BIKINI JUIN-JUILLET-AOÛT 2014

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ÉCONOMIE, TECHNOLOGIE, ACCUEIL DU PUBLIC, SERVICES, OFFRES VIP... À QUOI POURRONT BIEN RESSEMBLER LES FESTIVALS DANS UN FUTUR PROCHE ? LES PROFESSIONNELS DU SECTEUR RÉPONDENT ET IMAGINENT DÉJÀ LEUR AVENIR. vacuons d’emblée l’épineuse question du financement des festivals. Le nerf de la guerre et un sujet qui revient régulièrement dans l’actualité en fonction des évolutions politiques et de la conjoncture économique. « L’inquiétude prédomine, pose François Floret, directeur de La Route du Rock. Dans le contexte de crise actuel, le volet culturel n’est pas prioritaire, il faut se creuser la tête pour boucler un budget avec une programmation satisfaisante sans faire augmenter le prix du billet d’entrée et des consos. » S’il se confirme à l’avenir que les subventions nationales diminuent, il faudra s’orienter vers d’autres modes de financement. « Je vois deux écoles s’affirmer, présente Gaétan Naël, du festival rennais Maintenant, ex-Electroni[k]. Soit un fonctionnement en complète autonomie avec le tissu local : aides des collectivités,

mécénat des entreprises du coin, fort appel au bénévolat et crowdfunding par exemple. Soit le modèle anglosaxon, avec des producteurs à la tête des structures – Live Nation and co –, des partenaires privés et du naming (à l’image du Carling festival en Angleterre, ndlr). Les deux peuvent cohabiter. »

« Une tablette tactile au bar » Inutile de préciser qu’un festival ancré dans son territoire comme les Vieilles Charrues s’imagine plus un avenir avec un mode de financement local, façon première école. « Le naming par exemple, c’est forcément non car c’est inscrit dans la charte du festival », balaie son directeur Jérôme Tréhorel. S’agissant de l’accueil des festivaliers, vous ne vous en rendez peut-être pas compte mais les bouleversements sont déjà en cours. « Il existe par exemple la géolocalisation sur smart-

phone, permettant aux festivaliers de se situer sur le site », illustre Émilie Lacroix, des Trans Musicales, qui voit dans le système “cashless” la prochaine grande révolution à venir en France. Le principe : pouvoir tout payer sur le lieu du festival – consommation, restauration, merchandising… – grâce à une carte prépayée ou un bracelet muni d’une puce magnétique RFID. Plus besoin de se trimballer avec un portefeuille plein de liquide : un passage de la carte ou du bracelet vers une borne permet de régler l’addition. Primavera en Espagne ou Sziget en Hongrie s’y sont mis, les Vieilles Charrues y réfléchissent. « On va déjà tester sur quelques bars la mise en place d’une tablette tactile pour passer commande, annonce Jérôme Tréhorel. Tout ce qui peut permettre au festivalier de laisser ses problèmes à l’entrée et de profiter de son temps passé sur place est bon à 25


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