Le journal Baron - Automne 2011

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Le journal AFFAIRES • CULTURE • MODE DE VIE • ENTREPRENARIAT GRATUIT - baronmag.com - édition automne 2011

CISM FÊTE SES 20 ans sur la FM L’initiative des étudiants de l’Université de Montréal a permis de former des animateurs dans le domaine journalistique et de servir de tribune pour les nouveaux groupes de musique. Bon nombre de musiciens québécois qui connaissent maintenant un succès, ont eu leur première diffusion en ondes grâce à CISM. À l’intérieur des pages de cette édition de Baron, nous allons laisser la parole à ceux qui ont traversé (et qui travers présentement) la fréquence la plus à gauche de la bande FM, soit en y collaborant ou en ayant profité de la visibilité qu’elle leur offrait en tant qu’artistes.

MARKETING

Commandite et financement événementiel Avec de nombreux festivals et des événements les Québécois ont accès à une multitude d’activités gratuites ou à bas prix. Pour assurer la survie de ces événements, il faut du financement. Il y a, bien sûr, des subventions fédérales et provinciales, mais l’une des sources de financement très recherchée est la commandite privée. p. 22

DESIGN

MODE

REFAIRE L’IMAGE de 7TV RUSSIA SELON GREG BARTH

Vincent francis: Booker chez folio

Spécialisé dans la technique d’animation en stop-motion, Greg Barth s’est fait reconnaître à l’international pour différents projets qu’il a pris en main. Son côté méticuleux et esthétique lui permet de décrocher un contrat avec la chaîne télé 7TV en Russie, pour la refonte complète de l’image de la marque. p. 29

Tel un imprésario, l’agent de mannequins veille au développement de carrière. Dès le début de l’adolescence, les modèles sont encadrés pour évoluer dans le milieu du mannequinat. Pour en savoir un peu plus sur cette profession, Baron s’est entretenu avec Vincent Francis, booker sénior chez Folio, depuis maintenant trois ans. p. 30

Ligne du temps: CISM 89,3 FM................4 Les directeurs musicaux.............................7 L’ulcère de vos nuit....................................8 Bande À Part : Un Dinosaure d’état? ........8 Martin Roussy..........................................10 Thom Yorke en direct...............................10 CISM selon Radio Radio.........................12 Eric Samson: La Swompe........................12 Laurence Lebel: Les Charlottes...............12 Stéphanie Chicoine: Sons et brioches......13 Mathieu Beauséjour: Les éboueurs du rock...............................13 Album souvenir........................................14 CISM selon Évelyne Côté........................19 CISM selon Yann Godbout......................19 L’une de premières dj...............................20 Palmarès 21 octobre 1991........................20 12’’ Dans l’Jazz........................................21 Vendre des pubs radion en 2011..............21 CISM selon Mara Tremblay....................21 Jules Hébert..............................................22 André Péloquin: Plectrum........................23 Sébastien Rivest: Kitch’n Co...................23 CISM selon Marie Plourde......................23 CISM selon Sunny Duval........................25 La réalité des radios étudiantes................26 CISM selon Marie-Pierre Arthur.............28 London Café.............................................28 ENTREPRENARIAT Le ravage du YES MAN..........................13 Commandite et financement....................22 Greg Barth................................................29 Vincent Françis........................................30 CULTURE Jaifaim.tv /Christophe Certain ................17 Suggestions musicales.............................24 Suggestions de lectures et films...............28



crédit

Edito:

Faire parti de la marge

Directeurs de publications Nelson Roberge et Leonardo Calcagno Éditeur en chef et directeur artistique Nelson Roberge: info@baronmag.com Éditeur, directeur publicité & animateur twitter Leonardo Calcagno: pub@baronmag.com

L’initiative des étudiants de l’Université de Montréal a permis de former des animateurs dans le domaine journalistique et de servir de tribune pour les nouveaux groupes de musique. Bon nombre de musiciens québécois qui connaissent maintenant un succès, ont eu leur première diffusion en ondes grâce à CISM.

Correction & révision Isabelle René Illustration couverture: Sébastien Thibault: sebastienthibault.com Collaborateurs: Nelson Roberge, Leonardo Calcagno, Simon Graves, Mathieu Mireault, David Murray, Annie Bélanger, Uzi Blackman.

À l’intérieur des pages de cette édition de Baron, nous allons laisser la parole à ceux qui ont traversé (et qui traversent présentement) la fréquence la plus à gauche de la bande FM, soit en y collaborant ou en ayant profité de la visibilité qu’elle leur offrait en tant qu’artistes.

Baron magazine 6976 #2, Chabot, Montréal (Qc) H2E 2K5

www.baronmag.com ISSN: 1927-1409 Dépot légal à la bibliothèque nationale du Québec et Archives Canada

publicité pub@baronmag.com

Distribution

Souvenir

C’est en 1997 que j’ai découvert une station de radio qui rejoignait mes goûts musicaux pour la première fois. Mon groupe de musique venait d’enregistrer une démo cassette et j’avais entendu parler de cette émission qui s’appelait Punk pas les nerfs, qui s’avérait alors la seule possibilité pour nous, de pouvoir jouer à la radio. Jeune ado de la région de Sorel-Tracy, les ondes de CISM 89,3FM ne se rendaient qu’avec beaucoup d’interférence. C’est donc dans les partys au pit de sable, avec la radio des voitures dans le tapis, le coffre-arrière grand ouvert, que nous avions la meilleure réception. Cette station de radio était unique pour mes besoins de découvertes et de propagande. Chaque fois que je syntonisais le 89,3, je découvrais un nouvel artiste et c’est encore le cas aujourd’hui. - Nelson

montréal:

collaboration spéciale

CDEC Rosemont / Petite Patrie, CDEC Centre-Sud/Plateau Mont-Royal, (CDEC) AhuntsicCartierville, Carrefour jeunesseemploi Hochelaga-Maisonneuve, L’Oblique, Pauls Boutique, Atelier-B, Point Vert, Choq.FM, CISM, Radio-Canada, Atomic Café, Divan Orange, Carrefour jeunesse-emploi (CJE) -. Côtedes-Neiges, L’escogriffe, Panda Bar, Vélo Ibike et plusieurs autres endroits.

Québec:

Le Cercle, L’Agitée, Le Sacrilège, L’université Laval, Morgan Bridge, Le Scanner, X20, D-Tox et plusieurs autres endroits

Mathieu Mireault

Les rejetons de Gérard Lambert

Un oeil sur le monde

Tous les vendredis de 12h à 13h Contenu

Actualité militante et musique éclectique.

Animateur de l’émission:

Tous les jeudis de 9h à 10h30 Contenu

Vulgarisation scientifique

Le journal Baron

Écrivez-nous si vous voulez distribuer le journal dans votre magasin. info@baronmag.com

David Murray

Animateur de l’émission:

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ligne du temps: CISM 89,3 FM 1984 Novembre. Deux représentants du comité radio de la Faecum participent au 4ième congrès annuel du College Music Journal (CMJ) à New York, pour tenter de recueillir le plus de renseignements possible en vue de faciliter l’implantation d’une radio étudiante à l’UdeM.

1985 Le 7 octobre à midi CISM diffuse sa première émission sur le campus.

1988 Octobre. Un référendum est tenu pour assurer la participation des étudiants dans le financement de leur radio. 9400 étudiants se présentent pour voter, un record universitaire. Plus de 9000 étudiants (97%) votent pour; si le permis pour la diffusion sur les ondes MF est accordé, des frais afférents de 1.00$ seront ajoutés au compte de chaque étudiant pour assumer la viabilité de la station. (Journal Université mars 1990)

1991 Le 14 mars à midi, Jean Doré déclare que CISM est officiellement en ondes sur la bande FM et CISM devient la plus grande radio étudiante francophone au monde avec ses 10 000 watts de puissance et un rayon d’écoute de 70 km.

2000 période disparue dans les archives

CISM risque de fermer faute d’une administration efficace.

2001 1993 Septembre : CISM diffuse dorénavant 24 heures sur 24, avec une équipe de près de 275 bénévoles.

Lors de son 10e anniversaire, le CMJ (College Music Journal) donne à CISM le statut de radio «core», faisant référence à la radio alternative la plus importante de son marché.


2010 Juin : CISM lance la compilation ‘’Sessions live à CISM’’ en formats vinyle et numérique, compilation qui présente des extraits choisis des prestations radiophoniques d’artistes locaux en direct chaque jeudi soir depuis septembre 2007.

2005 Octobre : Au Gala de l’Adisq, des artistes comme Pierre Lapointe et Les Trois Accords mentionnent l’importance d’une radio comme CISM, qui fait tourner les artistes de la relève, alors qu’ils sont souvent boudés par les radios commerciales.

2009 Avril : Le 16, CISM remporte le prix Station de radio universitaire et collégiale de l’année – marché central et régional – aux Rencontres de l’ADISQ.

2011 2006

2011

Méga-concert à guichet fermé au CEPSUM de l’Université de Montréal pour fêter les 15 ans de la station. 5300 personnes assiste au spectacle d’artistes ayant été découverts par CISM tel les Cowboys Fringants, Malajube, Yann Perreault, Les Trois Accords.

Avril, CISM remporte pour la deuxième fois en trois ans le prix de Station de radio universitaire et collégiale de l’Année aux Rencontres de l’ADISQ.

2004

CISM fête ses 20 ans lors de 5 à 7 regroupant 2 décennies d’anciens animateurs et collaborateur de la station ainsi que 2 semaines de programmation spéciale faisant revivre d’anciennes émissions.

CISM se paie une campagne publicitaire à la station de métro Berri-UQÀM. Au centre de la rame des lignes orange et verte, on peut voir des affiches où figure en lettres grasses : ‘’L’écoute des radios commerciales nuit aux artisans de la musique.’’ Au même moment, CISM envoie à l’industrie un courriel de masse affichant des statistiques criantes : ‘’En 2003, les dix chansons figurant au sommet du Top-10 francophone ont occupé 41,7% de la programmation musicale de l’ensemble des stations de radio commerciales. Dans le cas du Top-50, ce pourcentage a atteint 91%!’’

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20 ans de CISM

La marge n’a jamais été aussi attrayante Introspection dans le monde des directeurs musicaux par Mathieu Mireault

Cela fait maintenant 20 ans que les amateurs de nouvelle musique syntonisent leur radio au 89,3 FM pour écouter les dernières découvertes des animateurs de CISM. Si cette radio universitaire a su s’imposer comme la référence alternative à Montréal, c’est en grande partie à cause des directeurs musicaux qui ont marqué la station. ‘‘Le rôle premier d’un directeur musical est d’attribuer un son particulier à une station de radio’’ explique Martin René De Cotret, le premier directeur musical de CISM. ‘‘En entendant une seule chanson jouer à la radio, on devrait pouvoir deviner quel poste on écoute’’ croit ce dernier. Marc-André Labonté, le directeur musical actuel de CISM, abonde dans le même sens que son prédécesseur. ‘‘Le travail d’un directeur musical est comparable à celui du rédacteur en chef d’un journal. Il est celui qui définit la ligne éditoriale de la station de radio. En fin de compte, avoir un son distinct offre une plus grande crédibilité à CISM’’’ soutient Marc-André.

L’évolution de CISM Si la ligne éditoriale de CISM est la même depuis ses débuts, la station a vécu de nombreux changements depuis le 14 mars 1991, la date de son entrée sur les ondes FM. ‘‘La station a beaucoup évolué’’ soutient Martin. ‘‘En 1991, il était difficile de trouver des groupes alternatifs francophones’’ explique le premier directeur musical de CISM. ‘‘Il se produisait de belles choses en français, mais souvent par des artistes

Pour Richard Labbé, directeur musical de la station entre 1994 et 1997, s’il y a aujourd’hui plus d’artistes francophones qui se produisent sur la scène alternative, cela pourrait être dû aux avancements technologiques de l’industrie de la musique. ‘‘Il est maintenant possible pour un groupe de produire un album qui sonne bien avec très peu de moyen. Cela permet à plus d’artistes de se faire connaître’’ explique-t-il. Cette évolution a été payante pour la station de radio, car CISM est plus que jamais reconnue dans le milieu artistique. ‘‘Nous avons peu de moyen comparativement à d’autres stations de radio, mais nous avons toutefois d’excellents contacts avec plusieurs maisons de disques à cause de notre réputation’’ déclare Marc-André.

À l’afflux des tendances

peut être perçue par certains comme une force ou encore comme une bonne raison pour changer de poste. ‘‘C’était tellement important pour moi de permettre à de nouveaux artistes de se faire connaître que parfois, je jouais des démos qui étaient enregistrés tout croche et qui s’écoutaient à peine’’ se remémore Richard Labbé. Pourtant, ce désir persistant de vouloir donner une chance à des voix méconnues a permis à plusieurs artistes de connaître un succès commercial. En effet, CISM a été la première radio à mettre en ondes des artistes locaux tels que Jean Leloup, Karkwa, Yann Perreau, Les Trois Accords, Pierre Lapointe, Malajube, Les Vulgaires Machins, Les Cowboys Fringants, Vincent Vallières, etc. Quels seront les prochains artistes, jouant en ce moment à CISM, à connaître un succès commercial ? Marc-André prédit un bel avenir à Bernard Adamus, à Philippe B et à Jerôme Minière. Du côté anglophone, le sympathique directeur musical de CISM croit qu’on n’a pas fini d’entendre parler de Timbre Timbre.

La volonté de CISM de mettre l’accent sur la scène émergeante

CISM SELON

DUMAS

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« Pendant longtemps, la station CISM a été une compagne de nuit. Une radio que je «syntonisais» pour me faire surprendre, pour ouvrir mes horizons musicaux, entendre des trucs que l’on n’entendait nulle part ailleurs. Une vraie radio de découvertes, une radio indispensable au rayonnement de la scène musicale montréalaise. »

Le journal Baron

Ce son distinct explique le succès de CISM. En misant sur la musique émergeante et alternative, la radio étudiante de l’Université de Montréal a obtenu plusieurs prix prestigieux, dont le Core Status du College Music Journal (CMJ) en 2001. Ce prix est attribué à la radio alternative la plus importante de son marché.

‘‘Au début de CISM, il n’y avait presqu’aucune station de radio à Montréal qui jouait de la musique alternative’’ se souvient Martin. ‘‘Pourtant, de très bons artistes jouaient ce genre de musique. Par exemple, nous avons été la première station à mettre du Nirvana sur les ondes à Montréal’’.

déjà établis comme Serge Fiori. Au fil des ans, il est devenu beaucoup plus facile de s’approvisionner en artistes francophones alternatifs émergeants’’ révèle ce dernier.

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20 ans de CISM

15 ans de métal

chronique d’opinion

Réflexion de salon Par Leonardo Calcagno

l’ulcère de vos nuit

Bande à part : Un dinosaure d’État?

Par Leonardo Calcagno

« 20 millions de dollars en 10 ans... à peu près. », voici le chiffre informel que Louis-Richard Tremblay, ancien chef des émissions Bande à part (BAP) & Espace musique, m’annonce à la fin de notre réunion de partenariat éditorial Baron-BAP. Le courriel envoyé à l’ombudsman de Radio-Canada un mois auparavant, pour connaître le budget annuel, était arrivé à bon port.

Depuis mai 2011, les « métaleux » de la province de Québec sont orphelins de la voix de Danko Todorov, l’animateur d’Ulcère de mes nuits, l’émission Métal de CISM qui pendant 15 ans, a rempli leurs nuits avec des riffs sataniques et des entrevues diaboliques. Après de loyaux services envers sa communauté nocturne, DT a donné de son précieux temps à la retraite pour nous parler des débuts de son aventure, du futur de la radio étudiante et de son top 5.

— Et pour le nombre d’écouteurs? « Nous ne connaissons pas les chiffres exacts, car ils sont intégrés dans le portail de Radio-Canada. » La question des coûts et des cotes d’écoute est un tabou dans les 5 à 7 de la scène culturelle québécoise et pourtant, même l’efficacité de BAP est souvent mise en question entre deux bières. Avec un budget de 2 millions de dollars par année, BAP est-elle vraiment efficace pour faire découvrir les artistes émergents québécois au commun des mortels?

Comment l’aventure a-t-elle commencé? Le tout a commencé dans un cours de logique à l’université. J’ai vu un gars qui portait un manteau avec le logo de CISM. Je lui ai demandé s’il était un fan de cette radio ou s’il était impliqué là-bas. Il m’a alors dit qu’il était co-animateur de l’émission ‘’Les Mouches Noires’’. Je lui ai demandé s’il était difficile de devenir animateur à CISM. Un peu comme c’est toujours le cas aujourd’hui, il m’a expliqué que je devais remplir une demande/formulaire faisant état de mes connaissances musicales. La semaine suivante, il m’amenait le dit formulaire et pouf! deux jours plus tard, j’allais porter ma demande avec un démo de ce que serait mon projet d’émission. Plus tard, j’ai reçu un appel...j’avais MON émission!! J’ai débuté officiellement le Jeudi 30 mai 1996 et l’émission à l’époque était de minuit à 3h a.m. L’émission comportait alors la moitié Métal, et l’autre moitié Alternatif. Puis la 2e année, mon émission était 100% Métal.

En dehors du cercle culturel (compagnies de disques, journalistes, programmateurs de spectacles et autres) BAP est presque inexistante dans la conscience des amateurs de musique émergente. Si nous comparons l’impact de visibilité dans le branding pour des radios comme CISM, CYZH ou CFOU, nous pouvons facilement constater que BAP est souvent absente des événements (GAMIQ, D-TOX Rockfest à Montebello, Festival Métal de Trois-Rivières et autres); peut-être pas comme média, mais du moins comme commanditaire médiatique. Les radios étudiantes avec un budget modeste ont un impact à longueur d’année, avec une présence accrue dans le créneau, que BAP est sensé offrir. Si l’un des mandats de BAP est de faire connaître la musique émergente et ses activités reliées au Québec, qu’est-ce qui justifie cette absence? Est-ce que c’est à cause du syndicat? D’une politique interne? Ou simplement d’une vision démodée et conformiste, qui consiste à être toujours dans les mêmes événements, année après année? Les radios étudiantes fonctionnent avec un budget maigrichon (mélange de publicité et contributions étudiantes) et avec des centaines de bénévoles produisant des émissions de qualité. Le cœur à l’ouvrage, les bénévoles se donnent aussi comme mission d’être présents au maximum d’événements et de promouvoir leur radio. Avec la crise économique que nous traversons, ne serait-il pas mieux de couper le budget de BAP et de faire travailler ses employés, comme le font les radios étudiantes, en mettant en place un programme de vente publicitaire, une portion de bénévoles, ainsi que de déménager dans des locaux plus propices à l’interaction avec la clientèle desservie? Cette initiative donnerait une chance à tous d’être égal devant l’auditoire, les contribuables qui paient pour BAP, vous. Personnellement, je veux des résultats. J’irais même à partager l’enveloppe budgétaire avec les radios étudiantes. Je ne suis pas pour élimination de BAP, car l’institution du média d’État est importante pour sauvegarder la diversité de la culture canadienne. Les médias privés risqueraient de nous plonger dans un buffet d’émissions américaines mal traduites. Mais il vaudrait peut-être mieux la transformer en un média plus terre-à-terre et non caché dans la tour de Radio-Canada. Croyez-vous que BAP a besoin d’être transformée? info@baronmag.com Note: Les opinions exprimées sont celles de l’auteur et ne sont pas nécessairement celles de Baron.

Comment la radio a-t-elle évolué depuis vos débuts? Côté technique, à l’époque, je me souviens qu’on avait encore beaucoup de démos sur cassettes. Aujourd’hui avec la technologie, c’est beaucoup plus simple et rapide et l’époque du sac à dos rempli de CD est révolue! Le téléchargement n’a pas changé seulement le monde de la musique, mais également celui de la radio. Un amateur de musique

expérimenté et averti peut découvrir un tas de nouveaux artistes via des sites du style Myspace. Donc, le vrai challenge de la radio musicale d’aujourd’hui et de ceux qui y contribuent, est d’être toujours à l’affût de nouveaux genres, styles et artistes. La redondance n’est pas permise! Et CISM l’a bien compris! Quels sont vos meilleurs souvenirs? Grâce à CISM, j’ai pu rencontrer un tas de groupes et d’artistes dans le style que je préfère, le Heavy Metal! J’ai pu faire plusieurs entrevues: Glen Danzig, Sebastian Bach (ex-Skid Row), Kerry King (Slayer), Michel Langevin (Voivod), Daniel Mongrain (Martyr). De plus, l’entrevue dans les anciens studios de CISM avec le groupe Nightwish était mémorable…et j’étais pas mal stressé car c’était une de mes premières entrevues d’importance! À l’époque, durant les 7-8 premières années où j’animais, je faisais toujours un spécial du temps des fêtes durant toute une nuit. Une année, j’avais invité beaucoup d’artistes, groupes et animateurs provenant d’autres stations, qui avaient à cœur la scène Métal et il y avait environ une cinquantaine de personnes qui intervenaient de temps à autre en ondes, c’était magique! Des souvenirs, j’en ai plein la tête. Selon vous, quelle est l’importance d’avoir une radio étudiante comme CISM? CISM, c’est plus qu’une radio

étudiante, c’est la radio qui a fait connaître beaucoup d’artistes émergents aujourd’hui et qui ne suit aucune tendance! C’est la meilleure école pour ceux qui désirent apprendre les rudiments de la radio, de même que se préparer à une belle carrière dans les médias. C’est un milieu vivant et j’espère une fierté pour les étudiants de l’université. Quels sont vos 5 meilleurs albums en 15 ans? Choisir les 5 meilleurs albums au cours de mes 15 ans à CISM, c’est très difficile. On a souvent un coup de cœur, et je pourrais vous dresser une liste assez imposante de deux pages! Mais bon, je vais en nommer 5 qui me viennent spontanément à l’esprit, sans réfléchir, et qui vous feront peut-être découvrir le style : Nile/Amongts The Catacombs Of Nephren-Ka (1998) Naglfar/Diabolical (1998) Kvelertak/Kvelertak (2010) From a Second Story Window/ Conversations (2008) Tristania/Beyond The Veil (1999) Allez sur Baronmag.com/podcasts pour découvrir les choix de Danko Todorov


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20 ans de CISM

animateur de:

Le manchot Tous les lundis de 7h à 9h En onde depuis 1998

Décris-moi le contenu:

C’est beaucoup d’humeur, pas mal de météo, un peu d’humour et de la musique en masse, en masse!

Le carré de sable de Martin Roussy Il a été receptionniste, directeur musical de septembre 2002 à mai 2009 et il a toujours animé son émission du lundi matin. Martin Roussy est l’un de ces grands ados qui ne peut se dépossèder de son jouet favori. (nr) Qu’est-ce que CISM est pour toi maintenant, après toutes ces années? Mon carré de sable hebdomadaire où je peux faire de la radio à ma façon! Quel est ton meilleur souvenir à CISM ? Toutes mes années à la direction musicale. Le deuxième job le plus trippant de ma vie. Qu’est-ce qui est le plus trippant d’être directeur musical de CISM? Être payé pour écouter de la musique! Hahahaha! Quelle est la première job la plus trippante de ta vie? C’est celle que j’ai en ce moment! Recherchiste et chroniqueur à Boutique Mc Gilles..

Quel est le pire souvenir à CISM? Le jour où j’ai vu que Électro-lise m’a mis dans les remerciements de son album... Comment es-tu arrivé à collaborer à l’émission La boutique de MC Gilles? Dave (MC GIlles) est mon ancien boss à CISM et on a beaucoup collaboré ensemble, sur scène et à la radio. Il a choisi de donner une chance à de nouveaux visages pour son show de télé, et me voilà! Dans la vie, je lui en dois beaucoup. Site internet www.lemanchot.com

Thom Yorke

en direct de CISM Par Mathieu Mirreault

Peu de formations musicales connaissent un succès populaire, tout en restant pertinentes aux amateurs de musique qui ont des goûts plus recherchés. S’il est aujourd’hui incontestable que Radiohead fait partie de ce groupe très sélect, c’était loin d’être le cas en 1995 lorsque Thom Yorke est entré dans les studios de CISM avec une caisse de bière et une guitare acoustique.

‘‘À l’époque, Radiohead était un groupe méconnu. Il venait de sortir leur deuxième album, The Bends, et passait par Montréal pour promouvoir l’album au Spectrum. Leur seule chanson connue était Creep, tirée de leur premier album Pablo Honey paru en 1993.’’ raconte Richard Labbé, directeur musical de CISM entre 1994 et 1997. Richard Labbé a eu le privilège de recevoir Thom Yorke et Colin Greenwood, le bassiste du groupe, dans le cadre son émission Polychrome, pour une session acoustique. ‘‘J’aimerais prendre tout

le mérite pour cet enregistrement, mais si Thom Yorke est passé à CISM, c’est principalement dû à Martin Campeau’’ soutient humblement celui qui est aujourd’hui chroniqueur sportif pour La Presse. Directeur musical de CISM avant Richard Labbé, Martin Campeau s’est rapidement aperçu du talent de Radiohead. Selon le College Radio Journal (CMJ), CISM a été l’une des seules radios universitaires à placer Pablo Honey dans leur palmarès des meilleurs albums. Lorsque The Bends est paru, Richard a reçu un appel du gérant de Radiohead afin d’offrir à CISM un spectacle en direct pour remercier la station de son intuition. ‘‘Ce fut un enregistrement très spécial !’’ se remémore l’ancien animateur. ‘‘Particulièrement lorsque Thom Yorke a entamé Fake Plastic Trees seul sur sa guitare’’.


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EN COLLABORATION AVEC:

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PRÉSENTÉ PAR:

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20 ans de CISM

PRÉSENTEMENT EN ONDE

Laurence Lebel

ERIC SAMSON

Animatrice de l’émission:

LES CHARLOTTES

Coanimateur avec Mathieu Poulin de l’émission:

LA SWOMPE

Tous les vendredis de 14h30 à 16h

Tous les jeudis de 16h à 18h

Décris-moi le contenu.

Nous sommes un magazine culturel à tendance littéraire, mais nous avons aussi des collaborateurs pour d’autres domaines; par exemple, nous avons envoyé cette année une correspondante au Festival de Cannes!

CISM SELON

RADIO RADIO CISM est la radio qui rock le plus à Montréal! Non pas dans le sens qu’elle ne joue uniquement du rock évidemment, mais plutôt dans sa vibe et son esprit. Elle est encore en vie et jeune avec toute sa noblesse. Dans les mots de Deepok Chopra «grow younger, not older» et vous le faites!! Merci à vous de tous nos cœurs!

Que représente CISM pour toi en ce moment? C’est un incubateur important pour la scène locale, mais aussi, plus personnellement, quelque chose d’essentiel; j’ai déjà, une fois, pris deux semaines de vacances de radio: après huit jours, je n’en pouvais plus et je voulais revenir! Ça me garde à l’affût, ça me force à sortir pour voir des shows et découvrir de nouvelles choses. C’est extrêmement stimulant et l’équipe est géniale pour ça. Ça me permet de faire des choses que je ne pourrais jamais faire autrement. Site internet www.facebook.com/laswompe

Décris-moi le contenu. c’est une émission de filles! Une émission où on va discuter de plein de sujets qui vont intéresser la femme de 20 à 30 ans, qui aime être dans la marge. À chaque semaine, nous parlons de découvertes musicales, de nouvelles tendances, de mode et de blogues qui ont attirés notre attention et qui sortent de l’ordinaire! Qu’est-ce que cette expérience peut t’apporter quant à ta carrière? Je crois que mon expérience à CISM ne peut m’apporter que du positif. Je n’envisage aucunement une carrière comme animatrice radio, mais la rigueur, le sérieux et l’ouverture d’esprit que j’ai développés depuis mes débuts à CISM seront certainement des outils importants pour le futur! Site internet Les Charlottes sur facebook


présentement en onde Extra caramel présente sa chronique

Animateur de l’émission:

Sons et brioches

Les éboueurs du rock

Tous les jeudis de 7h à 9h

Tous les lundis dès 20h

Décris-moi le contenu. Nous jouons 25 chansons en 120 minutes, donc les interventions au micro sont brèves, mais fortement teintées d’humour, de tranches de vie et de critiques de tous genres. De quelle façon as-tu découvert CISM?

Je ne me rappelle pas du moment précis où j’ai découvert la station, mais je me rappelle surtout de mes nombreuses soirées du vendredi à écouter Polychrome et les autres émissions. Mon ami JeanFrançois Hachey a débuté son expérience à la station il y a de cela 4 ou 5 ans et m’a vendu les mérites de collaborer pour la station, alors j’ai attendu le moment idéal pour oeuvrer au sein de cette belle communauté musicale!

Décris-moi le contenu. C’est l’histoire du rock indépendant international des 60 dernières années, à travers les genres musicaux suivants: punk, garage, frat rock, freakbeat, krautrock, new wave, no wave, postpunk, noise, psychedelique, power pop et du soul. Qu’est-ce que cette expérience peut t’apporter quant à ta carrière? CISM m’a déjà apporté beaucoup, car grâce à elle, je suis DJ dans presque tous les bars rock de la ville, j’ai eu quelques contrats avec Bande à Part, je suis DJ dans plusieurs festivals de la ville, j’ai été nommé dixième meilleur animateur radio à Montréal dans le Readers poll du journal Mirror cette année, je suis devenue ami avec tous les groupes pertinents de la scène locale, j’ai maintenant des fans en Suisse et en Belgique et j’ai fait des entrevue avec les plus grands héros de ma jeunesse: Bérurier Noir, Les Wampas, Guitar Wolf, The Electric Prunes, ? and the Mysterians, The Gories, The Gruesomes, Vent du Mont Schärr et Crass. Site internet www.myspace.com/eboueursdurock

Les Cowboys Fringuants

...sur baronmag.com

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Le ravage du yes man par

Simon Graves

À vous tous qui administrez une entreprise de services, il faut faire attention à ne pas se plier à toutes les exigences d’un client lorsque vous savez profondément qu’il a tort ou qu’il ne fait pas les bons choix. Cette forme d’agissement vous nuira autant dans votre entourage de travail que dans ce plaisir primaire qui vous a poussé à vous partir en entreprise. On connait aussi le nom de cette attitude, au surnom qu’on donne à ses personnes qui acquiescent sans cesse et qui ne semblent pas avoir d’opinion: le Yes Man. En théorie, si vous offrez un service, vous agissez aussi comme un consultant. Si le client demande à travailler avec vous, vous devez le conseiller et lui vendre vos conseils parce qu’il ne possède pas la solution (en théorie, bien sûr). Il faut donc faire très attention à ce type de clients qui en demandent toujours plus et qui commencent à décider de vos procédures de travail à votre place. Vous êtes sensé être l’expert dans le domaine qu’il vous a demandé de combler. Dans la plupart des cas, le client prend la place que vous ne comblez pas. En d’autres mots, s’il décide à votre place, c’est que vous assumez qu’il connait votre travail mieux que vous. Il pourrait en venir à se demander pourquoi il investit dans ce service qu’il peut faire lui-même. Vous finirez par être considéré comme un employé, plutôt qu’un consultant ou un partenaire d’affaires. C’est là que le cercle vicieux s’installe. Du moment que vous laissez le client décider du fonctionnement de votre service, même si vous savez que ce ne sont pas les bonnes décisions et qu’au lieu de remettre en question ses choix, vous les appliquez, vous dévalorisez alors votre savoirfaire et la qualité du service qui pourra aussi vous servir de démonstration pour aller chercher d’éventuels clients.

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C’est souvent la peur et le manque d’expérience qui poussent certaines personnes à ne pas assumer leur place dans l’équation. C’est la peur qu’en contredisant votre client, ce dernier décide de mettre fin à votre contrat ou d›aller voir un de vos concurrents. Mais pourtant, c’est en le contredisant et en le convainquant de votre stratégie que vous gagnerez plus. Vous pouvez d’une part, contrôler la qualité de votre service et finalement, démontrer à ce client qu’il peut vous laisser diriger les opérations en toute confiance.

automne 2011

CISM fut la première radio à faire jouer nos chansons et nous leur en serons toujours reconnaissants. Leur rôle de diffuseur de musiques émergentes est essentiel à la scène culturelle montréalaise. Merci et joyeux anniversaire.

Consultez l’intégrale des entrevues avec les animateurs d’émissions de CISM ...

e toi-mê l s ai

Le journal Baron

CISM SELON

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Coanimatrice avec Jean-François Hachey de l’émission:

Mathieu Beauséjour

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Stéphanie Chicoine

13


m u b al r i n e v u so

1988

Marie Plourde

1989

Gala annuel pour les bénévoles de la radio.

1989

Marc Chatel, Phillipe Lord et des animateurs tenant fièrement le premier lecteur de disque compact de CISM.

Studio de CISM

1990

1991

Luc De Larochellière, Pierre-Louis Smith et le maire Jean Doré lors du lancement officiel de CISM sur la bande FM, le 14 mars 1991.


1990

Studio de CISM

1995

Anne-Marie Withenshaw en direct sur les ondes de CISM. au Foufounes Électriques

Le journal Baron

Claude Durand et une partie de l’équipe de CISM.

automne 2011

1994

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15



jaifaim.tv

LA BOUFFE DE CHRISTOPHE CERTAIN par Leonardo Calcagno

Christophe Certain est l’auteur de Cuisine pied-noir & Cuisine bretonne, deux ouvrages de cuisine qui nous font découvrir la richesse de la cuisine traditionnelle algérienne et bretonne. Depuis 2003, il nous offre à chaque semaine des recettes vidéo sur son site christophecertain.fr. Quelle est la première recette que tu as appris à faire? C’était un gâteau à l’amande, j’avais environ 8 ans, j’avais trouvé la recette dans « Les recettes de Grand-Mère Donald » que j’avais reçu pour Noël. J’ai fait beaucoup d’expériences sur le sujet à l’époque. Quels sont les aliments dont tu ne pourrais jamais te passer et pourquoi? Je ne pourrais pas me passer de pâtes, d’oignons, de tomates, de poivrons, d’ail, de piments, de citron et d’huile d’olive. Ce sont mes produits basiques méditerranéens, c’est mon kit de survie. Avec ça, je peux accommoder à peu près n’importe quoi. En plus c’est un concentré de bonnes choses pour la santé. Qu’aimes-tu le plus cuisiner pour ta petite famille?

Des tendrons de veau à la tomate avec du thym, des spaghettis et du parmesan. C’est un plat régressif que me faisait ma grand-mère. Quel est le pire repas que l’on t’ait servi? N’importe lequel de ceux que j’ai mangés à la cantine scolaire quand j’étais enfant. C’était un cauchemar. Je me rappelle particulièrement des haricots verts pleins de fils, des steaks hachés dégoulinants de graisse dont je n’ai jamais pu identifier la composition, et des haricots blancs dont les germes roses qui parsemaient le plat me faisaient penser à des petits vers. Je mangeais essentiellement du pain. Je viens manger chez toi ce soir, que vas-tu me servir? Comment vas-tu le préparer? Ce soir ? Eh bien il est déjà 19h, je ne vais pas avoir le temps de sortir.

Alors je ferai avec ce que j’ai sous la main. Je vais commencer par sortir tout de suite un poulpe du congélateur et le mettre à cuire avec des pommes de terre et du laurier. Une fois que c’est cuit, on coupe le poulpe en rondelles, on ajoute un peu de paprika et du piment, un filet d’huile d’olive et on sert avec les pommes de terre chaudes comme en Gallice. Pendant ce temps je vais pouvoir mixer une boîte de thon avec du beurre, de la crème fraîche, des échalotes, du sel, du poivre, de la moutarde et ça nous donnera des rillettes de thon à tartiner pour l’apéritif, sur du pain grillé, avec un Sancerre blanc bien frais. En entrée, on pourra préparer des tomates en tranches avec de la mozzarella, des anchois et du basilic frais, de l’huile d’olive au goût vert et un peu piquant d’Andalousie. Ça prend 5 minutes à faire! Et comme dessert, on mangera du yaourt grec avec du miel de montagne, du coulis de sureau que je fais moi-même et par-dessus, des pignons grillés et un peu d’écorce de pamplemousse bio râpée. Il s’agit-là d’une création personnelle. cuisine-pied-noir.com christophecertain.fr

Le journal Baron automne 2011 page

17


album souvenir 2001

Dave-Éric Ouellet, alias MC Gilles, directeur général de CISM de 2000 à 2005.

2001

2010 du lancement de la compilation des Performances de Jimmy Hunt lors sessions live, au Helm, en 2010.

Etienne Roy, directeur de la programmation

Le 89,3 FM a eu sa propre « boîte à caresses »! Malheureusement, la Margemobile a dû être vendue en 2008.

2003

Martin Roussy, Dave-Éric Ouellet et Julie Doucet, lors de la rentrée universitaire, en septembre 2003.


20 ans de CISM

Évelyne Côté

Chef de pupitre Culture at ICI 24H CISM, c’est prendre le temps, étudiant, de s’asseoir au beau milieu d’un dimanche poussiéreux, entouré d’une pile de disques frais sortis. Y trouver le tout premier EP de Malajube, et se dire: enfin, oui! Se former l’oreille, la voix aussi. Développer une dépendance à la musique live, se balader dans le bolide CISM après un show de Weezer, voler la mascotte des Abdigradationnistes et réclamer une rançon, retomber en amour avec Le Nombre. Se pogner avec le comité musical pour des pinottes et du hard rock. Au final, tisser des liens exponentiels avec des gens d’intérêts communs, de visées divergentes: le noyau dur de toute scène locale.

2011 L’équipe de CISM pour les 20 ans Des années et des années d’autocollants promotionnels d’artistes et d’étiquettes de disques ont fini par recouvrir complètement (en plusieurs couches!!) la porte du local C-1509-8. Cet élément des locaux de CISM fait désormais partie de la légende, alors que bon nombre d’animateurs et d’artistes se sont fait prendre en photo devant ladite porte.

Yann Godbout du groupe HALFBAKED

Une radio comme CISM est indispensable pour toute scène émergente. En plus de diffuser son contenu, ce qui est déjà très bien, elle est animée par des gens passionnés qui fouillent pour trouver les racines et les influences. Ce faisant, elle fait office de colle pour la scène et lui donne un sens. Le journal Baron

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2031, ST-DENIS, MTL 514 844-1301

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cafechaos.qc.ca

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cafechaos.qc.ca

automne 2011

2031, ST-DENIS, MTL 514 844-1301

photo: AM Piette


20 ans de CISM

L’une des premières DJ sur les ondes radio au Québec

Plus vieux palmarès retrouvé dans les archives, rédigé il y a exactement 20 ans.

par David Murray

Une des pionnières ayant contribué à mettre sur pied CISM, June McCabe, est aujourd’hui en charge des campagnes de levées de fonds pour l’organisme Centraide. Nous l’avons rencontrée afin qu’elle nous partage son expérience radiophonique et nous parle des débuts de la station. Comment en êtes-vous venu à joindre les rangs de CISM et qu’est-ce que vous y avez fait ? J’étudiais à l’université et j’étais disc-jockey au bar Le Clandestin. Je faisais partie d’un cercle d’amis dont certains militaient au sein de l’association étudiante et de là est né le projet d’une radio étudiante. Pierre-Louis Smith, en quelques sortes l’instigateur du projet, était un ami de longue date. Lorsqu’est venu le temps de monter une équipe, Pierre-Louis, qui se projetait déjà en avant, se disait que ça allait prendre une directrice musicale. J’ai donc été sur le comité d’implantation. Ensuite, j’ai été directrice musicale et puis directrice générale. J’ai quitté vers la fin de 1988, pour faire le saut à RadioCanada et on est revenu me chercher en 1991 pour faire le lancement sur la bande FM. J’ai également fait une chronique à l’Aube apprivoisée avec Bruno Guglielminetti, anciennement de Radio-Canada et maintenant avec le

cabinet National, et Pascal Filotto, ancien journaliste du Journal de Montréal et aujourd’hui producteur associé pour RDS. Aujourd’hui, CISM se fait un devoir de soutenir la marge, qu’en était-il à l’époque ? Le mandat était d’être alternatif. C’était presque une religion ! C’était un sacrilège de jouer quelque chose de commercial. Par contre, il y a eu des années pendant lesquelles les émissions du midi se sont transformées et sont devenues un peu plus commerciales dans le ton. C’était aussi important de soutenir la scène québécoise, puisque dès les débuts, le travail était fait en fonction d’amener la radio sur la bande FM. On respectait donc beaucoup ce qui relevait de la règlementation, du CRTC et des exigences sur les quotas des radios francophones. Nous n’y étions pas soumis légalement mais travaillions à nous y conformer. Nous avions cette vision de savoir que si on demandait à tout le monde de les respecter, on arriverait à quelque chose de bien structuré. Vous avez été l’une des premières femmes DJ du Québec. Comment se passait le fait d’évoluer dans un milieu majoritairement masculin ? Je ne sais pas pour le Québec, mais je sais qu’à mes débuts au bar Le Clandestin, je ne voyais pas d’autres femmes et les gens avaient tendance à dire que j’étais la seule. Mais comme la musique était une passion pour

mes collègues de travail, je pense que le fait que je sois une femme ne posait pas de problème. Chacun avait sa personnalité et nous étions complices plutôt que compétiteurs. Ce qui est drôle, c’est que parmi tous les DJ, j’étais probablement la plus rockeuse. J’avais donc un auditoire surtout masculin. Certains parlent souvent de CISM comme d’une école. J’imagine que ça a été une expérience enrichissante ? Pour évoluer dans un milieu comme

ça, il faut être curieux de nature. Ça permet non seulement de satisfaire cette curiosité, mais en plus ça incite à en apprendre davantage et à élargir les horizons. Moi, ce que CISM m’a apporté, c’est d’être très polyvalente. D’ailleurs, cette polyvalence m’a permis de travailler dans différents milieux d’affaires et de transiger avec des gens qui viennent de tous les horizons. Ça permet aussi de tisser des liens d’amitié très importants. Que représente CISM pour vous aujourd’hui ?

Lors du 20e anniversaire de la station, j’ai été frappée par son évolution. Au niveau technique, bien sûr, mais j’ai aussi l’impression que c’est devenu comme une maison, et qu’en y entrant, les gens doivent se sentir chez eux. J’ai aussi pu constater la passion de ses artisans, où l’idée de faire valoir les nouveaux groupes est toujours aussi présente. Je pense donc que l’esprit de ce qu’on voyait est resté. En ce sens, je pense qu’on a atteint notre objectif.


ÉMISSION PRÉSENTEMENT EN ONDE Que représente CISM pour vous en ce moment? En tant que DJs, CISM demeure notre principal médium d’expérimentation et d’essai. C’est aussi un bon véhicule pour découvrir de nouvelles musiques, échanger, rencontrer des gens. CISM nous pousse à constamment nous renouveler en tant que programmateurs musicaux, tisser de nouveaux liens avec des scènes moins connues, plus éloignées, là où un travail de recherche supplémentaire est souvent requis.

Crédit photo: Julie Côté

François Dunlop et Pierre-Jean Lavigne Deux des quatres animateurs de:

12’’ dans l’jazz Tous les jeudis de 22h à 24h En onde depuis janvier 2006

Décrivez votre contenu:

La première heure se veut un mélange moderne et rétro de funk, soul, musiques du monde et autres dérivés. La seconde se concentre sur la nouvelle scène locale jazz, le free-jazz d’ici et d’ailleurs, ainsi qu’une multitude d’aventures sonores complémentaires.

De quelle façon avez-vous découvert CISM? Dès nos débuts à CHUO (Université d’Ottawa) en 1999, nous nous intéressions rapidement au reste du paysage de la radio universitaire au Québec. Nous demeurions informés de l’actualité radiophonique panquébécoise, question de bien faire nos suivis et partager non pas seulement nos découvertes, mais aussi celles des autres radios, comme CISM. Une fois déménagés à Montréal, CISM représentait la suite logique de notre parcours radiophonique.

Mara Tremblay

Site internet www.douzepouces.com

par Nelson Roberge | photo: lesphotographistes.ca

Pour assurer la survie d’une station de radio comme CISM, il faut bien sûr vendre de la publicité. Par contre, étant la radio des étudiants de l’Université de Montréal, ce n’est pas n’importe quelle publicité qui peut être acceptée pour garder une intégralité dans le contenu de la station. C’est le défi de Marc-André Laporte, directeur promotion et des ventes. Même si l’antenne de la radio s’étend à plus de 70 km à la ronde et est écoutée par plus de 70 000 auditeurs (selon le recensement bbm de 2006), la vente de publicité n’est pas évidente pour MarcAndré. Il est confronté à trouver de nouveaux clients à une époque où les entreprises dépensent de moins en moins en publicité dans les médias

Il n’est pas évident de ne devoir se fier qu’aux clients de bar, resto et musique qui sont la plupart du temps des industries éphémères et dont les revenus alloués au placement publicitaire est souvent en baisse sinon inexistant. « Nous ne sommes pas une radio qui dépense beaucoup, mais le coût de la vie augmente. Et comme c’est une entreprise à but non lucratif, nous sommes simplement en mode survie, si on peut dire ainsi. Dans le sens que l’on doit financer l’essentiel pour pouvoir rouler comme il le faut. Nos revenus ne se basent que sur la cotisation étudiante et le revenu publicitaire. Rien d’autre.» Levons donc notre chapeau à ces personnes qui se sont succédées au poste des ventes depuis toutes ces années, parce que pouvoir innover dans une telle entreprise avec toutes les contraintes exigées, demande beaucoup de travail et de persévérance pour une seule personne.

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21

« Même si la crise des médias, dont tout le monde à entendu parler, nous a affectés, autant que les radios commerciales, le premier revenu, le plus important en musique, se trouve dans la radio. De plus, en tant que radio étudiante, on veut garder notre indépendance et nous avons aussi une certaine éthique vis-à-vis des annonceurs. Nous n’acceptons pas n’importe quelle publicité. Donc, c’est sûr que ça restreint le nombre de clients.» explique le vendeur. Puis il continue : « Les publicités qui ne sont pas acceptées sont celles de multinationales et les publicités qui prennent position. Il n’y aura jamais de McDo ni de publicités des Forces Canadiennes ou de politique et religions, entre autres. CISM s’est longtemps proclamée la radio de gauche, le 89,3 étant située complètement à la gauche sur la bande FM. On essaie de garder cette imagelà. S’il y avait une publicité de

Coke qui passait, je sais que je recevrais une masse d’appels de plaintes à ce propos. Il faut donc réussir à aller chercher quelque chose de différent au niveau des annonceurs. C’est pour ça qu’on travaille beaucoup au niveau de la musique, des bars, des restos.

automne 2011

CISM a été une des premières radios à diffuser ma musique et à faire de vraies belles entrevues de fond.

Ça fait déjà plusieurs années que l’émission existe. Qu’est-ce qui entretient votre motivation afin de poursuivre cette émission? Il y a tout simplement trop de bonnes musiques. Nous n’arriverons jamais au fond d’un beaucoup trop gros baril de créations musicales.

Vendre des pubs radio en 2011

Le journal Baron

CISM SELON

Qu’est-ce que cette expérience peut vous apporter quant à votre carrière? À 12» dans l’jazz, les plans de carrière n’existent pas. C’est l’amour de la musique, de sa découverte et son partage.

20 ans de CISM


20 ans de CISM

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Extra caramel présente sa chronique

Dave Ouellet et Jules Hébert

Sur le terrain avec Jules Hébert point de vue d’un Ancien directeur général

COMMANDITE & FINANCEMENT ÉVÈNEMENTIEL par Leonardo Calcagno

Reconnue comme étant la province des festivals au Canada, le Québec offre une variété d’événements culturels grandioses pour ses citoyens. Avec de nombreux festivals et des événements de grande envergure, et ce, tout au long de l’année, les Québécois ont accès à une multitude de sorties et d’activités gratuites ou à bas prix. Pour assurer la survie de ces événements, il faut du financement puisque produire des spectacles est assez coûteux. Il y a, bien sûr, des subventions fédérales et provinciales, mais l’une des sources de financement très recherchée est la commandite privée. De plus en plus recherchée par le privé pour faire connaître ou renforcer leurs biens et services, la commandite événementielle est une stratégie de marketing avec un retour d’investissement à grandes répercussions. Une campagne bien ficelée peut avoir des conséquences bénéfiques (TD-Festival de Jazz, StAmbroise et POPMTL) pour des compagnies. Ceci dit, les responsables des commandites doivent respecter quelques points pour bénéficier de leur soutien. Voici quelques conseils.

Conseils 1. Les commandites ne doivent pas constituer votre source de revenu principale pour faire rouler votre événement et en assurer sa survie. Les commandites sont avant tout une aide pour réduire les coûts et offrir aux festivaliers et aux commanditaires une expérience inégalée. 2. Prenez-vous en avance, de 6 à 18 mois si possible. Il y a des budgets et des dates de soumission à respecter. 3. Les commanditaire ne sont pas des vaches à lait pour imprimer de l’argent sans un retour d’investissement sérieux. 4. Ne donnez jamais de faux espoirs sur la capacité de livrer la marchandise (visibilité, clientèle, impact et autres). Il vaut mieux être réaliste dans son offre et créer la surprise avec un surplus. 5. Retravaillez continuellement votre média kit et ne faites pas de la soumission généraliste. Le client et son produit sont uniques. L’offre doit l’être aussi.

6. Il est primordial de connaître son produit pour pouvoir le vendre. 7. Mettez en place une politique de la commandite. Cette étape est cruciale pour le respect de votre produit envers les festivaliers, les commanditaires et vous. Cette politique sert à établir des limites de ce que vous permettez au commanditaire de faire (publicité, échantillonnage) dans le cadre de votre événement. Ceci évite des surprises et des malaises dans la relation d’affaires. 8. Prenez soin de toujours signer un contrat, même pour les échanges de produits. 9. Allez au 5 à 7, aux conférences, aux ateliers, aux lancements de nouveaux produits, aux activités de réseautage et autres rencontres pouvant vous garder à l’affût des nouvelles possibilités, afin de rencontrer des nouveaux clients et faire connaître votre offre. 10. Discutez avec vos clients et soyez à l’écoute de leurs besoins. Un tête-à-tête pendant un lunch est toujours plus gagnant que des échanges par courriel. Nous poursuivons cet article sur baronmag.com avec des responsables du marketing et du développement des affaires. À lire sur baronmag.com Entrevue avec Jacques-André Dupont, Vice-président associé, marketing et développement des affaires pour l’Équipe Spectra. Extra Caramel est une compagnie de marketing et de création de contenu œuvrant comme consultant sur les commandites pour des festivals et événements (GAMIQ, M pour MTL, Diapason et plusieurs autres). Pour plus d’informations, allez sur extracaramel.tv

Par Leonardo Calcagno

Avec son t-shirt de J’aime CISM et sa moustache à la Eagle of Death Metal, Jules Hébert, ancien directeur général de CISM de 2007 à 2010, a été pendant 3 ans un DG sur le terrain. Celui-ci s’est donné à fond pour faire connaître et faire avancer la musique émergente au Québec, en s’impliquant dans tous les combats. Maintenant conseiller principal en communications et affaires publiques pour le Réseau des ingénieurs du Québec, il demeure toujours impliqué comme coproducteur, responsable des communications à L’Autre Saint-Jean et administrateur aux réseaux des arts médiatiques. Entrevue avec un guerrier! En quoi consiste le travail du Directeur général? Le rôle du Directeur général est de voir à la gestion de la station, de ses finances et de ses ressources humaines. Il doit voir à ce que les obligations, notamment envers le CRTC, soient respectées. Il a aussi comme devoir de faire rayonner la station. Pendant vos années en tant que Directeur général, quels ont été les enjeux auxquels vous avez dû faire face? Je vous dirais que l’enjeu majeur, pendant que j’y étais comme Directeur général, était de mettre en valeur la scène de la relève, en plein essor, qui atteignait son âge adulte. Ce n’est pas un secret que Montréal, depuis les dix dernières années, a favorisé l’émergence d’un son, une signature qui est maintenant reconnue à travers le monde. À CISM, on était les premiers à les faire jouer, à les encourager et je dirais même à militer pour leur cause. Un autre grand enjeu était celui d’insuffler à nos actionnaires, les étudiants de l’Université de Montréal, le sentiment qu’ils faisaient partie de quelque chose de plus grand qu’un campus universitaire. C’est aussi ça qui a permis à CISM de devenir la plus grande radio universitaire francophone au monde. D’autre part, nous devions renouer les ponts avec l’administration universitaire afin de l’impliquer dans nos activités. Nos rapports

étaient quasi inexistants au moment de mon entrée en poste. Quels sont vos meilleurs souvenirs? Définitivement lorsque nous nous retrouvions sur le terrain, dans les festivals et que nous sentions que ce que nous faisions avait un impact. J’avais la chance de travailler avec une équipe exceptionnellement talentueuse et motivée. Je me rappelle de certains festivals où les gens portaient nos t-shirts (J’aime CISM), venaient nous dire comment on faisait partie de leur quotidien. Il y a aussi la fois où nous servions de la poutine aux festivaliers du SXSW à Austin, mais là, c’est une toute autre histoire… Selon vous qu’elle est l’importance d’avoir une radio étudiante comme CISM? Bien que les stations de radio soient appelées à adapter leur média à plusieurs tendances et formats, je dirais avant tout qu’il est important pour les radios de campus de développer un son, une ligne éditoriale qui les positionne dans leur environnement. À CISM, nous avions une ligne éditoriale musicale très serrée. C’est l’héritage de Martin Roussy, directeur musical (20022009). Aussi, comme Ghislain Poirier m’avait déjà dit : il ne faut pas viser une professionnalisation des radios de campus, il faut garder un côté un peu brouillon. Ça donne du charme au mix. Consulter l’entrevue intégral sur baronmag.com


ANCIEN ANIMATEUR

André Péloquin

Journaliste et réalisateur indépendant Ancien animateur de:

Plectrum

En onde de l’été 2003 à janvier 2007

Description de l’émission

Ça se voulait tout d’abord une émission sur les trois vagues de ska diffusant autant des trucs locaux qu’internationaux, mais le directeur de la programmation en poste à l’époque - Étienne Roy, aujourd’hui chez Audiogram, a eu la brillante idée de refuser le projet et de me mettre à la barre d’une « Grande Traversée» (la case horaire «retour à la maison» de CISM). J’ai commencé les mardis, puis je suis passé les jeudis de 16h à 18h. Quel genre d’expérience retiens-tu de ton passage à CISM? Qu’est-ce que ça t’as apporté? Étant un bonhomme maladivement timide, l’animation radio m’aura permis de sortir de ma coquille (un peu). Ça m’aura aussi exposé à beaucoup, beaucoup, beaucoup de musique. Des classiques, des valeurs sûres, des trucs oubliables, etc. Ça a aussi déterminé mon cheminement professionnel. Sans ce contact avec un pan de la musique francophone auquel je n’avais pas accès lorsque j’habitais Sorel, je n’aurais pas approché le Quartier Libre, le journal étudiant de l’Université de Montréal, en leur reprochant de ne pas critiquer de

disques d’artistes alternatifs locaux. On ne m’aurait pas offert d’en rédiger pour eux, je ne me serais pas retrouvé chez BangBang, ni au Ici, ni à Pop Montréal, ni à MusiquePlus. Ma vie aurait été totalement différente, en fait. Ton meilleur souvenir à CISM? Hmmm... pour flatter mon ego, je dirais que j’ai officiellement «ouvert» le nouveau studio de CISM avec une émission spéciale en compagnie de Malajube. Mais mon meilleur souvenir demeure un périple à New York avec une poignée de copains de CISM de l’époque pour couvrir le festival musical CMJ.

Ton plus mauvais souvenir à CISM? Les derniers épisodes de Plectrum. Je travaillais à temps plein pour une boîte de prod’, je terminais mon mémoire de maîtrise; je n’avais plus le temps d’animer «live». Je préenregistrais l’émission de chez moi, en boxer, en pleine nuit, pendant que ma blonde de l’époque dormait dans la pièce adjacente. Je ne voulais pas m’avouer que je n’avais plus le temps de produire une émission à la hauteur de mes ambitions (et comme mes ambitions étaient: «raconter des niaiseries» et «jouer de la musique», disons que je n’avais vraiment plus le temps).

Collaboration au début des années 2000

EX-TRA-OR-DI-NAI-RE qu’était pour moi un logiciel de traitement sonore. J’y ai appris à bricoler des idées, à développer un sens de la forme, à faire beaucoup avec rien. CISM, c’était avoir une carte blanche créative avec une antenne. De la censure ? Jamais je n’ai fait approuver quoi que ce soit. On aurait dit que les idées sortaient de ma tête directement en onde FM. Et pour un irrévérencieux comme moi, c’était génial!

Pour moi, CISM ? CISM a été pour moi un laboratoire de créativité incroyable. Je faisais tout ce qui me passait par la tête. Je m’enfermais dans mon apart le vendredi après-midi pour écrire mes capsules, mes fausses pubs, mes jingles à la noix. J’enregistrais tout sur un vieux 4-tracks. Pas toujours à jeun. Le lendemain matin, j’allais mixer dans les studio de CISM, profitant de la technologie

Si je suis en création aujourd’hui, c’est en grande partie grâce à ces années d’explorations libres et de bricolages audio à CISM. C’est d’ailleurs une démo de mes capsules que j’avais intitulé qui m’a ouvert les portes de la pubs. Je vous envoie d’ailleurs cette démo en attachement pour que voyez de quoi il en retournait ! Que de bons souvenirs !

Sébastien Rivest

Concepteur publicitaire chez Bos Ancien chroniqueur à l’émission:

Kitch’n CO

Marie Plourde

automne 2011 page

À CISM j’ai appris à travailler pour le plaisir, pour la passion de la communication et de la musique. Tous les communicateurs devraient y passer obligatoirement afin de découvrir la beauté pure de la chose. Avant tout, la radio est un endroit de partage. Partage des connaissances, des informations et des opinions. Beaucoup trop d’animateurs l’oublient.

Le journal Baron

CISM SELON

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Suggestions musicales

Chantal Archambault Suggestion de Laurence Lebel, animatrice de l’émission: Les Charlottes (voir page 12)

Bien que ce ne soit pas une artiste que je viens de découvrir tout récemment, je vous conseille tout de même de garder un oeil sur la charmante Chantal Archambault. Un country-folk tout à fait délicieux qui saura certainement faire craquer votre coeur de cowboy! chantalarchambault.com

s s e y s

DISQUE:

Vulgaire Machins ACOUSTIQUE Vulgaires Machins enlèvent leur carapace de punk et ouvrent aujourd’hui une porte à ceux pour qui la guitare électrique et les tempos de batterie rapides font grincer des dents. Le nouvel album Acoustique , qui reprend en majorité des titres de leurs albums précédents, permet à ceux qui n’avaient jamais osé écouter les chansons du quatuor de pouvoir apprécier des textes subtiles et controversés, dans une ambiance folk-country mélodique et reposante à l’oreille. Avec un album comme celui-là, Vulgaires Machins pourraient être sur la même scène que Kaïn, ce qui est d’après moi, une excellente chose afin d’offrir une alternative. Enfin! (sg) vulgairesmachins.org

CISM a été pour Vulgaires Machins le premier média, toutes catégories confondues, à diffuser le groupe. À l’époque, on appelait la station nousmêmes, 10 fois par jour, pour entendre des pièces de notre démo cassette La vie est belle. On y a découvert une tonne d’artistes québécois. C’était la référence absolue : Caféine, Fred Fortin, Secrétaires Volantes, etc… On était super stressé d’aller y faire des entrevues. C’était le bout de la marde pour nous!

Les patates impossibles Suggestion de Martin Roussy, animateur de l’émission: Le manchot (voir page 10)

Je capote ben raide depuis quelques années sur ce que font Les Patates Impossibles / le projet Martel Solo. C’est catchy, c’est en joual, c’est méchant pis c’est boooooooon! lespatatesimpossibles.com

Airship

Canailles

Suggestion de Mélanie Lapierre,

Suggestion de Eric Samson,

Le groupe vient de faire paraître un album du nom de Stuck In This Ocean sur l’étiquette PIAS. L’influence de Disintegration de The Cure est très présente comme ils ont écouté l’album en enregistrant le tout. On pense aussi à Elbow ou bien White Lies quand on écoute attentivement et il est à noter que Chris Urbanowicz de la formation de Birmingham, Editors leur a prêté main forte lors de l’enregistrement.

Je pense que 2012 sera l’année de Canailles. Du folk-country-musiquede-pirates festif à souhait.

animatrice de l’émission: London Cafe

airshipband.com

Coanimateur de l’émission: La SWOMPE (voir page 12)

canailles.bandcamp.com


Suggestions musicales

Wooden Shjips Suggestion de Mathieu Beauséjour, Animateur de l’émission: Les éboueurs du Rock (voir page 13)

J’aime beaucoup les Wooden Shjips ces jours-ci et je crois que c’est un des meilleur groupe psychédélique en ce moment et ils seront d’ailleurs ils seront à la Sala Rossa le 8 novembre prochain! woodenshjips.com

Matana Roberts, Suoni Per Il Popolo et L’envers Suggestion de François Dunlop et Pierre-Jean Lavigne Coanimateur de l’émission: 12’’ dans l’jazz (voir page 21) Si vous voulez un artiste, on pourrait parler de l’incontournable Matana Roberts, mais, sans le travail incommensurable des promoteurs locaux de spectacles de qualité comme les gens du Suoni Per Il Popolo ou de l’Envers, pour ne nommer qu’eux, nous ne pourrions même pas réellement découvrir ces artistes. La musique, ça se découvre avant tout sur scène... et parfois à la radio (ha! ha!) matanaroberts.com casadelpopolo.com/suoniperilpopolo

DISQUE:

Irreverend James and the Critical Mass Choir: The Introduction Le premier album du groupe gospel subversif laïque montréalais pro-gay et féministe nous propose une rébellion musicale grâce à la musique enflammée et spirituelle de l’énergie joyeuse de la messe. Chaque chanson est un cri à la gloire de la vie humaine et son esprit d’amour. Comme dans une église du Mississippi, vous sentirez la chaleur vous monter à travers le corps et vous libérer du mal en chantant en chœur avec toutes vos forces. La meilleure façon de vivre l’expérience de leur musique est de les voir en spectacle. (Uzi Blackman) irreverendjames.com

Sunny Duval

Comment compose-t-on un album, comme Aesthetica? L’album a été composé pendant deux mois. J’avais déjà écrit des morceaux en tournée, et pendant les deux mois de convalescence de mon batteur, j’ai joué et rejoué des milliers de fois les chansons pour trouver les meilleurs accords pour chaque chanson avec l’émotion lyrique. [Rires] Ceci ne répond pas à ta question? Non! [rires] Je recommence… l’album a été créé avec la vision d’aller en avant, plutôt au-delà de soi-même. Un über-soi! J’ai basé la composition sur le livre théorique du black metal, Hideous Gnosis - Trancendental Black Metal. J’ai écrit cette théorie pour mettre en place les fondements de la notion Black Metal dans un contexte politique, cosmique, social, mettant de l’avant sa beauté dans la noirceur pour enfin comprendre sa force. Le Black Metal n’est pas, comme beaucoup de monde le pense, une philosophie ou une musique nihiliste. Elle est avant tout un message d’affirmation. Ce que je propose est une nouvelle vision du Black Metal, où il existe un mouvement vers différents sub-genres musicaux. Peut-être du hip-hop Black Metal? [Rires] Pourquoi pas! Si quelqu’un découvre la combinaison gagnante, pourquoi pas! Personnellement, je trouve que Lil Wayne est un excellent artiste. Avec un album rock très poche! Les frontières du Black Metal sont immenses! Écoutez l’entrevue intégrale avec Hunter Hunt Hendrix et 5 pièces de leur album dans la section Baronmag.com/podcasts

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myspace.com/liturgynybm Aesthetica sur Thrill Jockey

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Je ne pourrai JAMAIS me passer de CISM!

Est-ce que tu t’es déguisé en loup avec des crucifix à l’envers, entouré de corps d’animaux en putréfaction sur un pentagramme pour composer ton dernier album, Aesthetica? [Rires] « Non, non [rires] rien de cela, je te jure! » m’assure le chanteur Hunter Hunt Hendrix en riant. Le dernier album, Aesthetica, du groupe Black Metal new-yorkais est un hymne à la noirceur construite avec la puissance de la haine humaine. Sans répit, l’album se propage à travers les marécages du subconscient inscrits dans un langage oublié, où la poésie de la vie est chantée entourée de cris de guitare ravageant l’espace-temps. Quand je lui propose ma vision de l’album, Hunter sourit puis lentement, il allume une cigarette et répond : « Ceci n’est pas une entrevue comme les autres? » Nein!

automne 2011

CISM est une plate-forme essentielle aux musiques souterraines d’ici, ainsi qu’un bel incubateur pour les talents journalistiques et musicaux. C’est également un endroit très agréable à visiter!

Par Leonardo Calcagno

Le journal Baron

CISM SELON

Liturgy: La messe noire


LEs radios étudiantes du QUébec

La réalité des radios étudiantes du Québec Par Leonardo Calcagno

Avec des radios étudiantes sur la bande FM et le Web à travers la province du Québec, les étudiants et les amateurs de musique sont servis par des centaines de bénévoles passionnés, prêts à faire découvrir la scène culturelle émergente de leur région. Ce média populaire, souvent avec des auditeurs très fidèles et nombreux, sont en combat continuel pour leur survie financière, aux prises avec un budget modeste, des revenus publicitaires restreints (les compagnies culturelles ont des petits budgets et certaines publicités ne sont pas acceptées par principe idéologique par les associations étudiantes), la cotisation étudiante inchangée depuis leurs débuts et des frais d’opération qui augmentent. Malgré tout ceci, les radios étudiantes offrent de la qualité et ce, en quantité. Comment ses défis vontils façonner ces radios dans le futur? Choq.fm, Chyz 94.3, CFOU 89,1 FM et la Coalition des radios universitaires du Québec nous donnent le pouls de leur réalité.

Mots de la Coalition des radios universitaires du Québec Malgré le fait que chaque station ait une identité propre et ses combats particuliers, des préoccupations sont toutefois partagées. En tant que vice-présidente de la Coalition des radios universitaires du Québec (CRU) et directrice générale de CHOQ.FM, je joins ma voix à celle de Yannick Agricole, président de la CRU et directeur général de CISM, pour exposer le problème du financement de la radio universitaire au Québec. Bien que l’ensemble des radios universitaires du Québec soit financé par les étudiant(e)s de leur campus associé via une cotisation par session, ces cotisations n’ont généralement pas augmenté depuis leur implantation, et ce, contrairement aux frais que l’évolution d’une station de radio impliquent. Les stations de radios FM n’ont pas accès à une aide gouvernementale,

comme c’est le cas pour les radios communautaires, et les radios web sont exclues de toutes les subventions touchant à la radiophonie, compte tenu de leur indépendance au CRTC. Certes, il reste les revenus publicitaires, mais le grand nombre de joueurs dans le milieu, surtout à Montréal, vient réduire la part de chacun. C’est dans cet ordre d’idées, mais surtout afin de faire entendre la voix des stations de radio membres, que la CRU a été remise sur pied l’an dernier. Unies sous un même nom, les radios universitaires francophones du Québec, incluant Ottawa, veillent également à faire la promotion du travail exceptionnel réalisé par les artisans de la radio universitaire au Québec. crucanada.wordpress.com

Choq.FM

Radio web de l’UQAM Isabelle Mailhiot Directrice générale En ce qui concerne CHOQ.FM, la radio web de l’UQAM, notre principal objectif est sans contredit de continuer de faire évoluer le concept de la radio web, tant par le fond, que par la forme. Chaque semaine, CHOQ.FM produit plus de quarante émissions spécialisées disponibles en direct, en différé, en téléchargements ou en baladodiffusion, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Les archives de celles-ci sont disponibles depuis la toute première diffusion et sont accessibles internationalement par la voie d’Internet.

En 2011, la radio web compte de nouveaux adeptes à tous les jours, mais il reste encore du chemin à faire pour que celle-ci fasse désormais partie intégrante des habitudes d’écoute des internautes, et ce, au même titre que la radio FM l’est pour les automobilistes, par exemple. On n’écoute pas la radio web pour les mêmes raisons qu’on syntonise une chaîne FM et c’est précisément en ce sens que nos efforts de promotion doivent s’inscrire et être maintenus. Au cours des neuf dernières années, la radio web de l’UQAM a su se tailler une place de choix sur la scène médiatique montréalaise et a indéniablement su rejoindre son public. Parions toutefois que les artisans de CHOQ.FM auront beaucoup de pain sur la planche au cours des prochaines années afin de favoriser l’évolution de notre plateforme unique!

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CHYZ 94.3 FM CFOU 89,1 FM

Radio de l’Université du Québec à Trois-Rivières François-Olivier Marchand Directeur général Comme vous le savez surement, tout le domaine de la radio est en constant changement. Avec la venue des téléphones intelligents, des radios satellites, l’accessibilité de l’information et de la musique est au bout des doigts et ce en tout temps. Mais comment les radios universitaires peuvent ainsi rivaliser avec ces nouveaux outils et ce, sans compter l’offre radiophonique qui se diversifie de plus en plus? De plus en plus, la guerre des parts de marché devient davantage féroce, alors comment faire pour se démarquer en tant que radio universitaire? Nos ressources financières sont plus que limitées et les ressources humaines reposent plus souvent qu’à leur tour sur l’implication bénévole des animateurs. Je crois que la solution est simple et réside dans notre licence du CRTC. Nous devons être complémentaires et non pas tenter d’imiter ce qui se

fait ailleurs. Notre ‘’son’’ est bien à nous, que ce soit par notre localisation régionale ou par notre style éclectique (nous passons du folk au rap en passant par le métal). Bien des commentaires laissent sous-entendre que nous offrons du ‘’n’importe quoi’’ mais je crois que leur ‘’n’importe quoi ‘’ a plus d’impact qu’ils ne le pensent. Après Jackie Pop, Phil Branch ou Mc Gilles (tous des anciens animateurs ayant fait leur début à une radio universitaire), ce n’est pas les grandes stations qui vont ‘’pousser’’ les artistes émergents laissant ainsi notre paysage musical bien fade. Nous n’offrons pas seulement une alternative mais bien une émergence d’artistes et d’animateurs. Je crois qu’on peut être fier de ces joyaux radiophoniques. Que feraient les nouveaux artistes si les radios universitaires n’existaient pas ? Ils posteraient leurs démos par la poste en attendant des nouvelles des grands réseaux ? Et si par malheur leur musique n’était pas formatée, auraient-ils une chance de jouer quand même ? Vous l’aurez compris, les radios universitaires ont besoin d’être considérées, tout simplement.

Radio de l’université de Laval à Québec Caroline Bouchard Directrice générale Pour un auditeur, une radio universitaire a l’air de n’importe quelle autre radio, mise à part qu’elle est composée d’étudiants. Mais au-delà des apparences, une radio universitaire relève des défis différents de ceux rencontrés par les radios commerciales. Une radio universitaire étant souvent marginale et ayant moins de ressources que les radios commerciales, elle doit se positionner intelligemment si elle veut connaître du succès. À CHYZ, voyant que la population étudiante délaissait tranquillement les ondes du 94,3, il a fallu se repositionner. En réalité, la compétition radiophonique est très forte à Québec. Sur le terrain même de l’Université Laval, les stations commerciales ont lancé des campagnes publicitaires agressives. Ils ont osé jouer sur notre terrain ! N’ayant pas du tout les moyens de contrer ce genre de campagnes agressives, CHYZ a du réfléchir à une autre façon de rejoindre une bonne base d’auditeurs. C’est pourquoi aujourd’hui

CHYZ offre une alternative à tous les adeptes de musique émergente de la région de Québec. Grâce à ses bâtisseurs, CHYZ 94,3 FM a su établir un mode de fonctionnement assez efficace. Des cotisations étudiantes permettent à la station d’obtenir un budget fixe à chaque année, ce qui facilite son exploitation. Évidemment, la station ne peut faire de profits pour ses activités, ce qui signifie que chaque année, l’objectif est d’atteindre le 0$. Autrement dit, comparativement aux radios commerciales, nous sommes sans but lucratif. Bien sûr, la station peut déclarer des surplus, mais ceuxci doivent être réinjectés pour le développement de la station (sauf aux employés) ou pour atteindre les objectifs de notre mandat. Il est donc possible, en tant que radio universitaire, d’organiser des événements tels que des spectacles de musique pour animer la vie étudiante. La vente de publicité vient par ailleurs compléter le budget de la station. Comme tous les autres médias cependant, cette source de revenus est en baisse, les annonceurs étant de plus en plus prudents par rapport à leurs investissements.

Finalement, une radio étudiante est inévitablement soumise à un roulement de personnel très rapide. L’exécutif de la station est donc constamment changeant, créant une instabilité. Ainsi, l’efficience varie d’année en année en ce qui concerne le développement et le rayonnement de la station. Qui plus est, comme chaque exécutif possède une personnalité qui lui est propre, la station, dans son essence, se verra elle aussi en perpétuel changement d’identité. Heureusement à CHYZ, l’identité bâtie à travers les années semble vouloir perdurer, bien que certains aspects soient toujours à refaçonner. Le départ d’un/e bon/ ne animateur/trice peut marquer la fin d’un cycle, tout comme la fin d’une émission ou la démission d’un directeur technique minutieux. Comme dans biens des sphères de la vie, ce sont les petits détails qui ont des incidences importantes sur une radio universitaire. Ainsi, nous sommes particulièrement fiers de dire que grâce à ses 180 bénévoles, la passion de ceux qui y participent ou y travaillent, CHYZ est une radio universitaire vivante, forte et là pour y rester ! chyz.qc.ca Le journal Baron automne 2011 page

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Suggestions pour changer les idées Documentaire

Dark Girls

Livre de recettes

Urban Winter Entertainment/duke media

300 Best Potato Recipes

Kathleen Sloan-McIntosh Édition Robert Rose

Économique et versatile, la patate est utilisée à toutes les sauces. Outre la pomme de terre frite, au four, en salade ou en purée, comment l’apprêtez-vous? Sloan-McIntosh nous offre une petite bible de la patate : son histoire, un glossaire de toutes les pommes de terre avec leurs origines et la façon dont on peut les cuisiner et pour couronner le tout, 300 recettes, allant du horsd’œuvre au dessert. En plus des recettes classiques, elle nous propose d’intégrer la patate à des mets auxquels on n’y aurait pas pensé, particulièrement pour les desserts avec une recette de fudge à la pomme de terre ou un gâteau au fromage aux patates et chocolat noir. Bref, on redonne un peu de classe à cet aliment et on se régale. Point négatif : on ne salive pas en regardant ce livre puisqu’il n’y a que 16 photos. C’est bien peu pour 300 recettes. On apprécierait aussi une version francophone puisque les Québécois sont reconnus comme des fervents de la « pétate »! (Annie Bélanger)

Documentaire

The Other F-Word Rare Bird films

« Mes enfants mon donné la vie; mon père n’était pas là pour moi et je ne veux pas être comme lui. »dit Flea de Red Hot Chili Peppers avec les larmes aux yeux. Fat Mike de NOFX, qui danse avec sa fille dans une chambre rose bonbon, nous raconte que dans quelques années, il devra expliquer à sa fille son tattoo de deux dominatrices sur son bras. The Other F-Word de Andrea Blaugrund Nevins, nous ouvre sur le monde méconnu des punkers ( Rancid, Pennywise, Blink182, Black Flag, Bad Religion et plusieurs autres) qui sont devenus des pères. Elle nous parle de leurs vies familiales et de leurs enfants. On les voit au parc, préparant leurs lunchs, leur lisant des livres, jouant de la musique, tout en étant la figure d’autorité. Souvent les rock-documentaires sont une glorification pour les groupes qui tentent de changer l’histoire. Ici, nous avons droit à une honnêteté pure, où l’amour de la famille et celui de la musique sont en conflit perpétuel. On y sent la difficulté de partir en tournée, sans voir ses enfants pour de longues périodes. Leur but ultime est d’être un bon père pour leurs enfants et pour Jim Lindberg de Pennywise, ceci l’a même poussé à quitter le groupe pour être davantage avec ceux-ci. Un film très touchant. (LC) theotherfwordmovie.com

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- Montre-moi l’enfant intelligent. (La petite fille pointe l’image d’une fille blanche sur un tableau) - Pourquoi est-elle intelligente? - Parce qu’elle est blanche. - Montre-moi l’enfant le moins intelligent. (La petite fille pointe l’image de celle qui est noire) Pourquoi est-elle moins intelligente? Parce qu’elle est noire.

La fillette dans le documentaire a 5 ans et elle est une afroaméricaine. Cette perception de la couleur de la peau et le racisme dans la communauté sont réels depuis bien des lustres. Selon les historiens, ce phénomène provient de l’époque des esclaves, lorsque l’on séparait les esclaves en deux groupes: ceux à la peau foncée travaillaient dans les champs et ceux à la peau plus claire travaillaient dans les maisons. Cette séparation a donné naissance à des classes sociales dans les rangs des esclaves; il s’agit en fait de la perception qu’une peau plus claire est plus avantageuse. Dans certaines communautés afroaméricaines, les femmes noires avec la peau très foncée sont souvent ridiculisées, insultées et même considérées comme honteuses par leur famille. Dark Girls est un documentaire sur cette réalité des femmes noires vivant cette injustice dans leur communauté. À voir absolument. (LC) darkgirlsmovie.com

Magazine cuisine

LUCKY PEACH McSweeneys

L’industrie du magazine de cuisine est depuis quelques temps sans inspiration quant au design et au contenu. Grosse photo léchée parfaite et « photoshopée » de chaque plat, mini article de vedettes qui nous parlent de leur passion « sincère » de la cuisine et autres photocopies qui se ressemblent dans un univers de déjà-vu. Le Chef/entrepreneur newyorkais David Chang et auteur de nombreux ouvrages de cuisine, tel que Momofuku, livre de cuisine glorifiant les nouilles Ramen, est aussi du même avis et sa solution est le magazine Lucky Peach. Il s’agit d’une revue avec un design rebelle, dans laquelle on retrouve des illustrations et des photos à la Vice, et où Chang aborde son amour des Ramen, lors d’un voyage au Japon, en 12 pages, en visitant quelques restaurants mythiques avec beaucoup d’alcool au rendez-vous. On peut y lire également des entrevues avec entre autres, Jun’ichirō Tanizaki, légende littéraire japonaise, de même qu’avec Ivan Orkin, traitant de l’érotisme, puis avec un juif new-yorkais, propriétaire d’un des meilleurs restaurant de Ramen à Setagaya (Tokyo). De plus, on y retrouve des illustrations de Mike Houston de Cannonball Press, représentant des dieux du Ramen, de même qu’une carte du Japon avec les différentes sortes de Ramen et leurs particularités régionales. Le magazine est écrit comme un road-trip, raconté par des passionnés qui veulent goûter à tout, mais qui n’ont pas assez de pages pour tout relater (ils ont dû ajouter trois fois plus de pages pour le premier numéro!). À noter : le lancement app pour iPad au mois d’août et le magazine est publié par McSweeney, les responsables du magazine littéraire The Believer. 4 Numéros par année. (LC) mcsweeneys.net/luckypeach momofuku.com


Entrepreneur

Greg barth

refait le branding en stop-motion pour la télé russe. Par Nelson Roberge

C’est à Genève que Greg Barth a gradué de l’École des arts appliqués. Il obtient, après quelques années travaillées dans une agence de publicité, une bourse pour venir étudier le 3D au centre NAD à Montréal. Il est ensuite recruté par Moment Factory, qui ferme quelques années plus tard le département où Barth travaillait. Depuis, il travaille à son compte. Spécialisé dans la technique d’animation en stop-motion, le Suisse s’est fait reconnaître à l’international pour différents projets qu’il a pris en main. Son côté méticuleux et esthétique lui permet de décrocher un contrat avec la chaîne télé 7TV en Russie, pour la refonte complète de l’image de marque. Tu viens de montrer le résultat du dernier travail que tu as fait pour le re-branding de 7TV Russia. Comment as-tu réussi à obtenir un tel contrat? Étant à mon compte, j’ai pris soin de ne pas prendre trop de contrats en même temps, de favoriser les contrats moins payants où j’avais le plus de liberté, et j’ai toujours pris soin de finir méticuleusement chaque détail pour que l’animation et le design soient toujours à mon goût. Ce faisant, mes animations se sont retrouvées sur des blogues importants tels que Motionographer, qui m’ont amené à Canal + en France, puis vers la télé russe. Ceci dit, j’ai eu beaucoup de chance, et chaque jour je remercie la vie pour ma situation.

Elle voulait se démarquer des autres chaînes russes (dans lesquelles on retrouvait une surabondance de l’utilisation de l’or et des diamants dans les visuels, émissions et débats superficiels et agressifs) et créer une atmosphère chaleureuse, unique, et intrigante. Le slogan actuel, de même que la base de toute la communication, se résument à « Tout s’imbrique parfaitement ensemble », une symbolique qui invite les spectateurs à s’ouvrir aux façons de réorganiser leur vie et leurs habitudes pendant les émissions, tout en les stimulant pendant les pauses avec nos puzzles visuels, qui se resolvent devant leurs yeux. Comment était-ce de travailler avec un client russe? Très difficile. Tout d’abord, il y a huit heures de décalage horaire, donc on perd facilement une journée de communication sur deux. Ensuite il n’y avait qu’une traductrice pour toute la boîte. Finalement, leur culture était très difficile à cerner. Contrairement aux Français, il n’y a pas de saupoudrage de mots inutiles et autres complications textuelles pour exprimer ce qu’ils veulent. Ils sont très fermes, vont droit au but, peuvent passer pour agressifs, mais au final c’est dans leur culture. Ils sont très gentils quand on apprend à les connaître! (rires)

Que recherchait 7TV, à la base, comme nouvelle image et inspiration?

Comment s’est déroulé le brainstorm derrière le rebranding de la chaîne?

Comment en êtes-vous arrivés à ce résultat? Une persévérance d’enfer, une équipe incroyablement talentueuse, et surtout, beaucoup de plaisir, même pendant les affluences. J’ai une chance inouïe de rencontrer constamment du monde vraiment doué. En s’entourant de telles personnes, tout devient possible. Il y a eu une chimie indéniable pendant ce projet et tout le monde s’est amusé. Il n’y avait pas de hiérarchie apparente, on apportait tous nos idées et nos commentaires, et finalement, ça a porté fruits. Merci encore à tout ce beau monde. www.gregbarth.tv

Le journal Baron

Pourquoi 7TV voulait-elle changer d’image? 7TV était à l’époque une chaîne très banale, où l’on présentait principalement de vieux matchs de football de clubs interurbains et autres sports, en catégories locales. Elle a récemment été rachetée par des investisseurs privés, et ceuxci souhaitaient alors se réorienter davantage vers le Do-It-Yourself, à la TLC. Ils désiraient développer une chaîne qui promeut le fait d’apprendre, changer ses habitudes quotidiennes, rénover son appartement, manger plus sainement, etc.

Un séjour en Russie était obligatoire, pour comprendre leur culture, connaître les clients et leurs attentes, tout en cernant le public cible. On avait plus ou moins carte blanche sur le style. Notre gros problème était qu’on n’avait pas le temps de commencer par le logo, pour ensuite faire le branding, puis les concepts d’animation et autres éléments On-Screen. On devait tous travailler en parallèle, ce qui demandait beaucoup de rigueur et d’organisation. J’ai dû former une équipe Off-screen (Identité, papeterie, éléments imprimés, campagne publicitaire, brand guide), et une équipe On-Screen (Identité, bumpers, endboards, Openers et tout autre élément qui se produit à l’écran).

automne 2011 page

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MODE

Profession: booker de mannequin

VINCENT FRANÇIS Par Nelson Roberge

Tel un imprésario, l’agent de mannequins veille au développement de carrière. Dès le début de l’adolescence, les modèles sont encadrés pour évoluer dans le milieu du mannequinat. Pour en savoir un peu plus sur cette profession, Baron s’est entretenu avec Vincent Francis, booker sénior chez Folio, depuis maintenant trois ans. En quoi consiste ton emploi? Je développe des carrières. Je les commence à 14-15-16 ans. C’est un peu comme s’occuper des athlètes. Je leur fais prendre des photos, leur montre comment marcher, etc. J’ai un autre emploi qui est en périphérie de ça, qui consiste à développer des contacts avec des photographes, des magazines et des compagnies. Le plus j’ai de contacts, le plus je peux faire travailler les mannequins dont je m’occupe. Quel est le processus de ton emploi? Ça commence par un client, comme Simons par exemple, qui me contacte pour avoir un mannequin pour sa nouvelle campagne. Cette personne me contacte et me demande des suggestions. Donc, en premier lieu mon job est de lui envoyer des suggestions et de développer la relation avec ce client pour l’amener à travailler avec nous. Il faut comprendre qu’on est plusieurs en compétition. Ensuite, j’attends et je rappelle plus tard pour faire des suivis. Il faut envoyer des Polaroids, des vidéos et continuer à faire le suivi sans jamais lâcher. Jusqu’au moment où il confirme. À ce moment, l’information peut alors être envoyée au mannequin. C’est donc un emploi de bureau? Oui, mais qui nécessite parfois de se rendre sur les lieux du shooting photos. Soit parce que le mannequin est jeune, ou parce qu’il y a des photographes ou directeurs artistiques qui sont très bien placés, à Toronto ou à New York par exemple, et qu’on n’a pas souvent

l’occasion de les rencontrer. C’est bien de les rencontrer pour entretenir les relations. Comment as-tu obtenu ce poste chez Folio? C’est vraiment spécial. Dans le milieu de la mode, les portes s’ouvrent pour toi si tu es extrêmement beau ou si tu joues bien tes cartes. C’est ce que j’ai fait. Je n’ai jamais voulu entrer dans le monde de la mode, mais j’avais des amis en mode comme Yzo, Denis Gagnon... Je les connaissais et on avait des amis communs. Je n’ai pas eu à sortir en boîtes ni à faire la fête avec tout ce monde-là à 18-19 ans, afin de me tailler une place. Par contre, mes amis sont passés par là et en voyant les opportunités, ces derniers m’ont amené directement en haut. Est-ce que tu t’attends à faire ce métier encore longtemps? La durée de vie d’un booker est d’environ cinq ans, parce que ça demande beaucoup d’énergie. C’est du 24h sur 24h. Je dois avoir environ 80 mannequins à m’occuper en tout. C’est certain que quelques-uns sont plus exigeants que d’autres. Comme Anaïs, qui est l’une des tops dans le monde en ce moment. Ou comme Samuel. Il y en a qui demandent plus de temps. Il est possible de se brûler facilement, à force de travailler tout le temps. Quel genre de parcours as-tu eu pour arriver à ce poste? Pour obtenir un emploi comme celuilà, il faut être un très bon vendeur,

Anaïs Éditorial du Zoo Magazine, photographiée par Greta Iliena ce qui ne s’apprend pas du jour au lendemain. J’ai commencé ma carrière de vendeur lorsque je travaillais chez Tristan America à Québec. Mes patrons m’avaient viré parce qu’ils disaient que je n’allais jamais avoir le profil de vendeur. Être vendeur, c’est une question d’expérience de vie, de confiance en soi et de connaissance du produit. Tu dois croire en ce que tu vends. Quelles sont tes études? J’ai fait mon Bac en communication à l’Université Laval. J’ai été maquilleur pour Dior et j’ai été formateur pour des maquilleurs. Ça payait mes études. Puis, j’ai arrêté pendant deux ans. Je ne savais plus ce que je voulais faire, j’ai donc voyagé. J’ai travaillé comme maquilleur pour une compagnie qui me faisait voyager partout au Canada. Puis, j’ai eu des petits jobs de vendeur ici et là qui m’ont permis de peaufiner mes techniques de vente. Qu’est-ce qui te passionne le plus sur ton emploi en ce moment? C’est le développement. Prendre quelqu’un et l’amener le plus haut

possible. Comme Anaïs qui s’est retrouvée sur la campagne de Louis Vuitton. Le marché le plus intéressant se trouve à Paris et à New York. Comment se passe le milieu du mannequinat à Montréal? Il se passe très très bien. Il y a de grosses campagnes qui se déroulent ici. À Montréal, c’est beaucoup plus créatif. Les gens qui sont donc créatifs et talentueux peuvent très bien réussir à Montréal. Justement, on a besoin de nouveaux photographes, de nouveaux stylistes, de nouveaux maquilleurs, des gens passionnés par leur métier et qui sont bons. Des gens qui sont prêts à apprendre et qui sont aussi ouverts d’esprit par rapport à leur travail. www.foliomontreal.com


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