Landscape Magazine #9 - winter 2009

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photo: Geoffroy Libert / Rider: Niels Albert

« Jambes rasées, muscles saillants et tenues seyantes, ils n’étaient pas là que pour le fun ! »

à Namur. Mais si les organisateurs, sponsors, riders (on dit comment ? cyclo-cross mannen ? mettons…) et spectateurs étaient pour l’essentiel flamands, on est un peu resté sur notre faim point de vue ambiance. On espérait une kermesse géante, on a juste eu droit à une course ! Bon, quand même, les vieux étaient là, le visage buriné, la bouteille de genièvre en poche, les bottes aux pieds, des frites à la main, et les cyclistes étaient au rendezvous !

course n’est de toute façon pas autorisé), un boîtier de pédalier plus haut ou des bases plus longues. Les transmissions sont semblables à celles utilisées sur route mais avec des développements adaptés. Le plus incroyable est de voir ces gars dévaler des pentes de 30% avec des guidons de route (John Tomac, sors de ce corps !) et des roues en carbone sur lesquelles sont montés des boyaux terriblement étroits par rapport à ce qu’on connaît en VTT (et qui équivaudrait à du 1.35 de section).

Le cyclo-cross (CX) est un sport pratiqué en automne et en hiver, dans les champs, sur des circuits fermés constitués d’obstacles le plus souvent artificiels. Pas de road-gaps, de virages relevés, de doubles ni de pierriers, juste quelques marches, planches ou côtes servant à passer au-dessus du circuit avant de redescendre de l’autre côté, soit quelques mètres de dénivelé à tout casser! Le rôle du CX dans la création du mountain bike est prépondérant mais la discipline a su garder son identité alors que son jeune cousin aux gros pneus s’est imposé plus largement dans le paysage du 2 roues.

Jambes rasées, muscles saillants et tenues seyantes, ils n’étaient pas là que pour le fun ! Il faut dire que le circuit était particulièrement trash ! Descendre la Cita, même côté Sambre, n’est pas donné à tout le monde ! C’était même assez impressionnant pour tout dire. Nos cyclocross mannen n’ont ni suspension, ni freins à disques (c’est interdit par le règlement). Il faut dire qu’après avoir dévalé certaines pentes du motocross de Namur, il fallait remonter vers l’esplanade… Pas en marchant, mais en pédalant, parfois en portant son bike sur l’épaule, dans une attitude typique au cyclo-cross. Pas de gros vélos, donc, mais des bicyclettes adaptées à la pratique, légères (autour des 7kg), le plus souvent en carbone, qui ressemblent très fort à des vélos de route. Avec certaines spécificités, comme des freins à tasseaux pour le dégagement (le cyclo-cross se pratique en hiver et presque toujours sur terrains boueux), l’absence de porte bidon pour faciliter le portage (se ravitailler en

Passé l’étonnement, reste l’admiration devant la performance, et un peu de déception devant l’absence de chemins étroits (il faut 3m de largeur au minimum) ou techniques (pas de pierres ou de racines sur les chemins). Pour le fun des singletracks, il faudra se tourner vers le VTT!

Venir à Namur était donc un défi de taille pour les organisateurs, non seulement pour son circuit entièrement naturel, mais aussi car il s’agissait de promouvoir en Wallonie un sport archi-dominé par les Belges, ou plutôt les Flamands, depuis une quinzaine d’années. On pouvait donc s’attendre à voir un bout de Flandre débarquer

Pour la petite histoire, c’est Niels Albert, champion du monde en titre et star montante de la discipline, qui l’a emporté, visiblement éprouvé par ce parcours si peu conventionnel. Pas de wallon sur le podium, ni de foule délirante de l’autre côté des rubalises, juste un samedi de cyclo-cross en Wallonie…

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