E76EBOOK

Page 1

76 77 78 79 80 81 82 83 84

graphisme design image crĂŠation septembre 2001 / 10,7 î …


Subscribes to

www.etapes.com


s o m m a i r e septembre

éditorial

Paradoxes.......................................5

création

Le mur du son.....................................7

pub

Langue de bois...................................17

technews présence

30

2001

L’actualité des technologies.................22

Paul Kahn, bâtisseur de l’invisible........26

Graphisme(s) :

200 créateurs (1997-2001)...................30

Delis loading images

L’itinéraire des autres........................94

Flashforward NYC..............................101

INcaRnatIon.....................................109

regard

Être ou faire....................................114

législation

L’ADN est-il une œuvre protégeable ?..117

livres L’exposition Graphisme (s), 200 créateurs, à la Bibliothèque nationale de France s’ouvrira le 18 septembre 2001. étapes : s’associe à cet événement et retrace dans ce numéro toute l’exposition.

Les dernières nouveautés...................118

expos-concours

Roman Cieslewicz..............................122

index Emploi

Le carnet d’adresses..........................124

Offres d’emplois...............................127

rÉpertoire

La page des professionnels.................132

9.2001

3


Abonnez-vous Ă

www.etapes.com


Michel Chanaud Patrick Morin

15, rue de turbigo, 75002 Paris Tél. : 33 – 01 40 26 00 99 Fax : 33 – 01 40 26 00 79

Rédaction en chef - Direction artistique Michel Chanaud mchanaud@pyramyd.fr Patrick Morin pmorin@pyramyd.fr Rédactrice en chef adjointe Véronique Godé vgode@pyramyd.fr Maquette Alice Andersen aandersen@pyramyd.fr Amélie Pignarre apignarre@pyramyd.fr Création graphique et maquette © PYRAMYD Rédaction Vanina Pinter vpinter@pyramyd.fr Anne Melcer amelcer@pyramyd.fr Étienne Hervy ehervy@pyramyd.fr Ont participé à ce numéro Ulf Andersen, Lewis Blackwell, Isabelle Durand, Marie-Pierre Guiard, Fouad Loudiyi, Françoise Martin-Borret, Anne-Marie Sauvage, Dominique Vedy. Publicité au journal Responsable : Nadia Zanoun (03 51) nzanoun@ pyramyd.fr Chef de publicité : Christelle Chassagrande (00 64) cchassagrande@pyramyd.fr Emploi, produits, services : Dulce Joao (02 77) djoao@pyramyd.fr Abonnements Tél. 33 – 01 40 26 02 65 Fax 33 – 01 40 26 07 03 lrobic@pyramyd.fr Prix pour 10 numéros : 104  France 130  CEE, DOM TOM – 149,5  autres pays Flashé par Transparence Imprimé par Imprimerie Saint-Paul • Bar-le-Duc sur Hello Silk 135 g/m2 couverture sur Hello Gloss 250 g/m2 Productions SAPPI Fine Paper Europe, distribuées par Libert. Directeur de la publication Michel Chanaud (mchanaud@pyramyd.fr) N° de commission paritaire : 75280 Dépôt légal à parution – ISSN 1254-7298 © ADAGP Paris 1999 pour les œuvres des membres. Cette publication peut être utilisée dans le cadre de la formation permanente. Ce numéro contient 2 encarts brochés : 2 pages Fedrigoni entre les pages 20/21 4 pages Burham entre les pages 116/117. 2 encarts jetés : 2 pages CB News et 10 pages Zanders. étapes : est éditée par PYRAMYD NTCV Société Anonyme au capital de 500 000 F dont les principaux actionnaires sont M. Chanaud & P. Morin. 15, rue de Turbigo, 75002 Paris. Tél. : 01 40 26 00 99 R.C.S. Paris B 351 996 509

édite également Bloc Notes Publishing, le mensuel du savoir-faire en multimédia, Internet, création et prépresse, la lettre d’information et le site de la librairie Artdesign sélection et le catalogue de Pyramyd formation.

Le coupon d’abonnement est en pages 73/74 “Toute reproduction ou représentation intégrale ou partielle, par quelque procédé que ce soit, des pages ou images publiées dans la présente publication, faite sans l’autorisation écrite de l’éditeur est illicite et constitue une contrefaçon”. (Loi du 11 mars 1957, art.40 et art.41 et Code pénal art.425) • Le magazine n’est pas responsable des textes, photos, illustrations qui lui sont adressés • L’éditeur s’autorise à refuser toute insertion qui semblerait contraire aux intérêts moraux ou matériels de la publication • Toutes les marques citées dans étapes : sont des marques déposées ainsi que le logo “étapes :” et sa marque .

ulf andersen

É d i t o r i a l

Paradoxes en couverture Gaston Bertin, Looking at something that doesn’t exist as if it did, n0 8 (2000) est un alchimiste au service de la couleur. Il photographie des collages de papiers, développe lui-même ses tirages dans un laboratoire de couleur professionnel à New York (sans jamais recourir au numérique). Il laisse planer une part de mystère dans la réalisation de ses photographies. Ses formes colorées, organiques, flottent dans leur propre espace. Ouvertes à toute interprétation, ces ambiances, fusions colorées, suffisent à procurer de l’émotion, à interpeller, à intriguer… Galerie du Forum, 18, rue de la République, 31300 Toulouse. 05 61 42 63 47. (Jusqu’au 27 octobre).

Une grande exposition sur le graphisme international ouvre ses portes à Paris. Nous vous l’annoncions ici-même en septembre 1999. Partenaire de l’exposition, étapes : sera le fil conducteur de votre visite. Cette exposition qui se tient à la BNF (Bibliothèque Nationale de France FrançoisMitterrand) s’articule en cinq parties : l’affiche qui fait regarder, l’ouvrage qui fait lire, l’identité qui aide à reconnaître, la signalétique, repérage sociétale, auxquels s’ajoutent – avec une présence insuffisante – les nouveaux médias et leur implication trans-professionnelle. Une fois de plus, il sera facile de le constater dans les quelque 60 pages du dossier, l’affiche tient le haut du pavé. L’affiche graphique, militante, coup de cœur ou coup de cul demeure un exutoire essentiel pour de nombreux professionnels, bien que trop souvent cantonnées aux concours, aux expos ou aux musées. Elle ne s’affiche plus, à l’exception notable (et paradoxale du design à la française) du domaine culturel et de son commanditaire adulé des affichistes. Si le marché de l’affiche ne représente (hormis la publicité) qu’un pourcentage assez faible du marché du design graphique, son expression est essentielle à une compréhension des designs graphiques internationaux, par ailleurs laminés par des cultures ou des produits mondialisés. Le grand univers éditorial du livre et de la presse présenté dans l’exposition comme le vecteur qui fait lire contient, en son sein, un nouveau paradoxe où les mots cèdent le pas devant les images qui se regardent… En tout cas, ne boudons pas notre plaisir de voir à Paris, enfin, et à l’occasion du cinquantenaire de l’AGI, une grande exposition sur le graphisme, dans un espace on ne peut plus symbolique. ■ 9.2001

5


Abonnez-vous Ă

www.etapes.com


c r é a t i o n

Le mur du son Ceci n’est pas une photographie. Dire que c’est une image serait pour le moins réducteur. Voyez plutôt cet alignement de boutons, de câbles et de potentiomètres comme une interface sur l’écran de votre ordinateur : derrière chaque élément du dessin se cache une fonction, un signal traduit par une ligne de code. Cela s’appelle l’interactivité, et c’est là tout le pouvoir du virtuel. C’est en 1994, avec le logiciel ReCycle, que le studio de développement suédois Propellerhead acquiert une renommée internationale dans le milieu musical. En 1997, avec la sortie de ReBirth, c’est la consécration auprès du grand public : les premiers bénéficiaires en sont les infographistes qui s’échangent le soft et créent des boucles sonores entre deux calculs sur leur ordinateur. Propellerhead poursuit alors sa quête d’excellence tant dans l’émulation des instruments de musique que dans leur représentation graphique. Quatre ans plus tard, la nouvelle console s’appelle Reason : pour cinq euros, vous pouvez télécharger sur Internet, l’équivalent d’un véritable studio professionnel ! Mais, dès lors qu’il s’agit de composer et d’interagir avec des symboles, pourquoi le virtuel ne pourrait-il s’affranchir d’une reproduction systématique du réel et créer son propre langage, mieux approprié à l’écran, au clavier ou à la souris, plus ergonomique en somme ? Réponse démocratique : pour être compris par le plus grand nombre ; parce que le milieu musical a créé ses codes avec l’apparition des synthétiseurs analogiques, il y a déjà plus de cinquante ans. De la même façon qu’on minimise parfois l’hyperréalisme en peinture, on pourra considérer l’infographie comme une sous-culture du graphisme d’auteur. Certains vous diront : “Ceci n’est pas une composition graphique !” Non, c’est du design. www.propellerheads.se


c r é a t i o n édition

Dragon de feu

Ikono 2

Diane Gromala a réalisé le deuxième épisode de la campagne Zanders, “Ikono rime avec design” (étapes : 74). Connue pour ses typographies biomorphiques, l’artiste américaine a créé spécialement pour le prestigieux papier un manifeste “Body Language”. Le corps a sa propre voix que l’outil numérique traduit en différentes écritures selon les états de l’âme. La brillance ou la matité du papier intensifie le rendu esthétique de ces pulsations graphiques.

Redevenue chinoise, Hongkong lutte pour ne pas perdre de son élan. La cité vient de se doter d’une nouvelle identité visuelle, un juste compromis entre l’Orient et l’Occident, entre la tradition et la modernité. Un dragon tailladé par des lignes calligraphiques enflammées se dirige vers le levant. Renouant avec ses origines, la cité asiatique affirme un dynamisme et une force internationales dans son logo et sa devise. L’agence Burson-Marsteller a supervisé l’ensemble de la campagne.

Le Seuil à la page

Attention, danger ! L’ISST, l’Institut de la santé et de la sécurité au travail de Tunisie, a commandé à l’agence Snash une campagne d’affichage rappelant les règles élémentaires de sécurité aux industriels et aux ouvriers. Chargé du projet, Souheil Nachi a allié la force de la lisibilité à celle de l’humour. Il a utilisé l’arabe dialectal et des formes et couleurs rappelant la signalétique routière. D’une originalité et d’une créativité jamais vues dans l’histoire ennuyeuse et conventionnelle des panneaux de sécurité ! Drôle, efficace, l’effet est garanti. Accidents sérieux, interdits !

Après cinquante ans de bons et loyaux services, le Seuil change ses couvertures “cadre rouge” et “cadre vert” (créations de Pierre Faucheux étapes : 59) afin d’affirmer ses valeurs littéraires en même temps que sa dynamique de marque. C’est Valérie Gautier, directrice artistique interne, qui s’est chargée du lifting. Un papier offset satiné et ivoiré dans la masse, des couleurs plus sourdes et un cadre affiné suggèrent le plaisir de la lecture. La typographie méritait plus que l’ajout de bas de casse. Le centrage trop strict des éléments de texte donne l’impression d’un décalage. Faussement centrés, ils paraîtraient mieux alignés à l’œil. A l’intérieur, la page de titre continue de reproduire sans raison l’agencement de l’ancienne couverture quand le texte reste lettre morte.

Le 12e forum de Cartoon se déroulera à Bayern du 19 au 22 septembre 2001. • L’Atelier télescopique déménage au 54, rue Gustave-Delory à Lille. • Marc Saint-Pol vient d’être élu président de l’AFEI, Association des fabricants d’encres d’imprimerie. • Mary Lewis est la première femme à recevoir le British Design et Art Direction President’s Award en tant que directrice de la création à Lewis Moberly. • L’agence Saguez & Partners a été choisie Pour être présent dans cette rubrique : etapes@pyramyd.fr

8   9.2001


c r é a t i o n édition

Pour la cause

Avec un minimum de budget et de matériel, Cedric Perrier et Alex Wisse sont parvenus à réaliser le très graphique clip vidéo du rappeur français Karlito “La rue cause”. Hyper rythmée, l’animation rouge et grise campe un personnage sans visage au sein d’une angoissante cité en construction/déconstruction perpétuelle, dont la signalétique et les rues ne mènent nulle part. Le clip, coproduit par Mitgetvideo (www.mitgetvideo.com) et le Village, est actuellement diffusé sur M6 et sur MCM et sera bientôt sur MTV.

Free, fun & fake “Il était une fois un monde de glisse idéal, où de fabuleux riders habillés en 55dsl se jouaient avec humour des méchants, plutôt marteaux, qui tentaient de les annihiler.” Bienvenue à Hi-Land, l’univers très “jeux de rôle” créé par Karen Heuter, directrice artistique de la décalée agence néerlandaise Kesselkramer (étapes : 69), pour la campagne publicitaire de 55dsl, la griffe “glisse” de la marque de vêtements Diesel. Gentils riders en plastique aux traits de vrais surfeurs, méchants déjantés, pentes vertigineuses en carton-pâte, aventures extrêmes… Toutes les valeurs ultracodifiées du monde de la glisse sont exploitées. Mais avec un second degré qui singularise totalement 55dsl de ses concurrents et rend la marque sympathique !

Ville de lumière

New York est à l’honneur dans le nouveau clip de Super Furry Animals. Pour autant, la réalisation de Ludovic Houplain ne montre aucune des pierres de la ville. Grâce aux effets spéciaux et à la postproduction de Jacquemin Piel pour Duran, seule la lumière, émise ou réfléchie, représente la Big Apple vue par le monde branché de la nuit. Les rues ne sont plus que néons de lampadaires, vitrines et enseignes lumineuses. Par un effet de caméra thermique, même les hommes qui s’y promènent ont revêtu leurs habits de lumière. Esthétique, l’économie des effets graphiques permet l’identification des lieux. Une trame vidéo nous rappelle que cette création est destinée à la télévision : un média qui est lui-même une source lumineuse. par le Bazar de l’Hôtel de Ville afin de transformer son offre produits, son identité visuelle et son concept architectural. • Fondateur de la Force magique, work shop spécialisé dans le multimédia, Thomas Mourrat, devient directeur associé de K.agency auprès de six autres personnes. • Stéphane Thollier a été nommé président de Pro Carton France. • Pour être présent dans cette rubrique : etapes@pyramyd.fr

9.2001

9


c r é a t i o n 72 dpi

www.designershock.com

Tribune de choc Espace d’expression graphique sans frontières, le numéro 002 de ce webzine met l’humour au service de l’engagement : Sagmeister y suggère d’employer au profit de l’enfance une partie du budget de l’armement américain tandis que Brite Ludwig nous fait jouer et réfléchir sur la déforestation. N’oubliez pas d’aller fouiner dans les archives (001) ou de perdre quelques heures sur le re-sampler typographique de Rob Meek. Totalement ludiques et décapantes, ces pages feront l’objet d’un livre attendu en octobre.

Un monde à part Apprêtez-vous à entrer dans un autre univers : iuax world. A ses portes : Vymer et Orac. Dépassez ces deux gardiens, leurs compères vous guideront. Leur griffe ? Des personnages issus de la planète Cartoon désagrégés par une ligne graphique épurée, voire abstraite. Il faut parfois s’armer de patience pour prendre les ascenseurs intergalactiques qui conduisent à d’autres sites graphiques. Un conseil : suivez l’évolution de iuax world. Son créateur, David Compagnon, un Lyonnais de vingt-deux ans, ne cesse de l’enrichir. www.moma.org/whatisaprint/

A vos burins

Comment se fabrique une gravure ? Une eau-forte ? Une lithographie ? Une sérigraphie ? Difficile de répondre ? Rendez-vous sur le module conçu par The Chopping Block pour le site du MOMA. A coups de burin, on y apprend le métier. Pour les esthètes, une galerie présente des œuvres réalisées à partir de ces techniques, toutes annotées de commentaires vraiment instructifs. Un graphisme stylisé Arts déco, simple, efficace, le site opte pour un enseignement artistique, ludique. Depuis sa création en 1929, le musée d’art moderne de New York a un but précis : éduquer l’œil des Américains. Accessibilité et pédagogie sont de mise !

www.chez.com/iuaxworld/

www.creabook.com

www.aec.at : “Qui signera la création contemporaine de demain ?” tel fut le thème d’Ars Electronica, le rendez-vous annuel des arts électroniques (Linz, du 1er au 6 septembre). • www.gasc.org : Print 01, salon des arts graphiques et du prépresse (Chicago, du 6 au 13 septembre). • www.woza2001.co.za : le prochain congrès d’Icograda sponsorisé par le papetier SAPPI réunit à Johannesburg un prestigieux panel de designers internationaux dont 14 Africains pour célébrer les influences et l’avenir de la profession (du 11 au 14 septembre). • www.100percentdesign.co.uk : incontournable, le salon britannique 100 % design (Londres, du 27 au 30 septembre). • www.idnworld.com : pour s’informer à distance des dernières tendances du Web design. L’IDN Fresh Conference de Sydney (du 28 au 29 septembre). • http://netzspannung.org/castO1 : créé par Monika Fleishman et Wolfgang Strauss, deux chercheurs de la réalité virtuelle, le site sera lancé comme une plate-forme des arts électroniques lors d’une conférence au château de Birlinghoven (Bonn, du 21 au 22 septembre). • www.experimentadesign.pt : la biennale de Lisbonne Pour être présent dans cette rubrique : etapes@pyramyd.fr

10

9.2001


Spatial Suspensions modulaires et jeu de perspectives sur fond de particules sonores : bienvenue dans la troisième dimension. Cette navigation spatiale vous est offerte par MTV. Quatre aires de prédilection guideront votre destination vers une information dûment sélectionnée, détendez-vous ! Vous voyagez en apesanteur totale, à mille lieues des bombardements électroniques de la chaîne musicale. Une adresse de référence dont la version française (MTV.fr), lancée cet été, aurait pu s’inspirer. www.MTV2.co.uk

La balade des pendus “Play again” ! Motomichi Nakamura nous incite à assouvir nos pulsions sadiques. Le choix des attractions est vaste : la pendaison, le viol, la décapitation, le suicide, etc. Ces petites machines humaines, des ronds et des rectangles, blancs, noirs, rouges, nous exaspèrent parfois quand elles ne sont pas capables de se défenestrer. Particulièrement cruelles, ignoblement drôles, ces animations Flash traitent, pour qui ne l’aurait pas compris, des actes de violence présents dans notre société. Si vous sortez indemne de cette balade, retrouvez d’autres animations tout aussi remarquables de ce designer minimaliste sur… www.juvenilemedia.com www.qrime.com

propose d’importantes manifestations : performances, expositions, lectures, présentations de films… (du 16 septembre au 31 octobre 2001). • www.panoplie.org : est représenté à la biennale d’art contemporain de Lyon par le travail de Bruno Samper. • www.icsid2001.org : 70 designers, architectes, artistes, sociologues, philosophes et scientifiques analyseront la naissance d’un nouveau paradigme dans le design lors de l’ICSID (International Council of Societies of Industrial Design (Séoul, du 7 au 11 octobre). • www.atypi.org/bukvaraz : il reste trois mois pour participer au concours de l’Association Internationale de Typographie, dont le jury se réunit à Moscou les 1er et 2 décembre. • Pour être présent dans cette rubrique : etapes@pyramyd.fr

9.2001

11


c r é a t i o n studio

1 1 Musée de la mode et du costume, “Flash sur le xxe siècle”. Centre Georges-Pompidou, “Journées de l’éventail et du pastillage : pixellisation des corps en direct. 1985. 2 L’épingle @ nourrice antivirus. 2000. 3 Dans le cadre des Rendez-vous électroniques du groupe Technopol, une action autour du végétal. (au Shop, 3, rue d’Argout, Paris 2e, du 6 au 18 novembre 2001).

2

Composé de neuf pixels, son petit personnage fétiche Exyλt s’insère comme une signature au cœur de la feuille ou se décompose en alphabet 8. 4 Réalisation à la main de 38 “mutants mosaïques” découpés et positionnés sur les bâches de l’Odéon. 2000-2001. 5 Symbole du travail méticuleux et de l’organisation sociale, la fourmi “lumi-naissante” est une métaphore du pixel. 1994. 6 Pour la revue Enfant d’abord, Yves Yacoël improvise une série de 24 robots adhésifs géants qu’il réduit pour créer des planches de pastilles autocollantes. 1990. 7 Estampe sur sticker personnalisé créée pour le critique d’art Théophile Barbu. 1989.

3

4

Pour être présent dans cette rubrique : etapes@pyramyd.fr

12

9.2001


6

c r é a t i o n

studio

5

8

7

Métaphores électroniques Yves Yacoël a l’âme d’un poète solitaire et nomade à la poursuite d’une obsession : de la même manière que le pixel fait et défait l’image virtuelle sur l’écran du cyber-espace, ses pastilles autocollantes créent des petits personnages énigmatiques “vu pas vu”, de Paris à la Côte Ouest, des bâches de l’Odéon aux vitrines de La Hune et à celles du Concept Store de la rue d’Argout. Invité à Beaubourg en 1985, il “pixellise” les corps, crée des éventails et des bijoux de peau à partir de gommettes autocollantes. Yves Yacoël récidivera dans les lieux en 1989, lors d’ateliers pour enfants, créant avec eux, toute une famille de “robots pastilles” dans le cadre d’une sensibilisation à l’informatique. Luimême n’a pourtant jamais touché un ordinateur. Pas plus qu’il ne fut punk, il déclinait pourtant bien avant l’heure un alphabet d’épingles à nourrices et, pour célébrer la révolution, c’est avec une puce électronique qu’il bombardait le génie de la Bastille et composait une affiche. Tel un passeur de la modernité, Yves Yacoël détourne les timbres et connecte les étiquettes délaissées au rayon papeterie.

Aujourd’hui, dans le cadre des Rendez-vous électroniques, il interpelle la nature (réelle ou virtuelle ?) et lance des feuilles en vinyle dans les arbres. Sa métaphore du virtuel s’est imposé comme une évidence au groupe Avery dont il a fait son premier mécène. D’autres complices, les plastiques adhésifs Vénilia ou les Bâches de France, le font, depuis, naviguer entre graphisme d’auteur et communication publicitaire. Mais son pastillage aurait, semble-t-il, fait des émules auprès d’une nouvelle dynastie de graffiteurs, si bien qu’à l’heure où les tribus marquent leur territoire, quand les enjeux commerciaux augmentent la pression, quitte à déposséder l’auteur, notre monsieur Jourdan du marketing se doit d’agir et dépose la marque Sparaweb. Espérons que ce pansement contre le torpillage et l’usurpation ne vienne brider son inspiration créatrice ! www.sparaweb.com

Pour être présent dans cette rubrique : etapes@pyramyd.fr

9.2001

13


14

9.2001

Quelle perception ont-ils du design français ?

Designer globe-trotter, né en 1956, Melchior Imboden entame, à l’âge de vingt ans, sa carrière dans sa Suisse natale comme designer d’intérieur. Après de nombreux voyages, des études de graphisme à l’école d’art de Lucerne et quelques années dans la publicité, il fait de la photographie et de l’affiche ses deux spécialités. Depuis une dizaine d’années, Melchior Imboden expose dans le monde entier et a reçu de très nombreux prix. J’aime le graphisme français – plus particulièrement l’art de l’affiche – pour ses couleurs et sa diversité. Des gens comme Alain Le Quernec, Michel Bouvet ou Philippe Apeloig travaillent dans des styles différents, mais chacun d’entre eux a, à sa manière, renouvelé l’art de l’affiche. Et tous possèdent une identité forte, immédiatement reconnaissable. Je suis plus incertain concernant la jeune garde du graphisme français. Elle réalise de très bonnes choses, mais il m’est plus ardu de distinguer un style, une patte. Je crois que c’est lié au fait que, de plus en plus, les graphistes travaillent sur ordinateur. Le “fait main” et ses contraintes obligeaient les artistes à se créer une image et une personnalité définies. Face à cela, la création par ordinateur démultiplie les possibilités et brise les limites typologiques, chromiques et autres. Tout devient modulable. En revanche, qu’il soit Français ou Anglo-Saxon, je reconnais entre mille un jeune designer qui a été influencé par Le Quernec. De toute façon, le principal est que les jeunes affichistes français trouvent leur propre identité graphique, qu’ils affirment leur style, leurs couleurs et leurs typographies. Et puisque vous me demandez mon avis sur le design et le graphisme français, il me faut bien avouer que, ce qui pour moi symbolise la France de ce point de vue-là, eh bien, c’est une carafe. Vous savez, la fameuse carafe ronde et aplatie, en verre transparent et frappée d’un soleil1 que l’on vous apporte avec un verre de Ricard… Membre du club des directeurs artistiques de Tokyo et de New York, de l’association des typographes de Tokyo, Keizo Matsui est un designer prolifique. Dans son studio d’Osaka, Hundred Design, créé en 1984, il conçoit packaging, publicité, identité visuelle, scénographie. Parmi ses grandes créations : le logo pour l’aéroport international de Kansai (1987) et celui du bulletin officiel du gouvernement japonais (1995). La France est pour moi le pays de l’art nouveau et de l’Art déco. Le Corbusier a marqué significativement l’architecture par ce jeu subtil qu’il a établi entre la lumière et l’ombre. Récemment, l’Arche de la Défense m’a déçu. Si on devait l’interpréter comme un pictogramme au sens large, on pouvait s’attendre à une réalisation plus aboutie, davantage marquée par l’esprit français. Dans les champs de l’architecture et de l’objet, Philippe Starck et André Putman tiennent le devant de la scène contemporaine. Pour ce qui est du graphisme, le milieu de la mode me semble le plus avant-gardiste. L’identité visuelle de la marque Hermès est une réussite internationale. C’est sans doute pour cette raison qu’elle ne symbolise pas la création française. Je trouve dans les paquets de Gitane2 des caractéristiques visuelles propres aux packagings français. Vos étiquettes de vin me fascinent : elles conjuguent d’anciennes typos à la vue d’un château et montrent cet attachement à la tradition. J’aime la façon dont les Français jouent avec les couleurs, notamment le beige. Ils sont doués pour ajouter un accent coloré dans leur création. Au Japon, nous sommes davantage attachés au monochrome. Ruedi Baur, par exemple, dans ses réalisations pour les expositions au centre Pompidou, a réussi à transmettre à la surface plane un aspect tridimensionnel et au volume l’aspect de surface. D’autres personnalités ont donné au graphisme français ses lettres de noblesse : Michel Bouvet, Pierre Bernard, Apeloig, Le Quernec… Malgré tout, le design d’un pays ne se réduit pas à quelques grands noms.

Profitant des manifestations de la rentrée (AGI, BNF) certes très parisiennes mais pour le moins internationales, nous avons interviewé cinq personnalités étrangères, sur leur perception du “design made in France”. Pas de révélation fracassante, si ce n’est qu’on y déplore globalement la mondialisation des tendances, l’absence de prise de risques et la faiblesse typographique de nos enseignements. Parmi les figures contemporaines du graphisme, le quarté Apeloig, Bernard, Bouvet, Le Quernec, est sorti plusieurs fois gagnant, sans oublier Savignac, l’incontournable, et Cassandre (19011968, né en Ukraine) précurseur de l’expression d’un concept.

A leur avis


9.2001

15

et sophistication étaient de mise. Mais l’humour comme l’érotisme y tenaient également une grande place et, nous autres Japonais retrouvons cela dans l’esprit et la mentalité françaises. En outre, les designers français sont traditionnellement de grands mélangeurs de genres : ils ont ainsi littéralement “aspiré” l’âme polonaise et grand bien leur en a pris. D’ailleurs, même si Savignac incarne, selon moi, l’esprit du graphisme à la française et que Cassandre demeure, à mes yeux, le plus grands de tous vos designers, lorsque je regarde les œuvres de Tomadzewski, je le trouve Français à l’extrême et parfaitement dans l’esprit Edo. Bref, je dirais du graphisme français qu’il est si intense, si joyeux et si léger qu’il procure la sensation de n’avoir exigé aucun effort ! ■

Les compétences de David Hillman, plusieurs fois primé pour la maquette du Guardian, dépassent largement le domaine du design éditorial. Avec le studio Pantagram, il enchaîne les projets en Grande-Bretagne, à Hong Kong et en Extrême-Orient. En 1997, l’actuel président de l’AGI reçut la distinction de “Royal Designer for Industry”. La plupart des graphistes ne planchent que sur des propositions purement commerciales, sauf peut-être en France où les villes et institutions culturelles soutenues par un ministère de la Culture que nous n’avons pas font figure d’employeurs. Les Français ont une maturité dans ce domaine qui nous dépasse largement, notamment au niveau de l’affiche. En Angleterre, il faudrait presque payer le commanditaire pour avoir le plaisir d’en faire une. En revanche, dans le domaine publicitaire, on dirait que la France a dix ans de retard. Plus personne ne semble vouloir prendre de risques dans ce pays. Au début des années 1970 (peut-être même avant), une femme* assurait la direction artistique de la marque Prisunic : tout était magnifiquement dessiné, des sauces au pot de confiture. Le paquet de Gitane, mais aussi les magazines Elle, Vogue ou le Paris-Match de l’époque restent symboliques du graphisme à la française. Aujourd’hui, c’est très différent, mis à part Marie-Claire, l’un des seuls magazines féminins qui ne prend pas les femmes pour des idiotes, tout se ressemble, dans une absence de contenu : je ne peux concevoir une maquette sans lire la moindre ligne de texte, mais ce n’est pas ce que l’on enseigne. (Les maquettistes passent trop de temps sur l’ordinateur et segmentent la conception parce qu’il n’est guère possible d’afficher une double page à l’écran.) La typographie n’a pas l’air de passionner les Français non plus : l’année dernière, j’ai été contacté pour relooker la maquette de Libération, mais j’ai constaté à regret que très peu de gens étaient intéressés par le projet. J’ai eu le même problème en 1972, lorsque j’ai dû réunir une équipe de professionnels pour créer celle du Matin de Paris. Les designers français sont doués, en revanche, pour le volume et la signalétique : hormis la beauté des anciennes bouches de métro dessinées par Guimard, l’habillage de la station Louvre-Rivoli est une réussite. Walter Boatsch débute sa carrière de graphiste à Montréal en 1973. Cinq ans plus tard, il reprend des études à l’école de design de Bâle en Suisse, puis aux États-Unis, au Canergie Mellon et à Havard. De retour à Vienne, en 1983, il fonde son studio et dispense un cours de typographie numérique expérimentale pendant quatre ans avant d’enseigner le “design intégral” à l’université des Sciences appliquées de Vorarlberg en Autriche. Ce qui m’intéresse dans le graphisme français, c’est son approche globale, son intégration à tous les niveaux de la vie quotidienne : de la signalisation routière, qui utilise un langage de pictogrammes standardisés, à la signalétique des musées du Louvre ou d’Orsay, particulièrement réussie. Les Français ont conscience que l’identité visuelle du pays passe aussi par le graphisme, mais il semble de plus en plus difficile d’en saisir les particularismes. De nos jours typographie et design suivent la tendance internationale. C’est encore plus dur à mon sens de sentir un courant national lorsqu’il s’agit de mise en pages sur le Web ou pour l’écran, en général. L’Internet en tant qu’outil de communication est en train de changer la face du monde, c’est indéniable, parce que l’accès à l’information se situe dans un rapport quantitatif et qualitatif totalement nouveau. Cela influence forcément les graphistes dans la conception et la réalisation de leurs projets. A l’avenir, pour améliorer la qualité du design éditorial sur le Web, il est impératif de re-penser les modèles enseignés en tenant compte des différentes tranches d’âge. Au fond, le graphisme peut-il contribuer à nous faire évoluer dans un monde meilleur ? Envisagez la question dans un rapport au quotidien et vous verrez : nombreuses sont les fonctions qui sollicitent les codes ou la mémoire visuels. Autant dire que le graphisme tient déjà un rôle signifiant ! Illustrateur, calligraphe et typographe, Koichi Sato fonde son studio de design en 1971 et entame, en parallèle, une carrière d’enseignant au Tokyo Art College. Il reçoit de nombreuses distinctions dont, en 1988, le premier prix du concours d’affiches pour le Museum of Modern Art de New York. Plusieurs de ses œuvres font d’ailleurs partie des collections permanentes du MoMa. Son travail figure également dans diverses publications comme Graphics Japan (Tokyo, 1990). Lorsque j’ai débuté ma carrière de graphiste, il y a trente ans, je n’étais guère fasciné par la France. Il faut dire qu’à l’époque presque tout ce qui m’était donné à voir, à entendre, à commenter même, venait – et je le déplorais – des États-Unis. Aujourd’hui, je considère que le graphisme français a changé : les designers réalisent des compositions plus vivantes, plus joyeuses. Ils sont meilleurs que jamais et se rapprochent de ce que le Japon nomme la période Edo (actuelle Tokyo). A savoir, les xviiie et xixe siècles, époque de foisonnement culturel et de paix durable dans la ville alors la plus peuplée au monde. Raffinement

2 Max Ponty, 1947.

Garouste et Mattia Bonetti en 1995.

1 Carafe Ricard, dessinée par Elisabeth

Peut-être, avons-nous eu tort de proposer l’exercice aux membres de ce “Rotary” très fermé qu’est l’AGI. Nos compères (excusez l’absence de représentantes féminines) ont tendance, c’est bien normal, à coopter leurs camarades de club. Il n’en reste pas moins intéressant de lire ce que des professionnels de la même génération retiennent de l’identité visuelle d’un pays lorsqu’ils font du tourisme. On apprendra, par exemple, que si Amsterdam a la couleur verte, si New York est jaune par ses taxis, Londres rouge avec ses bus et ses cabines téléphoniques, Paris est rose… non pas à cause d’Edith Piaf mais par le reflet de la lumière sur ses façades.


Subscribes to

www.etapes.com


p u b l i c i t é par marie - pierre guiard

Langue de bois “Donner au monde l’énergie d’être meilleur”, l’infinitif a cet avantage qu’il ne signifie personne en particulier, pas même celui qui l’emploie. Alors que, il n’y a pas si longtemps, EDF nous devait plus que la lumière, la firme se contente aujourd’hui, dans sa communication, de jouer sur les mots en nous en mettant plein la vue. EDF ne risque effectivement pas grand-chose à se prendre pour le dalaï-lama sinon de rester dans le flou au travers d’une communication très dans l’air du temps. Prendre fait et cause pour l’environnement c’est bien, mais l’exprimer façon tag de banlieue, cela fait tout de même un peu sourire de la part d’une entreprise qui n’a pas, loin de là, le monopole de la propreté. Si EDF veut agir en industriel responsable, il ferait mieux de commencer par faire preuve d’un peu plus de modestie dans ses prises de parole. Afficher le mot “dirty” sur un building qui ressemble de beaucoup à ceux du groupe français est assez comique, mais employer la langue de McDo pour justifier le développement durable apparaît, de plus, comme un joli pied de nez aux Bovétistes et autres guérilleros de la lutte antimondialiste. Ne pouvait-on pas écrire “sale” ou “nul”, tout le monde aurait compris. S’il ne s’agit pas d’y aller au bull­dozer pour raser

tous les édifices de plus de dix étages de France et de Navarre, le discours environnemental de la compagnie, que l’on peut découvrir sur son site Internet, n’est pas fait pour dissiper les craintes. On y peut y lire des choses comme “limitation des matériels entrant en zone exposée dans les centrales nucléaires et donc des volumes contaminés, accélération du processus de déconstruction des réacteurs nucléaires prototypes, plan de propreté radiologique dans les centrales et pour le transport des combustibles, amélioration continue de la radioprotection de tous les intervenants, poursuite de la baisse d’activité des rejets et effluents…” Je ne sais pas pour vous, mais moi, ça ne me rassure pas plus que ça. On y parle aussi d’“engagement d’un projet de mécanisme de développement propre”. Autant dire d’un début de commencement d’une amorce de prise de conscience… En France, à défaut de pétrole, on a toujours eu plein d’idées. Agence CLMBBDO ; DC : Vincent Behaeghel et Bernard Naville ; DA : Sébastien Zanini ; CR : Pierre Marie Faussurier ; Photographe : Michael Baumgartner.


P U B L I C I T É

Adrien de Maublanc 1

Œil neuf En rentrant dans une agence de publicité très jeune, j’ai eu la chance d’être dans le bain et de voir les choses se faire. Passer à la réalisation m’a permis d’éviter de rentrer dans le moule de la pub où l’habitude fait qu’un jour ou l’autre on se bat moins ou que l’on a recours à des ficelles…

Maniaque

1 Annonce presse pour Nike. 2 Fausse pub pour Greenpeace, clin d’œil au spot de Nestlé Dessert. 3 (Strip : ) extrait d’une fausse pub pour la sécurité routière.

2

Je suis obsédé par tout ce que l’on ne voit pas. Je ne cherche pas à m’embarquer dans des mises en scène incroyables, je veux juste réfléchir à l’utilité de chaque plan, mettre en images ce qui est nécessaire à la narration de l’histoire, ni plus ni moins.

Décalage J’aime intégrer des éléments de détail purement virtuels à la réalité pour produire une autre notion de temps et de l’espace. En jouant par exemple sur la vitesse, via des effets de motion blur (flou directionnel) sur une partie de l’image alors que le reste n’est pas flouté.

3D Je n’aime pas, en termes de texture et de lumière, le rendu de la synthèse. Les possibilités manquent de souplesse et le résultat, dont on est le seul responsable, paraît souvent froid comparé à la réalité.

Perso La question n’est pas de savoir ce que je peux apporter à la pub mais plutôt ce que la publicité peux m’apporter… A savoir travailler dans d’excellentes conditions avec les meilleurs techniciens, faire des choses ancrées dans des réalités.

18   9.2001

3


P U B L I C I T É

Adrien de Maublanc est un garçon qui sait ce qu’il veut. Jeune DA dans la pub, il se paie le luxe de démissionner à 23 ans après quatre ans de bons et loyaux services. Passé de l’autre côté du miroir, le réalisateur peaufine depuis trois ans effets et narration pour mettre en images les boards que jadis il écrivait…

4

Chassé-croisé 4 Extrait de Pfff, court métrage réalisé quelques années avant Amélie Poulain… 5 Fausse pub pour l’airbag. 6 Annonce presse pour 1664.

5

6

A force de faire réaliser ses idées par d’autres, lorsque l’on est créatif de pub, on a forcément envie, tôt ou tard, de passer derrière la caméra. Sauf que, en réalisant des pubs, on n’écrit plus ses histoires mais celles des autres… Je considère ce travail de commande comme une formation vers ce qui me permettra à la fois d’écrire et de réaliser le long métrage.

Exigeant Je préfère construire ma bande avec des idées qui sont les miennes en tournant de fausses pubs plutôt que de me jeter à l’eau pour réaliser un film à tout prix et avoir, au final, quelque chose à montrer qui ne me correspond pas. C’est une stratégie un peu risquée, certes…

Dialectique Le travail visuel étant assez proche du travail sonore, l’image m’a naturellement amené à m’intéresser au son, à essayer de comprendre comment, dans l’espace, mettre des choses ensemble pour parvenir à créer une sensation. La musique est devenue pour moi une sorte de thérapie. N’étant pas musicien, je suis obligé de me plier à une certaine rigueur pour parvenir à monter des maquettes de sons. Cela m’a aidé à développer une certaine méthodologie tout en me donnant une vraie liberté.

Signé Être en exclusivité dans une maison de production représente une très grosse pression. On est payé même si l’on ne rend rien à la fin du mois. C’est à la fois une chance pour développer des projets qui aident à se construire et une responsabilité un peu effrayante.

9.2001

19


p u b l i c i t é

Polar Agence : Publicis ; DC : Serge Fichard et Pascal Midavaine ; DA : Guillaume Auboyneau ; CR : Richard Cador ; Réalisateur : Sébastien Chantrel ; Production : U Turn.

Traité numérique fait de bancs-titres à l’écran, de balayages vidéo, d’images floues ou surexposées, le film Renault Trafic emprunte son esthétique aux caméras de surveillance et pour cause. Loin des démos produits où l’on voit un gentil artisan mettre tout plein d’outils dans son véhicule utilitaire, cette campagne européenne plagie avec humour le cinéma de genre. Histoire d’afficher une image de leader, la Renault Trafic devient l’objet de convoitise d’une bande de gangsters russes. Board et casting des plus justes, réalisation parfaite de Sébastien Chantrel, on a même droit à une version longue de 90’’ sur Internet.

Sketch Agence : Euro RSCG Works ; DC : Maurice Betite ; Photographe : Patrick Demarchelier.

Bi

Pas commun de voir un mannequin homme vanter une marque de luxe qui s’adresse essentiellement aux femmes. Il est vrai que l’homme Vuitton n’a rien du camionneur. Il incarnerait plutôt ces nomades modernes, une élite forcément cosmopolite, absolument tendance et toujours un peu narcissique. D’où cet éphèbe à l’identité ambivalente planté dans un décor d’aéroport et sa mise en abyme promotionnelle. A noter que le monogramme de la marque, hier si présent, n’apparaît plus qu’en signature élégamment typographiée. Pour être présent dans cette rubrique : etapes@pyramyd.fr

20   9.2001

La luxure, la paresse, l’envie… Ce qu’il y a de pratique avec les péchés capitaux, c’est qu’il y en sept comme les sept jours de la semaine ou les sept nouveaux hamburgers de McDo. Les créatifs n’ont donc pas eu à trop se creuser la tête pour pondre le concept de la campagne : sept petits films illustrant chacun l’un des péchés. Pourtant, il faut avouer que les saynètes en question font mouche tant elles louchent vers le deuxième voire le troisième degré. Un homme, très Français moyen, se retrouve en prise avec sa mauvaise conscience, un affreux jojo, limite punk, qui s’acharne à le détourner de son hamburger. Ce ne sont pas les films de l’année mais, tout de même, il fallait oser.

Agence : TBWA ; DC : Pierre Gauthronet ; DA : Stéphanie Thomasson ; CR : Jean-Marc Chabert ; Réalisatrice : Anne-Marie Vandeputte ; Production : Wanda.


p u b l i c i t é

Carré

Après Martin Scorsese et Oliver Stone, c’est au tour du cinéaste asiatique Wong Kar Wai (In the Mood for love) de se prêter à la réalisation publicitaire d’un film pour Orange. Forcément inspiré, le metteur en scène prend Hong Kong, sa ville fétiche, comme décor du spot pour opérer des variations graphiques sur le thème du carré. Carré comme le logo d’Orange mais aussi comme celui d’un écran. Introduites via des hommes qui cadre l’espace avec leurs doigts à la façon des réalisateurs de cinéma, les images du film zappent de la rue aux jeux vidéo, à des séquences de vacances et autres films chef-d’œuvre du 7e art. Un fourmillement de signes toujours rythmés par Revolution des Beatles. Quant on s’appelle Orange, on ne se refuse décidément rien.

Biblique Si la dernière campagne Kookai donne dans le mystique, elle n’en est pas pour autant très catholique. Toujours aussi provoc, la marque des jeunes nymphettes risque fort cette fois de s’attirer les foudres de tout l’épiscopat. Parmi les trois visuels déclinés sur le même thème – une femme tenant dans ses bras fragiles un homme tombé en pâmoison –, celui du lit frappe fort. Cette Marie-Madeleine très en forme et légèrement dévêtue par l’effort interpelle. L’homme qu’elle accueille contre son cœur est-il mort comme le Christ sur la croix, extasié après une rave ou évanoui par tant de beauté ? Gageons que l’on ne sera pas les seuls à s’interroger devant la campagne et c’est bien là toute la force de son positionnement…

Agence : Euro RSCG BETC ; DC : Rémi Babinet ; DA : Aurélie Scalabre ;

Agence : CLM/BBDO ; DC : Anne de Maupeou ;

CR : Étienne Turquet ;

DA : Mathieu Vinciguerra ;

Réalisateur : Wong Kar Wai ;

CR : Olivier Dermaux ; Photographe : Rankin.

Production : Entropie.

Zen Comment signifier le silence sur papier ? Par l’épure justement. S’agissant de mettre en avant le confor t acoustique du véhicule, l’annonce presse BMW emprunte au vocabulaire musical l’apaisante simplicité d’une portée. Aucune fausse note dans cette représentation minimaliste où la voiture vue du dessus joue le rôle du “do”.

Agence : BDDP & Fils ; DC : Olivier Altmann ; DA : Andrea Leupold ; CR : Bruno Delhomme ; Photographe : Daniel Schweizer. Pour être présent dans cette rubrique : etapes@pyramyd.fr

9.2001

21


t e c h n e w s

Produits

Digital végétal

Au commencement, était le polygone, puis s’est créée la terre avec ses accidents du relief, l’océan et ses rivières… arrive enfin le bruissement du vent dans les arbres. Début 1990, l’infographiste britannique William Latham se prend pour un jardinier de la 3D, faisant muter des espèces organiques polymorphes sur les super-calculateurs d’IBM. L’artiste new-yorkais, Karl Sims, à la même époque, passe ses nuits dans les entrailles de la Thinking Machine Corp. à créer des éclosions de spermaphytes en 3D pendant qu’au Cirad de Montpellier un groupe de chercheurs en biotechnologie étudie depuis 1978 le code génétique d’espèces végétales pour en transcrire des applications numériques. Eté 2001, Bionatics, société francilienne, lance sur le marché le logiciel Nat FX® issu du transfert de technologie avec le CIRAD. Parallèlement, les logiciels de création 3D, Bryce et Vue d’esprit mettent en avant un générateur de végétation, dans leurs nouvelles versions.

Nat FX® : le réalisme scientifique

Destiné aux professionnels du graphisme et du jeu vidéo, Nat FX® est distribué comme plug-in du logiciel Maya (Alias-Wavefront) intégrant de façon transparente toutes ses fonctions, de modélisation, d’animation et de rendu. Troncs, branches, feuillages peuvent être secoués par le vent, balayés par la pluie ou ployer sous la neige à partir de points d’accroche choisis ou en fonction d’une dynamique globale. Comme vous pouvez décider de l’orientation de la tige, les feuilles peuvent s’en détacher une à une, avec des critères qui leur sont propres, ou s’ envoler dans un mouvement de bourrasque grâce au moteur de particules. Et si l’on peut orienter ou modifier le squelette d’un arbre, il faut savoir que, pour chaque nouvelle plantation, le logiciel part d’une graine et recrée le système de bourgeonnement dans un environnement déterminé. Ainsi deux marronniers ne seront jamais semblables. Cette approche comportementale affinée par des possibilités d’animation réellement bluffantes sont, sans conteste, ce qui distingue le logiciel des autres éditeurs de végétation. (Notez qu’au CIRAD, certains chercheurs ont consacré près de dix ans à étudier la génétique du chêne !) Deux options du plug-in sont actuellement proposées : “Base” ou “Ultimate” qui permet la manipulation en temps réel de scènes lourdes. Mais pour la version 3DS Mac (un marché potentiel de 150 000 utilisateurs), il faudra attendre encore quelques mois. 22   9.2001

Prix : Nat FX ® base : 2 800  / www.bionatics.com

Des arbres sur la planète Bryce

Incontournable pour la modélisation de paysages complexes, Bryce dans sa version 5 s’est enfin doté d’un éditeur de végétation. Reconnaissable entre toutes, la signature graphique du premier vrai logiciel 3D sur Mac se distinguait notamment par l’absence de verdure. La traversée du désert est révolue : soixante types d’arbres sont désormais à la disposition des graphistes avec, en sus, la possibilité d’en moduler le type de branches, de feuillage ou d’aiguilles ainsi que les couleurs. Parallèlement, l’apparition de nouvelles fonctionnalités, telles que le réglage d’une douzaine de sources lumineuses, l’implémentation de •••


Abonnez-vous Ă

www.etapes.com


t e c h n e w s

Actu

Erratum • L’écran plasma 42’’ de Futjitsu, le Pds 4208 est commercialisé à 50 000 francs. • Le quatrième catalogue de l’agence londonienne Image 100 est disponible sur le site : www. graphicobsession.com

PDF

•••

métaballes et la possibilité de répartir le calcul en réseau devrait permettre un rendu plus réaliste. Fini la science-fiction. Bryce aurait-il trouver chez l’éditeur canadien Corel, une seconde vie  ?

© Crystal Tree/Bryce®.

Prix : 381  / www.corel.com

Vue d’esprit 4 : du solide !

Creusant son sillon sur les plates-bandes de Bryce, Vue d’esprit, c’est bien normal, a enrichi sa version 4 d’un éditeur de végétation augmentant, par la même occasion, ses capacités de rendu de 40 %. Fondée sur la technologie SolidGrowth (intégrée depuis la version 2), le générateur de plantes propose un choix d’une trentaine d’espèces qui peuvent être combinées pour créer une quasi-infinité de plantes. Il est complété par une simulation des variations de teintes rencontrées dans la nature. Ajoutez du “motion blur” à vos scènes d’animation dynamique, autrement dit floutez le mouvement, saupoudrez d’effets atmosphériques et vous pourrez proposer vos images au Chasseur français. Positionné sur un marché plus grand public, ne serait-ce que par son prix et sa simplicité, Vue d’esprit 4 n’est, pour le moment, disponible que sur PC, la version Mac OS X est attendue pour Noël. Prix : 250  / www.e-onsoftware.co ■

www.maximicro.com

Imprimante en série

Croquez la rentrée

étapes : sera présent sur les stands F51 et G50 du 26 au 30 septembre 2001, porte de Versailles. www. apple-expo.com

24   9.2001

Shira Workflow PDF est une solution de flux de production qui permet de conserver les fichiers dans un format PDF à tous les stades du workflow et cela jusqu’au RIPing. Les cinq applications qui composent Shira Workflow PDF managent nativement le format PDF. Elles peuvent gérer simultanément plusieurs hot folders de façon à mettre en place des flux entièrement automatisés. Cette solution fonctionne sur Windows NT/2000. Disponible dès maintenant auprès du distributeur Maximicro, le prix des applications varie en fonction des configurations.

Le salon Apple Expo régalera-t-il les adeptes de la pomme ? C’est officiel, Steve Jobs présentera le discours d’ouverture en personne, mais ne dévoilera pas de nouveau matériel durant sa prestation parisienne. Au programme : gain de puissance pour les Power Mac G4 dont les trois modèles relookés sont dotés d’une vitesse d’horloge allant jusqu’à 867 MHz sans oublier la version biprocesseur en 800 MHz. L’optimisation des IMac, quant à elle, passe par l’équipement de deux ports FireWire, iTunes, et iMovies, 256 Mo de RAM, et une vitesse capable d’atteindre les 700 MHz. Disponible dans la couleur snow indigo, graphite, toute la famille est dotée d’une capacité disque élargie (jusqu’à 60 Go), d’une carte graphique ATI rage 128 Ultra avec 16 Mo (sauf sur l’entrée de gamme). Le patron d’Apple se contentera donc de présenter la nouvelle version 10.1 du système Mac OS X et le logiciel iDVD 2, qui permettrait aux utilisateurs de créer leur propre DVD lisible sur les platines de salon. A cette occasion, une “Creative Jam” fera plancher quinze équipes européennes présélectionnées sur la création d’un DVD en 72 heures. (Résultats sur le salon le 28 septembre). Les traditionnels villages thématiques seront complétés par une série de conférences sur Mac OS X, la chaîne vidéo, la photo, les enjeux de l’éducation et des sujets très pointus destinées aux petites entreprises. ■

La nouvelle gamme d’imprimantes de Xanté intéressera les professionnels de la sérigraphie. Sans produits chimiques ni phase de développement, la Colour Screenwriter permet l’impression rapide de films positifs. D’une résolution comprise entre 600 et 1 200 Dpi, elle accepte des formats de papier jusqu’à 330 x 482 mm et des supports variés dont les films Xanté translucides ou transparents Myriad. Torpédo distribue ces imprimantes en France pour un prix allant d’environ 39 000 F à 52 000 F.

Quark sur un OS Attendu pour la fin de l’année, Quark XPress 5 s’enrichit d’un système de calques et gère la sauvegarde des documents destinés à une publication en ligne. Cependant, il faudra un minimum de deux mois supplémentaires pour une version native à Mac OS X. Dédié à la conception d’emballages, Quark Wrapture 1.5 ne sera pas non plus “carbonisé” pour OS X. Ses améliorations concerneront principalement le traitement de produits plus complexes par leur forme (cylindrique) ou le nombre de leurs composants. Destiné uniquement aux G3 et G4 conçus après septembre 1998, le système d’exploitation Mac OS X tarde à séduire les éditeurs de logiciels. Adobe annonce sans donner de date les prochaines versions natives à OS X d’InDesign et d’Illustrator tandis que rien n’est fixé pour Photoshop.


Subscribes to

www.etapes.com


p r ésence par marie - pierre guiard

Paul Kahn

bâtisseur de l’invisible Architecte de l’information, Paul Kahn décortique et analyse depuis une dizaine d’années la navigation à l’intérieur des sites. Typologies d’informations, profils des internautes, structures des pages, c’est à travers une méthodologie rigoureuse que l’homme s’est forgé une vue d’ensemble de la construction d’un site. Son but ? Faire coïncider la demande de ses clients et les besoins des utilisateurs, mais aussi inventer une navigation plus libre, plus intuitive. Ce sont pourtant des choses bien concrètes qui ont conduit Paul Kahn à plonger dans l’abstraction. Diplômé de littérature anglaise, éditeur à l’université de Harvard, l’homme découvre les premiers logiciels de traitements de texte. Une vraie mine d’or pour qui manie les mots et les concepts. Définitivement acquis aux nouvelles technologies, Paul Kahn rejoint un groupe d’étude sur l’hypertexte à l’IRIS1. Enseignant le design interactif à la RISD2, Paul Kahn s’associe au designer Krzysztof Lenk pour fonder Dynamic Diagrams, une société spécialisée dans la projection de la connaissance et la présentation d’informations sur écran. Installé à Paris après avoir rencontré Guiseppe Attoma Pepe, il développe dans son agence, Attoma Design, une activité de conseil sur le marché européen. Une preuve que l’homme sait aussi bien naviguer dans sa carrière que dans les sites Web.

Quelle est la différence entre design et design de l’information ?

Paul Kahn et Krzysztof Lenk sont les auteurs d’Architectures de sites Web édité par Pyramyd.

26   9.2001

La vraie distinction entre design graphique et design de l’information porte sur les préoccupations du designer. En général, le design graphique s’attache à la surface, aux images immédiatement réfléchies, qu’il s’agisse d’une affiche ou d’une page alors que le design d’information porte sur les structures qui réfléchissent ces images. Le graphiste travaille sur la présentation la plus efficace de ce qu’on lui a demandé de mettre en pages. La présentation est certes très importante pour un designer de l’information, mais la question qu’il se pose avant tout est de savoir pourquoi et comment organiser ces informations de façon intelligible. Notre métier concerne le partage du savoir, notre tâche est de parvenir à ce que les gens comprennent et, pour cela, il faut analyser l’information avant de réfléchir à la meilleure façon de transporter cette information à ceux qui désirent l’obtenir en la rendant aisément compréhensible. Le design de l’information ne date pas de l’Internet, le design industriel y fait appel depuis des dizaines d’années, mais son application s’est considérablement développée grâce à la somme étonnante d’informations accessibles sur Internet et à la quasi-absence de règles établies quant à leur présentation. Tout reste encore à découvrir. Le concept d’architecture de l’information est très proche du design de l’information, à cette différence près qu’il concerne uniquement les applications d’ordinateurs. Depuis 1995, la principale partie de

notre activité concerne, évidemment, la construction de sites Internet, un secteur en pleine expansion où il y a quantité de besoins à organiser…

Quelles sont les particularités de l’architecture de l’information ? Le travail d’architecture de l’information sur un site est tout à fait distinct du design visuel. Pour certains clients, un site Web se résume à une page d’ouverture où il s’agit de mettre telle ou telle couleur ou telle animation en Flash… Le design visuel d’un site n’est pas la première des étapes de travail, il est le fruit d’une réflexion fondée sur l’organisation de l’architecture de toutes les informations et des modèles d’usage. La structure d’un site Web est équivalente à celle d’un bâtiment ou d’un livre mais elle demeure en grande partie invisible, une page d’accueil est une façade qui incite le visiteur à entrer. Pour cela, il doit non seulement connaître les principes de navigation mais être guidé pour ne pas se perdre dans les méandres de l’espace virtuel. Si les types de problèmes à résoudre et les grands principes ne diffèrent pas tellement du design graphique, l’environnement bouleverse les règles établies. Une entreprise globale, au management de marques complexe, possède aujourd’hui des dizaines de sites visibles dans le monde entier. Un site institutionnel en langue anglaise, des sites individuels dans la langue des pays où la marque est implantée, des sites produits adaptés à l’offre dans ces pays… La réflexion que nous avons menée l’année dernière pour la firme Samsung constitue l’archétype des problématiques auxquelles ces grandes entreprises sont aujourd’hui confrontées. Il s’agissait de coordonner entre elles toutes les informations contenues sur chacun des sites de la firme. Construire des liens de façon que l’internaute français qui désire acheter un téléphone portable, par exemple, puisse directement passer du site institutionnel Samsung aux produits accessibles sur le marché français et non découvrir la liste des produits vendus aux États-Unis ou en Suède, ce qui est toujours une expérience un peu frustrante… Pour ce faire, nous avons passé beaucoup de temps à analyser les quelque soixantequinze sites différents de Samsung avant de procéder à leur réorganisation. Tous ces sites ont souvent été créés sans aucune coordination entre eux, sans aucune identité visuelle commune alors que l’un des grands principes du Web est que n’importe quel site du Web puisse être visible par n’importe qui… C’est pour ces raisons de cohérence


Ce plan est un catalogue des sites Web dirigés par les entreprises constituant le Verlagsgruppe Georg von Holtzbrinck au printemps 1999. Le plan était un résumé de recherche sur environ 150 sites Web dirigés par diverses entreprises.

sur l’ensemble de leurs sites que ces entreprises viennent aujourd’hui nous consulter.

Ces constructions hypertexte deviennent tentaculaires, est-ce pour cette raison que vous prônez leur visualisation ? Oui, visualiser les différents niveaux de la construction d’un site permet une véritable communication avec le client tout en aidant les équipes de management et de marketing à comprendre ce que sera cette nouvelle organisation. L’un des problèmes fondamentaux en ce qui concerne l’électronique, en général, et les sites Internet, en particulier, est que cette structuration est invisible. A la différence des publications qui possèdent toutes un contexte visuel – on se repère dans un livre grâce à un début ou à une fin, mais aussi à travers une foule de sensations physiques –, on ne dispose, dans l’édition électronique, que d’un écran pour se repérer. Nous n’avons aucun contact visuel ou tactile avec le reste des informations. Cet écran cache peut-être une page ou des milliers d’autres pages, on ne sait tout simplement pas où l’on se trouve. Ce qui est vrai pour l’utilisateur d’un site l’est également pour ceux qui le construisent. Des projets de l’ampleur de celui de Samsung nécessitent l’intervention de nombreuses équipes, designers graphiques, animateurs, développeurs, programmateurs… Chaque personne a besoin de détails techniques spécifiques pour parvenir à comprendre l’organisation sur laquelle il travaille. Il est donc essentiel de créer une vue d’ensemble, de visualiser comment toutes ces différentes expertises parviennent à s’assembler. Il peut également s’agir, comme dans le cas du groupe de presse Holtzbrinck, de visualiser tous les sites des filiales de l’entreprise ou de ses participations majoritaires dans d’autres sociétés. En 1999, Holtzbrinck en possédait pas moins de cent cinquante, cela nous a permis d’établir une vue d’ensemble du management du groupe mais aussi d’aider les dirigeants à distinguer les autres activités de Holtzbrinck et à mieux cerner l’organisation dont ils faisaient partie. Grâce à ces plans complexes, on a pu également visualiser les liens de navigation entre certaines filiales… La visualisation apporte réellement une sorte de modèle mental commun destiné à être partagé par toutes les équipes qui travaillent sur le projet. Ils peuvent adhérer au projet ou ne pas être d’accord, mais au moins, ils ont tous les mêmes éléments pour en discuter.

Ces plans sont-ils toujours conçus sur le même modèle ? Oui, ce sont ce que l’on appelle des projections isométriques, c’est-à-dire que ces plans sont construits selon des lignes parallèles. Ce procédé, utilisé également par les architectes, a la particularité de reproduire à la même taille les éléments situés en avant et en arrière du plan : il n’y a aucun point de fuite. Cela permet de positionner les informations plus facilement tout en restituant une certaine sensation de profondeur. Lorsque nous avons commencé à avoir recours à cette technique, il y a quatre ou cinq ans, nous nous sommes aperçus que cette sensation de profondeur permettait aux dirigeants de comprendre la structure d’un site de façon beaucoup plus intuitive. L’organisation du site, les liens de navigation, les pages ainsi que la valeur ajoutée, moteur de recherche, abonnement, e.commerce, apparaissent bien plus clairement en volume que présentés platement en séquence. Selon la nature du projet, chaque plan intègre trois, quatre ou cinq niveaux de lecture. La position des éléments restitue l’arborescence, la couleur placée au sol ou sur les éléments permet de grouper certains types de pages, d’y ajouter des symboles, les lignes indiquent des liens de navigation, leur couleur, leur épaisseur et le type de flèche sont également porteurs d’informations.

Jusqu’où doit-on aller dans la visualisation d’informations ? Tous ces plans ne sont pas le fruit d’un programme, ils sont dessinés par un illustrateur. L’expérience nous a montré que ce type de grands diagrammes a une limite à ne pas dépasser si l’on veut qu’ils demeurent aisément compréhensibles. La densité des lignes peut être graphiquement intéressante mais, au-delà de cinq ou six lignes, leur visualisation devient difficile. L’un des grands principes que nous nous sommes fixés est de parvenir à synthétiser les informations, l’architecture d’un site doit ressembler davantage à un schéma de construction de maçon qu’à un plan strictement détaillé. Elle ne ressemble en rien aux dessins sophistiqués d’un plan de maison ou de bateau, ce qui n’empêche pas certains dirigeants des firmes pour lesquelles nous avons travaillé, de faire ensuite encadrer ces diagrammes pour les accrocher dans leur bureau. Ce qui n’est pas, vous vous en doutez, la première de leurs applications… ■

1 I RIS : Institut for Research in Information et Scholarship. 2 RISD : Rhode Island Scholl of Design.

9.2001

27


L es

Graphi

collections de la

B ibliothèque

nationale de

F rance

sont constituées essentiellement de documents imprimés et multimédias sous toutes leurs formes .

montrer ces supports dans le lieu même de leur conservation , sous un éclairage particulier , et en mettant en valeur ceux qui aujourd ’ hui les conçoivent présente un choix effectué parmi les travaux de ces toutes dernières années envoyés par les graphistes invités à participer à cette manifestation . monde entier sont représentés .

La

P ar - delà

P rès

:

Il

a semblé intéressant de

les graphistes .

L’exposition

de deux cents créateurs du

les esthétiques , l ’ accord entre le fond et la forme ainsi que la dimension créative , qui dépasse le savoir - faire technique , ont été privilégiés .

sélection fut réalisée avec la collaboration de

J ean W idmer , A lex J ordan

et

P hilippe A peloig

et la participation ponctuelle de

R uedi B aur , V éronique M arrier

et

A lain W eill .


Dossier réalisé par : Anne-Marie Sauvage, conservateur au département des estampes de la

BNF

et commissaire de l’exposition avec la collaboration de

Marie-Pierre Curis le service reproduction

1997-2001 Deux centS créateurs

la rédaction d’étapes

:

:

(BNF),

Dans notre “civilisation de l’image”, il est plutôt rare que l’image et le langage (écrit ou oral) soient totalement séparés, isolés l’un de l’autre. Le graphisme qui, par excellence, conjugue image et écrit, mérite toute notre attention : l’enjeu en est la qualité d’une part importante de notre culture visuelle. L’exposition qui s’ouvre à la Bibliothèque nationale de France le 18 septembre 2001 se propose de sensibiliser le public en faisant regarder ce qui n’est généralement que perçu, entrevu. Le graphisme novateur ne bénéficie généralement pas d’une diffusion massive. La situation n’est pas nouvelle. On peut citer en exemple la première affiche de ToulouseLautrec pour Aristide Bruant, laquelle fut rejetée par le directeur du café-concert des Ambassadeurs parce qu’elle rompait avec les habitudes de l’industrie des spectacles de l’époque. Pourtant, Toulouse-Lautrec avait saisi et retranscrit la personnalité de Bruant pendant que d’autres dessinateurs ne proposaient que des portraits standardisés, considérés comme plus flatteurs.

isme(s) http://www.bnf.fr/pages/expos/index.htm

Du 18 septembre au 10 novembre BNF, site Tolbiac F. Mitterrand De 10 h à 19 h sauf lundi et jours fériés

Remerciements à : Évelyne Bréjard (BNF) Marsha Emanuel (DAP) Armin Linke (© photo pour Stress, N°1 p. 92) Et tous les graphistes qui ont participé à ce projet pour l’envoi de leurs travaux


Qu’est-ce que le graphisme ? F orce

est de constater que le

“ graphisme ”, utilisé par les professionnels , ne désigne ni dans l’usage courant ni dans terme

le dictionnaire une discipline globale.

Sans

doute la multitude

de supports que le graphisme investit,

son

“émiettement”

expliquent-ils

en

partie cette situation .

grande

Il

faut

probablement y ajouter la moindre considération que connaissent, en général, les objets usuels.

Tout

se passe comme s ’ il y avait une

réticence à nommer, et, partant, à reconnaître un art visuel qui fait partie de notre vie quotidienne .

Comment

pourrait se développer

une réflexion sans que son objet d’étude ne soit quelque peu

défini ? L’ e x p o s i t i o n

propose

de

considérer le graphisme comme un vaste territoire entre la

“ pure ”, d ’ une “pure”, d’autre

typographie et l ’ image

E lle

part , part .

s ’ attache à regrouper les

travaux en grands ensembles correspondant aux principales fonctions du graphisme et aux différentes lectures que nous en avons.

Le parcours cultures Choisi

comme partenaire de l’exposition, étapes

: s’en

fait l’écho dans un dossier de

bien que toutes les pièces exposées ne purent être reproduites.

C’est

60

pages

:

nous avons décidé d’en respecter formellement le parcours

pourquoi certaines légendes ne sont pas illustrées.

mentionné pour mémoire les articles ou dossiers consacrés à ces graphistes dans les numéros antérieurs d’étapes ligne sur le site

Web de la BNF.

En revanche, nous : Quelques-uns d’entre eux sont

avons mis en

33 54 | Faire regarder ou Attirer l’attention | L’affiche, comme la couverture de livre ou la pochette de disque, a une fonction d’appel. Du point de vue du récepteur, la lecture est une lecture forcée, un regard happé

|

73 | Faire lire ou Donner corps à la lecture | Le travail de mise en pages concerne aussi bien le livre, le journal, le dépliant, le catalogue publicitaire, la carte de vœux…

Pour le récepteur, cette lecture est une lecture volontaire, notre lecture ordinaire |

84 | Faire reconnaître ou Identifier | Le rôle de l’identité visuelle est de faire identifier rapidement. Logotypes, ligne graphique, habillages télévisuels… appellent 89 une lecture “subconsciente” qui est de l’ordre de la reconnaissance |

| F aire se repérer ou Orienter, signaler, informer dans l’espace | Dans l’espace public, si notre regard recherche l’information, la signalétique relève d’une échelle bien différente de celle de la page | | Pour l’écran | L’imbrication du son, de l’image fixe, de l’image animée et de l’écrit crée un ensemble complexe, dont l’interactivité appelle un geste nouveau |


Cultures Musique et danse Spectacles Expositions Publicité Défendre une cause

34 36 38 42 48 50 33

regarder

Affiche : feuille imprimée destinée à por ter quelque chose à la connaissance du public et placardée sur les murs ou des emplacements réservés. (Le Robert) Associant le plus souvent texte et image, l’affiche fait partie intégrante de notre société de consommation et représente un élément stratégique de la communication de masse. Commerciale, culturelle ou politique, elle annonce ou elle dénonce. La rue constitue un lieu d’exposition quotidien. La bonne affiche est celle qui retient l’attention du passant, qu’il soit séduit, choqué, intrigué ou amusé… Si le graphisme est un art mal reconnu en France, l’art de l’affiche a acquis ses lettres de noblesse avec Toulouse-Lautrec. Mais, existe-t-il encore un art de l’affiche ? L’affiche est devenue une donnée parmi les autres, dans cette somme d’images qui nous assaille journellement. Généralement, il s’agit d’illustrations sans relief. Pourtant, la sélection présentée ici nous montre que l’image peut encore être une synthèse ou une métaphore que le public doit interpréter.


regarder 3

cultures Cultures

5

34

1 | Michel Quarez | Saint-Denis_France | 14 Juillet Aubervilliers | 1997 | Affiche_Sérigraphie | Michel Quarez parvient à évoquer la Fête nationale française avec un jeu sur le seul drapeau tricolore | 2|M ichel Quarez | Saint-Denis_France | Saint-Denis 98 | 1998 | Affiche_Sérigraphie | La ville de Saint-Denis, site du Stade de France, a souhaité éditer une affiche pour célébrer l’événement qui allait accaparer tous les esprits, la Coupe du Monde de football 1998. Les affiches officielles furent réalisées par des étudiants d’écoles d’art | 3 | P hilippe Apeloig | Paris_France | D’après photographie de Nancy Crampton | Fête du livre d’Aix-en-Provence | 1999 | Affiche_Sérigraphie | La Fête du livre d’Aix-en-Provence était consacrée cette année-là à l’écrivain américain Philippe Roth, dont le portrait apparaît ici. Une autre version existe sur fond argenté | (cf. étapes : 7, étapes : 32, étapes : 45, étapes : 70) | 4 | H enning Wagenbreth | Berlin_Allemagne | Bücher Macher | 1997 | Affiche_Sérigraphie | Cette affiche annonce une conférence “Comment faire de beaux livres ?”, organisée par le Börsenverein des deutschen Buchhandels, regroupant les éditeurs et libraires de la région de Leipzig | 5 | H an Jiaying | Shenzhen_Chine | Frontiers | 1999 | Affiche_Offset | Frontiers est une revue littéraire chinoise. Ces quatre affiches, également couvertures du magazine, représentent quatre éléments de base de l’écriture chinoise. Han Jiaying montre à la fois le contraste et l’harmonie entre l’écriture traditionnelle tracée au pinceau et les nouveaux caractères digitalisés |


6

7

8

9

35

Cultures

6 | Yuri Surkov | Moscou­_Russie | Soros Foundation Arts & Culture Program | 1999 | Affiche_Sérigraphie | Cette affiche de la Soros Foundation annonce son programme “Culture” pour la Russie. Elle fait partie d’une série d’annonces de conférences. Le masque fait référence aux origines de la culture slave | 7 | Leonardo Sonnoli | Pésare_Italie | Vedere l’archeologia, ciclo di conferenze 1999-2000 | 1999 | Affiche_Offset | Tous les éléments de cette affiche ont été soigneusement choisis. Le fond métallisé évoque l’or et le sable d’où semble surgir, comme une merveilleuse découverte, le masque de l’Idolino de Pesaro, sujet d’une des conférences | 8 | S hin Matsunaga | Tokyo_Japon | [Nakayoshi] | 1997 | Affiche_Offset | Cette affiche a été réalisée à l’occasion de l’ouverture de la Maison du Japon à Paris. Les lignes blanches rattachant les deux personnages, qui symbolisent la France et le Japon, forment les caractères japonais du mot “nakayoshi” signifiant “amitiés” | 9 | J ianping He | Berlin_ Allemagne | Eurasia Language Institute | 1998 | Affiche_Offset | Jianping He, d’origine chinoise, travaille et vit en Allemagne. Ces affiches rappellent les difficultés d’apprentissage d’une langue, surtout quand les caractères d’écriture diffèrent |


regarder

1

2

3

cultures et danse Musique

36

1 | L design = Pippo Lionni | Paris_France | Photographie Jean-Pierre Attal | Forum des métiers de la musique | 2000 | Affiche_Sérigraphie | Pippo Lionni a choisi d’accentuer le côté professionnel de cette manifestation | (cf. étapes : 46) | 2 | Rudi Meyer | Yerres_France | Photographie Erich Lessing_Courtesy Magnum Photos | La Belle Hélène | 2000 | Affiche_Offset | L’affiche reflète la mise en scène de Laurent Pelly pour cette œuvre d’Offenbach, avec plage, chaises longues et parasols. Rudi Meyer est responsable de la communication du théâtre du Châtelet depuis plusieurs années | 3 | F ons Matthias Hickmann | Düsseldorf_Allemagne | Photographie Büro für Fotos | Open Air Konzert | 1998 | Affiche_Offset | Cette affiche annonce trois concerts en plein air, à la piscine de Düsseldorf, au cœur de l’été. On pouvait afficher les trois feuilles séparément ou ensemble, jusqu’à recomposer la scène de cette “idylle anonyme” |


4

5

6

8

37

Musique et danse

4 | Niklaus Troxler | Willisau_Suisse | Jazz Festival Willisau | 1997 | Affiche_Sérigraphie | Niklaus Troxler réalise l’affiche du Festival de jazz de Willisau, chaque année, depuis sa création, il y a plus de vingtcinq ans. Les petits personnages, comme tracés au pinceau, traduisent la liberté d’improvisation et la spontanéité du jazz | 5 | S ylvie et Joël Jupin | Trange_France | xxe Fête de la zikmu | 2001 | Affiche_Offset | En 2001, pour célébrer les 20 ans de la Fête de la musique, le ministère de la Culture et de la Communication a lancé une commande auprès de vingt affichistes. S. et J. Jupin ont choisi le coq, à la fois oiseau chanteur et emblème patriotique, pour cette manifestation aujourd’hui célébrée dans d’autres pays européens | 6 | P entagram = Paula Scher | New York_États-Unis | Photographie Darren Gibson in Evoe © Lois Grenfield | Ballet Tech | 1997 | Affiche_Offset | Affiche pour un spectacle de la nouvelle compagnie de danse d’Eliot Feld, Ballet Tech, au Joyce Theater de New York. Cette compagnie se compose exclusivement de jeunes danseurs formés gratuitement à l’école de danse du même nom et veut refléter la culture, l’esprit et la composition ethnique de l’Amérique urbaine contemporaine | (cf. étapes : 10, étapes : 57, étapes : 67) | 7 | S tudio Dumbar = Bob Van Dijk | La Haye_Pays-Bas | Photographie Deen Van Meer | Holland Dance Festival | 1998 | Affiche_Sérigraphie | En 1998, le Holland Dance Festival a pour thème “A Dancer’s Tale”. Le graphiste a façonné l’affiche comme une sculpture, décomposant l’image en morceaux, réassemblés par la suite. Le texte manuscrit apporte une impression de mouvement, qui anime ces affiches-sculptures | (cf. étapes : 50) |


regarder

Spectacles cultures

2

3

4

5

38

1 | Pentagram = Paula Scher et Tina Chang | New York_États-Unis | The Public Theater_New York Shakespeare Festival | 1999 | Affiche_Sérigraphie | L’affiche reprend les typographies traditionnelles anglaise et américaine pour les annonces de spectacle. La couleur rouge renvoie aux enseignes de néons des sex-shops, cibles du maire de New York à ce moment-là | (cf. étapes : 10, étapes : 57, étapes : 67) | 2 | G unter Rambow | Berlin_Allemagne | Orpheus & Eurydice | 1998 | Romeo & Julia | 1998 | Der fliegende Holländer [Le Hollandais volant] | 1998 | Affiche_Sérigraphie | Gunter Rambow collabore depuis trois ans avec le Hessisches Staatstheater de Wiesbaden. Le budget restreint l’a contraint à des choix : limitation des couleurs (noir et blanc) et du texte (le titre de la pièce). Chaque affiche est une remarquable synthèse du spectacle. G. Rambow réalise près de trente affiches par saison théâtrale | 3 | F rieder Grindler | Abtsgmünd Untergröningen_Allemagne | Photographies Klaus Frölich | Schauspiel Staatstheater Stuttgart | 1999 | Affiche­_Sérigraphie | Cette affiche, réalisée pour la saison 1999-2000 est l’occasion de présenter l’Ensemble théâtral de Stuttgart non pas sur scène, mais dans la rue | 4 | Ronald Curchod | Toulouse_France | Les Phéniciennes ou la saga du pouvoir d’Euripide | 1998 | Affiche_Sérigraphie | Spectacle de la compagnie Théâtre2 l’Acte, en résidence à l’université de Toulouse | 5|M ichel Bouvet | Paris_France | Photographie Francis Laharrague | Œdipe le tyran | 1999 | Affiche_Sérigraphie | Affiche pour Œdipe de Sophocle sur la scène nationale de Sceaux, théâtre les Gémeaux | (cf. étapes : 66) |


2

1

3

4

39

Spectacles

1 | Pierre Mendell Design Studio = Pierre Mendell | Munich_Allemagne | Otello | 1999 | Affiche_Offset | Affiche pour l’opéra de Verdi au Bayerische Staatsoper de Munich | 2 | Stephan Bundi | Niederwangen-Berne­_Suisse | Wilhelm Tell | 1999 | Affiche_Sérigraphie | Affiche pour Guillaume Tell de Schiller au théâtre de la ville de Berne, avec lequel collabore régulièrement S. Bundi | 3 | Gesine Grotrian-Steinweg | Düsseldorf_Allemagne | Avec la collaboration de Fons Matthias Hickmann | Orpheus + Eurydice | 1999 | Affiche_Offset | Affiche pour Orphée et Eurydice, dans une mise en scène de Mauro Guindani, coproduite par les théâtres Kreuz und Quer de Duisburg et Die Clownixen de Düsseldorf | 4 | Ulrich Hoepfner | Leipzig_Allemagne | Das Spiel von Liebe und Zufall [Le jeu de l’amour et du hasard] | 1997 | Affiche_Offset | Affiche pour la pièce de Marivaux par la compagnie Theater Struktur Fokal à Leipzig et Dresde |


regarder

5

6

7

Spectacles cultures

40

5 | 6 | 7 | Pour célébrer le centenaire de la naissance de son fondateur, Bertolt Brecht, le Berliner Ensemble a lancé en 1997 une commande d’affiches auprès de graphistes du monde entier | 5|M ichal Batory | Paris­_France | Photographie Myr Muratet | Bertolt Brecht. The Blind Talk of a Way out. I See | 1997 | Affiche_Sérigraphie | (cf. étapes : 39, étapes : 40, étapes : 63) | 6 | E l Fantasma de Heredia = Anabella Salem et Gabriel Mateu | Buenos Aires_Argentine | El obrero. Bertolt Brecht 1898-1998 | 1997 | Affiche_Offset | 7 | K ari Piippo | Mikkeli_Finlande | Bertolt Brecht 1998 | 1997 | Affiche_Sérigraphie |


11

8

10

41

Spectacles

8 | Henning Wagenbreth | Berlin_Allemagne | Der kleine Prinz [Le Petit Prince] | 1998 | Affiche_Offset | Affiche pour un spectacle de marionnettes au Puppentheater de Dresde, d’après l’œuvre de Saint-Exupéry | 9 | Thomas Matthaeus Müller | Leipzig_Allemagne | Er schreibt. Leben und Sterben des Daniil Charms [Il écrit. Vie et Mort de Daniel Charm] | 1997 | Affiche_Offset | Affiche pour une pièce de théâtre contemporaine au Büro Für Off-Theater de Leipzig | 10 | Tadeusz Piechura | Lódz_Pologne | The Polish National Film, Television and Theater School in Lódz | 1998 | Affiche­_Sérigraphie | Dans cette affiche, pour le 50 e anniversaire de l’École nationale du film, de la télévision et du théâtre de Lódz, la découpe en forme de “L” renvoie à 50 en chiffres romains. Le carré vide suggère l’écran | 11| Jan Mlodozeniec | Lódz_Pologne | décédé en 2000 | Filmowka | 1998 | Affiche_Offset | Autre affiche célébrant le 50e anniversaire de l’École nationale du film, de la télévision et du théâtre de Lódz | 12 | Ralph Schraivogel | Zurich_Suisse | Porträt Isabelle Huppert | 1999 | Affiche_Sérigraphie | Affiche pour un cycle de films consacré à l’actrice française Isabelle Huppert, organisé par le Filmpodium de Zurich | (cf. étapes : 41) |


regarder

2

1

3

4

Expositions cultures

42

1 | Cyan = Detlef Fielder, Daniela Haufe, Sophie Alex | Berlin_Allemagne | Singuhr Hoergalerie in Parochial | 1998_1999 | Affiche_Sérigraphie | Singuhr Hoergalerie in Parochial est une manifestation présentant des installations artistiques contemporaines autour du son et se déroulant, depuis sa création en 1996, dans une ancienne église de Berlin | 2|M elchior Imboden | Buochs_Suisse | Zeitbilder Melk Imboden | 1999 | Affiche_Sérigraphie | Cette exposition de photographies personnelles de M. Imboden au Kornschütte de Lucerne a pour thème les “Images du temps présent”. Elle montre des vues de villes du monde entier, ici une rue de New York | 3|W erner Jeker | Lausanne_Suisse | Photographie Mario del Curto | Black, noir, schwarz, nero | 1999 | Affiche_Sérigraphie | Cette exposition au musée des Arts décoratifs de Lausanne s’intéresse au thème du noir dans le design, le graphisme, la mode… L’image de l’aubergine, provocatrice, est aussi une interrogation sur notre perception de la couleur | (cf. étapes : 67) | 4 | R alph Schraivogel | Zurich_Suisse | Photographie Peter Hunkeler | Gross & klein | 1997 | Affiche_Sérigraphie | Cette exposition au Museum für Gestaltung de Zurich a pour thème les proportions. L’illustration est une photographie agrandie de la règle en acrylique du graphiste. La lumière fait ressortir les éraflures et les grains de poussière, créant un nouvel univers | (cf. étapes : 41) |


5

8

6

7

43

Expositions

5 | Melchior Imboden | Buochs_Suisse | Jazzgesichter | 1999 | Affiche_Sérigraphie | Cette exposition de photographies du graphiste sur le thème “Visages du jazz”, au Nidwaldner Museum, était organisée dans le cadre des Journées de la musique de la ville de Stans | 6 | UNA (Amsterdam) designers = Hans Bockting et Sabine Reinhardt | Amsterdam_Pays-Bas | Photographie Kira Perov | Bill Viola | 1998 | Affiche_Offset | En 1998, le Stedelijk Museum d’Amsterdam organise une rétrospective du vidéaste américain Bill Viola. La photographie est extraite de l’installation “The crossing” | 7 | A telier de Création Graphique = Pierre Bernard | Paris_France | Photographie Michel Chassat | Salon international de l’architecture | 1999 | Affiche_Sérigraphie | Pierre Bernard développe ici l’idée que l’architecture n’est pas une pratique créative isolée de son contexte urbain | (cf. étapes : 7, étapes : 35, étapes : 58, étapes : 66) | 8 | I stvan Orosz | Budapest_Hongrie | Istvan Orosz, an Exhibition of Etchings and Posters | 1998 | Affiche_Sérigraphie | Exposition de gravures et d’affiches d’Istvan Orosz à Kansas City |


regarder

10

9 11

Expositions cultures

44

9 | Roman Kalarus | Katowice, Pologne | Szmatloch & Kalarus in London | 1999 | Affiche_Sérigraphie | Exposition d’affiches et autres travaux graphiques de deux artistes polonais, Jan Szmatloch et Roman Kalarus, à l’Institut culturel polonais de Londres. Les briques font référence à leur région d’origine très industrialisée, la Silésie | 10 | A nke Feuchtenberger | Tangsedt_Allemagne | Ausstellung der preisträgerin des E. O. Plauenförderpreises | 1997 | Affiche_Offset | L’artiste et illustratrice Anke Feuchtenberger expose ici ses travaux en tant que lauréate du prix E. O. Plauen, créé en mémoire du dessinateur satirique allemand du début du siècle. L’image du fœtus reflète la part d’intimité du créateur qui est montrée au public lors d’une exposition | 11 | Bruno Monguzzi | Meride, Suisse | Fragile | 1997 | Affiche_Offset | Cette exposition itinérante présente au Museo Cantonale d’Arte dix-huit jeunes artistes contemporains de trois régions européennes : le canton du Tessin en Suisse, la région Nord Pas-de-Calais en France, le comté de Merseyside en Angleterre. Le graphiste a construit son affiche à partir du sous-titre de l’exposition “en marge” | 12 | M uriel Paris et Alex Singer | Paris_France | L’invention des femmes | 1999 | Affiche_Sérigraphie | Le service des Affaires culturelles de Fontenay-sous-Bois a commandité cette affiche pour une exposition d’art contemporain sur le thème de la création féminine. L’affiche s’inspire de la photographie de Man Ray “La larme”. Elle traduit les souffrances des femmes pour la reconnaissance de leur droit d’expression |


1

4

3

45

Expositions

1 | Keizo Matsui | Osaka, Japon | Keizo Matsui | 1999 | Affiche_Offset | Cette exposition d’affiches de Keizo Matsui au Museum für Kunst und Gewerbe de Hambourg a pour thème “les traditions au Japon”. Son affiche représente un masque du théâtre nô. En montrant la face et le profil du masque, l’image multiplie les interprétations possibles, pleurs, rire ou colère | (cf. étapes : 67) | 2 | J ianping He | Berlin_Allemagne | Chinese Fashion, Chinese Culture | 1999 | Affiche_Offset | Pour une exposition internationale d’affiches sur le thème de la mode et la culture en Chine, Jianping He rappelle le poids de Mao Zedong jusque sur les tenues vestimentaires. Celles-ci sont aujourd’hui démodées et, cependant, cette affiche a été interdite en Chine | 3 | L anny Sommese | University Park_États-Unis | James Victore | 1999 | Affiche_Xerographie | Lanny Sommese a saisi l’univers de J. Victore dans cette affiche annonçant une conférence de l’affichiste américain au Palmer Museum of Art de l’université de Pennsylvanie. L’œil, la main et la bouche ne sont-ils pas les outils de la communication ? | 4 | S higeo Fukuda | Tokyo_Japon | Fukuda Shigeo Design Festival | 1999 | Affiche_Sérigraphie | Affiche pour une exposition personnelle dans la ville de Ninohe, au nord du Japon |


regarder

6 5

7

Expositions cultures

46

5 | Design machine = Alexander Gelman et Kaoru Sato | New York_États-Unis | Paper expo | 1999 | Affiche, Sérigraphie | L’affiche une fois repliée devient un carton d’invitation du Art Directors Club à une conférence de Alexander Gelman. Le jeu du pliage se retrouve dans la typographie | 6 | C laude Baillargeon | Jublains_France | Photo-graphie | 1997 | Affiche_Offset | Depuis onze ans, la ville de Chaumont (Haute-Marne) organise chaque année Les Rencontres internationales des arts graphiques avec des expositions thématiques et monographiques d’affiches contemporaines. En 1998, le thème était la photographie | (cf. étapes : 23) | 7 | J ohanna Balusikova | La Haye_Pays-Bas | Sous la direction de Irma Boom | Photographie Liesbeth Raeven | Jan Van Eyck Akademie |1999 | Affiche_Offset | Cette affiche, bilingue anglais-néerlandais, a été faite pour la Jan Van Eyck Akademie, École supérieure d’arts graphiques à Maastricht. La typographie joue sur la couleur des caractères : bleu pour le néerlandais, rouge pour l’anglais |


8

9

47

Expositions

8 | Ikko Tanaka | Tokyo_Japon | Avec la collaboration de Osamu Ouchi | Study of kantaiji | 1998 | Affiche_Offset | Affiche pour une exposition sur l’écriture japonaise. Ikko Tanaka déplore la simplification des caractères d’écriture kanji. A l’origine communs à la Chine et au Japon, ils sont aujourd’hui distincts et ont perdu leur fonction idéographique | 9 | Arne Freytag | Hambourg_Allemagne | Atelier national de recherche typographique | 2000 | Affiche_Sérigraphie | L’ANRT a été créé en 1985 par le ministère de la Culture. Cette école d’enseignement supérieur, aujourd’hui située à Nancy, a pour vocation de contribuer au développement de la création typographique. Cette affiche, bilingue français-anglais, informe sur les conditions d’inscription | (cf. étapes : 26) |


regarder

1

3

2

5

Publicité cultures

48

1 | Taku Satoh | Tokyo_Japon | Photographie Megumu Wada | Bang & Olufsen | 1999 | Affiche_Offset | “La technologie n’est rien en elle-même. Ce qui nous concerne, c’est ce qu’elle fait pour nous et comment elle s’intègre dans notre façon de vivre” | 2 | L ippa Pearce = Harry Pearce et Giles Calver | Twickenham_Royaume-Uni | Audley Shoemakers | 2000 | Affiche_Lithographie | Cette campagne pour le fabricant de chaussures Audley est un jeu visuel. Le pied gauche représente le côté rationnel du cerveau et analyse la chaussure sous ses aspects techniques. Le pied droit, correspondant au côté émotionnel du cerveau, présente le bien-être de la marche à pied | 3 | M akoto Saito | Tokyo_Japon | Batsu | 1998 | Affiche_Sérigraphie | Makoto Saito travaille régulièrement pour le grand magasin de mode Batsu, dont le propriétaire est également un collectionneur d’affiches. Dans chaque composition, M. Saito laisse libre cours à son inspiration. Le magasin se construit ainsi une image de foisonnante créativité | (cf. étapes : 41) | 4 | A kihiko Tsukamoto | Tokyo_Japon | Avec la collaboration de Masami Ouchi | Yamato | 1998 | Affiche_Sérigraphie | Yamato est un fabricant de papier japonais. Afin de montrer la qualité des produits, A. Tsukamoto a réalisé une série de trois affiches, une par syllabe du nom, dont celle-ci pour le “to” | 5 | Y utaka Murakoshi | Tokyo_Japon | Avec la collaboration de Toshiro Fumizono et Kohtaro Shimada | Sony_Unheard of Style. Indian_1999 | Sony_Unheard of Style. American | 1999 | Sony | Affiche_Offset | Murakoshi a réalisé une série de cinq affiches, une par continent, pour les écouteurs sans fil de Sony. Nous présentons ici deux modèles. Le modèle Indian se traduit par “Je n’aurais jamais rêvé qu’un jour viendrait où je porterais des écouteurs”, le modèle American par “On ne peut pas voir une lady décoiffée”. La signature revendique “un style sans précédent” |


1

2

4

3

49

Publicité

1 | S eiju Toda | Tokyo_Japon | Photographie Eiichiro Sakata | Aera. News is the Palm of our Ere | 1999 | Aera. News is the Blood of our Ere­ | 1999 | Affiche_Offset | Aera est une revue hebdomadaire japonaise. Elle cherche à être en avance sur son époque, d’où l’image des paumes de mains dans lesquelles certains lisent l’avenir. L’empreinte digitale rappelle que chacun est unique. Le sang est une métaphore du temps qui passe | 2 | Tadanori Yokoo | Tokyo_Japon | Brutus | 1999 | Affiche_Offset | Brutus est une revue japonaise pour hommes | 3 | H olger Matthies | Hambourg_Allemagne | [Sans titre] | 2000 | Affiche_Offset | Ce triptyque a été commandité par le grand magasin de mode japonais Batsu pour sa ligne de vêtements. Les ciseaux symbolisent l’outil de travail traditionnel du couturier (mais aussi celui du graphiste !). La croix est le logo du magasin | (cf. étapes : 41) | 4 | M arc Borgers | Paris_France | Levis | 1997 | Affiche_offset | Cette affiche, dite “cinétique” par M. Borgers, se trouve sur les lieux de vente Levis. Son pliage permet de présenter deux images différentes. Elle fait partie d’une campagne réalisée entièrement au stylo bille et comprenant 27 supports différents pour Levis Europe | (cf. étapes : 57) |


regarder

2

3 4

6

Défendre cultures une cause

50

1 | U. G. Sato | Tokyo_Japon | Save Hungry Children | 1998 | Affiche_Sérigraphie | Affiche autoéditée. N’avons-nous jamais eu aussi faim que ces enfants ? | 2 | L uba Lukova | New York_États-Unis | Sudan | 1998 | Affiche_Sérigraphie | Cette affiche, commandée par The International Anti-Poverty Law Center de New York, dénonce la famine au Soudan et cherche à réveiller les consciences du monde occidental | 3 | F ang Chen | Shantau_Chine | We are One | 1999 | Affiche_Offset | Ces cinq affiches sont extraites d’une frise “We are One” montrant l’unité de la vie, qu’elle soit humaine, animale, végétale… Elles peuvent se juxtaposer de différentes manières et se compléter à l’infini | 4 | J osef Flejsar | Prague_République tchèque | Childhood is not Child’s Play | 1997 | Affiche_Sérigraphie | “L’enfance n’est pas un jeu d’enfant” est le thème d’un concours international d’affiches organisé par le Deutsches Plakat Museum d’Essen, en Allemagne. Josef Flejsar répond en dénonçant l’enfance malheureuse, avec une image simplissime |


5

8

7

51

Défendre une cause

5 | James Victore | New York_États-Unis | Disney Go Home | 1999 | Affiche_Sérigraphie | Cette affiche, autoéditée, a été largement placardée autour de Times Square, à New York, durant la saison touristique | 6 | D avid Tartakover | Tel-Aviv_Israël | [1,245 soldiers already left Lebanon. On a Unilateral Withdrawal] = [1 245 soldats ont déjà quitté le Liban. Dans un repli unilatéral] | 1998 | Affiche_Offset | David Tartakover est un homme engagé, militant en faveur de la paix. Pour commémorer le 16e anniversaire de la guerre du Liban et dénoncer la mort de 1 245 soldats israéliens, il a autoédité cette affiche, à une date antérieure au retrait du Liban par Israël | (cf. étapes : 7, étapes : 37) | 7 | U we Loesch | Düsseldorf_Allemagne | www.scheisse.de | 2000 | Affiche_Offset | Cette affiche a été réalisée pour une exposition organisée par la ville de Mönchengladbach, sur le thème des “troubles visuels”. Avec cet Hitler au crâne rasé, elle dénonce la propagande néonazie diffusée sur Internet | (cf. étapes : 58) | 8 | Pascal Colrat | Paris_France | Suppléant | 1999 | Affiche_Sérigraphie | Cette affiche dénonce le recours à la violence et la volonté de faire justice soi-même. L’association Act-Up Paris a repris cette image dans une affiche “C’est aussi simple que cela”, l’année suivante, pour rappeler que le virus du sida tue toujours | (cf. étapes : 49, étapes : 72) | 9 | G érard Paris-Clavel | Ivry-sur-Seine_France | Coproduction Ne Pas Plier et les villes d’Ivry-sur-Seine, Villeneuve-le-Roi, Montluçon ainsi que le théâtre Le Maillon de Strasbourg. | Algérie je t’aime | 1997 | Affiche_Sérigraphie | Cette affiche a été réalisée en solidarité avec le peuple algérien, victime de la montée des intégrismes |


regarder

1

3

2

4

Défendre cultures une cause

52

1 | U. G. Sato | Tokyo_Japon | Preserve the Natural Heritage | 1998 | Affiche_Sérigraphie | Affiche autoéditée. Les mêmes mains qui ont fait prospérer l’humanité menacent aujourd’hui certains animaux d’extinction | 2 | Luba Lukova | New York_États-Unis | Eco crime | 1997 | Affiche_Sérigraphie | Affiche commanditée par le magazine américain Nozone. Elle fait partie d’une série Crime | 3 | K azumasa Nagai | Tokyo_Japon | Save | 1998 | Affiche_Sérigraphie | Voici un exemple d’une série d’affiches de Nagai associant toujours un dessin réaliste de face et un dessin stylisé de profil. “Save” est le cri des animaux. Pour protéger l’environnement, la coexistence entre les êtres humains et les animaux est aussi importante que le respect des humains entre eux | 4 | L a Fabrique d’images = Olivier Darné et Hélène Le Béchec | Saint-Denis_France | Enfin ! L’A1 sous terre | 1997 | Affiche_Sérigraphie | Cette affiche célèbre la couverture de l’autoroute A1 après trente ans d’attente de la ville et des habitants de Saint-Denis |


7

5

8

9

53

Défendre une cause

5 | Gianni Bortolotti | Bologne_Italie | Pisa : parole vuote sulla torre | 1997 | Affiche_Offset | Cette affiche est un message de protestation contre l’inefficacité de l’administration et des politiciens à résoudre le problème d’instabilité de la tour de Pise. Les nombreux discours n’apportent aucune solution concrète, d’où ces “paroles vides sur la tour” | 6 | N ous Travaillons Ensemble = Valérie Debure, Isabelle Jego, Alex Jordan et Ronit Meirovitz | Paris_France | Prendre rendez-vous, tu peux le faire. Aubervilliers | 1999 | Affiche_Offset | Cette affiche, pour le ramassage des objets encombrants à Aubervilliers, réintroduit le chat, symbole des services municipaux de propreté, créé il y a quinze ans sous la signature Grapus | (cf. étapes : 58, étapes : 74 ) | 7 | N ous Travaillons Ensemble = Valérie Debure, Isabelle Jego, Alex Jordan et Ronit Meirovitz | Paris_France | Rendez-vous des associations, Aubervilliers | 1998 | Affiche_Sérigraphie | Pour les rendez-vous des associations de la ville d’Aubervilliers, le lapin a été choisi comme “emblème”, il y a douze ans, en clin d’œil aux “cages à lapins” selon l’expression populaire désignant les grandes barres d’immeubles dans lesquelles vivent nombre d’habitants d’Aubervilliers | (cf. étapes : 58, étapes : 74 ) | 8 | Monika Starowicz | Katowice_Pologne | Mozesz Zapobiec = You Can Prevent it | 1999 | Affiche_Sérigraphie | Affiche pour la lutte contre le cancer du sein | 9 | A kihiko Tsukamoto | Tokyo_Japon | Avec la collaboration de Masayuki Minoda et Masami Ouchi | Illustration Radical Suzuki | Condomania Tokyo | 1999 | Affiche_Sérigraphie | Pour sensibiliser le jeune public aux risques de contamination du sida, cette affiche utilise le style des mangas, bandes dessinées très appréciées des adolescents |


54 59 60 62 64 66 70

L’art du livre, de la mise en pages et du façonnage La presse, les revues Livre de graphiste, livre d’artiste ? Brochures d’informations et brochures promotionnelles Disques et CD Mise en pages de l’art Le programme, l’invitation, les vœux, les timbres… cultures

Lire

Livres, presse, brochures, cédéroms… Les travaux réunis dans cette partie relèvent de notre lecture la plus ordinaire, la lecture à l’échelle de la page. Pour réaliser ces travaux, le graphiste opère un grand nombre de choix : - Choix des caractères, de la police de caractères mais aussi du corps, de la graisse, de l’aplomb… e t e n c o re d e l ’ i n t e r m o t , d e l’interlignage. - Choix des colonnes, du mode de composition, de l’empagement (rapport entre texte et marges), de la grille typographique (division de la surface de la page en zones), de l’intégration des illustrations, du format. - Choix de la double page, des séquences, du chemin de fer (déroulement général). - Choix du papier, de la couverture et de l’emboîtage éventuel… Cet espace très complexe est souvent moins regardé que perçu. La lecture nous amène à oublier l’objet que nous avons en main. L’impression générale qui en émane agit cependant sur notre appréhension d’un texte et d’une image. Et lorsqu’il sort des conventions, le graphiste nous rappelle que des codes visuels existent et peuvent être renouvelés.


1

4

cultures

55 1 | A telier h = H ans J urg H unzik er

L’art du livre, de la mise en pages et du façonnage

U rsul a H eld | Paris _ France | L a page sous l a dir . de A nne Z a li e t L ucile T runel | L ivre , B ibliothèque nationale de France , Paris | 1999 | Dans ce livre présentant de nombreux exemples de pages à travers les siècles , les graphistes ont mis systématiquement en évidence la structure des mises en pages par des schémas | 2 | G r appa B lot to = A ndre a s T r agisch , H eik e G rebin , U tes Z schnarnt | B erlin _ A llemagne | B arock e I nszenierung | L ivre , E d . I morde | 1999 | A ctes du colloque “L a mise en scène baroque ”, le livre utilise une t ypographie moderne tout en reprenant un principe d ’ouvrages savants anciens . L es notes viennent encadrer le texte comme des gloses , jusqu ’à cet te page extrême | 3 | W erner J ek er | L ausanne _ S uisse | L e bille t de banque suis se 1907-1997 par M ichel de R iva z | L ivre , collection “M émoire de l’œil”, L e M ont sur L ausanne , S uisse | 1997 | A l’opposé de l’esthétique des pages précédentes , ici , les pages très épurées accordent une large importance au blanc . Par ailleurs , elles présentent les premiers billets du graphiste bernois R oger P fund qui a travaillé pour la B anque de France dans les années 1990 | ( cf. étapes : 67) | 4| H el mut S chmid | O saka , Japon | D er W eg nach B a sel = T he R oad to B a sel . | L ivre autoédité | 1997 | D istribué par R obundo publishers , Tokyo | Dans les années 1950-1960, la S uisse , héritière du rationalisme du B auhaus , est le grand foyer de rayonnement de la modernité t ypographique grâce à la A llgemeine G ewerbschule de B âle , notamment, et à des personnalités aussi essentielles que le grand t ypographe E mil R uder , à qui ce livre est consacré . “L a route de B âle ” est aussi un hommage au “ st yle graphique international” par la clarté et le minimalisme de sa mise en pages | 5 | P ie t G er ards | H eerlen _ Pays -B as | D e t waa lf tonen van M at t y N iël | L ivre avec CD audio édité et imprimé par R osbeek , N uth , Pays -B as | 1999 | P our cet te monographie consacrée au compositeur de musique , M at t y N iël , le format permet de disposer le texte sur une seule large colonne . L’ouvrage inclut un cahier de partitions en fac - similé ainsi qu ’un CD audio inséré dans la couverture . C e livre est un cadeau d ’affaires de R osbeek , l’une des plus fameuses imprimeries des Pays -B as | et


lire

7

8 13

11

L’art du livre, de la mise en pages et du façonnage cultures

56

6 | J an V an Toorn | M a astricht _ Pays -B as | D esign be yond D esign | B rochure Jan Van Eyck A kademie , M a astricht | 1996 _ 1997 | I mprimé par R osbeek _ N uth _ Pays -B as | C e livret annonce un colloque sur la communication visuelle . L es pages comportant les illustrations ne sont pas entièrement découpées ; ainsi , les textes sont le premier niveau d ’information tandis que les images forment l’arrière - plan de la réflexion | 7 | S ubs tance = C hris A sh worth e t N eil F le tcher | Londres _ R oyaume -U ni | R ay G un : O ut of C ontrol | L ivre , B ooth -C libborn _ Londres | 1997 | L e livre réunit un choix de pages de magazines , notamment R ay G un , revue de la côte O uest, mise en pages par le graphiste américain D avid C arson . C et te revue a pu apparaître comme la création t ypographique clé des années 1990. L e livre en prolonge l’esprit en faisant éclater les règles usuelles de mise en pages au risque de l’illisibilité , pour les uns , ou , au contraire , pour le plaisir d’une approche stimulante , pour les autres | ( cf. étapes : 30) | 8 | J an V an Toorn | M a astricht _ Pays -B as | C ultiv er notre jardin | L ivre édité et imprimé par R oosbeck _ N uth _ Pays -B as | 1999 | R eprenant la maxime de Candide , Jan Van Toorn propose ici un autre livre à “ deux lectures ”, avec ses hauts de pages non découpés et son alternance d ’illustrations en couleurs et en noir et blanc | 9 | I rma B oom | A msterdam _ Pays -B as | O ude sy mbolick , nieu we kuns t | L ivre , édité par A rchitectura & N atura , Pays -B as | 1998 | C haque double page de ce petit livre se déplie entièrement pour célébrer le déploiement d ’un immense tapis au palais royal d ’A msterdam en l’an 2000. L e livre donne une image non seulement du produit fini , mais aussi du processus de sa fabrication et de son installation | 10 | J onathan B arnbrook | Londres _ R oyaume -U ni | W hy 2 K ? A nthology for a N e w E r a , edited by S tephen H ay ward | L ivre , B ooth -C libborn , Londres | 2000 | L a variété de la mise en pages reflète celle des témoignages recueillis dans ce livre qui s ’interroge aussi sur la culture britannique en l’an 2000. C’est l’extrême diversité de la construction des pages qui trouble ici nos habitudes de lecture | ( cf. étapes : 39) | 11 | J ulia H a s tings | N ew York _ États -U nis | F re shcre am | L ivre , P haïdon P ress Ltd , N ew York | 2000 | L’ouvrage présente l’œuvre de jeunes artistes contemporains . L e coussin gonflable fonctionne à la fois comme une protection et comme une vitrine . J usqu ’à sa destruction , cet te “ capsule ” permet de garder intact le contenu du livre |


14

15

cultures

57

La presse, les revues

12 | É d i t o r i a l = C l a u d e M a g g i o r i | P a r i s _ F r a n c e | L i b ératio n : e n - t ê t e s d e c h a p i t r e s , L i b ératio n : s u p p l ém e n t p u b l i c i t a i r e s am e d i 30 ma i 1998, L i b ératio n : s u p p l ém e n t p u b l i c i t a i r e s am e d i 13 j u i n 1998 | L e quotidien Libération est édité par la S arl SNPC _ I mpression D idier Q uébécor | L a grille par colonnes relativement étroites est une pratique généralisée dans la presse . Dans L ibération , les logos des différentes têtes de chapitres ont contribué à maintenir une image et une cohérence graphiques au journal . Par ailleurs , les suppléments publicitaires explorent des choix graphiques indépendants de ceux du quotidien et sont conçus , à chaque fois , sur un mode différent | 13 | C l aude M aggiori = E ditoria l | Paris _ France | M ix, journa l urbain | J ournal édité par la S arl M ixmedia | 1999 | I mpression H ebdoprint _ Évry | C e mensuel gratuit dont C. M aggiori était le directeur de rédaction ( et H arlem D ésir le directeur de publication ) était axé sur les problèmes de la ville , la violence et l’exclusion . L e choix t ypographique et la mise en pages sont en adéquation avec la culture urbaine d ’aujourd ’hui | 14 | A ndré B a ldinger | L ausanne _ S uisse | F abrik Z eitung | R evue - programme éditée par IGRF et AG Fabrikzeitung | 1998 | I mpression R opress _ Zurich | I nvité par le centre culturel , “R ote Fabrik ”, à Zurich , à concevoir un numéro de leur journal mensuel , A ndré B aldinger a réalisé cet te mise en pages sobre et rigoureuse et a testé à cet te occasion deux de ses caractères t ypographiques : le “N ewut ” et le “B-D ot ” | 15 | G r appa B lot to = H eik e G rebin | B erlin _ A llemagne | Film und Fernsehen, n ° 5-6, 1997 e t n ° 2 e t n ° 3-4, 1998 | R evue éditée par Filmverband B randenburg | 1997 _ 1998 | P our cet te revue concernant le cinéma et la télévision , les couvertures sont imprimées en deux couleurs , pour des raisons de budget. L’idée était de transposer l’image animée sur un support fixe tout en conservant l’impression de mouvement |


lire

16

17

19

La presse, les revues cultures

58

16 | J e an -F r ançois P orchez | M alakoff _ France | L e M onde | S pécimen t ypographique | 1997 | P our le journal quotidien , J.-F. P orchez a créé spécialement le caractère L e M onde en 1994. “I l y a bien évidemment des rapports entre L e M onde et le Times N ew R oman utilisé précédemment par le journal . L e Times est devenu par son usage (& donc par l’usure ) l’équivalent d ’un véritable cliché culturel …”(G érard B lanchard ). L e spécimen présenté ici a été conçu pour expliquer et promouvoir la famille de caractères élargie , en vue de sa commercialisation à partir de 1997 | ( cf. étapes : 4) | 17 | C arin G oldberg e t M ichaël I an K aye | N ew York _ États -U nis | U & lc (= U pper and lower ca se ) , volume 23, n ° 3 | R evue éditée par I nternational Typeface C orporation | 1996 | C e numéro de la fameuse revue t ypographique U & lc était consacré à la notion d ’auteur . S ont ainsi associés sur cet te double page Pablo P icasso et S aul B ass ( graphiste , auteur de fameux génériques de films comme L’H omme au bras d’or ou A natomie d’un meurtre… ) | 18 | M ül ler + H es s = B e at M ül ler , W endelin H es s , M ich ael B irchmeier , L udovic B a l l and | B âle _ S uisse | G renzwert n° 3 : D estroying the W orld in S tyle | M agazine édité par M üller + H ess | 1998 | L e magazine , qui paraît environ deux fois par an et qui provient du studio M üller + H ess et de ses proches , est un espace d ’explorations éditoriales et graphiques . C e numéro avait pour devise “ sexe , crime et violence ” | 19 | Tomato | Londres _ R oyaume -U ni | I dea | A ffichet te pour la revue I dea éditée à Tokyo | P our I dea , revue de design graphique , voici des signes sur des images : n ’est- ce pas la nature même du graphisme qui est représentée ici ? | ( cf. étapes : 8, étapes : 57) |


22

23

cultures

La presse, les revues

59 20 | M a lte M artin | Paris _ France | A graf | 1998 | A graf

est une revue autoéditée de création graphique .

P our

ce numéro notamment, les exemplaires ont été imprimés en partie de

manière aléatoire et présentent tous des variantes différentes | ( cf. étapes : 35, étapes : 65) | 21 | B ulldozer ® (P a sca l B éje an , F rédéric B ortolot ti , A nne D ur anton , P hilippe S avoir , C orinne T a s sel , P. N icol a s L edoux , R achel C a z adamont , A le x andre D imos , G aël E tienne , J e an -F r ançois H énane ) | Paris _ France | B ulldozer® , revue graphique à Paris , n ° 6 à 12 | É dité par l’association B ulldozer ® Paris | 1997-99 | C réée en 1995 à Paris par quatre graphistes , l’association B ulldozer ® édite notamment une revue dont nous présentons ici quelques numéros . C haque numéro est consacré à un ( e ) jeune graphiste français | ( cf. étapes : 12) | 22 | P e t e r S a v i l l e | Londres _ Royaume-Uni | Visionaire n° 27 | Revue p u bl i é e pa r Visionaire P u bl i s h e r s , New York | 1999 | Ce numéro avait pour thème le mouvement. Plusieurs grands graphistes y ont participé. P. S aville a assuré la direction artistique de la couverture | 23 | UN A, L ondon , designers = N ick B ell | Londres _ R oyaume -U ni | Eye n° 33, vol . IX | R evue éditée par Q uantum P ublishing , Londres | 1999 | C et te revue internationale de design graphique , de très haute tenue , vient de fêter ses dix ans d ’existence |


© P. Salingson, BNF

lire

2

1

3

6

Livre de graphiste, livre d’artiste ? cultures

60

1 | D esign D ep t = S usanna S hannon , J érôme S aint -L oubert B ié , J e an -C harles D epaule | Paris _ France | I rrégulomadaire 5 | I rrégulomadaire est coproduit par D esign D ept | 2000 | P hotogravure O pen G raphic _ M ontreuil | I mpression S noeck-D ucaju & Zoon _ G and | I rrégulomadaire est une série de publications irrégulières . C e numéro 5 qui s ’intitule “C omment on fait pour faire les choses ?”, recense dans l’ordre alphabétique diverses activités , chacune étant évoquée par un auteur différent | ( cf. étapes : 18) | 2 | C lotilde O ly ff, J an M iddendorp | B ruxelles _ B elgique | L e t t ered : T y pefaces and A lphabe t s by C lotilde O ly ff | Paul L ouis (crédits photo ) N° ssbbn2-9600291-0-0 | I mpression S intjoris _ M erendree | S urvol de dix ans de travail de la jeune t ypographe C lotilde O lyff dont l’une des passions est de collecter sur les plages des galets qui constitueront des alphabets “ naturels ” | ( cf. étapes : 36) | 3 | P ierre D i S ciullo | Paris _ France | Q ui ? R ésiste : L es 5 gros ses | Q ui ? R ésiste n ° 10, donne - moi des conseil s | A ffiche et catalogue d’exposition , édités par L a C haufferie , galerie de l’école des arts décoratifs de S trasbourg , avec le concours de la DRAC et du conseil général | 1997 | I mpression de l’affiche Atelier de S érigraphie de l’école des arts décoratifs de S trasbourg | I mpression du catalogue E xpressions _ Paris | P ierre D i S ciullo , t ypographe et graphiste , publie depuis 1983 Q ui ? R ésiste, une série de manuels mêlant textes et images . C e numéro 10 a paru à l’occasion de son exposition “A quarelles ”, présentant ses carnets de dessins à S trasbourg . N ous exposons aussi une des quatre affiches “annonçant ” l’exposition . L e caractère t ypographique M inimum a été créé par D i S ciullo | ( cf. étapes : 9) | 4 | R ona ld C urchod | Toulouse _ France | L’îles | L ivre autoédité , avec le concours de l’AFAA, de la médiathèque de H aute -G aronne , de la M ission pour la photographie du conseil régional de M idi -P yrénées | 1998 | P hotogravure P icto sud M idi -P yrénées | I mprimerie L es Parchemins du M idi | L ors d ’une résidence d ’artiste à Jakarta , en I ndonésie , R onald C urchod a recueilli images et souvenirs qu ’il a travaillés de retour chez lui jusqu ’à la publication de ce livre |


7

8

cultures

61

Livre de graphiste, livre d’artiste ?

5 | B ruce M au | Toronto _ Canada | R e M embering the B ody edited by G abriele B r ands te t ter and H ortensia V ölk ers , with S tres s : an image es say by B ruce M au with te x t s by A ndré L epecki | P hotographies de A rmin L inke | L ivre , H atje Cantz P ublishers , A llemagne | 2000 | I mpression D r Cantz ’sche _ E stfildern R uit | P ublié à l’occasion de son installation vidéo intitulée “S tress ” au MAK M useum de Vienne , B ruce M au reprend dans ce livre les épisodes dans l’ordre alphabétique ( de A larm à Z ero ). I l s ’agit d’un essai visuel qui court tout au long du volume en occupant systématiquement la page de droite ( la “ bonne page ” selon les conventions ). C et essai visuel s ’ajoute aux essais écrits par différents auteurs placés sur les pages de gauche | ( cf. aussi p.92) | 6 | K an T ai -K eung | H ong Kong _ C hine | S elected Posters by K an T ai -K eung : sentiments and harmony | L ivre autoédité , H ong Kong | 1998 | I mpression H ong Kong P rime P rinting C° | P our ce livre , K an Tai -K eung a choisi une centaine de ses affiches . L e graphiste construit des objets dans lesquels s ’inscrit souvent un simple trait au pinceau , subtil recours à la calligraphie chinoise traditionnelle | 7 | H ideki N a k ajima | Tokyo _ Japon | R evival | L ivre , É dition R ockin ’on , Tokyo | 1999 | D epuis 1992, H. N akajima est le directeur artistique du mensuel japonais C ut pour lequel il a créé les pages t ypographiques reprises dans ce livre . I l s ’intéresse aussi à la reliure comme le montrent la couverture et l’emboîtage présentés ici | 8 | L e s G r a phis t e s A s socié s = V incen t P erro t t e t , A nne -M a rie L at rémolière , J e a n -M a rc B a l lée , S y lvain E ngueh a rd , O dile J osé | Paris _ France | L e s G r a phis t e s A s socié s : liquidation to ta le , l a vie con tinue | L ivre , D umerchez É diteur , C reil (60) et R eims (51) | 2000 | I mpression 4M _ S avigny - sur -O rge (91) | R étrospective de dix années de créations de l’atelier L es G raphistes associés , qui ne montre pas seulement les travaux achevés , mais évoque aussi le travail en train de se faire , l’ambiance de l’atelier … et offre quelques pauses colorées | L e collectif se sépare mais pour chacun “ la vie continue ” |


lire

10

12

Brochures cultures d’informations et brochures promotionnelles

62

9 | Gérard Paris-C lavel | I vry-sur-Seine_F rance | 10 moi | B rochure éditée par le CRIPS I le- de-France (C entre régional d ’Informations et de prévention SIDA avec le soutien du ministère de la J eunesse et des sports et de la MILDT | 2001 | C e carnet a été réalisé par D idier J ayle , G érard P aris -C lavel , A gnès S ztal , A ntonio U gidos . L es propos retranscrits ont été recueillis par l ’ équipe du CRIPS et C atherine N isak . L a prévention passe par l ’ information sur la drogue , un des facteurs de la maladie | 10 | HDL D esign = Gilles Huot | Paris_F rance | Club Aventure / Signature | Brochure publicitaire, Club Aventure | 1998 | Photogravure AIG 80_Livry-Gargan_Impression Mame_Tours | Par le choix iconographique mais aussi par la présentation générale des pages ( insertion de signes , choix de la bichromie et surtout de la couleur sépia ), cette brochure de voyages à la carte se démarque des codes existants du catalogue touristique | 11 | A telier de C réation G raphique = P ierre B ernard avec C yril C ohen et U li M eisenheimer | P aris _F rance | A genda 2000 des P arcs nationaux | A genda , É ditions L ibris , G renoble | 1999 | P hotogravure et I mpression G roupe C omelli | L e studio de P ierre B ernard a créé, en 1991, l’ identité visuelle des P arcs nationaux de F rance, modulée en sept couleurs, une couleur par parc. L e code est repris ici pour rythmer cet album qui devient agenda lorsque l ’ on ouvre les pages prédécoupées | ( cf . étapes : 35, étapes : 58, étapes : 66) | 12 | M /M = M ichaël A mzalag et M athias A ugustyniak | P aris _F rance | P hotographie C raig M c D ean | Y ohji Y amamoto | C atalogue automne - hiver 1999-2000 et catalogue printemps - été 2000 | M/M travaille régulièrement pour Y ohji Y amamoto depuis 1995. L es catalogues , dont les graphistes assurent la direction artistique avec une grande liberté , semblent poursuivre leur propre logique et , à chaque fois , raconter une histoire dans des ambiances différentes |


13

15

16

cultures

63

Brochures d’informations et brochures promotionnelles

13 | Pentagram = Paula Scher, Anke Stohlmann, Keith Daigle | New York_États-Unis | Mohawk Superfine Paper, “Your name here” | Plaquette publicitaire éditée par Mohawk Paper Mills, Inc._Cohoes_NY | 1998 | Impression Quebecor Printing MIL Inc. | Pour promouvoir le papier Mohawk Superfine, Paula Scher a réalisé des applications très diverses (carte de visite, papier à lettre, enveloppe, affiche, jaquette de livre, catalogue, rapport annuel… ), réunies dans cette plaquette | (cf. étapes : 10, étapes : 57, étapes : 67) | 14 | Irma Boom | Amsterdam_Pays-Bas | Vitra Workspirit Six | Brochure publicitaire | 1998 | Lithogr. et Impression Grafisches Zentrum Drucktechnik_Ditzingen-Heimerdingen_Allemagne | Ce catalogue, pour une compagnie de design et de fabrication de sièges, joue avec la perforation qui permet des rencontres inattendues d’une page à l’autre | 15 | Alain Le Quernec | Trogour Huella-29_France | Remember Amoco | Pochette de cartes éditée par Le Commerce_Quimper | 2000 | Pour commémorer la catastrophe écologique sur les côtes bretonnes due au naufrage de l’Amoco Cadiz, il y a vingt ans, A. Le Quernec a créé une série d’affiches tirées chacune à dix exemplaires en sérigraphie. Le photograveur Le Commerce les a éditées sous forme de cartes | 16 | Jennifer Sterling | San Francisco_États-Unis | DSP Communication | Rapport annuel de l’année 1998 | Le tableau noir en couverture évoque le travail de conception des scientifiques et techniciens de cette entreprise qui réalise des téléphones, commercialisés ensuite sous diverses marques. Pour montrer les utilisateurs, les graphistes ont choisi des portraits de personnes réelles afin d’éviter les stéréotypes | 17 | Peter Felder | Rankweil_Autriche | Telefonseelsorge | Rapport annuel de Telefonseelsorge Vorarlberg | 1997 | Impression par Wenin OHG_Dornbirn_papiers IT Tschoner | Pour représenter la variété de l’aide apportée par Les “Samaritains au téléphone” (une association caritative), le graphiste a utilisé, dans ce rapport annuel, six papiers de qualité différente | 18 | UN A (Amsterdam) designers = Will de l’Ecluse, Hans Bockting, David Smith | Amsterdam_Pays-Bas | Phot. André Thijssen | Vantijdtottijd (Time to Time) | Edité par Teleac/Not | 1999 | Lithogr. Neroc | Impression Brouwer Groep | façonnage Grafisch Bureau Hepadru | Cette publication promotionnelle pour une station de radio culturelle peut être lue comme un livre et accrochée au mur comme un calendrier |


lire

21 19

20

64

Disques cultures et CD 19 | H5 = L udovic H ouplain

A ntoine B ardou-Jacquet | P aris_F rance | S uper discount | Q uatre disques édités par S olid | 1996 | Q uatre disques différents pour une compilation d ’Étienne de C récy réunis sous le titre “S uper D iscount ”. L a musique électronique est lancée selon les codes de la grande distribution | ( cf . étapes : 56) | 20 | S t e f a n S a g m e i s t e r , a s s i s t é d e H ja l t i K a r l s s o n | N e w Y o r k _ É t a t s - U n i s | P h o t . T o m S c h i e r l i t z / S t o c k | P a t M e t h e n y G r o u p , “ I ma g i n a r y D a y ” | CD a u d i o é d i t é p a r W a r n e r J a z z | 1 9 9 7 | L e t e x t e d e l a p o c h e t t e e s t e n t i è r e m e n t c o d é . C h a q u e l e t t r e e s t r e m pl a c é e p a r u n e i m a g e q u i a u n l i e n a v e c l e s c h a n s o n s e t l e s a m b i a n c e s d e l ’ a lb u m . L e c é d é r o m a u c e n t r e d o n n e l a c l é d u c o d e : l a T e r r e = A , l a v a l i s e = B , e t c | ( cf. étapes : 6, étapes : 70) | et


23

cultures

65

Disques et CD

21 | Stefan S agmeister, assisté de H jalti K arlsson | N ew Y ork_États-Unis | P hot. M ax V adukul, ill. K evin M urphy, G erard H owland, A lan A yers | T he R olling S tones, “B ridges to B abylon” | CD audio édité par P romtone B.V. | 1997 | P our “B ridges to B abylon ” un lion assyrien dans une pochette en dentelle … L’ intérieur du livret se déplie en une longue image de désert pour figurer l ’ importance de la tournée du groupe musical | ( cf . étapes : 6, étapes : 70) | 22 | S tefan S agmeister et D avid B yrne : D irection artistique | N ew Y ork_É tats-Unis | S tefan S agmeister et H jalti K arlsson : D esign | P hot.: T om S chierlitz, F igurine : Y uji Y oshimoto | D avid B yrne , “F eelings” | CD audio édité par L uaka B op - W arner B ros M usic I nc. | 1997 | E n écho au titre du CD, une figurine représente le chanteur heureux, en colère, triste ou satisfait. U ne flèche imprimée sur le CD peut être dirigée vers l’ humeur que l’ on choisit | (cf . étapes : 6, étapes : 70) | 23 | Félix création = S tanislas B erthe | Annecy_France | Mémoire vive par M arc T ouché | Coffret édité par l’ association Brise-glace | 1998 | Ce coffret est consacré à l’ histoire musicale locale de la ville d ’A nnecy (H aute -S avoie ). I l réunit un livret , qui évoque l ’ arrivée des premiers amplificateurs et instruments musicaux électriques dans les années 1950-1960, et deux CD de compilations , respectivement historique et contemporaine | 24 | R ick B as B acker | P aris_France | H iroshi F ujiwara “T he APC 005 experience” | CD audio édité par APC | 1997 | P our cette musique électronique “ minimaliste”, le graphiste a souhaité créer un CD “ sans pochette” |


lire

2

1

3

Mise en pages de l’art cultures

66

1 | Baumann & Baumann = Barbara Baumann, Gerd Baumann, Ine Llg | Schwäbisch Gmünd_Allemagne | Image d’une collection, musée de Grenoble par Serge Lemoine | Livre, Réunion des Musées nationaux - Musée de Grenoble, Lyon | 1999 | Photogravure Basic color_Les Angles | Impression Edips_Dijon | Chaque double page combine deux ou trois reproductions avec une légende signalétique et un commentaire, deux catégories d’informations qui sont traitées différemment quant au corps de caractère et à la disposition des textes. Le blanc est un élément important de mise en valeur | 2 | Brigitte Mestrot | Paris_France | Nés : photographies de Philippe Bazin | Livre édité par Idem + Arts et Éditions Méréal | 1999 | Photogravure et Impression Blanchard_Le Plessis-Robinson | Le livre réunit des photographies de nouveau-nés saisis dans les premières secondes de leur vie. Le format carré, homothétique des clichés, s’est imposé. Toutes les photographies sont placées sur les pages de droite, à bord perdu, face à une page laissée entièrement blanche : lumière éblouissante que l’enfant découvre en naissant | 3 | Reynoud Homan | Muiderberg_Pays-Bas | Voyage botanique : photographies de Paul Den Hollander | Livre autoédité | 1997 | Lithogr. et impression Rosbeek_Nuth_Pays-Bas | Le livre de photographies de Paul Den Hollander est issu d’une étroite collaboration entre le photographe et le graphiste. Les clichés en 6 x 6 sont la base de la mise en page du livre. Photogravure et impression sont d’une qualité exceptionnelle | 4 | Werner Jeker | Lausanne_Suisse | Les Clandestins sous le vent de l’art brut : photographies par Mario del Curto | Livre autoédité | 1997 | Lithogr. Images 3 | Impression Plus Print | Ce livre de photographies présente des créateurs solitaires, asociaux, marginaux. Pour chaque artiste, une citation en exergue vient s’inscrire en grandes linéales en tête de chapitre | (cf. étapes : 67) | 5 | Félix Müller | Paris_France | Integral Ruedi Baur et associés | Modedesign Schweiz 1972-1997 | Catalogue d’exposition, Schweizerisches Landesmuseum, et Chronos Verlag Zürich | 1997 | Lithogr. Quadrascan AG_Pfäffikon | Impression Schellenberg_Zurich | Ce catalogue est composé de deux catégories de textes (textes sur le thème de la mode et portraits de stylistes) qui sont traitées graphiquement de manière différente ; leur alternance dans le corps de l’ouvrage lui donne un rythme visuel général. Le souci du graphiste de s’écarter des poncifs du domaine de la mode est visible dès la couverture |


67

9

cultures

5

Mise en pages de l’art

6 | Reynoud Homan | Muiderberg_Pays-Bas | Photographies par Jannes Linders | Benthem-Crouwell 1980-2000 | Livre édité par Uitgeverij 010, Rotterdam | 2000 | Impression Mart. Sprujit_Amsterdam | Monographie consacrée aux architectes hollandais Jan Benthem et Mels Crouwel. La typographie et les dessins en noir et blanc sont une sorte de contrepoint aux riches photographies en couleurs. De l’ensemble du livre émanent les sentiments de calme et monumentalité | 7 | Werner Jeker | Lausanne_Suisse | Around the World. Luc Chessex (Le Tour du monde en photographies) | Plaquette de l’exposition au musée des arts décoratifs de Lausanne | 1999 | Sérigraphie Albin Uldry | Toutes les photographies sont mises en pages strictement de la même manière tandis que le texte court le long de la plaquette sans prendre la page comme unité | (cf. étapes : 67) | 8 | Tatum = Dusan Ivanovic et François Mussard | Paris_France | Paris la rue : un autre 1900 | Catalogue du fonds de l’Union photographique française, Archives de Paris, Paris-Musées Éditions | 2000 | Photogravure Liaison graphique | Impression 4M_Savigny-sur-Orge | Dans ce catalogue d’une collection de photographies anciennes, une partie des reproductions sont des pleines pages avec une seule ligne de légende incrustée. Le lecteur est invité ainsi à plonger dans l’image | 9 | Vanina Gallo | Paris_France | Contre-calque de Nathalie Dubois & Mustapha Sanaoui | Publication éditée par Climats avec la participation du Centre régional des lettres | 1998 | Photogravure Atelier 6_ Montpellier_Impression Estrabols_Béziers | L’ouvrage rend compte de la collaboration entre un architecte et une plasticienne pour qu’un appartement de la Cité du Petit Bard à Montpellier devienne un lieu d’échanges sur l’art, l’architecture et l’urbanisme avec les habitants du quartier | La surimpression de dessins sur les photographies reflète la relation entre rêve et réalité, entre projet et réalisation | (cf. étapes : 68) |


lire

11

12

13

Mise en pages de l’art cultures

68

10 | Nous Travaillons Ensemble = Alex Jordan, Isabelle Jégo | Paris_France | La Courneuve, rue Renoir… avant démolition | Livre édité par Le Bar Floréal Éditions | 2000 | Photogravure et Impression Escourbiac_Toulouse | Après l’annonce de la démolition d’une barre d’immeubles à la Cité des 4000, à La Courneuve, André Lejarre et Olivier Pasquiers de l’association de photographes Le Bar Floréal ont, durant un an, rencontré et photographié les habitants de la rue Renoir tandis que Fabienne Thiéry en a recueilli les propos et écrit les souvenirs. Les graphistes ont réuni ces photographies et ces textes dans ce livre et dans une exposition originale | (cf. étapes : 58, étapes : 74) | 11 | Jonathan Barnbrook | Londres_Royaume-Uni | Damien Hirst - I Want to Spend the Rest of My Life Everywhere, with Everyone, One to One, Always, Forever, Now | Livre, Booth-Clibborn Éditions | 1997 | Reprint 1998 | Ce livre étonnant est un remarquable exemple de collaboration entre un graphiste et un artiste. L’œuvre de Damien Hirst, en grande partie constituée d’installations, aurait sans doute beaucoup perdu, sans être transposée comme ici, dans des accumulations, des pliages ou des transparents... Toutes les ressources de l’imprimé sont mobilisées | (cf. étapes : 39) | 12| Nous Travaillons Ensemble = Alex Jordan, Ronit Meirovitz | Paris_France | Texte de Bernard Noël | Bords de guerre | Livre, Éditions La Forge | 1999 | Sérigraphie BMA_Photogravure Open Graphic_Impression I & RG, Amiens | La publication est liée à deux installations différentes de Marie-Claude Quignon, qui se penche sur des objets retrouvés, bribes de la Seconde Guerre mondiale en Picardie et de cette guerre oubliée entre le Polisario et le Maroc, en Sahara occidental. La couverture du livre renvoie aux couvertures de la Croix-Rouge | (cf. étapes : 58, étapes : 74) | 13 | R ik Bas Backer | Paris_France | Rebecca Bournigault. Rencontres 1 | Catalogue d’exposition édité par Galerie Almine Rech et éditions Images modernes | 1999 | Photogravure Prodima_Bilbao | Impression I.G. Castuera_Pampelune | Disposant de grandes photographies pour réaliser une plaquette de format réduit (le format de la collection), le graphiste a choisi ici de maintenir les dimensions des photographies et de réaliser ces “vraies-fausses” doubles pages. L’absence de couture permet toutes les lectures |


15

16

20

cultures

69

Mise en pages de l’art

14| Pierre Di Sciullo assisté d’Isabelle Guillaume | Paris_France | Carolina Bassi | Livre édité avec le Fonds d’incitation à la création du ministère de la Culture et de la Communication | 1998 | Photogravure Marc Bienvenu | L’œuvre brutalement interrompue de Carolina Bassi, jeune artiste disparue prématurément, est recueillie dans cette plaquette qui en respecte la subtilité des matériaux et des techniques (support textile, fils blancs, perles cousues… ) | (cf. étapes : 9) | 15 | Irma Boom | Amsterdam_Pays-Bas | Otto Treumann | Livre édité par 010, Rotterdam | 1999 | Impression Veenman Drukkers, Ede | Monographie sur le grand graphiste néerlandais Otto Treumann. La couverture reprend en petites vignettes l’ensemble de son œuvre. Il est rare qu’un livre sur un graphiste vivant soit pris totalement en charge par un autre graphiste | 16 | B enoît Périer | Rouen_France | Texte Arno Cahaigne | Le bureau de vote n° 10 | Éditions du man(a)geur | 2000 | Pour l’écrivain Arno Cahaigne, le graphiste “en s’écartant de la mise en pages convenue propose un commentaire sans mots” | 17-18 | Annette Lenz | Paris_France | Judas | Soleil levant | Éditions 23 | 1997 | Les mises en pages accompagnent étroitement les textes | 19 | Graphistes Rubimann = Blanche Rubini & Olaf Mühlmann | Asnières_France | Ballade de Berlin-Ouest à brèche + 8 : photographies de Manuel Attali, poème de Frédéric Moulin | Livret dépliant, Éditions Fabrice Benoist | 1999 | Photogravure Open graphic | Impression ITF | En 1989, le photographe et l’écrivain sont partis chacun de leur côté pour Berlin, où le mur commençait à s’ébrécher. Dix ans plus tard, cette publication les rapproche pour ce reportage poétique mis en pages à la manière des dépliants de cartes postales | 20 | S adik Karamustafa | Istanbul_Turquie | Zaman denen oyuncak par Tarik Günersel | Livre, Onl Ajans Ltd-Sti, Istanbul | 1999 | Livre du poète Tarik Günersel dont le titre traduit en anglais est The Toy called Time. Le graphiste et le poète ont choisi de concert papier, typographie, mise en pages |


lire

22

Le programme, l’invitation, les vœux, les timbres... cultures

24

70

21 | Malte Martin | Paris_France | 2e2m | Programme édité par l’Ensemble 2e2m | 1999 | Programme pour un ensemble de musique contemporaine. Les images ont été créées en relation avec la musique (“Phosphènes sonores”) | 22 | Malte Martin | Paris_France | Asile poétique | Programme édité par La compagnie Fatoumi-Lamoureux | 1998 | Programme d’une compagnie de danse contemporaine | (cf. étapes : 35, étapes : 65, étapes : 75) | 23 | Atelier Michel Bouvet = Caroline Pauchant | Paris_France | IVe Rencontre internationale des enseignements artistiques. École supérieure nationale des arts de la marionnette | Programme | 1999 | Les fils des marionnettes deviennent le fil rouge du livret ! | (cf. étapes : 49, étapes : 66) | 24 | Fabrice Praeger | Paris_France | Enquêtes de police. arte | Affiche-courrier éditée par la chaîne de TV arte | 1998 | Invitation à la projection en avant-première d’une nouvelle série documentaire, “Enquêtes de police”. Le dépliage de l’invitation permet de découvrir le texte par étapes comme on suit une intrigue. L’invitation devient une affichette sur laquelle une caméra se confond avec un revolver. Chacune des 2 000 affichettes est signée d’une empreinte digitale du réalisateur (rouge, verte ou bleue) | (cf. étapes : 39, étapes : 63) |


25

26

28

cultures

71

Le programme, l’invitation, les vœux, les timbres...

25 | Studio Works = Keith Godard, assisté de Sue Oh | New York_États-Unis | Lectures, University of Virginia, School of Architecture, Currents Spring 2001 | Affiche-courrier | 2001 | Impression Innovation Printing & Lithography, Inc. | Keith Godard conçoit depuis plusieurs années les annonces de cycles de conférences à l’École d’architecture de l’université de Virginie. Ses courriers-programmes se déplient en affiches jouant régulièrement avec les trois dimensions | 26 | La Vache noire = Alexandre Petitmangin | Paris_France | Vœux 2000 | Carte de vœux-affichette sur papier Onion skin, éditée par le studio de graphisme La Vache noire | 1999-2000 | La représentation visuelle de 2 000 points pour 2 000 ans d’histoire fait prendre conscience de notre fragilité et relativise aussi les événements… | 27 | Lippa Pearce = Harry Pearce | Twickenham_Royaume-Uni | I Met a Man who Wasn’t There | Livret-carte de Noël de Lippa Pearce Design pour ses clients et amis | 1999 | Ce livret rassemble divers textes, en vers ou en prose, sur le thème de l’absurde, pour saluer Noël et la nouvelle année sur une note moins sérieuse | 28 | Graphistes Rubimann = Blanche Rubini et Olaf Mühlmann | Asnières_France | Carte de vœux 2000 Electropreci | L’entreprise Electropreci fabrique des applications très spécialisées dans l’électronique professionnelle. Il est rare de voir sur une carte de vœux une image de travailleurs en situation réelle |


lire

29

30

Le programme, l’invitation, les vœux, les timbres... cultures

72

29 | Piet Gerards | Heerlen, Pays-Bas | Timbres | 1999 | Edité par PTT Post | Série de timbres sur l’art hollandais du xviie siècle à l’occasion de l’exposition des autoprotraits de Rembrandt à La Haye et de l’exposition sur la nature morte à Amsterdam. Le graphiste a choisi une typographie traditionnelle quoique courante dans le graphisme hollandais : le Trinité de Bram de Does et l’Argo de Gerard Unger | 30 | UNA (Amsterdam) designers = Hans Bockting, Will de l’Ecluse, David Smith | Amsterdam, Pays-Bas | Timbres | 2000 | Lithogr. et impression Johan Eschedé | Série de timbres sur les faits marquants du xxe siècle aux Pays-Bas | 31 | Gianfranco Torri | Turin, Italie | A comme Affiche | Catalogue avec vignettes à coller pour enfants | 1996 | Dans le cadre de la manifestation annuelle “Le Mois du graphisme” à Échirolles, G. Torri a imaginé ce petit livret pédagogique qui permettait aux enfants des écoles d’aborder le domaine de l’affiche et d’évoquer quelques-unes de ses grandes signatures | (cf. étapes : 50) |


Le logo, la collection, la déclinaison cultures L’identité visuelle industrielle et commerciale L’identité visuelle culturelle

74 78 81

reconnaître

Par-delà un objet ponctuel, le graphiste peut prendre en charge une série, une déclinaison, un “système”. Il orchestre alors des récurrences et des variations. La fonction essentielle de ces “suites” est de construire une image, de développer une certaine identité visuelle. Notre mémoire s’imprègne de ces signes et nous pouvons, par exemple, identifier rapidement un émetteur à son logotype, avatar du blason. Le premier exemple historique d’identité visuelle globale pour une entreprise commerciale date du début du xxe siècle, lorsque la société allemande AEG confia à Peter Berhens le soin d’unifier son image en supervisant architecture, design de produits ainsi que supports imprimés. C’est à un système sinon aussi radical, du moins contrôlé, qu’aspirent aujourd’hui des organismes très variés. Les chartes graphiques regroupent et organisent les règles à suivre afin de donner une image cohérente. Des voix s’élèvent cependant contre l’omniprésence des logos ou contre les contraintes d’une identité visuelle trop figée.


reconnaître

3

1 2

4

Le logo, la collection, la déclinaison cultures

74

1 | Peter Knapp | Paris_France | [Sans titre] | Logotype | 1999 | Pour la collection “Profil des arts” des éditions du Chêne | (cf. étapes : 67, étapes : 68) | 2 | Hongming Wang | Shenzhen_Chine | [Sans titre] | Logotype | Pour la première compétition chinoise de graphisme, le graphiste a utilisé le caractère “Hua” (abréviation du nom ancien de la Chine et connotant “gloire” et “beauté”) familier à tous les Chinois et l’image du dragon (symbole traditionnel de l’Empereur et divinité des origines). Le noir signifie “générosité” et le rouge “prospérité”. Le logotype est ainsi associé à l’espérance d’une grande vitalité | 3 | Jan Tichak | Brno_République tchèque | Podkrusnohorsky Zoopark Chomutov | Logotype | Pour un parc zoologique | 4 | Armando Milan | Milan_Italie et New York_États-Unis | Book Shop | Logotype | Pour une librairie à New York | Bottega Veneta | Logotype | Pour une boutique vénitienne à New York et Milan. Bottega Veneta avait à l’origine souhaité seulement un slogan “When your own initials are enough” (Quand vos initiales sont suffisantes). Plus tard, se fit sentir la nécessité d’un logo. Le graphiste travailla alors à relier les initiales, B et V, et à créer le fort contraste du B en noir et blanc |


5

6

8

cultures

75

Le logo, la collection, la déclinaison

5 | Louise Fili | New York_États-Unis | Logos A to Z | 1997 | More Logos A to Z | 1999 | Buon Appetito : grafica e cucina | 1998 | Dans ces trois livrets sont réunis des logos pour des restaurants, des éditeurs, etc. créés par Louise Fili, avec son goût pour les typographies anciennes en général et l’élégance Art déco en particulier | 6 | Stefan Fuhrer | Vienne­_Autriche | John Carisi, A. Schönberg, S. Inoue, Lourié | 4 CD audio, Hat hut records Ltd | 1997 | Pour une collection du label suisse Hathut, S. Fuhrer a conçu des compositions typographiques sans interligne | 7 | Atelier des arpètes = Cécile Gras et Pascal Humbert | Salles la source-12_France | Pascual Gallo, (phot. C. Médale, F. Beigbeder, R. Salinas), Saaba, (phot. G. Blot, P. Lavaud), Bâuls du Bengale (phot. G. Blot, A. Gauer, P. Lavaud) | 3 CD audio | 1999_2000 | Pour la collection de musique du monde du label girondin “DaquÍ” | 8 | Philippe Millot | Paris_France | Henri Michaux, Architecture en France, L’État | 3 livres édités par l’ADPF (Association pour la diffusion de la pensée française) - Ministère des Affaires étrangères, 1999 | Ensemble de livres pour un éditeur touchant à des domaines très divers. Leur format peu usuel est le principal élément permanent de la série (dont nous ne montrons ici que quelques exemples) | (cf. étapes : 33, étapes : 71) |


reconnaître 9

13

Le logo, la collection, la déclinaison cultures des expositions thématiques de l’Atelier

76

Brancusi au Centre Georges-Pompidou, ces carnets permettent de publier, peu à peu, l’ensemble du fonds légué par l’artiste. Les couvertures, utilisant deux Bodoni et l’Univers), jouent surtout sur l’idée que chaque titre représente un fragment de l’ensemble de l’œuvre | 10 | Comme ça = Corinne App | Paris_France | Théâtre de la Bastille | 3 programmes | 1997 | 1998 | 1999 | Pendant plusieurs saisons, le programme annuel du théâtre de la Bastille a pris cette forme de journal. Le grand format permet d’aérer les doubles pages malgré le volume important de texte. Dans le bandeau supérieur, les dates des spectacles viennent s’inscrire en rouge sur l’échelle du temps | 11 | G érard Paris-Clavel | Ivry-sur-Seine_France | Almanach de la scène nationale d’Alençon - Flers | 4 programmes pour la saison 1999_2000 | Pour une scène nationale située au cœur d’une région rurale, G. Paris-Clavel a choisi de reprendre la forme du calendrier des Postes, l’almanach étant le document imprimé traditionnel du monde paysan. C’est le personnel du théâtre qui se présente dans le programme et instaure ainsi un lien particulier avec son public | 12 | Tatum = Dusan Ivanovic et François Mussard | Paris_France | Cultures | 3 numéros du bulletin interne du ministère de la Culture | 2000_2001 | Le parti pris des graphistes est de respecter le rôle d’une couverture, caractères typographiques (le


12

77 c’est-à-dire de délivrer un message visuel synthétique.

15

cultures

14

Le logo, la collection, la déclinaison

Chaque couverture interprète le premier article du numéro dont le titre apparaît généralement sur la couverture. Dans le numéro 77, le premier

article est “Un ministère moderne et pertinent”… | 13 | Les Imagiers Associés = Yann Legendre et David Heraud | Paris_France | Les petits bla-bla du Musée en Herbe | 3 programmes trimestriels | 1998­_2000 | Destinés aux enfants, ces livrets changent de couleurs et de formes de découpe en fonction des thèmes abordés : Spécial été, Environnement et recyclage, Stop à la violence | 14 | 15 | Müller + Hess = Beat Müller, Wendelin Hess, Michael Birchmeier | Bâle_Suisse | Richard Paul Lohse : Konstruktive Gebrauchsgrafik | Cartons d’invitation et affiche, exposition au Museum für Gestaltung de Zürich | 1999 | Ce travail emprunte à R.P. Lohse les couleurs, les différentes images ainsi que la technique de surimpression. Les graphistes, en associant tous ces éléments, proposent une déclinaison d’aujourd’hui | 1 | Peter Felder | Rankweil_Autriche | Peter Felder Grafikdesign | Papier à en-tête du graphiste | 1997 | Les trois points sur le papier représentent la philosophie du studio : voir, sentir, comprendre. Ils sont fabriqués


reconnaître

1

3 600 Moulton Avenue # 405 California 90031

R o T Los Angeles

A R C H I T E C T S

]

I N C

fax 323

323 A

R

O

R

C

H

I

T

E

C

T

S

INC

226 1112

roto@rotoark.com

T

226 1105

Roto Architects Inc. 600 Moulton Avenue # 405 Los Angeles California 90031

5

L’identité cultures visuelle industrielle et commerciale

78

de trois manières différentes (à chaud, en relief, par perforation) | 2 | Philippe Apeloig | Paris_France | Philippe Apeloig | Papier à en-tête du graphiste | 1999 | (cf. étapes : 7, étapes : 32, étapes : 45, étapes : 73) | 3 | 4 | Pentagram = April Greiman | Los Angeles_États-Unis | Roto Architects | Papier à en-tête, feuille de suite, carte de visite, étiquettes, site Internet | Identité visuelle pour une agence d’architecture | Miracle Manor | Papier à en-tête, cartes, site Internet | Identité visuelle d’un motel, lieu de retraite et de repos dans le désert | (cf. étapes : 57) | 5 | Ich & Kar = Helena Ichbiah | Montreuil_France | Guy Laroche | Invitation sous forme de CD audio et 3 livrets collection printemps-été 1998, affiche-carte de vœux, 1997-1998, Invitation et livret collection automne-hiver 1998 | Pour le printemps-été 1998, les documents graphiques traduisent, avec une grande fraîcheur, l’image de fleurs. Le thème de cette collection était “Saint-Moritz”, la station où de riches élégantes venaient faire une cure de santé. La collection fut présentée en automne 1997 et, à la fin de l’année, l’affiche-carte de vœux, par sa référence à l’acupuncture, reprit cette idée. La collection automne-hiver 1998 eut pour thème “l’agent double”. Les pages transparentes du carnet d’invitation contiennent chacune une anagramme : “agent double”, “double personne en une”, etc. | (cf. étapes : 58) |


6

8

cultures

79

L’identité visuelle industrielle et commerciale

6 | Catherine Zask | Paris_France | Société civile des auteurs multimedia | 5 livrets des droits d’auteurs, 4 affichettes-invitation aux manifestations de la Scam, saison 1996-1997, 4 cartons d’invitation aux manifestations de la Scam, saisons 1997 à 2000 | Depuis 1993, C. Zask est responsable de l’identité visuelle et de la communication de la Société civile des auteurs multimédia. Nous montrons ici seulement quelques éléments d’un ensemble beaucoup plus important, particulièrement remarquable par ses jeux typographiques et sa constante qualité visuelle. A l’intérieur d’une saison, la cohérence est aussi très soignée : voir, par exemple, les affichettes - invitation aux “Mardis de la Scam” qui, tout au long de la saison 1996-1997, sont passées très progressivement du jaune au rouge | 7 | Visuel design Jean Widmer = Gérard Plénacoste | Paris_France | Ifremer | Charte graphique | 1998 | L’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer, établissement public à caractère industriel et commercial comportant 22 unités dans l’Hexagone et outre-mer, s’est doté d’une nouvelle charte en 1998 afin de renforcer la cohérence de son image. La charte se décompose en deux parties : les éléments de base (p. 3-21), les applications (p. 23-83) qui incluent la papeterie, les éditions, les habillages de cédéroms, de cassettes audiovisuelles, de véhicules (y compris bateaux et sous-marins !) Le dauphin qui était déjà l’emblème de l’Ifremer a été retravaillé et modernisé | (cf. étapes : 13, étapes : 58) | 8 | Presse papier = Marie Bruneau et Bertrand Genier | Bordeaux_France | Sam, l’atelier numérique | Cartons d’invitation et plaquette commerciale de l’imprimerie Sam | 1999-2000 | A l’occasion de son emménagement dans le quartier des anciens docks de Bordeaux, Sam, entreprise d’impression numérique de grands formats, rendit hommage au lieu par une exposition d’ouverture intitulée “Docks, dockers”. Ce fut aussi le point de départ de l’image du gant de manutentionnaire adaptée ici pour illustrer les diverses potentialités de l’imprimerie, y compris l’impression sur tous types de matériaux. Les graphistes ont également créé le site Internet de l’entreprise | 9 | Charles Spencer Anderson | Minneapolis_États-Unis | French Paper | Ensemble d’objets pour le fabricant de papier French Paper, s.d. | La déclinaison comprend trois séries d’objets : une mallette contenant les


reconnaître

9

10

L’identité cultures visuelle industrielle et commerciale

80

9 | Charles Spencer Anderson | Minneapolis_États-Unis | French Paper | Ensemble d’objets pour le fabricant de papier French Paper, s.d. | La déclinaison comprend trois séries d’objets : une mallette contenant les nuanciers des différentes gammes de papier ; une série de 36 cartes postales, imprimées sur différents papiers, laquelle présente l’arbre généalogique de la famille (avant que celui-ci ne s’agrandisse et ne se transforme en papier !) ; une série d’affichettes “Pop Art” pour promouvoir la ligne de papier fort. On voit que l’ensemble ne manque ni d’humour ni de goût pour l’imagerie des années 1950 | 10 | Laurent Fétis | Paris_France | Mellow | 2 disques, CD, invitation et prospectus pour le label Atmosphériques - Sony | 1997-1999 | Déclinaison de pochettes extérieures et intérieures de disques et de matériel promotionnel pour le groupe musical Mellow. Au départ, l’idée est celle d’un jeu d’enfant rêvant à une géométrie précise qui se transforme peu à peu. Les éléments créés peuvent se combiner à l’infini. Du disque blanc au CD noir, les objets sont des sortes de jouets abstraits entrant dans un univers onirique | (cf. étapes : 62, étapes : Émergence) |


1

81

3

cultures

2

L’identité visuelle culturelle

1 | Muriel Paris et Alex Singer | Paris_France | Mois du patrimoine écrit | Affiche, dossier de presse, dépliants-programmes, carte postale, signet… pour la manifestation organisée par la Fédération française de coopération entre les bibliothèques et la direction du Livre et de la Lecture | 1999 | Avec ses citations de l’Utopie de Thomas More, du plan de Paris de Turgot et son lettrage du titre dessiné à partir de plans de bâtiments, cette composition graphique relie le thème de la manifestation, la Cité, aux domaines de la philosophie, de l’urbanisme et de l’architecture. L’ensemble évoque un registre visuel conservé dans le patrimoine des bibliothèques. | 2 | Visuel design Jean Widmer = Gérard Plénacoste | Paris_France | Bibliothèque nationale de France | Identité visuelle 1994-1997 | Papier à lettres, cartes de visite et de correspondance, dépliants, plaquettes institutionnelles, coffret d’accueil des nouveaux personnels… | En 1994, la BNF a lancé un concours qui avait pour objet la conception de sa ligne graphique générale et la maîtrise d’œuvre de la signalétique du nouveau bâtiment. Pour Visuel design, le logotype est l’élément essentiel d’une identité visuelle. Il fallait trouver un signe fort et pertinent qui serait présent sur tous les supports d’information émis par l’institution. L’accolade a été choisie parce qu’elle est l’emblème de la classification, et, partant, de l’accès à la connaissance que valorise la Bibliothèque. Depuis le rendu du concours jusqu’à sa forme définitive, l’accolade a beaucoup évolué. Il est apparu nécessaire de la styliser davantage afin que le signe offrît une meilleure prégnance. Lui ont été associés, comme caractères typographiques, le Plantin et, en caractère d’accompagnement, le Corporate. Les graphistes ont préféré donner des recommandations selon des “situations types” plutôt que d’imposer une charte graphique trop complexe | (cf. étapes : 13, étapes : 58) | 3 | Michal Batory | Paris, France | Ircam et Ensemble inter contemporain | Affiche, 4 numéros de la revue semestrielle Résonance, un CD audio Ircam “les années 1990”, 1997-1999 | M. Batory réalise depuis plusieurs années l’affiche de saison de l’Ensemble inter contemporain qui interprète les compositions musicales conçues au sein de L’Ircam. Il a assuré aussi la conception graphique de la revue de l’Ircam, Résonance, dont les couvertures présentent l’article de fond de chaque numéro : l’Écoute, l’Instrument virtuel, le Temps réel… | (cf. étapes : 39, étapes : 40, étapes : 63) |


reconnaître

L’identité cultures visuelle culturelle

4

82

4 | Labomatic = Pascal Béjean, Frédéric Bortolotti, Didier Lechenne, Coco Tassel [membres permanents] et Samuel Bianchini, Chloé Braustein, Didier Courbot, Elian Chrebor, Peter Hanappe, P. Nicolas Ledoux, Frédéric Rey [membres invités] | Paris_France | Génération/s 2001 | papiers à en-tête recto verso, lettres d’information mensuelle, affichette, invitation, cédérom de la charte graphique, édités par l’Afaa (Association française d’action artistique) ainsi qu’un prospectus “Flux 2001 TM” édité par Labomatic | Le programme de l’Afaa intitulé “Génération/s 2001” était destiné à promouvoir la jeune création contemporaine dans toutes les disciplines. Il a fédéré et soutenu 160 projets de festivals, spectacles et expositions à travers le monde, durant le second semestre 2000. Le groupe Labomatic a créé une charte graphique modulable, matérialisant les notions de réseau et de création qui étaient au cœur du programme. La charte se fonde sur l’association systématique de quatre éléments : une découpe, une image, un signe et une typographie. Chacun de ces éléments était à choisir parmi un certain nombre mis à la disposition des utilisateurs. La combinaison des possibilités permettait des variations tout en conservant un “air de famille” à l’ensemble. Le projet de Labomatic, baptisé “Flux 2001”, ajoutait la possibilité “d’irriguer” le système graphique avec une vaste base de données nourrie de contributions d’artistes (images, textes, sons ou films), multipliant les inflexions. L’idée reste d’actualité pour les graphistes de Labomatic. En effet, par le biais symbolique du “mix” – inspiré des principes d’échantillonnage du domaine musical ou d’open source des informaticiens –, Labomatic met en œuvre un mode de création partagée qui correspond aux aspirations collectives de ses membres | (cf. étapes : 12) |


5

6

cultures

83

L’identité visuelle culturelle

5 | Atelier Poisson = Giorgio Pesce | Lausanne_Suisse | Théâtre de l’Arsenic | Programmes et billets d’entrée | 1997_­2000 | Depuis 1996, G. Pesce est responsable de l’image graphique du théâtre de l’Arsenic, dévolu à la danse et au théâtre contemporains. Outre les affiches, il conçoit les programmes qui sont présentés ici. L’idée de base est d’éditer un objet compact et maniable, facile à prendre avec soi. Ainsi ont été créés : Pour la saison 1997-1998 : un éventail “pour se donner un peu d’air, les soirs de grande chaleur” ; pour la saison 1998-1999 : un mouchoir “pour pleurer ou s’éponger le front et même se moucher” ; pour la saison 1998-2000 : un double mètre “pour mesurer la qualité de la programmation” ; pour la saison 2000-2001 : un carnet de billets de tombola “avec des informations surprises dans chaque ticket”. Le graphiste a aussi réalisé des billets d’entrée en spirale, selon la forme du logo, découpés dans du papier de couleur (les couleurs correspondant aux différents tarifs) | 6 | A nnette Lenz | Paris_France | Théâtre de Rungis | Affiche saison, 1999-2000, et affichette pour Tartuffe, programmes des saisons 1997-1998, 1998-1999, 1999-2000 | La première année de sa collaboration avec ce théâtre, A. Lenz avait choisi une couleur dominante jaune pour l’affiche comme pour le programme de la saison. Elle y jouait sur le papier déchiré, chaque spectacle étant un fragment de l’ensemble du programme. Pour la saison suivante, une dominante bleue avait été retenue. La saison dernière est rose et or ; cette fois, outre le programme et les affiches de saison, une affichette par spectacle a été réalisée (voir Tartuffe).


reconnaître

7

8

L’identité cultures visuelle culturelle

84

7 | Integral Ruedi Baur et associés = Ruedi Baur, Denis Coueignoux, Martine Harlé | Paris_France | Centre Georges-Pompidou | Identité visuelle et signalétique | 1997-1999 | L’atelier de Ruedi Baur a été contacté à l’origine pour repenser la signalétique du Forum du Centre G.-Pompidou. Par la suite, sa mission a été étendue à la signalétique de l’ensemble du bâtiment ainsi qu’à l’élaboration d’une nouvelle identité visuelle. La composition typographique du terme “Centre”, traduit en plusieurs langues, forme comme un voile. Elle est une concentration qui symbolise la vocation internationale du lieu ainsi que le foisonnement et la diversité de ses activités. La police de caractères, le CGP, a été redessinée par Hans Hunziker et le logotype, créé par Jean Widmer à l’ouverture du Centre, est conservé comme un élément d’un ensemble plus vaste. Les quatre couleurs, rouge, jaune, bleu, vert, qui sont celles du bâtiment, sont réintroduites dans l’identité visuelle. Pour R. Baur, le système visuel est plus une “boîte à outils” qu’une “règle du jeu” et “doit permettre à différents graphistes de s’exprimer à travers lui”. Dans le Forum, plutôt que de reprendre les dénominations précises des différentes entités du Centre, les graphistes ont proposé de les indiquer plus simplement : Musée, Bibliothèque, Cinéma… Le signalement se fait par de grandes enseignes mêlant, avec le même jeu graphique, plusieurs langues. Spectaculaires, ces enseignes forment un intermédiaire fort entre l’architecture et la programmation culturelle. Hors du Forum, la signalétique redevient discrète, voire transparente pour laisser le champ à l’œuvre artistique | (cf. étapes : 8) | 8 | Philippe Apeloig | Paris_France | Musée d’Art et d’Histoire du judaïsme | Livre édité par Gabriele Capelli, Suisse | 1999 | Ce livre retrace le cheminement et l’aboutissement de l’identité visuelle créée pour le musée d’Art et d’Histoire du judaïsme, ouvert à Paris en 1998. P. Apeloig a été choisi sur concours. Il avait présenté un projet après de longues recherches autour de différents signes : la main, la spirale et l’étoile de David. Les responsables de la commande ont cependant écarté son premier projet et lui ont donné un autre point de départ avec le chandelier à sept branches (menorah). A l’issue de nouvelles recherches, le logo aura sa forme définitive : la menorah en “négatif” formera une image pertinente et discrète à moduler | (cf. étapes : 7, étapes : 32, étapes : 45, étapes : 73) |


Orienter, cultures signaler, informer dans l’espace

85

se repérer

On peut demander au graphiste d’intervenir dans l’espace, ce qui implique une vision et une lecture à distance. De l’enseigne au pictogramme, d’une indication de direction à un panneau d’information, dans l’espace public, extérieur ou intérieur, les exemples sont variés. La route où le temps de perception est très court, le chantier où la lecture est gênée par le chaos représentent sans doute des c as extrêmes. On peut retrouver des situations similaires, à une échelle plus réduite, à l’intérieur d’un bâtiment, d’un musée ou d’une exposition, par exemple. Ces travaux s’effectuent généralement en collaboration avec un architecte et/ou un designer. S’il travaille sur les signes typographiques, le graphiste doit pouvoir veiller à leur implantation et à leur lisibilité en situation, sous peine de voir son travail perdre de sa pertinence.


se repérer

1 3

2

Orienter, cultures signaler, informer dans l’espace

86

1 | LM communiquer = Laurence Madrelle | Paris_France | Paysages Possibles, Jean-Pierre Grunfeld : conseil en communication | Aménagement de Paris Rive Gauche xiiie arrondissement | 1998-2001 | De la gare d’Austerlitz au boulevard Masséna, en passant par la Bibliothèque nationale de France, site Tolbiac-François Mitterrand, ce vaste quartier en chantier apparaissait, jusqu’en 1998, comme un territoire chaotique. A l’occasion de l’inauguration de la station Météor, furent mises en place des informations sous la forme de “balises” de très grandes dimensions, visibles de très loin, pour que ce territoire soit marqué par la dénomination des bâtiments et des rues (anciennes et nouvelles). Les inscriptions étaient placées sur une sorte de palimpseste, référence aux transformations en cours et signe distinctif dans le foisonnement de l’espace urbain. Des affiches destinées aux piétons, donc pour une vision plus proche, conçues comme des pages de magazine agrandies, donnent des informations sur le quartier, son histoire et ses nouveaux équipements | (cf. étapes : 45, étapes : 59) | 2 | Integral Ruedi Baur et associés = Ruedi Baur, Eva Kubinyi, Laurent Lacour, Ludovic Vallognes | Paris_France | Domaine national de Chambord | 1996-1998 | Pour le domaine national de Chambord, d’une surface de 5 500 ha, l’atelier de Ruedi Baur a réalisé la maîtrise d’œuvre de la signalétique. Il s’agissait de montrer aux visiteurs que le château et la forêt forment un tout et que le site de Chambord commence aux limites du domaine. Les mobiliers signalétiques sont de couleur ardoise, en harmonie avec les toits du château, et les signes typographiques sont en sérigraphie d’une couleur proche de celle des murs en tuffeau du château. Un système de pictogrammes a été conçu spécialement pour le projet qui, outre nombre de panneaux d’informations générales, comporte les signalisations routière et pédestre. Des panneaux intégrés dans les talus et non visibles par les automobilistes jalonnent discrètement les chemins | (cf. étapes : 8) |


1

cultures

87

Orienter, signaler, informer dans l’espace

3 | Atelier de Création graphique = Pierre Bernard avec Dirk Behage, Cyril Cohen, Sylvain Enguehard et Uli Meisenheimer | Paris_France | Architecte : Patrick Rubin, Canal. | Centre Georges-Pompidou en chantier | 1996-2000 | Durant la période de rénovation architecturale du centre G. Pompidou, une immense bâche blanche recouvrit sa façade et devint une surface d’informations organisée par Pierre Bernard et son Atelier de Création graphique. Les graphistes créèrent à cette occasion un alphabet en partant de celui des plaques minéralogiques de voitures. Pour Pierre Bernard, cette typographie “d’ingénieur” avait l’avantage de ne relever ni de la littérature ni de la mode. Courante, simple et largement répandue, d’une esthétique typiquement française, elle était particulièrement appropriée pour être lue dans la rue. L’alphabet créé fut baptisé “Barré de couleur”. En effet, P. Bernard imagina de dérouler l’intégralité du programme d’expositions sur la façade du Centre et de faire rayer les informations dès qu’elles étaient périmées. Des varappeurs venaient placer des traits obliques de couleurs sur les titres qui restaient lisibles quoique barrés. La richesse de la programmation du Centre était éclatante alors même que le Centre fermait ses portes ! Pendant la dernière phase des travaux, la liste des manifestations “hors les murs” fut inscrite en blanc sur une bâche noire, comme en négatif | (cf. étapes : 7, étapes : 35, étapes : 58, étapes : 66) | 1 | EO Design Partners | Bruxelles_Belgique | Site de Port-Royal des Champs | 1999 | La direction des Musées de France a demandé à l’agence de réaliser une signalétique marquant les entrées du domaine des granges de Port-Royal et de l’abbaye de Port-Royal des Champs. | Le mobilier signalétique en forme de stèle commémorative est de couleur noire en référence à l’austérité janséniste. Cette austérité est atténuée par une image de fond tramée du tableau de Philippe de Champaigne, Ecce Homo, emblématique des collections du domaine. Le caractère Bodoni a été choisi par les graphistes pour sa “raideur”. Un plan, dessiné à l’ancienne, complète le système d’orientation. Des balises plus petites jalonnent en outre le sentier Jean-Racine qui relie les deux sites. Toute de discrétion, la signalétique respecte le calme bucolique et l’atmosphère de sérénité des lieux |


se repérer

3

3

Orienter, cultures signaler, informer dans l’espace

88

2 | Visuel design Jean Widmer = Jean et Nicole Widmer | Paris_France | Fontaine de la place de la Concorde | 2000 | La réhabilitation de la fontaine des Deux-Mers place de la Concorde a donné l’occasion de montrer en gros plans la statuaire du bassin. Les graphistes ont travaillé des photographies numérisées. Ils ont utilisé les pixels et adapté leurs proportions à la vision lointaine du public, notamment celle des automobilistes | (cf. étapes : 13, étapes : 58) | 3 | T hérèse T roïka = C laude B enzrihem , F lorence M oulin , V alérie R onteix | P aris _F rance | A rchitecte B éatrice J ullien , D esigner G uillaume P arent | B asilique de S aint -D enis , nécropole des rois de F rance | 1997-­1999 | Les Monuments historiques ont demandé à l’atelier Thérèse Troïka de définir un système général d’informations pour l’accueil du public à l’intérieur de la basilique Saint-Denis. Deux catégories de mobiliers fixes ont été réalisées : des mises à distance basses sur lesquelles viennent se poser les cartels et des tables à rampe lumineuse, à la manière de pupitre de scriptorium, portant des informations plus longues. Des piétements mobiles, amovibles, ont été prévus pour des indications temporaires. Ce mobilier, par sa matière (métal et bois blond), est en harmonie avec la couleur de la pierre et de la lumière changeante de ce lieu de visite et de recueillement. Le souci d’intégrer les objets dans leur environnement se manifeste jusqu’au détail de la petite rosace, par exemple, qui reprend un motif récurrent des dallages et des vitraux. La typographie dépouillée va de pair avec la légèreté des mobiliers. Deux polices de caractères sont mariées : la Slim Bach, choisie pour ses italiques et ses chiffres et la Din, une typographie plus fonctionnelle qui apporte un maximum de lisibilité jusque dans la pénombre | (cf. étapes : 14, étapes : 56) |


Multimédia_Mise en pages et typographie cultures Vidéo, Identité visuelle, spot publicitaire, clip musical

90 92 89 89

pour l’Écran

Quelques exemples simplement pour rappeler que le graphiste travaille aussi pour l’écran, avec d’autres collaborateurs que les acteurs de la chaîne graphique traditionnelle. Expérimentales ou publicitaires, plusieurs animations de lettres font ici écho au formidable regain d’intérêt qu’a suscité la typographie ces quinze dernières années. On retrouve par ailleurs dans les multimédias, avec leurs particularités, les mêmes types d’interventions graphiques que dans les supports imprimés. Les choix de typographie et de mises en pages de cédéroms ou de sites Internet s’effectuent dans un nouvel environnement, avec les possibilités d’afficher différentes fenêtres, de faire apparaître ou d’occulter des éléments à la demande, etc. L’imbrication du son, de l’image fixe, de l’image animée et de l’écrit rend l’ensemble plus complexe. La ligne graphique d’un organisme s’étend souvent aujourd’hui à son site Internet… Dans le cas de l’opération Génération/s 2001 de l’AFAA (cf. p. 82), le réseau devient luimême un paramètre de l’identité visuelle. Relèvent également de l’identité visuelle les courtes séquences qui introduisent les émissions télévisuelles et qui appartiennent à “l’habillage de chaîne” selon la dénomination proposée par Etienne Robial, graphiste de Canal+, notamment, et pionnier en France dans le domaine.


1

pour l’Ecran

2

3

Multimédia cultures : typographie et mise en pages

90

1 | John Maeda | Lexington_Ma_États-Unis | Tap, Type, Write | Cédérom Digitalogue, Tokyo | 1998 | Avec ce CD interactif, John Maeda crée un univers typographique éblouissant dans cet hommage à la machine à écrire dont le cliquetis a bercé son enfance | 2 | David Small et Yin Yin Wong | Cambridge_États-Unis | Musique Tod Machover | Minsky Melodies | cédérom, MIT | 1996, 2000 | Ce cédérom est une animation typographique du deuxième mouvement du Brain Opera de Tod Machover, mettant en musique une interview de Marvin Minsky | 3 | Xplicit = Thomas Nagel et al.| Francfort_Allemagne | Face2face no5 : Der Typografische Spielfilm | Cédérom, Xplicit ffm + Moniteurs | 1999 | F2F est un magazine d’expérimentations typographiques et multimédia dont le numéro 5 est constitué notamment de ce CD interactif contenant de nombreux films typographiques |


4

5

6

cultures

91

Multimédia : typographie et mise en pages

4 | Estudio de diseño Garcia Balza = Marcela Gonzalez et Roberto Garcia Balza | Luciano Petrosini (graphisme) et Verónica Franco (identité visuelle) | BsAs|00 : 1er Festival de Diseño y Communicación de Buenos Aires | Cédérom | 1999-2000 | Ce CD interactif, d’une grande fraîcheur, a été conçu comme carte de vœux et programme du premier festival de graphisme en Argentine | 5 | T out pour plaire = Lucia Guanaes, Marc Dumas | Paris_France | Au cœur de Bahia | Cédérom Tout pour plaire Multimedia | 1999 | Le cédérom propose un regard très humain sur Salvador de Bahia au Brésil. Enregistrements sonores et mouvements (tels que clignotements de mots clés sur les images, défilés rapides de vignettes ou panoramiques) permettent d’animer la présentation de plusieurs centaines de remarquables photographies | 6 | Étienne Mineur | Paris_France | Sigmund Freud, archéologie de l’inconscient | Cédérom | Editions Syrinx (version française), Le Seuil Multimedia, No Frontière, Société Sigmund Freud, Ville de Vienne | 1999-2000 | La vie et la pensée de Sigmund Freud sont présentées à travers ce très riche cédérom interactif. Dans un univers fluide, les inscriptions thématiques semblent sortir d’une nébuleuse et les défilements verticaux peuvent être ascensionnels ! Autant de visualisations de la notion de remontée à la conscience… | (cf. étapes : 18) |


pour l’Ecran

6

1

4

Vidéo, Identité visuelle, spot publicitaire, clip musical

2

92

1 | Bruce Mau | Toronto_Canada | Logos | Extrait de l’installation vidéo Stress | 2000 | L’installation vidéo de Bruce Mau Design créée pour le Wiener Festwochen – festival des arts de la scène de Vienne, en Autriche – avait pour thème le stress et comportait 26 épisodes. L’épisode présenté ici s’intitule Logos. (Ce document est à mettre en relation avec le livre “Remembering the Body”, dans la deuxième partie de l’exposition) | 2 | Peret | Barcelone_Espagne | BTV | Extraits de l’habillage de la chaîne de télévision catalane Barcelona TV | 1997 | L’utilisation magistrale des pictogrammes dans des messages synthétiques à des fins très variées est l’un des points forts des travaux de Peret | (cf. étapes : 61, étapes : 74) | 3 | John Barnbrook | Londres_Royaume-Uni | BBC Radio Scotland | Trois films publicitaires, Agence Faulds | v. 1995 | A l’intelligente résolution du paradoxe de représenter visuellement la parole s’ajoute la virtuosité de l’animation typographique | (cf. étapes : 39) | 4 | H5 = Antoine Bardou-Jacquet, Ludovic Houplain, Hervé de Crécy | Paris_France | “The child”, musique d’Alex Gopher | Clip musical | 1999 | Le clip met en scène avec humour, dans un univers exclusivement typographique, le départ affolé d’un couple pour un accouchement, en taxi, à travers New York | (cf. étapes : 56) |


agenda alliance graphiste internationale Du 11 septembre au 12 janvier 2002

Bibliothèque Forney 1, rue du Figuier, Paris 4e

Raymond Savignac

Le 26 septembre 2001

Raymond Savi­ gnac (né en 1907) de­v ient l’élève puis l’as­s is­t ant de l’affichiste ­e n 1935. Avec l’af­ fiche Mon­sa­von créée en 1949, la no­to­riété de Savignac est assurée. Son style s’affirme : humoristique, fluide, simple, naïf mais piquant. Dans l’illustration publicitaire, Raymond Savignac est passé maître des gags visuels. Il enchaîne campagne publicitaire sur campagne publicitaire, succès après succès, jusqu’en 1982, où il se retire à Trouville, sans pour autant cesser de travailler (étapes : 23). Sa phi­ losophie est simple, hédoniste. Pour lui, “l’affiche est fille des rues. Populaire et aristocratique”, elle doit transmettre “un message d’optimisme” en utilisant trois recettes élémentaires : “la surprise qui renverse, l’émotion qui pénètre, la style qui mémorise”.

Symposium : “A chacun son ciel” Destiné aux étu­ diants, ce congrès scientifique traite d’une thématique élitiste difficile : la recherche de l’excellence. Sept membres de l’Agi ont été conviés : Irma Boom (Amsterdam), Werner Jeker (Lausanne), Koichi Sato (Tokyo), John Maeda et Abbott Miller (New York), Peret (Barcelone), Gunter Rambow (Berlin). Chacun présentera ses références théoriques et ses travaux. Ils exposeront leurs conceptions, moyens techniques, domaines de prédilection et d’excellence. Centre George-Pompidou, Auditorium, niveau – 1. De 9 h 30 à 18 heures. Inscription gratuite dans la limite des places disponibles.

Le 27 septembre 2001

Bienvenue à Paris En une minute, chacun des vingt graphis­ tes français membres de l’Agi présen­ tera un lieu emblématique de Paris aux congressistes venus du monde entier. Ce

Retrouvez l’exposition virtuelle et une sélection d’articles étapes : sur le site de la BNF : http://www.bnf.fr/pages/expos/index.htm

film de vingt minutes sera consultable sur le site Internet de l’AGI.

créations un esprit serein, une ligne gra­ phique fraîche et libre.

www.agi-paris-2001.org

Bar Floréal, 43 rue des Couronnes, Paris 20e. www. perso.club-internet.fr/curchod/

Du 28 septembre au 8 décembre 2001

“Paris vu par…” Sollicités par les graphistes français, 127 graphistes de l’AGI ont créé une image reflétant leur vision personnelle de Paris. Pour ce sujet imposé, tous sont partis avec une contrainte, de taille qui plus est, puis­ que leur inspiration devait s’appuyer sur la tour Eiffel. Idée peu originale de la part du pays hôte mais, à coup sûr, riche en surprises et belle en productions. Choisie par l’AGI, la galerie Anatome se voit dis­ tinguée pour l’action qu’elle accomplit en France pour le graphisme. Galerie Anatome, 38, rue Sedaine, 11e

Du 28 septembre au 31 octobre 2001

Ronald Curchod En parallèle aux expositions officielles de l’Agi, Ronald Curchod, lauréat du grand prix de Chaumont 2 001 expose ses fax et ses gouaches. Installé à Toulouse depuis 1979, il travaille en tant qu’illustrateur, graphiste, affichiste et peintre (éta­ pes : 42). Loin de tous les sentiers battus et de toute mode, il développe dans ses

Samedi 29 septembre 2001

Table ronde sur le graphisme contemporain “La nouvelle écriture du monde : quel statut pour le gra­ phisme en France aujourd’hui ?” : e n ­s e m b l e , d e s représentants du graphisme (J.-F. Por­­­ cher, Christian Dao, Michel Bouvet), un historien de l’art (Jean-Marc Poinsot) et des spécialistes de l’image (Martine Joly et Anne-Marie Sauvage) réfléchiront à cette question. La valorisation et la recon­ naissance culturelle, professionnelle et médiatique du graphisme en France demeurent insuffisantes. Les graphistes et leurs créations restent méconnus du grand public et ne sont pas reconnus par les institutions artistiques. Comment y remédier ? Cette table ronde est organisée avec la rédaction d’étapes. De 14 heures à 18 heures Grand auditorium, Bibliothèque nationale de France, site Tolbiac.

PUB PHOTO NON STOP


D


Délis

l’itinéraire des autres Images : © Integral sudio - Philippe Délis

La scénographie est longtemps restée méconnue des visiteurs d’exposition alors que leurs critiques s’adressaient avant tout à ses composantes : l’agencement des œuvres ou objets présentés, l’accès aux informations et leur lisibilité. Les choses sont en passe de changer  : certaines expositions sont désormais vues (et conçues) pour elles-mêmes, plutôt que pour quelques-unes de leurs pièces maîtresses. Le scénographe s’expose enfin. Image de fond : visualisation 3D

1

de l’exposition Kannibales et Vahinés. La place du village et les farés reconstituent le contexte. 1 Mobilier d’exposition rassemblé dans le livret Supports. 2 “Le scénographe doit intégrer la 2D du texte et des pictogrammes d’information aux trois dimensions de l’exposition”. Histoires d’objets quotidiens, exposition itinérante : Vire, Limoges, Paris : 1998-1999.

2

3 Pour que le public se penche sur les gravures de Dürer, une plinthe en creux invite les visiteurs à s’approcher au plus près. Albrecht Dürer, œuvre gravé, musée du Petit Palais : 4 avril au 21 juillet

3

1996.

s c é n o g r a p h i e par étienne hervy

Si le commissaire définit l’esprit d’une exposition, le scénographe lui donne corps, y ajoute un supplément d’âme. Il matérialise le lien qui unit les pièces présentées et préserve, dans le même temps, l’originalité de chacune. Participant du design, de l’architecture et du graphisme, sa démarche aboutit à la conception d’un dispositif physique qui intègre les éléments d’information et permet une visite le plus juste possible. L’objet exposé ne doit pas faire oublier un public qui a largement sa place dans le travail de Philippe Délis. Pour chaque projet, il réalise un véritable travail de chorégraphie où le public tient le rôle du danseur : “J’aurais envie de mettre des petits marquages au sol, une exposition suppose une perspective qui est physique avant d’être intellectuelle. La scénographie, c’est d’abord créer un dispositif qui permette une posture du visiteur.” Si Délis ne fait pas danser les visiteurs à proprement parler, il a calibré la durée de leur visite, les temps et les lieux de pause ou d’arrêt devant une pièce. Il aura aussi pensé à la meilleure façon d’approcher une œuvre en fonction de la distance et de la lumière. La couleur fait aussi partie des matériaux travaillés par Délis pour mettre en place un contexte ou créer une ambiance. Son souci du détail apparaît dans le traitement des éléments de signalétique et des textes informatifs. Pour ceux-ci, un travail de graphiste et de maquettiste est accompli en équipe avant d’être pleinement intégré dans l’exposition. “Tous ces éléments vont concourir à produire un objet complexe qui sera l’exposition” dans ses formes, ses couleurs mais aussi ses ambiances et ses sons. Avec deux expositions prévues pour la rentrée et un projet – en cours – de signalétique pour la ville nouvelle de Sénart, l’actualité de Philippe Délis est révélatrice de la diversité de ses activités.

9.2001

95


4

5

L’envers du décor Philippe Délis signe la scénographie de “Kannibales et Vahinés” au Musée des arts d’Afrique et d’Océanie” et celle de “l’Or des rois scythes” au Grand Palais, deux expositions qui débuteront à la rentrée et qui présenteront des objets issus de civilisations géographiquement et historiquement éloignées de la culture française. Restaurer le contexte de chaque exposition fut l’un des enjeux majeurs de ces deux scénographies pourtant fort différentes dans leur réalisation. “L’Or des rois scythes”, un travail par la soustraction Pour les bijoux scythes, Délis a effectué un “travail par la soustraction : enlever du signe pour donner du sens”. La petite taille des objets empêchait d’en apprécier la précision et la finesse. Les agrandissements photographiques ou en interprétations filaires de huit d’entre eux sont donc reproduits sur les murs et donnent son cadre à l’exposition. Sur ces documents de près de trois mètres de haut, les personnages retrouvent taille humaine. Face à ces images, le public plonge dans cet univers chamaniste où les ustensiles du quotidien sont investis d’une valeur sacrée. Il est cerné par un bestiaire réel et mythologique où les sangliers disputent en férocité aux griffons. Les pièces sont mises en scène à travers elles-mêmes. En même temps qu’elles se livrent, une civilisation dont elles sont les vestiges se révèle.

96   9.2001

“Kannibales et Vahinés”, un air de kermesse Créée, il y a un an, à Nouméa, “Kannibales et Vahinés” relève d’une autre civilisation, mieux connue mais plus propice aux amalgames et aux clichés : le cannibale et la vahiné en tête. Issus du colonialisme, les documents, cartes postales, vieux livres et disques vinyle réunis nécessitent différents niveaux de lecture afin de neutraliser l’équivoque entre imaginaire occidentale et imagerie insulaire. Après une première installation “chez les colonisés”, l’exposition des 1 200 images et objets calédoniens prend place en plein territoire colon. L’idée directrice du travail de Délis lui est venue cette fois d’une promenade dans le marché aux puces de Nouméa : la visite au musée se transformerait en balade à travers une kermesse, l’exposition aurait des allures de place de village. Les traditionnels supports et cimaises ont laissé la place à de petits farés de toile (les paillotes canaques). Sur chacun, une image rétro éclairée occupe un des murs extérieurs tandis qu’à l’intérieur attendent des vitrines d’objets hétéroclites. A la périphérie des farés, des vitrines plus classiques assurent la transition avec les salles d’exposition permanentes. Les pièces de musée ainsi dépoussiérées reprennent leur dimension illustrative, vivante et festive. Les scénographies de Délis ont pleinement atteint un objectif que les visiteurs ne devront pas percevoir : “Permettre la lecture et effectuer un travail de passation de sens.”


8

4 Avec l’agrandissement, le public “rentre dans l’objet pour comprendre comment vécurent les Scythes”. Un bestiaire mythologique et réel “restitue les atmosphères et crée une dramatique”. 5 A grande échelle, les interprétations filaires des bijoux en révèlent toute la finesse. 6 Visualisation 3D de l’exposition L’Or des rois scythes. 79 Les vitrines sont surmontées d’images en noir et blanc qui installent une distance dans le temps. 8 Racisme et rêves des terres lointaines se mêlent étroitement dans l’idéal colonialiste. La vahiné “Cache frimousse” révèle cette ambiguïté.

7

6

9

Précision “L’Or des rois scythes” au Grand Palais, à partir du 25 septembre. Conservateur : Jean-Pierre Mohen. Équipe Integral Studio : Thibaud Simonin (architecture), Christine Luetscher et David Abrand (design graphique).

“Kannibales et Vahinés” Musée des arts d’Afrique et d’Océanie du 23 octobre à fin février 2002. Conservateur : Roger Boulay. Équipe Integral Studio : Christine Laubenberger (architecture), Christine Luetscher et Stéphane N’Gondy (design graphique).

9.2001

97


0

a

Senart se repère Y a-t-il quelque chose à voir dans la campagne de Sénart ville nouvelle ? Qu’indique la signalétique des soixante kilomètres de “liaisons douces” (comprenez pistes cyclables et sentiers de promenade) traversant un cadre encore en friches ? Chargé de mettre au point cette signalétique, Philippe Délis a choisi de laisser aux promeneurs la réponse à ces deux questions. Son projet invite le passant à s’arrêter, à s’interroger en “inscrivant un effet graphique dans ce paysage vierge. Le signe que l’on peut poser par un élément graphique va être un élément de repérage”. “Matière miroir” loin de détonner, ces balises tendent à se fondre dans le paysage. Celui-ci devient son propre signal, c’est lui qu’il faut voir. Des abris à la ligne discrète sont disposés pour que ces itinéraires ne soient pas seulement des voies de passage, mais deviennent des lieux de découverte. Des sites d’observation, des panneaux d’indication, il y a là un dispositif scénique qui dit la dimension spectaculaire de ce paysage pas assez regardé. Par esprit pratique et parce que discrétion n’implique pas forcément monotonie, la ligne des abris se décline en fonction du nombre de places et de l’emplacement. Pour aller plus loin dans la restitution de l’ambiance, Délis fait aussi entendre la campagne qui s’étend autour des abris. En collaboration avec l’IRCAM, des enregistrements diffusés dans les abris restituent les sonorités des alentours. Le paysage de Sénart devient le décor d’un spectacle auquel il ne reste qu’à donner le coup d’envoi. “On retrouve la même situation que lors d’une exposition : l’objet graphique crée une relation entre soi et le paysage.” ■

98

9.2001


0 “Inscrire un effet graphique dans le paysage”. Encore en friches, la campagne de Sénart n’a pas terminé de prendre forme. Balisé, le territoire se prête aux découvertes. a Des abris points de vue et des jalons semblables à ceux des arpenteurs où “l’information touristique est insérée dans le paysage via une matière miroir” invitent à poser son regard.

Délis en personne Architecte de formation, Philippe Délis poursuit, depuis 1984, son travail de scénographe auprès du Centre Georges-Pompidou, de la cité des Sciences, du Grand Palais comme à l’étranger. Avec l’Amérique du Sud, le Maghreb a retenu son attention. Initiateur d’une classe de design à Fès, enseignant à Alger, concepteur du musée Amazhire des arts et traditions berbères à Agadir, il est cette année le parrain d’AM, premier magazine marocain d’architecture. Délis place la scénographie dans une perspective “citoyenne” où l’enseignement trouve sa place et où chacun de ses travaux est “utile”. Professeur à l’ENSCI de Paris, il y enseigne le design et la scénographie. Dans les écoles comme dans les lieux d’exposition, il manifeste le souci d’inscrire son action dans une société et une culture auxquelles il faut s’adapter : “Il faut permettre la lecture, effectuer un travail de passation de sens.” Pour autant, il veille à “ne pas confondre exposition pédagogique et pédagogie de l’exposition”. Philippe Délis est l’associé de Ruedi Baur au sein d’Integral Concept dont il dirige la division Integral Studio. C’est avec les différents collaborateurs de cette structure, architectes, designers et graphistes, qu’il mène à bien tous ses projets.

9.2001

99


Abonnez-vous Ă

www.etapes.com


i n t e r n e t par fouad loudiyi

Loading Flashforward NYC État de l’art A quelle technologie appartient l’avenir de l’Internet ? Sur les chemins escarpés des techniques Web, on rencontre de tout. C’est un véritable pandémonium de langages aussi barbares qu’insolites…

http://www.wmteam.

de/

Un monde où le JavaScript dispute sa place au

HTML, où l’ASP et le PHP briguent leur énième mandat malmenant la scène “netique” dans les travers les plus obscurs pour le commun des mortels. Il est désormais impossible pour un graphiste de sortir sans son précis de webologie ! Dans cette galerie de monstres, une technologie séduit : Flash et son format SWF. En quelques années, ce produit a réussi une refonte totale du domaine. Arrivé à maturité, dans sa version 5, il sollicite les créatifs de tout bord. Bâti en deux strates – FlashStudio pour la création et ActionScript pour le langage de programmation –, il a réussi à attirer les attentions par cercles concentriques. Présenté au départ comme un logiciel d’animations vectorielles sur le Web, il pénètre le marché par la petite porte (présentations animées et bandeaux publicitaires). Il s’accommode des besoins des internautes en phagocytant les techniques et les astuces, se réappropriant au passage le savoir-faire des professionnels (infographistes, maquettistes, Web développeurs, etc.). Le résultat est aujourd’hui une technologie complète, articulée autour d’un langage objet simple, capable de créer des produits complexes. Il est rare qu’une technologie arrive à rassembler autant de professions autour d’elle (du designer au développeur) et que des métiers aussi 9.2001

95


Le centre du monde :

sexe, vérités et Web… Entrez, il y a tout à voir ! Ici, vous est présenté l’un des plus beaux sites érotiques du moment. Que ce soit graphiquement ou techniquement, ce site relève tous les défis. Il tire profit des dernières possibilités du format SWF et de l’ActionScript. On vous y accueille pour de vrai ! Après les questions d’usage, vous entrez dans l’antre feutrée d’un bar aux murs tapissés de tentures et de photos de genre. Une douce musique vous accompagne dans le brouhaha ambiant d’une foule qu’on devine très masculine. Au survol, quelques icônes féminines vous proposent leurs charmes à travers des danses très dénudées et plus hors décor. La navigation est orientée texte survolé. Le site a obtenu le prix du meilleur site expérimental. A juste titre !

96   9.2001

http://www.center-of-the-world.com/

éloignés les uns des autres soient représentés jusqu’à créer un nouveau langage, un nouveau métier pour une nouvelle communauté. La SWF Community s’est entichée du nom circonstanciel de FlashMaster et œuvre pour développer un nouvel idiolecte : une écriture à part. C’est dans cet objectif que s’inscrivent les rencontres FlashForward, organisées par Macromedia, qui suit la courbe ascendante du progrès des techniques multimédias depuis les débuts. Rassemblement presque trimestriel, FlashForward investit des villes phares en matière de techniques de la communication et du multimédia, comme New York, San Francisco ou Londres, pour trois ou quatre jours, pendant lesquels les intéressés échangent leurs points de vue sur les nouveautés, les ressources manquantes et les procédures de développement. A l’instar de Photo­shop, Flash a réussi en quelque temps à intéresser les webdesigners, le milieu très fermé des développeurs, les publicistes, les photographes, les artistes en tout genre, les typographes, les graphistes et les cogniticiens. Tous ces corps de métier prennent rendez-vous pour travailler sur les champs nouveaux de la “navigabilité” du Net grâce à Flash. Ils formalisent les chemins et développent les astrolabes des nouveaux Marco Polo du Web. Point de convergence de plusieurs compétences, FlashForward est un relais où les nouvelles orientations du Web sont discutées à travers des séminaires sur le design, le développement, l’e-commerce ou le graphisme pour l’Internet. Par l’intégration de toutes les technologies et les formats, SWF s’impose comme le format phare de la décennie. Et c’est en toute légitimité que, dans les forums de FlashForward, on devise des théories touchant aussi bien le champ du graphisme 3D que celui de la typographie. Un petit tour sur le Web, sur les sites présentés lors de ses rencontres, suffit à évaluer le bond enregistré en peu d’années, l’apport de Flash et la


Shiftfunc : expérimental ! Ce site aux faux airs de StarTrek utilise un mode de navigation très singulier fondé sur le modèle 3D d’un engin spatial.

http://www.dform1shiftfunc.net/

Manhattan TimeFormations Travail colossal de modélisation du sol newyorkais. Grâce à la saisie des données urbaines de Manhattan depuis le début du siècle, il est possible de recréer des plans des différentes structures du quartier : informations géologiques, artères et infrastructures de communication, voies de transport ou architectures urbaines. Ce site permet d’afficher une suite de vues de Manhattan à travers les âges et ce pour n’importe lequel des paramètres sus-cités. Il est présenté au musée de Battery Park. http://www.skyscraper.org/timeformations

9.2001

97


http://www.artlinefilms.tv/

Inook

ou la navigation Quoi de plus fondamental que la navigation lorsqu’on part à la découverte d’un produit sur le Web ? A travers la métaphore basique du cube, ce site d’agence de design nous dote d’un outil d’exploration simple et ludique. Construction/déconstruction à la manière de Lego empilés. L’utilisation d’une 3D “pauvre” accélère les temps d’accès et rend les pages très fluides et claires.

98   9.2001

http://www.inook.com

façon dont en a tiré parti la communauté actuelle : une typologie future. Pour la plupart, ce sont des agences ou des indépendants londoniens ou américains qui s’illustrent dans ce genre de domaine. Ils balisent les nouvelles orientations loin des aspects problématiques d’un langage type HTML. Design, navigabilité et développement nouveau auront un résultat retentissant dans le monde très fermé de la Web création. On déplore l’absence des Hexa­gonaux dans cette quête intellectuelle passionnante. Non que la France manque de créatifs ! Mais les meilleurs quittent la mère patrie pour des contrées outre-Atlantique plus consommatrices dans le domaine et plus aptes à recevoir un genre encore trop jeune pour le public français, déjà peu soucieux des retombées du Web. Là où ce langage se nourrit du clip, du film, du comics, de la télévision et de l’underground musical et trendy, là où Flash permet ce genre de mixed material, l’internaute français trouve sexe, violence et incongruités. Les agences françaises jugent le client tempéré et conservateur et font, par manque de créativité, la frustration de leurs équipes, pourtant capables d’oser l’absolu. Elles s’appuient encore sur les jalons d’une écriture lassante et compassée à l’heure où d’autres modèlent les contours de l’architecture Web du nouveau millénaire. En matière de création Web, l’empreinte hexagonale fait défaut. Si l’homme avance grâce à la technologie, c’est aussi grâce à l’homme que les technologies avancent si rapidement. Par chez nous, certains semblent encore l’oublier. ■


“Au chœur du sacré”

Une trilogie sur les musiques des trois grandes religions monothéistes “Juifs, chrétiens, musulmans se reconnaissent dans le Dieu de la Bible. Malgré leurs différences et leurs diversités, c’est par la musique que les trois religions louent la révélation ineffable de ce Dieu. La célébration fonde leurs communautés, les mélodies les mènent à l’extase, les chants en racontent la foi, l’histoire, les cultures. Pour les trois monothéismes, la voix, le rythme, l’instrument constituent une théologie vivante de la beauté.” Série de trois numéros présentés sur la chaîne Arte en avril 2001, le site en reprend les thèmes principaux sous la forme d’une découverte sonore et iconique.

Brainpop : la leçon de choses

Voici un site pour les enfants comme en rêvaient les parents. A l’image de ces livres oubliés qu’on éditait du temps de nos grandsparents et qu’ils nommaient : leçons de choses. On y apprenait comment marchait la fée électricité, comment parlait la TSF ou comment naissait l’arc-en-ciel… Tant de questions auxquelles répond brillamment ce site grâce à des petites procédures rendues intelligibles par l’ActionScript de Flash. Ce site a été récompensé comme meilleur site-fiction.

http://www.brainpop.com/

http://lbfall2000.mc2interactive.com

9.2001

99


FlashForward, la prochaine édition aura lieu à Amsterdam du 31 octobre au 2 novembre 2001. C’est une date à noter sur vos PDA. Après Londres, Amsterdam est la deuxième ville européenne à accueillir une telle manifestation. Paris attend son tour…

http://www.flashforward2001.com

100

9.2001


ca  nat on

i m a g e s

Angel of meat interpelle. Provocation sacrilège ou réclame haut de gamme pour viande rouge ? Pas de réponse, c’est de l’art. S’il n’y a pas de décodage, en revanche il y a du code. Le signe abonde, des œillades, une couronne en l’air pour un Lincoln paysan à terre, et la forme se manifeste : une ronde de viandes sur une toile en croix. Le titre s’inscrit en latin dans le gras d’une côte brandie par une nouvelle Ève. Langue morte ou langue sacrée : le Verbe s’est d’abord fait chair avant de faire la part belle au langage le plus cru. A une heure où le bovin est interdit d’antenne, Ryden se garde bien de faire une Croix sur le bœuf.

Châtré, le veau d’or s’est retrouvé bœuf dans la crèche avant d’être sorti de nos assiettes à grand coups de prions. Beaucoup de choses ne sont plus dans leur assiette. Jésus est à côté de ses clous, mis à mal par des filles nues aux chairs plus appétissantes que la plus bénie des hosties. La fin des valeurs annoncet-elle la fin de leurs symboles ? Mark Ryden est passé maître dans la réappropriation des icônes en perte de sens. Dans une peinture aux traits classiques, il place les éléments de sa mythologie composite. Lincoln, Christina Ricci (1) ou Alice en forment le panthéon carnassier.

1 Qui a interprété la gentille fille de la famille Adams. Angel of meat - Mark Ryden - 1998 - 33 in x 38 in © www.markryden.com


i m a g e s

banlieues prises de vue Huit étudiants pour huit banlieues françaises. La Caisse des dépôts a passé commande aux étudiants du département photo de l’Ensad d’un reportage dont nous proposons quatre regards. L’appel à de jeunes étudiants garantissait une approche non institutionnelle. Les élèves de Jean-Claude Pattacini avaient pour consigne d’établir un état des lieux descriptif, mais selon une démarche libre et personnelle. Cette requête issue du département du renouvellement urbain pourrait s’appeler “avant/ après”. Dans quelques années, après la réhabilitation de ces huit cités, de nouvelles photos seront commandées pour rendre compte des changements architecturaux, sociaux, humains. “La banlieue”, mise en abyme par les prises de vue des étudiants, se dévoile dans toutes ses particularités et l’ambiguïté de ses richesses.

Pour être présent dans cette rubrique : etapes@pyramyd.fr

110

9.2001

La Grande Borne banlieue parisienne par Stéphanie Lacombe Il est toujours émouvant de découvrir la vie. De cette vie, les photos de Stéphanie regorgent. Quelques vues de cette banlieue qu’on a dite “terrible” et nos sens sont subjugués par une vérité simple : la vie, les quotidiens. Tel un tableau bourgeois du xviie hollandais, Stéphanie fixe les traits d’une population digne. On ne sait pas si la nature humaine cherche à imiter l’art ou si c’est l’inverse, mais la configuration de l’espace, la direction de la lumière (à gauche), les objets hétéroclites (globe terrestre) et la pose naturelle des personnes nous font réellement penser à un Vermeer. La réponse se trouve certainement dans les plans de l’architecte qui a conçu ces lieux gemellaires ou dans les choix décoratifs de chaque famille, voire tout simplement dans l’angle de vue que la photographe a adopté. Cela s’appelle le ton juste.


Tessière, banlieue de Grenoble par Erick Beltran Mexicain, Erick Beltran (étapes : 62) est depuis trois mois en France quand commence ce projet. A la fois signalétique, lorgnette de longue vue, œilleton et œillère, le cercle de ses photos les démarque de cette réalité impossible à reproduire dans son ensemble. Sur certaines, une légère dislocation trahit la faille qui isole et singularise la banlieue. Plus impressionniste que descriptif, le travail de Beltran se refuse à enfermer la banlieue dans un cliché supplémentaire. Ne voulant pas trop en dire, ses photos parlent-elles assez ? Fort et abouti, le concept de Beltran lui fournit une ligne de mire dans laquelle les signes de l’urbanité sont pointés sans que la distinction entre cette banlieue, sa ville ou les autres cités soit établie.

Pour être présent dans cette rubrique : etapes@pyramyd.fr

9.2001

111


Saint-Etienne-du-Rouvray banlieue de Rouen, par Clément Deuve Confinement et appel du vide sont les deux temps d’une respiration entravée. Un souffle coupé de l’intérieur de la banlieue à la banlieue en extérieur. Un obstacle s’intercale entre le premier plan brut et l’arrière-plan flouté. Plus que la tour désertée où il a pris ses photos, c’est une violence latente et insidieuse que Clément Deuve a voulu montrer. Seules quelques traces d’humanité subsistent, prises dans une réalité trop concrète pour être mises en scène. Avec les photos, un drapeau français, obtenu à partir d’un montage de vingt-sept prises, est présenté sans commentaire pour ne pas en entraver la dimension pamphlétaire. Les trois couleurs sont alors libres de se teinter d’autres symboliques.

Pour être présent dans cette rubrique : etapes@pyramyd.fr

112

9.2001


Bellevue, banlieue nord de Marseille par Christel Sasso Son appareil monté sur une rotule, Christel Sasso a opéré une “immersion périscopique” à Bellevue, quartier nord de Marseille. Empilées, les vues à 360°, longues de deux mètres, deviennent les strates d’une barre HLM. Le parcours de la photographe, guidée sur place par un membre du centre social, projette au sein de sa réalisation un itinéraire que le spectateur peut emprunter à loisir. D’étage en étage, par un jeu de correspondance des ouvertures et des escaliers, les lieux déserts s’enchaînent aux lieux de vie ou d’attente. Les portes s’ouvrent sur un quotidien banal et ses non-événements. Sur ordinateur, la visite des lieux est aussi possible à travers un montage qui restitue visions panoramiques et passages porte à porte sur Quick Time VR.

Pour être présent dans cette rubrique : etapes@pyramyd.fr

9.2001

113


r e g a r d par lewis blackwell

Lewis Blackwell est chargé de la direction de la création de Getty Images, agence de contenu visuel de renommée mondiale. Il est également auteur à succès d’ouvrages de graphisme ainsi que conférencier

Être

international.

ou faire Lors d’un congrès au London’s Institute of Contemporary Arts, le mois dernier, je fus à l’honneur pendant une partie d’une soirée. Un soir était consacré au sexe tantrique, un autre à la spiritualité, une autre encore à un thème si édifiant qu’il m’échappe maintenant. Mais une soirée fut consacrée au célèbre graphiste américain David Carson pour discuter de l’art et du graphisme. J’étais légèrement abasourdi par notre présence à l’affiche et, plus encore, par la foule qui nous attendait sagement. Si je pouvais certainement imaginer d’autres choses à faire par une chaude nuit d’été que de débattre sur les différences entre art et graphisme, la réputation de Carson semblait provoquer une attirance concurrençant les joies du sexe et autres activités transcendantes. Le fait que Carson exposât pour la première fois dans une galerie d’art à Londres (Marlborough Fine Art Gallery) en fit un beau sujet autour duquel orienter le débat art/graphisme. Il avait avec lui une petite sélection de travaux photographiques et graphiques. Certains représentaient des captures d’écran imprimées uniques, lourdement typographiques, d’autres de grandes impressions de photos, d’autres encore des objets tirés de projets commerciaux, comme un essai de pochette de CD pour le groupe de rock Nine Inch Nails. La question qu’on pouvait se

114

9.2001

Son prochain livre, Soon : brands of tomorrow, sera publié en octobre.

poser était de savoir si ces travaux étaient de “l’art”, simplement parce qu’il avait choisi de les coller dans une galerie avec une légende et une étiquette de prix. D’une certaine manière, oui. Comme pour les œuvres de Marcel Duchamp, si l’artiste veut l’appeler de l’art, alors c’est de l’art. Évidemment, ce n’est pas forcément du bel art. Le graphiste américain Ed Fella assure que “les bons graphistes ont tendance à faire de l’art très médiocre. En fait, ils ne se rendent pas compte qu’ils n’ont plus rien à dire s’ils n’ont pas un client derrière eux pour les pousser à faire quelque chose”. Je ne suis pas sûr que cela s’applique au travail de Carson, parce que nous n’avons pas encore eu l’occasion de voir ce qu’il aurait vraiment à dire s’il se consacrait uniquement à l’art. En effet, toutes ses œuvres exposées sont liées à des commandes commerciales ou à des projets de graphisme expérimental conduits dans des universités. Néanmoins, en les retirant de leur contexte original, ils deviennent bien moins remarquables à bien des égards. En tant que formes typographiques dérangeantes qui défient les conventions de la communication ou en tant que photographies qui documentent les projets tout en les célébrant, ses travaux avaient un grand impact dans le contexte du graphisme… Mais en tant qu’art, où l’essentiel – surtout en ce moment – est d’être le premier à avoir la Prochaine Idée Géniale ? Le problème, avec le graphisme en tant qu’art, est qu’il devient subitement forme sans contenu. Bien que ce ne fut pas visible lors de l’exposition, il est évident que ce manque de contenu a également gêné Carson. Toutes ces années de travail avec des magazines de surf et de musique lui ont donné envie de créer des choses contenant un message plus fort, plus profond. Il pense qu’il a réussi récemment, en revisitant l’œuvre de Marshall McLuhan, le célèbre – quoiqu’un peu ébranlé – gourou médiatique des années 1960. Il a traduit nombre des citations et des textes clés du sage en de magnifiques compositions


graphiques. Mais, malgré tout, cela reste encore du graphisme… Ce n’est pas de l’art. Le problème est que le graphisme a un travail à accomplir. L’art, non. L’art est, tout simplement. L’art peut communiquer quelque chose de spécifique ou toutes sortes de choses, mais il n’a pas besoin de signifier ou de faire une chose spécifique. On ne peut paraphraser une œuvre d’art. Mais on peut résumer l’objectif d’un travail de graphisme particulier. Le graphisme fait, il ne peut se contenter d’être. Pour moi, la différence entre art et graphisme est aussi simple que cela : l’un est, l’autre fait. Curieusement, bien que je présidais la soirée et que je cherchais à projeter cette idée, il était clair que le public (une majorité de graphistes, j’imagine) n’adhérait pas vraiment à cette idée. Je pense que c’est parce que la plupart des graphistes aimeraient bien être des artistes. Pour contribuer à satisfaire ce désir, je ne vais pas illustrer cet article avec des travaux de Carson. Après tout, si vous n’avez acheté aucun des deux livres, The End of Print et 2nd Sight, que nous avons créés ensemble, j’imagine que vous n’avez pas envie d’en voir maintenant… Et si vous les avez achetés, vous avez assez de choses à regarder. Au lieu de cela, je vais demander au directeur artistique de ce magazine de créer une œuvre d’art “toute faite” pour vous et moi. La condition est qu’elle soit faite à partir de quelque chose qui traîne sur son bureau, quelque chose que le directeur artistique a le droit d’utiliser. Idéalement, le directeur artistique, devrait recadrer le quart inférieur de cette illustration particulière (ou ces illustrations, selon les contraintes de la mise en pages). Maintenant le résultat est mon art, mais le graphisme du directeur artistique. Dans ce cas, la qualité de mon art dépendra de la qualité d’exécution du graphisme. Le graphisme et l’art sont donc enfin en harmonie. ■

9.2001

115


Subscribes to

www.etapes.com


l é g i s l a t i o n par isabelle durand avocat au barreau de paris

L’ADN

est-il une œuvre protégeable ?

Sévérino ANTINORI, gynécologue italien, a annoncé qu’il allait très prochainement procéder au clonage de deux cents bébés à naître de couples stériles. Le professeur américain avec lequel ce médecin collabore prédit que “le clonage reproductif se développera inévitablement”, et cela dans quelques mois à peine. La société DNA Institute Copyright, qui vient d’être créée à San Francisco, a pour ambition d’anticiper les risques du clonage à partir de l’utilisation d’ADN à l’insu ou contre la volonté du “propriétaire” de l’ADN. Le communiqué de presse de cette société explique ainsi que la société offre au public “… des services de copyright de leur ADN…” (Libération du 20 août 2001). Sommes-nous en plein cauchemar ou s’agit-il d’un canular de mauvais goût ? Ces informations doiventelles être prises au sérieux ? Concernant le clonage humain, un sujet bien éloigné de nos modestes compétences, les informations dont nous disposons depuis quelques mois ne laissent guère de doute sur l’abou­ tissement très prochain des projets les plus fous et les moins contrôlés. L’idée d’offrir une protection aux “titulaires” d’ADN particulièrement susceptibles d’attiser les convoitises (sportifs et stars en tout genre…) peut alors apparaître aussi inquiétante que l’idée même du clonage. Actuellement, la loi américaine sur le copyright n’a pas prévu que l’ADN humain pouvait être susceptible d’être déposé et enregistré comme une créa­ tion originale. En assimilant l’essence même de l’être humain à une création susceptible d’appropriation par un autre que son titulaire originel, outre un important problème éthique, une telle démarche pose également des problèmes juridi­ ques en ce qu’elle remet en question la notion même d’œuvre de l’esprit en

recherchant une protection sur le fon­ dement du copyright. Le créateur de cette société a annoncé qu’il allait déposer une demande d’enregistrement d’un ADN auprès du Bureau fédéral du copyright afin d’adapter son service de dépôt en fonction de la réponse de cet orga­ nisme. Il s’agit, bien évidemment, d’une ré­­ponse qui sera lourde de consé­ quences et qui, protégeable, devra être examinée avec la plus grande attention. Cela pourrait-il arriver en France ? Premier obstacle, l’absence de la nécessité d’un dépôt pour obtenir la protection d’une œuvre qui l’acquiert “du seul fait de sa création”. Le système de dépôt des œuvres est, en effet, facultatif et spécialisé en fonc­ tion du genre de la création (musique, scénario, peinture…). Si tant est qu’un dépôt soit possible, que devrait-on protéger et au profit de qui ? La jurisprudence française consi­ dère qu’une œuvre constitue une création protégeable si elle reflète “l’expres­­sion de la personnalité de son auteur”. L’ADN, autrement dit la substance d’un être humain, constitue-t-il une œuvre ? Qui va être le titulaire des droits d’auteur ou de copyright ? Les géniteurs “naturels”, le donneur de l’ADN ou le médecin procédant au clonage à partir de votre ADN ? Le clone lui-même sera-t-il consi­

déré comme faisant partie de l’œu­ vre première (l’ADN ou son donneur) ou comme une œuvre seconde issue de l’œuvre première (l’ADN ou son donneur) ? Ces quelques interrogations suffisent pour prendre la mesure du carac­ tère choquant et absurde d’une telle dé­marche qui, en assimilant l’ADN à une œuvre protégeable, transforme l’être humain et ses éventuels futurs clones en “chose” cessible, transmis­ sible, et donc monnayable, inventant ainsi une nouvelle forme d’escla­ vage. En droit français, l’individu est protégé et protégeable contre les atteintes à son intégrité physique et morale mais peut-être sera-t-il nécessaire de ren­ forcer les protections existantes pour faire face à certains risques de dérives liées à “l’emploi” de l’ADN. Il est à notre sens improbable que ces protections soit conférées à partir du droit d’auteur dont la vocation et le fondement mêmes sont incompatibles et inadaptés à une telle démarche. En effet, le DNA Institute Copyright ne dit mot sur les limites du dépôt pro­ posé car si, nonobstant le dépôt de votre ADN, vous croisez votre clone, que ferez-vous ? Vous réclamerez des droits d’auteur (à qui ?) ou exigerezvous un droit de vie et de mort sur cet “intrus” en choisissant d’exécuter vous-même la sentence ? La réponse du Bureau fédéral du copyright devra être à la mesure de cet enjeu : pétrie d’humanité. ■

9.2001

117


l i v r e s

Le livre du mois

IdNPRO Titre : IdNPRO 2001 Auteur : IdN Éditeur : Gingko Dos carré collé dans un étui PVC plus 1 DVD et 1 cédérom 240 pages Anglais Illustrations en couleurs Prix public TTC : 670 F - 102,14 

IdNPRO poursuit sur 240 pages la mission que s’est donnée la revue chinoise IdN (International designers Network) : dénicher le meilleur de la création graphique destinée au Net. Plus d’un millier de travaux ont été réunis et tous affirment leur qualité et plus encore leur modernité. Les grands noms du graphisme tendance sont présents : Büro Destruct, Designers Republik, Tomato ainsi que leurs équivalents orientaux, (moins connus en France mais à l’honneur dans ce livre), plus quelques anonymes sur le talent desquels il convient de mettre un nom au plus vite. Moins que la nouveauté des techniques ou des genres qu’ils explorent, c’est la maîtrise que tous en ont qui s’impose. Tous les médias sont concernés par ces travaux de graphisme, d’identité visuelle, d’illustration, d’animation, de photographie et de typographie. C’est peut-être là le plus surprenant, malgré une audace et une esthétique très marquées, ces travaux ont été effectués dans un cadre professionnel. L’intérêt de chacune de ces créations donne à l’ouvrage une densité importante. Il n’y a plus d’autre choix que de plonger dans un zapping effréné entre les pages du livre, les plages du cédérom et celles du DVD. La baignade est permise et la noyade délicieuse.

118

9.2001


2001

9.2001

119


Titre : Apples & Oranges 01 best dutch graphic design conception dirigée par : Gert Staal et Sybrand Zijlstra éditeur : Bis Format : 24,5 cm x 31,5 cm Dos carré relié 176 pages Illustrations en couleurs Hollandais-Anglais Prix TTC : 390 F - 59 

Titre : CDA 2000 Éditeur : Club des directeurs artistiques Graphisme : Guillaume Ulrich-Chifflot, Paul Goirand, Olivier Verdon Format : 20,5 cm x 29 cm Dos carré, relié + étui + de 400 pages Illustrations en couleurs Prix public TTC : 420 F - 64,10 

Titre : This Rimy River Vaughan Oliver and V23 Graphic Works 1988-1994 Graphisme : Vaughan Oliver Éditeur : Gingko Press Format : 37,5 cm x 26,5 cm Dos carré collé 72 pages Anglais Illustrations en couleurs Prix TTC : 350 F - 53,36 

Des noms comme Kesselskramer (étapes : 69) ou Studio Dumbar (étapes : 50) suffisent à dire le talent d’un graphisme hollandais tout en exubérance et sans fausse pudeur. Apples & Oranges retransmet pleinement cette spontanéité d’un graphisme qui n’a pas peur de se montrer et s’attache à rester actuel. La conception du livre en donne toute la philosophie. La sélection est celle d’une équipe de graphistes du cru et la date limite se cantonne à l’année 2000. La fraîcheur ainsi obtenue est préservée par des commentaires bilingues et bicolores mettant en contexte chaque travail et traitant de l’approche hollandaise de diverses notions : concept, langage, campagne… Les grandes dates de l’année 2000 du graphisme hollandais terminent la démonstration et l’ouvrage.

A parcourir le livre des directeurs artistiques, la pub retrouve de son éclat. Le recueil regroupe les boules 2000, trophées décernés par le club des directeurs artistiques au début de l’année (étapes : 72). Au fil des pages, on ne peut que se prendre au jeu de ces images visuellement intelligentes et pertinemment dérangeantes. Cette sélection démontre que la publicité est de la créativité dans tous ses états : jeux de mots, double sens, associations graphiques. A ce titre, le livre peut devenir un recueil : pour ces images qui nous ont échappées durant l’année 2000 comme pour toutes ces publicités qui ont marqué nos esprits. En tout, quatre cent images issues de centaines de projets primés selon sept catégories : presse, affichage, édition, films, clips, Internet, radio.

La notoriété de Vaughan Oliver lui est venue de son travail pour les artistes du label alternatif 4AD dont il a “décoré la musique” au cours des années quatrevingt. Cela ne l’a pas empêché de mettre au service de Canal+ Espagne ou de la BBC sa capacité à marier les éléments visuels et textuels (notons l’approche calligraphique et minutieuse de la typographie de Chris Bigg, son collaborateur). En vingt ans de graphisme au sein de son agence V23, son influence sur les nouvelles générations apparaît aujourd’hui incontestable. Ce livre regroupe les témoignages et les hommages de ses commanditaires, de 1988 à 1994. Ces derniers reconnaissent le lien étroit entre sa personnalité et son travail, tous évoquent le choc et la satisfaction en face de chacune de ses créations.

découvrez en ligne une sélection des meilleurs livres de design, de graphisme et d’art

librairie en direct


Titre : 3D➞2D : the Designer’s Republic’s Auteur : Designer’s Republic Éditeur : Laurence King Isbn : 1-856699261-2 Format : 23 cm x 34 cm Spiralé 198 pages Anglais Illustrations en couleurs Prix public TTC : 490 F/ 74,70 

Titre : Zoo Éditeur : Purple Format : 25 cm x 30 cm Dos carré relié 360 pages Anglais Illustrations en couleurs DVD Prix public TTC : 1298 F - 197,88  Zoo est une entreprise nomade. Son but est de capturer les meilleurs travaux, les mieux aboutis et les plus audacieux de toute la création des arts visuels : design, photographie, architecture, art, publicité. Zoo expose des créatifs internationalement reconnus tout comme des jeunes talents prometteurs. Véritable mine d’inspiration et d’informations, le neuvième numéro du trimestriel Zoo s’attarde sur quelques sujets précis. Une trentaine de pages propose un rapide panorama du design graphique japonais et espagnol. Diverses personnalités sont mises sous les feux de la rampe : Maurizio Cattelan, le plus politiquement incorrect des artistes italiens, Paulo Roversi, Paul Sutch, photographes de mode, trois directeurs artistiques français (Gill Bauwens, Frédéric Planchon, Michel Gondry) et bien d’autres encore.

En tout, plus de 1 000 images issues de 300 projets novateurs parfois inédits. Grâce à des légendes précises et à une présentation structurée, le lecteur ne se perd pas dans ce flot d’images. Il est emporté par une vague de créativité et de richesse qui ravira tous les passionnés d’images. En complément, un DVD permet de découvrir 60 autres projets. Afin de mieux dompter les diverses tendances des arts visuels, Zoo est indispensable.

Outil d’aide à la réflexion commençant par la question de l’outil, les aventures des graphistes de Sheffield (R.-U.) au pays de l’architecture slovène débutent comme des fiches d’informatique signalétique sur fond de papier millimétré. Images récurrentes d’un ordinateur, visions monochromes, les informations visuelles s’ajoutent et se complètent de façon linéaire. Le texte peu bavard vous ramène dans la marge où quelques indications essentielles sont réduites en corps six. Déroutant ? Pas plus qu’un plan d’architecte pour béotien. Mais de quoi parle-t-on au fond ? De l’objet de l’immeuble ou de l’immeuble objet ? 3D➞2D raconte l’invisible plus qu’il ne montre des édifices. Il décrit des atmosphères à la manière d’un film de Godard quand il cite Lénine : “L’éthique est l’esthétique du futur” ! (Le petit soldat/1 963).

tous les

livres

graphisme, packaging, web, illustration, identité visuelle, affiches, techniques

www.artdesign.fr tél. : 01 40 26 00 99 fax : 01 40 26 07 03


M A N I F E ST A T I ONS

Du 20 au 23 septembre 2001

Conférence ATypI La prestigieuse association typographique tiendra son congrès annuel à Copenhague. Les sujets porteront évidem­ment sur la mise en pages, la création de caractères, l’enseignement. Un programme plus spécifique a été mis en place avec un gros plan sur le développement international des fontes et un retour historique sur les caractères au xxe siècle. Quelques interventions seront dédiées au pays hôte de la manifestation : les caractères et Kierkegaard, les goûts des Scandinaves, etc. www.atypi.org

Du 27 au 29 septembre 2001

Parlons Net ! Ce salon professionnel consacré aux nouvelles technologies de l’information et de la communication rassemble une centaine d’exposants. Ils apporteront des réponses à toutes les questions concernant les solutions informatiques, la téléphonie, la trans­­­ mission des données, etc. Destiné aux décideurs économiques du Grand Est, ce salon veut développer les ntic au niveau local. Salon, conférences, tables rondes organisés avec le concours de l’Institut des sciences et technologies de l’information sont prévus. Pour cette deuxième édition, plus de 4 000 visiteurs sont attendus. Besançon-Micropolis hall b1, www.parlonsnet.net

Du 26 au 30 septembre 2001

Les nuits de la correspondance Depuis six ans, la ville de Manosque fête l’écriture. A cette fin, toutes les formes possibles d’expression, spectacles, expositions, rencontres et lectures, sont utilisées. Avant tout, ce sont les 99 chambres d’écriture créées par des plasticiens autour de thématiques qui font la force et l’originalité de ce festival. Cette année, un spectacle inédit autour de la correspondance de Sade et des nuits thématiques consacrées à Carson Mac Cullers sont les points forts de la programmation.

c o n c o u r s

deux artistes internationaux à exposer leurs travaux photographiques. A noter : une programmation de vidéos de qualité. La fête est aussi au rendez vous avec les parcours nocturnes : nuits blanches, projections dans les rues, soirées nomades avec performances, chorégraphies, concerts. Sensations et plaisirs garantis ! www.printempsdeseptembre.com

Du 1er au 6 octobre 2001

Festival Golden Rum

Le VIIIe Festival international de la pub se tiendra sur la côte de Slovénie à Ljubl­ jana. Cette année, un media meeting a été spécifiquement organisé afin d’intégrer le secteur éditorial en plus des secteurs de la pub et des directeurs marketing. Ce festival est particulièrement attendu pour sa compétition qui décerne des prix dans cinq catégories différentes : télévision, presse, radio, sites Web, campagnes publicitaires. www.goldendrum.com

rappel Les 19, 20 et 21 septembre 2001

Visual Communication France 2 001-Print Process Ces deux salons sont parmi les rendez-vous importants des professionnels de l’imprimerie. Le premier salon, consacré à la communication visuelle, est le spécialiste de l’enseigne, de la signalétique, de l’imagerie numérique, de la découpe d’adhésifs, de la gravure ainsi que toute autre technique de marquage. Print Process permet aux professionnels d’être tenus au fait de l’actualité des nouvelles technologies du print, du digital, du process, du numérique, etc. Il réunit les éditeurs de logiciels, les constructeurs de matériels et les distributeurs. En avant-première, sont présentées des offres concernant la création de documents informatiques, l’impression, les systèmes de connexions, la finition et la GED. www.printprocessexpo.com/www.visualparis.com.fr

Renseignements : 01 42 47 19 00.

Du 26 au 30 septembre 2001

Du 28 septembre au 14 octobre 2001

Devenue la grand-messe du monde Mac en France et en Europe, Apple Expo est un événement plus qu’attendu. Fabricants, développeurs, éditeurs et revendeurs exposent sur plus de 18 000 m2 leurs dernières nouveautés technologiques. Un panorama complet est dédié à l’offre numérique (vidéos, photos numériques, DVD, jeux multimédias, etc.). Le visiteur peut se rendre à des démonstrations de produits et à des conférences. Pyramyd et étapes : vous accueillent sur le stand G50 et F51.

Le printemps de septembre Le printemps de Cahors est de­v enu le printemps de septembre, il s’est déplacé à Toulouse, mais il n’a pas changé d’objectifs : fêter la photographie et les arts visuels. Sous le thème “théâtres du fantastique”, le printemps est patronné dans sa nouvelle version par la photographe Val Williams. Elle a invité vingt-

122

9.2001

Apple Expo

Paris Expo, porte de Versailles www.apple-expo.com

Jusqu’au 15 octobre 2001

Prix de la jeune création Les rencontres européennes de la jeune création numérique se dérouleront à Valenciennes du 21 au 24 novembre prochain. Durant ces quatre jours, les œuvres d’étudiants européens seront projetées. C’est une chance unique d’être remarqué par des professionnels de renom. Tous les étudiants sont donc invités à envoyer leurs œuvres vidéos et/ou multimédias sur cassette Beta SP PAL. www.youngcreation.net

Jusqu’au 30 octobre 2001

Bourse internationale de design Depuis trois ans, l’école supérieure de design Elisava, située à Barcelone, décerne la bourse Enric Bricall de niveau international. D’un montant de 9 000 euros, elle favorise la recherche en design dans trois catégories : information technologique, environnement et management. Les candidats doivent avoir déjà acquis un parcours universitaire et/ou une expérience professionnelle dans le design. Ils peuvent se présenter individuellement ou en équipe. Le projet se mettra en place et sera supervisé sein de l’institut Elisava. www.iccic.edu/elisava

Jusqu’au 5 novembre 2001

Bukva :raz ! Littéralement “lettre : une !”. Ce concours est le premier sponsorisé par l’ATypI. Organisé par l’association russe “Type Designers Society”, il s’inscrit dans le cadre de “l’année des nations unies pour le dialogue entre civilisations 2 001”. Ce concours souhaite favoriser le pluralisme culturel et l’échange dans la communication typographique. Quelles que soient leurs nationalités, les créateurs de caractères sont invités à proposer leurs travaux dans les catégories suivantes : caractères de texte, caractères de titrage, caractères combinant version texte et titrage, super famille, fontes de pictogrammes. Pour plus d’informations consultez le site Web de l’ATypI, www.atypi.org/bukvaraz/

Jusqu’au 9 novembre 2001

Jeunes Flammes La huitième édition du concours de design organisé par Gaz de France est destinée à certaines écoles européennes et à tous les étudiants français. Si la date limite de remise des projets est le 17 décembre, les participants doivent absolument s’inscrire avant le début novembre. Le projet, individuel ou collectif, doit être présenté sur deux planches de format (50 cm x 65 cm) avec des légendes en français et en anglais. Le thème “Demain, l’espace cuisine” a pour but de faire réfléchir les jeunes sur l’esthétique de nos nouveaux produits.

A eux d’inventer de nouveaux matériaux, de nouvelles énergies et façons de vivre. Le premier prix s’élève à 4 600 euros. www.gazdefrance.com/jeunesflammes

Jusqu’au 20 novembre 2001

Next Generation Mitsubishi La marque électronique met en place un concours où il sera question d’imaginer le design des véhicules cross toutterrain. Le concours est ouvert à tous, individuels, amateurs ou professionnels du graphique design sans limite d’âge ou de nationalité. Il faut soumettre un projet graphique (esquisses, dessins manuels ou informatiques, brouillons, etc.) avec un brief expliquant la démarche. Les critères de sélection sont la qualité du design, l’originalité, les préoccupations écologiques, la sécurité et un développement potentiel. 800 000 yen récompensera le premier prix. www.mitsubishi-motors.co.jp/design

Du 24 au 27 septembre 2001

Le livre et les techniques graphiques L’Institut d’histoire du livre propose à la rentrée trois cours de perfectionnement, respectivement la typographie et la calligraphie 1450-1830, le texte et l’image à l’heure du numérique, et printed ephemera. Dans le cadre de cette école d’été, le 25 septembre, Bernard Rosenthal, libraire spécialiste des manuscrits et des livres imprimés avant 1600, donnera une conférence sur le commerce du livre ancien en Europe et aux États-Unis. Institut d’histoire du livre, 13, rue de la Poulaillerie, 69002 Lyon, http://ihl.enssib.fr

Jusqu’au 14 septembre 2001

Art Wall Sticker … Ou de l’art à bas prix ! Pour 930 francs, vous pouvez vous acheter une œuvre d’art de 15 m2 et orner le mur blanc de Jusqu’au 23 septembre 2001

Roman Cieslewicz Passé maître du collage et du photomontage, Roman Cieslewicz a laissé une trace dans l’histoire de la création d’affiches culturelles, grâce à ses réalisations d’affiches pour le centre Georges-Pompidou de 1975 à 1983. Mort en 1996, ce graphiste d’origine polonaise avait reçu un hommage posthume (étapes : 17) des grands de la profession : Topor, Knapp, Paris-Clavel, etc. : une affiche à l’effigie de cet homme qui aimait se désigner comme un “aiguilleur de rétine”. La donation effectuée par sa femme au musée de Grenoble, prétexte de cette exposition, est un pas vers l’intégration du graphisme au sein des institutions muséales. Musée de Grenoble 5, place de Lavalette, 38100 Grenoble Tél : 04 76 63 44 44.


e x p o s i t i o n s

votre maison. L’unique souci sera de choisir parmi les vingt artistes invités :

velle donne : les marques de sport sont un mélange de branding, d’image, de design, de progrès techniques. Elles participent largement à la force des athlètes. Nike en est le plus bel exemple.

vingtaine de variations réalisées à partir de cette pochette ainsi que d’autres déclinaisons à partir d’autres couvertu-

© Stéphane Calais

Design Museum, 28, Shad Thames, London.

Bernard Lavier, Jean-Luc Moulène, Françoise Quardon, Alain Séchas, etc. Destinées à être murales, les œuvres sont en fait des sérigraphies prédécoupées sur adhésifs. Un signe pictural (dessin, graphisme, photo, mot) est décliné selon un module répétitif. Disponibles sur le Net, les œuvres sont exposées à la rentrée à l’espace Paul-Ricard.

Jusqu’au 30 septembre 2001

Festival @rt outsiders Michel Bret et Marie-Hélène Tramus, à la fois artistes et professeurs chercheurs, exposent lors du festival d’art numérique une installation chorégraphique, Danse avec moi. Le visiteur devient le chorégraphe. La danse exécutée par le personnage virtuel est projetée sur un écran par l’intermédiaire d’un capteur de positions. L’art numérique concrétise parfaitement cette volonté

Jusqu’au 15 octobre 2001

L’année 2001 de Jean Prouvé

Du 14 septembre au 14 octobre 2001

L’empire du Milieu

Théâtre de la photographie et de l’image, 27, bd Dubouchage, 06000 Nice Tél. : 04 92 04 99 70.

Jusqu’au 4 novembre 2001

Design Sense Depuis trois ans, le Design Museum attribue un prix de 63 000 euros. Dès sa création, le Design Sense Awards s’est imposé comme un prix prestigieux. Six créations de design et six bâtiments sont sortis finalistes de la première sélection. Les œuvres choisies seront jugées une nouvelle fois sur leur aspect esthétique, social, économique mais aussi écologique. Au cours de leur présentation, les visiteurs sont invités à voter pour les deux finalistes (il est aussi possible de le faire sur le www.designmuseum.org/ designsense). Dans un autre espace du musée, et jusqu’au 30 septembre, prend place l’exposition Nike-for the mouvement. Elle revient sur cette nou-

res de disques et de cd. Ainsi, on peut contempler les variations graphiques au sein de l’industrie du disque issue d’une même idée. Museum für Gestaltung, Ausstellungsstrasse 60, 8 005 Zurich.

Espace Paul-Ricard, 9, rue Royale, Paris 8e www.art-wall-sticker.com

Depuis quelques années, les artistes chinois font une entrée remarquée sur la scène de l’art contemporain. Nice a sollicité vingt et un photographes chinois peu connus en dehors de leurs pays pour exposer leurs travaux. Environ 500 photographies, en noir et blanc, en couleurs, parfois numérisées, montrent une production des plus intéressantes. Certains artistes reviennent à de vieilles traditions chinoises en réalisant des rouleaux panoramiques. Cette exposition présente toutes les faces d’une Chine, pauvre, décalée, critique, moderne. Ce voyage nous fait explorer une création tous azimuts : des portraits des deux photographes officiels de Mao Zedong, du photo-journalisme, de l’art contemporain, etc.

designers qui jouent sur la polyvalence des objets, Saldo, groupe artistique un peu plus engagé, Per B. Sundberg et ses objets en verre. Tous font œuvre d’une création décalée, franchissant les frontières fragiles de l’art et du design,

artistique de faire interagir l’œuvre et le spectateur. A coup sûr, tous les artistes promus lors du festival @rt-outsiders ont de quoi vous surprendre.

Prenant prétexte du centenaire de sa naissance, Nancy fête Jean Prouvé (19011984), fils du peintre Victor Prouvé et filleul d’Émile Gallé. Avec une telle filiation, Jean Prouvé pouvait se permettre, tout en étant autodidacte, de devenir architecte, constructeur, designer. De l’architecte, on retiendra la maison du peuple de Clichy (1 938), le pavillon du centenaire de l’aluminium (1 954), les façades du CNIT à la Défense (1 957). Constructeur, Jean Prouvé a mis au point des structures et des enveloppes pour

de l’utile et de l’incongru. Ci-dessus, un travail de Lars Fuhre : il conçoit des catalogues, des dépliants, des encarts publicitaires pour le groupe cristallier Orrefors. Musée des Beaux-arts, 14000 Caen.

Du 11 septembre au 27 octobre 2001

Les Cadres Tina Mérandon fréquente depuis un an les quartiers des hommes d’affaires aux heures les moins fréquentées. Elle prend les cadres sur le vif alors qu’ils se dirigent vers leurs bureaux et leurs responsabilités. Les négatifs sont numérisés, retravaillés sur Photoshop, ce qui donne à ces paysages urbains un aspect métallique et épuré. Le cadre des cadres est un milieu artificiel, parfaitement maîtrisé, où les hommes ne sont pas forcément à l’aise. De cet univers stéréotypé, majoritairement masculin

Maison européenne de la photographie 82, rue François-Miron, Paris 4e. www.art-outsiders.com

Du 10 au 25 septembre 2001

Shanghai-Paris Thierry Sarfis, graphiste et professeur, a dirigé un échange culturel entre l’école parisienne Maryse Eloy et le College of Fine Arts de Shanghai. Les étudiants chinois ont conçu une affiche sur un personnage historique français, et vice versa pour les étudiants français. Une sélection d’affiches est visible au sein de l’école. étapes : reviendra sur ce sujet dans son numéro d’octobre. École d’art Maryse Éloy, e 48, rue Beaubourg, Paris 3 .

Jusqu’au 28 octobre 2001

Von Abbey Road Zu Baby Road 1969 : les Beatles sortent leur album Abbey Road. Sur la pochette, on voit les quatre chanteurs traverser une rue. Cette pochette a fait le tour du monde, elle a inspiré bon nombre de chanteurs. Beaucoup l’ont parodié. Qu’ils s’agissent d’un hommage, d’un clin d’œil, d’un rapport de filiation, d’une désacralisation, les chanteurs étaient assurés d’attirer le regard des acheteurs. L’exposition présente une

le bâtiment. Designer, il a imposé une ligne graphique à toutes ses créations. Pour preuve, cette porte de l’immeuble Leroy à Nancy (1 928).

et blanc, symbolisé par ce costard strict, se dégagent l’expérience du stress, de la solitude, des conflits hiérarchiques, des rapports de camaraderie. A chaque banlieue, ses lois… Galerie Agathe-Gaillard, 3, rue du Pont-Louis-Philippe, Paris, 4e.

Différents lieux à Nancy. Renseignements au 03 83 85 33 25.

Jusqu’au 12 novembre 2001

Angle suédois Caen met à l’honneur la création des pays du Nord (Finlande, Suède) dans différents secteurs : design graphique, décoration intérieure, mobilier. C’est l’occasion de découvrir Svensk Form, une importante association scandinave de designers créée en 1 845, et différents groupes : Formbyra 4, quatre

9.2001

123


Abonnez-vous Ă

www.etapes.com


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.