LADYCAPRICE#8

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Photo Florsch -Phoks

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Photo Florsch -Phoks

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ÉDITO Rouge, orange, jaune, vert, bleu et violet, les six couleurs de l’arc en ciel sont bien là pour la diversité de notre monde d’aujourd’hui, alors pourquoi certains s’obstinent à ne voir la vie qu’en noir et blanc… Une rentrée colorée, on en a bien besoin après l’été gris qu’on a passsé. Un peu de soleil dans les cœurs pour repartir sur de bons pieds. Après quelques mois d’absence Lady Caprice est bien de retour dans le paysage français et s’apprête vous faire partager ses nombreuses aventures… Rencontres avec Alicia Keys, The Roots, Akon, Snoop (…), découverte de la Tecktonik, et voyages de mode en perspective… Pour ce numéro 8, Lady Caprice vous propose une nouvelle rubrique mode dédiée aux hommes qui font aussi partie de notre fidèle lectorat, on ne pouvait donc pas les oublier… Bonne rentrée à toutes et à tous. La rédaction.


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SOM MAIRE LADY ACTUS

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LADY PORTRAIT

LADY MODE

037

Angéla Davis

News urbaines

012

LADY DOSSIER

News couture

STREET FOLIO

016

LADY TENDANCE

020

ABCdeville, Pelle Pelle, Ça Chope, Luxirie, Lady Street, Lady Shopping, Lord Shopping (NEW !)…

058

The Roots, Dj Revolution… Lady Culture 078 123Klan, StreetLab, Charuca…

“Je susi métisse”, les couples mixtes, Free Lady Sport 087 Mumia, Discrimination positive, Sefyu… BC One Red Bull, La Tecktonik

LADY FASHION

Akon

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Photo D.R

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Photo B.G

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Illustration DR

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Illustration MPY

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Photo Akon

Photo DR

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“Je de société” par D.G & Wab

LADY GADGET

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“Jamais sans mon…”

LADY CULTURE

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LADY BEAUTY 092 Lady On Air Hip Hop, R&B : La Soul française, Alicia Keys, News Beauté Série beauté “Nuances” par Arcadius Akon, Keri Hilson, James Brown, Vitaa, Jeru The Damaja, Crime Mob, Snoop,


LADY FASHION

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“Kolortoshop” par Florsch - Phoks

LADY 5 à 7

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IN YOUR FACE !

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M.P.Y

LADY DESIGN

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Maximilien, organisateur de soirée

Customisez un t-shirt

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HEUREUSCOPE

LADY LIFE

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Stéphanie Binet, reporter Hip-Hop

LADY WHO’S WHO LADY C.R

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Carton rouge…

LADY X/Y

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Les 10 commandements colorés

Toutes les adresses...

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Photo Sébastien Erome

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Photo Milliart

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Photo Arcadius

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Photo DR

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Photo DR

Photo Wahib

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LADY ACTUS

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Textes La rédaction

NEWS 3ÈME RENCONTRE INTERNATIONALE DE COURTS MÉTRAGE HIP-HOP DU 7 AU 9 SEPTEMBRE À PARIS L’association R.Style remet ça : pour la troisième fois des réalisateurs du monde entier vont se rencontrer et diffuser leurs courts métrages autour du Hip-Hop. Après une soirée de lancement sympathique le vendredi 7 à l’Elysée Biarritz (Paris 8), vous développerez votre culture cinématographique le samedi 8 au cinéma MK2 Quai de Seine/Loire(Paris 19) avant de faire la fête le dimanche 9 à la block party organisée aux Jardins d'Eole (Paris 18). Un programme qui ne se refuse pas. Plus d’infos : www.rstyle.fr www.myspace.com/courtsmetrageshiphop

Marsatac Marsatac envahit à nouveau la planète Mars. Du 21 au 29 septembre 2007 se déroulera la neuvième édition du festival Marsatac. Ce festival marseillais éclectique Hip Hop, Electro, Rock de Marseille nous a concocté un joli programme sur deux week end. On retrouvera notamment Para One, TY, Le Peuple de l’Herbe, Svinkels, The Procussions, DJ Kentaro, Dj Revolution, et surtout en tête d’affiche le rappeur Rakim, It‘s been a long time !

Plus d’infos : www.joeystarr.fr

Photo D.R

Infoline : 04 91 05 58 46 marsatac@marsatac.com www.marsatac.com http://www.myspace.com/marsatac

JOEY STARR / NTM BACK DANS LES BACS Après Gare au jaguar, premier opus en solo de Joey Starr sorti l’année dernière, le rappeur revient en fin d’année avec un nouvel album. Parallèlement, quasiment 10 ans après la disparition du groupe, Jive/Epic prévoit de sortir un best of de NTM pour la fin de l’année.


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Let’s Dance À l’occasion du 10ème anniversaire de la Techno Parade, Foot Locker le temple des sneakers s’associe pour la première fois à l’évènement. Installé au cœur d’un village éphémère place de la Bastille, Foot Locker organisera sur la grande scène des battles de dance épiques. Ces battles de dance dépassent désormais les frontières du Hip-Hop et s’emparent da la musique électronique ! De nouvelles pratiques comme le Hardstyle, le Jump et biensûr la Tecktonik seront à l’honneur lors de cet évènement. Attention pieds sensibles s’abstenir !

Lauryn Hill Des rumeurs sur un nouvel album de Lauryn Hill Après son passage réussi aux Solidays en juillet dernier (la diva avait exigé pour l’occasion trois loges pour y ranger ses 400 tenues de scène potentielles), Lauryn Hill fait son retour en studio sur la bande originale du film d’animation Surf’s up avec le titre “Lose myself”. Certains parlent alors d’un nouvel album dans lequel ce single figurerait. À l’inverse, d’après de récentes déclarations de Wyclef Jean, la reformation des Fugee’s promise en 2005 a peu de chance d’aboutir. www.lauryn-hill.com

Photo D.R

Photo D.R

Photo DR

Photo Fico

Techno Parade Let’s Dance Du 14 au 16 septembre 2007 Place de la Bastille à Paris

Dilated People Un avant goût du DVD des Dilated Peoples “The Release Party”. Dj Babu, Evidence et Raaka Iriscience forment le mythique groupe Dilated People depuis 15 ans déjà. Qui a pu oublier les titres “The platform”, “Worst comes to worst” ou plus récemment “This way” ? Pour les retardataires, le DVD “The Release Party” est fraîchement sorti chez Decon (avec un disque bonus). Il regroupera des vidéos en studio, sur scène, en tournée depuis le début du groupe et quelques clips. À ne pas louper ! www.dilatedpeoples.com


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L < ADY ACTUS

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Textes La rédaction

Photos DR

OM Avis à ceux qu A N I A i rêvent “CUST O ouvrira MANIA”, le de donner une p s que Koa es portes les 8 e remier salon c touche unique onsacré t 9 Septe , Josh T à leur s a à m Blinky (USA), ylor (USA), Na bre 2007 à la m la Customisati neakers et sap es préfé Jwls, G sty, Ahe jusqu’au on et au aison Fo ré ille ro Plus d’i 23 Septembre r s, Kitoy seron , Fixeuno (Me lie Moulins de x Arts Alterna es : nforma x L tifs , é t iq u il d n le u e la issan e), C . De tions : w www.my ww.mys t 40 artistes inte partie. Le salo hokoklash, Kid s artistes tels space.co n pace.com 9 r m Les 8 et /custom nationalement sera suivi d’un (Australie), 9 septem /customania r a e expos bre à Lil e n c ia o n n le us. ition

NEWS

EVE

www.toutendanse.com

http://www.myspace.com/eve

CUST

Vous cherchez un cours de danse pour la rentrée…Lady Caprice vous conseille l’association Tout en Danse qui propose des cours de Moderne, Jazz, Hip Hop, Afro jazz, Salsa, Fitness, Stretching, Barre au sol. Pour les motivés vous trouverez aussi des stages intensifs pendant les vacances…

Depuis le début de l’été les radios bastonnent le nouveau single de Eve “Tambourine“ en featuring avec Swizz Beat. La rappeuse vient en effet de sortir son second album “Here I am“ chez Aftermath / Geffen. Au programme des invités comme on aimerait tous en avoir le dimanche à la maison : T.I., Robin Thicke, Sizzla, Mary J. Blige … et des producteurs de renom : Swizz Beat, Pharell ou encore Cool and Dre, Timbaland, Kanye West… Le second single devrait être le titre reggae “Give It To You“ en duo avec Sean Paul

ToutenDanse


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End-to-end phase 2

Scien & Klor

Photo DR

adidas et Foot Locker ont réuni 7 des meilleurs graffeurs du monde pour travailler sur un concept inédit : le développement d’une ligne de chaussures, de vêtements et autres accessoires, tous issus de l’inspiration de chacun. La première phase du projet a duré 3 jours, les artistes ont travaillé jours et nuits afin de créer les œuvres qui allaient constituer cette nouvelle collection. Les graffeurs ont travaillé ensemble sous le même toit, ce qui à donné naissance à une nouvelle forme de création basée sur l’utilisation du graffiti. Le résultat a dépassé toutes les attentes…Une deuxième phase s’imposait donc, avec les meilleures créations des graffeurs.

Ciara & Rocawear Scien & Klor

Phase 2… Le projet End-to-End phase 2 offre une nouvelle collection de chaussures d’une grande diversité : du style détaillé de 123Klan, au lettrage brut de Can2 et Atom, en passant par les modèles de Skore, Smart, Siloette et Rime, chacun peut y trouver son bonheur. Porter les modèles de End-to-End c’est donner vie aux créations de ces artistes hors pair.

Siloette Photos DR

Sortie le 20 Aout 2007 En exclusivité chez Foot Lockers

Siloette

La Chanteuse de R&B, Ciara n’a pas fini de nous surprendre, elle devient en effet l’égérie de la marque Roca Wear. Cette chanteuse, parolière, productrice, danseuse et comédienne a vraiment plus d’une corde à son arc, il ne lui manquait plus qu’une carrière et c’est chose faite. Rocawear a été fondée par Jay-Z en 1995, la collection s’adresse aux hommes comme aux femmes, au-de-là du Hip-Hop elle cible une clientèle lifestyle. La collection hivers pour femme est classe et trendy, des matières confortables dans un design esthétique, on a hâte d’être en hiver pour la porter. http://www.rocawear.com/

Photo DR

Wild Style : The Sampler À l’occasion des 25 ans du film Wild Style, Charlie Ahearn publie le 10 septembre un ouvrage intitulé “Wild Style : the Sampler”” (Miss Rosen Editions). Le livre réunit making of, photos inédites, fresques, archives, castings et explique les répercutions du film à travers le monde et la biographie des acteurs. Pour rappel, Wild style, sorti en 1982, était le premier film à évoquer toutes les disciplines du hip hop réunies ainsi que le quotidien des passionnés, le tout interprété par les légendes du Hip-Hop : Grand Master Flash, Grand Wizard Theodore, Lee Quinones, LADY PINK, The Cold Crush Bros, Busy Bee… www.wildstylethemovie.com


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L ADY ACTUS

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Textes La rédaction

NEWS Lil B Qui ne connait pas le plus indomptable des DJ’S de la capitale ??? L’incontournable Dj Lil B lance sa mix-tape The Clash Mixtape Volume 2. Allez vite vous la procurer, ça vaut le détour ! The Clash Mixtape Volume 2

L’ambassadeur du ghetto Certains l’appelleront l’extravagant, d’autres le black Dandy, ou Ludo tout simplement. Une chose est sûre c’est que désormais la rue à son porte parole, qui ne porte pas seulement la parole, mais manie le verbe avec une aisance incommensurable. Qu’on se le dise, ce franco-camerounais, Ludovic Wanda est l’antithèse du cliché du jeune de banlieue. Il a voulu le démontrer en écrivant son premier livre Les flammes de la révolte, cette fois ci la banlieue peut compter un prodige de plus dans ses rangs.

Julius Herv’

Les flammes de la révolte - Édition Des Points sur les i

Julius Herv’ - Parole d’homme

Human Beatbox Le Human Beatbox est l’art du multivocalism qui consiste en l’imitation vocale d’une boîte à rythmes, de scratchs et de nombreux instruments et mélodies. Il a vu le jour à NYC au début des 80’s et a été rendu populaire par les Fat Boys, Doug E. Fresh et autre Slick Rick. C’était l’alternative qui permettait aux MCs en mal de sampleur ou de boîte à rythmes, de caler leurs phases sur des beats improvisés. Aujourd’hui, Razhel (US), Killa Kela (GB), Sly (ex saïan supa crew) ou Eklips (le remède) sont les figures de cette discipline

Vous ne le connaissez pas encore, mais cela ne saurait tarder. Ce jeune rappeur d’origine camerounaise, ayant bataillé comme un “Lion” avant de pouvoir montrer ne serait ce qu’un aperçu de son talent via son premier album, pourrait bien surprendre.

et intègrent le beatbox à des courants musicaux plus exposés (Björk, Cocorosie, Camille...). Si vous souhaitez en savoir plus et rencontrer les acteurs du mouvement en France, rendez-vous à Dijon du 31 octobre au 4 novembre au Human Beatbox Festival. Vous pourrez découvrir les pratiques liées au beatbox et participer à des ateliers, assister à des performances live et même à la 2eme édition du Championnat de France lors duquel une cinquantaine de participants s’affronteront pour représenter la France au Championnat du Monde. Alors the place to be c’est Dijon du 31 octobre au 4 novembre ! Plus d’infos sur www.beatboxcontest.fr


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Lady Slam de P.A.T alias Little Rubin

FATI BEATBOXEUSE À tout juste 21 ans, Faty est l’une des rares beatboxeuse française. Elle ne s’arrête pas de composer et d’écrire, elle chante, elle rappe et elle participera bientôt au championnat de France de beatboxing à Dijon. Rencontre avec une Lady qui va faire du bruit… Peux tu te présenter et nous raconter ta découverte du beatboxing et ce qui t’a poussé à le pratiquer ? Je me prénomme Faty, je vais bientôt fêter mes 21 ans et je fais du beatbox depuis 5 ou 6 ans. Je vis à Paris et je suis étudiante à l’université. J’ai toujours été touchée par toutes les formes d’art, ainsi le beatbox s’est imposé à moi. J’ai découvert et commencé le beatbox toute seule (comme le chant, le rap et l’écriture) car bien que je connaisse du beau monde, personne ne pratiquait autour de moi. Il y a encore 2 ans que je ne connaissais aucun beatboxer. Rien ne m’a clairemement poussé à beatboxer mais j’ai une petite anecdote à ce sujet. Je me baladais toujours avec mon lecteur cd, jusqu’à ce qu’il me lâche. À l’époque, je n’avais pas encore les moyens de m’acheter un mp3 et j’avais constamment des mélodies et des beats en tête. C’est là que je me suis dit qu’il fallait que je fasse mes propres beats parce qu’eux au moins, ils ne pourraient pas me lâcher ! Le simple fait de pouvoir créer ses beats et ses mélodies était un moteur, et aujourd’hui, je suis fière de ma progression et d’être une des rares filles en France à pratiquer cette discipline ! Les filles se font rares dans cette discipline. Comment êtes vous accueillies par la gente masculine ? Même si nous sommes peu nombreuses, le beatbox est une discipline mixte comme la plupart des disciplines aujourd’hui. L’accueil au sein de la gente masculine s’est fait tout naturellement mais je vous cache pas qu’ils étaient surpris de voir une fille beatboxer dans leur pays ! Je m’entends très bien avec eux, ce sont des gens formidables qui partagent volontiers leurs techniques avec le sourire! Tu seras au Championnat de France de Beatboxing en octobre à Dijon, comment envisages tu la compétition ? Je me ferai plaisir sur scène quoi qu’il arrive ! Quels sont tes projets ? Je travaille actuellement sur des projets mêlant beatbox, chant/instru et chant pour mon album solo. J’ai aussi un groupe et plusieurs participations sur des mixtapes assez spéciales mais je garde ça pour moi pour l’instant… www.myspace.com/mknbeatbox Propos recueillis par Ghetto Chou

JEU DE COULEURS J’ai une peur bleue J’ai peur que mes paroles dérangent Les mecs rient jaune devant moi Mais lorsque je pars Sont verts de rage À cause du billet vert Ils pensent qu’ils vont m’avoir Au marché noir Mais je compte bien rester Blanc comme neige Dans l’histoire Pour la petite histoire J’ai passé trop de nuits blanches À gratter le papier Pour finir rouge de honte C’est marrant Comme la nuit MC Tous les emcees sont gris ! Ils préfèrent me voir stagner au rouge Plutôt que me voir passer à l’orange Dans la rage Ils se sont rangés Et désormais me sont devenus étrangers Car dans mes obstacles Je les ai rangés Étrange est leur gêne Je ne comprends pas pourquoi Les mecs ont les crocs contre moi Pourtant ils ne jeûnent pas Je n’aime pas Les voir pris de sueurs froides Comme s’ils avaient la fièvre jaune Pourtant ils ne l’ont pas.


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LADY MODE

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NEWS

Photo Foxy

Anymany Fashion Show Anymany, c’est le bébé d’Amelie, styliste/graphiste, elle commence à exercer son art sur les mûrs ou sur toile, avant de passer aux vêtements. Inspirée par l’univers de la rue, par ses copines, la musique, la danse, l’amour…elle crée des personnages aux allures Hip-Hop, Punky-Flashy. Ses personnages se promènent sur des vêtements tendances et vous cotoient dans les rues. Le 11 Mai 2007, Anymany a présenté sa collection au Gibus au travers d’un défilé dansant. Ambiance Groovy aux couleurs acidulées… À suivre.

Photo D.R

http://www.myspace.com/anymanyofficialpage

Stereo panda StereoPanda vient de dévoiler sa nouvelle collection et c’est une très bonne nouvelle. Vous pourrez retrouver la bouille du petit panda borgne sur tout une gamme de produits déstinés à l’homme et à la femme dans un esprit 80’s fluotrash-chic illustrée du nounours dans des ambiances délirantes. Foulards, ceintures, t-shirts, sweatshirts, Stéréo Panda crée une ligne de basiques dans un style vintage qui garnira votre garde robe d’indispensables pièces colorées dont vous ne saurez vous passer et qui deviendront vite collectors. Découvrez toute la collection, les points de vente et le shop online sur le site. www.stereopanda.com

Photo June

Textes Mily SupaFly, Johanna Ikeng & Lady Priss-K

Photo DR

June Née de la collaboration artistique de deux amies autodidactes, June c’est JU-lie + Nelly. Elles se sont rencontrées, il y a sept ans et ont souhaité faire partager leur passion de la mode et de l’Afrique au travers de leur entité. Elles ont fait leur début en réalisant des sacs de plage en Wax (imprimés africain), puis elles développent petit à petit leurs différents modèles. Elles présentent aujourd’hui une réelle gamme de prêt à porter, avec deux collections par an.“June c’est un regard esthétique où Afrique et Occident dialoguent ensemble pour une union entre authenticité et modernité”. Avec un concept qui réconcilie l’exotique et le classique, June vous propose des vêtements originaux, un mélange ethnique et urbain. JUNE 13 villa St Michel 75018 Paris, M° La Fourche ou Guy Moquet l. 13 (tourner au 46-48 av. de St Ouen) www.myspace.com/juneshop - contact@juneshop.net 06 61 10 78 21 / 06 12 18 83 15


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Reebok : back to basics Après une longue absence sur la scène urbanstyle, Reebok fait son grand retour. En 82, la marque est la première à nous offrir un modèle de baskets exclusivement féminin avec la mythique Freestyle. Celle-ci fait aujourd’hui un come-back remarqué et nous en remet plein la vue pour fêter son 25ème anniversaire. Version Collector avec les Cow Print, Queen of Hearts, Bowl-a-Rama ou version Reign-Bow pour un dressing aux couleurs de l’arc-en-ciel, la Freestyle revient surfer sur le bitume. Et comme une bonne nouvelle n’arrive jamais seule, Reebok habille aussi les pieds de nos hommes avec les modèles Voltron, inspirés du dessin animé du même nom diffusé en France dans les 80’s. La marque signe donc un retour résolument oldschool, pour le plus grand plaisir de nos pieds de starlettes… et de ceux de nos super héros. Freestyle Reign-Bow disponibles en 7 coloris, 85 E. - Freestyle Collectors, 120 E. Collection Voltron disponible à partir d’octobre 2007, 5 modèles de 90 à 120E. 01 30 97 50 00 - www.www.rbk.com

Photo DR

Bérangère Claire Dans cette première collection Bérangère Claire s’inspire des rednecks (beaufs américains) et revisite des basiques : des chemises à carreaux pour homme, à la robe chemise pour femme, en passant par des sweats, sweats robes et autres bandanas et t-shirts… Chaque pièce est brodée d’un blason d’université u.s dans lequel elle mixe la croix de lorraine dont elle est originaire. C’est une ligne sobre et épurée de basiques ultra modernes qui sera disponible dès septembre. Photo DR

http://berangereclaire.blogspot.com - www.berangereclaire.com (en ligne dès octobre)

Vous pouvez vous procurer ses articles sur le site www.therage.etsy.com ou lors des ventes privées Lady Caprice.

Photo DR

Ndeurr Ndeurr est un artiste parisien exilé au Canada où ses customisations rencontrent un immense succès. Peintre et graphiste, il a exposé a plusieurs reprises en région parisienne et a même fondé le collectif Charnel Blaz’Art qui met en scène des expos spectacles. Il a collaboré à différents projets de customisation: design d’intérieur, ameublement, vêtements… Mais c’est à Toronto que ses créations rencontrent le plus de succès, il crée une ligne de tee-shirts et continue à vendre tous genres de supports customisés dans un style des plus colorés et des plus funkys : étagères, escarpins, t-shirts… Ndeurr est un artiste promis à un bel avenir et nous sommes les premières à vous le dire !!!


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LADY MODE

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Textes Mily Supafly, Johanna Ikeng & Lady Priss-K

NEWS

Rocka-Billy Quand trois artistes parisiennes s’unissent pour créer une marque à la fois féminine, sensuelle et contemporaine, ça donne Rock n’ roll, une ligne de tees, débardeurs, tuniques et gilets zippés loin de tout logo accrocheur bling-bling. Car c’est en finesse et douceur que ces graphistes travaillent une toute nouvelle forme de sérigraphie, mettant parfaitement en valeur les états d’âmes des femmes qui les inspirent et qu’elles transposent sur des hauts en cotons de luxe aux découpes brutes. Voilà tout ce qu’il nous manquait pour assortir à nos baggys comme à nos slims, la grande classe !

Not Bad For A Girl Traduisez Not Bad For a girl par “pas mal pour une fille”, Karen Jane, designer londonienne a crée de cette ligne de t-shirt siglés. Son principe est de montrer que les femmes ont une place dans le business, qu’elles peuvent rivaliser avec les hommes sans problème. Les logos présents sur les t-shirts dégagent un univers urbain, voir HipHop. Réservée aux “Supafemales”, NBFG est dédiée aux femmes créatives, motivées et conscientes. À toutes celles qui se reconnaissent dans ce message, et même aux autres, allez vite découvrir son univers sur son site. http://www.notbadforagirl.com

Photo DR

Photos DR

www.rocka-billy.com


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Nike Women Store ouvre ses portes à Paris La bonne résolution de la rentrée 2007 ? Bouger son corps ! Ca tombe bien, Nikewomen s’installe sur 120 m2 à Paris pour proposer un temple du sport spécialement dédié aux femmes. Sneakers addicts, accros du yoga ou joggeuses du dimanche, chacune y trouvera son compte avec les différents équipements sport de la marque pour la danse, le tennis, le running, etc., ainsi que les collections sportswear alliant style, technique et féminité.

Photo DR

Photo DR

Nikewomen Store 36 rue Passy à Paris 16e

Green T-shirts chez Colette Amis écolo et fashion addicts, offrez une seconde vie à vos t-shirts ! Depuis cet été, la “famous” boutique parisienne Colette s’est joint à l’association pour le développement durable Green Cross France et au collectif WWP pour proposer une collection de t-shirts “eco-friends”. Produits à partir d’anciens t-shirts recyclés et fabriqués de manière 100% ecolo, ils se déclinent en sept couleurs et affichent des slogans mixant culture musicale et écologie. Vous aussi recyclez et déposez vos t-shirts dans une eco-box chez Colette ou envoyez les chez WAD-WWP (101 rue du fbg St-Denis, 75010 Paris). Disponible chez Colette à 55 euros. 5% des ventes sont reversés à Green Cross France

http://www.flickr.com/photos/clashconcept/ http://myspace.com/clashconcept clash.concept@gmail.com

Photos DR

Coup de cœur pour Clash Un clash est souvent source de créativité, la rencontre d’éléments opposés produit des innovations, des œuvres d’art… C’est dans cet esprit de créativité que la marque Clash est née. Mélange de l’univers sport par ses matières techniques et de l’univers chic pour ses coupes féminines, tendances. Cette collection qui donne naissance au “moderne Sport-chic” s’adresse aux femmes actuelles qui vont des cocktails tendances aux salles de sport. Clash est aussi une entreprise citoyenne, qui vise à parrainer des activités sportives et culturelles, à créer des partenariats avec des associations et des ONG visant à améliorer les conditions de vie des plus démunis. Clash était présente au Who’s next du 6 au 9 septembre. À découvrir d’urgence.


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STREET FOLIO

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Par Lady Priss-K, images de Akon

Rencontre avec Akon, un street-artiste de 23 ans issu de Champgne-Ardenne Peux-tu nous raconter ton parcours, comment es-tu venu au dessin/ graphisme ? Ok, alors études sommaires, option Arts Plastiques au Lycée, découverte de mon premier terrain vague plein de graffitis pendant cette période. Donc je me mets au graffiti, rencontre quelques figures de la scène locale (à l'époque maxi 10 personnes) et de là peinture, terrains vagues, Jams… Je faisais déjà un peu de photo, alors le graphisme est venu assez naturellement, comme pour une bonne partie des gens qui étaient dedans à ce moment-là. Aujourd’hui nettement moins de graffitis mais pleins d’autres choses ! Comment trouves-tu ton inspiration ? Dans la rue, sur le Web, dans des livres où ça sort tout simplement de toi ? De ma tête et de tout ce qui m’entoure, tout ce que l’on peut regarder. Je crois que je passe beaucoup de temps à réfléchir.

Quels sont tes projets pour l’année à venir ? Faire plus de peintures. Une expo collective en Mars à Lille: “Rien à voir” avec des gens que j’aime beaucoup dont le collectif MP. Le reste est incertain… Si ! Des vacances ! Un message à faire passer aux lectrices et lecteurs de LC ? Continuez de lire Lady Caprice et venez faire un tour sur mon myspace… Peace. Akon http://www.myspace.com/ak_n


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Photo Akon

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LADY TENDANCE

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Texte Lady Priss-K

NEWS

“Fondée en 2006, ABCDEVILLE est une marque dédiée aux enfants de 0 à 8 ans, son leitmotiv est de lutter contre le “déjà vu”, et d’innover en créant un univers Hip-Hop enfantin. Des vêtements originaux, confortables et adaptés aux besoins de l’enfants. Rencontre avec son créateur Vincent . Vous êtes graffeur depuis 10 ans, la transition entre l’univers du graff et celui de la mode est-elle difficile ? Pour cette première collection, la transition fut immédiate, j’ai perçu le T-shirt comme un nouveau support de création, un espace similaire à une feuille blanche ou un mur vierge. Je suis prêt à prendre le temps nécessaire pour bien comprendre et percevoir les différents aspects du métier de la mode. Étant fermement décidé à ne pas trahir les origines du mouvement que la marque représente, je privilégie une approche de sélection, de choix mûrement réfléchis, de mise en place progressive au lieu d’un accaparement du marché à la va-vite. Je pense que grandir pas à pas, lentement, permet de rester vrai. Souhaitez-vous développer ABCDEVILLE vers des collections adultes, ou souhaitez-vous rester centré sur l’enfant ? Je suis décidé à développer ABCDEVILLE, en continuant avant tout d’habiller les plus petits. Mon but est de parvenir à créer une ligne complète de vêtements pour enfants. Aujourd’hui, les T-shirts s’adressent avant tout aux garçons, même si toutefois, l’idée de mixité doit tendre à voir ces modèles portés par les deux sexes.

“Je pense que grandir pas à pas, lentement, permet de rester vrai.”

Photos D.R

Quelle est votre stratégie de communication, comment avez-vous lancé la marque ? Le lancement officiel a été réalisé en juin 2006 au Salon Kid’s Fashion de Bruxelles par la présentation de notre première collection printemps-été 2007. Puis dans le cadre de l’établissement de notre réseau de distribution, une prise de contact avec différents magasins s’est faite tout au long du second semestre 2006 et encore aujourd’hui afin de sélectionner les magasins susceptibles de pouvoir nous correspondre. L’un des aspects majeurs des produits ABCDEVILLE est axé sur le visuel. Chaque modèle est riche

en détails et un travail minutieux a été consacré pour adapter au plus juste les éléments issus de la culture Hip-Hop au monde des enfants. La politique est également d’investir de façon importante dans tous les éléments destinés à avoir un impact sur le regard avisé et connaisseur du client, que ce soit le packaging, l’information publicitaire ou les vitrines présentant la marque. Pour la communication en tant que telle, je procède avec les moyens actuels usuels : Internet, via le site officiel de notre marque et Myspace, des stickers collés en ville, des peintures sur camions, mais également par le bouche à oreille.


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Vous êtes basé en Belgique, est-ce un choix marketing ? Êtes-vous en vente dans les autres pays européens ? C’est un choix de vie, Bruxelles est une ville tranquille, agréable, centrale et propice à la création. Je pense qu’il est bon de se tenir légèrement à l’écart du marché pour ne pas se laisser trop influencer. Nous serons en vente dès le mois d’avril pour la saison chaude à venir dans plusieurs pays, dont les premiers sont l’Angleterre, la France et la Hollande en sus de la Belgique. En plus d’une future vente online depuis notre site Internet, un objectif de sélection est opéré quant aux points de vente de la marque, ce qui revient à envisager dans un proche avenir la vente de ABCDEVILLE depuis seulement deux ou trois enseignes par ville. Est-ce difficile de se faire une place dans l’univers du streetwear et dans celui de la mode ? Cela représente beaucoup de travail, trouver des gens dans la fabrication, dans l’acheminement. Je suis en train d’apprendre la mode. Je travaille comme un fou car je crois en mon idée, mais ça m’a pris du temps à la réaliser et je me rends compte aujourd’hui du travail que ça implique. Néanmoins, dans la mesure où je m’adresse avant tout à une clientèle dont je maîtrise les contours culturels, j’ai l’impression d’avoir en amont une compétence me permettant de surmonter les premières difficultés liées à l’implantation dans un monde relativement clos. Il est certain que de plus en plus de marques, de celles très branchées et chic à celles bas de gamme, ont tendance à s’inspirer de l’univers des rues et à reproduire sur leurs collections des identifiants

correspondant à une culture qui leur est inconnue et donc mal reproduite. L’atout indéniable de ABCDEVILLE est notre immersion de longue date dans un univers que nous décidons aujourd’hui de mettre au grand jour sous la forme de vêtements. Que pensez-vous de l’avenir du Hip-Hop en France, en Europe ? Pensez-vous rester ciblé sur cet univers ? Je pense qu’il va continuer à suivre le mouvement américain, c’est-à-dire de plus en plus médiatisé, mais certainement de moins en moins unitaire. Depuis que le système économique de production et de consommation de masse s’y intéresse, chacune des expressions qui constitue le Hip-Hop se spécialise en même temps qu’elle se développe. Par exemple, beaucoup de graffeurs écoutent d’autres musiques que du Hip-Hop. Cela dit, je pense qu’on retrouvera toujours une logique visuelle dans les vêtements et l’imagerie des groupes de rap. L’heure est à la mixité, et mon but premier est de représenter, à travers mes vêtements, la culture urbaine tournée vers l’avenir sans trahir la rue des origines. Quels sont vos projets ? En plus de voir pour la première fois nos créations disponibles au sein d’un réseau en pleine expansion et de s’attaquer à notre prochaine collection, je prévois de booster la collection de cette année en proposant une série exclusive de quelques modèles réalisés en collaboration avec mon ami Kool Shake 971, un des pionniers du graffiti en Belgique.


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LADY TENDANCE

022 Collection Pelle Pelle Collection Pelle Pelle

Itall (Jamaica)

Jimmi Ringo Itall (Jamaica)

Thomas - Tex (4x4) - Patricia (Prosquat) - Julien (LC)

Collection Pelle Pelle

Tex (4x4) - Pascal (Prosquat)

Nikeata Thompson (Sista Seal) + Friends


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Jimmi Ringo aka Marinko Vinkesevic (President Pelle Pelle Europe)

PELLE PELLE ON THE BOAT :

Texte Lady Priss-K _ Photos : Nikolaus Grünwald

Crée en 1978 par Marc Buchanan, la marque Pelle Pelle a commencé par être une ligne de cuir haute de gamme, elle s’est ensuite imposée dans le l’univers du jeans avant de faire partie du top 5 des marques urban-chic du 21e siècle.

Cette marque au design créatif et aux matières innovantes ne cesse de gagner du terrain dans le marché urbain. Pelle Pelle propose aujourd’hui différentes collections hommes et femmes aux finitions toujours exceptionnelles, amateur d’art Marc Buchanan a su transmettre son amour de l’esthétique au travers de ses collections. Lors du salon Bread and Butter de Barcelone, en juillet dernier, nous avons été invités à découvrir la nouvelle collection à bord du bateau Pelle

Pelle. Les vêtements étaient astucieusement accrochés sur les boots du bateau, volants au vent lors des balades en mer. Une présentation presse au large de la baie de Barcelone, face au couché de soleil, sous les beat d’un DJ, une ambiance “Rastafari”, que demander de plus, More Love... www.pellepelle.com / www.prosquat.com


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LADY TENDANCE

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Mathilde et Laëtitia sont les deux créatrices de “Ça Chope”, née en 2006, suite à l’union de ces deux passionnées de mode. La marque dégage un univers urbain, à la fois glamour, graphique et street. Entretient.

Ça chope…

Qui se cache derrière ça chope ? Comment s’est faite votre rencontre ? Nous nous sommes rencontrées au cours de nos études supérieures en design de mode à l’ESAA Duperré. Nous nous sommes tout de suite bien entendues. Nous travaillons de façon différente mais nous avons beaucoup de points communs. Le fait de travailler à quatre mains est vite devenu quelque chose de naturel. Après plusieurs projets sur lesquels nous avons travaillé ensemble et maintenant plus de 3 ans d’une amitié solide, “ça chope !” est né. Quel est le concept de ça chope !? Pourquoi avoir choisi ce nom ? “ça chope !” est une marque d’urban wear mixte qui s’adresse à un public impertinant soucieux de pouvoir jouer avec son image. L’idée est de mixer l’univers glamour et sexy des pin-up rétro à l’énergie de la culture urbaine actuelle. “ça chope !” est pour nous à la base une private joke, beaucoup de gens utilisent cette expression pour qualifier une drague couronnée de succès, mais pour nous c’est, peu à peu, devenu un leitmotiv qui s’appliquait à tout ce que nous aimions, ce qui est attirant… alors quoi de mieux que “ça chope !” pour qualifier de beaux vêtements dans lesquels on est sûr de “choper” !!! Vous avez commencé par une réflexion sur l’image de la femme dans la société de consommation, puis sur l’art urbain pour ensuite mixer l’univers street à l’univers glamour, pouvez vous nous parler de cette démarche ?

Tout a commencé par un travail plastique mené par Mathilde autour de la femme, celle que l’on consomme et que l’on jette, celle dont on impose l’image dans les magazines… mais qui fait rêver. À la manière d’artistes tels que Cindy Shermann, nous avons pensé à nous mettre en scène en pin-up modernes conquérantes et porteuses d’un message, d’un regard sur la société. Nous nous sommes interéssées aussi à la démarche d’artistes graffeurs, car ce mode de communication nous séduit. Ces recherches ont débouché sur des applications textiles et enfin commerciales où chacune de nous a apporté son univers et ses envies. Nous avons eu envie de mixer le streetwear avec du glamour… nous voulions faire transparaître dans nos créations du ludique, du sexy et de la légéreté. Ce métissage est d’abord teinté d’humour, il s’agit de redonner vie aux pin-up glacées des 50’s, tout en apportant aux vêtements de cette collection effectivement très street, une touche glamour par le biais de graphismes évocateurs… Ces poupées sexy s’affichent sur vos vêtements pour augmenter votre pouvoir de séduction…


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Vous êtes toutes les deux passées par un magazine de mode et par un bureau de style, pouvez-vous nous parler de ces expériences ? Elles ont été très enrichissantes, ce sont les coulisses des tendances où s’analysent les nouveaux phénomènes, les nouvelles envies… Dans le domaine de la presse il faut travailler vite, il y a beaucoup de rencontres, on ingurgite beaucoup d’informations, c’est très motivant. Le travail en bureau de style est différent, il s’agit de cumuler un travail d’analyse des comportements des tendances (on travaille deux ans à l’avance) à un réel travail créatif dans la création d’objets et de motifs originaux pour les cahiers, c’est donc très complet. Ces expériences nous ont évidemment servi pour le développement de “Ça chope !” Mais pour l’instant rien n’égale l’envie de voir couronner de succès ses propres créations. Quels ont été les retours du public et des professionnels au lancement de la marque ? Très positif, c’est ce qui nous a poussé à continuer. Dès le début, nous avons eu l’opportunité de participer au salon “Who’s Next” en septembre dernier. Aujourd’hui on présente notre nouvelle collection sur l’espace créateur du salon du prêt-à-porter. Les choses s’enchaînent même si nous devons faire face à de nombreuses mésaventures, on sent qu’on est soutenu par des professionnels, des gens comme la couveuse de la Mairie de Paris ou la fédération du prêt-à-porter, et biensûr par notre entourage. L’accueil du public a toujours été positif, les gens sont interpellés par notre travail, par l’univers, et s’y intêrressent. Est-ce difficile aujourd’hui de se lancer en tant que stylistes à Paris, capitale de la mode ? Il faut du courage et de la perséverance et un peu de chance ! C’est effectivement difficile. Le marché est saturé. Il faut par conséquent trouver sa place. Les gens même s’ils aiment notre projet et notre univers ne donnent pas une chance facilement, ils n’osent pas forcément prendre des risques. La création ne fait pas tout, il faut un projet marketing abouti et pas mal de culot pour provoquer les bonnes opportunités.

Photos D.R

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http://www.myspace.com/cachope


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Texte Lady Priss-K

SUMMER OF MAD LOVE À l’occasion du lancement en France de la marque Luxirie (la version féminine de LRG), et du LRG Clothing tour, le shop référence Deepstore et LRG ont co-produient la soirée Summer of Mad Love. Cet événement a réuni tous les “urbans people” de la capitale autour d’un défilé qui s’est déroulé dans les Salons du Louvre (1er). C’est dans une ambiance estivale (sable, cocktails et parasols), que Luxirie nous a donné un avant goût de l’été. La soirée a débuté par un défilé organisé dans les règles de l’art : podium, places vip, mannequins beautifuls et danseurs Hip-Hop. Sous les beats Hip-Hop & R&B des djs (samad, Ewone, Baba, Kai) les models se sont déhanchés, les danseurs ont “shaké leurs bodys”, tout en mettant en valeur les vêtements LRG et Luxirie. Du bon son, des tops, une collection à croquer, que demander de plus… Le défilé acclamé par le public a laissé place à la soirée, les clubbeurs “ambiancés” n’ont pas tardé à enflammer la piste de danse. Entre défilé, sons, ambiance endiablé et diverses animations, Luxirie a réussi son entrée dans la capitale, réunissant les adeptes du Hip-Hop, du skate, du surf et tous les urbansfashions, un bel avenir s’annonce pour la petite soeur de LRG. Photos D.R LRG

Plus d’infos sur myspace.com/luxiriefrance


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Texte So Dia

NEWS

AHIM SAÏ

Un hommage à la non violence. Issus de la région parisienne Feroz, Jean-Charles et Harry sont les fondateurs de la marque Ahim Saï, elle véhicule des idées de paix, de respect et d’ouverture d’esprit. Quand la mode s’oppose à la violence, Ahim Saï est au premier rang. Quelle est l’origine de ce mot ? Ahim Saï est un mot indien, il est issu de la philosophie que Ghandi a utilise, “Ahim Sa” qui veut dire non violence. Comment l’aventure Ahim Saï a-t-elle débutée ? F/ J’habite à Sarcelles, c’est une ville où il y a un réel mélange culturel mais il y a pas mal de communautarisme. Il n’y a peu de connaissance de la culture de l’autre et les gens s’enferment, ils ont peur des autres. C’est l’une des raisons de la création d’Ahim Saï, avec Jean Charles et Harry nous défendons un même état d’esprit. Quelles sont vos responsabilités ? H/ Je m’occupe de la confection et de la découpe avec les différentes usines. F/ Je m’occupe de la création et du stylisme et JC s’occupe du graphisme et de la communication, il a crée notre visuel, on a tous soumis nos idées pour notre logo. Que cache le masque ? JC/ On ne veut pas associer nos visages à Ahim Saï, qui veut être Ahim Saï se reconnaît. H/ Le masque représente l’humanité, tout le monde peut se l’approprier à condition d’accepter le principe de non violence. F/ Le carré orange du masque est différent du reste, si on accepte pas cette couleur le masque n’est pas entier. Tout comme l’humanité si on accepte pas les différences l’humanité ne peut avancer. Vous travaillez sur le ressenti du client ? F/ On travaille sur le côté unique de la personne.On reçoit le client, si elle est bretonne-sénégalaise on va lui trouver son délire vestimentaire. On aime mélanger des univers.

Pensez vous que le concept que vous défendez restera fidèle à lui même, sans que les grosses machines commerciales vous absorbent ? F/ Le concept n’est pas nouveau. Énormément de marques pratiquent le mélange, nous voulons mettre en avant la prise de conscience des gens. Porter Ahim Saï c’est prôner la mixité et le respect des autres. Pourtant ce que vous réalisez n’est ni désagréable à porter ni à regarder alors où vous situez vous ? F/ On ne suit pas la tendance, on s’adapte au cas par cas. C’est le principe de la customization, on essaye de faire ressortir le côté unique de chaque personne. On essaye d’ouvrir les esprits. Qui sont vos clients ? JC/ Les gens touchés par notre message, le masque a commencé à intriguer avec le mélange de plusieurs signes religieux sur un seul motif. Pourquoi avoir choisi la mode pour vous exprimer ? F/ L’Histoire a montré qu’à partir de rien de grandes choses peuvent arriver et la customization est un moyen comme un autre. Faire porter Ahim Saï, c’est un moyen de véhiculer nos idées. Quelles sont les raisons qui motivent votre envie de vous battre pour ce concept ? JC/ Personnellement ce qui me réconforte c’est de ne pas être seule à défendre ces valeurs, on est plusieurs pour se soutenir dans cette aventure. F/ On a une amie danseuse, Tishou qui m’a dit une phrase qui dirige ma vie aujourd’hui : “il existe deux catégories de personnes, es individus qui font et les individus qui sont”. Nous on a envie d’être tout simplement. Ahim Saï c’est ça ! www.ahim-sai.com


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Texte Mily Supafly_Photos Tarik Briziz

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Patience & Seb

Jean Pierre - 21 ans T-shirt customisé par ses soins - Gilet Zara men - Jean Diesel - Chaussures G star - Besace Calvin klein - Montre Bape - Ceinture Gucci - Lunettes Gap Budget mensuel : 600E. Bon plan : faire customiser mes t-shirts Impressionne moi, 18 rue Daval Paris 11e

Sabrina - 24 ans Combinaison bustier Bhati - Bracelet Sonia Ryckiel - Sac Lancôme Budget mensuel : 1000E. Bon plan : Cappuccino, centre commercial Saint Sébastien 54000 Nancy

Sabrina

Jean Pierre

Patience et Seb - 29 ans - vendeurs -Patience : Top Puces de Clignancourt Boubou fait par maman - Sandales No name - Bracelets Dodo - Porte cigarettes YSL Budget : 200E. Bon plan : chiner aux puces -Seb : T-shirt 2Stick Bastard - Cargo Zoo York - Sneakers Nike - Skate Toy Machine - Accessoires Zoo York Budget mensuel 200E. Bonne adresse : Black Rainbow & Opium 9 rue du Cygne Paris 1er

Tiffany - 18 ans - Étudiante Veste Guérisold - T-shirt H&M - Jean’s Berschka - sneakers Vans - Sac chiné dans une friperie. Budget mensuel : 50E Bonne adresse : Royal Cheese 24 rue Tiquetonne Paris 2e

Tiffany

Aurelia - 19 ans - Étudiante tenue complète Berschka Budget : 300E. Bonne adresse : Berschka évidemment…

Aurelia


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Margot

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Helena, 25 ans, étudiante : Robe Mango - Sac André - Chaussures Kiliwatch Budget : 200E. Bonne adresse : Kiliwatch, 64 rue Tiquetonne Paris 2e -Mata, 27 ans, vendeuse : porte du H&M, & ZARA Budget : 150E. Bon Plan : Zara -Anaia, 4 ans, chipie : Top Guess - Jean’s H&M -Sneakers All Star

Hanissa - 24 ans - serveuse et maman à plein temps Top, jean, chaussures et accessoires boutiques spécialisées aux alentours du forum des halles. Budget mensuel : à peine 15E. Bon plan : les armoires de ses soeurs, elle chipe et customise ce qui ne leur sert plus...

Margot - 19 ans - Ètudiante Jean et hoodie Zara - Sneakers All Star sac Berschka Budget mensuel : 300E.

Vanessa

Helena, Mata & Anaia

Leny

Hanissa

Vanessa - 19 ans - Ètudiante : Veste Zara - Top Naf Naf - Jean Berschka - Chaussures André - Montre Guess - Accessoires H&M Budget mensuel : 450E. Bonne adresse : GLOSS 25 rue Ail 67000 Strasbourg

Leny - 30 ans - vendeur (à gauche) Jogging Abdul Djabar adidas couleurs originales - Tongs adidas - Sac Fred Perry Budget mensuel : 350E. Bon plan : Shinzo, 39 rue Etienne Marcel Paris 1er


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LADY SHOPPING Bonnet - Alpinestars

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Doudoune Bubbly Hoody - Zoo York

Dear Diary Tee - Zoo York

Collier - Chanel

Top, Sweat & Pantalon - Dimensione Danza

Escarpins bicolores vernis avec “bracelet tennis” - Chanel


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Goddess of Victory Club Bag - Nike

Blouson Femme - Pelle Pelle

Water Bottle - Nike

Mitaines - It’s Electric gloves - Zoo York

Robe - Rocawear T-shirt - Alpinestars

Sac - Rocawear


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LORD SHOPPING

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Sneakers NBA - adidas

Sneakers NBA - adidas

Sneakers Rime - adidas End to End

Sweats (x2) - Live Mechanics

Sweat - Alpinestars


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Caps - Coogi

Blouson - Live Mechanics

T-shirt Weber series : Fence - Zoo York

Jean - Live Mechanics

Jean Bandit - Zoo York

Hairy Bone Belt - Zoo York Portefeuille - Alpinestars


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Texte de Julien Brondani_Images M.P.Y


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LADY PORTRAIT

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Angéla Davis La panthère noire Drapée d’une grâce féline, nourrie par la lumière d’un esprit éclairé, Angéla Davis reste de tous les combats. De ceux qui font et feront encore avancer toujours plus le droit à la justice, à l’égalité et à la liberté pour tous les hommes. Angéla Yvonne Davis est née le 26 janvier 1944 dans le Sud profond des États-Unis. Plus exactement à Birmingham en Alabama. Son quartier d’origine, le Deep South imprégnera à jamais la future militante des droits civiques. L’injustice, la politique ségrégationniste envers les Noirs y battent leur plein et n’épargnent aucun de ses habitants. Les rafles, les lynchages, les humiliations quotidiennes traduisent avec horreur les souffrances endurées. Malgré cet environnement des plus difficiles, Angéla a la chance de naître au sein d’un foyer d’intellectuels. Ses parents, d’obédience communiste, appartiennent tous deux au corps professoral et inculquent très vite à leur fille, les notions de combat et de résistance. Précoce, armée de sa foi juvénile en la justice, alors qu’elle est seulement âgée de 12 ans, Angéla, participe au boycott d’une compagnie de bus pratiquant la ségrégation. Ce premier soulèvement marque à tout jamais son engagement dans la vie militante. Ouvrant ainsi la voie à un long chemin initiatique, qui serpentera au milieu des heurts et des cris. Le temps des études De par son héritage familial, Angéla est une jeune femme studieuse qui avance avec succès dans la vie scolaire. Ce sérieux, allié à son obstination lui permet d’obtenir en 1958, une bourse d’études. À 14 ans, elle quitte le Deep South pour Big Apple et le lycée privé de l’Elisabeth Irvwin High Scool. Cet établissement, animé par les valeurs d’une gauche égalitaire, possède alors un programme dédié aux élèves noirs du Sud. Angéla évolue au sein d’un environnement politiquement marqué et s’engage aux côtés des jeunesses communistes. Dans un pays qui sort tout juste de la “chasse aux sorcières” orchestrée par McCarthy quelques années plus tôt, le simple fait d’être noir et communiste, constitue en soi, un formidable acte de

courage ! Appartenant à l’armée des braves, Angéla mène de front études et militantisme. Elle décroche brillamment son baccalauréat et part étudier à l’université de Brandeis dans le Massachusetts. Sur le campus, les Noirs représentent une extrême minorité et Angéla peine à se faire des amis en dehors des étudiants étrangers. Elle trouve alors refuge dans les textes de Sartre et Camus, témoignage de son amour pour la littérature française. Ouverte sur le monde, Angéla passe l’été 1962 en Europe afin de participer au festival mondial de la jeunesse et des étudiants qui se déroule à Helsinki en Finlande. De retour aux États-Unis, elle subit un interrogatoire du FBI en raison de sa présence lors de cette manifestation aux forts accents communistes. Malgré ce désagrément, la jeune femme demeure enchantée par son séjour et décide de passer sa seconde année universitaire dans le pays de Sartre. Son principal sujet d’étude. En France, Angéla atterrit tout d’abord à Biarritz avant de fréquenter les bancs de la Sorbonne. Durant cette année 1963, isolée de sa terre d’origine, Angéla apprend une nouvelle terrible. Quatre enfants sont tués dans une église de sa ville natale. L’attentat commis par le KKK lui rappelle les douloureuses réalités du climat ségrégationniste américain. Évoluant au sein d’un environnement estudiantin à forte majorité blanche, elle ne peut partager pleinement sa révolte, car incomprise. Parallèlement, en dehors des horreurs qui secouent son pays, Angéla manifeste un intérêt croissant pour la philosophie et s’intéresse de près aux idées développées par le sociologue et philosophe allemand Herbert Marcuse. De retour à l’université de Brandeis, Angéla, devient l’élève de cet éminent professeur, qui lui prête une oreille attentive. Sur les conseils de ce dernier, la jeune femme décide de partir étudier en Allemagne, à l’université de Francfort.


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La notoriété d’Angéla dépasse les frontières et s’exporte à travers le monde. Elle devient le symbole de la lutte pour la liberté.


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Nous sommes alors en 1965. Cette année sera particulière pour Angéla ; à la fois très dure et formatrice. Sans argent, éprouvant les plus grandes difficultés à comprendre les cours dispensés en allemand, Angéla vit dans une ancienne usine désaffectée et apprend la lutte aux côtés des jeunesses socialistes. Les voyages, les études, les rencontres lui font découvrir toutes les facettes d’un monde militant. Modèle qui influencera sa façon d’appréhender ses propres combats, lors de son retour aux États-Unis. Les premiers rugissements Après ses deux années d’études à Francfort, Angéla, gagne l’université de Californie, à San Diego. Son mentor, Herbert Marcuse y est désormais un professeur émérite. En parallèle, la jeune assistante, s’implique au niveau de la politique locale en adhérant à de nombreuses organisations, militant en faveur des droits civiques. Elle rejoint notamment, le parti communiste, et une faction locale ; le “Che Lumumba Club”. Angéla entretient également des liens étroits avec les Black Panthers, dont elle devient une véritable icône. En 1969, doctorat en poche, elle travaille comme assistante au sein du département Philosophie de l’université d’UCLA (Université de Californie, Los Angeles). Son engagement politique, son voyage récent à Cuba, indispose l’administration universitaire et attire l’attention du gouvernement américain. Dans le même temps, elle assiste impuissante à l’assassinat de trois de ses amis sur le campus. Troublée, puis calomniée, dénoncée comme activiste communiste par un étudiant, Angéla finit par être renvoyée de l’université en juin 1970. Révoltée par cette injustice, la Panthère contre-attaque, et porte l’affaire devant les tribunaux. Elle obtient finalement gain de cause, et son acquittement, l’érige en modèle auprès de la population afro-américaine. En dépit de ce dénouement heureux, Angéla, va connaître les pires heures de son histoire. Moments douloureux qui vont façonner sa légende. La Panthère prend le maquis Nous sommes toujours en 1970. Angéla Davis manifeste un vif intérêt pour trois jeunes Noirs (George Jackson, Fleeta Dumingo, John Clutchette) accusés du meurtre d’un gardien de prison. Cette affaire, plus connue sous le nom des “Frères Soledad” mobilise et divise l’opinion américaine. Angéla, fonde au sein du “Ché Lumumba Club” un comité de défense et de soutien aux frères Soledad. Cependant, le 7 août 1970, le procès connaît une issue tragique, lorsque le jeune frère de Georges, Jonathan Jackson, fait irruption, arme au poing dans la salle d’audience. Sa tentative de libération vire au carnage et quatre personnes trouvent la mort au cours de cet acte désespéré. Par ailleurs, ce drame sert les intérêts du FBI

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qui voit un moyen d’éliminer la combattante des droits civiques. L’enquête est donc bâclée, et ses conclusions, rendues le 18 août 1970, prouvent que l’arme utilisée par le jeune frère Jackson, appartient à Angéla Davis. Devant ce déni de justice, la panthère prend le maquis, et demeure introuvable pendant près de deux mois. Angéla devient ainsi, la troisième femme à figurer sur la liste des criminels les plus recherchés par le FBI. Sa cavale prend fin le 13 octobre 1970, lors de son interpellation dans un hôtel de New York. Accusée de trois chefs d’inculpation : conspiration, meurtre et kidnapping, la Panthère est enfermée à la prison pour femmes de New York. La sentence tombe. Ce sera la peine de mort !

Au-delà des barreaux La notoriété d’Angéla dépasse les frontières et s’exporte à travers le monde. Elle devient le symbole de la lutte pour la liberté. L’opinion publique internationale se mobilise et de nombreuses personnalités la soutiennent. De John Lennon aux Rolling Stones, les artistes évoquent Angéla en chansons, et des manifestations spontanées s’organisent un peu partout pour demander sa libération. La pression de la rue met à mal le système judicaire américain, et Angéla est d’abord libérée sous caution. Après seize mois, la Panthère Angéla peut enfin savourer la liberté retrouvée. Elle est finalement acquittée, le 4 juin 1972, lors d’un procès qui met en lumière une machination orchestrée par le FBI. On ne peut museler une panthère Légende vivante, véritable icône, Angéla est de tous les combats : paix au Vietnam, antiracisme, féminisme, écriture de brûlants plaidoyers, faisant d’elle l’une des intellectuelles les plus connues de cette époque. Aujourd’hui, à plus de soixante ans, elle demeure une infatigable rebelle de l’âme, luttant auprès de Mumia Abu Jamal contre la peine de mort aux États-Unis, menant campagne contre la guerre en Irak, ou bien militant pour le droit des gays. Également, professeur à l’université de Santa Cruz en Californie, elle inculque à ses élèves les valeurs de réflexion et de conscience de soi. La Panthère est un être épris de liberté dont l’esprit peut s’évader même à travers les barreaux. Grâce à son action, Angéla Davis, restera un modèle pour des millions de femmes à travers le monde. Symbole, d’un esprit qu’on ne peut aliéner. Preuve, que la seule volonté peut parfois triompher des puissants.


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LADY DOSSIER

Comment parler de couleurs sans approcher les thèmes du racisme, de la mixité, les injustices… Ce sujet épineux a fait débat au sein de la rédaction, le but étant de ne pas tomber dans les clichés. On a choisi de vous présenter une succession de mini-dossiers, espérant lever le voile sur les lacunes de certains. Comment un métis vit-il sa double culture, quels sont les rapports au sein d’un couple mixte, la discrimination, quelques injustices (la liste entière nous aurait permit de faire un livre)…

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Textes de : Adeline Lajoinie Lyte - Julien Brondani Lady Priss-K Illustration : M.P.Y

L’AFIP impose ses couleurs au monde du travail Avec l’association AFIP, les jeunes diplômés “issus de l’immigration” ont enfin une vraie chance de faire reconnaître leurs compétences réelles. Il était temps ! La discrimination à l’embauche, on commence à savoir ce que c’est aujourd’hui en France. Mais ce phénomène n’en reste pas moins préoccupant. Ces cinq dernières années, les initiatives gouvernementales et associatives se sont multipliées … Et les chiffres avec ! Une enquête de 2006 démontre qu’un candidat à l’embauche au patronyme maghrébin reçoit trois fois moins de réponses qu’un candidat au nom et prénom “français de souche”. Une discrimination pernicieuse et difficile à prouver contre laquelle la HALDE (Haute Autorité de Lutte contre les Discriminations et pour l’Egalité) tente de lutter depuis sa création fin 2004. Mais cette institution a surtout une mission d’information, d’accompagnement des victimes et d’aides aux poursuites judiciaires (des condamnations rares car la discrimination à l’embauche est très difficile à prouver). Pour ce qui est des actions de terrain, une belle association a vu le jour en 2002 : l’AFIP. L’Association pour Favoriser l’Intégration Professionnelle est basée sur un constat sans appel : “A diplômes et compétences égales, le taux de chômage est deux à trois fois plus élevé chez les jeunes français issus de l’immigration que les jeunes français de souche”, comme l’explique la directrice-fondatrice Carole Da Silva sur son site (www.afip-asso.org). L’AFIP a donc décidé de prendre le problème à l’envers. Plutôt que de jouer les pères fouettards, l’association propose de faire le lien entre les entreprises, les grandes écoles et les jeunes cadres “issus des minorités visibles.” Car la discrimination en raison de l’origine est particulièrement forte pour les postes de cadre. Un candidat cadre d’origine maghrébine obtient près de 6 fois moins de réponses positives qu’un candidat au patronyme “français de souche”. “On trouve surtout ces fortes discriminations dans des milieux très masculins, comme la finance ou la banque, où l’on demande des postulants venant de grandes écoles identifiées et où les réseaux marchent à fond” explique Sébastien Lailheugue, chargé de mission Parrainage/Ecoles à l’AFIP. Inutile de préciser que, dans ces milieux-là, être une femme est un handicap supplémentaire, comme bien souvent. Parce que tout le monde n’a pas la chance ni les moyens de faire la “bonne école” ou d’avoir les “bons réseaux”, l’AFIP tente de lutter contre cette reproduction sociale en valorisant ces jeunes cadres. Afin que “le potentiel parle plus que le pédigrée”, l’AFIP aide les jeunes dans leur recherche d’emploi en les coachant intelligemment. Hors de question de tomber dans la charité ou dans la plainte. Le candidat doit avoir des compétences réelles. Alors se met en marche le propre réseau de parrainage de l’AFIP, constitué de professionnels en activité, qui souhaitent lutter (de leur plein gré !) contre les discriminations en accompagnant ces jeunes diplômés vers l’emploi. D’un autre côté, l’association va vers les entreprises et les grandes écoles pour les sensibiliser à l’intérêt de cette discrimination positive. Et ça marche ! Si les jeunes diplômés issus des minorités visibles sont de plus en plus nombreux à demander de l’aide, il y a aussi de plus en plus d’entreprises ou d’écoles qui s’impliquent dans la lutte contre ce fléau. De réelles chances, une réelle écoute, c’est presque trop beau pour être vrai… Adeline Lajoinie


“On évolue dans le bon sens, n’ayons pas peur de l’autre”

Que penses-tu de l’évolution du racisme en France ? Je pense qu’il y a des efforts dans les apparences, mais pas dans les mentalités.

Quelle est ta définition du racisme? Ignorance et peur de l’autre.

Que penses tu du racisme dans la vie professionnelle, dans les medias ? La discrimination à l’emploi existe encore et c’est une honte. J’ai un côté assez optimiste que certains peuvent qualifier d’utopique mais j’espère croire, qu’en France, il ne est pas nécessaire d’imposer la discrimination positive pour voir des personnes d’origines différentes dans les medias.

Quelle est ta définition du racisme ? La peur de l’autre, de la différence, et beaucoup d’intolérance.

Quel est l’avenir pour nos enfants ? Que du bonheur. Les gens se mélangent de plus en plus, jusqu’à ne plus pouvoir déceler leurs pays d’origine. Les rétrogrades, aigris et intolérants ne pourront pas stopper cette évolution naturelle. Le monde se colore de plus en plus, ce qui montre notre ouverture d’esprit. je pense que c’est une bonne chose.On évolue dans le bon sens, n’ayons pas peur de l’autre.

As tu à faire au racisme ? Si oui peux-tu nous raconter tes souvenirs les plus marquants ? La vie c’est du racisme et du manque de tolérance en permanence… Dans le regard des gens, que se soit à l’école ou au taf, tu le sens. On est toujours obligé de se justifier sur nos origines, dès qu’il a un effet de surnombre d’une ethnie, on sent le racisme. Les mentalités sont lentes à changer, je suis métis antillais, ça passe bien aux yeux des gens, mais pour moi ça ne passe pas. J’en ai assez des clichés sur les Antilles, du zook au rhum et au Ti punch, ces clichés résistent bien…

Qu’est ce que t’apporte cette double culture ? Cette double culture m’a apporté une ouverture d’esprit, une richesse culturelle. aujourd’hui je ne prends que les côtés qui m’intéressent de la culture noire et blanche.

Que penses tu de l’évolution du racisme en France ? Aujourd’hui, je pense qu’il y ni plus ni moins de racisme qu’avant mais le communautarisme se développe de plus en plus.

LADY DOSSIER

Qu'est ce que t’apporte cette double culture ? Une richesse, une ouverture sur le monde, la tolérance et une facilité à s’adapter dans divers milieux.

Comment vis tu cette double culture ? Arrives tu à trouver ta place ? Très bien et sans problèmes. Aucun de mes parents n’a essayé de m’imposer une culture plus qu’une autre. Étant tous les deux issus de deux mondes différents, ils en ont créé un pour nous, et je pense qu’ils s’en sont bien sorti.

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Comment vis tu cette double culture ? Arrive-tu à trouver ta place ? Plus jeune, j’ai vite senti les tensions entre ethnies. Plus jeune j’ai eu ma période pro noir un moment donné, ça m’a aidé dans ma construction. Au début je me suis “cherché”, puis je me suis rapproché des Antilles où je trouvais plus ma place via la musique, la danse… De plus le métisse en général passe mieux que le noir ou le maghrébin, il fait moins peur, c’est ce que j’ai ressenti. On n’a pas réellement de place, soit on est neutre, soit on a un parti pris. Spike Lee a dit “il suffit d’avoir 5% de sang noir pour être noir” voilà cette phrase m’amuse bien et à vous de l’interpréter comme vous voulez. Aujourd’hui je partage ma vie avec une métisse, ironie du sort, visiblement elle seule peut comprendre ma complexité. J’ai une autre ouverture d’esprit, je prends souvent pour référence l’Afrique, j’aime son rapport à la Terre.

De quelle culture te sens tu la (le) plus proche ? Plus hollandaise que camerounaise parce que j’ai la double nationalité, mais je me sens surtout française.

Dans quelle culture as tu été élevée ? Française avec quelques bases camerounaise et hollandaise

2- CÉCILE : Quelles sont tes origines ? Hollandaise camerounaise

Un message à faire passer ? Et vive la France ! (Fabien 27 ans 92)

Que penses-tu du racisme dans la vie professionnelle, dans les médias... ? Les choses n’évoluent pas assez vite, mais elles évoluent, peut être que dans quelques années, il y aura des métisses de toutes origines et là les mentalités seront obligées de changer.

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Comment les autres te perçoivent-ils ? Les autres me perçoivent avant tout comme quelqu’un de cool, caméléon, on ne sait jamais réellement d’où je viens, je passe partout.

De quelle culture te sens tu le plus proche ? Je me sens plus proche de la culture africaine, antillaise et Française en fait. C’est vraiment un mélange de tout. Avec une grande pensée pour mon Afrique là où tout a commencé. Grâce à mon métissage, je suis hors normes dans ma manière de penser, de vivre et de manger…

Dans quelle culture as-tu été élevé ? J’ai été élevé dans la culture française (les Antilles c’est la France non ?).

1- FABIEN : Quelles sont tes origines ? Je suis français, ma mère est guadeloupéenne et mon père de métropole.

“JE SUIS MÉTISSE…”

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Texte Lady Priss-K

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Que penses tu du racisme dans la vie professionelle, dans les medias... ? L & E : Il est omniprésent…

Un message à faire passer ? Vive la mixité, le métissage, la rencontre et le partage entre les peuples et les communautés. Et paix sur terre aux personnes de bonne volonté !

Par votre relation vous devez avoir une approche personnelle du racisme, comment le vivez vous ? Des expériences marquantes ?

Comment vivez vous ce mélange de culture ? L : Je pense qu’on arrive à trouver un équilibre, dans l’ensemble on se complète bien et on apprend tous les jours de l’autre. E : Nous prenons ce mélange comme une richesse, même si aujourd’hui on peut considérer que des préjugés persistent et demeurent au sein de la société française. Mais ça ne nous dérange pas plus que ça parce que nous vivons notre vie, comme n’importe quel autre couple.

Un message à faire passer ? L : Peace, love, unity and having fun. E : N’essayons pas forcement de tous nous aimer, mais au moins de vivre ensemble.

Que pensez-vous de l’évolution du racisme en France ? L : Je trouve que ces derniers temps les racistes s’affirment plus, ils ont moins honte d’affirmer leur haine. E : Je pense que la France n’est pas un pays intrinsèquement raciste, mais que la population française comprend énormément de gens racistes. De nos jours les gens s’en cachent moins qu’avant, ils sont décomplexés. En 2007, c’est dommage, surtout quand on connaît le vrai visage de la France d’aujourd’hui : Multicolore !

Quelle est votre définition du racisme ? E & L : Peur de l’autre, peur de la difference, de l’inconnu, et certainement peur de soi-même aussi. Je pense que c’est de la bêtise, de l’intolérance et de l’égoïsme…

Que penses-tu de l’évolution du racisme en France ? Il se porte bien…

2-Lola & Eric De quelle origine êtes vous ? L : Française et mon compagnon est français d’origine camerounaise.

Vivez vous dans un mélange des deux cultures ou dans l’une plus que l’autre ? L : Nous vivons en France, donc obligatoirement à la Française, mais mon copain est très attaché à ses valeurs, à sa famille, à son pays. Je pense qu’à nous deux on a crée un bon mix entre les deux dans la vie mais surtout dans nos têtes. E : On vit dans un mélange des deux, mais du fait que l’on habite en France, on vit plus à la française à mon regret, un peu trop en ce qui me concerne. C’est pour ça que jai besoin de me retrouvé régulièrement entre “camer” et de rentrer au pays aussi souvent que possible.

Vivez vous dans un mélange des deux cultures ou dans l’une plus que l’autre ? On fait un mix des deux cultures et de la culture française. Quelle est votre définition du racisme ? C’est la volonté de hiérarchiser les gens selon leur couleur et croire que nous ne faisons pas tous partie de la seule et même grande famille, celle de la race humaine. Le racisme c’est la bêtise, la haine de l’autre et la fierté mal placée. Que pensez-vous du racisme dans la vie professionnelle, dans les medias ? Il est présent même si ce n’est pas explicite. Il y a encore d'énormes progrès à faire à ce niveau là.

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Quel avenir envisagez-vous pour vos enfants à venir ? Comment les aider à trouver leur place entre ces deux cultures ? Les deux cultures seront transmises aux enfants pour qu'ils en fassent leur force et leur richesse.

Quel avenir envisagez vous pour vos enfants à venir ? Comment les aider à trouver leur place entre ces deux cultures ? L : C’est un sujet de discussion qui revient souvent, je pense qu’il faut prendre le meilleur des deux cultures, lui montrer les deux pays, pas seulement au sens touristique, au sens de la culture, et des valeurs surtout. D’ici que nos enfants soient grands la population aura changé, il y aura beaucoup de métisses, les mentalités auront évolués. E : Il devra savoir qui est sa mère, qui est son père, connaître ses deux cultures, afin de se créer sa propre identité et évoluer en tant qu’individu à part entière. Un métisse est un citoyen du monde.

L : J’ai grandi entourée de personnes de toutes les couleurs, personnellement je ne vois plus vraiment les différences, mais par les expériences de mon compagnon j’ai été forcée de constater qu’il y avait un réel racisme en France et qu’il était partout, même tout près de nous. Quand on doit faire des démarches administratives, je me rends souvent compte que si j’y vais ça passe mieux, même lorsqu’il s’agit de louer un appartement... E : Pour certains le racisme a été une expérience vécue dès la jeunesse, pour ma part c’est depuis quelques années et d’une manière de plus en en plus violente. Je me suis déjà fais contrôler cinq fois devant chez moi pour des raisons diverses et anodines.

“Le racisme…il est omnipésent…”

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Par votre relation vous devez avoir une approche personnelle du racisme, comment le vivez vous ? Des expériences marquantes ? On croise parfois des regards désapprobateurs en marchant dans la rue ; on entend des gens de la même communauté qui parlent… Face à cela, soit on réagit, on contre-attaque, ou on joue l’indifférence.

Comment vivez vous ce mélange de culture ? Très bien et tout simplement. On ne se prend pas la tête avec ça. Nous sommes nés et avons tous les deux grandis en France. On prend ce qu’il y a de meilleur dans la culture d'origine de l'autre et pour l’instant nous n’avons pas rencontré d’inconvénients majeurs.

1-Johanna & Krim De quelle origine êtes vous ? Gabo-camerounaise et algérienne

Rencontre avec deux couples mixtes : Johanna & Krim, Lola & Eric

“MIXTES”

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Texte Julien Brondani

SE BATTRE CONTRE L’OUBLI Surnommé la “voix des sans voix”, Mumia Abu Jamal refuse de se taire. Malgré les brimades que l’administration pénitentiaire lui impose, il dénonce les dérives du système politico-judiciaire américain et les conditions de vie dans le couloir de la mort. Condamné à mort, il clame son innocence et se bat encore aujourdhui pour la révision de son procès. Retour sur 25 ans d’incarcération, 25 ans de résistance, 25 ans dans le couloir de la mort…

Le véritable nom de Mumia Abu Jamal est Wesley Cook. Il voit le jour à Philadelphie, État de Pennsylvanie, un 24 avril 1954. Son enfance est commune à beaucoup de Noirs du ghetto. Très vite, Mumia est confronté aux humiliations, et aux violences ordinaires, perpétuées par une police le plus souvent raciste. Dans un souci de justice et d’autodéfense, légitime pour son peuple, Mumia adhère très jeune au parti des Black Panthers. Mais, son engagement, son militantisme, nait véritablement en 1968, alors qu’il participe à une manifestation contre le candidat pro-ségrégationniste, Georges Wallace. Âgé de seulement 14 ans, Mumia est arrêté puis passé à tabac. Cette injustice renforce son implication au sein des Black Panthers auprès de qui, il trouve une véritable famille. Mumia développe déjà de grandes aptitudes pour l’écriture et accomplit de nombreuses tâches éditoriales pour le journal du parti. En 1969, il passe aux commandes de l’information à la section de Philadelphie. En plus de ces activités, Mumia se découvre une véritable passion pour le journalisme radio. À l’antenne d’une station locale, WUHY-FM, Mumia révèle sa capacité à jongler entre journalisme traditionnel, purement informatif, et billets d’humeur cinglants, prompts à dénoncer les problèmes sociaux. Cette sensibilité exacerbée à toutes formes d’injustice lui attire des amitiés mais aussi l’opprobre des dirigeants de la station. Il prend alors conscience du formidable potentiel des médias radiophoniques. Première sommation Mumia sympathise avec un groupe militant baptisé MOVE et se lie d’admiration pour le leader, Vincent Leophart, plus connu sous le nom de John Afrika. Le MOVE est une communauté écologiste radicale, créé en 1971 à Philadelphie, par ce même John Afrika. Mumia suit donc de près l’actualité de MOVE et son parti pris commence à se faire ressentir à l’antenne. En mai 1980, la condamnation de neuf membres de MOVE, suite à la mort d’un policier au cours d’une descente de police révolte profondément Mumia qui crie à l’injustice. Ce militantisme n’est pas du goût des dirigeants de la station qui licencient le journaliste. Privé d’antenne, surveillé par la police de Philadelphie et le FBI, Mumia décroche et devient chauffeur de taxi.

Photos DR

L’agent Faulkner Le 9 décembre 1981, Mumia Abu Jamal, est à bord de son taxi, lorsqu’il aperçoit son frère, William Cook, en proie à un contrôle de police. Mumia descend de son véhicule afin d’intervenir auprès de l’agent qui mène le contrôle, lorsqu’une fusillade éclate. Au cours de celle-ci, l’agent de police Daniel Faulkner s’écroule, atteint de deux balles ; une dans le dos, et l’autre en pleine tête, le tuant sur le coup. Les renforts qui arrivent sur la scène du crime découvrent l’agent Faulkner mort, gisant sur le sol et Mumia recroquevillé, une balle, logée dans la poitrine. À ses côtés, on découvre également un revolver de calibre 38 vidé de ses balles et appartenant à Mumia. Le coupable idéal est donc tout désigné, et Mumia arrêté. Au cours d’une parodie de justice, Mumia est accusé de meurtre et condamné à mort au mois le 3 juillet 1982. L’incroyable imbroglio judiciaire En matière judiciaire Mumia a été victime des pires machinations et injustices. Durant son procès, l’accusation a essentiellement reposé sur les déclarations de la police et les preuves balistiques sont demeurées quasi absentes. Le calibre des balles qui ont tué le policier (du calibre 44, celui de l’arme de Mumia du 38) a fait l’objet de contestations entre experts, policiers et avocats de la défense.


En outre, aux dires des défenseurs de Mumia, les témoignages furent souvent contradictoires et nombreux subirent des modifications en raison de pressions exercées sur les témoins. Le jury était essentiellement blanc et partisan de la peine de mort. Les défenseurs de Mumia ont également mis en lumière, le racisme du juge Albert Sabo qui était en charge du procès. Aujourd’hui décédé, il demeure pourtant dans les mémoires à cause d’une phrase tristement célèbre rapportée par l’une de ses greffières : “Je veillerai à ce que ce nègre soit bel et bien grillé.” Mumia a échappé par deux fois à la peine capitale. Tout d’abord en 1995 puis en 1999. Notamment grâce à une forte mobilisation nationale et internationale. De nombreux artistes se sont impliqués pour sa défense, comme KRS ONE et sa chanson Free Mumia, ou bien encore le réalisateur Michael Moore. Malgré les aveux d’un ancien tueur à gages, Arnold Beverly, ayant reconnu le meurtre de l’agent Faulkner en 1999, les avocats de Mumia n’ont pas saisi cette opportunité pensant que Beverly était peu crédible. L’espoir renaît alors en 2001 grâce à une nouvelle équipe d’avocats et l’apparition de preuves venant confirmer l’innocence de Mumia. La sentence suprême est annulée par le juge William Yohn mais Mumia est toujours reconnu coupable du meurtre de l’agent Faulkner. Puis le sort s’acharne de nouveau en 2003 avec l’annulation de la décision du juge Yohn par la cour suprême de Pennsylvanie. Pourtant, deux ans plus tard, un autre organe judiciaire, la cour fédérale d’appel, juge conforme les requêtes de la défense, demandant l’ouverture d’un

nouveau procès. Récemment, en octobre 2006, l’avocat de Mumia, Robert Bryan, a un introduit une nouvelle requête en préambule à un nouveau procès. À l’heure actuelle, tout le monde demeure dans l’attente d’une réponse favorable. Pendant ce temps, Mumia croupit au fond de sa cellule et attend depuis 25 ans que justice soit faite. 25 ans sans voir le jour, 25 ans à souffrir, 25 sans l’amour d’une femme ou d’un fils. Quand seuls les mots vous permettent de combattre les maux d’une société malade du racisme.

“Âgé de seulement 14 ans, Mumia est arrêté puis passé à tabac“

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Ressources bibliographiques : Condamné au silence de Mumia Abu Jamal, aux éditions La Découverte. En direct du couloir de la mort de Mumia Abu Jamal, aux éditions La Découverte. Site Internet, comité de soutien à Mumia en France : www.mumiabujamal.net Site de soutien américain : www.mumia.org/


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Texte Lady Priss-K

Ils naissent tous libres et égaux en droit… _1794, le 3 février : la Convention abolit l’esclavage en France _1807, le 2 mars : l’Angleterre interdit la traite des noirs _1848, le 27 avril : Abolition de l’esclavage. Victor Schoelcher, publie les décrets d’abolition de l’esclavage dans les colonies françaises _1865, le 31 janvier : Abolition de l’esclavage aux États-Unis. Le congrès adopte le 13ème amendement de la Constitution _1892, le 7 juin : La ségrégation raciale aux ÉtatsUnis. Homer Plessy, métis, est arrêté car il refuse de quitter la place qu’il occupe dans un compartiment réservé aux Blancs dans un train de la Nouvelle-Orléans (Louisiane) _1936, le 9 août : L’athlète noir Jesse Owens remporte 4 médailles d’or aux J.O de Berlin, Hitler refuse de lui serrer la main.Humilié, le führer quitte le stade de Berlin, construit pour voir triompher la race aryenne. _1954, le 17 mai : Les États-Unis condamnent la ségrégation scolaire _1955, le 1 décembre : Rosa Parks refuse de céder sa place à un blanc dans un bus de Montgomery (Alabama). Rosa Parks est alors arrêtée par la police _1955, le 5 décembre : Une campagne de boycott contre la compagnie de bus est lancée, par Martin Luther King. Le 13 Novembre 1956, la Cour Suprême des États-Unis déclarera les lois ségrégationnistes de Montgomery comme étant illégales _1957, le 11 janvier : Martin Luther King est à la tête de la conférence des chrétiens dirigeants du sud, la politique de cette organisation réside dans la non violence et a comme objectif principal l’égalité des droits civiques _1957, le 26 septembre - Little Rock : 1000 parachutistes américains sont dépêchés par le président Eisenhower afin de permettre à des étudiants noirs de se rendre au collège de Little Rock en Arkansas _1960, le 15 avril : Création du comité de coordination des étudiants non-violents, inauguration d’une nouvelle manière d’opérer : le sit-in _1962, le 1 octobre : Premier étudiant admis noir à l’université d’Ole Miss _1963, le 12 avril : Martin Luther King est arrêté lors des actions de provocations de Birmingham _1963, le 28 août : Martin Luther King : “I have a dream”. Après la marche contre les discriminations raciales, Martin Luther King, prononce son discours “I have a dream”. Son rêve est celui d’une Amérique fraternelle où Blancs et Noirs se retrouveraient unis et libres _1964, le 14 octobre : Martin Luther King reçoit le prix Nobel de la paix pour son combat contre le racisme et la non-violence aux États-Unis _1965, le 21 février : Assassinat de Malcom X, tué lors d’un meeting à Harlem, il avait crée l’Organisation de l’unité afro-américaine en 1964. Malcolm X était partisan de la non-intégration de la communauté noire aux États-Unis et souhaitait la constitution d’un état noir indépendant _1965, le 11 août - Émeutes raciales à Los Angeles. Le quartier de Watts, le ghetto noir de Los Angeles, se révolte contre ses conditions de vie insalubres. Les émeutes dureront une semaine et feront 34 morts et 800 blessés _1965, Donyale Luna a été la première femme de couleur à apparaître dans un

magazine, le très chic mensuel de mode américain Harper’s Bazaar _1966 : Edmonde Charles-Roux rédactrice en chef de Vogue est renvoyée pour avoir osé montrer une femme noire en couverture_ 1966 : Paco Rabanne présente ses robes expérimentales portées par des mannequins noires _1968, le 4 avril : Assassinat de Martin Luther King. Le pasteur noir est assassiné à 38 ans par James Earl Ray à Memphis _1968 : Arthur Ashe est le premier tennisman noir à remporter l’US Open et à représenter les USA en coupe Davis _1974 : Beverly Johnson fait la couverture de Vogue _1976, le 27 août : Émeutes sanglantes à Soweto. Les manifestations des Noirs de Soweto, touchés par la misère et le chômage, dégénèrent en de violentes émeutes _1983, le 3 décembre : La marche des Beurs arrive à Paris. À l’initiative du mouvement “SOS racisme”, la marche pour l’égalité et contre le racisme, partie de Marseille le 15 octobre, s’achève à Paris par un défilé réunissant 60 000 personnes _1984 : Création officielle de l’association SOS Racisme - Touche pas à mon Pote par Harlem Désir qui a pour objectif de mobiliser les jeunes contre le racisme et le Front National _1985, le 15 juin : Grand concert de SOS racisme place de la Concorde, suite aux crimes racistes et à l’attentat contre un cinéma juif au mois de mars _1992, le 29 avril : L’affaire Rodney King. À Los Angeles un jury composé de Blancs acquitte quatre officiers de police accusés d’avoir passé à tabac un conducteur noir, Glen king alias Rodney King. Des émeutes éclateront à Los Angeles, entraînant la mort de plus de cinquante personnes et d’importants dégâts matériels. Les policiers seront réinculpés le 5 août 1992 pour violation des droits civiques et deux d’entre eux seront condamnés à 30 mois de prison pour violences _1990, le gardien de but camerounais Joseph-Antoine Bell, reçoit des bananes lors d’un match contre le Milan AC _1993, le 15 octobre : Prix Nobel de la paix pour Mandela et De Klerk pour leurs actions en faveur du démantèlement de l’apartheid en Afrique du Sud et de l’égalité racial _2005, le 10 mai : Inauguration du mémorial de l’holocauste. Dans le cadre des commémorations du 60ème anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale, Berlin inaugure le Mémorial aux victimes de la Shoah _2007 : Harry Roselmack premier journaliste noir à présenter le J.T de 20h sur TF1 _2007, le 20 aout : Un professeur de mathématiques est condamné à un mois de prison avec sursis pour propos racistes envers un des ses élèves. Il doit verser 1500 euros de dommages et intérêts à la famille de la victime, ainsi que 300 euros au Mouvement contre le racisme et pour l’égalité entre les peuples (Mrap) et à la Ligue des droits de l’Homme, qui s’étaient portés parties civiles. Après avoir reçu un blâme il continuera à enseigner à la rentrée…


www.ennoiretblanc.fr

En plus de ces vidéos, le site vous propose de témoigner à votre tour et d’envoyer vos photos illustrant la mixité. Au final, un résultat très positif, porteur d’espoir et prouvant que malgré ce que certains cherchent encore à faire croire, la France a changé et elle a bonne mine.

Joey Starr : “Le début de solution c’est la vigilance, avoir une lecture de tout ce que l’on nous propose, de tout ce que l’on a en face et en faire une analyse cohérente. Ce n’est jamais dangereux de connaître son voisin, c’est aller de l’avant.”

Texte Lyte

-Gaston Kelman - écrivain : “La mixité est simplement la banalité la plus plate aujourd’hui : la France est gauloise, est berbère, est bantou et c’est un fait contre lequel aucune puissance ne peut s’opposer.”

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-Yacine – animateur radio/tv : “C’est aussi à nos parents, qu’ils soient noirs, arabes, juifs… de se rendre compte que le mélange est possible. La France a du mal à reconnaître que les arabes et les noirs puissent se revendiquer français.”

Photos DR

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-Stéphane Sanchez – journaliste : “En stigmatisant les racailles on sème la pagaille. Quand on va dans les banlieues on découvre que c’est une école de tolérance. La mixité des banlieues doit servir d’exemple aux gens qui vivent dans les centres ville.”

Seyfu n’est pas le premier rappeur français à s’attaquer au thème du racisme. On se souvient des “11’30 contre le racisme”, de NTM avec “Blanc et Noir”, de Raggasonic avec “Bleu, blanc, rouge”, de Shurik’n et Akhenaton avec “Manifeste”, du Saian Supa Crew avec “La preuve par trois” ou encore d’Oxmo Puccino avec “Qui peut le nier ?”… 15 ans après ces premiers textes, le racisme est pourtant toujours un thème épineux et difficile à traiter sans tomber dans la caricature ni tourner en rond. Sefyu est donc parti accompagné d’une équipe de tournage à la rencontre de trente personnes représentant la diversité culturelle française : Omar & Fred, Neg’ Marrons, Kery James, la Bande à Fifi, Manu Chao, Thomas Ngigol, Patson, Luc Besson, Diams, Abd Al Malik… Des rencontres d’une minute visiblent sur le site www.ennoiretblanc.fr dont on retient quelques phrases : -Sefyu & Lilian Thuram “L'histoire nous a conditionné à nous voir avant tout comme des noirs, des blancs, des arabes, des asiatiques. Il est temps de se rééduquer pour se voir avant tout comme des hommes, des femmes voulant vivre ensemble pour un monde meilleur.” -Vincent Cassel : “La mixité est très bien évoquée par mon frère, Squat, a travers cette phrase “Le métissage est notre force et cette force notre culture”. ”

EN NOIR ET BLANC Après s’être exprimé contre le racisme dans le très réussi “En noir et blanc”, Seyfu a décidé de pousser le concept plus loin. En allant à la rencontre des figures emblématiques du métissage français mais aussi en donnant la parole à tous ceux qui désirent apporter leur témoignage sur cette thématique pleine d’espoir, le rappeur ouvre des portes donnant sur un jardin aux couleurs infinies.

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Réalisation : D.G & Wab Styliste : Shirley Carel Make-up artists : Marie Gerbouin assistée de Elodie Rischmann Hair Stylist : Ludovic Dupuis Models : Aurelie@Contrebande Yalie@Idole Diarata@Mademoiselle Agency Inès@Karambol Agency Asha@Contrebande Andréa@Mademoiselle Agency Retouche numérique : Julien Paris

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Page de gauche (de gauche à droite) : Aurélie : Jupe Indigo taille haute PP from Longwy - bustier velours noir Jasmin Santanen Couture - leggings crème American Apparel - (collier couleur Andréa Crews sur la photo page 49) Diarata : guêtres en dentelle blanche Ifi - pantalon jumper noir Katty Xiomara - escarpins velours bordeaux Ash - mitaines cuir bronze Lidiya Georgieva Andréa : jogging noir Nike - robe large tricot gris Ifi - ceinture mousseline Karen Monny - nœud papillon brettelles Andréa Crews - escarpins vernis talons clous dorés Gelati Page de droite (de gauche à droite) : Asha : blouse noire dentelle Jasmin Santanen Couture - robe marcel tricot losange bleu et noir Ifi - collant sans pied noir Falke - escarpins vernis violet Gaia D’Este Yalie : Bermuda denim bretelles Lacoste - manteau cape noir ceinturé avec volants Katty Xiomara - escarpins satin rouge avec nœud Pura Lopez Inès : Tee shirt “I love New York” - robe bustier vichy noir et blanc Narkë by Storytailors - slim noir Renhsen - ceinture noire boucle cristal noir Helene Zubeldia babies double boucles vernies rouges Gaia d’Este - gants cuir noir Agnelle


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SouL LA SOUL, LA MUSIQUE DE L’AME, EST L’UN DES PLUS GRANDS HÉRITAGES DE LA CULTURE NOIRE AMÉRICAINE DU XXE SIÈCLE. Texte Lyte_Photo DR Pour savoir où l’on va, commençons par connaître d’où l’on vient. Petit cours d’histoire donc. Née à la fin des années 50, la soul mêle la beauté des voix du gospel et la souffrance du blues. Ray Charles est le premier à évoquer ce terme, et est, à l’époque, accusé de profanation car il utilise le gospel pour chanter l’amour et le sexe. Pourtant le succès est immédiat. L’industrie du disque flairant le business ; deux gros labels aux politiques artistiques opposées se créent : d’une part Motown, sous la direction de Berry Gordy, est une grosse machine à bénéfices où chaque artiste doit faire preuve de productivité et de rentabilité pour rester. De l’autre côté, il y a Stax, dirigé par Jim Stewart, qui prône une démarche moins intéressée, artistique avant tout et des artistes plus engagés. Les grands noms de la soul music vous les connaissez : James Brown, Marvin Gaye, Stevie Wonder, Al Green, Donny Hathaway, Curtis Mayfield, Otis Redding, Aretha Franklin, Diana Ross, Roberta Flack et bien d’autres. Parallèlement le funk naît de la soul au début des années 60. Trente ans plus tard, alors que le funk a donné naissance au Hip-Hop, la soul se mélange à ce dernier pour créer la New-Jack Swing puis le R&B

Inès - Atypik Soul Nation

(à ne pas confondre avec le rythm and blues des 50’s). Malheureusement le son perd rapidement de son authenticité : les boîtes à rythmes, les racolages commerciaux et les textes vides de sens ont remplacé l’âme des styles originels. Alors que la France voit prospérer une scène R&B très importante à la fin des années 90 (Matt Houston, Afrodiziac, Tribal Jam…), à Philadelphie, Détroit et New York, une nouvelle vague tend à un retour aux sources. La Nu Soul est née avec l’arrivée d’Erykah Badu et de D’Angelo. Les rythmiques sont douces, interprétées en live par de vrais musiciens, les textes ont souvent un double sens et surtout, la sensualité dégagée est telle qu’elle ne doit pas être étrangère à la remontée du taux de natalité dans notre pays. Pourtant en France, rien de nouveau… Même Les Nubians doivent traverser l’Atlantique pour connaître le succès. Beaucoup disent alors que nous avons une dizaine d’années de retard. Qu’à cela ne tienne, le compte est bon, les artistes de Nu Soul français ont fait une apparition flagrante sur la scène indépendante en 2006. Comme le disait Gil Scott Heron “the Revolution will not be televised”. En effet chacun de ces chanteurs, chanteuses

057 ou groupes, acquiert son public grâce à la scène, sans l’aide des grands médias. Ils se développent en utilisant les moyens parallèles de communication (bouche à oreille, Internet, Myspace…) et montent leurs propres labels, leurs propres projets. Alors que le R&B a clairement été kidnappé par les maisons de disques pour plaire aux teenagers (quelle Tragedy !!), le renouveau musical français se fera sans aucun doute par cette nouvelle scène. Dajla, artiste dont le premier album Soul Poetry a fait parler de lui en 2006, nous explique cet engouement naissant autour de la soul : “Après le R&B les gens ont eu envie d’une musique un peu plus sincère par rapport aux dérives rap gansta, aux dérives des textes et du tout et n’importe quoi. Tout s’est banalisé et on fini par être noyés dans des messages qui sont tous les mêmes, des artistes qui se ressemblent tous. Je pense que les gens sont en attente d’une musique réellement arrangée, de musiciens…” La scène française est en pleine organisation et certains commencent à se faire un nom. Le Rimshot Crew, Pierre Darmon, Rony, Quinze ou encore Gasandji seront peut-être des artistes incontournables en 2007. Quoi qu’il arrive la machine est en route, des projets comme la Compilation autoprod R&B de la Fnac ou plus récemment Atypik Soul ont prouvé le talent et le professionnalisme des acteurs de ce mouvement. D’autres ont déjà des ambitions de grande ampleur, comme la Soul Nation qui cherche à fédérer un maximum d’activistes autour de ce mouvement. Leur discours est clair : “Nous pensons que l’unité nous permettra de faire de la soul un phénomène culturel et musical aussi reconnu que son cousin, le Hip-Hop.” Le pari est lancé !! “Nous pensons que l’unité nous permettra de faire de la soul un phénomène culturel et musical aussi reconnu que son cousin, le Hip-Hop.”


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“C’est son meilleur album depuis qu’elle a commencé, le plus abouti, le plus mâture…”

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AliciA.K UN NOUVEL ALBUM D’ALICIA KEYS, C’EST TOUJOURS UN ÉVÈNEMENT ! LA JEUNE DIVA SOUL A PRIS SON TEMPS MAIS LE VOILÀ ENFIN, AS I AM SON TRÈS BEAU QUATRIÈME OPUS. ET, COMME SI UN CADEAU NE VENAIT JAMAIS SEUL, LA MAGNIFIQUE AMÉRICAINE A FAIT LE DEPLACEMENT JUSQU’À PARIS POUR NOUS PRÉSENTER SON NOUVEAU BÉBÉ. Par Adeline Lajoinie, Photos DR Jive Epic/ Sony Bmg Music

Heureux les journalistes parisiens ! En cette fin de journée ensoleillée du mois de juillet, une petite centaine de privilégiés ont été invités à rencontrer Alicia Keys, en personne, dans un hôtel des Champs Elysées. Pas en tête à tête, il ne faut pas rêver ! Pour commencer, écoute de six titres commentés par un membre de son équipe ultra enthousiaste. “L’accueil a été extraordinaire en Angleterre et aux USA, il y a quelques jours. C’est son meilleur album depuis qu’elle a commencé, le plus abouti, le plus mâture…” nous assurent-t’ils. Ne nous emballons pas trop, on attend d’écouter. Dés les premières notes de Go Ahead, la voix de velours, toute en puissance, d’Alicia nous transporte à nouveau. Les bonnes basses explosent aux oreilles, les chœurs éclatent et l’énergie de ce titre très positif, comme toujours, est étonnante. C’est du Alicia Keys, à n’en pas douter, mais il y a un “je ne sais quoi” de différent. L’écoute continue avec Super Woman, belle ballade sur le “girl power”, That’s The Thing About Love, où la demoiselle se fait sensuelle et le pétillant Teenage Love Affair où elle se glisse avec joie dans la peau d’une ado amoureuse. Et toujours cette impression de changement impalpable... Like I Never See U Again pousse l’émotion à son apogée et la belle se fait sexuelle quand elle chante “Hold me, Kiss me, Every time, touch me like it’s the last time.” Brûlante la chaste Alicia. Mais ce n’est pas une nouveauté. Dernier titre : Sure It’s Good To Me. Et, enfin, la révélation ! Alicia Keys a quitté son piano-voix pour aller flirter avec d’autres musiques. C’était donc ça ! Les riffs de guitares rock étonnent mais accompagnent avec merveille la voix d’Alicia qui sur-joue de ses modulations. Le dernier titre prend fin. Tout le monde se remet de ses émotions. Oui, Alicia Keys peut faire autre chose que de la soul à la sauce Alicia Keys… Les portes du fond de la salle s’ouvrent alors et l’on entend un piano jouer. C’est notre hôtesse qui nous offre un concert privé. Assise Alicia Keys, As I Am, (Jive Epic/ Sony Bmg Music) devant un piano à queue laqué noir, la chanteuse nous accueille avec un large sourire. Elle est juste magnifique avec ses lèvres rouge sang, sa petite robe chinoise et ses cheveux réaliser qu’il fallait profiter de ses proches tant qu’ils sont encore lissés flottant sur ses épaules. Chacun s’assoit en silence et sur cette terre.” Toujours un peu jeune fille parfaite, Alicia Keys l’écoute religieusement interpréter 3-4 de ses nouveaux titres. explique que remercier Dieu “de m’avoir permis d’apprendre des Elle ne s’arrête pas une minute de jouer et parle tout en faisant expériences de la vie. Aujourd’hui, je suis plus forte et couracourir ses mains sur l’instrument. Coquine, elle dit avoir un gros geuse que jamais.” Et de nous expliquer ses nouveaux choix secret avant d’entamer That’s The Thing About Love. “Toutes musicaux : “Ça me rend dingue qu’on mette la musique dans des petites boites alors que tout vient du même moule. J’ai voulu mes chansons sont mes chansons préférées. Je suis incapable m’éloigner de mes habitudes et mélanger un peu de Stevie de choisir” affirme-t-elle avant d’entamer Sure It’s Good To Me. Wonder, de Janis Joplin et d’Aretha Franklin pour choquer un Pendant la conférence de presse qui suit, la demoiselle explique peu.” Nous n’irons pas jusqu’à dire que la tendre Alicia soit la genèse de cet album : “J’ai passé trop de temps sur les routes. capable de choquer mais il faut avouer qu’As I Am s’annonce Je me suis épuisée sans m’en rendre vraiment compte. Quand je suis rentrée chez moi, j’étais exténuée. Un de mes proches était comme un véritable tournant dans la carrière de la jeune star. alors très malade et j’ai été totalement dévastée. Cela m’a fait


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060 EN MOINS DE 3 ANS, AKON S’EST IMPOSÉ DANS LE HIP-HOP AMÉRICAIN. ARRIVÉ DU SÉNÉGAL À L’AGE DE 7 ANS, AKON ET SA FAMILLE S’INSTALLENT DANS LE NEW JERSEY. IL CONNAIT ALORS LA GALÈRE, LA RUE, ET LA PRISON PENDANT 3 ANS. CETTE DURE EXPÉRIENCE L’INSPIRE POUR ÉCRIRE LE TITRE LOCKED UP, EXTRAIT DE SON PREMIER ALBUM TROUBLE QUI SE VEND À PLUSIEURS MILLIONS D’EXEMPLAIRES. EN 2006 AKON EST DE RETOUR AVEC KONVICTED, SON DEUXIÈME ALBUM QUI A DÉJÀ DEPASSÉ LA BARRE DU MILLION D’EXEMPLAIRES. CES COLLABORATIONS AVEC EMINEM SUR SMACK THAT ET AVEC SNOOP DOG I WANNA LOVE YOU SONT DES HITS EN PUISSANCE. ENTRE LE MANAGEMENT DE SON LABEL KONVIT, SA LIGNE DE VÊTEMENTS, SA TOURNÉE, ET LA PRODUCTION DES ALBUMS DE WHITNEY HOUSTON ET DE MICHAEL JACKSON, AKON NOUS REÇOIT DANS SON HOTEL, À L’HEURE DU PETIT DEJ, POUR UN ENTRETIEN. Texte de Max Puissant - Photos D.R

TU NE T’ATTENDAIS CERTAINEMENT PAS À UN TEL SUCCÈS AVEC TROUBLE. COMMENT APPRÉHENDAIS-TU LA SORTIE DE KONVICTED ? La sortie de Konvicted était très confidentielle. On était sûr que ça allait marcher parce que Trouble était déjà un succès. DANS TROUBLE, LE PUBLIC A EU DU MAL AU DÉBUT, À FAIRE LE LIEN ENTRE LOCKED UP QUI ÉTAIT TRÈS SOMBRE ET BELLY DANCER QUI ÉTAIT PLUS DANSANT. CRAIGNAIS-TU LE MÊME TYPE DE RÉACTION POUR SMACK THAT ET I WANNA LOVE YOU ? Non parce que je pense que les deux chansons se complètent bien. Ça a été assez facile parce que ce sont deux morceaux pour les clubs. Alors que Lockep up était un morceau pour la rue et que Belly Dancer était plus connoté club.

AkoN

ce pays, mais aussi sa culture parce que ni les Américains, ni les Européens ne la connaissaient vraiment. COMMENT A RÉAGI LA COMMUNAUTÉ SÉNÉGALAISE EN VOYANT LE CLIP DE BELLY DANCE DANS LEQUEL TU PORTES LE MAILLOT DU SÉNÉGAL ? Les Sénégalais étaient vraiment très fiers. Tous les Africains en général étaient très fiers. Maintenant je ne représente plus seulement le Sénégal mais toute l’Afrique. UN MOT SUR BOOBA, QUI A PARTICIPÉ AU REMIX DE LOCKEP UP ET QUI T’A INVITÉ SUR SON ALBUM SUR LE MORCEAU GUN IN HAND. Booba est un très bon pote à moi, c’est comme un frère. On est très proches lui et moi.

PEUT ON DIRE QUE SMACK THAT PEUT AIDER LES MECS À SE RAPPROCHER DES MEUFS EN SOIRÉE. ET QUE I WANNA LOVE YOU TU AS DECLARÉ QUE LE FAIT D’ÊTRE EN TOURNÉE DE VILLE EN PEUT LES AIDER À SE RAPPROCHER D’ELLES APRÈS, DANS LA VILLE TE PERMETTAIT D’EMMAGASINER DES CHOSES QUI CHAMBRE ? NOURRISSENT TA MUSIQUE. QUE T’INSPIRE LA FRANCE ? (rires) Tu as raison. Smack that est plus un Paris me fait penser au Sénégal. C’est comme le préliminaire amoureux alors que I wanna love you Sénégal en plus petit et en plus moderne. Je Smack that est parfait pour aller directement au but. Avec m’inspire des endroits beaucoup plus dépaysants est plus un I wanna love you, tu n’as même pas besoin de comme l’Inde, le Maroc, Hawaï, le Brésil, le préliminaire parler, d’avoir peur ou d’être timide, il suffit juste Mexique… Ces pays n’ont rien à voir avec les amoureux alors de mettre la chanson, et de regarder la meuf. États-Unis. Comme il y a beaucoup de Sénégalais que I wanna love en France ça me rappelle le pays. Donc pour moi, TU AS DÉCLARÉ NE PLUS ÉCOUTER LA RADIO PARCE la France c’est un peu comme chez moi. you est parfait QUE TU AVAIS L’IMPRÉSSION D’ENTENDRE TOUJOURS pour aller LA MÊME CHOSE. COMMENT FAIS-TU POUR TE TU VAS BIENTÔT ENTAMER UNE CARRIÈRE AU DÉMARQUER DES AUTRES ARTISTES ? directement au but ! CINEMA… Je pense que la meilleure chose pour ça, est de Oui, en ce moment je suis en train de financer la garder ma créativité authentique et originale en production du film Karma. C’est une sorte de évitant d’écouter la radio trop souvent. Quand je mets la radio, thriller. En 2007 je vais jouer dans le film Illegal Alien, qui est j’écoute surtout de la pop ou des choses différentes du Hiptrès fortement inspiré de ma vie. Ce n’est pas autobiograHop et du R&B. phique mais on retrouvera des choses importantes qui se sont passées dans ma vie. Ça parlera des immigrés d’Afrique qui QUE RESSENS-TU, À L’IDÉE DE PARTICIPER AU COME-BACK DES arrivent aux États-Unis et du choc qu’ils peuvent rencontrer DEUX SUPERSTARS QUE SONT WHITNEY HOUSTON ET MICHAEL comme le fait de grandir dans les cités ou de croiser tous les JACKSON ? jours des dealers de drogue. C’est un film de gangsters. Ça c’est énorme ! Jamais je n’aurais pu imaginer un truc comme ça. C’est un énorme honneur en tant que producteur TU CHANTAIS QUE TU N’AVAIS PERSONNE DANS TA VIE DANS de participer à leurs retours. Je suis vraiment très content. LONELY. EST-CE QUE MR LONELY EST TOUJOURS AUSSI SEUL ? Non, en fait en ce moment je suis en train d’essayer de me EST-CE QUE TA MUSIQUE A CONTRIBUÉ À FAIRE CONNAITRE LE débarrasser de mes copines. J’en ai trop maintenant, c’est le SÉNÉGAL AUX ÉTATS-UNIS ? contraire, j’aimerais être seul. Absolument. Grâce à ma musique, beaucoup de gens savent où est le Sénégal maintenant. Ça a contribué à faire connaître


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Akon - konvicted (2006) - label : Konvict Muzik

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062 SI TIMBALAND EST TRÈS METICULEUX DANS LE CHOIX DES ARTISTES AVEC LESQUELS IL CHOISIT DE COLLABORER, IL L’EST ENCORE PLUS LORSQU’IL S’AGIT DE LES FAIRE RENTRER DANS SON CERCLE TRÈS FERME. RÉCEMMENT SIGNÉE CHEZ MOSLEY MUSIC GROUP, KERI LYNN HILSON, QUE L’ON POURRAIT DÉFINIR PAR UNE VOIX DE VELOURS ET UNE FINE PLUME, DEVRAIT D’ICI PEU CONCURRENCER SÉRIEUSEMENT SES PRÉCÉDENTS “EMPLOYEURS”. ENTRETIEN. Texte Chino Brown_ Photos DR

Keri HilSON CE N’EST PLUS UN SECRET, TU ES DÉSORMAIS SIGNÉE CHEZ MOSLEY MUSIC GROUP, LE LABEL DE TIMBALAND. D’APRÈS TOI QU’EST-CE QUI LUI A PLU DANS UN PREMIER TEMPS : L’AUTEUR OU L’INTERPRÈTE ? Je pense que c’est un peu des deux. À la base Tim était plus à la recherche d’une voix que d’une plume, mais il a été impressionné par mon écriture. De fil en aiguille, je me suis retrouvée en studio à travailler sur différents projets avec lui dont l’album des Pussycat Dolls ou celui d’Xzibit. Ça a été en quelque sorte un effet boule de neige. Y A-T-IL UNE DIFFÉRENCE DE PROCÉDÉ LORSQUE TU ÉCRIS POUR TOI-MÊME ? EST-CE QUE TU T’AUTORISES À RACONTER PLUS DE CHOSES QUE TU NE TE PERMETTRAIS PAS AVEC LES AUTRES ? En ce qui concerne le fond c’est plutôt similaire, ce qui change surtout c’est la façon de le dire. Honnêtement je ne change pas ma manière d’écrire quand je dois le faire pour quelqu’un d’autre. Ce qu’il faut c’est juste choisir le bon son, trouver de belles mélodies et finir en y ajoutant le concept qui tue ! La seule vraie différence serait dans le sens, quand j’écris pour moi je me sens vraiment libre d’aller où je l’entends. Quand tu dois travailler pour quelqu’un, il y a forcément une demande de base, comme par exemple un D.A. ou un artiste qui aurait une certaine vision de départ de la chanson, et donc dans ce cas-là il faut savoir s’adapter. T’ES-T-IL DÉJÀ ARRIVÉ DE VOULOIR GARDER UN TEXTE QUE TU VENAIS D’ÉCRIRE POUR QUELQU’UN PARCE QUE TU T’ES APERÇUE EN COURS DE ROUTE QUE C’ÉTAIT UN HIT EN PUISSANCE ? (Rires). Oui, je ne vais pas mentir, cela m’arrive assez souvent ! Dans l’intimité je suis connue pour faire main

basse sur les prods ou alors il m’arrive d’écrire et de dire “euh ! Tu sais quoi ? Je pense que je vais le garder pour moi !”. Mais je ne le fais pas forcément parce que c’est un gros hit en devenir mais simplement parce que je m’aperçois que cela prend la forme de quelque chose qui serait susceptible de plus correspondre à mon projet. Ce n’est pas comme si je ne voulais pas donner le meilleur aux autres mais bon quand cela me correspond plus, je le range dans ma poche et je passe au suivant. APRÈS AVOIR COLLABORÉ AVEC PRESQUE TOUT LE MONDE C’EST DÉSORMAIS À TON TOUR DE SORTIR TON PREMIER ALBUM. QUELLE EST TON APPROCHE VIS-À-VIS DE CE PROJET TRÈS PERSONNEL ? C’est très différent. Quand j’ai eu mon deal, il est apparu très important de communiquer sur le côté “auteur” de ma personne, sur cette authenticité dans l’écriture de ma musique. J’aimerais que l’on reconnaisse en moi une véritable artiste, je ne suis pas un “personnage” à qui l’on aurait créé puis modelé une image qui ne soit pas la sienne. Je veux juste que l’on ressente cette authenticité dans ma musique, l’image ne s’en reflétera que mieux par la suite. Les chansons et les concepts qui seront sur mon album ne sont pas des chansons qui me ressemblent, elles sont exactement ce que je suis. DANJAHANDZ (PROTÉGÉÉ DE TIMBALAND, NDLR) ET TOI FORMEZ UN HARMONIEUX DUO QUI LAISSE RESSENTIR UNE ALCHIMIE PARFAITE SUR CHACUNE DE VOS COLLABORATIONS. COMMENT EN ÊTES-VOUS VENUS À TRAVAILLER ENSEMBLE ? C’est vrai qu’on a une très bonne osmose, cela s’est fait naturellement et on s’en est aperçu très tôt.


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Quand il a déménagé pour travailler avec Tim, on se croisait régulièrement en studio et neuf fois sur dix, j’étais émerveillée par les sons qu’il produisait. Je me souviens qu’au départ quand je travaillais avec Tim, lui était de son côté avec un casque sur les oreilles mais le son était si fort que je pouvais entendre ses beats et je lui demandais continuellement de les jouer sur les enceintes (rires). De-là, Tim lui a laissé un peu plus d’espace sur mon projet. J’AIMERAIS D’AILLEURS REVENIR SUR LE TITRE HANDS & FEET QUE VOUS AVEZ FAIT ENSEMBLE. PEUX-TU NOUS DIRE EXACTEMENT DE QUOI PARLE CETTE CHANSON ? Oh ! Oh ! OK. Comment m’expliquer sans trop déborder ? Disons que les filles parfois se posent des questions sur la taille et… on en restera là ! (rires). En fait c’est simplement à propos d’une fille qui se demande comment son mec va s’y prendre, elle est un peu curieuse et du coup elle fantasme un peu, genre “hum!” (rires). TON ALBUM DEVRAIT S’INTITULER IN A PERFECT WORLD, QUEL EST LE MESSAGE CACHE DERRIÈRE CE TITRE ? Comme je l’ai dit, je voulais juste créer un univers qui ne me présenterait pas comme un être parfait mais comme un être tout simplement ! C’est pourquoi aujourd’hui j’ai des doutes quant à savoir si je vais le garder, car personne ne vit dans un monde parfait, moi y compris. Je veux montrer que je ne suis pas différente, que je vis les mêmes situations que peuvent vivre les jeunes filles de mon âge, c’est de tout cela dont j’ai envie de parler dans cet album. Je n’ai pas cherché à assembler des mots pour faire paraître un semblant de surpuissance ou un côté invulnérable alors que je ne le suis pas. Je ne veux pas en arriver à un point où les gens pourraient m’idolâtrer comme une figure parfaite, cela irait à l’encontre de mes convictions.

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“J’aimerais que l’on reconnaisse en moi une véritable artiste, je ne suis pas un “personnage” à qui l’on aurait créé puis modelé une image qui ne soit pas la sienne. Je veux juste que l’on ressente cette authenticité dans ma musique”

Keri Hilson - In a Perfect World (2007) - label : Mosely Music Group/Zone 4/Interscope Records

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064 VOUS LE SAVEZ, ALORS QUE LE FUNK S’APPRÊTE À FÊTER SES 40 ANS, SON INVENTEUR S’EST ÉTEINT LE 25 DÉCEMBRE DERNIER À L’AGE DE 73 ANS. ON COMPREND VITE L’IMPACT DE JAMES BROWN EN QUELQUES CHIFFRES : EN 40 ANS DE CARRIÈRE, PLUS DE 75 ALBUMS ET 118 FOIS À LA PREMIÈRE PLACE DES CHARTS (RECORD NON BATTU). LE “GODFATHER OF SOUL” RESTE L’UN DES ARTISTES LES PLUS INFLUENTS DU XXIE SIÈCLE. POUR PREUVE, SES CHANSONS ONT ÉTÉ “SAMPLÉES” PLUS DE 650 FOIS PAR DES ARTISTES HIP-HOP. EN BREF, UNE ŒUVRE ÉTERNELLE ET INÉPUISABLE. Texte de Lyte_Illustrations M.P.Y

JAmES BroWN Au départ James Joseph Brown, de son vrai nom, a failli tomber dans les vices de la rue. Ce petit-fils d’esclave grandit en Géorgie et rêve de boxe. Mais à 16 ans il commet une attaque à main armée et entre en centre de redressement. À sa sortie, trois ans plus tard, il rencontre Bobby Byrd et intègre son groupe Avon rapidement renommé The Famous Flames. En 1956 le band connaît son premier hit, le classique Please, please, please. Même si ce succès ne dépasse pas le sud des États-Unis, un million d’exemplaires est vendu. La machine est enclenchée. En 1963, tout le pays se rue sur le très célèbre Live at Apollo. À partir de là, les groupes et les formations de musiciens se succèdent pendant qu’au-devant de la scène James Brown devient un phénomène incontournable. L’artiste se trouve et crée, au fur et à mesure, un son nouveau. En 1961, son premier album Night Train marquait l’évolution du gospel vers le rythm and blues. Mais Brown continue d’expérimenter de nouvelles choses : il met en avant la batterie, les cuivres et développe le coté rythmique de sa voix, délaissant la mélodie. Il déstructure la musique et lui apporte une énergie incroyable. Les gens dansent, le funk est né. 1965 marque ce changement avec des cartons tels que Papa’s Got A Brand New Bag et I Got You (I Feel Good). Bien que le funk rende les dance floors électriques, les textes n’en sont pas moins dénonciateurs et contestataires. James Brown critique la société et revendique ce qu’il est. Le meilleur exemple étant Say It Loud (I’m Black and I’m Proud) en 1968. 1970 marque l’apogée de la carrière de JB avec le titre Get up I feel like being a Sex Machine.

À la fin des années 70, le disco arrive et les funkymen sont un peu mis de côté. James Brown perd son contrat chez Polydor et ne remontera en haut du top 50 qu’occasionnellement. C’est alors que la partie sombre de l’artiste est dévoilée au public : il alterne les périodes de désintoxication, arrestations pour possession de drogue ou violences conjugales… Malgré tout, il continuera à enregistrer et à se produire à travers le monde jusqu’à sa mort. Si le “Father of Funk” a eu un tel impact sur la musique, c’est que, au-delà de son oeuvre, il a toujours su s’entourer de formations de musiciens hors pair : Bobby Byrd, Lewis Hamlin, Alfred “Pee Wee” Ellis, Maceo Parker, Fred Wesley, Bootsy Collins, Lyn Collins, Martha High et la liste est encore longue… Pourtant travailler

avec James Brown n’était pas une mince affaire. Certains iront même jusqu’à le décrire comme un mégalomane despotique et un ingrat. The “hardest working man in show business” comme on le surnomme est un fou de travail. Il n’arrête jamais avant d’obtenir la perfection. Ses musiciens doivent subir le rythme de répétitions interminables et l’autorité sans retenue de Brown. Sur scène, ses gestes, ses paroles qui apparaissaient comme une partie du show au public, ont en fait une signification très claire. Par exemple, lors des enregistrements en public, lorsque vous entendez “I got you !”, c’est en fait une menace à un musicien qui a fait une erreur (erreur que nous, pauvres mortels n’entendront jamais…).


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Lorsqu’il se retourne sur scène et vous montre son joli postérieur c’est surtout pour lancer un regard meurtrier au musicien qui se trompe, lorsqu’il tape du pied cela signifie un changement de rythme… Ce perfectionnisme paye puisque sur scène, les JB’s sont inimitables avec un mélange de routine parfaitement au point et d’improvisation. James Brown soigne tous les détails, jusqu’à ses costumes toujours impeccables et ses coupes de cheveux évoluant au fil des modes (il a même porté la banane !). Si le public se déplace, c’est non seulement pour écouter cette musique endiablée mais également pour voir l’artiste danser. James Brown bouge comme jamais personne n’avait osé jusqu’alors. Il a d’ailleurs été l’inspiration première de légendes de la musique comme Elvis, Mike Jagger, Prince ou Michael Jackson. Le moment mythique de ses concerts est celui où apparemment épuisé, il s’écroule à genoux ; un assistant vient alors poser sur ses épaules une cape argentée, l’aide à se lever et l’emmène vers les coulisses en le soutenant.

Mais après quelques pas, Brown se redresse, se débarrasse de la cape et revient au-devant de la scène plus excité que jamais pour satisfaire les appels de la foule en délire. C’est ce mélange de folie et de professionnalisme qui a fait de James Brown la référence musicale incontournable de ces 30 dernières années. Grâce à l’arrivée du Hip-Hop au moment où sa carrière commençait à vaciller, il a continué à marquer toutes les générations de musiciens. De Eric B. and Rakim’s dans Eric B. Is President à aujourd’hui dans le dernier Nas Hip-Hop is dead, en passant par le titre Fallin d’Alicia Keys, tous ont utilisé le génie du funk pour leur propre musique. James Brown est de loin l’artiste le plus “samplé” de tous les temps, il restera le Soul Brother Number One. Pour lui rendre un dernier hommage, Spike Lee a signé un contrat dès le 27 décembre dernier avec les studios Paramount et Imagine Entertainment, il réalisera le film sur la vie du “Godfather of Soul”. Le tournage, qui était déjà en projet puisque James Brown lui-même y était impliqué, démarrera en 2008. Thank you and rest in peace Mr. Dynamite.


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“ Là où je suis la plus forte c’est dans le fait de faire passer des émotions par la souffrance”

VitAA

VITAA - À fleur de toi - Motown/Universal/France

C’EST À LYON QUE VITAA A FAIT SES PREMIER PAS DANS LA CHANSON. LA PLUPART DES GENS IGNORENT QUE LA JEUNE FEMME AURAIT PU CONTINUER SES ÉTUDES DANS L’ÉCOLE DE COMMERCE OÙ ELLE ÉTAIT ÉTUDIANTE, MAIS QU’ELLE A DECIDÉÉ DE TENTER UNE CARRIÈRE MUSICALE. LES TUBES CONFESSIONS NOCTURNES AVEC DIAM’S, MA SŒUR ET TOI LUI ONT DONNÉ RAISON, SON ALBUM QUI EST DÉJÀ DISQUE D’OR ET A CONNU LE MEILLEUR DÉMARRAGE POUR UN ALBUM URBAIN. Texte de Max Puissant_Photos de Wahib


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QUELS ONT ÉTÉ TES PREMIERS CONTACTS AVEC LE MONDE DE LA MUSIQUE ? C’est Akoce, un de mes amis, qui m’a mis le pied à l’étrier en me présentant Dadou. J’ai ensuite fait Pas à pas sur Double face 4 avec lui. Sur Double face 5 j’ai eu l’occasion de faire le morceau Oublie avec Pit Baccardi et Diam’s. C’est comme ça que j’ai connu Diam’s. Elle et moi sommes devenues super copines, bien au-delà de la musique. De fil en aiguilles les choses se sont faites avec ma participation sur Première Classe R&B, le featuring avec la Mafia K’1 Fry, mes apparitions sur l’album de Nessbeal, sur celui de Rohff… HORMIS CONFESSIONS NOCTURNES, SI TU DEVAIS RETENIR UNE DE TES COLLABORATIONS, CE SERAIT LAQUELLE? Y a un morceau que j’adore, et qui me fait beaucoup de choses, c’est Sur ta route avec Dadou. C’est la seule fois où j’ai interprété un refrain sans l’écrire parce que d’habitude, j’écris ce que je chante. Je trouve ce morceau très beau, j’aime beaucoup l’entendre, en plus les radios le rejouent en ce moment. GRÂCE AU MORCEAU CONFESSIONS NOCTURNES, TU AS FAIS LA TOURNÉE AVEC DIAM’S. ON IMAGINE QUE C’EST GENIAL DE FAIRE DES GROSSES SALLES, MAIS EN MÊME TEMPS, IL PARAIT QUE TU STRESS BEAUCOUP DONC COMMENT ES TU ARRIVÉE À SURMONTER ÇA ? Comme je débute dans le métier, je n’avais pas fait beaucoup de scènes avant ça. Mes premières scènes, étaient donc des zénith de 20 000 personnes. C’était super stressant et angoissant parce que ce n’étaient que des grosses salles. Mais d’un autre coté ça été super facile parce que Confessions Nocturnes c’est de la folie sur scène : les gens la connaissent par cœur, le public était tellement réceptif que ce n’était que du plaisir. J’ai eu très peur au début, mais aujourd’hui je n’ai plus de stress, je m’éclate sur scène, même si je chante que 4 minutes dans le show. EST-CE QUE À FLEUR DE TOI EST LE PROLONGEMENT DE CONFESSIONS NOCTURNES ? Exactement, c’est ce qui s’est passé dans ma vie. Le coup du répondeur ça

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m’a servi pour cramer mon mec et je l’ai quitté. À fleur de toi c’est la suite de cette histoire, c’est l’état d’esprit dans lequel j’étais à une période de ma vie. J’ai eu besoin de l’écrire pour m’en libérer. C’est un des titres qui me tient le plus à cœur, et en fait il se trouve que c’est le lien le plus évident entre Confessions Nocturnes et mon propre album. Je suis super contente d’être arrivée avec ce titre là. D’autant plus que j’ai conscience que ce n’était pas un titre dance floor et qu’il a quand même bien tourné en radio. TU PARLES BEAUCOUP DE RELATIONS AMOUREUSES DANS TES CHANSONS. CERTAINS TITRES DONNENT L’IMPRESSION QUE CE SONT LES HISTOIRES D’A MOUR QUI TOURNENT MAL QUI T’INSPIRENT PLUS QUE LES BELLES HISTOIRES CLASSIQUES ? Ce qui m’inspire le plus ce sont les rapports hommes /femmes en général. Je peux quasiment écrire un album sur ça. Mais je pense que là où je suis la plus forte c’est dans le fait de faire passer des émotions par la souffrance. J’ai l’impression que c’est ce qui touche le plus, le public. Dans mon album il y a des morceaux joyeux, mais je me rends compte que les morceaux les plus tristes et les plus dures à écouter, sont ceux que les gens aiment le plus… LES CLIPS DE CONFESSIONS NOCTURNES ET DE À FLEUR DE TOI SONT QUASIMENT DES COURTS MÉTRAGES. L’IMAGE EST-ELLE IMPORTANTE POUR TOI ? C’est vrai qu’on a voulu faire des clips très travaillés, parce qu’en France on manque du travail par l’image. La qualité est présente sur les disques, mais sur l’image on n’y est pas. On a réussi à faire un super beau clip pour À fleur de toi, on a d’ailleurs gardé le même réalisateur que pour Confessions. Pour moi c’était un challenge de faire un premier bon clip qui va avec un premier bon morceau. IL N’Y A PAS D’INVITÉS SUR TON ALBUM… J’avais trop de choses à dire et j’avais trop de couleurs à apporter à la palette pour faire des featurings. Sur le prochain je me ferais plaisir AVEC QUI T’AIMERAIS TU TRAVAILLER ? J’affectionne tout particulièrement

Corneille. Sa carrière est un modèle pour moi. Je trouve que son premier album est un chef d’œuvre. J’aime bien aussi Gage. Dans la variété française ce serait Zazie parce que j’aime beaucoup ce qu’elle fait. QUE REPRÉSENTE LE CÉLÈBRE NOM MOTOWN POUR TOI ? Motown c’est un mythe. C’est Stevie Wonder, Marvin Gaye, Les Jackson. Quand on m’a proposé d’être la première artiste de Motown France, je l’ai pris comme un honneur et un challenge à la fois. La musique n’a pas de couleur. Je comprends que ça choque les gens le fait que je sois blanche mais je pense que la musique c’est de l’âme avant tout, et j’ai mis tout ce que j’avais dans mon album. Je me suis énormément investie COMMENT AS TU VÉCU LA POLÉMIQUE SUR LA NOMINATION DE DIAM’S AU POSTE DE DIRECTRICE ARTISTIQUE CHEZ MOTOWN FRANCE ? C’est vrai qu’il y a eu plus de polémique sur sa nomination que sur le fait que j’ai été signé sur Motown. En France on aime bien mettre les gens dans des cases. Je pense qu’il faut d’abord attendre les projets qui vont sortir sur Motown avant de juger. Je peux comprendre que ça dérange les gens mais en même temps, Diam’s a un parcours atypique. Elle mérite son poste de DA. C’est une fille qui travaille au cœur et à l’artistique et je ne vois pas qui mieux que elle, peux trouver dans la nouvelle scène R&B, Hip-Hop, soul, les nouveaux talents de demain. QUEL EST L’A RTISTE MOTOWN QUI T’INSPIRE LE PLUS ? Marvin Gaye, What’s going on est ma chanson de chevet. POUR CONCLURE, À QUOI RESSEMBLERAIT TON “MEC MORTEL” ? Il ressemblerait à un mec sûr de lui, mais pas prétentieux. Surtout pas dragueur mais réservé. Ce serait quelqu’un d’intelligent, de cultivé, de posé. J’ai vraiment horreur des mecs qui draguent. Il devra rester à sa place.


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068 QUAND LA GUERRE ENTRE LA EAST COAST ET LA WEST COAST FAISAIT RAGE AUX ÉTATS UNIS, SNOOP DOGG ET P DIDDY NE POUVAIENT MÊME PAS SE TROUVER DANS LA MÊME PIÈCE. 10 ANS APRÈS, ILS SONT ENSEMBLE SUR SCÈNE POUR UNE TOURNÉE MONDIALE AUSSI SURPRENANTE QUE GIGANTESQUE. SNOOP NOUS ACCORDE UN ENTRETIEN QUELQUES MINUTES AVANT D’ENFLAMMER LA SCÈNE DU PALAIS OMNISPORT DE PARIS BERCY. Texte de Max Puissant_Photos DR

SnOOP

D’OÙ EST PARTIE L’IDÉE D’UNE TOURNÉE ENTRE TOI ET P DIDDY ? Puff et moi sommes amis depuis longtemps. Lui et moi faisons de la musique depuis plus de 15 ans. On a décidé de faire une tournée ensemble parce qu’on a senti que le Hip-Hop avait besoin de deux frères travaillant conjointement pour la même cause. On s’est rassemblé pour amener un peu de paix dans ce milieu. C’est une très belle affiche et je suis très content d’être ici avec Puff. QUE DIRAIS TU A CEUX QUI PENSENT QUE CETTE COLLABORATION N’EST RIEN D’AUTRE QU’UNE OPÉRATION MARKETING ? C’est même du très bon marketing parce que Puff et moi sommes deux grands business man. Mais en même temps c’est aussi l’occasion pour nous de faire notre répertoire sur scène qui comprend de nombreux classiques du hip hop et de faire en sorte que les gens passent un bon moment. De 1993 à aujourd’hui nous avons contrôlé la musique que ce soit Bad Boys, Death Row, Snoop Dogg, P Diddy… Cette tournée est donc une bonne chose pour tous ceux qui voulaient nous voir ensemble depuis longtemps. PENSES TU QUE LE HIP-HOP CONTINUE D’AVOIR LE RÔLE DE MONTRER DES JEUNES RAPPEURS DANS UN MEILLEUR CONTEXTE QUE DANS LA RUE ? Le Hip-Hop est la seule musique où on peut voir les artistes devenir propriétaires d’entreprises et gérer eux même leur business. Dans les autres courants musicaux, ce phénomène arrive vers 50 ou 60 ans. Contrôler notre industrie est très important pour nous, parce que nous avons longtemps été ceux qui servaient et non pas ceux qui possédaient. AS-TU DÉJÀ PENSE À FAIRE DES CHANSONS PLUS CONSCIENTES ET ABORDER DES THÈMES PLUS SÉRIEUX COMME CELUI DU RACISME ? Les problèmes des Noirs se reflètent dans ma musique. Je ne suis pas un rappeur politiquement engagé c’est pourquoi tu n’as jamais entendu mes opinions. Mais je me sens proche de ma communauté et je me sers de ma force pour faire en sorte pour qu’ils se sentent fiers de moi. LES FEMMES DE TON ENTOURAGE NE SONT PAS CHOQUÉES PAR CERTAINS DE TES TEXTES. J’ai une petite fille qui adore mes chansons. Ma mère et ma femme aiment aussi mes chansons, ma grand-mère en aime certaines…J’essaie de faire de la musique pour les gens, j’essaie d’être moins choquant dans mes paroles que je ne l’étais avant, mais en réalité je ne pense pas à tout ça. L’important pour moi est de faire de bon disque. Snoop - Boss’ Life - Barcley


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“De 1993 à aujourd’hui nous avons contrôlé la musique que ce soit Bad Boys, Death Row, Snoop Dogg, P Diddy...”


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070 APRÈS UN PREMIER ALBUM QUI A FAIT L’EFFET D’UNE BOMBE DANS LA SCÈNE CRUNK D’ATLANTA ET CELA SANS L’APPUI D’AUCUNE MAJOR, CRIME MOB A SU S’IMPOSER EN FER DE LANCE D’UNE NOUVELLE GÉNÉRATION. SOUTENUE PAR LIL’JON ET SON LABEL BME, LEUR DEUXIÈME ALBUM DEVRAIT CONFIRMER LES ESPOIRS PLACÉS EN EUX. L’UNE DES DEUX VOIX FÉMININES DU SEXTET, DIAMOND, REVIENT SUR SON PARCOURS, SON RÔLE AU SEIN DU COLLECTIF, AINSI QUE LES HAUTS ET LES BAS DU STATUT DE RAPPEUSE. Texte Chino Brown_ Photos DR

“Je voudrais souligner le fait que nous ayons ouvert des portes pour beaucoup d’artistes qui émergent, car on a pu montrer que rien n’était impossible même pour un groupe indépendant”

DiaMOND-CriME MoB DANS UN PREMIER TEMPS REVENONS-EN À TES DÉBUTS, COMMENT EN ES-TU ARRIVÉE À FAIRE DU RAP ? À l’origine j’avais déjà un pied dans l’artistique, j’étais mannequin et j’essayais de faire mes premiers pas dans le cinéma. Princess et Lil’Jay (également membres du groupe, ndlr) faisaient déjà partie de mon entourage, et donc un jour je l’ai croisée dans la rue et elle m’a dit qu’elle allait rapper chez des amis, j’ai été assez étonnée et ma réaction a été du genre “t’es sérieuse là ?”. J’étais curieuse et j’ai eu envie d’essayer moi aussi. Une fois arriver là-bas on s’est posées et on a commencé à délirer entre nous, et avant même de le savoir je faisais partie de Crime Mob. QUELLES ONT ÉTÉ LES PRÉMICES DU GROUPE ? À la base on était tous encore scolarisés, donc dans l’ensemble on passait le temps à l’école, les autres jouaient au basket et dès qu’il y avait un moment de libre après les cours on se ruait chez Lil’Jay pour travailler dans son home studio. Au fur et à mesure que les morceaux s’enregistraient, des CD ont commencé à passer de main en main et le “buzz” s’est construit de cette manière, ce qui a contribué à faire parler de nous dans les zones alentours. UN NOMBRE INCALCULABLE D’ARTISTES ONT ÉMERGÉ CES DERNIÈRES ANNÉES À ATLANTA, QU’EST-CE QUI D’APRÈS VOUS A FAIT LA DIFFÉRENCE AVEC CRIME MOB ? Dans un premier temps je voudrais souligner le fait que

nous avons ouvert des portes pour beaucoup d’artistes qui émergent, car on a pu montrer que rien n’était impossible même pour un groupe indépendant. Quand tu n’es pas affilié à un label en particulier tu as de fortes chances pour que les radios ignorent ton disque. Ce qui s’est passé avec nous c’est que nous avons créé un tel engouement avec le titre Knuck If U Buck que les auditeurs ont commencé à appeler les stations pour leur demander de le passer et vu qu’aucune d’entre elles ne l’avait, elles ont commencé à essayer de joindre quiconque était dans la possibilité de leur fournir le disque. De-là, les labels ont commencé à venir frapper à notre porte. Ce qui nous différencie de la plupart des groupes existants c’est que nous sommes une formation de deux filles et quatre garçons, donc on réussit à réunir un large public. Les filles viennent pour supporter les gars du groupe et les garçons viennent assister aux shows pour nous voir Princess et moi. De plus au niveau musical, les gars du groupe produisent des beats donc cela apporte une palette de sons encore plus variée tout en gardant une identité propre au groupe. QUELLES ONT ÉTÉ LES ARTISTES FÉMININES QUI ONT PU AVOIR UNE INFLUENCE SUR TOI DANS LE PASSÉ ? Je dirais Eve, Missy Elliott, Rah Digga, Rasheeda et Gangsta Boo pour ne citer qu’elles.


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PRINCESS ET TOI AVEZ UNE ALCHIMIE ASSEZ PARTICULIÈRE QUI S’OPÈRE À CHAQUE APPARITION. COMMENT EN ÊTESVOUS VENUES À ÉCRIRE UNE CHANSON COMME STILLETTOS (“TALONS AIGUILLES”, NDLR) ? Ma copine Aisha est venue me voir un jour avec cette idée de faire une chanson qui s’adresserait davantage aux filles et qui parlerait de chaussures, et plus particulièrement de talons hauts. Dans un premier temps je pensais que si on devait la faire il fallait parler de Air Force One, mais elle a tellement insisté que j’ai fini par appeler Princess pour lui demander si elle était intéressée, et il s’avère que le concept lui a tout de suite plu. On s’est toutes retrouvées en studio, elle avait le concept du morceau et nous le refrain, et tout est parti d’ici. EST-CE QUE VOUS VOUS ATTENDIEZ À UN TEL SUCCÈS AU POINT QU’IL FINISSE PAR ÊTRE LE DEUXIÈME SINGLE DE L’ALBUM ? Absolument pas ! On s’est juste efforcées de faire un bon morceau qui pourrait parler aux gens. On n’avait absolument pas l’optique d’en faire le deuxième single à la base. QUELS TYPES D’EMBUCHES AS-TU RENCONTRÉ DU FAIT QUE TU ÉVOLUES DANS UN MILIEU MAJORITAIREMENT DOMINÉ PAR LA GENT MASCULINE ? Au niveau personnel, ça a été de rencontrer des gens qui t’apprécient pour ce que tu es et non pas pour ce que tu représentes, qui passent du temps avec toi parce qu’ils en ont réellement envie. Maintenant concernant le côté professionnel, il faut s’efforcer de toujours garder la tête haute et ne pas se laisser abattre par ce qui peut être dit ou fait. COMMENT RÉAGISSENT LES GARÇONS EN GÉNÉRAL QUAND ILS TE CROISENT DANS LA RUE ? EST-CE QU’ILS T’ABORDENT PLUS QU’AVANT OU Y A-T-IL UNE CERTAINE INTIMIDATION DU FAIT DU STATUT HARDCORE QUE TU AS AU SEIN DU GROUPE ? C’est vrai que l’on me reconnaît plus aujourd’hui mais les garçons m’abordaient déjà assez souvent avant tout ça. Ils doivent être un peu intimidés maintenant mais je pense surtout que ça doit plutôt les intriguer du fait qu’ils ne doivent pas connaître énormément de filles dans leur entourage qui rappent et qui ont du succès. POUR FINIR REVENONS-EN UN PEU AU GROUPE, QU’EN ESTIL DU NOUVEL OPUS ? L’album s’appelle Hated on Mostly et il sortira aux alentours du 27 mars. Le contenu est encore une fois assez rentrededans, toujours très crunk, mais on a essayé d’y ajouter quelques nouveaux aspects de nos personnalités. Le premier single est Rock Yo Hips car on a voulu arriver sous un angle différent, avec une toute autre approche en proposant un titre pour les filles. On a déjà la rue avec nous depuis nos débuts, donc on a voulu varier les plaisirs afin qu’un maximum de gens puissent en profiter. www.crime-mob.com

Crime Mob - Hated On Mostly - label : Reprise/BME Recordings


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072 JERU THE DAMAJA A MARQUÉ D’UNE PIERRE LES ANNÉES 90 GRÂCE À DEUX ALBUMS PRODUITS PAR DJ PREMIER : THE SUN RISES IN THE EAST ET WRATH OF THE MATH. NOUS AVONS EU LA CHANCE DE LE RENCONTRER ALORS QU’IL PRÉPARE LA SORTIE DE SON NOUVEL ALBUM ET À L’ENTENDRE UNE CHOSE EST SÛRE “YOU CAN’T STOP THE PROPHET” ! Texte de Lyte_Photos de DR

JeRU Jeru - Ashenafi Records

LA PREMIÈRE FOIS QUE L’ON T’A DÉCOUVERT, C’ÉTAIT SUR L’ALBUM DE GANG STARR DAILY OPÉRATION EN 1992. QUEL EFFET CELA FAIT DE SE VOIR MIS EN AVANT À L’ÉCHELLE PLANÉTAIRE ? C’est très agréable. C’était un aboutissement personnel pour moi. Le monde entier pouvait enfin entendre ce que j’avais à dire. DEPUIS CETTE ÉPOQUE, TON DISCOURS A TOUJOURS ÉTÉ REVENDICATIF, QUE CE SOIT CONTRE LE RACISME, LE MATÉRIALISME… TU TE BATS TOUJOURS POUR LES MÊMES CAUSES ? Je n’essaye vraiment pas de me battre en fait : je ne combats pas le racisme, je veux juste ne plus avoir affaire au racisme, je ne combats pas le matérialisme, je pense juste qu’il est responsable de nombreuses guerres dans le monde. Je dis simplement ce que j’ai en tête, mon but n’est pas de renverser le système. Mon métier est de dire ce que je ressens et j’espère que je le fais bien ! SUR TON SECOND ALBUM THE WRATH OF THE MATH, TU DÉNONCES LE RAP COMMERCIAL. BEAUCOUP DE GENS DISENT QUE C’EST À PARTIR DE CE MOMENT QUE LE CLASH AVEC GANG STARR A COMMENCÉ PUISQUE DJ PREMIER TRAVAILLAIT AVEC DE NOMBREUX ARTISTES GRAND PUBLIC… Il n’y a pas de clash avec Gang Starr ! Personne ne m’a jamais entendu dire que j’ai un problème avec Gang Starr. C’est une invention des médias. J’ai arrêté de travailler avec DJ Premier (ndlr : producteur de ses deux premiers albums) simplement car c’était la fin de l’aventure mais pas à cause de quelque chose de négatif, c’est juste le cours de l’histoire qui s’est déroulé ainsi. TU AS PRODUIT TOI-MÊME TES MORCEAUX SUR TON TROISIÈME ALBUM, QU’EST-CE QUI T’A AMÈNE À LA PRODUCTION ? J’avais toujours rêvé de produire et de faire mon propre disque du début à la fin. Je suis très fier de ce projet. MÊME S’IL N’A PAS EU LE MÊME SUCCÈS QUE LES DEUX ALBUMS PRÉCÉDENTS ? Oui, car je n’étais plus sur une major. J’ai tout fait moimême, même le label, tout ; et au final cela m’a rapporté

plus d’argent ! À quoi cela sert de connaître le succès si tu n’as pas de quoi manger ? Tu ne peux pas manger la gloire (rires). Donc mon travail, c’est de gérer mon business entièrement. PEUX-TU M’EN DIRE PLUS SUR TON NOUVEL ALBUM STILL RISING ? Il sort cette année. Il représente ma vision du Hip-Hop. Écoutez-le !! QUI PRODUIT DESSUS ? Je ne peux pas le dire. Il faut que les gens le découvrent par eux-mêmes. Si tu dévoiles le nom des concepteurs à l’avance, le public va se faire une idée préconçue avant d’écouter le son. Il faut donc se faire sa propre opinion en écoutant l’album, sans être influencé. Achetez-le ! TU AS PARTICIPÉ À PLUSIEURS BANDES ORIGINALES DE FILMS (CROOKLYN, GHOST DOG…), TU AIMERAIS TE TOURNER VERS LE CINÉMA ? Oui, j’écris des scénarios et j’aimerais tourné de nouveau. J’ai déjà été acteur dans un film appelé Gang in Blue de Melvin Van Peebles. Je pense que j’ai fait du bon boulot. KOOL MOE DEE (NDLR : GRAND RAPPEUR DES ANNÉES 80/90) T’A MIS DANS SON CLASSEMENT DES CINQUANTE MEILLEURS RAPPEURS DE TOUS LES TEMPS. QU’AS-TU RESSENTI QUAND TU L’AS APPRIS ? Je me suis dit qu’il avait raison, j’aurais pu être dans le top five ! (rires). Sérieusement, j’étais très honoré d’être reconnu par un pionnier du Hip-Hop comme lui. Qu’il dise cela de moi, it’s dope ! ET CE N’EST PAS DIFFICILE PARFOIS DE GARDER LE NIVEAU FACE AUX JEUNES RAPPEURS FRAIS ET MOTIVES QUI DEBARQUENT ? Difficile ?? Non !! Je suis un master ! Cela prend du temps à un étudiant d’avoir le niveau d’un master… Si tu parles purement de rap, la concurrence ne m’effraie pas du tout. Je pense que je suis encore au-dessus de 99,999 % des rappeurs. Si tu parles de gloire ou d’argent je me sens moins concerné, mais à propos du rap pur, je pense être encore l’un des meilleurs.


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“À quoi cela sert de connaître le succès si tu n’as pas de quoi manger ? Tu ne peux pas manger la gloire ”

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074 LE PLUS GRAND GROUPE LIVE DE HIP-HOP ÉTAIT SUR PARIS EN NOVEMBRE DERNIER POUR TROIS CONCERTS AU BATACLAN ET UN A The Roots - Game Theory - Def Jam L’ÉLYSÉE MONTMARTRE. C’EST CE SOIR-LÀ QUE JE ME SUIS FAUFILÉE DERRIÈRE LA SALLE POUR OBTENIR UNE INTERVIEW DU GROUPE (CHOSE RARE !), JUSTE LE TEMPS DE REVENIR SUR LEUR ALBUM, LEUR LABEL ET LEURS PROJETS. Texte de Lyte_Photos de DR

The RooTS COMMENT ÉTAIT LE CONCERT ? Captain Kirk : C’était un très bon concert, cela ressemblait vraiment au dernier show d’une série de concerts, avec de nombreuses blagues sur scène (ndlr : ils se sont envoyés des serviettes par dizaine en pleine figure pendant le show) et surtout beaucoup d’énergie. ET CES QUATRE JOURS SUR PARIS ? Captain Kirk : C’est extraordinaire, je n’étais pas préparé à cet accueil si chaleureux du public français. À présent, je saurai à quoi m’attendre ! La prochaine fois que je viendrai sur Paris je me préparerai psychologiquement à cette expérience (ndlr : Captain Kirk a rejoint le groupe récemment). VOUS CITIEZ DÉJÀ L’ÉLYSÉE MONTMARTRE DANS LE TITRE YOU GOT ME (FEAT. ERYKAH BADU), QUE REPRÉSENTE CETTE SALLE POUR VOUS ? Black Thought : C’est une salle très spéciale, presque mythique. On a joué ici cinq à huit fois déjà. La première fois que nous sommes venus, c’était l’endroit où tous les artistes voulaient jouer. C’est une salle culte. SUR GAME THEORY, VOTRE DERNIER ALBUM, VOUS ESSAYEZ D’ALLER ENCORE PLUS LOIN QUE SUR LES ALBUMS PRÉCÉDENTS… Black Thought : Oui, Game Theory est représentatif d’où nous en sommes aujourd’hui dans les musiques noires américaines et plus particulièrement à Philadelphie dont nous sommes originaires. Je pense que Game Theory est Hip-Hop mais il va bien plus loin que cela. Il transcende les genres car le Hip-Hop, à l’heure actuelle, connaît une période de transition. Il change pour quelque chose de nouveaux qui ne porte pas encore de nom. Et je pense que Game Theory représente cela. QUELLE OPINION AS-TU DE DEF JAM ? Black Thought : Def Jam c’est Def Jam, c’est un label. Tous les labels sont pareils. C’est aux artistes de faire de leur mieux pour relayer leur musique. Lorsque tu as la

chance d’être signé sur un label, cela te donne une ouverture pour faire ce que tu désires de ta musique et l’amener là où tu le souhaites. Mais si tu dépends de ton label pour faire les choses tu n’iras nulle part. Ne compte que sur toimême pour te mettre en avant. Il faut que chaque chose reste à sa place. QUELS SONT VOS PROJETS ? Black Thought : Les Roots travaillent sur leur prochain album pour Def Jam. Je travaille sur un album avec Danger Mouse de Gnarls Barckley et sur un hommage à J-Dilla avec Karriem Riggins, Madlib, son frère John Yancey et Common, Will.i.am, Talib Kweli…


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“Si tu dépends de ton label pour faire les choses tu n’iras nulle part. Ne compte que sur toi-même pour te mettre en avant…”


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076 Dj ReVoluTiON

DJ DU PLUS GRAND SHOW RADIOPHONIQUE HIP-HOP AU MONDE, LE FAMEUX WAKE UP SHOW, REVOLUTION REDONNE AU TITRE DE DJ SES LETTRES DE NOBLESSE. RENCONTRE AVEC UN ACTIVISTE IMPRÉSSIONNANT SUR TOUS LES PLANS ET FIDÈLE A UN ÉTAT D’ESPRIT HIP-HOP. Par Lyte, Photos DR

LE WAKE UP SHOW EST NÉ EN 1996, COMMENT T’ES-TU RETROUVÉ DJ DU SHOW ? Quand j’ai rejoint le show il était déjà à l’antenne depuis 4 ou 5 ans. J’ai envoyé une mixtape et King Tech m’a contacté : “Viens à l’émission, j’aime beaucoup ce que tu fais, viens en live.” On a commencé à traîner ensemble et je savais que ces mecs allaient dans la même direction que moi, ils pensaient la même chose de moi. On s’est associé et le show a commencé à grandir. Il y avait déjà quelque chose qui se construisait et j’étais la troisième pièce de ce puzzle, le complément de tout ce qu’ils avaient déjà fait. À partir de là, l’émission a décollé. J’AI ENTENDU DIRE QUE VOUS AVIEZ EU JUSQU’À 11 MILLIONS D’AUDITEURS ! QUEL EFFET CELA FAIT DE SAVOIR QUE L’ON EST ÉCOUTÉ PAR TANT DE GENS ? Oui cela doit être la plus grande audience que nous ayons eue. Les choses ont évolué car nous avons changé de radio, de syndicats, les lois sont un peu différentes… Mais cela représente beaucoup de gens !! Des gens qui écoutent la radio, qui vont sur le site, qui copient les CD,

les cassettes, les vidéos… qui trouvent un moyen de nous écouter car ils savent que notre show, c’est l’endroit où ils trouveront du vrai Hip-Hop sans politiques de rotations, d’industrie musicale… Une émission avec de la vraie musique, de vrais journalistes, de vrais DJ, de vrais MCs. Donc les gens trouvent des moyens pour nous écouter. LE FAIT D’ÊTRE AUTANT ÉCOUTÉ, VOUS FAITES TRÈS ATTENTION AU CONTENU DE VOS ÉMISSIONS ? Oui c’est une obligation, si quelqu’un pointe un micro devant toi, tu te dois de dire des choses intéressantes et d’utiliser cette opportunité pour te faire entendre. Ton travail c’est d’être DJ, être le filtre de tout ce qui est mauvais, ton rôle est de dire : “Pour vous je fais le tri de tout ce que j’écoute et je vous donne de la bonne musique.” Ton travail est de dire non aux gens : “Non, ton disque n’est pas assez bon et tu devrais savoir pourquoi !” et tu leur expliques : “Oui, ton disque est bon, je vais le jouer.” C’est le travail du DJ. Ton job est de présenter le Hip-Hop intelligemment au reste du monde, faire attention à ce que les enfants de 14-15 ans se fassent leurs propres idées, une bonne idée de la musique. Les merdes que tu entends à la TV ou à la radio sont de mauvaises idées. Donc voilà ce que nous essayons de faire. EST-CE QU’IL Y A UN SOUVENIR, UN INVITÉ QUI T’AS PARTICULIÈREMENT MARQUÉ ? Mmm… À chaque fois que je réécoute la première apparition d’Eminen à l’émission... C’est dur à retranscrire mais c’était un moment incroyable. Personne n’avait jamais entendu ou vu quelque chose de semblable. C’était dingue ! Biggie est extraordinaire aussi…

Photos DR

TOUT D’ABORD, C’EST VRAI QUE LORSQUE JE T’AI VU MIXER LA PREMIÈRE FOIS J’AI PRIS UNE VRAIE CLAQUE. TU PORTES BIEN TON NOM !! EST-CE TA MISSION D’APPORTER DU CHANGEMENT DANS LE HIP-HOP ? Je veux juste faire les choses différemment, être sur le front tout le temps. Faire en sorte que les choses avancent, que les gens pensent différemment, que les DJ changent leur façon de mixer, de scratcher, de faire danser… Peu importe. En choisissant ce nom, je savais que je devais le mériter, je ne pouvais pas être un DJ commun.

DJ Revolution - www.wakeupshow.com

In My Own Words (Jam/Barclay/Universal)


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“Si quelqu’un pointe un micro devant toi, tu te dois de dire des choses intéressantes et d’utiliser cette opportunité pour te faire entendre…”

Cela fait tellement longtemps qu’il y a de nombreux moments inoubliables. VOS INVITÉS NE SONT PAS SEULEMENT DES TÊTES D’AFFICHE. EST-CE IMPORTANT DE PRENDRE LE RISQUE D’INVITER DES ARTISTES QUI NE SONT PAS FORCÉMENT CONNUS DU GRAND PUBLIC ? Oui ! Quand un artiste est bon il faut tout faire pour que les gens soient au courant. Plus tu joues le disque et parles de lui dans l’émission, plus les gens s’intéressent. C’est comme cela que tu amènes un artiste, un disque… Lorsqu’un artiste me donne son tout premier disque, mon job n’est pas de le jouer seulement une fois, autrement tout le monde va l’oublier. Je le joue une fois, et la semaine d’après, et la suivante, puis je l’invite à l’émission, je le mets sur ma mixtape… C’est comme cela que tu aides un artiste, c’est ton travail de DJ, et non pas de jouer la même “merde” que tout le monde joue ! Def Jam sort un nouveau disque, oui… mais tout le monde l’a ! Les radios le jouent, MTV le joue, ton travail c’est d’emmener le bon son que personne ne joue. On a du boulot ! Les DJ sont devenus fainéants. Ils veulent être cool et faire de l’argent, être connus. C’est bien mais tu ne fais pas ton travail, tu “lèches le cul” des autres, c’est tout… SELON TOI DE QUOI CETTE CULTURE A BESOIN AUJOURD’HUI POUR ALLER ENCORE PLUS LOIN ? Je ne pense pas qu’elle ait besoin de quoi que ce soit. Le Hip-Hop est né car les gens avaient besoin d’une voix pour se faire entendre, et cela change car cette voix ne sert plus qu’à attirer l’attention sur quelques personnes “Eh regardez-moi je suis Hip-Hop!”. Cela fausse la façon dont le HipHop est perçu. Mais cette musique va changer et devenir autre chose, le Hip-Hop va se transformer et c’est ça qui est fort !! Les nouveaux artistes, les nouveaux producteurs prennent des directions différentes. Le problème c’est que les gros médias contrôlent une grande partie de tout cela. Je pense que quand les artistes comprendront qu’ils n’ont pas à passer par eux, qu’ils utiliseront Internet et toutes les nouvelles technologies, ils pourront contrôler davantage leur propre destinée plutôt que de tout donner à des compagnies qui les exploitent. TES PROJETS POUR FINIR ? J’en ai plusieurs en cours ; le prochain album qui devrait sortir cette année… et puis bien sûr continuer des faire des sons pour des artistes et d’évoluer dans le business du Hip-Hop.


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078 123KLAN EST UN CREW DE GRAFFEURS ET DE GRAPHISTES ISSUS DU NORD DE LA FRANCE, FONDÉ EN 1992 PAR LE COUPLE SCIEN& KLOR, LE CLAN N’A PAS TARDÉ À S’AGRANDIR. 123KLAN EST L’UN DES PREMIERS CREWS À ÊTRE PASSÉ DU MUR AU VECTORIEL, ILS SONT SPÉCIALISES DANS LES LETTRAGES AINSI QUE DANS LES PERSONNAGES INSPIRÉS DE LA CULTURE MANGA ET HIP-HOP. DEPUIS 1993, ILS DÉVELOPPENT LEUR ACTIVITÉ DE DESIGNER, GRÂCE À LA DÉCOUVERTE DU TRAVAIL DE NEVILLE BRODY, LEUR CRÉATIVITE EST SANS FIN, ILS RÉALISENT NOTAMMENT DE NOMBREUSES COLLABORATIONS AVEC DES MARQUES COMME NIKE, ADIDAS, CARHART… RENCONTRE AVEC DEAN, LE 3 DE 123KLAN. Texte de Lady Priss-K - Photos DR

QU’EST CE QUE 123KLAN, UN COLLECTIF, UNE BANDE DE POTES, UNE ENTREPRISE ? 123klan c’est plus qu’une famille de graffeurs, on s’est tous rencontrés il y a déjà plus de 15 ans. Il y en a qui sont partis dans le vectoriel, d’autres dans l’infographie et certains sont restés uniquement dans le graffiti. Mais 123Klan reste un groupe de graffeurs avant tout…Donc une bande de potes. POURQUOI AVOIR CHOISIT LE NOM 123KLAN ? 123 c’est le code postal de Braydune, la ville où le groupe s’est formé et klan pour dire un groupe. Des fois on aime bien changer ou faire des murs à thèmes (exemple : 123 karton ou 123 king ou 123 Caprice… COMMENT VOUS ÊTES VOUS RENCONTRÉS ? En 1992, il y avait une école de graffiti animée par le fondateur du 123Klan, Scien et Klor ont fondé 123Klan, je les ai rejoins par la suite ainsi que Sper et bien d’autres. COMMENT AS-TU DÉCOUVERT LE GRAFFITI ? RACONTEZ NOUS VOS DÉBUTS... Je traînais dans les entrepôts où je dansais avec des potes, on a vu des mec y graffer, je me suis dis pourquoi pas moi ! Mais c’est aussi un peu grâce à mon

123KlaN Dean - 123Klan - www.123klan.com

professeur d’art plastique de l’époque, il nous a fait un cours sur l’art de l’écriture, même les techniques à la bombe, je suis devenu accro. QUELLES SONT TES RÉFÉRENCES ? À l’époque c’était Mode2, Darco, Can2, Swet, Dare, Loomit, Daim, Tilt, Fafi (…) mais dans le temps on avait pas autant de magazines que maintenant, et puis aujourd’hui on a notre propre style. VOUS AVEZ ÉTÉ PARMI LES PREMIERS À PASSER DU MUR À L’ORDINATEUR, PEUXTU NOUS PARLER DE CETTE TRANSITION VERS LE VECTORIEL ? Le vectoriel avant était plus dur à gérer que maintenant, sinon la transition a été simple, on voulait que nos graffs se posent partout : Assiette, mugs, sac, portefeuille, chaussure, veste, toile, enfin partout donc on avait pas le choix, il fallait un ordinateur pour le faire. C’est amusant, on trouve des couleurs différentes, auxquelles on aurait jamais penser. J’adore le vectoriel… VOUS TRAVAILLEZ EN COLLABORATION AVEC DES MARQUES DE VÊTEMENTS, EN QUOI CONSISTE VOTRE INTERVENTION ? On a toujours voulu travailler avec des marques pour customiser et mettre en avant le graffiti et le graphisme. Il y a aussi de la promo, par exemple on a fait une tournée européenne avec Carhartt (Allemagne, France, Espagne, Hollande…), c’était une bonne collaboration et surtout une excellente promo pour nous. Ça nous a fait plaisir de sortir une série de t-shirt chez eux. Donc merci aux marques qui nous font confiance. EN FRANCE VOTRE TRAVAIL EST CONNU ET RECONNU, QU’EN EST IL DE L’ ÉTRANGER ? Aujourd’hui avec internet, je ne sais pas

si on est connu ou reconnu, mais le nom 123klan fait parler de lui, surtout quand on est sur des évènements. POUVEZ VOUS NOUS PARLER DE THROW UP ? Throw-up c’est une association de graffeurs, qui a pour but de promouvoir le graffiti et des artistes à part entière. En fait c’est plus simple avec une association d’organiser des évènements ou des projets d’expo. On a monté un groupe qui s’appelle Trois-Up, c’est le Trois du 123klan comme j’y suis entré le troisième. COMMENT VOYEZ VOUS L’AVENIR DU HIPHOP ET DU GRAFFITI EN FRANCE ? Je ne sais pas pourquoi, mais je n’écoute plus de Hip-Hop français, je trouve ça nul, enfin ce n’est plus comme avant. C’est mon avis personnel, sinon j’aime plus aller voir des battles de breakdance. Pour le graffiti c’est différent, il y a des nouvelles générations qui arrivent et qui vont tout déchirer. Je pense que tout le monde perd l’unité du Hip-Hop qu’il avait avant et je trouve ça dommage. Le Hip-Hop perd de sa force. Mais ça restera toujours une culture pour ceux qui savent… QUEL EST VOTRE PROCHAIN PROJET ? Pour Scien et Klor, leur futur projet est secret, je le connais mais vous l’apprendrez au moment voulu… Sper et moi, on prépare des expos donc on recherche des galeries partout en France, et biensûr sur Paris. J’organise un festival sur les cultures urbaines pour l’année prochaine, et Jam spécial “graffiti girl”. Je prépare aussi une expo sur un délire de photographisme. C’est un mélange de photo, de graffiti et de graphisme, tout ce que j’aime… Il y a donc beaucoup de projets pour cette année.


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“Le Hip-Hop perd de sa force. Mais ça restera toujours une culture pour ceux qui savent…”


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080 LADY CAPRICE EST PARTIE À LA DÉCOUVERTE DE NOUVEAUX ARTISTES URBAINS, GRÂCE AU SITE MYSPACE.COM C’EST DÉSORMAIS ASSEZ FACILE DE RENCONTRER DE NOUVEAUX TALENTS. RENCONTRES ICI AVEC CHARUCA DE BARCELONE ET PULCOMAYO. Texte de Lady Priss-K - Photos D.R

RACONTEZ NOUS VOS DÉBUTS DANS LE DESIGN ? Je fais des dessins depuis que je suis une petite fille. Cependant, je me voue professionnellement au dessin depuis 7 ans. À cette époque, j’habitais à une petite ville appelée Ciudad Real. J’ai commencé dans le monde du dessin en travaillant dans différents studios. J’ai monté mon Studio de Design en 2004, après avoir bougé à Barcelone. C’est une expérience incroyable de travailler pour soi-même. Je m’amuse avec mon travail chaque jour. Maintenant je me dédie exclusivement à l’illustration, le dessin de personnages et la licence de mes produits. QUELLES SONT VOS RÉFÉRENCES, OU SOURCES D’INSPIRATIONS ? Ma principale source d’inspiration c’est le Japon. J’adore la culture japonaise, j’adore les japonais aussi. Ils sont les rois de la Kawai Culture. J’aime les personnages comme Hello Kitty ou Rilakkuma, l'ours qui a toujours sommeil de San-X. VOUS RÉALISEZ BEAUCOUP DE PERSONNAGES, À QUAND LE DESSIN ANIMÉ ? Peut-être ça viendra très tot ^_^ . J’ai travaillé sur divers projets de personnages pour des dessins animés. C’est une chose très émouvante de voir naître des personnages et de leur donner une identité. Mais ces projets sont aussi lents que lourds, je ne sais pas quand on pourra voir le travail fini sur la TV. QUELS SONT VOS PROJETS CETTE ANNÉE ? J’ai des millions de choses à faire au même temps ! La plus fantastique pour moi c’est le développement d’une ligne de “Vinyl Toys and merchandising” sous ma marque Charuca. J’ai commencé avec un petit magasin sur le net (www.charuca.net/shop). La première phase a très bien fonctionnée. Maintenant ça devient plus sérieux, la marque Charuca va croître. On aura des Vinyl, des toys, des vêtements… Ça, c’est mon rêve. J’en suis ravie *(^_^)*!!! Charuca Barcelona - España www.charuca.net - www.charuca.net/shop - www.myspace.com/charuca

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PulcomaYo RACONTEZ NOUS VOTRE PARCOURS ARTISTIQUE... Tout a commencé lors de mes études de médecine où je me suis dit, la vue du sang m’indisposant, que je n’étais pas fait pour ce métier. J’ai donc commencé des études en Arts appliqués, en me spécialisant en design, où j’ai découvert les joies de l’informatique et de formidables logiciels. J’ai ensuite travaillé en tant que graphiste dans une agence de web, tout en développant mon propre univers en parallèle. Univers que j’ai maintenant fait passé au premier plan, puisque je travaille en tant que graphiste freelance et j’adapte ainsi mon propre univers à de nombreux projets. VOUS TRAVAILLEZ SUR DIFFÉRENTS SUPPORTS : PRINT, TOYZ, PLANCHES DE SKATE… QUEL EST VOTRE DOMAINE DE PRÉDILECTION ? Je ne pense pas avoir de préférences entre les supports en 2D ou 3D. Je m’intéresse à tout ce qui pourrait s’adapter à mes envies créatrices ou que je pourrais moi-même adapter : peluches, ballons, planches de skate, vêtements et custom en tout genre. Comme je suis toujours sur différents projets en même temps je ne m’impose pas vraiment de limite, j’adore varier les supports. VOTRE UNIVERS EST LUDIQUE, COLORÉ, FUNKY, OÙ TROUVEZ-VOUS VOTRE INSPIRATION ? Je pense pouvoir dire que mon inspiration se nourrit de la vie quotidienne,la rue, la mode, les gens, la nature aussi, la musique beaucoup… Je pense qu’on peut trouver l’inspiration un peu n’importe où en fait, au wc par exemple, le plus dur étant de mettre en forme ses idées. Je noircie pas mal de papier avant d’arriver un mettre en couleur flashy mes gribouillis ! QUELLES SONT VOS RÉFÉRENCES EN GRAPHISME ? Elles sont multiples. Je pioche des idées dans la pop culture, je suis particulièrement influencé par le graphisme publicitaire américain et le “character design” des années 40 à 70. Mais je me tiens aussi toujours à l’affût des dernières tendances, de ce qui se passe dans la street culture et le design en général, je reste “aware”, à l’instar de Jean-Claude Van Damme. QUEL EST VOTRE MORCEAU DE MUSIQUE PRÉFÉRÉ EN CE MOMENT ? Je kiffe sur “Needy girl” de Chromeo. QUEL A ÉTÉ VOTRE DERNIER ACHAT TENDANCE ? Un pouf marocain, c’est tendance ça ? Sinon c’est des fringues Obey clothing . QUELS SONT VOS PROJETS CETTE ANNÉE ? T-shirts, peinture, toys, me teindre en blond et me mettre au karaté. Peace. www.pulcomayo.com - www.myspace.com/pulcomayo

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Le rendez-vous de la mode Hip Hop Hollandaise.

Photo Mylou Oord

Photo Yvette van de Merwe

Dog’s

Girl in dressing room


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Photo Yvette van de Merwe

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Photo Yvette van de Merwe

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Photo Yvette van de Merwe

Photo Yvette van de Merwe

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LA PREMIÈRE ÉDITION DE STREETLAB S’EST DÉROULÉE FIN JUILLET À AMSTERDAM, PENDANT QUATRE JOURS LA CAPITALE HOLLANDAISE EST DEVENUE LA “STREET CAPITALE” MONDIALE EN OFFRANT CE QU’IL Y A DE MEILLEUR EN ART URBAIN ET EN MODE. Texte de Lady Priss-K

En effet StreetLab est un festival mélangeant mode et art urbain, au travers de shows, défilés, live performance, pendant quatre jours c’est l’agitation non-stop.Chaque shows étant animé par un DJ, les animations étaient reparties par thèmes dans différents entrepôts, les défilés de mode, les expos photos, l’expo géante de sneakers, et les murs pour les graffeurs... Dans une ambiance fluo et imprimés, sous les beat d’un dj rasta hollandais, le public en lui même est un défilé, c’est le RDV de tous les fashions de la Hollande, de la frange aux sneakers addicts, tous les clichés de la mode urbaine sont présents. Dans le hall fashion chaque styliste a son conteneur, les défilés s’y sont succédés par thème (revendicatif, ludique...) tout au long de la journée. StreetLab est une plate-forme pour les stylistes connus ou en devenir, nationaux et internationaux tels que Morecult.com, D-cent, Days, Mly by Emily Hermans, Excusez la mode, Pheen, Rambler et bien d’autres… StreetLab n’est pas seulement là pour vous donner une bonne dose de mode, c'est aussi un point de rencontre pour les artistes urbains, des graffeurs aux graphic designers ( Jerry van der Bol, Krimo Benlaloua, Laser 3.14 & Sandder,Mike Clark…). Nous avons repéré “Bitches in control”, il s’agit d’un crew de trois graffeuses qui travaillent ensemble depuis trois ans, elles graffent, produisent leur propre magazine sur le graffiti et le street art Catfight et elle ont lancé leur marque Hubsch and Hardcore !!! Dans le hall Sneakers tous les collectionneurs locaux ont ramené des sneakers inédites, customisées avec de l’herbe, des photos… De quoi rendre fous tous nos sneakers addicts français ! Le hall photo présentait une immense expo de photographie urbaine, les street-photographes étaient nombreux à s’être donné RDV là bas. (Duy Quoc Vo, Jasper Groen, Mylou Oord…).

En juin 2007 StreetLab s’est associé à Kuyichi et Freshcotton pour lancer un concours de design sur T-shirt, le t-shirt gagnant sera vendu sur le site Freshcotton. Le designer effectuera un stage d’un mois chez Kuyichi. Entre shows de BMX, projections de films, workshops, soirées et bien d’autres, Street Lab était vraiment le RDV urbain à ne pas manquer fin juillet... www.streetlab.nl


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084 FIFOU EST LE GENRE DE JEUNE FEMME QUI A TOUJOURS LA PÈCHE. SUR SCÈNE, SON ÉNERGIE, SA DRÔLERIE ET SON CHARME FONT QUE SON SPECTACLE EST AUSSI COLORÉ QUE SA VIE. UNE VIE QU’ELLE OFFRE PENDANT PLUS D’UNE HEURE, A UN PUBLIC QUI SE REGALE DEVANT LES INTERPRETATIONS DIVERSES DE SA FAMILLE, DE SON VOISINAGE ET DE SES AMIS. “J’Y SUIS, J’Y RESTE” EST UN SPECTACLE OÙ LE TALENT EST AU SERVICE D’UNE FAÇON TRÈS AMUSANTE DE RACONTER LES HISTOIRES DE TOUTES LES PERSONNES QUI ONT EU LA CHANCE DE CROISER LA ROUTE DE FIFOU. Texte de Max Puissant_ Photos D.R

QU’EST CE QUI T’AS POUSSÉ À MONTER SUR SCÈNE POUR FAIRE UN SPECTACLE ? La scène est un partage naturel pour moi. J’ai toujours eu l’impression au fond de moi, que je n’étais faite que pour jouer devant un public. GÉNÉRALEMENT LES PETITES FILLES RÊVENT DE DEVENIR PRINCESSE OU CHANTEUSE MAIS PAS COMIQUE. Mais je suis une princesse ! Quand je suis sur scène, je suis la reine du monde. On demande souvent aux artistes comment ils gagnent leur vie. Moi, ma vie est gagnée grâce à ça. C’est le secret du bonheur : tu fais plaisir à toi même, en offrant du bonheur aux gens COMMENT SAIT-ON QUE L’ON EST SUFFISAMMENT DRÔLE POUR ÊTRE COMIQUE ? On n’essaie pas d’être drôle. On a une nature généreuse avant tout. Je ne me qualifie pas comme une comique mais comme une comédienne qui touche les gens par l’humour. Comme quelqu’un qui a des trucs à dire aux gens et à leur piquer. TON SPECTACLE TOURNE AUTOUR D’UN PERSONNAGE QUI RACONTE SA VIE ET CELLE DE SON ENTOURAGE DE FAÇON TRÈS DRÔLE. CE QUI M’AMENE À ME DEMANDER SI TA VIE EST UN LONG SKETCH OU SI TU RENDS RISIBLE LA BANALITÉ DU QUOTIDIEN ? Je dirais que je rends risible la banalité. Il y a ceux qui voient la vie en noire, et ceux qui voient la vie en rose alors que c’est la même vie. J’arrive à transformer les travers du quotidien et les galères des autres. Je transforme, c’est un peu de la magie. QUAND TU INTERPRÊTES TA MÈRE SUR SCÈNE, SON PERSONNAGE DIT QUE “FIFOU EST LE NOM QUE LES FRANÇAIS DONNENT À LEUR CHIEN”. D’OÙ VIENT CE NOM, EN RÉALITÉ ? Fifou ça vient de “fille folle”. C’est ce que j’étais. Ça a toujours été mon surnom depuis toute petite et c’est presque devenu mon premier prénom, à tel point que tous mes profs m’appelaient “Fifou” à l‘école. À LA DIFFÉRENCE DE BEAUCOUP DE FEMMES COMIQUES, TON SPECTACLE NE TOURNE PAS AUTOUR DE LA GALÈRE POUR TROUVER UN MEC OU UN MARI. Mon métier de comique ne m’empêche pas d’avoir une relation normale. Ma passion c’est un art de vivre, je suis tout ce que je suis parce que je fais ça. J’en avais marre de voir des nanas sur scène qui parlent que de mecs. Comme si notre vie était conditionnée et que l’on était réduite que par les hommes.

TU RENDS HOMMAGE À ELIE KAKOU PAR UNE JOLIE IMITATION… Elie Kakou a été une déferlante dans ma vie. Il était coloré et folklorique. C’est quelqu’un à qui on a dit que ses personnages ne passeraient jamais. Il y a cru. Tout ce qu’il était, il l’a donné sur scène et je me suis dit que c’était aussi possible pour moi. Voilà quelqu’un qui a une vraie originalité, qui n’est pas formaté, avec son petit gabarit et son accent. Il trimbalait un vrai univers. Je le kiffe, c’est un rayon de soleil. ON T’A VUE CET ÉTÉ DANS UNE CAMPAGNE PUBLICITAIRE À LA TÉLÉ AVEC VINCENT CASSEL, LUC BESSON, JOEY STARR ET D’AUTRES ; POUR FAIRE LA PROMOTION DE LA MIXITE ET DU MÉLANGE DES PEUPLES. QU’EST CE QUI T’AS POUSSÉ À PARTICIPER À CE PROJET ? Pour moi c’est important qu’on arrête avec les origines des gens. Tout ça génère des incompréhensions. On est des jeunes, on est fait de plein de choses, de pleins de cultures et on ne veut pas choisir. Faut être soit noir soit blanc, soit carré soit rond, nous on choisit pas, on prend tout. J’en ai marre qu’on nous appelle des jeunes issus de l’immigration. L’immigration n’est pas un pays. Il faut qu’on comprenne enfin, que nous sommes une richesse.

Fifou - “J’y suis j’y reste !” - Révélation festi’femmes


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FifOU “Je suis une comédienne qui touche les gens par l’humour.”


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Textes de Sheyen_Photos de Ray Demski

06, E N O C B L L U B D E R Un battle de danse ! Hip-Hop co-lo-ssal

“Les seize meilleurs danseurs Hip-Hop de la planète s’étaient donnés rendez-vous dans une arène enflammée du Brésil.”

ésil, c’est en llemagne, et le Br l’A e, iss Su la ès pr A pionnat esburg que le cham nn ha Jo à d Su du Afrique BC One, break, le Red Bull de lo so de on m du in. 22 septembre procha posera ses valises le ier, c’est à Paris en juin dern re oi ct vi lle be e un Après

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en 2007, lors ésentera la France pr re i qu ez ir am que R Sébastien la plus prisée. Cha le na io at rn te in n ent dans de la compétitio du moment s’affront ys bo b. s ur lle ei m e année les seiz frique du Sud avec l’A de t oû -g nt va A . ée une arène enflamm o Paulo 2006. Sa r un flashback su La Cigale, le 24 juin dernier. Risk One, Marcio, Loïc, et finalement Mounir des champions du monde en titre Vagabonds, ne résistent pas à l’incroyable fluidité de la danse de Sébastien de Perpignan. Un break complet et sans concession qui lui offre un passeport pour l’Afrique afin d’affronter les quinze autres breakers sélectionnés aux quatre coins de la planète. Pour ce b.boy discret mais de longue date, c’est une réelle reconnaissance. Comme cela l’a été pour le Lyonnais Lilou du Pockemon Crew qui a remporté le titre de champion du monde solo à Berlin en 2005 et l’a remis en jeu à Sao Paulo en 2006. Le plus difficile : résister à tous les jurys. Lilou en a fait les frais. Le 25 novembre 2006, les seize meilleurs breakers de la planète ont rendez-vous dans une arène enflammée du Brésil pour s’affronter tels des gladiateurs. Jamais un événement international Hip-Hop n’a eu lieu de ce côté de la planète. Des b.boys à la réputation sulfureuse sont là, les Coréens Hong10 et The End, le Français Crazy Monkey champion de France par équipe 2005, les stylisés Américains Do Knock, Roxrite et Ronnie, l’agile Allemand Lil Ceng, le surprenant Brésilien Pelezinho, l’Anglais “peur de rien” Mouse, et les outsiders dont on connaît peu de chose : le Russe Bootuz, ou le SudAfricain Jed. Dans les coulisses, la tension est palpable. Un événement grandiose, une mise en scène cinématographique, rien n’est laissé au hasard. 20 heures, les danseurs s’impatientent. L’ordre de passage annonce deux France/Brésil, aux airs de revanche footballistique, dès le premier tour. AU CŒUR DE L’ARÈNE : -21 h 45, le DJ balance un son puissant qui accueille dans un nuage de fumée, le Vénézuelien Salo et le Coréen The End

sur la piste centrale. Le public est en feu. Trois rounds pour convaincre. The End donne le ton de l’événement : performance. Pour le jury, le Français Junior, l’Allemand Storm, le Brésilien Andrezinho, et le Danois Sonic, à l’unanimité la Corée l’emporte. Un océan de drapeaux jaune, vert et bleu accueille Lilou et le Brésilien Muxibinha. La pression monte d’un cran. Le public, attendait ce battle avec impatience. Lilou se cache derrière son foulard. Muxi lance les hostilités. Il offre un break énergique à son maximum. Lilou, habitué des battles internationaux, prend son temps. Son top rock sur le rythme, il imite l’escrimeur et dévoile une part de son originalité. Le verdict tombe, deux voix seulement pour Lilou, celles de Junior et de Sonic. Le Lyonnais est abasourdi, le public aussi. La foule hurle “Li-lou, Li-lou !”. Fair-play, il salue son adversaire et quitte la scène. Dans l’arène règne la confusion. Personne n’avait envisagé un départ aussi rapide de Lilou. En coulisses, Storm explique que pour lui, le Français n’a pas tout donné. Deuxième France/Brésil : le Dijonnais Crazy Monkey rencontre Pelezinho. Ce dernier est rapide et efficace. Crazy, dans la maîtrise, prend son temps, joue avec le public. Pelezinho surenchérit, Crazy poursuit en phases et en acrobaties. Hormis celui de Junior, tous les votes iront au Brésil. Déception dans le camp français. FINALE SURVOLTÉE : -23h15, après une série de battles ahurissants, une ambiance de feu accueille la finale États-Unis/Corée. Ronnie de Las Vegas affronte le Coréen Hong10, finaliste 2005. Deux gladiateurs aux styles très différents et hyper motivés se font face. Les fumigènes se dissipent. Le battle commence. Ronnie attaque en incroyables clés, il enchaîne coupole ventre/canard une main. Hong10, peu

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087 impressionné, surenchérit thomas/vrille coude/coupole ventre/couronne. Ronnie revient dans son style plus groupé et près du sol, alors que le Coréen lui répond avec amplitude, enchaînement de dingue, footworks - clés - clashs remontée une main. Le quatrième round signe définitivement la victoire de Hong10. Le public hurle. Hong10 explose et termine torse nu. Un style impeccable. Il est déclaré meilleur b.boy de la planète jusqu’au 22 septembre prochain. Un événement riche et explosif. Sébastien a du pain sur la planche, mais toutes les chances de s’en sortir avec les honneurs. Rendezvous à Johannesburg pour une revanche tricolore… www.redbullbcone.com

Bboy Sebastian (France)

Photos (c)RayDemski.com/Red Bull Photofiles

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Bboy Mounir (France, Vagabonds Crew)


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088 Textes de Lady So Dia_Photos Mylee_j

La Tecktonik La musique techno, electro et trip hop ont enfin leur danse. Venue de Belgique la Tecktonik a débarqué cette année au Métropolis avant d’envahir la France entière via “You tube”. Vous verrez de moins en moins de jeunes secouer le cou, limite rupture d’anévrisme, ce sont les bras ou les jambes qui jouent un rôle visuel important selon les styles. La Tecktonik se danse sur de la techno, les mouvements s’exécutent en continu tout en fluidité, l’énergie est variable ce sont des mouvements créés par la courbe des bras et l’élasticité du corps.

Basso, Sofia, Emilie, Milliard et Océane


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Jumpstyle : Les jambes font des sauts en avant et en arrière, en bas en haut (effet fer à repasser) Les bras aident pour l’impulsion. Hard style : Mettre une énergie de fou furieux en danse tecktonik. Milky Way : Ce style se danse sur de la musique électro ou trip hop, cette danse se compose d’un mélange de street dance, danse Hip-Hop et de Tecktonic. Electro-Flop : Un style hyper relâché, le bassin joue un rôle de pivot. Le samedi 4 août, l’association “Dance génération” a organisé un

rassemblement tecktonik. La jeunesse s’est réunie autour d’un même désir, celui d’échanger. L’ambiance était au partage nous projetant 20 ans plus tôt quand certaines personnes dansaient bizarrement sur la tête. Aujourd’hui on voit des jeunes coiffés en crête de coq se tordant dans tout les sens pour danser. Un genre nouveau prend vie… à suivre… www.tck01.fr - Dancegeneration@hotmail.fr


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Jamais sans... VOICI NOTRE SÉLÉCTION COUP DE CŒUR, POUR VOS GADGETS HIGH TECH DE LA RENTRÉE, D’ICI QUELQUES TEMPS VOUS NE POURREZ PLUS VOUS EN SÉPARER… par Lady Priss-K NOKIA PRISM Dans la collection nouveaux portables tendances pour la rentrée, le choix va être difficile… Voici le dernier Nokia Prism, inspiré des formes du diamant ; ce telephone a tout pour plaire aux adeptes des nouveles technoloies. Il possède un écran qui évolue tout au long de la journée, en fonction de l’heure ou du niveau de la batterie, chaque écran est unique et se transforme en une véritable œuvre d’art abstrait… Nokia Prism propose avec ses fonctions 3G, 49 couleurs d’éclairage. Un design et des lumières qui feront fureur chez les clubbeurs et les amateurs de techtonik…

IPHONE Il se fait désiré depuis plusieurs mois, l’Iphone est enfin sorti cet été aux États-Unis, il devrait arriver d’ici quelques mois en France. Design, simple d’utilisation, l’Iphone combine de multiples fonctions, du telephone mobile à l’assistant personnel wifi, en passant par une fonction baladeur numérique et appareil photo de deux millions de pixels, il va vite devenir l’accessoire indispensables des business-women et autres addicts. Deux modèles seront proposés allant de 4 à 8 Go. Compatible à ITunes, vous ne le quitterez plus… environs 499 $ www.apple.com/fr

Nokia Prism 499 Euros www.nokia.fr

PHASE9 Crée par le Studio de Design Phase9Media, ce casque top tendance ne sera laisser indifférentes les ladies, Phase9 utilise le vectoriel afin de designer les objets du quotidien, de la coque de portable aux sneakers en passant par le casque audio et les t-shirts… Aux États Unis Phase9 est en pleine explosion, ils font fureur dans la communauté urban fashion. N’hésitez pas à aller faire un tour sur leur site, vous y découvrirez certainement un accessoire qui vous est dédié. Phase9media 299 Euros www.phaseninemedia.com


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Texte de Mily Supafly

Beauté Africaine : BROW ENVY KIT de Too Faced : À vous de choisir votre style avec le brow envy kit de too faced qui comprend trois pochoirs, trois poudres, une pince à épiler, un crayon à sourcils et un miroir. Et il se glisse partout ! - Too Faced en exclusivité chez Séphora, 33E. (1)

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KHÔL CREME RELIEF de Shiseido : Grâce à son pinceau biseauté et sa texture onctueuse facile à appliquer vous pourrez aisément vous créer un regard charbonneux ou simplement rehausser votre regard d’un trait de couleur. Le must have de cette rentrée 2007 ! - point de vente Shiseido, 26E. (2) MASCARA THAT’S A WRAP de Smashbox (ici smashing teal) : Pour un effet subtil et original, appliquez du mascara noir comme à votre habitude, après que vos cils aient séché, appliquez le smashing teal sur leurs pointes. Effet glamour assuré ! - Smashbox en exclu chez Séphora, 20E. (3)

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GLAM SHINE de L’Oréal : Cette nouvelle collection de gloss allie la brillance miroir à une gamme de couleurs naturelles. Grâce à sa texture qui ne colle pas, votre amoureux n’a plus d’excuse ! Et le nouvel applicateur, qui vous offre un grand confort d’application est à tester d’urgence ! - point de vente L'Oréal, 10,99E. (4) (3)

POUDRE GOURMANDE “HONEY” de Urban Decay : Vous ne vous passerez plus de cette poudre pour le corps aux saveurs sucrées et aux doux reflets dorés. Vous pouvez aussi l’utiliser légèrement sur le haut de la pommette si vous appréciez un teint brillant. Urban Decay, en exclusivité chez Sephora, 26E. (5)

L’astuce : Si pour redessiner vos sourcils vous êtes adepte au crayon, il arrive parfois qu’il ternisse le poil. Pour redonner éclat et brillance aux sourcils, appliquez une touche de gloss ou d’huile d’amande douce après le crayon. Beauté asiatique : ACCORD PARFAIT MINERAL de L’Oréal : C’est le produit star en provenance des US, L’Oréal lance un fond de teint poudre minéral, au pouvoir très couvrant, qui s’applique au pinceau. Cette poudre est composée de pigments minéraux naturels qui subliment le teint et elle bénéficie d’excellentes propriétés de tolérance qui lui permettent de convenir aux peaux sensibles comme aux peaux à problèmes. - Accord Parfait Minéral, points de vente L’Oréal. (6)

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Palette Diorissime de Dior : Comme chaque saison, Christian Dior Parfums lance un produit accessoire et c’est dans une jolie pochette rose poudré inspirée de la collection couture “D de Dior” que se cache un camaieu de six nuances - quatre pour les yeux, deux pour les lèvres - qui vous permettra de réaliser un maquillage sexy et raffiné. Effet glamour garanti, c’est l’accessoire beauté de la saison. - Palette Diorissime, points de vente Dior 53,01E. (7)

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PERLES DE CORPS de Sothys Ces perles douces et crémeuses au toucher déposent un voile de strass et de lumière sur le visage, les paupières et le décolletté et vous feront briller pour vos plus belles soirées (évitez les maquillages trop brillants la journée). - Sothys, points de vente Sothys, 45E. (8) Gamme VIP expert by Terry Terry nous fait sa révolution cosmétique et crée la beauté nomade, urbaine et contemporaine avec ces objets ‘clic pen’. Roulements à bille, pinceaux massants... Avec cette nouvelle gamme de soins et de maquillage, by Terry vous propose un haut débit d’actifs rares directement de l’éprouvette à la peau en un clic ! - by Terry en exclusivité chez Sephora à partir du 15 octobre (9) Brosse céramique lissante d’Elite Avec cette nouvelle brosse à lisser céramique vous ne risquez plus de brûler vos cheveux (ou autre puisqu’on ne sait jamais quoi en faire...). En effet, son revêtement céramique et ses plaques aérées distribuent uniformément la chaleur en évitant les chocs thermiques et son système de blocage intégré en fait l’incontournable pour un lissage parfait. Elite, points de vente Elite 11,80E. (10)

L’astuce : Pour une meilleure tenue de votre eye-liner, laisser sécher quelques minutes après l’application puis poudrez légèrement. Cette technique permet de maintenir un trait propre car la poudre absorbe les excès d’eau déposés naturellement tout au long de la journée…

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Nuances

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Photographe : Arcadius

Make up artiste : Ismael Blanco@Aurélien Hair styliste : Christophe Martinez@Aurélien Models : Hawa@MademoiselleAgency Gesche@MademoiselleAgency Lika@Crystal - Veronica@book.fr Post prod : Couleurs d’Image

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LADY BEAUTÉ

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Beauté Européenne : Matte Eyeshadows de Urban Decay : La marque américaine, célèbre pour ses fards à paupières pailletés ou satinés sort aujourd’hui sa première gamme de fards à paupières mats. Une impressionnante palette de nuances riches en pigments et d’une texture ultra douce très facile à travailler. En les humidifiant, ces ombres à paupières peuvent même faire office d’eye liner ! Matte Eyeshadows de Urban Decay, en vente exclu. chez

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Sephora, 15,50E (1)

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Touche Brillance Lèvres de Shiseido : Shiseido sort trois nouvelles teintes de brillants à lèvres 'effet mouillé' au noms évocateurs de saveurs exquises... cannelle scintillante, pêche melba, rose caramel. Ces gloss rehaussent l’éclat des lèvres et vous garantissent un sourire éclatant et un fini brillant longue tenue. - Touche Brillance Lèvres de Shiseido, points de vente Shiseido 20,50E (2)

Brillant à lèvres confiture de Berangé : Ne vous méprenez pas, c’est un superbe brillant à lèvres qui se cache dans ce petit pot de confiture. Vous aurez le choix entre deux saveurs : l’un à la fraise, qui teintera très discrètement vos lèvres de rose et l’autre à la noix de coco, ultra brillant et transparent. Même son prix est exquis ! - Bérangé, points de vente Bérangé, 4E (3)

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Sérum Anti Frisottis formule extra forte de John Frieda : Vos cheveux sont épais et vous avez tout essayé pour maîtriser vos frisottis et vos petits cheveux rebelles ? La formule extra forte du sérum anti-frizz John Frieda vous permettra de discipliner vos mèches rebelles ou de redessiner vos boucles et facilite le coiffage en apportant souplesse et brillance à votre chevelure. - Sérum Anti- Frisottis formule extra forte de John Frieda, en

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exclu. chez Sephora, 15E (4) (5)

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L’astuce : Afin d’accentuer l’intensité de votre fard à paupière, poser d’abord l’ombre avec un pinceau humide puis repasser au pinceau sec. Beauté Indienne: O’GLOW de Smashbox : Ce gel révolutionnaire réagit en fonction de la pigmentation de votre peau afin de rehausser la couleur naturelle des pommettes en quelques secondes. Il peut être appliqué sur tous les types de peau de la plus claire à la plus mate, et même sur les lèvres pour une coloration rosée naturelle.- Smashbox en exclu. chez Séphora, 28E. (5) Palette teint, yeux et lèvres Phantasmagoria de Sephora : Cette palette est un flamboiement de couleurs typiquement automnales. Elle renferme trois teintes d’ombres à paupières, de rouges à lèvres et de blush qui vous permettront de réaliser des maquillages complets et variés en toutes circonstances. - Sephora, 25E. (7) Mascara Volume Shocking de L’Oréal : C’est un succès mondial, le mascara volume shocking vous offre un maquillage des cils haute définition grâce à son application en deux temps : d’abord une base innovatrice à effet armature qui sépare et gaine les cils puis l’application du mascara avec une brosse nouvelle génération qui permet une charge immédiate et généreuse. - Points de vente L’Oréal, (8) Collection Sheer Blonde, Brillante Brunette et Radiant Red de John Frieda : Les cheveux blonds, qu’ils soient naturels ou colorés, peuvent par moment paraître plus ternes et plus sombres. Les cheveux bruns eux, absorbent la lumière au lieu de la réfléchir… John Frieda crée une gamme de produits sur mesure qui améliorent la brillance des différentes couleurs en utilisant le pouvoir de la lumière. John Frieda en exclusivité chez Sephora. (9)

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Photos backstage de Wafa

L’astuce : Appliquez votre brosse à mascara au ras des cils pour ourler les cils et étoffer les racines. Maintenez la paupière supérieure avec un doigt et étirez jusqu’aux pointes. Appliquez à la racine des cils inférieurs pour ne pas alourdir le regard mais l’intensifier habilement.


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KOLORTOSHOP Photographe : Florsch/Phoks

Styliste : ML Kat Make-up : Amandine Perez Hair Stylist : Sonia Duchaussoy Models : Maxime Juliana Ribeiro@Mademoiselle Agency Masha Korableva@Mademoiselle Agency

Max : Lunette H&M - k-way Bleu Nike - Teddy Bleu Franklin Marshall - Polo Bleu Lacoste - Ceinture LRG - Baggy Ecko - Basket Air Force One Blanche Nike - Juliana : B.O Bleu Grappe Laurence Hersant - Masque de Ski Electric - Robe Bleu Canard Betsey Johnson - Académique Bleu Repetto - Veste Labyrinthe - k-way Bleu d’homme Nike Mitaine vernies en cuir Georges Morand - Sautoir bleu à fleurs - Basket Cortez Bleu Nike


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Bandeau Rose American Apparel - Chapelet Agathe jade blanche et rose Mathilde Meival - Jupe Tulle Fushia Repetto - Gilet mauve RE.SET - Gant en cuir Georges Morand Bracelets Helene Zubeldia - Bague Grappe Laurence Hersant - Lunettes mauve Lacoste - Bracelet en fourrure rose Karen Mony - Escarpins mauve Robert Clergerie


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Mascha : Blouson à capuche pour Homme Bleu Converse - Badge Velours Jaunes Karen Mony - Polo et ceinture jaune Lacoste - Lunette Verte Lacoste - B.O grappe jaune Laurence Hersant - k-way mis en jupe American Apparel - Mitaine vernis jaune Georges Morand - Académique Marcel jaune poussin Repetto - Collier mis en bracelet de Cheville Delphine Charlotte Parmentier - Escarpins vernis jaune Robert Clergerie / Juliana : B.O Laurence Hersant - Gilet en laine à capuche Explora Paris - Robe American Apparel - Ceinture jaune fluo Lacoste - Gants vernis art Décos Tricolore Georges Morand - Legging jaune poussin Stanlowa - Bandeau mis en bracelet orange et jaune American Apparel - Ballerine en cuir Stanlowa - Plastron jaune mis à la cheville Delphine Charlotte Parmentier / Max : Polo Jaune - Lacoste - Blouson réversible écossais vert Enyce - Baggy collection Australie Madras et ceinture Enyce - Basket Cortez verte et jaune Nike Nature morte : Basket Blanche Air Force One Nike - Basket Air Max Mauve Nike - All Star Ecossaise Verte Converse - Basket Pied de Poule Arc en ciel Le Coq Sportif

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Lunettes Histoire De Voir - Veste zippée vert Fluo, Porte clef 3 vert N2’ - Académique vert gazon et Robe verte American Apparel - Gant en cuir vert Georges Morand - Collier Massai, Bague et B.O grappe Laurence Hersant - Ballerine lurex verte Repetto

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Masha : Béret Rayé Lacoste - B.O papillon La Scatola Rossa - Veste en velours Lacoste - Justecorps rouge Repetto - Ceinture en cuir Save The Queen - Gants George Morand - Jupe en cuir Anikalenas Karstrom - Leging rouge et gris Desigual - Collant résille Well - Bague La Scatola Rossa - Guêtre American Apparel - Compensé rouge vernis Robert Clergerie - Collier Lurex rouge posé sur la guêtre Marie Seguy / Max : Sweat rouge en velours American Apparel - T-Shirt Blanc Coogi - Baggy et Ceinture Enyce - Basket Blanche Air Force One Nike

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Max : Veste à Capuche, t-shirt et Baggy Coogi - Basket Air Force Mauve Nike / Juliana : B.O rouge breloque N2 - Veste en velours verte Lady Enyce - Maillot de bain rose Sombra E Agua Fresca - Body arc en ciel et Bosy Rouge échancré American Apparel - Gants en cuir jaune Georges Morand - Bague et Collier Massai mis autour de la taille Laurence Hersant - Bracelet plexi bleu Helene Zubeldia - t-shirt mauve mis en jupe Chilly Pepper - Pantalon rose Lili La Tigresse Basket Pied de Poule Arc en ciel Le Coq Sportif - Masha : Lunettes Funk - Maillot de bain jaune et turquoise et short arc en ciel American Apparel - Veste en velours violet Le Coq Sportif - Ceinture rouge Lacoste - Gants velours en cuir Georges Morand - Legging orange Stanlowa - Chapelet jade verte Mathilde Meival - Bague Laurence Hersant - B.O étoile Delphine Charlotte Parmentier Ballerines pointues Melissa - Collier mis en Bracelet de cheville - Laurence Hersant

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MAXIMILIEN LES NUITS PARISIENNES FONT RÊVER DEPUIS TOUJOURS, C’EST UN MILIEU QUI INTRIGUE ET QUI FACINE TOUT LE MONDE. RENCONTRE AVEC MAX, ORGANISATEUR DE SOIRÉES, QUI NOUS LIVRE QUELQUES FICELLES… Interview de Julien Mpacko

TOUT D’ABORD QUI EST MAX ? QUEL EST TON PARCOURS ET COMMENT AS-TU COMMENCÉ DANS LE MILIEU DE LA NUIT ? J’ai 30 ans, je suis apporteur d’affaires, j’ai 10 ans d’expériences dans le milieu de la nuit. Mon parcours dans ce milieu a débuté par le plus grand des hasards, j’étais commercial “grand compte” chez British Telecom, ils cherchaient le moyen d’organiser une fête de fin d’année pour récompenser les bons résultats du groupe. Le budget était restreint. J’ai très vite comprit que la “vie de bureau“ ne me convenait plus et je ne le regrette pas. Quelque temps après j’ai ouvert ma société de communication et agence évènementielle. Y A-IL SELON TOI PLUS D’AVANTAGES OU PLUS D’INCONVÉNIENTS DANS CE MILIEU ? Les inconvénients sont multiples, les mauvaises rencontres sont nombreuses, les troubles fêtes ne font pas long feu dans ce milieu. Pour ce qui est des avantages ça tient en trois mots : implication, travail et réseau. QUE PENSES-TU DU MILIEU DE LA NUIT EN GÉNÉRAL PLUS PARTICULIÈREMENT LES ORGANISATEURS DE SOIRÉES ? Sans la nuit que ferait-on pour se distraire… Les organisateurs de soirées oublient souvent pourquoi ils ont décidé de faire ce métier et d’autres le font pour de mauvaises raisons. Je me considère plus comme un businessman qui apporte des affaires plutôt qu’un simple organisateur de soirées, je crée des concepts et des événements. Il faut être là au bon endroit et au bon moment. Le facteur chance joue quelquefois aussi dans ce milieu. Aujourd’hui beaucoup trop de préjugés raciaux sont encore pratiqués par certains établissements de nuit et organisateurs cela prendra le temps

qu’il faudra, mais tôt ou tard certaines portes inaccessibles à certaines communautés s’ouvriront. TU AS, COMME TOUTE PERSONNE PRÉSENTE SUR UN MARCHÉ, DE LA CONCURRENCE. COMMENT CELA SE PASSE-IL ? C’est plutôt le choix de la clientèle qui crée en quelque sorte de la concurrence. Celui qu’il l’emporte reste celui qui propose la meilleure prestation. L’aspect positif est que les échecs rendent meilleurs les plus courageux. À QUEL NIVEAU DE NOTORIÉTÉ TE SITUES-TU PAR RAPPORT AUX AUTRES ORGANISATEURS ? ÊTES-VOUS NOMBREUX ? AS-TU DES ENNEMIS ? Le niveau de notoriété augmente au fil des années des “bons et loyaux services”. Il est impossible aujourd’hui de définir le nombre d’organisateurs de soirées, il suffit d’avoir un bon carnet d'adresses et c’est parti. Les ennemis sont nombreux, un client refoulé pour “x” raison devient votre ennemi, même si vous n’y êtes pour rien. Parmi les organisateurs de soirées certains se disputent ou disent du mal des autres… Je suis souvent confronté à des gens qui parlent, critiquent ou nous insultent moi ou mes soirées… Je ne préfère pas leurs répondre directement, je le fais par le biais de divers supports de communication (flyers, textos, sites internet et bien sûr l’arme fatale le bouche à oreille...). Pour les plus insistants, par une mixtape que j’ai moi même produit, résultat je suis en froid avec certaines personnes du milieu de la nuit, mais je ne m’en porte pas plus mal et puis la concurrence me rend toujours meilleur. Quelque part je les remercie car indirectement ces gens-là augmentent ma notoriété.

QUELLE EST TA VALEUR AJOUTÉE ? Aujourd’hui pour se démarquer de ces concurrents, plusieurs facteurs sont nécessaires : -Avoir un bon emplacement. -Un excellent Dj -La communication la plus ciblée, afin d’avoir une bonne clientèle. En 2006-2007, j'ai lancé le concept “PRIVATE PENTHOUSE” tous les dimanches à La Suite (avec Dj Lord ISSA, DJ Pelpez & DJ red Killer). Notre valeur ajoutée était le public, on a reçu les rappeurs Booba, Mac Tyer, Alibi, Vin Diesel, Timbaland & Justin, Vincent Cassel, Patrick Vierra, Lilian Thuram… DES PROJETS EN PERSPECTIVE POUR CETTE FIN D’ANNÉE 2007 EN RAPPORT AVEC TES ÉVÈNEMENTS ? La Suite vient d’être vendue à une célèbre marque de bijoux et de parfums… Nous négocions avec des établissements de prestige, mais c’est plutôt sur les États-Unis et la Turquie que l’avenir se prépare, Istanbul c’est le nouvel eldorado. Je voulais remercier le magasine Lady Caprice de m’avoir accordé cette interview, remercier aussi tous ceux qui me soutiennent depuis quelques années, les patrons et responsables d’établissement qui m’ont fait confiance, à très bientôt dans mes soirées . www.myspace.com/privatepenthouse Email : tres.tres@voila.fr

“Il faut être là au bon endroit et au bon moment. Le facteur chance joue quelquefois aussi dans ce milieu.”


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LADY CINQ À SEPT

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Maximilien


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Photo Jean Benoist Sallé

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Stéphanie Binet


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LADY LIFE

À 35 ans, Stéphanie Binet s’est déjà fait un sacré nom dans le monde du Hip-Hop. Journaliste depuis près de quinze ans, elle a toujours plus ou moins officié dans ce milieu. Originaire de la Beauce, cette jeune femme a d’abord été passionnée de journalisme avant de devenir une fan de rap. Après une première expérience en presse locale puis en radio, Stéphanie voit son premier concert de rap en 1990, au Printemps de Bourges. Public Enemy la scotche sur place : “Une énorme claque, t’avais les basses qui te remuaient les tripes, le rap bulldozer de Chuck D, l’imagerie Black Panthers, la folie de Flavor Flav, je n’ai jamais décollé depuis.” Elle apprend son métier au même rythme qu’elle découvre la culture Hip-Hop et ses codes. La demoiselle jongle entre presse écrite et radio comme elle vogue entre Paris, New York et Londres. Dès qu’elle entend parler d’un concert ou d’une jam, elle prend son DAT (enregistreur sonore) et elle fonce. Tout s’enchaîne alors très vite, L’Affiche en 1994, puis World, Groove, Libération et enfin Tracks, l’émission d’Arte pour laquelle elle fait des sujets depuis 2001. Dans un milieu aussi masculin que celui du Hip-Hop, Stéphanie a su faire sa place, sans jamais souffrir d’être une femme. Au contraire, cela a parfois été un atout : “Les artistes sont bien moins violents avec nous qu’avec les journalistes mecs. Les rappeurs sont machos mais pas misogynes, la plupart ont été élevés par leur mère…” Son métier, Stéphanie l’a finalement appris au contact des rappeurs, même s’ils l’ont parfois rendue folle. Et les anecdotes ne manquent pas… “Il y a avant les interviews, les retardataires maladifs comme R-Kelly (un jour et demi sur l’horaire prévu, le record), RZA qui plante une fois sur deux, ceux qu’il faut aller

chercher chez leur mère comme Pharaoe Monch, les Minister Amer avec qui il faut recaler les interviews sans arrêt. Tout ça fait partie du folklore.” Et il y a aussi les plus difficiles qui se révèlent être les plus passionnants et les plus instructifs. Comme Joey Starr et Kool Shen. “Malgré leurs sautes d’humeur, ces deux-là m’ont appris mon métier : être inventive dans les questions, exigeante dans les réponses et savoir aussi mettre la distance, une règle qui m’allait très bien.” Parce qu’elle ne se voit pas “chroniquer des disques de rap jusqu’à 45 ans”, Stéphanie a la tête pleine de projets. Elle voudrait traiter des sujets plus société, devenir réalisatrice ou prof de français. “Mais c’est pour quand j’en aurai marre de courir le monde. Pour l’instant, je n’en ai pas fini, je crois…”

Photo Sébastien Erome

STÉPHANIE BINET :

DU HIP-HOP JUSQU’AU BOUT DE LA PLUME

Les filles sont heureusement de plus en plus nombreuses dans le journalisme Hip-Hop. Mais l’une des premières est sûrement Stéphanie Binet, LA madame rap de Libération. Portrait d’une passionnée. Par Adeline Lajoinie

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LADY C.R

110 Carton Rouge !!! BEYONCÉ ET JAY-Z ONT DU SOUCI À SE FAIRE. LA RELÈVE DU HIP HOP/R&B ARRIVE, ET C’EST EN FRANCE QU’ELLE A ÉLU DOMICILE. NE PAS PARLER DE CE PHÉNOMÈNE FRANCO-FRANÇAIS DANS LADY CAPRICE SERAIT UN MANQUEMENT, VOIR UNE GRAVE FAUTE PROFESSIONNELLE. CECI N’EST NI UN CLASH, NI UN CARTON JAUNE MAIS JUSTE UN MESSAGE À TOUS LES AMATEURS DE BONNE MUSIQUE. Texte Max Puissant

On aurait dû dire à Clara Morgane qu’il est plus difficile de chanter juste que de que de simuler un orgasme tant sa prestation avec Kossity est pitoyable. Une fois de plus, c’est encore le R&B qui perd de sa crédibilité. Les précurseurs que sont Teddy Riley ou Keith Sweat pouvaient grâce à leurs voix, envoûter les meufs et dans le même temps faire kiffer les lascars parce que leurs morceaux étaient des préliminaires musicaux. Difficile de nos jours d’ambiancer une demoiselle de plus de 15 ans, sur “Elle me contrôle” de Mathieu Pokora sans qu’elle prenne la fuite. C’est parce que le R&B est un genre musical difficile à cerner que des individus peu scrupuleux ont souvent voulu s’en emparer. Même si cette musique a résisté par le passé aux tentatives de récupération d’Ophélie Winter, ces derniers temps il semblerait que l’avantage tourne en faveur de Tragédie, Tribal King, Mathieu Pokora et maintenant de Clara Morgane. Cette dernière ne devrait pas confondre l’image sexy de certaines chanteuses qui sont devenues de grandes artistes avant tout grâce à leur talent, avec une banale et vulgaire chorégraphie accompagnée de paroles aussi pauvres que ridicules: “Et lorsque je vois flou à mes seins je me voue. C’est une fille fragile que tu vois en dessous”. Mettre en avant une ancienne actrice du X, en la faisant passer pour la nouvelle égérie du R&B est un formidable message que lancent les producteurs de musique à toutes les jeunes filles qui rêvent de devenir chanteuse. Elles savent maintenant que pour passer à la télé, gagner de l’argent et faire des duos avec des rappeurs sans avoir de talent, il leur suffit seulement de tourner au préalable dans quelques films pornos. Tout devient possible. Tout cela ne serait qu’anecdotique, si ces pseudos chanteurs ne connaissaient pas d’énormes succès commerciaux. À la première place des ventes de singles depuis plusieurs mois on trouve les titres de Michael Youn ‘Fou ta cagoule’ et ‘Mauvaise foi nocturne’ avec Pascal Obispo. La parodie

s’avère plus payante que la véritable chanson pour Obispo, qui n’avait plus été numéro un des ventes depuis 2003. L’ancien animateur du morning live sait qu’il ne pouvait pas clamer haut et fort être un rappeur, sans entraîner une méfiance du public. Il est donc sournoisement passé par la parodie en utilisant et vulgarisant certains codes du Hip Hop. Celui qui jadis arpentait les rues de Neuilly-sur-Seine en string, porte maintenant baggy, casquette et chaînes autour du cou. Dans le clip Mauvaise foi nocturne, “MC Youn” pousse le vice jusqu’à tourner en ridicule les Tribal King en les imitant, comme pour nous mettre en garde contre ces imposteurs. L’humour permet de tout accepter. Mais aucune des bouffonneries de MC Youn n’est drôle. Les plaisanteries les plus courtes étant toujours les meilleures. Michael doit donc cesser ses bêtises, arrêter de se prendre pour un rappeur, remettre son costume en forme de bitte rose et ne plus manquer de respect à une culture vieille de 30 ans.

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DÉS LA RENTRÉE, RETROUVEZ LE NOUVEAU SITE DE LADY CAPRICE, PLUS INTÉRACTIF, DES NEWS, DES PHOTOS, DES VIDÉOS, DES INÉDITS, DU SHOPPING, DES BONS PLANS, UN AGENDA, DES INTERVIEWS… ET TOUTES LES ADRESSES DE NOS POINTS DE VENTE EN FRANCE

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LES DIX COMMANDEMENTS

Texte la rédaction Illustration de Nini Wozniak (www.niniwozniak.com)

Après un été tout gris, c’est l’hiver en couleurs, adoptez la color-attitude et suivez le guide…

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LADY X / Y

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as endr r p du dèle iras o m ort me com ave tu s ras r e t c e s Broo o de la tu dans iqueras y k u n e l t d f i 1_Pu K-way k en bo tu reven ras i i 2_Le Teckton de peau r tu sort s i a frira f o 3_L couleur iel le so pieras u ct o c 4_Ta arc en lais tu c oreras ton me à b g n 5_E look an nk tu ar ectrique l u e 6_L crête p e bleu é as ras… t 7_La e crava u proner igi tu viv n t 8_U mixité ays de G a L 9_ ans le P D 10_


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Avant / Après


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Un T-shirt Une machine à coudre Du fil de couleur Des ciseaux Des épingles

Temps de réalisation : 1H Customisation

Texte de Lady Priss-K / Réalisation Virginie - Modèle Diane

1 – Prendre un vieux t-shirt. Un t-shirt usé ou acheté en fripes.

Déco-Tee

Ce trimestre nous vous proposons une création déco à prix réduit, redonner vie et style à un vieux t-shirt. En véritable “déco - artist”, n’hésitez pas suivez le guide !

LADY DESIGN

2 – Fixer le patron ci-joint après l’avoir aggrandi, à l’aide d’épingles sur le vieux t-shirt. 3 – Découpe. Découper le vieux t-shirt en suivant la forme du patron. 4 – Couture. De préférence à la machine à coudre, fixer les deux côtés (droite et gauche), avec un point zig zag, en laissant 10 cm d’ouverture au niveau des manches. 5 – Fin. Voilà votre nouveau t-shirt tendance…


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Rédactrice en Chef Émilie Janin redaction@ladycaprice.com

Responsable marketing & promotion Julien Mpacko julienmpacko@ladycaprice.com

Direction artistique Émilie Janin emiliejanin@ladycaprice.com

Ont écrit dans ce numéro Soline, Mily Supafly, Julien Mpacko, Diane Guiéké, Sheyenne, Julien Brondani, Tony Assogba, Lady Priss-k. Secretaire de rédaction Agnès Duriez, J.C.J Photographes Damien Grenon, Arcadius, Florsh - Phoks Illustrations Akon, M.P.Y, Dean 123 Klan, Nini Wozniak. Stylistes Shirley Carel, ML Kat. Service publicité Julien Mpacko 01 44 09 83 06 / 06 11 19 28 03

julienmpacko@ladycaprice.com

Imprimeur Enschedé Belgium Le magazine Lady Caprice est édité par la société “Dazzling Communication”, Sarl de Presse au capital de 5000 euros. Siret : 47950741000013 N° de comission paritaire : en cours N° ISSN : 1772-7421 La rédaction n’est pas responsable des textes et des photos publiés, qui engagent la seule responsabilité de leur auteur. Les documents qui nous sont envoyés ne sont pas retournés, toute reproduction des textes, photos sans l’accord de l’éditeur est rigoureusement interdite. Les indications de marques et adresses qui figurent dans les pages rédactionnelles sont fournies à titre informatif, sans aucun but publicitaire. Remerciements : Merci à F.C Gosselin et J.C Janin, Francette, JJS Prod (Ninja family en force), Dj_MM, Geraldine, Cec, Wafa (t au top), Mily Suppafly, Julien.B, Xto, Diane, Soline, Fabien (big up la famille), Maxime alias Snowflakes, Ben pour tes conseils, M.P.Y (sponsor illu), Jyves, à toutes nos lectrices et abonnées qui ont su nous attendre et tous ceux qui nous ont aidés et fait confiance. Erratum n°7 : Remerciements au Casino D’Enghien les Bains.

*Prix de vente des numéros. Offre d’abonnement réservée à la France métropolitaine et valable jusqu’au 01/05/07. Conformément à la loi Informatique et Libertés du 06/01/1978, vous disposez d’un droit d’accès et de rectification des données vous concernant.

Photo cover Photo : Florsch-Phoks Stylisme : ML-Kat Make-up : Amandine Perez Hair : Sonia Duchaussoy Model : Juliana@MademoiselleAgency Style : Bandeau Rose American Apparel - Chapelet Agathe jade blanche et rose Mathilde Meival - Jupe Tulle Fushia Repetto - Gilet mauve RE.SET Gant en cuir Georges Morand Bracelets Helene Zubeldia Bague Grappe Laurence Hersant - Lunettes mauve Lacoste - Bracelet en fourrure rose Karen Mony -

J’ENVOIE MON CHÈQUE À L’ORDRE DE “DAZZLING COMMUNICATION” À L’ADRESSE SUIVANTE : SERVICE ABONNEMENT, 186 AV PAUL DOUMER 92500 RUEIL-MALMAISON

emiliejanin@ladycaprice.com

DATE DE NAISSANCE :

Direction de publication et de la rédaction Émilie Janin

PAYS :

Direction du magazine Émilie Janin & Julien Mpacko

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N°8 Septembre - Octobre - Novembre 2007 Magazine trimestriel

ADRESSE :

www.ladycaprice.com

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Lady Caprice magazine 10 bis av. de la Grande Armée 75017 Paris

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NOM :

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BULLETIN D‘ABONNEMENT 1 an /// 4 numéros /// 10 euros *

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HEUREUSCOPE

120 Balance : Préparez-vous à décoller, de nombreux projets vous ferons planer !!! Votre passeport est-il à jour ?

Lion : Le retour de vacances est difficile, vous avez encore la tête à la plage. Ne vous inquietez pas les RTT ne sont pas loins…

Scorpion : Qui s’y frotte s’y pique. Menagez vos humeurs, elles pourraient vous trahir.

Gemeaux : Pour la rentrée vous êtes prêtes à toutes les folies. Vous montrez enfin votre vrai visage et ça plait.

Bélier : Le repos du guerrier est enfin arrivé. Vous avez bien mérité ces moments de calme, mais ne vous refermez pas sur vous même.

Verseau : Le maillot est rangé, les vacances sont finies, mais ce n’est pas une raison pour vous laisser aller… Surveillez votre ligne.

Taureau : Mise à jour effectuée, vous voilà toute neuve pour attaquer l’année. Il semblerait que l’on comprenne enfin ce que vous dites. Il était temps... Poisson : Votre créativité est surprenante, déterminée, vous ne vous arrêtez plus ! Tant mieux vous avez pris le bon chemin.

Capricorne : Un nouveau projet pointe son nez ? Surveillez le bien, c’est peut être l’occasion tant attendue pour vous reveler.

Sagitaire : Êtes vous sûre de vos choix sentimentaux ? Posez vous les bonnes questions pour ne pas vous tromper de voie.

Cancer : Vous avez trouvé votre équilibre entre travail et famille. Profitez bien de cette nouvelle vie vous l’avez mérité…

Illustration Raphaël Rodriguez

Vierge : Après avoir joué la cigale tout l’été, il faudrait penser à se poser, si vous refusez les offres elles ne tomberont pas du ciel !!!


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LADY WHO’S WHO

Who‘s Who

122 adidas Store

Gaia D’Este

L.R.G

Stanlowa

www.adidas.com

01 43 67 76 18

www.l-r-g.com

01 45 74 75 42

Agnelle

Gaspard Yurkievich pour France Arno

Luis Buchinho

Well

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Marie Seguy

Zoo York

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01 48 04 00 04

05 55 02 13 53

01 42 77 55 69

Alpinestars www.alpinestars.com

Gelati 01 43 26 00 59

American Apparel www.americanapparel.net

Mathilde Meival chez Prosquat Georges Morand

01 42 02 54 65

www.georges-morand.fr

Andrea Crews www.andreacrews.com

Melissa Helene Zubeldia

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01 55 02 13 53

Ash 01 48 93 74 44

Narkë by Storytailors H&M

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www.hm.fr

Bérangé 01 43 77 73 09

Nikalenas Karstrom Histoire de voir

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Bernard Cassière 01 43 20 66 70

Nike Ifi

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Betsey Johnson 01 44 55 04 70

N2 Jasmin Santanen couture

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Chanel www.chanel.fr

Pelle Pelle chez Prosquat Jean-Luc Amsler

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Chilly Pepper 05 56 26 27 69

P.P From Longwy Karen Monny

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Converse 01 55 34 37 60

Pura Lopez Katty Xiomara

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Coogi chez Prosquat 01 42 02 54 65

Rocawear Lacoste

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Delphine Charlotte Parmentier 01 44 54 51 73

Repetto Lady Enyce chez Prosquat

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Desigual 01 55 34 37 60

Renhsen La Scatola Rossa’

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Dimensione Danza 01 47 42 88 32

Re.Set Laurence Hersant

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Ecko 01 55 34 37 60

Robert Clergerie Le Coq Sportif

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Save the Queen Lili La Tigresse

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Elite 01 43 77 73 09

Sephora Liparazzi www.liparazzi.com

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Lidiya Georgieva

Shiseido

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Live Mechanics chez Prosquat

Sombra E Agua Fresca

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L’Oréal

Sothys

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Explora Paris 01 55 80 75 14

Falke 01 40 13 80 90

Franklin Marshall 01 47 70 10 23

Funk www.funkfrance.com


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