LEX IQUE

Le bic cristal Par Rémi Orzalesi

Cette nouvelle rubrique met à l’honneur les objets de notre quotidien sortis de l’esprit visionnaire1 de Français ou de francophones.

© Trounce

Notre premier objet a plus de 64 ans et reste une des meilleures ventes dans le monde de l’écriture. Je veux bien sûr parler du « Bic cristal ».

© Brevet László Biró

Son histoire commence en 1945 où la société PPA

débute en France. Ses initiales signifient « Porteplume, Porte-mines et Accessoires ». La société est créée par Marcel Bich et Edouard Biffard pour fabriquer des pièces détachées de porte-plume2 et porte-mines3 alors seuls moyens d’écrire. Mais ceux qui se souviennent des lignes d’écriture au porte-plume doivent aussi avoir souvenir de l’inévitable buvard4 qui empêchait de tâcher sa feuille. Pas vraiment pratique ! En 1943, un Hongrois, László Biró, invente le stylo-bille. Conçu à partir d’un cylindre servant de réserve d’encre5 et d’une bille6 délivrant juste la bonne quantité d’encre, elle-même étudiée pour avoir la bonne viscosité7. Biró vend ses droits à plusieurs entreprises à travers le monde et c’est à partir de ce nouveau concept que l’entreprise PPA décide de fabriquer un stylo-bille jetable.

L’entreprise sera renommée BIC en référence à son directeur général Marcel Bich, mais en enlevant le H pour rendre la prononciation simple dans toutes les langues.

© Marcel Bich - Usine Clichy 1953

© Carlos Delgado

le futur m.s.) : qui imagine 1. visionnaire (adj. e composé tur cri d’é til . m.p.) : ou 2. porte-plume (n me d’oiseau à l’origine d’une plu .p.) : outil d’écriture m . 3. porte-mines (n le liquide de : papier qui absorbe 4. buvard (n. m.s.) l’encre ent noir ou bleu) uide de couleur (souv liq : .) f.s . (n e cr en 5. utilisé pour écrire boule métallique 6. bille (n. f.s.) : petite tière plus pr : opriété d’une ma 7. viscosité (n. f.s.) ou moins liquide rfaces d’un objet : multiples petites su 8. facettes (n. f.p.) er, à tenir f.s.) : capacité à attrap 9. préhension (n. ssé) : mordu pa e cip ordiller, parti 10. mordillé (v. m mbreuses fois légèrement et de no elque chose f.s.) : qui apporte qu 11. novatrice (adj. de nouveau

Ce stylo n’a quasiment pas changé depuis sa création. Son niveau d’encre est visible à travers son tube translucide, les facettes8 autour du stylo permettent une bonne préhension9 et son bouchon de la couleur de l’encre est composé de plastique plus souple et n’attend que d’être mordillé10. C’est une recette qui marche : Bic est présent sur les cinq continents et vendu dans plus de 162 pays. Depuis sa création, le stylo a été réalisé à plus de 100 milliards d’exemplaires. Ce stylo représente bien le passage aux années soixante où le jetable fait son apparition et dicte de nouveaux codes de consommation. Mais il signifie avant tout l’efficacité d’une forme simple au service d’une idée novatrice11.

lcf - Objet

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Sport

LEX IQUE

© Hamelin Jean-François

De la Sainte Flanelle au ballon rond de l’Impact

officiel de l’équipe m.s.) : vêtement 1. uniforme (n. 10 ans de f.p.) : périodes 2. décennies (n. e ièr lum e : petit 3. lueur (n. f.s.) violente .) : manifestation 4. émeute (n. f.s mal en réponse du re fai ir ulo vo : 5. se venger (v.) tion à une mauvaise ac it de jouer spendre) : interd 6. suspend (v. su ant des produits en nt co : .) f.s (adj. 7. lacrymogène les yeux t en tem itent for l chimiques qui irr é (adj. m.s) : ma im pr op ), .s. m j. (ad é ut éc rs pe 8. traité

par André Magny

Jusqu’au début des années 1960, l’histoire du Québec a été dominée par son étroite relation avec la religion. Puis ce fut la séparation au moment de ce qu’on a appelé la Révolution tranquille, à compter de 1963. Une « religion » a toutefois survécu : celle du hockey ! Les Canadiens de Montréal sont, depuis leur naissance en 1909, la seule équipe à permettre aux francophones de s’identifier vraiment à une équipe professionnelle de hockey sur glace. Bien sûr, il y a eu aussi les Nordiques de Québec en 1979, mais ils n’ont passé que 16 ans dans la Ligue nationale de hockey (LNH) – le circuit professionnel nord-américain, avant de déménager à Denver, au Colorado. Avec le temps, l’uniforme1 bleu, blanc, rouge des Canadiens de Montréal allait devenir la Sainte Flanelle ! Au fil des décennies2, les succès se sont accumulés. Les Canadiens sont l’équipe la plus titrée au monde dans l’univers du hockey avec 24 Coupes Stanley, le symbole par excellence du hockey professionnel nord-américain. Mais au-delà des victoires, un nom a fait vibrer la nation québécoise : Maurice Richard.

© Hamelin Jean-François

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lcf - Sport

Le Rocket En 1943, Maurice Richard signe son premier contrat avec le Club de hockey des Canadiens de Montréal. Deux ans plus tard, le « Rocket » (la fusée) devient le premier joueur de la LNH à inscrire 50 buts en 50 matchs ! À cette époque de l’histoire du Québec, la seule lueur3 de fierté au Québec provenait du numéro 9. Il était un dieu ! Il y a même eu une émeute4 à Montréal en son nom : on est en 1955. Cette année-là, Maurice était au premier rang des pointeurs de la LNH. À la mi-mars, le Canadien affronte les Bruins à Boston. Comme toujours, Maurice Richard se fait bousculer. On va jusqu’à lui donner un coup de bâton. Richard veut se venger5. Mais un juge de ligne retient ses deux bras. Un adversaire en profite alors pour frapper le Rocket. Il se retourne et donne un grand coup de poing à l’arbitre. Clarence Campbell, unilingue anglophone et président de la LNH, suspend6 Maurice pour le reste de la saison ainsi que pour les séries éliminatoires, l’empêchant ainsi de remporter le championnat des marqueurs. La décision de Campbell provoquera la colère dans tout le Québec. Quelques jours plus tard, à Montréal, n’écoutant pas les conseils de la police, Campbell prend place au Forum. Une bombe lacrymogène7 explose. À l’extérieur, la rue Ste-Catherine, grande artère commerciale du centre-ville, est victime des gens qui


Place au foot Si désormais les Québécois ont les arts, l’économie, le cirque ou la production de jeux vidéo pour faire leur marque, l’amour du hockey persiste. D’autres sports attirent cependant l’attention. Après les succès des sportifs québécois dans des sports comme le ski acrobatique ou le patinage de vitesse et même le vélo comme David Veilleux au Tour de France 2013, le football est en train de gagner en popularité au Québec. En fait, les petits Québécois et petites Québécoises jouent maintenant plus au ballon rond qu’avec une rondelle de hockey. À Montréal, l’Impact (nom de l’équipe de football) compte dans ses rangs des Français, des Québécois, des Argentins, des Espagnols et quelques Italiens dont l’excellent Marco Di Vaio, que l’Impact est allé chercher du côté du FC Bologna. Tout ce beau monde est en train de séduire une bonne partie de la population. Des succès qui ont… de l’impact !

© Savard Christian

brisent tout. Des pancartes sont au sol. On peut y lire : « Injustice aux Canadiens français », « Richard persécuté8 ». Ce soir-là, Maurice Richard devient le symbole d’un peuple opprimé8.

lcf - Sport

© JEAN-MARIE LIOT / ASO


Société

LEX IQUE ) : assemblés 1. tricotés (adj. m.p. ne d’un pull comme des fils de lai pure n) : dont l’origine est sio es 2. de souche (expr ur ate cré .) : souffle 3. inspiration (n. f.s .s.) : réglage m . (n t en m 4. ajuste le, loi 5. charte (n. f.s.) : règ igion épendant de toute rel ind : 6. laïc (adj. m.s.) i permettent qu nt, fie nti ide i m.p.) : qu 7. distinctifs (adj. de reconnaître

© Huard Jean-Pierre

Un Québec multicolore Par André Magny

© Hamelin Jean-François

Vivre l’interculturalisme

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Afin de réduire le rôle de la province du Québec, pendant longtemps la politique canadienne a parlé de multiculturalisme. Une idéologie basée sur le développement des diverses communautés culturelles, mais chacun dans son coin, sans véritables échanges avec l’autre. Au Québec, on parle de plus en plus d’interculturalisme. C’est une manière de penser qui permet de partager la culture des uns et des autres dans le respect des valeurs de la majorité francophone. Qu’ont en commun des écrivains comme Dany Laferrière, Kim Thuy, ou encore l’humoriste Boucar Diouf ou le metteur en scène Wajdi Mouawad ? Ils sont tous Québécois, nés ailleurs, que ce soit en Haïti, au Vietnam, au Sénégal et au Liban. Le Québec y gagne grâce à leur pensée et leur travail. En échange, leur nouvelle terre leur sert de source d’inspiration3. lcf - Société

Mais attention, cela ne se fait pas sans ajustement4. Au moment où le gouvernement du Québec se prépare à lancer un projet sur les valeurs québécoises, certains critiquent cette idée avant même d’avoir vu le texte. En principe, ce que visera cette charte5, c’est à affirmer le caractère laïc6 des institutions publiques et le droit absolu de l’égalité hommes/femmes. Pas question d’une chasse aux sorcières, mais simplement de préciser qu’aucune religion et ses signes distinctifs7 n’auront le droit d’être visibles à l’école, dans les cours de justice ou à l’Assemblée nationale du Québec. Si dans son histoire, le Québec s’est distingué en faisant élire au début du XIXe siècle le premier député juif en Amérique du Nord, Ézékiel Hart, il est fier de compter aujourd’hui sur un ministre de la culture et des communications d’origine camerounaise, Maka Kotto, comédien et économiste de formation. Là aussi, il s’agit d’une première pour le Québec.

© Savard Christian

Le Québec d’aujourd’hui a changé de visage. Aux côtés des Tremblay, Gagnon, Roy ou Johnson (les noms de famille traditionnels), on retrouve des N’guyen, des Diouf, des Ben Simon ou des Cohen.

© Lavoie Jean-Guy

Des Québécois «tricotés1 serrés» et «de souche»2, autrement dit «des pure laine». Autant d’expressions typiques pour décrire un Québec qui n’existe plus depuis 40 ans. Et puis, comme le dit le grand poète et chanteur de l’indépendance du Québec, Gilles Vigneault, «un pays fait de souches, ce n’est pas très grand !».

Et comme une image vaut mille mots, je vous conseille d’aller regarder le clip Les ailes d’un ange. Au départ, c’est une chanson de Robert Charlebois qui a été revue et reprise en rap par plusieurs artistes québécois. Cliquez sur : http://www.youtube.com/watch?v=mvouNbW9T60 vous aurez là un joyeux aperçu du Québec d’aujourd’hui : festif, multicolore et francophone !


Portrait

par Julie Boudillon

Nabil est britannique et professeur d’anglais à Paris, où il s’est installé il y a 2 ans et demi. Avant de poser ses valises en France, il a vécu sur 4 continents différents…

juste : seulement, tout 1. à peine (adv.) ance nfi co . m.s.) : avait 2. confiant (adj en lui-même dj. f.s.) : fausse 3. trompeuse (a : été choqué, ue (expression) aq cl e un is pr 4. surpris conversation : parler, tenir une 5. converser (v.) ées, dont iff co dj. f.p.) : mal 6. ébouriffées (a désordre la coiffure est en e, porte ectionner) : aim aff . (v e nn 7. affectio de l’affection à

la manière dont se coiffent les Le travail de son père a « J’aime beaucoup le rituel, femmes. Elles sont, dit-il, souvent fait voyager la famille de 6 Nabil dans différents pays : après le boulot, de sortir du ébouriffées , et il aime beaucoup ce mélange de chic et de naturel ! les Emirats Arabes Unis, métro, faire la queue dans Il y a aussi les repas des Français, où il est né, l’Angleterre, ma boulangerie préférée, la manière dont ils mangent : ils puis le Bengladesh. Après le lycée, il est parti étudier acheter une baguette, rentrer arrêtent leurs activités, éteignent télévision, s’assoient en famille aux Etats-Unis, puis il est à la maison en mangeant un la autour de la table … retourné en Angleterre bout de pain sur le chemin, Et enfin, il y a le pain, selon lui le faire son master. «Il y a 10 ans, j’ai me mettre de la farine sur les meilleur pain du monde. Et surtout, cette habitude typiquement rencontré ma femme vêtements… » française qu’il affectionne7 : en Angleterre… ça fait «J’aime beaucoup le rituel, après bizarre de dire ma femme, le boulot, de sortir du métro, faire la queue dans ma car on s’est mariés il y a 10 jours à peine1 !» Nabil a rencontré Camille, étudiante française à l’université boulangerie préférée, acheter une baguette, rentrer de Manchester. Séparés après leurs études, ils ont à la maison en mangeant un bout de pain sur le finalement décidé de s’installer ensemble… à Paris. chemin, me mettre de la farine sur les vêtements… » Ce rituel, il l’accomplit désormais chaque jour ! Pour préparer son arrivée, Nabil a pris des cours de français à Daka. Il trouvait le français très facile… Il était confiant2 mais c’était une idée un peu trompeuse3 : «Quand je suis arrivé à Paris, j’ai pris une claque4 : c’était impossible de parler, de trouver mes mots, de construire des phrases complètes pour être compris et comprendre !». Il y avait un monde entre les cours et la vraie vie ! Alors, il a pris 3 mois de cours à Paris. Mais c’est surtout en parlant aux gens, en les écoutant, qu’il s’est senti de plus en plus à l’aise. D’ailleurs, il remarque aujourd’hui qu’il lui reste du chemin à faire, car il ne parle pas français tous les jours : ni au travail, ni avec sa femme avec qui ils ont gardé l’habitude de converser5 en anglais. En arrivant à Paris, mis à part cette «claque» linguistique, Nabil a remarqué… les crottes de chien sur les trottoirs ! Mais il a aussi aperçu quelque chose de beaucoup plus agréable :

© Bangali Illustration

Nabil

LEX IQUE

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lcf - Portrait



Marques

Louis Vuitton

© Kumagai Naotaka pour Louis Vuitton

nce

e de luxe par excelle

la marque français

par Cécile Josselin

Connu dans le monde entier, véritable icône1 au Japon, Louis Vuitton fait partie de ces marques que l’on ne présente plus. Fleuron2 du groupe LVMH, elle est aujourd’hui la première maison de luxe mondial. Fondée il y a près de 160 ans, elle est devenue avec Marc Jacobs une figure incontournable de la mode. Comme beaucoup de grandes marques, Louis Vuitton est à l’origine une affaire familiale. Son fondateur naît en 1821 à Anchay, dans une petite commune du Jura. Alors qu’il n’a que 14 ans, l’adolescent décide de quitter son père et sa belle-mère pour rejoindre Paris. Après une longue marche (il fait plus de 460 kilomètres à pied !), il est employé en 1837 comme apprenti chez maître Maréchal, un des meilleurs « layet i e r s 3- e m b a l l e u r s malletiers » de la capitale. À ses côtés, Louis apprend l’art d’emballer4 les affaires des riches voyageurs. Habile et astucieux, on lui confie rapidement les plus gros clients. En 1852, l’impératrice Eugénie ne jure plus que par lui5! Encouragé par ce succès, il crée sa propre entreprise en 1854. Décidé à faire de ses coffres6 des produits de luxe durables, il présente en 1856 sa première grande innovation : la malle6 grise Trianon. Légère et élégante, elle est recouverte d’une toile imperméable7. Mais Louis ne s’arrête pas là. Devinant le développement des transports, il veut imposer la mode d’une malle plate, plus facile à empiler que les malles arrondies de l’époque. Reconnue pour son savoir-faire, la maison Vuitton s’agrandit. En 1859, Louis fonde une usine à Asnièressur-Seine. Plein d’idées, il fabrique toutes sortes de coffres composés de plusieurs compartiments8.

Certains se transforment même en de véritables meubles de voyage comme la malle-lit (en 1868) ou la malle-armoire. Présent sur toutes les grandes expositions universelles à partir de 1867, il gagne ses premières médailles. Après Eugénie, Louis Vuitton devient le fournisseur9 officiel d’Ismaïl Pacha, le vice-roi d’Égypte en 1869. En 1875, il sera celui d’Isabelle II d’Espagne. À l’occasion du mariage de son fils, en 1880, Louis vend officiellement son affaire à Georges. Formé à Jersey, celui-ci pousse son père à développer la marque à l’étranger. Puisqu’il insiste, Louis Vuitton ouvre une boutique à Londres. Face au développement de la contrefaçon10, la maison adopte en 1888 un nouvel imprimé. Après s’être essayé aux rayures, elle lance la célèbre toile à damier11 qui alterne carreaux bruns et beiges ! Afin d’assurer la sécurité des malles, une serrure spéciale est inventée en 1890, il faut alors une clé différente pour chaque client. Mais les réalisations de Georges étant à nouveau copiées, il crée en 1896 la toile Monogram, aujourd’hui emblématique12 de la marque. Constituée de 4 motifs répétés à l’infini, cette toile serait inspirée par le japonisme, à moins que ce ne soit par les carreaux de faïence13 qui décorent la cuisine de la famille à Asnières ! lcf - Marques

© Patrick Gries - collection Louis Vuitton

© Archives Louis Vuitton

© Patrick Gries. collection Louis Vuitton

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Dès 1901, l’usine passe le cap des 100 ouvriers. Avec le «steamer bag», commence l’ère du bagage souple.

© Mazen Saggar pour Louis Vuitton

on dans le monde Rayonnement de Vuitt

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Aujourd’hui présent dans près de 60 pays, Louis Vuitton possède 465 boutiques dans le monde. Premiers marchés pour la marque : les USA (où on compte 126 magasins), le Japon (56 magasins) et la Chine. En Europe (98 points de vente, 21 pays), la France compte 19 magasins.

Parmi les sacs classiques de Louis Vuitton, Noé a une histoire peu banale. Créé en 1932, il a été spécialement imaginé sur la demande d’un producteur de champagne qui voulait un sac pour contenir quatre bouteilles de champagne debout et une cinquième tête en bas, au milieu. Il a été baptisé Noé en référence au personnage biblique qui après le déluge17, était parti pour planter des vignes sur le mont Arafat. Très prisé par les étudiantes dans les années 80, il revient ces jours-ci sur le devant de la scène. © Bruno Asselot pour Louis Vuitton

Avec Gaston (le fils de Georges) à sa tête, l’entreprise traverse la guerre sans trop de difficultés. En 1959, la maison met au point une nouvelle toile enduite14 à base de lin, de coton et de PVC. En 1970, à la mort de Gaston, c’est Henri Racamier, le gendre de Gaston qui prend le pouvoir. En 7 ans, il passe de simple fabricant d’articles de voyage à une multinationale. En 1987, il fusionne15 avec Moët & Chandon pour devenir LVMH (Louis Vuitton Moët Hennessy), le leader mondial dans le domaine du luxe. Deux ans plus tard, la marque est dirigée par Bernard Arnault. Celui-ci fait appel au créateur newyorkais Marc Jacobs. Un pari gagnant qui fait entrer en 1997 la célèbre maison dans le milieu de la mode chic et branchée que l’on connaît aujourd’hui. A l’aube de l’an 2000, après le prêt-àporter, Vuitton investit les chaussures, l’horlogerie, les cosmétiques et les parfums. C’est sûr, la postérité16 de Louis est assurée pour de nombreuses années encore !

t phare Histoire d’un produi c Noé de la marque : le sa

LEXIQUE

e, mythe 1. icône (n. f.s.) : vedett s belle pièce plu : 2. fleuron (n. m.s.) fessionnel spécialiste pro : p.) 3. layetier (n. m. fragiles de l’emballage des objets ppe s une matière qui envelo dan er 4. emballer (v.) : protég ts, dui pro ses re (expression) : ado 5. ne jure que par lui ts ses produi veut acheter uniquement (s), (n. f.s.) : grosse(s) valise lle ma ; p.) m. (n. 6. coffres bagage(s) de voyage traversé .) : étanche, qui n’est pas 7. imperméable (adj. f.s par l’eau rangement m.p.) : petits espaces de 8. compartiments (n. à l’intérieur s.) : personne qui vend des 9. fournisseur : (n. m. marchandises .) : copie illégale, imitation 10. contrefaçon (n. f.s du jeu de dames (carré 11. damier (n. m.s.) : nom 2 couleurs différentes) composé de carreaux de j. f.s.) : représentative, 12. emblématique (ad symbolique relage décoré 13. faïence (n. f.s.) : car verte d’un produit cou : .) 14. enduite (adj. f.s avec ner) : s’unit, se regroupe 15. fusionne (v. fusion e iqu nom éco nt me ppe : dévelo 16. prospérité (n. f.s.) très positif pluies s longue période de fortes 17. déluge (n. m.s.) : trè


Chanson

LEX IQUE

© Dianetell

Quand les hommes vivront d’amour par Fabien Lecoeuvre

ssées uler) : s’étaient pa ulées (v. se déro de ées tir 1. s’étaient déro , de s tie .) : venues de, sor teur 2. issues (adj. f.p ansons d’un chan : ensemble des ch s.) m. . (n e oir t 3. répert ) : chante très for ête (expression se préparent, 4. chante à tue-t quels les artistes les ns da ux lie : .) f.p . (n es iss ul 5. co côtés de la scène ou une derrière ou sur les nit un spectacle : musique qui fi n fi 6. générique de ision, un film émission de télév la totalité des : est acceptée par té mi ni 7. fait l’una participants la planète j. m.s.) : sur toute 8. planétaire (ad

En 2002, les auditeurs de Radio Canada choisissent Quand les hommes vivront d’amour comme la plus belle chanson canadienne de tous les temps.

Un succès que personne n’a oublié et qui a permis de rassembler sur scène pour un soir, vingt-huit ans plus tôt, Félix Leclerc, Gilles Vigneault et Robert Charlebois. Ce soir-là, trois générations de chanteurs québécois sont réunies sur une scène pour chanter Quand les hommes vivront d’amour à l’occasion de la Superfrancofête à Québec devant plus de 130 000 spectateurs. Le concert a lieu sur les plaines d’Abraham, où s’étaient déroulées1, au XVIIIe siècle les célèbres batailles franco-britanniques qui avaient mis fin à la domination française en Nouvelle-France.

© Lecoeuvre Photothèque

Le spectacle est organisé pour soutenir le mouvement indépendantiste. Félix Leclerc, Gilles Vigneault et Robert Charlebois interprètent chacun quelques chansons issues2 de leur répertoire3. Pendant plus

de trois heures, la foule chante à tue-tête4 et ne veut pas quitter les plaines. Quelques minutes avant la fin du spectacle, en coulisses5, nos trois chanteurs cherchent une chanson à interpréter tous ensemble. Un titre qui n’appartiendrait à aucun de leur répertoire et qui serait comme un générique de fin6. La femme de Gilles Vigneault propose cette chanson qui fait immédiatement l’unanimité7. Aux première notes, le public hurle de joie, l’instant est

magique et le 13 août 1974 restera une date majeure dans l’histoire de la chanson québécoise. Mais l’histoire de cette chanson commence véritablement en 1956. Le poète québécois Raymond Lévesque se produit dans les cabarets de SaintGermain-des-Prés, à Paris. Tous les soirs, après le spectacle, il retrouve ses copains dans les bars à la mode et ils refont le monde, parlant de tout et de rien. Et souvent la phrase «Quand les hommes vivront d’amour» revient. Raymond la note sur son paquet de cigarettes. Le lendemain, il écrit la chanson en moins d’une heure. Il l’enregistre et autorise ses amis Eddie Constantine et Cora Vaucaire à la reprendre mais elle tombera dans l’oubli total, jusqu’à ce fameux soir d’août 1974 où Leclerc, Vigneault et Charlebois en feront un succès planétaire8.

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Rerouver la vidéo sur internet :

http://www.youtube.com/watch?v=UZOM4koItSk

lcf - Chanson


Eloquence

Subrepticement

adv. (du latin subripere : dérober, voler) D’une manière cachée, illicite. Exemple : Il a emprunté subrepticement ce livre à la bibliothèque. Synonymes : sournoisement, illicitement par Maxime Roy www.lemotpourlafri.me

Vous retrouvez dans chaque numéro une sélection de quelques mots que les Français n’ont plus l’habitude d’entendre : un mot oublié des conversations, un verbe délaissé de l’usage, un réfugié du dictionnaire qui n’attend que sa sortie dans les bouches, sur le papier et les écrans. Ces mots sont assez difficiles à placer dans la conversation quotidienne mais si vous voulez briller en société, n’hésitez pas à les employer !

Echalas n.m. (du grec kharax : pieu) Personne grande et maigre (c’est également un long bâton qui sert de tuteur à certains plantes, notamment à la vigne). Exemple : Cet échalas brun devait la surveiller toute la soirée, sur l’ordre de son père. Synonyme : escogriffe

Antépénultième

adj. (du latin ante : avant , paene : presque et ultimus : dernier) Qui précède l’avant-dernier. Exemple : Le dernier arrivé remercia l’antépénultième. Synonyme : avant-avant-dernier


Apprendre autrement

LEX IQUE par Florence Teste

TV5 Monde http://www.tv5.org/ Type : site web Support : ordinateur, smartphone, tablette Objectif : sʼentraîner à la compréhension écrite et orale Niveau : de A1 à B2 Prix : gratuit

dique qu’il y a … : si… ou si… (in 1. selon que… ou tés) plusieurs possibili us performant ndre meilleur, pl re : .) 2. optimiser (v ncerne : ver en ce qui co 3. n’a rien à prou a déjà montré posé passif ) : itier, passé com in . (v é iti in é ét 4. a mmencé a été réalisé, co

Note de lʼéquipe LCF :

TV5 Monde vient de mettre en ligne de nouvelles pages pour la partie de son site « Langue française ». On peut maintenant choisir « Apprendre le français » et « Enseigner le français », selon que1 lʼon est apprenant ou enseignant. Pour les apprenants : Première nouveauté, les consignes elles-mêmes peuvent être traduites. 7 langues sont proposées : le français, lʼanglais, lʼallemand, le chinois, le coréen, lʼespagnol, le vietnamien. Cʼest une aide considérable pour ceux qui ont du mal à comprendre ce quʼon leur demande. De plus, même lorsque vous affichez les consignes dans votre langue, vous pouvez obtenir une aide supplémentaire : en cliquant sur le mot que vous ne connaissez pas, une petite fenêtre sʼouvre pour traduire ce mot en français et lʼexpliquer dans votre langue. Vous pouvez choisir votre niveau de difficulté :

à des séries de questions et en vous plaçant dans les mêmes conditions que celles de lʼexamen. Une rubrique vous donne également quelques conseils de méthode pour optimiser2 votre apprentissage : « aides pour mieux apprendre ».

les exercices sont adaptés au niveau A1 (débutant), A2 (élémentaire), B1 (intermédiaire) et B2 (avancé). Des vidéos, par exemple, vous permettent de répondre à des exercices de compréhension. De plus, vous pouvez vous entraîner au TCF en répondant Notre avis :

+

-

TV5 Monde nʼa rien à prouver en ce qui concerne3 la qualité du contenu de ses pages dʼapprentissage du français. Pourtant, un énorme travail a été initié4 pour donner encore plus de variété et dʼintérêt à lʼapprentissage. Il faudra encore un peu de patience : le nouveau site a été ouvert il y a peu et tout nʼa pas encore été mis en ligne. Le nombre dʼexercices disponibles devrait augmenter rapidement. lcf - Apprendre autrement

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Auteur

Mais n’te promène donc pas toute nue ! de Georges Feydeau par Florence Teste

Mais n’te promène donc pas toute nue ! est une pièce de théâtre en un seul acte qui a été écrite par Georges Feydeau, auteur dramatique, en 1911.

L’histoire

Ventroux reproche à sa femme, Clarisse, de passer son temps en tenue légère, même devant son fils, le domestique ou encore les visiteurs. Un jour, M. Hochepaix vient solliciter une faveur pour ses

administrés1. La tenue de Clarisse met Ventroux très en colère. Elle se fait piquer à la fesse par une guêpe. Elle demande à son mari de sucer la plaie2 pour enlever l’aiguillon3 mais il refuse. M. Hochepaix refuse également. Arrive alors un journaliste qui doit interviewer Ventroux. Clarisse le prend pour le médecin et lui demande d’examiner la plaie. Mais Ventroux arrive à cet instant.

L’extrait ACTE I, SCENE II - VENTROUX, CLARISSE

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CLARISSE, surgissant en coup de vent4 de sa chambre. Elle est en chemise de nuit, mais elle a son chapeau et ses bottines5. Descendant vers son mari - Ah ça ! veux-tu me dire ce qui t’a pris6 ? après qui tu en as7 ? VENTROUX, le coude droit sur la table, le menton sur la paume de la main, sans se retourner - Apparemment après qui le demande ! (Se retournant vers sa femme et apercevant sa tenue8) Ah ! non ! non ! tu ne vas pas aussi te promener dans l’appartement en chemise de nuit !… avec ton chapeau sur la tête ! CLARISSE. - Oui, eh bien ! d’abord, je te prie de9 m’expliquer… J’enlèverai mon chapeau tout à l’heure. VENTROUX. - Eh ! ton chapeau ! je m’en fiche pas mal10 de ton chapeau ! C’est pas après lui que j’en ai ! CLARISSE. - Enfin, qu’est-ce que j’ai encore fait ?

lcf - Auteur

VENTROUX. - Oh ! rien ! rien ! tu n’as jamais rien fait ! CLARISSE, remontant vers le canapé. - je ne vois pas !… VENTROUX, se levant. - Tant pis, alors ! car c’est encore plus grave, si tu n’as même plus conscience de la portée11 de tes actes. CLARISSE, s’asseyant sur le canapé. Quand tu voudras m’expliquer ! … VENTROUX. - Alors, tu trouves que c’est une tenue pour une mère d’aller changer de chemise devant son fils ? CLARISSE. - C’est pour ça que tu fais cette sortie12 ? VENTROUX. - Evidemment, c’est pour ça ! CLARISSE. - Eh bien, vrai ! J’ai cru que j’avais commis un crime, moi. VENTROUX. - Alors, tu trouves ça naturel ? CLARISSE, avec insouciance13. - Pffeu ! Quelle importance ça a-t-il ? Auguste est un enfant... Si tu crois seulement

qu’il regarde, le pauvre petit ! Mais, une mère, ça ne compte pas. VENTROUX, tranchant14. - Il n’y a pas à savoir si ça compte ; ça ne se fait pas15. Il remonte au-dessus du canapé. CLARISSE. - Un gamin16 de douze ans. VENTROUX, derrière elle. - Non, pardon, treize ! CLARISSE. - Non, douze ! VENTROUX. - Treize, je te dis ! il les a depuis trois jours. CLARISSE. - Eh ! bien, oui, trois jours ! ça ne compte pas. VENTROUX, redescendant au milieu de la scène. - Oui, oh ! rien ne compte avec toi. CLARISSE. - Si tu crois qu’il sait seulement ce que c’est qu’une femme ! VENTROUX. - En tout cas, ce n’est pas à toi à le lui apprendre ! Mais, enfin, qu’est-ce que c’est que cette manie que tu as de te promener toujours toute nue ?


LEX IQUE

Les didascalies

sont les indications de jeu que l’auteur donne aux acteurs. Ces précisions peuvent concerner le ton sur lequel les répliques doivent être dites, ou la tenue du personnage, ou encore les déplacements sur la scène. Elles sont notées en italique. Exemple : CLARISSE, surgissant en coup de vent de sa chambre. Elle est en chemise de nuit, mais elle a son chapeau et ses bottines. Descendant vers son mari.

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es qui dépendent . m.p.) : personn 1. administrés (n tion d’une administra ssure ble ecte : .) f.s . (n aie 2. pl ec laquelle un ins ) : dard, pointe av .s. m . (n n 3. aiguillo e pique surgir; particip coup de vent (v. 4. surgissant en t en em soudain présent) : sortant (chaussures) .) : petites bottes f.p . (n s ne tti bo 5. qui se passe ce , ve rri t’a : ce qui un problème ? 6. ce qui t’a pris -tu as i as ? : avec qu oblème 7. après qui tu en pr elqu’un = avoir un u’un) (en avoir après qu elq qu re nt co e fâché que porte avec quelqu’un, êtr ts en tem : ensemble des vê 8. tenue (n. f.s.) une personne -tu s’il te plaît, peux al 9. je te prie de : est totalement ég m’ ça : al m e pas 10. je m’en fich e nc ue .) : conséq 11. portée (n. f.s e .) : scène de colèr f.s . (n e rti so . ess, désinvolture, 12 .) : absence de str f.s . (n ce ian uc 13. inso nonchalance me, strict j. m.s.) : direct, fer ré, 14. tranchant (ad idé ns co l ma pas : c’est 15. ça ne se fait c’est indécent fant .s. familier) : en 16. gamin (n. m rs mariage ho : ) .s. m j. (ad 17. illégitime ile rée : enfance fac la nuit 18. jeunesse do : personne qui vit ) .s. m . (n le bu te on 19. noctam rac t, peindre) : décri l, 20. dépeint (v. dé de ce qui est bana . f.s.) : caractère (n ité cr io 21. méd insuffisant vie .) : habitudes de 22. moeurs (n. f.p

Bibliographie choisie Tailleur pour dames : 1886 Un fil à la patte : 1894 Le dindon : 1896 La dame de chez Maxims : 1899 La puce à l’oreille : 1907 Occupe-toi d’Amélie : 1908 On purge bébé : 1910

Biographie Georges Feydeau est né à Paris en 1862 et il est mort en 1921. Il est le fils de l’écrivain Ernest Feydeau (on dit parfois qu’il est le fils illégitime17 de Napoléon III ou du duc de Morny). Il vit une jeunesse dorée18 mais il commence très tôt à écrire des pièces de théâtre. La première qui a du succès est créée en 1886, Tailleur pour dames, et lui vaut les encouragements d’Eugène Labiche (un auteur déjà reconnu). Il se marie et a 4 enfants et finit par divorcer en 1916 car il vit une existence de noctambule19, joue, se drogue et trompe sa femme. Il attrape la syphilis (maladie sexuellement transmissible) qui l’amène à être interné dans un hôpital pour troubles psychiques. Il y meurt à l’âge de 58 ans. Ses pièces lui valent d’être très aimé du public. Il y dépeint20 avec brio la médiocrité21 des moeurs22 dans la société bourgeoise. lcf - Auteur

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Grammaire

L’interrogation par Florence Teste

Il existe 3 façons de poser une question : • la plus simple : On utilise la forme affirmative, il n’y a pas de forme grammaticale spécifique. C’est l’intonation montante en fin de phrase qui marque l’interrogation. C’est la forme la plus fréquente à l’oral. Elle est souvent sentie comme fautive à l’écrit. Ex : Tu viens avec moi ? C’est pour ça que tu fais cette sortie ? (Feydeau) • l’intermédiaire : On ajoute est-ce que, seul ou avec un mot interrogatif : qu’est-ce que, où est-ce que, … Ex : Est-ce que tu es d’accord ? Où est-ce qu’ils habitent ? Enfin, qu’est-ce que j’ai encore fait ? (Feydeau) • la plus soutenue : On place le sujet après le verbe. Cette forme est utilisée plutôt à l’écrit ou marque à l’oral un niveau de langue soutenu. Ex : Que mettrais-je dans ma théière, dans mon sucrier et dans mon pot à crème ? (comtesse de Ségur) Et pourquoi a-t-il pris cette échelle ? (Victor Hugo, Les misérables) Remarques : - Lorsque le sujet est un nom, on le reprend après le verbe par le pronom personnel correspondant. Ex : Pourquoi Pierre est-il venu si tôt ? - Lorsque le verbe finit par une voyelle et que le pronom personnel commence lui aussi par une voyelle, on ajoute un t entre les deux pour faciliter la prononciation Ex : Lui a-t-il demandé si elle acceptait de l’épouser ?

Les mots interrogatifs Mot interrogatif

Question sur

Exemple

qui

le sujet

Qui c’est ?

que

le complément d’objet

Que fais-tu ?

le lieu

Où travaille-t-il ?

quand

le temps

Quand est-ce que la réunion aura lieu ?

pourquoi

la cause

Pourquoi n’est-il pas d’accord ?

combien

la quantité

Combien ça coûte ?

comment

la manière

Comment fait-il pour réussir aussi bien ? lcf - Grammaire

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Grammaire quel, quelle, quels, quelles (adjecti) + nom : lequel, laquelle, lesquels, lesquelles (pronom) : préposition + qui (personnes) ou quoi (choses) :

Quel fruit aime-t-il ? Laquelle de ces deux montres préférez-vous ? Avec qui viendra-t-il à la cérémonie ? Pour quoi faire ? Chez qui va-t-il habiter ? Dans quelle ville elle est née ? Par où est-ce qu’il va passer ?

L’interrogation directe / indirecte Dans l’interrogation directe, la question se termine par un point d’interrogation. Ex : Est-ce que tu veux venir avec moi ? Qu’est-ce que tu veux manger ? Dans l’interrogation indirecte, il n’y en a pas. De plus, certains mots interrogatifs changent de forme. Ex : Je me demande si tu veux venir avec moi. (Tu veux venir avec moi ?) Je voudrais savoir ce que tu veux manger. (Qu’est-ce que tu veux manger ?)

La place des mots avec l’inversion du sujet et du verbe - Avec un temps simple : Mot interrogatif + (négation) + verbe + pronom sujet + (négation) + (compléments) Pourquoi (ne) dit il (pas) ce qu’il pense ? Mot interrogatif + nom sujet + (négation) + verbe + pronom sujet + (négation) + (compléments) Pourquoi l’herbe ( n’ ) est elle (pas) verte ? - Avec un temps composé : Mot interrogatif + (négation) + auxiliaire + pronom sujet + (négation) + participe passé Pourquoi (n’) est il (pas) venu ? Mot interrogatif + nom sujet + (négation) + auxiliaire + pronom sujet + (négation) + participe passé + (compléments) Pourquoi la réunion (ne) s’est elle (pas) terminée à l’heure ?

Exercices 1. Posez toutes les questions que vous pouvez à propos de cette image (essayez de varier les formes).

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lcf - Grammaire


2. En vous basant sur la réponse, imaginez la question qui a été posée. - …………………………………………………………………………………………………………… - Je m’appelle Marcel Dupont. - …………………………………………………………………………………………………………… - Je suis né le 14 octobre 1959 à Lille. - …………………………………………………………………………………………………………… - J’habite au 16, rue Pasteur à Marseille. - …………………………………………………………………………………………………………… - Je suis boulanger. - …………………………………………………………………………………………………………… - Le 30 septembre à 22h, je regardais la télévision chez moi. - …………………………………………………………………………………………………………… - Oui, ma femme était avec moi. - …………………………………………………………………………………………………………… - Oui, je le savais, je l’ai lu dans le journal. Vous pouvez continuer l’interrogatoire.

3.

Posez une question sur chaque groupe de mots soulignés. a) Le frère de Gilles est arrivé du Canada en avion mardi dernier à 7h du matin. b) Tous les samedis après-midi, Isabelle rejoint un groupe d’enfants pour les aider à faire leurs devoirs. …………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

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lcf - Grammaire

L'AGENCE 03 28 32 12 12

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© NASA

Vidéo

Destination Espace !

Monde, avec TV5 t ia r a n te ose r En pa ous prop v e in z a g i vous votre ma ique, qu n o r h c une cette mprendre o c x u ie der sur aide à m e la regar d t n a v a vidéo

onde w w w.t v 5 m

p l u s .c o m

Emission de Ivan Kabacoff pour TV5 Monde exploitation pédagogique par Alice Goy-Billaud

Ce mois-ci, nous partons dans l’espace, découvrir que le français ne se parle pas que sur terre mais aussi dans les airs !

Accédez à la vidéo : ou :

http://www.tv5.org/cms/chaine-francophone/Revoir-nos-emissions/DestinationFrancophonie/Episodes/p-25145-Destination-l-Espace.htm

Regardez la vidéo une première fois. Puis répondez aux questions : 1

Pour parler du moment où une fusée quitte la terre ferme, quel mot emploie-t-on ? a. un décollage b. un décolage c. des collages

2

Dit-on des « questions … a. spatials » b. spatiales » c. spatiaux »

3

Un ingénieur. Des ingénieurs. Silvia Casalino, elle, est …………………….. (mettez au féminin !)

4

« Gage de progrès scientifique et d’indépendance technologique, on sait moins que les activités spatiales contribuent à la diffusion internationale de la langue française. » Le mot « gage » a 3 sens. Choisissez la définition qui correspond au contexte : a. garantie de paiement b. action que l’on doit faire quand on perd à un jeu c. preuve, témoignage lcf - Vidéo


Choisissez la phrase qui a le même sens : a. Les activités spatiales sont synonymes de progrès concernant la diffusion internationale du français. b. Oui les activités spatiales sont un gage du progrès scientifique mais elles contribuent aussi à la diffusion de la langue française. c. La langue française est un gage du progrès scientifique et technologique et la diffusion du français aide les activités spatiales. 5

Faites la différence entre les termes suivants. Lesquels désignent des personnes occupant un vaisseau spatial et que signifient les autres ? Reliez les lettres aux chiffres. a. L’astrologue

1. est envoyé dans l’espace par la Russie.

b. L’astronaute

2. fait partie d’une mission américaine (États-Unis).

c. Le spationaute

3. est un voyageur de l’espace français.

d. L’internaute

4. détermine le caractère et le destin des personnes

e. Le cosmonaute

par l’influence des planètes. 5. utilise le réseau, surfe sur des sites.

6

Qu’est-ce que le CNES ? a. Centre National des Etudes Spatiales b. Centre National des Evénements Spatiaux c. Centre Numéral des Etudes Spatiales

7

« Au moins dans le monde de la technologie de l’espace, le français est une …………………. ». L’expression manquante veut dire « la base, le fondement ». Trouvez l’expression appropriée : a. pierre angulaire

8

b. pierre circulaire

c. pierre triangulaire

« Le français en apesanteur ? Le CNES le permet chaque année lors de la semaine de la langue française où sont conviés les francophones du monde entier ». Trouvez ce que remplace le pronom complément « le » : a. Le CNES permet que les francophones soient invités. b. Le CNES permet qu’on parle français dans le monde entier. c. Le CNES permet que le français soit parlé dans l’espace. 33

Réponses page 50 lcf - Vidéo


© Konfourier

Radio

Le jeu n’en vaut pas la chandelle

Rubrique en partenariat avec

Chronique par Yvan Amar de et exploitation pédagogique par Florence Teste

Chaque mois, nous vous proposons un extrait des Mots de l’actualité, une émission animée par Yvan Amar. Ce document audio vous permet de travailler et de tester votre compréhension orale. Radio France Internationale (RFI) met à disposition chaque semaine, sur son site Internet (http://www.rfi.fr/ lffr/statiques/accueil_apprendre.asp), une émission radiophonique de une à deux minutes destinée à éclairer l’étymologie et/ou le contexte d’utilisation d’un mot lié à l’actualité. Vous trouverez ici une transcription exacte du texte avec des exercices d’écoute pour entraîner votre oreille à reconnaître les sons et pour découvrir le sens de cette émission.

Répondez à ces questions AVANT d’écouter le document audio. 1 Le jeu n’en vaut pas la chandelle. Vaut, c’est le verbe : aller

2

Dans quel pays se trouve Lisbonne ? en Espagne

valoir

en Italie

voir

au Portugal

3 «Ça ne vaut pas la peine» et «Ça ne vaut

4

pas le coup» ont le même sens. Vrai

Qu’est-ce qu’une chandelle ? une bougie

Faux

un aliment un animal

Vérifiez les réponses des 4 questions précédentes ( page 50 ) Lisez les questions suivantes, écoutez le document audio et répondez aux questions. 5

Partir en vacances «en semaine», cela signifie :

6

Complétez : La bougie, c’était un genre de chandelle …

partir pour une durée d’une semaine

de luxe

partir la semaine prochaine

de lustre

partir entre le lundi et le vendredi

de lucre

lcf - Radio

© Linderhof


7

Quel est l’avantage et quels sont les inconvénients à partir en vacances en semaine ? Avantage : …………………………………………. Inconvénients : …………………………………….. .................................................................. ………………………………………………………….. .................................................................. …………………………………………………………..

8

9

Qu’est-ce qui éclaire le plus ?

Qu’est-ce qui fait le plus de fumée ?

La bougie

La bougie

La chandelle

La chandelle

Relevez 5 mots comportant le son /u/ (ou) et 5 mots comportant le son /y/ (u) …………………………………………………..

…………………………………………………..

…………………………………………………..

…………………………………………………..

…………………………………………………..

…………………………………………………..

© Matthew Bowden

En suivant ce lien, vous pouvez choisir d’écouter l’émission en ligne ou de la télécharger sur votre ordinateur :

Accédez à l’enregistrement : ou sur :

http://www.rfi.fr/lffr/articles/105/article_2618.asp

La transcription du texte :

Le jeu n’en vaut pas la chandelle Fernando Farao est un auditeur portugais qui nous écrit de Lisbonne pour nous demander le sens de l’expression « le jeu n’en vaut pas la chandelle ». C’est une expression française, bien française d’ailleurs, et assez courante. Cela veut dire qu’il n’est pas très intéressant de faire une chose. Ce qu’on peut y gagner, ben… c’est pas assez… assez intéressant, justement. Surtout si on pense à tout ce qu’on va risquer, ou si on pense à tout le temps, à tout le travail, que ça va demander. Pour utiliser d’autres mots, « le jeu n’en vaut pas la chandelle », ça signifie « ça ne vaut pas la peine », « ça ne vaut pas le coup ». Ça ne vaut pas la peine au sens propre, hein, ça ne vaut pas, ça ne mérite pas toute la peine qu’on prend pour faire ceci. Un exemple : partir en vacances en semaine pour avoir une réduction sur le billet de train, c’est moins cher. Seulement, ça oblige à prendre un jour de congé en plus, les enfants vont manquer l’école, tout ça, c’est bien compliqué ! Décidément, le jeu n’en vaut pas la chandelle. Alors on voit bien que l’expression est ancienne, puisqu’il est question de chandelles. Les chandelles, on ne s’en sert plus aujourd’hui pratiquement, hein. Il y a quelques siècles, on s’éclairait avec des chandelles. Notamment pour jouer aux cartes, ou à n’importe quel jeu, hein. Ben… il fallait bien s’éclairer. Souvent, ce sont des jeux du soir, des jeux de la nuit ! Alors on s’éclairait à la chandelle. Une chandelle, ce n’est pas exactement une bougie. Ça éclaire moins bien que la bougie et ça fait plus de fumée. La bougie, c’était un genre de chandelle de luxe, hein. Mais même si la chandelle n’est pas trop chère, il faut quand même l’acheter. Donc, on va la brûler si ça vaut la peine d’y voir clair. Si le jeu est sans intérêt, si on n’a aucune chance de rien gagner, ben… c’est inutile. C’est que le jeu ne vaut pas la chandelle.

Réponses page 50 lcf - Radio

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Pédagogie

© BiblioArchives / LibraryArchives

Le coin des profs Quand la radio devient libre en France Exploitation pédagogique par Alice Goy-Billaud

A travers la rubrique de ce mois-ci, vous pourrez parler de la radio de long en large mais aussi parler des médias en général et de l’utilisation qu’en font les apprenants. Je vous propose pour une fois une compréhension écrite et, comme toujours, la possibilité d’ouvrir la discussion. Ensuite, donnez la parole aux étudiants et faites-en des chroniqueurs radio : à vous les studios !

Niveau : B1/B2 Effectif : Une petite classe est suffisante (possible en cours particulier comme en grande classe) Durée : 40 minutes + 30 à 45 minutes pour le prolongement Objectifs et compétences mobilisées : Lexique : les médias CE – restituer et reformuler les événements chronologiques d’un texte EO – parler des ses habitudes (individuelles et culturelles) sur la consultation des différents medias et dans le prolongement : * CE : compréhension écrite CO : compréhension orale Lexique – les expressions idiomatiques EE : expression écrite CO – comprendre une émission de radio EO : expression orale EE/EO – créer un texte destiné à être lu à voix haute Matériel :

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- La rubrique « société » du LCF n°7 p.15/16 - La rubrique « Les mots de l’actualité » du LCF n°6 p.32/33 - Un enregistreur (souvent les élèves en ont un sur leur téléphone portable !)

lcf - Pédagogie

faire N’hésitez pas à des et ns tio es des sugg quipe commentaires à l’é LCF pédagogique de ise en Magazine sur la m che ! pratique de cette fi


1

Répondez aux questions de compréhension écrite Retracez l’histoire de la radio en associant les événements aux dates qui correspondent : 1960-70 1964 1977 1981 1984

a. 1ère radio française à émettre sans autorisation b. La publicité est autorisée pour financer les radios qui le veulent c. Les radios sont la parole de l’Etat d. 1ère radio anglaise à émettre sans autorisation e. Loi sur l’indépendance des radios Réponse : dans l’ordre chronologique : c., d., a., e., b.

Quelle était la revendication qui a fait naître la loi de 1981 ? Réponse : la volonté des radios de ne plus être les porte-parole de l’Etat. Quelle est la conséquence de cette loi ? (question simplifiée : Juste après le passage de la loi, quels sont les deux courants qui se distinguent ?) Réponse : les radios indépendantes qui veulent être plus professionnelles doivent faire appel à la publicité (radios commerciales). Les autres radios considèrent que la publicité empêche l’indépendance alors pour « survivre », elles doivent faire appel à l’Etat (radios associatives). Quelle est la problématique actuelle ? Réponse : il y a trop de radios. Il faut donc passer au numérique mais cela menace les petites radios car cela coûte cher.

2

Le brainstorming (ou remue-méninges) peut, au choix, précéder ou suivre les questions de compréhension écrite. Il est basé sur les questions suivantes : Que savez-vous de la radio dans votre pays ? (combien de stations ? quelles thématiques ? privées/ publiques ? …) Ecoutez-vous beaucoup la radio ? (A quel moment de la journée ? Pour la musique, les infos, des émissions en particulier ?)

Prolongement Selon le temps dont vous disposez, vous pouvez faire préparer une courte rubrique à vos apprenants (individuellement ou en groupe de 2 maximum) qu’ils liront à haute et intelligible voix, dos aux autres élèves (dans un enregistreur si vous en avez un sous la main). N’oubliez pas de corriger le scrip.

Pour obliger les apprenants à être attentifs aux autres, vous pouvez leur demander plusieurs choses : relever une erreur, trouver une question à poser, transcrire une phrase complète… etc. Vous pouvez ensuite retravailler la diction des apprenants en réécoutant les enregistrements et en ayant distribué le script de l’émission à chaque élève.

Conseil Avant de proposer cette activité, vous pouvez vous appuyer sur une compréhension orale d’une des rubriques les mots de l’actualité (j’ai personnellement déjà exploité « Y’a pas photo » du n°6 en occultant la question n°4) et proposer aux apprenants de choisir, comme dans l’émission, une expression française qu’ils aiment et qu’ils peuvent expliquer aux autres « à la radio ». lcf - Pédagogie

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Cuisine

LEX IQUE

ésent) : conditionnel pr (v. se plaindre, 1. se plaindrait ux ne serait pas heure s.) : groupe d’îles 2. archipel (n. m. : viande, pulpe 3. chair (n. f.s.) .) : forme ronde 4. courbe (n. f.s s dure du corps .) : enveloppe trè f.s . (n ce pa ra ca 5. , part au rce mo e, rti .) : pa me 6. portion (n. f.s profondeur extrê : s.) m. . (n nd 7. fin fo

© Raphaël Labbé

J’aime pas le homard !

par André Magny

©Biodiversity Heritage Library

©Jeremy Couture

Bien sûr, je ne vais pas essayer de vous faire croire que je déteste le homard. Qui se plaindrait1 d’avoir dans son assiette un pâté aux fruits de mer des Îlesde-la-Madeleine, cet archipel2 situé en plein golfe du Saint-Laurent ? Ou quelques pattes de homard grillées dans un beurre parfumé aux fines herbes comme on en sert parfois à Marseille ? La question n’est pas là. Quand vous avez faim, que votre estomac ne tient plus en place et qu’on vous sert bêtement cet homarus gammarus (nom latin) d’un kilo dans sa dure coquille, dites-moi où est le plaisir de manger ce roi de la mer ?

Évidemment, certains diront que l’attente de découvrir cette chair3 rosée, sortant d’une patte toute en courbe4, vaut à elle seule le plaisir. Attention, ouvrir une patte de homard n’a rien d’un strip-tease ! Il faut tout d’abord bien maîtriser les pinces, cet outil qu’on nous donne pour nous battre avec le homard. Une fois, la carapace5 du homard ouverte, il faut aller chercher la chair qui, le plus souvent, arrive sur votre fourchette en mille morceaux. Bref, on met quinze minutes pour sortir une seule patte et trente secondes pour manger ce qu’il y a à l’intérieur.

risque à tout moment de s’échapper du homard comme si c’était un pistolet à l’eau ! Je n’en parle même pas.

Il y a aussi la queue. Plus large elle est, plus abondante sera la dégustation. Mais à part cette portion6 appréciée du homard, que reste-t-il de mangeable du iseebi comme disent les Japonais ou de l’astakos pour les Grecs? Certainement pas les espèces d’oeufs de couleur verte qu’on retrouve dans le ventre de la bête marine. Je n’ai jamais su si c’était bon, tellement les avis difèrent sur la question.

Mais au fin fond7 de moi, vous l’aurez deviné, que les homards viennent de la Gaspésie ou des Îles de la Madeleine, qu’ils se présentent à moi en sushi ou en salade, bon joueur, je ne refuserai pas en bout de ligne de les manger !

Et que dire des mains qui ressortent toute collées de l’expérience « gastronomique » ? Et du liquide qui

©TQ,Renaud Philippe

Ah ! Le jour où je retrouverai dans des menus des plats offrant plus souvent le homard sans sa coquille, je serai tout à fait heureux ! À moins que je me décide tout simplement à manger des petites crevettes de Matane ou le très délicieux crabe des neiges qu’on pêche sur la Côte-Nord, à Natashquan, le pays du grand Gilles Vigneault !

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lcf - Cuisine


Vins

© Vignoble de l’Orpailleur

Des vignobles du Québec, je me souviens… par Nathalie Mailhac

En 1608, lorsque Samuel de Champlain s’installe sur le site de la future ville de Québec, il y plante des cépages français et constate qu’ils ne survivent pas à l’hiver du pays. Quelques colons1 continuent de faire du vin à partir de raisins sauvages et d’autres baies2. Au XVIIIe siècle, la mauvaise qualité de ces breuvages3 pousse les religieux qui cherchent du vin de messe, autant que les aubergistes pour d’autres raisons, à importer des vins de France. Lors de la conquête par l’Angleterre et jusqu’à la Confédération en 1867, les Anglais interdisent ce commerce. Puis, à la fin du XIXe et au début du XXe siècle, les échanges avec la France reprennent, encouragés par la Prohibition4 aux Etats-Unis qui interdit d’autres voies d’approvisionnement5.

© Vignoble Ste-Pétronille

C’est dans les années 70, que le vignoble du Québec connaît un nouvel épisode de replantation. D’ailleurs, Joseph-O Vandal est considéré comme le père de la viticulture moderne : avec quelques collaborateurs, il fonde en 1979 l’association des viticulteurs du Québec.

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lcf - Vins

A l’origine de cet intérêt, se trouve aussi le désir de renouer6 avec l’histoire même du pays de la « Belle Province », car le vin est considéré comme un lien fort avec l’héritage culturel français. Il relie le Québec à l’image que celui-ci se fait des cultures européennes et françaises. A ce jour, la référence pour tout ce qui relève de la vigne et du vin reste toujours la France.

Le vignoble de l’extrême Le Québec comprend 8 régions où l’on cultive la vigne : les Cantons-de-l’Est, la Montérégie, la région de la Capitale-Nationale, les Basses-Laurentides, Lanaudière, les Bois-Francs, l’Outaouais et le Témiscamingue. Il y a aussi quelques vignobles dans les régions nordiques de Bas-Saint-Laurent et la Gaspésie. On compte près de 70 domaines sur plus de 300 hectares. Aussi surprenant que cela puisse paraître, Montréal est situé sur la même latitude que Bordeaux ! Néanmoins, la vigne doit faire face à des conditions climatiques extrêmes. Les hivers sont longs et froids, avec des températures pouvant descendre jusqu’à moins 35℃. Pour ces raisons, le travail de la vigne se concentre sur une période raccourcie7 de 6 mois par an. La vigne réussit à survivre aux gels profonds de l’hiver grâce à une technique originale de « buttage ». Elle s’inspire de la culture des rosiers ! Il s’agit d’enfermer les pieds de vigne sous une grosse butte8 de terre afin de maintenir une température correcte autour de la plante. Et comme dans tous les vignobles du monde, les cépa-

© Vignoble de l’Orpailleur

© Vignoble la Chapelle Ste-Agnäs

Lorsque, en 1535, Jacques Cartier explore le fleuve Saint-Laurent, il note la présence de vignes sauvages sur l’Île d’Orléans, en Nouvelle-France et c’est pour cette raison qu’il lui donne le nom de L’Isle de Bacchus, une référence au dieu romain de l’ivresse.


LEX IQUE

s colonies (venus p.) : habitants de 1. colons (n. m. d’autres pays) : petits fruits 2. baies (n. f.p.) m.p.) : boissons . ts Unis (n s ge 3. breuva l’Histoire des Éta . f.s.) : période de (n n 4. Prohibitio erdit rnir où l’alcool était int moyens de se fou visionnement : é ist ex jà 5. voies d’appro i a dé recréer un lien qu 6. renouer (v.) : .) : plus courte f.s j. (ad cie ur 7. racco motte : petit tas de terre, es 8. butte (n. f.s.) istants, pas fragil rés : p.) m. j. (ad s bulles 9. rustiques pétillants, avec de : p.) m. j. (ad s 10. effervescent mûrs de gaz its qui sont trop . f.s.) : état des fru (n é on ati rit ric atu fab r-m de su 11. re, mode m.s.) : façon de fai 12. procédé (n.

ges les plus résistants face à ces conditions de culture très particulières ont été sélectionnés. Ici, ce sont des cépages hybrides et plus rustiques9, dont les principaux sont le Frontenac, le Vandal-Cliche du nom de ses deux créateurs, le Sainte-Croix et le Saint-Pépin ! Sans complexe, le Québec produit des vins rouges, blancs, rosés, effervescents10, des vendanges tardives et des vins de glace.

Dans l’hiver, une fois les vendanges « classiques » terminées, on commence la récolte des raisins en surmaturité11. Ils sont laissés à l’extérieur et placés dans des filets suspendus aux ceps de vigne. Le but est de les concentrer encore un peu plus en sucre par l’action du vent et du froid sec de l’hiver. En janvier, février, quand les températures s’approchent de moins 10 degrés, ils sont ensuite pressés. A cette température, l’eau des fruits est gelée, alors que le jus extrêmement concentré en sucre ne l’est pas encore. Alors, quand le raisin est pressé, seul ce jus, comme un sirop, passe dans le pressoir et les cristaux d’eau sont retenus avec la pulpe de la baie.

C’est un procédé12 technique appelé « cryoextraction ». Ce vin de glace contenant 40% de sucre, peut être rouge ou blanc. Il peut être servi à l’apéritif, sur un fromage ou au dessert. Ses arômes sont minéraux, de fruits jaunes et de miel.

Sites pour aller plus loin :

http://www.vinsduquebec.com/fr http://www.advvq.com/ http://www.vignobleorleans.com/ http://orpailleur.ca/ http://www.vindeglace.com/vignoble.htm

© Vignoble de l’Orpailleur

© Vignoble la Chapelle Ste-Agnäs

Vins de glace au pays des neiges

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l’abus d’alcool est dangereux pour la santé à consommer avec modération

lcf - Vins


Recette © Janine

LEX IQUE

Le pancake

es ules mal mélangé . m.p.) : petites bo isine cu la ur po 1. grumeaux (n le cia s.) : serviette spé lement 2. torchon (n. m. qui sert principa .) : grande cuillère 3. louche (n. f.s es à servir les liquid

Par Rémi Orzalesi

Le pancake, que l’on pourrait traduire littéralement en français par « gâteau à la poêle », est dégusté dans de nombreux pays au petit déjeuner. Spécialement apprécié en Amérique du nord, il aurait été importé par les colons venus d’Europe, notamment d’Allemagne et des Pays-Bas. Très réputé aux Etats-Unis, on l’appelle « hotcakes »,

« griddlecakes » ou « flapjacks ». Les Britanniques le mangent traditionnellement pour le Mardi gras et le nomment « Pancake Tuesday ». Même si le nom difère, tout le monde s’accorde sur le plaisir de sentir l’odeur d’un pancake chaud au réveil.

© Jack and Jason’s pancakes

Au Canada, d’où nous vient cette version de la recette, on l’appelle « crêpe ». Mais pas de risque de le confondre avec une précédente recette de LCF (numéro sur Lorient). Il ne ressemble pas du tout à la crêpe bretonne : d’un diamètre de 5 à 10 cm, il est deux à trois fois plus petit que la spécialité bretonne. La levure ajoutée à sa pâte lui donne un moelleux incontestable. À vous de comparer !

Ingrédients : Pour 12 pancakes

2 oeufs 2 pincées de sel 15 cl de lait 120 g de farine 1 cuillère à café de levure chimique 2 cuillères à soupe de sucre en poudre 20 g de beurre pour la cuisson

Recette pour 12 pancakes 1/ Séparez le blanc et le jaune des œufs dans deux saladiers. 2/ Fouettez les jaunes avec le lait, la farine, la levure et un pincée de sel. 3/ Ajoutez le sucre et fouettez jusqu’à obtenir une pâte sans grumeaux1. 4/ Mettez une pincée de sel dans les blancs d’œufs et battez-les pour les monter en neige. 5/ Déposez les blancs en neige sur le mélange précédemment réalisé et mélangez délicatement l’ensemble en faisant attention de ne pas faire retomber les blancs.

5 42

© The culinary geek

lcf - Recette

6/ Recouvrez la préparation d’un torchon2 propre et laissez-la reposer au moins 1 h pour que la levure fasse gonfler la pâte. Pour les plus patients, la pâte réalisée la veille et conservée au réfrigérateur est encore meilleure. 7/ Pour la cuisson, il suffit de graisser une poêle et de la placer sur feu moyen, puis de verser l’équivalent d’une petite louche3 de pâte. Retournez-les à mi-cuisson (environ 1 minute) pour faire dorer les deux faces. Il ne vous reste plus qu’à déguster avec un peu de confiture, de miel ou du sirop d’érable (du Québec, bien sûr !).



Produit régional

LEX IQUE

e, e passé) : fabriqué onner, particip 1. façonnée (v. faç composée re des poissons s.) : lieu pour fai 2. fumoir (n. m. ées ou des viandes fum j. m.s.) : local 3. autochtone (ad eaux «bouche» des ois 4. bec (n. m.s.) : nements on ais ass : p.) . m. 5. condiments (n olat oc ch au el : caram nada 6. fudge (n. m.s.) re, symbole du Ca arb : s.) m. . (n 7. érable lange mé : ) ser as nger br 8. brasse (v. , prend plaisir à ma vourer) : déguste 9. savoure (v. sa f.s.) : sirop 10. mélasse (n. ) : étend, allonge rer éti (v. re éti 11. on t (n. m.s.) : cuiss en em nn llo 12. boui ix de pécan no : .) f.p . (n s 13. pacane tiner . f.s.) : pâte à tar chasse 14. tartinade (n sauvages que l‘on x au im an : p.) 15. gibiers (n. m.

© jean-louis zimmermann

Escapade gourmande Par André Magny

Traversée par la rivière du même nom,

Avec près de 400 kilomètres d’espaces verts, le Parc de la Gatineau est une belle invitation à la dépense de calories que ce soit par le vélo, la course ou les randonnées pédestres. Au bout du compte, cette dépense d’énergie mérite bien une petite récompense !

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À Chelsea, petit village à 20 km de Gatineau, on trouve le fumoir2 de La Boucanerie. Institution vieille d’une trentaine d’années, on y propose l’un des meilleurs saumons fumés de tout l’ouest du Québec. Héritage du savoir-faire autochtone3, le fumage de poisson notamment au bois d’érable est l’une des spécialités québécoises, que ce soit, non seulement pour le saumon, mais aussi les pétoncles, la truite, l’anguille ou le maquereau (tous produits de la mer). lcf - Produit régional

Un peu plus au nord, le romantique village de Wakefield propose de vous sucrer le bec4 grâce aux nombreux produits de la Confiserie Wakefield. En regardant la rivière Gatineau coulant juste en face de la confiserie, vous dégusterez confitures, condiments5, chocolats, fudge6 et sucre à la crème. Sucre à la crème ? Il s’agit d’une sucrerie traditionnelle ; elle est faite à partir de sirop d’érable7, de crème et d’un peu de beurre. On laisse bouillir le tout, on brasse8 de façon énergique jusqu’à épaississement, on met au frigo, on découpe en carré et… on savoure9 ! Il y a aussi un bonbon datant de l’époque de la Nouvelle-France : la tire Ste-Catherine. Au XVIIe siècle, Marguerite Bourgeois, religieuse fondatrice de la congrégation Notre-Dame de Montréal, avait inventé, pour attirer les petits autochtones à l’école, ce bonbon fait pour la première fois un 25 novembre, jour de la fête de la Sainte-Catherine. Mais pourquoi « tire » ? Parce qu’une fois le mélange fait principalement de mélasse10, de sucre et de beurre, on l’étire11 longuement après un lent bouillonnement12 afin qu’il prenne une belle couleur dorée. © Cécile Benoit

L’Outaouais est située à moins de 200 km à l’ouest de Montréal avec comme principale voisine Ottawa, la capitale nationale des Canadiens. Profitant d’un climat plus chaud que d’autres régions au Québec, l’Outaouais offre à ses nombreux visiteurs de magnifiques produits du terroir.

© Per Pettersson

la région de l’Outaouais a toujours été une voie de communication importante, depuis l’époque où les coureurs des bois de la Nouvelle-France parcouraient les forêts à la recherche de peaux de castor. C’est peut-être pour cela que les échanges avec les différentes cultures qui l’ont façonnée1 ont joué un rôle si important dans son développement. Y compris les échanges alimentaires.


Correspondants

Cours de français à Paris En mai 2012, LCF avait mis en place un projet de financement participatif. Chacun pouvait participer à un tirage au sort qui permettait de gagner une semaine de cours de français à Paris à l’école France Horizons. C’est Guillemette, une enseignante de français de Hong Kong qui l’avait remporté. Je m’appelle Guillemette, j’habite et j’enseigne le français à Hong Kong depuis presque 7 ans maintenant. Pour moi, enseigner le français, c’est la possibilité d’un échange : non seulement mes étudiants viennent à la rencontre de ma langue et de ma culture, mais c’est aussi leur langue, leur culture, leur histoire qui sont en jeu. Aimer le français, c’est pour moi aimer les autres langues et cultures en même temps ! Guillemette a gentiment fait cadeau de ce séjour à l’une de ses étudiantes : Héloïse. Je m’appelle Héloïse. Je suis étudiante à Hong Kong mais je viens de la province du Hunan en Chine. Je suis entrée en contact avec le français au lycée parce qu’il y avait une professeure française qui est arrivée à mon lycee pour nous apprendre cette langue. Donc j’ai commencé mes études de français et j’ai eu mon nom français : Héloïse. J’aime la culture française. En particulier, j’aime la littérature française et la critique littéraire française. Pendant mes loisirs, je regarde des films français et je vais aux programmes du French May chaque année. Mais je dois plus pratiquer le français et j’avais vraiment hâte d’aller en France cet été. Et voilà ce qu’Héloïse nous a confié à son retour : Le premier jour où je suis arrivée, j’ai marché dans des rues inconnues à Paris en portant une grosse valise. Je ne connaissais personne, mais en suivant les instructions données par France Horizons, je me suis trouvée devant une maison à Simplon et bientôt dans

une chambre très agréable avec des meubles en bois où j’ai passé mes 4 nuits à Paris. Ensuite, j’ai rencontré les professeurs et les autres étudiants et je me suis toujours bien sentie avec eux. Chaque soir, on mangeait dans le petit jardin de la maison. Grâce aux autres étudiants, il y avait toujours des variétés de vins à déguster. Après le dîner, Benoit jouait de la guitare et Noé du tambour. C’était comme un cours de civilisation parce qu’on avait aussi les paroles des chansons et on pouvait les apprendre. La nuit tombait quand on chantait. C’était vraiment sympa. Quand on est allé au centre Pompidou, on a reçu une feuille de papier qui nous a donné la mission de choisir notre œuvre préférée et de la présenter. J’adore les œuvres d’art et les expositions que j’ai vues là-bas. J’ai aussi beaucoup apprécié que chaque personne présente son œuvre préférée et celle qu’il détestait. C’était très drôle d’entendre les critiques créatives et intéressantes. Nous avons beaucoup ri. On a fait la traversée de Paris à pied sur une journée. J’ai vu les aspects différents de Paris et j’ai découvert son histoire avec les explications des professeurs. Quand on attendait le train ou quand on faisait une pause dans un café ou dans un parc, on avait toujours le plaisir de faire de petits jeux en français. J’étais obligée de me forcer à parler français tout le temps, mais j’ai vécu des moments très agréables. C’était plus qu’une expérience touristique : elle m’a offert les connaissances culturelles, l’amélioration de la langue et de bons souvenirs avec mes nouveaux amis. Merci à LCF et France Horizons de m’avoir fait profiter de ce séjour ! lcf - Correspondants

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Le voyage de Sophie

Le voyage de

Sophie

par Sophie Trintignac

Après la visite de Bélem, Sao Luis et Fortaleza, je poursuis la descente du littoral brésilien et arrive à Récife. Je pars m’instalx ler quelques jours chez Yuri et sa grande famille, dans un quartier sur les hauteurs de la ville. Yuri est un jeune garçon de 17 ans qui apprend le français à l´école. Lorsque j’arrive chez lui, sa grandmère que l’on appelle “Tia” attend sur le pas de la porte1. À la minute où j’entre dans leur maison, je suis étonnée. En effet, il y a beaucoup de gens qui discutent et préparent le repas dans la petite cuisine. Je fais la connaissance avec la soeur de Yuri, sa maman, ses tantes, ses oncles et plein d’autres femmes, voisines et amies. Quelle grande famille ! On m’installe à table avec Yuri, il y a plein de nourriture : feijao, riz, saucisses, jambon, gâteau de manioc… Tout le monde m’observe, soucieux2 que je ne manque de rien. On me sert à manger, on m’apporte de l’eau dès que mon verre est vide. Yuri m’apprend que je suis la premiere Française que lui et sa famille rencontrent ! Les repas sont très animés, tout le monde est très sympathique et souriant. Yuri s’amuse à faire répéter des mots français à ces personnes qui ne connaissent pas d’autre langue que le brésilien : “bonjour”, “merci”… Lorsque j’essaie de parler en portuguais, toute la famille rit car on ne me comprend pas toujours. Quand Yuri est présent, il peut traduire mais quand il n’est pas là, il faut utiliser le mime3, l’imitation, ce qui donne lieu à des situations cocasses4. Yuri est un garçon très drôle. Son rêve est de venir

LEX IQUE

se trouve devant : seuil, partie qui 1. pas de la porte ison la porte d’une ma ccupé .s.) : inquiet, préo m j. (ad x 2. soucieu rmet d’exprimer pe i qu ste ge : ) 3. mime (n. m.s. mains cussion avec les quelque chose, dis usantes am , es f.p.) : comiqu 4. cocasses (adj. tôt : v.) (ad e 5. de bonne heur nt pression) : inclua 6. y compris (ex s ge lar s pa : ) .p. 7. étroits (adj. m es lors de grands .) : sucreries offert 8. dragées (n. f.p évenements nt des personnes : chaîne que forme 9. ronde (n. f.s.) la main en se tenant par : choisit au hasard 10. tire au sort mpathique, simple j. invariable) : sy 11. bon enfant (ad t en confier) : dis 12. confient (v.

passer une année en France et il voudrait intégrer l’école du cirque. Je le vois très bien travailler dans ce domaine. Il aime rire et faire rire, il aime danser. Sa grand-mère m’étonne chaque jour par son énergie débordante. Chaque matin de bonne heure5, elle nettoie le linge de toute la famille, y compris6 le mien ! Après seulement quelques jours, tout le monde me fait sentir que je fais partie de la famille. C’est dimanche. Nous sommes invités à la «baby show» de la demi-soeur de Yuri. Nous partons à pied en passant par des ruelles minuscules aux escaliers étroits7. La fête se passe au coeur du quartier. Les tables sont installées dehors. Dans la salle, il y a les gâteaux et les dragées8. Bientôt, toutes les femmes sont invitées à participer à des jeux. On forme une ronde9 et on se fait passer un ananas, comme une “bombe”. Quand la musique s’arrête, celle qui porte l’ananas tire au sort10 un morceau de papier et doit faire ce qui est y écrit. L’ambiance est bon enfant11. On continue la séquence jeux par les chaises musicales : je finis troisième ! Me voir ainsi participer fait beaucoup rire toute la famille. En quittant la fête, je reçois comme tous les autres mon petit paquet de dragées que je garde précieusement en souvenir ! Avant de partir pour de nouvelles aventures, des voisines et amis de Yuri me confient12 qu’elles vont apprendre le français pour qu’à mon retour, on puisse mieux discuter ! Je suis heureuse de tous ces bons moments passés en leur compagnie.

lcf - Le voyage de Sophie

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et Alias présentent

photo : Olivia Fremineau / tatouages : Sailor Roman

MAJOR LAZER � FOALS � SUEDE � AUSTRA VALERIE JUNE � BRETON � SUUNS � LAURA MVULA ALUNAGEORGE � THESE NEW PURITANS CHRISTINE AND THE QUEENS � LONDON GRAMMAR PETITE NOIR � MATTHEW E. WHITE � TEMPLES � DRENGE � PAPA TROUMACA � YOUNG FATHERS � PORTLAND � EVERYTHING EVERYTHING � LUCIUS ARTHUR BEATRICE � SWIM DEEP � SOHN � CASUAL SEX � JACCO GARDNER YEARS & YEARS � SIVU � DEPTFORD GOTH � FINDLAY � SIR SLY � MØ � ROCKY TELEMAN � HOLLYSIZ � THE AMAZING SNAKEHEADS � HALF MOON RUN Carte Blanche au label Domino - Kitsuné Maison En Vrai! #14 Paris - Tourcoing - Caen - Nantes - Bordeaux - Nancy - Toulouse Du 6 au 12 novembre 2013

infos, billetterie et programmation : lesinrocks.com. Locations : Fnac, Carrefour, Géant, fnac.com, sur l’appli Tick&Live et lesinrocks.com


Jeux 1. CONTRAIRES Donnez le contraire des adjectifs suivants : attendu ≠ ..................................................... normal ≠ ...................................................... habituel ≠ .................................................... buvable ≠ .................................................... légal ≠ ........................................................... vaincu ≠ ....................................................... limité ≠ ......................................................... politique ≠ .................................................. amical ≠ ....................................................... poli ≠ ...........................................................

par Florence Teste

2. HOMONYMES Trouvez des homonymes pour les mots suivants (homonyme = mot qui a la même prononciation mais pas le même sens).

3. ADVERBES

cour : ............................. .................................................................. mais : ...............................................................................................

Ecrivez les adverbes qui correspondent aux adjectifs suivants et déduisez-en la règle de formation des adjectifs en -ant/-ent. Ex : constant => constamment

cou : ............................. ..................................................................

fréquent : ............................... courant : ................................. bruyant : ................................. violent : .................................. incessant : .............................. prudent : ................................ conscient : .............................. apparent : ............................... différent : ............................... récent : ...................................

4. PRONONCIATION Entourez en rouge les mots qui se prononcent avec le son /j/ (comme dans «yeux») et en bleu ceux qui se prononcent /il/. bacille

fille

quille

mille

tranquille

bille

Gilles

docile

pile

ville

5. ANIMAUX

Solutions des jeux page 51

Reliez le nom de ces animaux à leur photo :

1

2

3

castor

4

bison

pintade

anguille

sanglier

5

saumon

maquereau

6

chèvre

pétoncle

or ignal

gr izzli 49

7

8

9

10

11

crédits photos : 1-manumilou, 2-fidber, 3-New Brunswick tourism, 7-goingslo; 9-La case photo de Got, 10-Philippe Guillaume, 11-zigazou76

lcf - Jeux


Réponses « Grammaire » (page 29) 1.

Qui est-ce ?

C’est qui ?

Que fait-il ?

Qu’est-ce qu’il fait ?

Il fait quoi ?

Pourquoi travaille-t-il dans cette cour ?

Pourquoi est-ce qu’il travaille dans cette cour ?

Pourquoi il travaille dans cette cour ?

Depuis combien de temps travaillet-il ?

Depuis combien de temps est-ce qu’il travaille ?

Depuis combien de temps il travaille ?

Quand a-t-il commencé sa journée de travail ?

Quand est-ce qu’il a commencé sa journée de travail ?

Quand il a commencé sa journée de travail ?

A quelle heure va-t-il s’arrêter ?

A quelle heure est-ce qu’il va s’arrêter ?

A quelle heure il va s’arrêter ?

Où est-il ?

Où est-ce qu’il est ?

Où il est ?

Dans quel pays cela se passe-t-il ?

Dans quel pays est-ce que cela se passe ?

Dans quel pays ça se passe ?

Quel âge a-t-il ?

Quel âge est-ce qu’il a ?

Quel âge il a ?

Comment s’appelle-t-il ?

Comment est-ce qu’il s’appelle ?

Comment il s’appelle ?

Est-il marié ?

Est-ce qu’il est marié ?

Il est marié ?

Combien y a-t-il de pierres empilées ?

Combien est-ce qu’il y a de pierres empilées ?

Combien il y a de pierres empilées ?

A quoi cette machine sert-elle ?

A quoi est-ce que cette machine sert ?

A quoi sert cette machine ? A quoi cette machine sert ?

2. - Comment vous appelez-vous ? - Je m’appelle Marcel Dupont. - Quelle est votre date de naissance et où êtes-vous né ? - Je suis né le 14 octobre 1959 à Lille. - Quelle est votre adresse actuelle ? - J’habite au 16, rue Pasteur à Marseille. - Quel est votre métier ? - Je suis boulanger. - Que faisiez-vous le 30 septembre dernier à 22h ? - Le 30 septembre, je regardais la télévision chez moi. - Quelqu’un peut-il le confirmer ? - Oui, ma femme était avec moi.

- Saviez-vous que votre voisine avait été assassinée ? - Oui, je le savais, je l’ai lu dans le journal.

3. a) Qui est arrivé du Canada ?

D’où vient le frère de Gilles ? Comment le frère de Gilles est-il arrivé ? Quand est-il arrivé ? A quelle heure est-il arrivé ? b) Avec quelle fréquence / tous les combien Isabelle rejoint-elle le groupe d’enfants ? Que fait Isabelle tous les samedis après-midi ? Qui Isabelle rejoint-elle tous les samedis après-midi ? Pourquoi Isabelle rejoint-elle ce groupe d’enfants ?

Réponses « Vidéo » (page 32) R1 : un décollage

R5 : a. 4., b. 2., c.3., d.5., e.1.

R2 : Le mot « question » est féminin. Donc « questions spatiales ».

R6 : a.

R3 : Même si Silvia est peut-être « ingénieuse » (un synonyme de « intelligente »), elle est surtout « ingénieure » !

R7 : a. R8 : c.

R4 : c. et b.

Réponses « Radio » (page 34) 1. Valoir : je vaux, tu vaux, il vaut… 2. Lisbonne est la capitale du Portugal 3. C’est vrai 50

- Le «lucre» signifie le profit, le gain. 7. Avantage : le billet de train est moins cher Inconvénients : il faut prendre un jour de congé en plus les enfants doivent manquer l’école

4. Une bougie

8. La bougie éclaire plus.

5. Partir entre le lundi et le vendredi. «En semaine» s’oppose à «en week-end».

9. /u/ : nous, courante, surtout, tout, coup, jouer, bougie

6. La bougie, c’était un genre de chandelle de luxe. - Un «lustre» est un luminaire que l’on suspend au plafond; c’est aussi le caractère d’un objet brillant.

La chandelle fait plus de fumée. /y/ : portugais, justement, utiliser, réduction, plus, fumée, luxe, brûler, inutile


Solutions des jeux de la page 49 Jeu 1 : LES CONTRAIRES attendu normal habituel buvable légal vaincu limité politique amical poli Langue et Culture Françaises ISSN : 2267-4705 n° CPPAP : 0715 G 91889 SIRET : 795 238 658 00012 Siège : 34, rue du Major Flandre 34090 Montpellier contact@lcf-magazine.fr LCF Magazine, association loi 1901, enregistrée en préfecture de l’Hérault sous le numéro W 343014632.

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Assistante de publication : Mélanie HERNANDEZ

Directeur artistique : Rémi ORZALESI

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Clarisse MARATCHIA - clarisse.rdvlcf@gmail.com

Rédactrice en chef : Florence TESTE

Comité de relecture : Florence TESTE Mélanie HERNANDEZ Claire BILLIET

Rédacteurs :

Myriam BAUDIC Julie BOUDILLON Pit CÉVENOL Alex FLACOUTE André GAGNY Alice GOY-BILLAUD Cécile JOSSELIN Fabien LECOEUVRE Nathalie MAILHAC Rémi ORZALESI Florence TESTE Sophie TRINTIGNAC

= = = = = = = = = =

inattendu anormal inhabituel imbuvable illégal invaincu illimité apolitique inamical impoli

pour former le contraire dʼun adjectif, on peut ajouter devant le mot le préfixe «a-», «in-», «im-» ou «il-» - im- devant la lettre p et b - il- devant la lettre l

Jeu 2 : HOMONYMES cour (jardin en ville) : - court (contraire de long) - cours (classe) - cour (du roi)

mais (opposition) : - mai (mois) - mets (plat, nourriture) - met (verbe mettre)

cou (partie du corps) : - coût (prix, valeur) - coup (geste violent) - coud (verbe coudre)

Jeu 3 : ADVERBE fréquent : fréquemment courant : couramment bruyant : bruyamment violent : violemment incessant : incessamment prudent : prudemment conscient : consciemment apparent : apparemment différent : différemment récent : récemment

les adjectifs qui finissent par -ant ont leur adverbe en -amment les adjectifs qui finissent par -ent ont leur adverbe en -emment

Jeu 4 : PRONONCIATION en bleu : bacille, ville, tranquille, docile, mille, Gilles, pile en rouge : fille, bille, quille Les mots qui sʼécrivent -ill se prononcent /j/ sauf mille, tranquille, ville, bacille et Gilles (qui se prononcent /-il/) Les mots qui sʼécrivent -il se prononcent toujours /il/

Jeu 5 : ANIMAUX

Illustration :

Bangali illustration

Maquette :

Rémi ORZALESI Amélie PRINS - a! création

orignal

sanglier maquereau

castor

pétoncle

pintade

Publicité : La régie du FLE - laregie.fle@gmail.com

Imprimerie :

MOON-IMPRESSION Rue des pommiers - Avèze - 30120 Le Vigan

Voix :

bison

saumon

grizzli

anguille

chèvre

Marion PREITÉ

Ingénieur son : Aymeric GARDEIL

Remerciements :

Héloïse VUITTON Ivan KABACOFF - TV5 MONDE Yvan AMAR - RFI Maxime ROY - www.lemotpourlafri.me

En produisant sa version papier, LCF Magazine veut participer à la protection de la planète. Pour cela, nous avons choisi de faire confiance à un imprimeur local qui travaille dans le respect des labels écologiques :



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