Entreprise & Santé N°39

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BTP I SERVICE I COMMERCE & ARTISANAT I INDUSTRIE I INTERIM

Document unique

ÉVALUER, RÉUSSIR ! Vos droits, vos devoirs :

Le droit à la déconnexion

Zoom sur :

Fiche d’ entreprise : les tablettes arrivent !

Interview :

Jean Macher, Arias

N°39

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3ème Trimestre 2017 www.entrepriseetsante.fr


SOMMAIRE

N°39 • 3ème Trimestre 2017

VRAI OU FAUX ?

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BRÈVES

EN DIRECT

Accueil de nouveaux salariés : un atelier dédié à la formation santé sécurité Santé mentale et travail : une semaine nationale, une conférence locale Plus d’efficacité avec le salarié compétent en ergonomie ! VOS DROITS, VOS DEVOIRS

p08

Loi Travail du 8 août 2016: le droit à la déconnexion

VOTRE SANTÉ, VOTRE EMPLOI

p09

Maintien dans l’emploi, le CRPE : cet inconnu qui vous veut du bien…

p10 p10

VOTRE SANTÉ, VOTRE EMPLOI

Maintien dans l’emploi, la proximité : clé de réussite !

DOSSIER p.11 à 22 Document unique : ÉVALUER, RÉUSSIR ! -

L’escalier des risques Réussir ! DUERP…Ce que dit la loi Risque Psychosocial : l’évaluation est possible ! BTP : les ateliers « CARTOGRAPHIE DE PRÉVENTION » DUER : EVRP Online facilite la démarche

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02

Fiche détachable

5 CONSEILS POUR MON DUERP

ZOOM SUR

Fiche d’entreprise : les tablettes arrivent ! ENVIRONNEMENT & TECHNIQUE

Risques Chimiques : de l’inventaire des produits à l’évaluation des risques INTERVIEW

Jean Macher, Président de l’ARIAS « Il n’y a pas de prévention des risques professionnels sans estime et respect de chacun » AUX ALENTOURS

Atlas Régional de la Santé au Travail des Hauts de France : l’actualisation 2016 est parue ! VOTRE AGENDA

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ÉDITO

Hervé Delpierre Dès l’embauche d’un salarié, l’employeur doit retranscrire les dangers et les risques de son entreprise dans le Document Unique d’Évaluation des Risques Professionnels, ou DUERP. Le législateur n’impose pas de forme particulière à ce « Document Unique ». Il en impose l’actualisation. L’objectif est que l’entreprise s’engage dans une démarche adaptée et continue de prévention. C’est le sujet de notre dossier. Une entreprise adhérente au CEDEST explique que l’évaluation des risques psychosociaux est possible, comme tout autre risque. Un partenariat exem-

plaire entre ASTIL 62 et OPPBTP (Organisme Professionnel de Prévention du Bâtiment et des Travaux Publics) permet de mieux aider les TPE et PME. Avec l’ASMIS, les entreprises adhérentes bénéficient d’EVRP online, un outil sécurisé accessible sur le web. Ces exemples montrent la polyvalence et le dynamisme des services de santé au travail. D’autres témoignages confirment ce dynamisme : l’importance de l’accueil de nouveaux salariés pour l’AISMT, le risque psychosocial et la prévention pour STSA, le salarié référent en ergonomie pour l’AST, l’évaluation du risque chimique avec PÔLE SANTÉ TRAVAIL Métropole Nord. Deux témoignages émouvants démontrent l’importance du maintien dans l’emploi. Avec MTA : l’efficacité du Contrat de Rééducation Professionnelle en Entreprise. Avec l’ASTAV : le rôle es-

sentiel du Service d’Aide au Maintien de l’Emploi du Travailleur Handicapé. Merci à Jean Macher, président de l’ARIAS Hauts de France (Association Régionale des Intervenants et Animateurs de Sécurité), d’avoir répondu à nos questions sur les évolutions récentes de la Santé Sécurité en entreprise. Les services de santé au travail s’adaptent à l’ère du numérique. Au SIMUP, une tablette est expérimentée. Elle permet d’élaborer, sous la responsabilité du médecin du travail les fiches d’entreprise. Bonne lecture !

Hervé Delpierre Directeur de publication pour les Services de Santé au Travail

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NUMÉRO DIFFUSÉ GRACIEUSEMENT AUX ENTREPRISES DES SERVICES ADHÉRENTS !

AISMT - Association Interprofessionnelle des Services Médicaux du Travail - 1461 avenue du Cateau place Santos Dumont CS 50182 - 59404 Cambrai Tél. 03.27.72.63.63 www.aismtcai.com

ASMIS - Association Santé et Médecine Interentreprises du département de la Somme 77, rue Debaussaux CS 60132 80001 Amiens Cedex 1 Tél. 03.22.54.58.00 www.asmis.net

AST - Action Santé Travail 174 route de Béthune CS 20023 62160 Aix Noulette Tel. 03.21.18.42.00 www.actionsantetravail.fr

ASTAV - Association de Santé au Travail de l’Arrondissement de Valenciennes 1, avenue de l’Europe 59880 SAINT SAULVE Tél. 03.27.46.19.24 www.astav.fr

ASTIL 62 - Association Santé Travail Interentreprises du Littoral 430 boulevard du Parc BP 94 62903 Coquelles Cedex Tél. 03.21.85.51.85 www.astil62.fr

CEDEST - Centre pour le Développement Santé au Travail 4/10, rue Albert Thomas 59210 Coudekerque-Branche Tél. 03.28.24.98.98 www.cedest.net

MTA - Médecine du Travail de l’Aisne rue Théodore Monod - Z.A. Bois de la Chocque 02100 Saint-Quentin Tél. 03.23.62.52.48 www.mt02.org

ET FLASHEZ !

PÔLE SANTÉ TRAVAIL Centre Vauban - 199/201 rue Colbert Bâtiment Douai - CS 71365 59014 LILLE Cedex Tél. 03.20.12.83.00 www.polesantetravail.fr

SIMUP - Service Interprofessionnel de Médecine du Travail des Unions Patronales d’Halluin, Wervicq et Comines (Vallée de la Lys) 22 rue de Lille BP 40018 - 59431 Halluin Cedex TÉL. 03.20.94.12.54 www.simup.fr

STSA - Santé Travail Sambre Avesnois 24, Rue Romain Duchateau 59720 LOUVROIL Tél : 03.27.53.31.34 www.sante-travail-sa.fr

Contact : entrepriseetsante@nordnet.fr Les éditions de l’encre vive Tél. 03.20.14.07.77 Fax : 03.20.14.06.16 Directeur de publication : Hervé Delpierre Comité de rédaction : Alain Cuisse, Francine Lemonnier, Louis-Marie Hardy, Dr Alain Moniez Conception et Responsable de rédaction : Dr Matthieu Méreau Méthodes et Médiation - Lille Rédaction : Matthieu Méreau Coordinatrice d’édition : Nathanaëlle Debaene Création et mise en page : Graphic Design Solutions www.gdsgroup.fr Crédit photos : P5 : SICOS, P6: STSA, P7 : AST-ATLANTIC, P9 : LA TOUR DE ROCOURT, P10: BLAS – EXPERT SERGE FERRARI, P17: LOOTEN, P19: ASTIL, P20 : UGEPA, P24: SIMUP, P26: ISA, P27: JEAN MACHER, P31: CARSAT Coordination, Fabrication, Diffusion : Les éditions de l’encre vive 71 boulevard Montebello - 59000 Lille Tél. 03.20.14.07.77 Fax : 03.20.14.06.16 Régie publicitaire : Entreprise et Santé - Matthieu Méreau, Nathanaëlle Debaene Tél. 03.20.14.07.77 Fax : 03.20.14.06.16 Impression : Imprimerie Léonce Deprez - Ruitz Dépôt légal à parution N°ISSN en cours Tirage : 94 000 exemplaires Édité par :

Groupement Inter Services Santé Et Travail 40 bis allée du Bénélux Zone Artoipole 62060 Arras Cedex 9 Tél. 03.21.22.28.21

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BRÈVES Les partenaires sociaux ont rendu les conclusions de leur réflexion conjointe sur le télétravail à domicile et dans les tiers lieux, menée entre janvier et mai 2017, conformément à l’article 57 de la loi n°2016-1088 du 8 août 2016. Rapport du 23 mai 2017 : Conclusions de la concertation sur le « développement du Télétravail et du Travail à distance ». medef.com

Selon l’enquête emploi 2015,

7% de la

population des 15-64 ans sont des personnes handicapées, soit 2,7 millions et 500 000 personnes en plus en 4 ans ; le taux de chômage de cette population est de 19 % ; + 20 % de travailleurs handicapés en emploi depuis 2011.

Bâtiment et Travaux Publics : l’OPPBTP lance D-clic prévention, collection de modules e-learning de 10 à 15 minutes permettant d’acquérir des savoirs essentiels de prévention, pour les activités quotidienne des équipes de terrain. En savoir plus : preventionbtp.fr (accueil>formation>D-clic prévention)

Source : Rapport d’activité 2016 de l’AGEFIPH.

La Mutualité Sociale agricole s’est engagée dans son deuxième plan national de prévention du suicide (20162020), qui s’adresse en priorité aux exploitants agricoles. En 2014, sur 1 009 situations détectées, 83% sont accompagnées, 41% sont orientées ; un tiers des situations sont urgentes et présentent un risque suicidaire avéré.

La prévention est rentable économiquement. Toutes les études convergent sur ce point. Elles permettent d’établir le lien entre santé-sécurité au travail et performance économique. EUROGIP a publié en début d’année une synthèse des études menées au sein de l’UE. En savoir plus : Prévenir les risques professionnels, un enjeu économique pour l’entreprise. Note thématique Février 2017, EUROGIP – 124/F

En savoir plus : ssa.msa.fr

?

VRAI OU FAUX

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Le CRPE est un Contrat de Rééducation Professionnelle en Entreprise, comportant une prise en charge partielle et temporaire du salaire par l’Assurance Maladie.

L’évaluation des risques est une des obligations de base, à charge de l’employeur dès l’embauche d’un salarié.

Les Fiches de Données de Sécurité doivent vous être données par votre fournisseur de produit chimique.

Réponse : rubrique « Votre Santé, votre emploi », page 9.

Réponse : rubrique « Dossier », pages 11-22.

Réponse : rubrique « En direct », page 26.

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EN DIRECT

SICOS

Société Industrielle de Cosmétique 500 salariés Lucile DIEZ, Responsable Projets RH Isabelle MACÉ, responsable Assurance Qualité Christine RÉVILLION, infirmière ergonome Jean-François TASSART, manager HSE

Dr CORINNE CROGUENNOC, médecin du travail, AISMT.

Au sein du groupe L’OREAL, la Société Industrielle de Cosmétique (SICOS) est spécialisée dans les émulsions et fonctionne 24 heures sur 24. En matière de santé et sécurité, une politique d’accueil des nouveaux salariés et apprentis a été mise en œuvre. Pour le Dr Corinne Croguennoc, médecin du travail à l’AISMT : « Les avantages d’un accueil sécurité de cette qualité font que les salariés sont mieux préparés à leurs postes de travail notamment en ce qui concerne le risque TMS. Pour les fabricants / peseurs, cet accueil apporte une bonne connaissance et une compréhension des risques engendrés par les produits chimiques utilisés et des équipements de protection individuels adaptés. Elle permet aux salariés d’acquérir des données sur les différents métiers du site ».

SANTÉ AU TRAVAIL DE CAMBRAI (AISMT)

Un atelier dédié à la formation santé sécurité A Caudry, la SICOS emploie 500 personnes et assure la fabrication de A à Z de produits de soins, mascaras et fonds de teints pour les marques Lancôme, Biotherm, Yves Saint-Laurent, Giorgio Armani, Helena Rubinstein et The Body Shop. Soit 280 millions d’unités par an, dont 94 % partent à l’export. Chaque nouveau salarié passe par l’atelier dédié à la Santé-Sécurité, pour une journée d’informations et de formation. Cette initiative s’inscrit dans une politique santé-sécurité, marquée depuis 20 ans par des progrès continus.Elle est mise en œuvre avec le CHSCT. La SICOS est suivi en santé au travail par l’AISMT, Association Interprofessionnelle de Services Médicaux du Travail du Cambrésis. Une journée ludique et interactive Jean-François Tassart est manager HSE1 chez SICOS : « Depuis 2009, les nouveaux salariés, les intérimaires et les stagiaires passent une journée dans un atelier de 200 m², entièrement consacré à l’information et la formation en SantéSécurité au travail. Des démonstrations leur permettent d’acquérir les bonnes pratiques sur les thèmes suivants : hygiène-qualité, risque incendie, signalétique, EPI2, risque chimique, environnement ». Pour Isabelle Macé, responsable Assurance Qualité chez SICOS : « Les questions d’hygiène rejoignent les questions de qualité, pour lesquelles nous devons appliquer les règlementations nord-américaines très strictes. La journée est participative ». Des animations sont effectuées par différentes personnes, par exemple des ingénieurs de production.

Accueil de nouveaux salariés

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Elle permet aux salariés d’acquérir des données sur les différents métiers du site

CAUDRY

Flasher la page pour en savoir plus

Je prends soin de moi Pour Christine Révillion, infirmière ergonome chez SICOS, « l’atelier Ergonomie permet à chacun de comprendre comment fonctionne le corps tant pour les gestes et postures appropriés dans les manutentions que pour l’hygiène de vie : activité physique, échauffement-étirement, sommeil, hydratation, dents, etc. ». Lors de la journée d’accueil, les nouveaux salariés sont en situation réelle de travail. Pour Christine Révillion : « La devise : préserver votre corps, c’est là que vous passerez le reste de votre vie ». Lucile Diez, portant le projet au titre des Ressources Humaines, conclut : « L’ensemble des collaborateurs participe et chacun est acteur de sa sécurité et de celle des autres ». 1 - Hygiène Sécurité Environnement 2 - Equipement de Protection Individuelle

Pour en savoir plus, rubrique EN DIRECT sur www.entrepriseetsante.fr Entreprise & Santé • 3ème Trimestre 2017 • N°39 • www.entrepriseetsante.fr

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EN DIRECT

MAIRIE DE FOURMIES Sophie GISSELMANN, coordinatrice Atelier Santé Ville

CENTRE SOCIO-CULTUREL Marjorie DORTHU médiatrice santé au Centre Socio-culturel FOURMIES SANTÉ TRAVAIL SAMBRE AVESNOIS (STSA)

L’évaluation du risque est possible pour le risque psychosocial CHRISTELLE DELLOUE, infirmière, STSA.

Santé mentale et travail

Une semaine nationale, une conférence locale Depuis 4 ans, la ville de Fourmies, dont le maire est Mickael Hiraux, et le Centre Socio-culturel, présidé par Alain Rivière, organisent une action dans le cadre des Semaines d’Information sur la Santé Mentale. En 2017, le thème de ces semaines nationales, qui se sont tenues du 13 au 26 mars, était « Santé Mentale et Travail ». Le lundi 13 mars, près de 100 personnes ont assisté au théâtre Jean Ferrat de Fourmies à une conférence-débat permettant à chacun d’être informé sur cette thématique parfois encore tabou et qui peut toucher tout le monde. Le service de Santé au Travail Sambre Avesnois (STSA), sous la direction de François Catry, invité par la Mairie de Fourmies, a participé à cette manifestation. Sophie Gisselmann, coordinatrice Atelier Santé Ville de Fourmies et Marjorie Dorthu, médiatrice santé au Centre Socio-Culturel ont conçu une programmation de qualité. Monsieur Clety, Docteur en Psychologie du travail à l’université Catholique de Lille, a abordé l’évolution du travail, les troubles psychosociaux, le stress, l’épuisement professionnel, les addictions pour terminer sur les différents facteurs de risque et les ressources disponibles sur notre territoire. Membres du groupe de travail risques psychosociaux de STSA, Odile Piette, conseillère santé au travail, Ludovic Le Goupil, ergonome et Christelle Delloue, infirmière santé travail, sont intervenus. Xavier Hubot, psychologue au Centre de Soins d’Accompagnement et de Prévention en Addictologie Christian Montaigne à Fourmies a relaté des situations d’addictions induites par le travail. Le public était très large : associations, établissements de santé, collectivités, entreprises et particuliers. 06

Prévenir Christelle Delloue, infirmière santé travail à STSA, rappelle entre autres les trois niveaux de prévention : « La prévention primaire réduit les sources de stress en agissant sur les causes : les process, l’organisation et les relations au travail. Elle est primordiale. La prévention secondaire permet de mieux gérer son stress et de développer des ressources personnelles pour mieux le maîtriser. La prévention tertiaire permet d’éviter l’aggravation de la souffrance mentale et de ses conséquences ». Rappelons que l’employeur a l’obligation de prendre « toutes les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des travailleurs » (Article L. 4121 du Code du travail). D’où l’intérêt d’accentuer la prévention primaire. Évaluer L’évaluation du risque est aussi une obligation qui s’impose à l’em-

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ployeur. « Cette évaluation est possible pour le risque psychosocial, comme pour les autres risques. Des indicateurs spécifiques existent tels que : l’absentéisme, le turn-over, l’existence de tensions ou de conflits, l’organisation du travail, etc. La réalisation de la Fiche d’entreprise et l’aide au Document Unique d’Evaluation des Risques Professionnels, sont des moments privilégiés pour aborder la prévention des risques psychosociaux » précise Christelle Delloue. Agir STSA développe une approche pluridisciplinaire, autour du médecin du travail qui suit l’entreprise adhérente. « Il faut partir des situations réelles de travail, s’inscrire dans une dynamique positive, identifier les priorités et mettre en discussion au sein du collectif de travail. Il y a deux pré requis : l’implication de la direction et l’association de tous les acteurs concernés », conclut Christelle Delloue.


EN DIRECT

Mes collègues me connaissent et me font confiance pour le traitement des problématiques technicien méthodes, GROUPE ATLANTIC.

Fabrication pompes à chaleur

Mathieu BOULET, technicien méthodes

BILLY-BERCLAU SANTÉ TRAVAIL D’AIX-NOULETTE (AST)

Ergonomie

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Plus d’efficacité avec le salarié compétent en ergonomie !

MATHIEU BOULET,

GROUPE ATLANTIC

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Sur le site de Billy-Berclau, dans le Pas-de-Calais, le Groupe ATLANTIC emploie 120 collaborateurs pour la fabrication de pompes à chaleur. Récemment une ligne de fabrication est passée de 6 postes à 10 postes. C’est l’occasion pour Mathieu Boulet, technicien méthodes de devenir référent en ergonomie. Cette fonction est mise en place avec ACTION SANTÉ TRAVAIL, le service de santé au travail qui suit l’entreprise sur le site de Billy Berclau. Pour ATLANTIC et ACTION SANTÉ TRAVAIL, c’est « gagnant-gagnant » ! L’entreprise gagne en compétence et autonomie ; le service de santé au travail gagne en dialogue et efficacité. « Au moment où les temps de cycle et les volumes ont augmenté sur la ligne de fabrication, nous avons fait appel à ACTION SANTÉ TRAVAIL pour engager une démarche ergonomique » situe Mathieu Boulet. « Après une visite de l’entreprise, ACTION SANTÉ TRAVAIL nous a proposé de former deux salariés, afin qu’ils deviennent référent en ergonomie. La direction a accepté ». Depuis le 1er juillet 2012, tout employeur a l’obligation de désigner et former au moins un salarié compétent en protection et prévention des risques professionnels (Article L 4644 – 1 du Code du travail). L’intérêt pour l’entreprise « En tant que technicien méthodes, je suis sensible aux conditions de travail de mes collègues. Cette formation de référent en ergonomie a amélioré mes connaissances sur les différents risques et les solutions de prévention », poursuit Mathieu Boulet. « Mes collègues

me connaissent et me font confiance pour le traitement des problématiques. J’ai un rôle de prévention pour travailler sur les postures inadaptées. J’ai un rôle d’écoute pour remonter les contraintes de mes collègues, en vue de solutions. Je travaille aussi avec le bureau d’étude. Cela permet d’intégrer l’approche ergonomique dans tout nouveau projet. Enfin je travaille avec les professionnels en santé au travail d’ACTION SANTÉ TRAVAIL pour les questions de risques et de prévention ». L’intérêt pour ACTION SANTE TRAVAIL Le site ATLANTIC de Billy-Berclau est actuellement suivi par le Dr Vanbelle, médecin du travail à ACTION SANTÉ TRAVAIL. Le Dr Colin, médecin du travail à ACTION SANTÉ TRAVAIL, a été l’initiateur et le coordinateur du projet. Grace Oyane est ergonome à ACTION SANTÉ TRAVAIL : « J’ai d’abord réalisé une observation des situations de travail,

pour identifier les points sur lesquels des améliorations peuvent être entreprises : gestuelle, organisation, aménagement des postes ». Sur le site de Billy Berclau, deux salariés ont été formés. « Un bon salarié référent est quelqu’un qui vient du terrain. Il va avoir une écoute attentive auprès des collaborateurs. Etant dans l’entreprise, il aura beaucoup de facilités pour remonter à qui de besoin les points qu’il ne peut traiter en autonomie. Pour les équipes d’ACTION SANTÉ TRAVAIL, les salariés référents permettent de cibler les actions et d’en assurer le suivi, en s’adaptant aux réalités de l’entreprise. Nous gagnons en efficacité, tout en assurant la pérennité de nos actions.». Grace Oyane est en contact régulier avec les salariés référents en ergonomie. En cas d’urgence, ceux-ci peuvent la joindre. La continuité de service est assurée, gage de confiance et d’efficacité pour l’entreprise.

Retrouvez le reportage vidéo sur www.facebook.com/SanteTravailFR Entreprise & Santé • 3ème Trimestre 2017 • N°39 • www.entrepriseetsante.fr

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VOS DROITS VOS DEVOIRS

Loi Travail du 8 août 2016

Le droit à la déconnexion Le développement du numérique bouscule la notion de lieu et de temps de travail. La tendance est d’être connecté et joignable à tout moment. Notamment pour les travailleurs indépendants, les cadres, les commerciaux, les métiers de service, etc… L’article 55 de la « loi Travail » du 8 août 2016 introduit le droit à la déconnexion, qui s’impose aux entreprises de plus de 50 salariés, depuis le 1er janvier 2017 (art. L. 2242-8 du Code du travail).

37% des actifs utilisent des outils numériques professionnels

hors temps de travail selon une étude Eléas, de septembre 2016 ; % des actifs réclament une régulation des outils numériques professionnels

62

Source : Ministère du travail

Le but est d’assurer le respect entre le temps de travail, le temps de repos et de congés, ainsi que l’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle ;

le législateur impose d’aborder la question du droit à la déconnexion au sein de l’entreprise en l’incluant dans le dialogue social.

A partir du 1er janvier 2017, dans les entreprises de plus de 50 salariés, l’employeur doit mettre en place des instruments de régulation numérique. Dans ces entreprises, l’employeur a l’obligation d’engager une négociation avec les partenaires sociaux pour élaborer un accord définissant les modalités selon lesquelles les salariés pourront exercer leur droit à la déconnexion ; cette négociation entre dans le cadre des négociations annuelles obligatoires sur l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes et la qualité de vie au travail.

A défaut d’accord, l’employeur doit élaborer une charte, après

consultation du Comité d’entreprise ou, à défaut, des délégués du personnel ; cette charte définit les modalités d’application du droit à la déconnexion et prévoit des actions de formation et de sensibilisation à l’usage des outils numériques, à destination des salariés et du personnel d’encadrement et de direction.

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VOTRE SANTÉ VOTRE EMPLOI

Maintien dans l’emploi

Le CRPE : cet inconnu qui vous veut du bien… Le 12 août 2011 est une date clé dans la vie de Valérie Turbé. C’est le jour de « son » accident de la route. Un accident de mission, reconnu en accident du travail. Depuis 20 ans, elle est Aide médico-psychologique au foyer de vie « La Tour de Rocourt » à Saint-Quentin, établissement de l’Association des Paralysés de France. En octobre 2013, elle reprend en mi-temps thérapeutique. Constat : elle doit changer de métier. Avec MTA, service de santé au travail, tout est mis en œuvre pour préserver son emploi grâce au Contrat de Rééducation Professionnelle en Entreprise, en étroit partenariat avec la CARSAT1 Nord Picardie et la CPAM2 de l’Aisne. Valérie Turbé revient en toute simplicité sur son parcours : « Le choc, les soins, la rééducation, le retour au travail constituent un long cheminement. Il faut rester positif. Ce n’est pas facile… Mais on n’a pas le choix. Pour soi-même et pour les siens. Il faut donc tout faire pour aligner les planètes… et repartir ! ». Après six mois de mi-temps thérapeutique, il faut se rendre à l’évidence : il faut concevoir un « poste sur mesure ». Des volontés partagées Sylvie Amand est directrice du Pôle Adulte de l’APF, comprenant les foyers de vie de Laon et Saint-Quentin, ainsi que le SAVS3 de Chauny, soit 180 usagers et 100 équivalents temps plein : « Aux APF, nous avons fait le choix du maintien dans l’emploi. Il faut faire attention aux mots : restriction d’aptitude, inaptitude, travailleur handicapé… Le salarié doit s’y retrouver sur le plan de ses attentes, de ses compétences et de sa valorisation. Entre le salarié et sa direction, c’est une question de

volontés partagées ! ». Durant les six mois de mi-temps thérapeutique, un poste totalement nouveau a été défini. Un poste « sur mesure » « Valérie Turbé a du faire le deuil de son ancien métier. Nous avons défini une nouvelle fonction et élaboré une nouvelle fiche de poste : maîtresse de maison et coordinatrice. Elle garde un contact auprès des résidents, tout en veillant à leur qualité de vie et en coordonnant les animations, les activités, les plannings, les stagiaires. Elle est référente pour l’élaboration du Guide de bonnes pratiques. Elle a retrouvé des perspectives d’évolution de carrière », précise Sylvie Amand. « Le Contrat de Rééducation Professionnelle en Entreprise nous a permis d’aboutir ». Un contrat entre le salarié, l’entreprise et l’Assurance Maladie Le Dr Véronique Gibbe est médecin du travail à MTA : « Mon rôle est

de mobiliser les outils adaptés à chaque situation. Le Contrat de Rééducation Professionnelle en Entreprise, CRPE, est un contrat en CDD de 3 mois à un an, entre le salarié, l’employeur et la Caisse Primaire d’Assurance Maladie. Celle-ci prend en charge une partie du salaire pendant la durée du contrat ». Aujourd’hui Valérie Turbé a retrouvé un CDI, au sein du foyer de vie de l’APF. 1 - CARSAT : Caisse d’Assurance Retraite et de la Santé au Travail 2 - CPAM : Caisse Primaire d’Assurance Maladie 3 - SAVS : Service d’Accompagnement à la Vie Sociale

« LA TOUR DE ROCOURT » Foyer de vie Sylvie AMAND, directrice du Pôle Adulte de l’APF Valérie TURBÉ, aide médico-psychologique SAINT-QUENTIN SANTÉ AU TRAVAIL DE SAINT-QUENTIN (MTA)

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VOTRE SANTÉ VOTRE EMPLOI

Maintien dans l’emploi

La proximité : clé de réussite ! Créée en 1958, la société BLAS emploie 18 salariés à Raismes, près de Valenciennes. Spécialisée dans la confection et la pose de toiles techniques, la SARL BLAS - Expert SERGE FERRARI fournit des industries, des particuliers, des architectes et des collectivités situés au grand nord de Paris pour des bâches de camion, des cloisons, des faux plafonds, des façades tendues, des stores… Quand un salarié de plus de 38 ans d’ancienneté a déclaré un TMS reconnu en Maladie Professionnelle avec un risque de désinsertion professionnelle à court terme, l’ASTAV (Association de Santé au Travail de l’Arrondissement de Valenciennes) et le SAMETH (Service d’Aide au Maintien dans l’emploi des Travailleurs Handicapés) ont accompagné l’employeur et son salarié pour aménager le poste de travail. Pascale Blas, gérante, explique : « Notre salarié est confectionneur. Ce poste repose sur des savoirs acquis au fil des ans. Quand le médecin du travail de l’ASTAV a proposé l’accompagnement du SAMETH, nous avons tout de suite accepté. Ils ont été très réactifs. En moins d’un an, nous avons bénéficié d’une étude ergonomique, de préconisations pour l’adaptation du poste de travail et du soutien financier de l’AGEFIPH1 pour les mettre en œuvre ». Le point de départ est la demande de Reconnaissance de la Qualité de Travailleur Handicapé (RQTH) par le salarié, auprès de la MDPH2 du Nord. Le salarié, 1er concerné ! La réussite de la démarche repose sur une volonté partagée entre la direction et le salarié. Confectionneur, André Payel résume : « Au départ, ce n’est pas facile. Notamment, la demande de reconnaissance "Travailleur Handicapé". Je l’ai faite, car j’ai compris que je pourrais garder mon boulot. J’ai rencontré des gens compétents, qui ont su m’orienter : mon médecin généraliste, mon médecin du travail, la MDPH, le conseiller maintien dans l’emploi du SAMETH, etc. Cela fait plaisir d’avoir 10

le soutien de tous, à commencer par mon entreprise. C’est essentiel !» Du médecin du travail au SAMETH « Le Dr Henninot, médecin du travail à l’ASTAV, nous a signalé la situation d’André Payel en Février 2016 », résume Tony Bureau, conseiller maintien dans l’emploi du SAMETH. « Nous avons enclenché une démarche RQTH en procédure accélérée, dès la visite de pré-reprise. Puis nous avons fait réaliser une étude ergonomique en juin 2016. Elle a préconisé la mise en place d’un porte-rouleau électrique avec montée-descente motorisée, d’un siège adapté au poste de couture avec bras support articulé. Ceci a été validé par l’employeur, le salarié et le médecin du travail ». En août 2016, la société BLAS a bénéficié de l’aide financière accordée par l’AGEFIPH. Une proximité à préserver Delphine BARAS, ergonome à l’ASTAV et référente SAMETH souligne : « Notre réactivité est liée au fait que le SAMETH, intégré à l’ASTAV, favorise le lien direct avec les médecins du travail et permet une prise en charge sans délai.

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Notre équipe associe des compétences diverses d’ergonome, de juriste, de spécialiste en ressources humaines, de psychologue du travail qui nous permettent de faire face sereinement à toutes les situations auxquelles sont confrontées les employeurs. Nous remplissons des missions d’information, de facilitation et d’ingénierie, en lien avec la MDPH, la CARSAT et l’AGEFIPH afin que tout ce qui est possible soit proposé pour permettre le maintien dans l’emploi. Cela représente environ 300 interventions par an en entreprises, dont plus de 80 % pour le secteur privé ». 1 - AGEFIPH : Association de Gestion du Fonds pour l’Insertion Professionnelle des Personnes Handicapés 2 - MDPH : Maison Départementale des Personnes Handicapés 3 - CARSAT : Caisse d’Assurance Retraite et de la Santé au Travail

SARL BLAS - Expert SERGE FERRARI 18 salariés Pascale BLAS, gérante André PAYEL, confectionneur RAISMES SANTÉ AU TRAVAIL DE VALENCIENNES (ASTAV)


DOSSIER

Document unique

ÉVALUER, RÉUSSIR ! L’identification des dangers et l’évaluation des risques est le point de départ d’une démarche de prévention. L’alpiniste le sait bien… Sa vie dépend d’une parfaite maîtrise des risques, tout au long de sa progression. Cette maîtrise

des risques se prépare avant le départ… Il en est de même pour les risques professionnels. Elaborer le Document Unique d’Évaluation des Risques Professionnels permet d’anticiper. Pour préserver sa santé et sa sécurité.


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L’ESCALIER DES RISQUES … Tout escalier présente un danger : la chute. Dans une maison ancienne, l’escalier de cave est souvent mal éclairé et peu commode à descendre ou monter. Certes, on va moins souvent dans sa cave que dans sa chambre à coucher… Mais, c’est souvent les bras chargés ! Le risque de chute y est donc moins important en terme de fréquence que pour un autre escalier de la maison, mais plus important en terme de gravité d’accident. Identifier un danger, évaluer le niveau de risque d’exposition à ce danger : voici le point de départ de la prévention.

Un DANGER représente les

différents dommages pour la santé : pollens et allergie, eau de javel et brûlure digestive, non-respect d’un feu rouge et accident de circulation, eau sur un sol de salle de bain et chute par glissade, etc.

Le DOMMAGE

lié à un danger est immédiat ou différé. Par exemple : l’ivresse liée à la consommation excessive d’alcool est immédiate, tandis que le cancer lié à la fumée de tabac est pour plus tard.

Le RISQUE

Représente la probabilité d’être atteint par le danger : les pollens sont présents dans l’atmosphère tous les ans, l’ingestion d’eau de javel par un enfant est liée au mode de rangement et au type de bouteille, le non-respect d’un feu rouge est lié au comportement, l’eau sur le sol peut être là tous les matins, etc.

Pour l’appréciation d’un niveau

l’IMPORTANCE

de risque, représente le nombre de personnes concernées : le nombre de fumeurs explique la fréquence élevée des cancers broncho-pulmonaires ; la probabilité d’accidents de la route augmente avec le nombre de véhicules, etc.

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Pour l’appréciation d’un niveau de risque,

la FRÉQUENCE

décrit si le risque est fréquent ou rare : l’exposition aux pollens est annuelle et saisonnière, un accident se répète si les circonstances se reproduisent, etc.

Pour l’appréciation d’un niveau de risque,

la GRAVITÉ

représente les conséquences pour la santé : l’asthme lié aux pollens a différents degrés de gravité, l’enfant qui avale de l’eau de javel aura des séquelles graves, l’accident de circulation peut être seulement matériel…ou mortel, la chute dans la salle de bain peut s’accompagner de « simples bleus » ou de fracture, etc.


DOSSIER

QUELLES MESURES DE PRÉVENTION ? Pour éviter l’accident dans l’escalier de cave, je peux prendre des mesures liées à l’environnement : entretien, état des marches et éclairement. Je peux aussi prendre des mesures liées à mon organisation : éviter les surcharges et ne pas être pressé par le temps… Je peux prendre des mesures liées à moi-même : éviter de descendre si j’ai un mal de dos ou une entorse… Identifier les dangers et évaluer les niveaux de risques face à ces dangers est le point de départ de toute attitude de prévention. Par exemple, ceci s’applique autant si je fais des travaux moi-même sur ma toiture… ou si je fais appel à un couvreur. Environnement de travail, organisation et compétences vont intervenir dans les deux situations ! L’alpiniste ou le plongeur sous-marin passent un temps suffisant de préparation et de vérification du matériel pour éviter des accidents qui peuvent être fatals. La méthode est rigoureuse et ce temps est un investissement.

Que ce soit au travail ou dans la vie domestique ou de loisirs, la prévention repose sur un ensemble d’actions convergentes. Prenons l’exemple de la circulation automobile : • L’environnement : état et entretien des routes, signalisation, règles de circulation… • Les véhicules : sécurité active et passive, ceintures de sécurité, détecteurs, entretien des pneumatiques… • Les compétences : le permis de conduire, la conduite accompagnée… • Le comportement : consommation d’alcool, vitesse, attention, fatigue… •L es contrôles : vitesse, consommation d’alcool, contrôle technique des véhicules… Devant la gravité de la situation dans les années 60, une politique de prévention a été menée comportant des évaluations et des mesures régulières portant sur les 5 axes décrits ci-dessus. Cette politique porte ses fruits. En France, alors que le nombre de conducteurs et de véhicules n’a fait que croître, le nombre de décès par an sur la route est passé de près 10 000 dans les années 60 à 4 000 dans les années 2000. Et pourtant, ce nombre de décès est toujours trop élevé.

ON N’IMAGINE PAS RETROUVER DES VÉHICULES ET DES CONDITIONS DE CIRCULATION DES ANNÉES 60… LES PROGRÈS EN MATIÈRE DE PRÉVENTION S’INSCRIVENT DANS UNE DÉMARCHE CONTINUE. A NOTER QUE LES EXIGENCES DE LA SOCIÉTÉ EN MATIÈRE DE SÉCURITÉ ET DE SANTÉ SONT CROISSANTES TANT AU TRAVAIL QU’EN DEHORS DU TRAVAIL.

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RÉUSSIR !

L’employeur doit prendre toute mesure nécessaire pour assurer la sécurité et préserver la santé de ses salariés : santé mentale, santé physique, facteurs de pénibilité, prévention du harcèlement. Il engage sa responsabilité. En plus : protéger ses salariés, c’est protéger son entreprise ! Le Document Unique d’Évaluation des Risques Professionnels permet à l’employeur et au(x) salarié(s) de dialoguer et formaliser le plan d’actions de prévention.

La démarche repose sur l’identification des dangers et du niveau de risques face à ces dangers. • Cette identification se fait par métiers, postes de travail ou unités de lieu. • Le principe de base est celui d’un inventaire. • En pratique, il faut hiérarchiser pour établir des priorités.

Sans être exhaustif, voici 13 questions à tire d’exemple : • Où sont les dangers liés aux circulations, aux chutes ou heurts ? • Et le risque routier ? • Comment s’effectuent les gestes, postures et manutentions ? • Utilise-t-on un ou plusieurs produits chimiques ? Notamment Agents Chimiques Dangereux ? Ou agents Cancérigènes-Mutagènes-Reprotoxiques ? • Quels risques présentent les machines ou les outils ? Existe-t-il des vibrations ? • Suis-je concerné par le risque électrique ?

Le respect des valeurs règlementaires et des normes est un objectif prioritaire. • Il peut être utile de faire procéder à des mesures de niveaux d’exposition (ex. : Dosimétrie de bruit, niveau d’éclairement, etc.). Le cas échéant, ces mesures doivent être annexées au DUER. • De nombreuses mesures de protection découlent du dépassement de valeur limites d’exposition. • Votre service de santé au travail est votre interlocuteur privilégié pour vous renseigner et vous conseiller.

• Quel est le niveau de bruit ? • Les ambiances lumineuses sont-elles correctes ? • Les ambiances thermiques sont-elles satisfaisantes ? • Comment sont aménagés mes postes informatiques ? Comment s’effectue l’utilisation des outils numériques et nomades ? • Où en suis-je avec le risque psychosocial ? Le stress ? L’équilibre vie privée et vie professionnelle ? • Ai-je des risques particuliers ? Des process particuliers ? • Et le risque incendie ?

ÊTRE CONSEILLÉ !

Les Services de santé au travail interentreprises ont une MISSION GÉNÉRALE DE CONSEIL DES EMPLOYEURS, DES SALARIÉS ET LEURS REPRÉSENTANTS afin d’éviter toute altération de la santé des travailleurs du fait de leur travail :

CONDUIRE LES ACTIONS DE SANTÉ AU TRAVAIL, dans le but de préserver la santé physique et mentale des travailleurs tout au long de leur parcours professionnel. CONSEILLER LES EMPLOYEURS, LES TRAVAILLEURS ET LEURS REPRÉSENTANTS

sur les dispositions et mesures nécessaires • afin d’éviter ou de diminuer les risques professionnels, • d’améliorer les conditions de travail, • de prévenir la consommation d’alcool et de drogue sur le lieu de travail, de prévenir le harcèlement sexuel ou moral, • de prévenir ou de réduire la pénibilité au travail et la désinsertion professionnelle, • de contribuer au maintien dans l’emploi des travailleurs.

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DOSSIER

> 10 facteurs de pénibilité doivent • Travail répétitif caractérisé par la réalisation faire l’objet d’une vigilance particu- de travaux impliquant l’exécution de mouvements répétés, sollicitant tout ou partie du lière (source INRS) : membre supérieur, à une fréquence élevée et CONTRAINTES PHYSIQUES MARQUÉES • Manutentions manuelles de charges, c’est-àdire toute opération de transport ou de soutien d’une charge dont le levage, la pose, la poussée, la traction, le port ou le déplacement, qui exige l’effort physique d’un ou de plusieurs travailleurs. • Postures pénibles définies comme positions forcées des articulations. • Vibrations mécaniques transmises aux mains et aux bras et celles transmises à l’ensemble du corps.

sous cadence contrainte.

> Le risque psychosocial peut être évalué. Il existe différents outils sous forme de guide ou de questionnaires, permettant d’analyser les contraintes organisationnelles ou relationnelles de votre activité. N’hésitez pas à contacter votre service de santé au travail.

> L’absence d’évaluation des risques et de DUER expose l’employeur à des • Agents chimiques dangereux, y compris les peines maximales en cas de recours du poussières et les fumées. salarié pour faute inexcusable, suite à • Activités exercées en milieu hyperbare. un Accident du Travail ou une Maladie • Températures extrêmes. Professionnelle. ENVIRONNEMENT PHYSIQUE AGRESSIF

• Bruit.

RYTHMES DE TRAVAIL • Travail de nuit sous certaines conditions. • Travail en équipes successives alternantes, communément appelé travail posté (comme par exemple les 3 x 8 ou 2 x 12).

STRATÉGIE GLOBALE D’INTERVENTION

CONTRIBUER À LA TRAÇABILITÉ DES EXPOSITIONS PROFESSIONNELLES ET A LA VEILLE SANITAIRE. ASSURER LE SUIVI DE L’ÉTAT DE SANTÉ DES TRAVAILLEURS en fonction :

•d es risques concernant leur santé au travail et leur sécurité et celles des tiers, •d e la pénibilité au travail, •d e leur âge.

Action en entreprise

Traçabilité et veille sanitaire

Surveillance de l’état de santé

Conseil

Source : Cisme

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DUERP :

CE QUE DIT LA LOI…

Le DUERP doit être mis à jour au moins une fois par an dans toutes les entreprises de plus de 10 salariés ; les entreprises de moins de 11 salariés peuvent faire une mise à jour moins fréquente sous réserve que le même niveau de protection du ou des salarié(s) soit garanti.

Il a l’obligation de procéder à l’évaluation des risques pour la santé et des facteurs de pénibilité (art. L 4121-2 et 3 du Code du travail).

Le DUERP doit également être actualisé lors de toute décision d’aménagement important modifiant les conditions de travail et lorsqu’une information supplémentaire concernant l’évaluation d’un risque est recueillie.

Les résultats de cette évaluation sont transcrits dans le Document Unique d’Évaluation des Risques Professionnels (art. R 4121-1 à R 4121-4 du Code du travail).

Le DUERP doit être actualisé dans les suites d’un accident du travail.

Dans ce document, les résultats de l’évaluation doivent être transcrits unité de travail par unité de travail ; on entend par unité de travail une situation exposant le ou les salariés à un même danger.

Le DUERP est mis à la disposition des salariés, des membres du CHSCT, des délégués du personnel, du médecin du travail, de l’inspecteur du travail et des agents des services de prévention des organismes de sécurité sociale et des inspecteurs de la radioprotection ; les modalités d’accès par les salariés font l’objet d’un affichage.

Les risques face aux différents dangers doivent être appréciés et hiérarchisés. Les mesures et actions de prévention s’y rapportant doivent être transcrites dans le DUERP.

L’absence de Document Unique d’Évaluation des Risques Professionnels est passible d’une amende prévue pour les contraventions de 5ème classe ; soit 1 500 euros en cas de primoinfraction et 3 000 € en cas de récidive (article R 4721-1 du Code du travail et art. 131-13 du code pénal).

Pour en savoir plus, rubrique DOSSIER sur www.entrepriseetsante.fr

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L’employeur a l’obligation de préserver la santé physique et mentale des salariés et de prévenir les facteurs de pénibilité (art. L 4121-1 du Code du travail).

L’obligation d’évaluer les risques professionnels est apparue en 1989 dans un texte européen : la directive-cadre 89/391/CEE du 12 juin 1989 concernant la mise en œuvre de mesures visant à promouvoir l’amélioration de la sécurité et de la santé des travailleurs. La transposition en droit français s’est faite en deux temps : Loi n° 91-1414 du 31 décembre 1991 et Décret 2001-1016 du 5 novembre 2001. Ce décret impose la réalisation et l’actualisation d’un Document Unique d’Évaluation des Risques Professionnels pour toutes les entreprises quel que soit leur effectif. Il a été précisé par la circulaire Direction des Relations du Travail du 18 avril 2002.

Flasher la page pour en savoir plus


DOSSIER

Risque Psychosocial

L’évaluation est possible ! L’employeur a l’obligation de préserver la santé mentale et physique de ses salariés. L’évaluation des Risques Psychosociaux est donc obligatoire et doit figurer dans le DUERP (Document Unique d’Évaluation des Risques Professionnels). Le CEDEST, Centre pour le Développement de la Santé au Travail, a organisé, le 2 mars 2017, une « matinale » sur ce thème. 30 entreprises étaient présentes : métallurgie, sidérurgie, aides à la personne, sociétés de service, associations… Personne n’échappe aux Risques Psychosociaux ! Une représentante de l’entreprise LOOTEN d’environ 40 salariés, était présente et témoigne. « Ce qui est intéressant, c’est de parta- Évaluer les RPS ger avec d’autres entreprises et de béné- Florie Gaestel-Wypych est psyficier du regard de différents experts », chologue du travail et des organous dit Anne-Elodie Coubel, ani- nisations1. Elle est intervenue matrice QHSE chez LOOTEN, à lors de cette matinale, en temps Grande-Synthe, près de Dunkerque. qu’IPRP (Intervenante en PrévenLOOTEN est une entreprise de tion des Risques Professionnels) : négoce en fournitures industrielles : électroportatif, robinetterie industrielle, vêtements de travail et Équipements de Protection Individuelle, matériel de soudage, etc. AnneElodie Coubel précise : « Aborder les risques psychosociaux est délicat. En effet, la difficulté se situe dans l’identification des facteurs de risques et leur exposition car bien souvent la sphère privée LOOTEN Fournitures industrielles et professionnelle intera40 salariés gissent. Cette matinée m’a éclairée, sur le fond et la Anne-Elodie COUBEL, animatrice QHSE forme. A savoir : d’abord GRANDE-SYNTHE la méthode à utiliser pour SANTÉ AU TRAVAIL DE DUNKERQUE (CEDEST) évaluer le risque (questionnaire), ensuite le type de questions à aborder et enfin la ma- « L’évaluation des RPS a un caractère nière d’intégrer ce risque au DUER ». obligatoire. Certes ! Mais il faut aller L’entreprise LOOTEN est en cours au-delà. L’évaluation des Risques Psyde finalisation du questionnaire. Le chosociaux est possible. C’est l’occasion but étant de l’analyser et de plani- d’améliorer le dialogue au sein de l’enfier d’éventuelles actions pour fin treprise en associant tous les collabora2017. L’entreprise est suivie par le teurs. C’est véritablement une opportuDr Anne Charlotte Quiévreux, mé- nité pour améliorer la qualité de vie au travail. Il faut dédramatiser et expliquer decin du travail au CEDEST. Entreprise & Santé • 3

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les RPS ! Différentes méthodologies associent les acteurs de l’entreprise et abordent les questions d’organisation, de communication, de relations au travail, de contexte socio-économique ». Document Unique Pour Damien Burette, technicien Hygiène Sécurité au CEDEST : « L’évaluation des Risques Psychosociaux s’intègre dans le schéma de prévention de chaque entreprise. La question sera différente pour une TPE, une PME ou une Grande Entreprise. Mais chacune peut bénéficier d’une méthodologie adaptée. Comme pour l’évaluation du risque chimique, nous préconisons de mettre en annexe du DUERP les résultats de l’évaluation des Risques Psychosociaux. L’évaluation de ces risques est possible grâce au concours des psychologues du travail. Comme d’autres risques, la prévention des Risques Psychosociaux s’inscrit dans une démarche globale, dans une amélioration continue et une prévention durable ». Cette matinale du CEDEST a permis aux entreprises présentes de se situer et d’échanger. C’est essentiel, car ces échanges permettent de consolider les méthodologies d’évaluation et de prévention. 1 - Prévorga, Boulogne-sur-Mer

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Bâtiment et Travaux Publics

Les ateliers « CARTOGRAPHIE DE PRÉVENTION » A Coquelles, Boulogne-sur-Mer et Rang-du-Fliers, les TPE et les entreprises artisanales du BTP sont invitées à plusieurs ateliers gratuits, qui se déroulent sur deux demi-journées, pour actualiser leur Document Unique d’Évaluation des Risques et concevoir un Plan d’actions. Trois organismes se sont associés : CAPEB (Chambre des Artisans et Petites Entreprises du Bâtiment), ASTIL (Association Santé Travail Interentreprises Littoral), OPPBTP (Organisme Professionnel de Prévention du Bâtiment et des Travaux Publics). Entreprise & Santé s’est rendu à un atelier.

A Calais, ce matin du 21 juin 2017, six entreprises volontaires sont reçues dans les locaux d’ASTIL par Aurore Pecron, Technicienne Hygiène Sécurité d’ASTIL et Philippe Dervaux, Conseiller en prévention à l’OPPBTP. C’est la 2ème demi-journée à laquelle ils participent. Lors de la première matinée, ces entreprises ont rempli, avec l’accompagnement des deux animateurs, un autodiagnostic personnel explorant 10 thématiques. Lors de la deuxième matinée, elles ont reçu les résultats de leurs évaluations respectives et confidentielles, accompagnés de propositions d’actions pour chaque thématique. Les échanges avec les animateurs d’une part, et entre les entreprises d’autre part, permettent à chacun de progresser. 18

Une autoévaluation « L’entreprise réalise elle-même son évaluation. Nous sommes là pour l’aider sur le plan méthodologique. En outre, nous apportons notre expertise sur le fond », nous déclare Aurélie Obein, conseiller en prévention à l’OPPBTP et pilote de la démarche sur le Littoral 62. « A la fin du 1er atelier, nous récupérons les questionnaires que chacun a rempli. Chaque questionnaire est confidentiel. Nous en assurons le traitement : sur chaque thématique explorée, une note est donnée en fonction des réponses. Cela aide à la priorisation. De même, nous établissons un tableau, pour chaque entreprise, donnant des propositions d’actions concrètes à engager ». Entre les deux ateliers, Aurélie Obein échange avec Aurore Pecron, car le regard de l’OPPBTP et de l’ASTIL sont complémentaires.

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Dix thématiques explorées « Les thématiques abordées couvrent un très large spectre », précise Aurélie Obein. Elles sont au nombre de 10 : management de la prévention, maîtrise du risque, retour d’expérience, formation continue, suivi règlementaire, équipement de travail, organisation des chantiers, secours, hygiène santé, environnement et risque chimique. Un plan d’actions Pour Aurore Pecron : « Dans l’élaboration du plan d’actions, chacun apporte ses compétences spécifiques. L’entreprise est gagnante, car elle bénéfice de ces expertises complémentaires, entre OPPBTP et ASTIL, dans une seule démarche. Elle a un gain de temps et d’efficacité. En outre, chaque entreprise qui s’implique le fait de son plein gré. Nous sommes dans notre mission de conseil ».


DOSSIER Travailler en réseau et optimiser nos compétences ! Un exemple : GROUPE ROGER DUFEUTRELLE, Calais. Le Dr Claude Bailly est médecin du travail à l’ASTIL : « J’assure le suivi en santé au travail de plusieurs centaines d’entreprises et plusieurs milliers de salariés. Cela n’est possible que par un travail en équipe au sein de l’ASTIL, et un travail en réseau en externe. Ce travail en réseau nous permet d’apporter un service plus pointu et plus efficace aux entreprises ». Créée en 1958, l’entreprise Roger DUFEUTRELLE est spécialisée dans la menuiserie aluminium, la construction ent Unique métallique, la tôlerie, la chaudronnerie. Elle assure Atelier Docum l-les-Boulogne neu ig d es ’H d la fabrication en ateliers et la pose sur chantier pour FA C le bâtiment et l’industrie : de structures métalliques, bardages, fermetures. Le Dr Claude Bailly poursuit : « Pour l’entreprise Roger DUFEUTRELLE, nous avons réalisé cette Cartographie de Prévention avec l’OPPBTP. L’ASTIL a apporté ses compétences en matière de santé au travail, grâce au concours d’Aurore Pecron, notre Technicienne en Hygiène et Sécurité ». Cette démarche correspond à une phase de pré-diagnostic réalisé en atelier et restitué sous la forme d’un tableau de bord avec cotations. « La Fiche d’Entreprise va être actualisée et par ailleurs, un plan d’actions de prévention, que j’ai validé, a été restitué à l’entreprise. En une intervention, nous avons répondu à plusieurs objectifs ! ».

Bénéficier d’un regard extérieur et progresser ! Un exemple : LBS DEMOLITION, les Attaques. Entreprise de démolition et de désamiantage implantée à Les Attaques, près de Calais, LBS emploie 39 salariés et travaille sur tout le « Grand Nord », sur tout type de locaux. Laurence Becquet est responsable Hygiène Sécurité Environnement depuis 2009 chez LBS DEMOLITION : « En tant qu’entreprise, je pense que nous ne sollicitons pas suffisamment l’OPPBTP et l’ASTIL, alors que nous adhérons à ces deux organismes. Ils ont une mission de conseil et nous avons besoin de leurs expertises. Nous ne pouvons pas tout savoir ». LBS DEMOLITION a deux DUERP en actualisation permanente : les chantiers de désamiantage d’une part, les autres chantiers

et les bureaux d’autre part. « La démarche est très pragmatique », poursuit Laurence Becquet. « Elle nous permet de progresser en mettant en évidence des pistes d’amélioration, en nous apportant des conseils avisés et pratiques. Les échanges avec les autres entreprises, lors des ateliers, sont également très enrichissants. Cela nous permet de nous situer, d’échanger et de partager nos expériences, nos difficultés et nos solutions. Il faut jouer le jeu en toute honnêteté. Que ce soit à l’ASTIL ou à l’OPPBTP, nous avons avec nous des professionnels de haut niveau. Ils sont là pour nous aider ! » L’entreprise est suivie par le Dr Marinette Delobel, médecin du travail à l’ASTIL.

A propos du partenariat ASTIL et OPPBTP Chargée de projets à l’ASTIL, Julie Croquet précise : « Depuis cette année un partenariat entre l’ASTIL et l’OPPBTP existe. Pourquoi ? Tout simplement car nous avons le même but : la prévention. Différentes actions sont menées en commun : "un atelier Document Unique " et "un atelier Cartographie de Prévention". » Pour Aurore Pecron, Technicienne en Hygiène et Sécurité

à l’ASTIL : « Il y a une bonne répartition des rôles. L’OPPBTP explique, de manière globale leur outil pour réaliser le DU, avec des conseils pratiques pour le construire, l’ASTIL aide individuellement les entreprises dans la réalisation de leur DU et répond aux questions d’ordre médical. »

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Document Unique d’Évaluation des Risques

EVRP Online facilite la démarche Implanté à Moreuil depuis 1974, dans le département de la Somme, UGEPA est leader international dans la fabrication de papiers peints et emploie 120 personnes. L’usine produit 7 000 000 de rouleaux par an, dont 70 % est exporté dans plus de 60 pays. Elle travaille « à façon » pour de gros groupes de la distribution, ainsi qu’en tant qu’éditrice pour les grandes surfaces de bricolage, avec deux techniques principales : héliographie et sérigraphie. Pour l’actualisation de son Document Unique d’Évaluation des Risques Professionnels, UGEPA s’est tourné vers l’ASMIS, son service de santé au Travail. L’ASMIS a développé pour ses adhérents une aide accessible sur le web : EVRP online. Pour une entreprise adhérente à l’ASMIS, la première étape consiste à créer son compte sur EVRP Online. Puis, en suivant le menu, l’entreprise définit ses unités de travail, identifie et évalue ses risques professionnels, en ayant accès à une base documentaire pour se repérer. Enfin, l’entreprise définit son plan d’actions et peut éditer son Document Unique d’Évaluation des Risques Professionnels. Tout cela, sans facturation. Car, l’accès confidentiel et sécurisé au site est inclus dans la cotisation d’adhésion à l’ASMIS. EVRP online aide l’entreprise à être en règle avec l’obligation, applicable dès la présence d’au moins un salarié, de réaliser et d’actualiser son Document Unique d’Évaluation des Risques Professionnels. Facile d’utilisation et efficace Didier Dozinel est responsable qualité et référent sécurité chez UGEPA. Il a été désigné salarié compétent en protection et prévention des risques par Guy Lammertyn, directeur général délégué. Pour Didier Dozinel : « Nous avons défini 40 unités de travail

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et établi une synthèse des risques pour chaque unité, avec un plan d’actions de prévention. EVRP online a été utilisé par Siham Sadadou, stagiaire en master Communication Management Ressources Humaines à l’université de Lille 3. Le concept d’EVRP online est très bon. La plate-forme est aisée d’accès et d’utilisation. C’est parfaitement compréhensible, en suivant le chemin proposé et en répondant progressivement aux différentes questions. Les questions à choix multiples nous ont demandé un temps d’adaptation pour répondre aux spécificités de l’entreprise. Nous avons pu revenir en arrière, à certain moment, pour corriger des réponses déjà données, au fur et à mesure que notre réflexion avançait. C’est vraiment très pratique ». Un outil adapté UGEPA est suivi par le Dr Vivienne Descamps, médecin du travail à l’ASMIS : « Cette entreprise a une démarche très dynamique d’amélioration des conditions de travail ». Conseiller en prévention à l’ASMIS, Thomas Brunialti a aidé UGEPA pour le DUER : « J’ai présenté la démarche d’évaluation des risques professionnels

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et l’outil EVRP online, en apportant notamment des informations sur la différences entre un danger et un risque. J’ai expliqué la notion d’unité de travail pour que l’entreprise les définisse. Ensuite, nous avons passé en revue tous les risques professionnels. Puis l’entreprise a utilisé EVRP online en parfaite autonomie. EVRP online comprend des notices d’informations qui permettent de connaître les bonnes pratiques en matière de prévention des risques (issues du Code du travail, de normes...) et, pour chaque question, une action de prévention est proposée. Une fois finalisé, le DUER peut être téléchargé par l’utilisateur. Il est ensuite possible de le reprendre pour l’actualiser et le corriger ». UGEPA Fabrication de papiers peints 120 salariés Didier DOZINEL, responsable qualité et référent sécurité Guy LAMMERTYN, directeur général délégué MOREUIL SANTÉ AU TRAVAIL D’AMIENS (ASMIS)


FICHE DÉTACHABLE

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CINQ CONSEILS POUR MON DUERP Transcrire les résultats de l’évaluation des risques professionnels dans un Document Unique d’Évaluation, « DUER » ou « DUERP », est une obligation qui s’impose à toute entreprise quelles que soient sa taille et son activité. Le document peut être en support papier ou numérique. Les textes législatifs et règlementaires n’imposent pas de forme particulière. Ils imposent un objectif : l’évaluation est un levier pour développer la prévention et préserver la santé.

J’identifie mes unités de travail L’unité de travail est comprise dans un sens large : • Poste de travail ou métier • Ensemble de postes ou fonctions qui correspondent à des dangers similaires (ex : travail en atelier, en chantier, travail de bureaux, etc.) • Lieu au sein de l’entreprise regroupant un ensemble de salariés. L’important est de correspondre à la réalité de l’entreprise. Si j’ai plusieurs établissements, je fais un DUER par établissement. Et j’identifie les unités de travail pour chaque établissement.

J’identifie les dangers On entend par dangers, les différentes causes susceptibles de créer un dommage à une personne : électricité et électrocution, produits chimiques et brûlures cutanées, produits chimiques et cancers, gestuelle et Troubles Musculosquelettiques (T.M.S.), travail en hauteur et chute, etc. J’en fais l’inventaire dans mon entreprise.

J’apprécie les niveaux de risques face aux dangers identifiés Il s’agit de la probabilité que le dommage survienne, en cas d’exposition du ou des salariés aux différents dangers identifiés : • Les conséquences du dommage sont-elles graves ? • L’exposition au danger est-elle fréquente ? • De nombreuses personnes sont-elles exposées ? Qui est concerné ? Cette analyse des risques est une étape essentielle. Les relevés de mesure peuvent être mis en annexe.

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FICHE DÉTACHABLE J’établi mes priorités et mon plan d’actions de prévention La réponse aux trois questions précédentes permet de classer les niveaux de risques et de fixer mes priorités. Les mesures de prévention constituant mon plan d’actions sont d’ordre : • Technique : aménagement des lieux de travail, circulations et environnement de travail, procédés de fabrication, choix des produits, équipements de travail, équipement de protection collective ou individuelle, etc. • Organisationnel : procédures de travail, postes de travail, tâches, rythmes et horaires, règles de co-intervention le cas échéant, etc. • Humain : communication, information et formation. Ce plan d’action inscrit mon entreprise dans une démarche de progrès.

J’assure le suivi et l’actualisation Mon DUERP est actualisé une fois par an. Les progrès réalisés sont ainsi actés et les nouvelles actions de prévention sont programmées. La maîtrise des risques fait partie de la vie de mon entreprise. Il doit également être actualisé lors de toute décision d’aménagement important modifiant les conditions de travail et lorsqu’une information supplémentaire concernant l’évaluation d’un risque est recueillie.

IMPORTANT ! Le dialogue avec mon salarié ou mes salariés

Mon service de santé au travail peut m’aider

Associer le (ou les) salarié(s) à l’élaboration et l’actualisation du DUER est gage de réussite. D’ailleurs, l’employeur, quelle que soit la taille de son entreprise doit désigner un ou plusieurs salariés compétents en protection et prévention des risques professionnels, avis pris le cas échéant des délégués du personnel et du CHSCT. En outre, quand ils existent, associer le CHSCT et les Délégués du personnel est cohérent, eu égard à leurs missions respectives. Le DUERP est mis à la disposition des salariés, selon des modalités affichées sur le lieu de travail. Il est également mis à disposition des membres du CHSCT, des délégués du personnel, du médecin du travail, de l’inspecteur du travail et des agents des services de prévention des organismes de sécurité sociale et des inspecteurs de la radioprotection.

J’adhère à un service de santé au travail dès lors que j’ai un salarié. Ce Service doit faire une Fiche d’Entreprise, sous la responsabilité de mon médecin du travail. Cette Fiche reprend : mes données administratives, les risques existants dans mon entreprise et les mesures de prévention préconisées. Il doit me la communiquer. Cette fiche d’entreprise doit être en cohérence avec mon DUER. Elle peut m’aider à élaborer mon DUER. Mon service de santé au travail a un rôle de conseil auprès de moi-même et de mes salariés. Il peut m’aider à identifier des dangers et mesurer le niveau de risque.

Pour une aide à l’évaluation et des conseils pour la prévention, je contacte mon service de santé au travail

Prénom et nom :................................................................................................................................................................................. Adresse :...................................................................................................................................................................................................... ..............................................................................................................................................................................................................................

Mail :. ............................................................................................................................................................................................................. Téléphone : . ............................................................................................................................................................................................

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ZOOM SUR

Santé au Travail Vallée de la Lys Lille Métropole

Fiche d’entreprise : les tablettes arrivent ! Pour exercer ses missions, le service de santé au travail doit apprécier les risques présents dans l’entreprise et définir en correspondance les mesures et actions de prévention qu’il estime nécessaire. Il doit réaliser, pour chaque entreprise adhérente, une « Fiche d’Entreprise », en application des articles D 4624 -46 à 50 du Code du travail. Cette fiche est établie sous la responsabilité du médecin du travail qui suit l’entreprise. Au SIMUP (Santé au Travail Vallée de la Lys Lille Métropole), les équipes santé travail expérimentent une application sur tablette tactile, dénommée MEDICLEAD, pour faire cette Fiche d’Entreprise. Assistante santé travail au SIMUP, Myriam Tierrie utilise cette tablette tactile depuis fin 2016. Spécifiquement conçue pour réaliser la Fiche d’Entreprise au sein des TPE et PME, cet outil permet de gagner en efficacité. En application des dispositions règlementaires, la Fiche d’Entreprise doit être transmise à l’employeur. De son côté, l’employeur a l’obliga-

AU SEIN DU SIMUP Myriam Tierrie explique : « Avant d’aller en entreprise, je me connecte au site médiclead avec identifiant et mot de passe dans l’espace adhérent du SIMUP. Je peux alors créer la base des données administratives de l’entreprise et synchroniser l’application sur la tablette par rapport au site. Je peux ainsi me rendre dans l’entreprise avec la tablette hors connexion internet et commencer la Fiche d’Entreprise. » CHEZ L’ADHÉRENT « La tablette va m’accompagner durant toute la visite de l’entreprise », poursuit Myriam Tierrie. Avec le chef d’entreprise ou son représentant, Myriam Tierrie renseigne les différentes rubriques. « Je commence par valider, actualiser ou compléter les données administratives. Cela permet d’avoir une description générale de l’entreprise : activité, organisation, locaux. Le cas échéant, je peux réaliser des photographies. Puis, je renseigne l’onglet d’appréciation des risques, en distinguant les différentes unités et situations de travail. Je pose les questions type QCM à l’adhérent afin de savoir ce qui est mis en place pour prévenir les risques identifiés et pouvoir lui proposer des actions d’amélioration. Ensuite,

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tion d’établir le Document Unique d’Évaluation des Risques Professionnels de son entreprise. Il semble intéressant de rapprocher et mettre en cohérence ces deux démarches pour aider l’entreprise dans sa prévention des risques. A noter que depuis le 1er janvier 2017, en cas d’avis d’inaptitude médicale, le médecin du travail doit faire référence à la Fiche d’Entreprise.

je peux renseigner les parties Indicateurs de résultat et Actions de réduction des risques. Une conclusion peut alors être apportée dans l’onglet Équipe Pluridisciplinaire ». A ce stade, MEDICLEAD constitue un guide, utilisé en toute souplesse, au fur et à mesure de son usage. DE RETOUR AU SIMUP La dernière étape est la validation par le médecin du travail, avant édition et envoi au chef d’entreprise. « Cette étape est essentielle » explique Myriam Tierrie. « De retour au SIMUP, je me connecte et télécharge la fiche. Je la transmets au médecin du travail, pour validation. En fait tout au long du processus, MEDICLEAD favorise le dialogue, car il sécurise le recueil d’informations et de données ». Cette expérimentation permet d’améliorer l’outil, qui répond aux prescriptions règlementaires.

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ZOOM SUR

L’AVIS D’UNE ENTREPRISE : 40 salariés, Wervicq-Sud Distributeur de composants électroniques depuis 1982, HOLDELEC est l’un des leaders européens des stockistes indépendants, pour les entreprises et professionnels. Son entrepôt de 12 000 m² abrite 130 000 références de stocks réels, auxquels s’ajoutent 660 000 références de stocks partenaires. Marie dos Santos gère le service Ressources Humaines chez HOLDELEC : « Notre activité comprend plusieurs unités de travail : bureaux administratifs, commerciaux, informatique et logistique (réception, préparation de commande, expédition). Avec Mme Tierrie, nous avons collecté les informations nécessaires en dialoguant autour des différents items. C’est très efficace et très complet. En plus, la Fiche d’Entreprise est remplie en ma présence. Les questions étant bien ciblées, on arrive à une analyse fine des situations. Cela m’a pris trois demi-journées. C’est très complet, pragmatique et efficace. On reçoit un document très clair, validé par notre médecin du travail, le Dr Isabelle Otton. Nous bénéficions d’orientations claires pour nous améliorer. En septembre, nous actualisons notre Document Unique, élaborer et recevoir cette Fiche d’Entreprise, nous est très précieux ».

?

À SAVOIR... Les articles D. 4624-46 à 50 du Code du travail imposent la tenue de la Fiche d’Entreprise au sein des services de santé au travail. Qui doit établir la fiche d’entreprise ? Le service de santé au travail, sous la responsabilité du médecin du travail.

Quel est son objectif ? Elle permet au Service de Santé au Travail d’adapter, d’une part, les actions sur le milieu de travail et, d’autre part, les modalités du suivi individuel de santé au travail, conformément à ses missions légales et règlementaires. Quel est son contenu ? D’après l’Art. R 4624-50 du Code du travail, Outre les données de base sur l’entreprise, ses locaux et son organisation, la Fiche d’Entreprise réalise une synthèse sur les risques présents, les expositions des salariés et les mesures de prévention à mettre en place. A qui est remis la Fiche d’Entreprise ? Validée par le médecin du travail qui suit l’entreprise, elle est transmise par celui-ci à l’employeur. Elle est tenue à disposition de l’inspecteur du travail et du médecin inspecteur du travail ; elle peut être consultée par les agents du service Prévention de la CARSAT. En interne, elle est présentée au CHSCT, quand celui-ci existe. Doit-elle être actualisée ? Oui. Elle fait l’objet d’une mise à jour régulière et lors de modifications au sein de l’entreprise. Entreprise & Santé • 3ème Trimestre 2017 • N°39 • www.entrepriseetsante.fr

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> Risques Chimiques

De l’inventaire des produits à l’évaluation des risques

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ISA Lille est une école d’ingénieurs qui accueille chaque année plus de 1 000 étudiants sur plusieurs filières : agriculture, environnement, agroalimentaire, paysage. L’ISA regroupe une équipe de 132 salariés, dont 60 enseignants-chercheurs, 10 ingénieurs d’études et 12 techniciens. Au sein des différents laboratoires, près de 1 200 produits chimiques différents sont manipulés. En 2014, les membres du Comité d’Hygiène, de Sécurité et des Conditions de Travail s’engagent dans l’inventaire de ces produits. PÔLE SANTÉ TRAVAIL Métropole Nord apporte ses compétences pour les évaluations de risques, produit par produit. Aujourd’hui, un tableur permet à chacun de connaitre les dangers auxquels il s’expose et d’adopter les conseils de prévention. technicienne chimiste au laboratoire Sol et Environnement, ont porté la démarche au sein de l’ISA.

Ingénieur d’étude au laboratoire de Biotechnologie, Caroline Deweer est également secrétaire du CHSCT de l’ISA : «Environ 600 produits différents sont manipulés au laboratoire Biotechnologie et Gestion des agents pathogènes en agriculture, 340 au laboratoire Agroalimentaire, 270 au laboratoire Sol et Environnement… C’est dire l’ampleur du problème. En sachant que certains produits sont classés CMR : Cancérogènes, Mutagènes et Toxiques pour la reproduction. Par ailleurs, l’exposition aux différents produits est très variable en fonction des contrats de recherche en cours ». Outre Caroline Deweer, Charles Dermont, responsable technique au laboratoire Agroalimentaire, et Sarah Descamps,

Aller au-delà du simple inventaire… « En échangeant avec les équipes santé travail de PÔLE SANTÉ TRAVAIL, nous sommes allés au-delà de l’inventaire. Il faut, produit par produit, renseigner sur les dangers existants et les risques pris. Des produits hautement toxiques demandent une haute protection, même à faibles doses et en utilisation ponctuelle ! » précise Caroline Deweer. Ce travail a été effectué par Axelle Treiber, IPRP au service de toxicologie à PÔLE SANTÉ TRAVAIL Métropole Nord : « Nous avons récupéré toutes les fiches de données de sécurité et effectué des recherches bibliographiques pour situer chaque produit ou substance, en terme de dangerosité et de précautions. C’est un travail qui s’est réalisé sur deux ans, afin d’avoir un outil utilisable et actualisable ». Savoir se situer ! Médecin du travail à PÔLE SANTÉ TRAVAIL Métropole Nord, Karinne Legrand Cattan nous livre sa vision : « Nous avons accompagné un CHSCT dy-

namique et constructif. L’évaluation précise des risques me permet d’adapter le suivi individuel de santé au travail et de hiérarchiser les actions de prévention à entreprendre. Notre rôle est d’accompagner de telles démarches, sur la base de fondements scientifiques. Cette méthode est transposable ». A noter que cette démarche a bénéficié de l’expertise des docteurs Bernard Fontaine et Virginie Dieu, référents en toxicologie à PÔLE SANTÉ TRAVAIL Métropole Nord. « Nous avons mis à disposition un outil simple, sous forme de tableur actualisable, qui permet à chaque chercheur et chaque technicien d’appliquer les mesures de prévention adaptées au produit manipulé », conclut Caroline Deweer.

ISA – YNCREA Ecole d’ingénieurs 132 salariés Caroline DEWEER, Ingénieur d’étude au laboratoire de Biotechnologie, secrétaire du CHSCT LILLE PÔLE SANTÉ TRAVAIL Métropole Nord

Pour en savoir plus, rubrique ENVIRONNEMENT& TECHNIQUE sur www.entrepriseetsante.fr

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ENVIRONNEMENT & TECHNIQUE

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INTERVIEW

Jean Macher

Président de l’ARIAS

« Il n’y a pas de prévention des risques professionnels sans estime et respect de chacun » Quel est « le » progrès majeur accompli ces dernières années en Sécurité au travail ? Jean Macher : Incontestablement, le mariage entre la santé et la sécurité ! Depuis 10 ans, ce mariage est entré dans les textes et la réalité des entreprises. C’est un mouvement véritablement fondateur et novateur, qui donne une nouvelle dimension à la prévention des risques professionnels. Auparavant, les deux domaines étaient cloisonnés. On s’occupait de la sécurité des machines, sans forcément associer la santé de l’opérateur. Or il existe une interaction entre les deux. Il suffit de penser à la problématique des addictions, pour des conducteurs de machines dangereuses. Aujourd’hui, avec les Services Interentreprises de Santé au Travail (SIST), et des structures telles que le Comité Interentreprises de Santé et Sécurité au Travail (CISST), des équipes

pluridisciplinaires sont présentes en entreprises. Les directions opérationnelles des entreprises consultent de plus en plus ces équipes et leur médecin du travail. Peut-on identifier un autre progrès ? Jean Macher : Oui. Une meilleure conscience du risque. L’attitude face à la prise de risque change. Les comportements évoluent et sont moins accidentogènes. Ceci est le résultat de nombreux efforts, qui se sont succédés depuis 30 ans. La normalisation a joué un grand rôle. Les exemples sont multiples : sécurité des machines, garde-corps et sécurité des échafaudages, détecteurs et alarmes, signalisation et circulation, etc. La recherche et le développement, ainsi que la pédagogie et la formation, ont joué un rôle important. On peut citer également le rôle complémentaire des procédures, avec l’émergence de l’assurance qualité et du management

Président de l’ARIAS depuis 2006, Jean Macher est un observateur privilégié de la Santé Sécurité au travail. L’ARIAS, Association Régionale des Intervenants pour l’Amélioration de la Sécurité, a pour vocation d’animer des retours d’expérience et partages entre tous les intervenants et opérateurs en Santé Sécurité au sein des entreprises. Depuis près de 30 ans, Jean Macher a fait carrière au sein d’un leader mondial du travail temporaire. Ingénier Sécurité durant de nombreuses années, il y occupe aujourd’hui des fonctions transverses de chargé de mission « Emploi et compétences ». Il nous livre un regard avisé sur les évolutions et perspectives de la Santé Sécurité en entreprise.

du risque. Globalement, à tous les niveaux de l’entreprise, se développent des attitudes protectrices face au risque. Que dire du bien-être au travail ? Est-ce une mode ? Jean Macher : On peut penser au dernier étage de la fusée de Maslow ! Au fur et à mesure que les besoins essentiels de sécurité et de santé sont couverts, on peut aujourd’hui penser à améliorer le bien-être au travail. Il y aura un effet réflexif. Améliorer le bienêtre des salariés renforce, très en amont, la prise en compte de la prévention des risques professionnels. C’est un peu une question de bienveillance mutuelle. De meilleures conditions de travail s’accompagnent de meilleurs résultats en santé sécurité. Et ce n’est pas une mode, compte tenu du vieillissement de la population au travail. C’est même une nécessité. L’équation à résoudre est la suivante : l’allongement de la durée de vie au travail doit

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INTERVIEW : JEAN MACHER

s’accompagner d’une réduction de la pénibilité avec augmentation de la satisfaction au travail, afin de préserver les performances de l’entreprise. Tout se rejoint en une spirale vertueuse.

Quelles sont les priorités à prendre en compte ? Jean Macher : Développer l’analyse des risques, grâce aux équipes pluridisciplinaires des services de santé au travail, et écouter les salariés. Il faut faire parler les gens du terrain par rapport aux risques auxquels ils sont exposés. Pour cela, le Comité d’Hygiène, de Sécurité et des Conditions de Travail, quand il existe, reste un outil extraordinaire. Il faut donner du sens au dialogue au sein des CHSCT. Il faut tenir compte des différences entre travail prescrit et travail réel, et ne pas prescrire des dispositifs mal ou non utilisés… Que dire des progrès technologiques ? Jean Macher : Ils sont incontournables et passionnants. Sur ces sujets, j’ai eu la chance d’aller dans la Silicon Valley et en Bavière. Les innovations technologiques sont là : objets connectés, robots, exosquelettes, textiles intelligents… Les exemples sont multiples. Les retombées positives pour la santé sécurité sont nombreuses. Prenons

l’exemple des chaussures de sécurité. Il y a 20 ans, elles étaient difficiles à porter. Aujourd’hui, elles sont pratiques, confortables et esthétiques. Il y a d’incontestables progrès pour les Équipements de Protection Individuelle. Les textiles intelligents, appliqués aux vêtements de travail, pourront détecter des ambiances néfastes pour la santé. Sur un autre plan, les exosquelettes préfigurent une nouvelle approche des manutentions et de la réduction de la pénibilité. Une nouvelle technologie peut faire apparaître de nouveaux risques. La voiture électrique silencieuse apporte moins de nuisances… mais le piéton ne l’entend pas venir ! Une approche globale et systémique est nécessaire. La santé sécurité, c’est une question de moyens… Jean Macher : Ce n’est pas simplement une question de moyens. Car tout accident, toute maladie ou tout trouble évité apporte des économies conséquentes à l’entreprise. Développer la santé et la sécurité, c’est augmenter les performances de l’entreprise. C’est donc une question de culture, à tous les niveaux

de l’entreprise et des processus de travail. Je vais citer maître Michel Ledoux. Devant chaque situation de travail, on peut se poser la question suivante : est-ce que j’exposerai ma fille ou mon fils à cette situation de tra-

L’ARIAS : Association Régionale des Intervenants pour l’Amélioration de la Sécurité Association sans but lucratif, L’ARIAS Hauts de France a pour vocation de développer le lien entre tous les professionnels de la Sécurité et de la Santé au travail. L’interactivité et le transfert d’expériences sont les termes qui résument le mieux la vision qui a mené à sa création, en 1984. L’ARIAS agit afin de : - Promouvoir et valoriser le management de la Prévention et de l’Environnement dans l’Entreprise - Démontrer que le management de la Prévention et de l’Environnement sont des axes de progrès dans l’Entreprise - Développer votre réseau et vos expériences L’ARIAS est en relation avec : - les organismes institutionnels : Services de Santé au Travail, CARSAT, OPPBTP et la DIRECCTE

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vail ? S’il y a un doute, il ne faut pas le faire. Il faut, en fait, investir une spirale vertueuse.Reprenons la question du bien-être au travail. Prenons l’exemple du bruit : la réduction du niveau de bruit préserve de la surdité. Mais aussi du

stress, de l’agressivité, etc. Ceci revient à créer un environnement bienveillant et à s’inscrire dans une spirale vertueuse.

BIOGRAPHIE express

Quel conseil donner à une TPE ou une PME ? Jean Macher : Partir du constat suivant : aujourd’hui, la sécurité est intégrée dans la conception des outils et des machines. Dans le BTP, pour répondre à des appels d’offre publics, il faut de plus en plus montrer que l’entreprise a de bons résultats en matière de sécurité. Enfin, le consommateur est de plus en plus exigeant dans ses achats. Il s’oriente de plus en plus sur des produits réputés sains pour sa santé. Je donnerai donc le conseil suivant : investissez dans la spirale vertueuse. Une entreprise où l’on travaille bien et où l’on produit bien : c’est une question d’image positive et vendeuse. En sachant que la prévention, dans une entreprise, vient d’abord du chef d’entreprise et de son engagement personnel. Ensuite, tout repose sur l’empathie. Il n’y a pas de prévention des risques professionnels sans estime et respect de chacun.

Jean Macher Après une maitrise en Lettres, il fait une école de commerce, et travaille dans le Travail Temporaire en France et en Allemagne. 1991 : Arrivée à Lille. Direction d’une Agence d’Intérim de 700 salariés, en relation avec tous les industriels de la métropole lilloise. 2003 et 2004 : Se forme à la Santé Sécurité et Environnement au CNPP et est diplômé de l’Institut de Gestion des Risques (IGR). S’intéresse au Risk Management (gestion du risque au sens large : malveillance, financier, incendie, informatique,…). 2006 : Président de l’ARIAS, Association Régionale des Ingénieurs et Animateur de Sécurité, qui devient Association Régionale des Intervenants pour l’Amélioration de la Sécurité. Au sein de l’ARIAS des Hauts de France, Jean Macher et son équipe ont trois mots clés : retour d’expérience, échanges, convivialité.

- Les organisations patronales professionnelles et interprofessionnelles. Les homologues de pays étrangers - Les organismes agréés et les prestataires spécialisés dans le domaine de la Prévention et l’Environnement : BUREAU VERITAS, APAVE, SOCOTEC, ANDELEA CONSULTING, CNPP Enfin, l’ARIAS communique en direction de ses Membres et des Intervenants pour l’Amélioration de la Sécurité sous différentes formes en priorisant l’actualité et la veille juridique. L’ARIAS organise : - Des conférences bimestrielles : « Le suivi en santé au travail des salariés », « Nécessité d’une interprétation critique des évaluations a priori des risques chimiques », « Comment gérer en pratique le risque nanomatériaux ? », « Conduites addictives en Entreprise : construire une politique efficace de prévention », etc. - Des visites d’Entreprises : BOMBARDIER, TOYOTA, TRISELEC, HEINEKEN, ROQUETTE, LEROUX. Le siège de l’ARIAS est hébergé par Entreprises et Cités. Martial Bouton est secrétaire général de l’ARIAS. CONTACT : Myriam JOULAK, 02 20 99 24 37, mjoulak@citeonline.org, 40 rue Eugène Jacquet, 59 708 Marcq en Baroeul.

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AUX ALENTOURS

Atlas Régional de la Santé au Travail des Hauts de France

L’actualisation 2016 est parue ! Sous l’égide du Plan Régional Santé Travail 2016 – 2020, la DIRECCTE Hauts de France et la CARSAT Nord Picardie coéditent l’actualisation 2016 de l’Atlas Régional de la Santé au Travail. Près de 150 pages de données et analyses sur : le contexte socioéconomique et démographique, la santé des habitants des Hauts de France, les accidents du travail, les maladies professionnelles, le coût du risque professionnel, l’enquête régionale sur les inaptitudes médicales, les maladies à caractère professionnel, Observatoire Evolutions et Relations en Santé au Travail, expositions professionnelles des salariés, diagnostic des 28 zones d’emploi. Entreprise & Santé en a extrait 5 données majeures.

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• La région Hauts-de-France est la troisième région la plus peuplée de France avec plus de 6 millions d’habitants. Sur l’année 2015, l’emploi salarié a augmenté de 0,3 % en région, ce qui correspond à une création nette de 3 200 emplois. L’augmentation du nombre de salariés est exclusivement portée par les services marchands (+ 6 400) et par les autres services, hors commerce (+ 5 200). L’emploi dans l’intérim a connu une hausse spectaculaire en 2015 (+12 %). • En 2015, on recense plus de 57 000 accidents du travail avec première indemnisation en Hauts-de-France. Le risque d’accidents du travail est stable en région avec 37,5 accidents pour 1 000 salariés. Il demeure plus élevé qu’en France. • L’indemnisation des maladies professionnelles poursuit son recul en 2015 pour atteindre 5 683 cas, régimes général et agricole confondus. Avec

Ils ont contribué à l’Atlas Régional, actualisation 2016 : • OR2S, Observatoire Régional Santé Social Hauts de France • Santé Publique France • RSI, Régime Social des Indépendants, • MSA, Mutualité Sociale Agricole • Santé Travail Hauts de France • Université de Lille 2, Droit et Santé • EVREST, EVolutions et Relations En Santé au Travail • ISTNF, Institut de Santé au Travail du Nord de la France

3,5 maladies pour 1 000 salariés, elles demeurent plus fréquentes qu’en France. Les pathologies principales restent les troubles musculo-squelettiques qui regroupent 8 cas sur 10 dans le régime général et 9 cas sur 10 dans le régime agricole. • Le coût de ces sinistres ne cesse d’augmenter atteignant 568 millions d’euros en 2015, régimes général et agricole confondus. Les frais pour maladies professionnelles sont globalement presque aussi élevés que pour les accidents du travail, bien que les maladies soient dix fois moins nombreuses que les accidents. • Les inaptitudes ont une origine professionnelle dans un cas sur trois. Trois inaptitudes sur quatre sont liées au système ostéo-articulaire ou à des troubles mentaux et du comportement, c’est-à-dire des dépressions ou des troubles anxieux. Dans près d’un cas sur deux, les salariés déclarés inaptes deviennent demandeurs d’emploi.

Bienvenue au CROCT ! Une nouvelle instance paritaire est constituée en 2017 : le Comité Régional d’Orientations des Conditions de Travail. Sa composition : partenaires sociaux, institutionnels et préventeurs. Son rôle : participer à la définition des orientations de la politique régionale de santé au travail, et au suivi du Plan Régional de Santé au Travail.

Version numérique téléchargeable sur : http://hauts-de-france.direccte.gouv.fr www.carsat-nordpicardie.fr Pour télécharger l’ATLAS, rubrique AUX ALENTOURS sur: www.entrepriseetsante.fr

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ACTU

e sociale en «Rencontre avec une assistant la réalité…» Santé Travail, de la fiction à Réservé aux adhérents de l’ASTAV

Le Vendredi 15 septembre 2017 de 8h30 à 10h00 à Saint-Saulve t déjeuner L’ASTAV vous invite à un peti Rencontre 0. 8h3 dès d’échanges et vous accueille . animée par l’équipe pluridisciplinaire

par e-mail : information@astav.fr t/ ou sur le site : http://www.astav.fr/evenl-deavai te-tr -san ciale te-so rencontre-assistan fiction-a-realite/

l’ASTAV Lieu : centre de Santé au Travail de lve t-Sau Sain 0 5988 – rope l’Eu de 1 avenue Inscriptions par fax : 03 27 45 97 47,

Infirmier A venir : Petit-déjeuner « L’entretienre 2017 de emb nov Santé Travail » le mardi 14 8h30 à 10h à Saint-Saulve.

Forums de prévention

prévention. Equipements participer aux différents des forums de La Carsat Nord-Picardie vous invite à hauteur dans le bâtiment, aide à la manutention, prévention des de protection individuelle, chutes de TMS… A vos agendas ! Dunkerque

Forumnts12desept. 2017

Equipeme protection individuelle Exposants / Conférences / Stands thématiques

carsat-nordpicardie.fr Inscriptions : sensibilisation.prevention@

Casino Dunkerque 40, place du Casino 59240 DUNKERQUE

ue : > Le Mardi 12 septembre 2017 à Dunkerq elle vidu Indi n ectio Prot Forum des Equipements de atiques autour des « fumées de thém ds stan « Protection individuelle » , confinés », aspects réglementaires des soudage » et des « travaux en espaces EPI et les chutes de hauteurs….

9h00 – 12h00 14h00 – 17h00 entrée gratuite

FORUM

Risques de chutes de hauteur dans le bâtiment Exposants / Conférences / Stand Carsat

Mardi 26 septembre 2017 09h30 à 17h00

Salle « Le

Zéphyr »

Courrières

Forum 19 oct. 2017 Aides à la manutention

Exposants / Conférences / Stands thématiques

carsat-nordpicardie.fr Inscriptions : sensibilisation.prevention@

Conférences : Agro-alimentaire & TMS Pros Médico-social / EHPAD : intégration de la prévention en phase conception Démarche de prévention dans les TPE Les exosquelettes

CAJ Centre culturel Rue Aristide Briand / route d'Harnes 62710 COURRIERES

9h00 – 16h30 entrée gratuite

Entrée gratuite

0 Hem uls - 5951

rue des Tille

les : Forum des protections collectives contre > Le Mardi 26 septembre 2017 à Hem chutes de hauteur dans le bâtiment nacelles élévatrices, ascenseurs de Échafaudages, protections grimpantes, re les drones, programme national enco chantier, protections de trémie ou dans la construction, utilisation des de Prévention des Chutes de Hauteure…. drones pour réduire les risques de chut

: > Le jeudi 19 octobre 2017 à Courrières tion uten man la à e l’aid Forum de s et l’accompagnement Les TMS, les démarches envisageable ad, la démarche de Ehp les , possible, l’agro-alimentaire ses ou encore les prévention pour les petites entrepri exosquelettes… m(s) choisi(s),

foru arsat-nordpicardie.fr, précisez le ou les Inscriptions : sensibilisation.prevention@c tion en août. vous recevrez une confirmation d’inscrip

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