ASUD Journal n°50 "On a testé 50 produits"

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journal n°50

So mMa i r e

Politique Pour un début de changement Le temps de l’armistice

Décroche

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Traitements de substitution : stop ou encore ?

Substitution

Campagne « Mon traitement, mon choix »

Cannabis

Circ’Story / épisode 2

Leur doctrine est fondée sur un triptyque simple, intelligent, dont la fonction est essentiellement diplomatique. Pour Olive, c’était la rencontre « d’un produit, d’un VHC 15 individu, et d’une histoire », pour Michel Reynaud, c’est le déjà cité « usages, abus et Nouvelles thérapies, plus que de l’espoir dépendances ». Tous deux contournent habilement le cœur du problème posé par « la Dossier spécial n°50 17 drogue », laissant ainsi toute latitude à la police et aux douanes, les vrais spécialistes, de Asud a testé pour vous 50 produits ! continuer à exercer leur art sans souci éthique superflu. Aujourd’hui comme hier, le pôle répressif se moque comme d’une guigne des spéculations intellectuelles des mandarins de International 34 l’addictologie. Ils se contentent d’un syllogisme mis en vogue par notre dernier Drug Czar : Jeunes et « Rehab » : les exclus de la RdR la drogue c’est dangereux, d’ailleurs c’est interdit. Enfin, et ce n’est pas le moindre des paQuoi de neuf doc ? 38 radoxes à quarante années de distance, nos deux figures pontificales finissent par souffler Chronique des évènements courants r une petite brise discordante vis-à-vis du pouvoir. Rappelons que le D Olievenstien a tenté tardivement de revenir sur l’interdiction de vente des seringues, sans grand succès il est vrai. A-Kroniks 40 De son côté, le Pr Reynaud prêche de plus en plus ouvertement pour une réforme de cette C’est la jungle là-dehors bonne vielle loi de 70 mise en musique avec l’aval de son prédécesseur5. Courrier des lecteurs 42 Cette petite brise est-elle destinée à devenir tempête ? Les cinquante produits testés et présentés par Asud dans ce journal franchissent délibérément les limites instituées 44 Notre culture par le « pacte addictologique ». Comme hier le « soin aux toxicomanes », le pacte Séries, Hallu-ciné addictologique, c’est un peu la trahison des clercs. Aujourd’hui comme hier, nous autres A dresses 49 consommateurs de drogues avons besoin du soutien de ces personnalités qui nous soignent, nous accueillent et la plupart du temps, veulent notre bien (coup de tonnerre du côté de Marseille cette fois6). Directeur de la publication : Mais à la toute fin, ils nous trahissent. En 1970, le slogan olievensteinien de rencontre Michel Velazquez Gonzalez entre « un individu, un produit et une histoire » avait subrepticement évacué le produit pour Rédacteur en chef : Fabrice Olivet ne retenir que l’individu et son histoire (généralement racontés sur un divan), au point de Secrétaire de rédaction : Isabelle Célérier bannir de la clinique des toxicomanes toute référence aux effets des drogues ou à la question Coordination : Fabienne Lopez posée par leur interdiction. Aujourd’hui, « usages, abus et dépendances » connaît approximaMaquette & illustrations : Damien Roudeau tivement le même travers. Seuls les deux derniers termes sont l’objet d’une véritable clinique. Bloodi : Pierre Ouin L’usage, notion cruciale partagée par des millions de consommateurs, est laissé au bon soin de la maréchaussée ou… d’Asud. Merci à ASUD Loiret pour les La dépendance est en train d’étouffer ce droit à l’usage qui est pourtant implicite dans l’énonillustrations de couverture extraites de leur cé du triptyque Parquetto-Reynaldiste. Contrairement à ce que croient les autorités, rassurées brochure Bars et Boites de nuits. par le caractère scientifique de l’addictologie, c’est l’usage qui est au cœur du « problème de la drogue ». C’est l’usage qui génère les millions d’euros de profit, pas la dépendance, ni même l’abus7. Ont participé à ce numéro : Laurent Appel, C’est l’usage qui intéresse les jeunes consommateurs et rend le discours classique de prévention Vincent Benso, Michel Bonjour, Anne totalement inopérant, justement parce qu’il ne parle que de dépendance comme le démontre le Coppel, Marc Dufaud, Eric, Jean-Pierre mouvement Youth Rise (voir p. 35). Enfin, c’est l’usage qui pose le problème dans sa dimension Galland, Speedy Gonzalez, Pierre sociologique et sécuritaire, comme le souligne Anne Coppel avec sa sagacité habituelle (voir p. 5). Human, Bertrand Lebeau, Fabrice Asud est donc condamnée à défendre cet usage, courant, classique, BANALISÉ – le mot interOlivet, Fabrice Perez, Emma Richaud, dit qui vous vaut un contrôle urinaire instantané. Avec les amoureux et les poètes, nous savons que Monique Whalen. l’ivresse est un trésor caché qui mérite d’être défendu, analysé, socialisé. Si la dépendance et l’abus sont à juste titre dénoncés comme des nuisances, l’équilibre voudrait que l’usage, convivial ou solitaire, soit Asud-Journal est un trimestriel édité par l’association Asud. innocenté. Fabrice Olivet

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1. Hommage à René Goscinny, rédacteur en chef de Pïlote, inventeur de la potion magique. 2. Le dépôt de nos statuts en préfecture datant de 1993, pas d’affolement pour la petite fête des 20 ans d’Asud : vous serez tous invités l’année prochaine. 3. Chef du département de psychiatrie et addictologie, hôpitaux universitaires de Paris-Sud (APHP) 4. Message personnel de la rédaction 5. Voir l’emission de Benoit Duquesne sur France 2, « Complément d’enquête : Drogue, l’overdose » du 17 mai 2012 6. Re-message perso de la rédac. 7. à l’exception notable du tabac qui est encore licite.

Tirage 10 000 exemplaires. ISSN : 1257 - 3280

Impression print[team] zac km delta - 30900 Nîmes Commission paritaire en cours Ce numéro a pu paraître grâce aux soutiens de Sidaction et de la Direction générale de la santé (DGS).


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