JA 2643 du 4 septembre 2011

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Entreprises marchés

OBJECTIF COTON . Autre vaste

chantier du groupe, le coton. Principalement actif en Australie sur ce créneau, l’agro-industriel entend développer cette activité en Afrique – il est déjà présent en Côte d’Ivoire, au Ghana et au Mozambique,oùilaannoncédébut août 1935 millions d’euros d’investissements. Il fait de plus partie des postulants à la privatisation de la Compagnie malienne pour le développement du textile (CMDT). Alors qu’il avait soumissionné pour le lot nord-est en décembre 2010, aujourd’hui tout est bloqué. Le changement de Premier ministre et la campagne électorale (scrutin présidentiel en 2012) ont, semblet-il, enrayé le processus, qui aurait dû se conclure en mars. Pour Olam, l’Afrique recèle un potentiel cotonnier mal exploité : les surfaces sont là, mais il faut intégrer les filières et augmenter les rendements. Pour ce faire, la firme veut fournir aux paysans les intrants nécessaires. En mars, le groupe singapourien a de fait annoncé la conclusion d’un accord avec l’État gabonais pour la construction d’une usine d’engrais (à base d’urée) de 900 millions d’euros. Une première pour Olam, qui s’est allié à l’indien Tata pour son savoirfaire. D’une capacité de 1,3 million de tonnes, l’usine sera capable d’alimenter les pays d’Afrique de l’Ouest. À l’affût, le groupe se dit même intéressé, si l’occasion se présentait, par les phosphates (utilisés dans les engrais). Un rouleau compresseur que rien ne semble pouvoir arrêter. ●

La multinationale s’allie à l’État gabonais pour relancer la filière bois Pour favoriser l’industrialisation du secteur, Libreville s’apprête à inaugurer une zone économique spéciale cofinancée par Olam.

A

ttirer près de 700 millions d’euros d’investissements privés (gabonais et étrangers) et favoriser la création de plus de 50000 emplois à terme. Tels sont les objectifs que le Gabon fixe à sa toute nouvelle zone économique spéciale (ZES), qui va être inaugurée le 9 septembre à Nkok, à près de 30 km de Libreville. Lancé en juin 2010, l’aménagement de cette zone, dont la première phase vient de s’achever (500 ha sur plus de 1 000), représente un investissement de 140 millions d’euros, financé à 70 % par le singapourien Olam et à 30 % par l’État. Le site aura une capacité de traitement de 1 million de mètres cubes par an. Selon les prévisions des autorités, une cinquantained’entreprises,essentiellement spécialisées dans la transformation du bois, seront implantées dans la ZES de Nkok, attirées par divers avantages. Ceux-ci vont de l’exonération de TVA (pendant vingt-cinq ans) ou d’impôts sur le revenu (pendant dix ans) à la liberté de transferts financiers ou d’emploi de personnes étrangères, en passant par la réduction de 50 % du coût de l’électricité… « Déjà 37 sociétés ont accepté de s’implanter », se félicite Gagan Gupta, directeur général d’Olam Gabon, qui affirme que 70 % de ces entreprises opèrent dans la transformation du bois. Pénalisée par l’interdiction brutale, à partir de 2010, de l’exportation de grumes

– à laquelle le secteur ne s’était pas préparé –, la contribution de l’exploitation forestière à la croissance du PIB du Gabon est passée de 1 point de pourcentage en 2009 à 0,3 en 2010, selon les derniers chiffres de la Banque africaine de développement (BAD). Ce dernier niveau devrait être maintenu cette année, avant de remonter à 0,4 % en 2012. Mais après, la BAD prévoit une reprise dans ce secteur (premier employeur du pays) grâce à son industrialisation effective. BRAZZAVILLE S’Y MET AUSSI. À l’instar

des pays asiatiques, notamment ceux du Sud-Est comme Singapour et la Thaïlande, qui ont réussi à diversifier leurs économies grâce à des zones de ce type, plusieurs pays africains adoptent cette stratégie. Brazzaville prévoit ainsi le développement de quatre zones économiques, dont une près du port de Pointe-Noire : en juillet 2010, le ministre congolais chargé des Zones économiques spéciales, Alain Akouala Atipault, avait entamé des discussions avec les singapouriens Jurong International et Urban Redevelopment Authority pour l’aménagement et la construction de cette ZES. Début 2011, le pays a conclu avec la Banque mondiale un accord de financement d’environ 7 millions d’euros pour soutenir ce projet. ● STÉPHANE BALLONG

ÆENCORE EN CHANTIER EN AVRIL (ci-dessous), la ZES de Nkok ouvre ses portes le 9 septembre.

DESIREY MINKOH/AFRIKIMAGES

Derniers investissements en date : Crown Flour Mills (minoterie, pâtes alimentaires…) au Nigeria et TT Timber International (1,3 million d’hectares de forêt au Congo et 300000 ha au Gabon). Biscuiteries, confiseries, industrie du lait, pâtes alimentaires, minoteries… Les prochains deals sont déjà à l’étude mais tenus confidentiels. « Nous allons investir en Afrique 1,4 milliard d’euros », rappelle Ranveer Chauhan, directeur général Afrique d’Olam.

MICHAEL PAURON JEUNE AFRIQUE

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N o 2643 • DU 4 AU 10 SEPTEMBRE 2011

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