L'Agenda Puydomois N°215

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critique spectacle © Eric Boudet

Univers… l’Afrique de Abou Lagraa bou Lagraa était déjà venu faire un tour du côté de Clermont-Ferrand début 2011 avec sa dynamique et joyeuse troupe de jeunes danseurs pour présenter Nya, mélange ingénieux de hip-hop, de culture arabe et de danse contemporaine. Le voici donc de retour en ce printemps 2013 avec sa dernière création.

A

Tout commence avec les crépitements d’un disque vinyle (l’un de ceux que les moins de 20 ans observe avec curiosité, malgré un certain regain d’intérêt ces derniers temps il est vrai). S’élève alors la voix rauque, envoûtante et sensuelle de Nina Simone, la diva du blues, du jazz et du gospel. Les applaudissements de la foule, entendus au cours du spectacle, nous rappelleront que la bande sonore est issue d’un concert de la chanteuse noire si fortement engagée pour la reconnaissance des droits civils des afro-américains, dont le chorégraphe franco-algérien semble convoquer l’âme.

cément au rendez-vous, particulièrement au début. Au fil de la soirée les morceaux choisis montent en puissance, en énergie et en rythme, ce qui sied nettement mieux à la création d’Abou Lagraa et de son inséparable épouse Nawal Aït Benalla-Lagraa. Du coup, la richesse des mélanges, message si cher au talentueux chorégraphe, en a quelque peu perdu de sa puissance.

Mais ce qui est vraiment remarquable dans ce spectacle, c’est la lumière. En général, grande oubliée du public (et de moi en particulier), la lumière révèle ou cache, voire souligne ou rejette les personnages : une aide indispensable mais discrète en quelque sorte. Sauf que la lumière dans ce spectacle a été traitée comme la cinquième danseuse : elle met si délicatement en valeur les peaux, les musculatures, accentue les mouvements que je me suis plusieurs fois surprise à ne plus regarder la chorégraphie mais simplement ces jeux d’arabesques subtils et néanmoins implacables sur ces corps en plein Le quatuor de danseurs de la troupe « La Baeffort. Ce soir-là, la magie du spectacle pour raka » se met alors en mouvement. Des moumoi fut rayonnante, tout en contre-jour et denvements qui empruntent comme dans Nya tantelles scintillantes. tôt à la danse contemporaine, tantôt à la danse classique ; mais au final c’est bien l’énergie et A bientôt pour de nouvelles impressions les ruptures de gestes saccadés propres au hip- « spectaculaires ». hop qui prennent le dessus. Dans une ambiance SoBaG Cotton Club affirmée deux hommes et deux femmes de deux générations s’affrontent, se info+ croisent, se séduisent et s’aiment. Les costumes sont simples, sobres et efficaces : ils sont là Retrouvez dans votre prochain numéro de l’Agenda pour poser le contexte. La chorégraphie est reun nouvel article à propos de la programmation cherchée, travaillée : ça se voit. Malheureu2012-2013 de la Comédie de Clermont. sement, l’osmose avec la musique n’est pas for-


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