Azur Music 17

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AzurMusic n°17 - Septembre 2009 - page 14

Vu et entendu : Nice Jazz Festival...

De nombreux artistes de talent et de renom étaient attendus pour cette édition du NJF qui commençait très fort cette année. Parmi eux, la tête d’affiche du premier soir : Tracy Chapman, rien que ça… Il y a une pureté dans la voix de la chanteuse américaine, une précision et une justesse qu’on ne peut qu’apprécier. De quoi partir loin, très vite et ce dès le démarrage du festival. Ses « fictions in the space between », sa franchise, sa folkapacité à nous filer la chair de poule avec des mélodies simples et belles font de Chapman une artiste à part. Alors, lorsqu’on la découvre en live, en plein air, au milieu des oliviers avec sa fidèle 6 cordes et ses musiciens, c’est un ravissement. 2ème soir on en prend encore plein les oreilles, entre Lucky Peterson et Keziah Jones qui taquinent la guitare, on ne sait plus où donner de la tête. Comme à son habitude, Lucky ne pourra pas s’empêcher de prendre un bain de foule, contournant les barrières de la scène jardin pour se balader au milieu de son public laissant dépasser son béret blanc assorti au reste de ses vêtements, la grande classe ! Quant à Keziah, c’est torse nu qu’il jouera la majorité de son concert; la finesse et le détail de ses instruments plaqués sur cette plastique sportive donne une pointe supplémentaire de grâce à ses déhanchés possédés et à sa musique suave. Si on ne connaissait pas son répertoire, on rentre pourtant très facilement dans son univers qui accroche instantanément et sait retenir l’attention. Et ce n’est ni dû au chapeau, ni aux tablettes de chocolat, sa façon d’arriver sur scène en utilisant sa guitare à plat comme un djembé annonce tout de suite la couleur et l’ambiance du spectacle. Un artiste à voir et revoir sur scène, big respect !

© Alain HANEL

Changement total de style et de musicalité deux jours plus tard avec Magma. Un groupe icône qui a influencé plusieurs générations. Christian Vander (parrain de l’édition 2009 du festival) Stella et leurs disciples fêtaient leurs 40 ans sur cette tournée où l’on retrouvait aussi bien fans de la première heure, des érudits que des novices. Ces derniers furent sans doute plus surpris donc en découvrant une musique qui relève du rituel, avec un langage inventé n’ayant aucune signification pour le commun des mortels et une noirceur nous plongeant comme aux entrailles de la Terre ou dans une secte spectaculaire avec pour seul gourou l’incontournable batteur dont les yeux se révulsent depuis toutes ces années lorsqu’il joue. A vrai dire, personnellement, je n’ai juste pas compris. Je n’ai pas compris le message si toutefois il y en avait un, et je n’ai pas réussi à suivre le fil musical, les instruments partant dans tous les sens avec toutefois une habilité, une vélocité et une technicité hors norme pour chacun des musiciens présents. Au final, je ne sais pas s’il faut hurler un grand bravo pour ces dernières raisons ou partir en courant histoire d’éviter une éventuelle possession diabolique. Je n’aurais pas vu plusieurs interviews de Christian ou Stella me prouvant la bonté d’âme et la finesse de ces êtres, j’aurais vraiment cru être en enfer… Marquant.


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