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C’est que les photos d’Andreas Gursky ne peuvent pas se penser en petit format. L’artiste prépare et construit ses clichés comme des tableaux. N’hésitant pas à assembler plusieurs photos pour son résultat final. Le but : un tourbillon, un vertige, une mise en abîme. La répétition de l’infini. Encore et encore les mêmes motifs. Comme si l’artiste cherchait à nous donner le goût de l’absolu dans l’immédiat. L’effet hypnotique de la scène perturbe et envoûte. La photo semble vouloir s’affranchir de son propre cadre. Avec Andreas Gursky, le sans-limite reprend ses droits. Ou plutôt, il s’impose. Impossible de déterminer si le cliché ne montre rien ou montre tout. Comme une simple goutte d’eau qui contient tout un monde. Des œuvres qui cherchent évidemment à questionner son spectateur. Parfois de façon spécifique, comme 99 cents qui interroge le consumérisme, mais toujours en filigrane cette question chère aux historiens de l’art : quel est la place de l’homme dans son environnement ? Heureusement, Andreas Gursky n’apporte pas la réponse, sinon ses photos seraient vraiment hors de prix.

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