Sécheresse de 2003 : un passé qui ne passe pas

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multiplication des demandes reconventionnelles qu’une telle décision pourrait susciter, ils proposent de limiter le bénéfice de ces indemnisations complémentaires aux seuls personnes sinistrées ayant déposé un dossier dans le cadre de la procédure exceptionnelle. Par ailleurs, les indemnisations complémentaires pourraient être conditionnées à la réalisation d’une expertise sur place des pavillons endommagés, ce qui permettrait de calibrer au plus juste les aides nécessaires et de ne pas s’exposer aux évaluations approximatives pouvant résulter de simples devis. B. QUELLES LEÇONS POUR L’AVENIR ?

Comme le montrera la seconde partie du présent rapport pour l’ensemble des risques naturels, l’amélioration de la politique de prévention et l’ajustement du régime CAT-NAT au risque de sécheresse apparaissent d’autant plus cruciaux que, selon la FFSA, une augmentation de 10 % de la fréquence des épisodes de sécheresse entre 2007 et 2030 n’est pas à exclure1. De même, et selon Météo-France, l’augmentation du risque de canicule en France constitue un phénomène probable, au moins à long terme (cf. encadré).

La probabilité d’une augmentation du risque de canicule en France Des projections climatiques à long terme ont été réalisées à partir des scénarios de poursuite des émissions de gaz à effet de serre (dont le CO2) à des rythmes variables selon le développement économique et la démographie, mais qui ne tiennent pas compte des décisions de réduction des émissions (protocole de Kyoto et ses suites). Ces projections permettent d’apprécier l’évolution des événements climatiques extrêmes qu’à la fin du siècle prochain, et à l’échelle de grandes régions, et seulement pour des événements pertinents pour le seul risque de « sécheresse météorologique ». Ainsi, selon ces scénarios, l’augmentation du risque de canicule en France est très probable, les scénarios les plus pessimistes faisant de l’été 2003 un été moyen après 2070. Même pour les scénarios les plus optimistes, le nombre de jours de canicule serait multiplié par un facteur supérieur à 5 à cet horizon, par rapport à ce que nous connaissons aujourd’hui. Le risque de « sécheresse météorologique », c’est-à-dire de précipitations déficitaires, serait aussi très probablement aggravé. Typiquement, la durée moyenne des sécheresses estivales les plus longues, de l’ordre de 20 jours sous les conditions climatiques actuelles, passerait à près de 30 jours pour les scénarios pessimistes et à près de 24 pour les scénarios optimistes. D’autre part, le déplacement du rail des dépressions hivernales vers le nord de l’Europe, pourrait conduire à des déficits de précipitations hivernales dans la partie sud est de la France. A un horizon temporel plus court, de l’ordre de 20 à 30 ans, les projections climatiques actuelles n’apportent pas d’information pertinente car la variabilité naturelle du 1

Par rapport à une période de référence 2002-2006 et s’agissant des départements identifiés comme étant en zone argileuse. Données issues de la synthèse de l’étude relative à l’impact du changement climatique et de l’aménagement du territoire sur la survenance d’événements naturels en France.


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