Ames errantes

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Âmes errantes Patrick Autréaux /Thierry Thieû Niang

©sophie bassouls


Âmes errantes Conception et interprétation Patrick Autréaux et Thierry Thieû Niang

Les livres comme les fantômes sont des morceaux d’êtres laissés à la dérive du temps, qui nous interrogent. Thierry Thieû Niang, danseur et chorégraphe, et Patrick Autréaux, invité régulier du Marathon des mots, inventent “Âmes errantes”, une lecture dansée sur le plateau du Théâtre Sorano. Le danseur et l’écrivain improvisent une scène où se rencontrent voix et corps, lisent des extraits de quatre textes qui esquissent le portrait d’un certain Vietnam. Celui d'un idéal déçu. Ensemble, ils traversent une contrée encore fourbue de cicatrices et invoquent les présences visibles et invisibles – ciel, eau et boue – celles de la vie où tout se recrée… Lectures : Appel aux âmes errantes de Nguyen Du (poème en vietnamien et extrait en français) Se survivre de Patrick Autréaux (Éditions Verdier) Le Complexe de Caliban de Linda Lê (Éditions Christian Bourgois) Se survivre (suite) Le Chagrin de la guerre de Bao Ninh (Éditions Philippe Picquier) Se survivre (suite et fin) Musique : Paint in black par The Rolling Stones Remerciements : à Serge Roué et à l'équipe du Marathon des mots à Sophie Bassouls, François Gédigier, Olivier Do Huu au Théâtre Sorano, Toulouse au Théâtre de l'Odéon, Paris au Klap, Maison pour la danse, Marseille et à Vanessa Ceroni, AugurArt à Lyon Programmé dans le cadre du Marathon d’avril (1er – 6 avril 2014)


Patrick Autréaux Ecrivain Parallèlement à des études de médecine et d’anthropologie, Patrick Autréaux écrit de la poésie et des critiques d’art contemporain. Il décide d’arrêter sa pratique de psychiatrie d’urgence pour se consacrer pleinement à l’écriture depuis 2007. L’expérience de la maladie comme expérience intérieure est le thème de ses premiers récits avec comme ambition de faire du moi malade un espace littéraire. « Dans la vallée des larmes » Gallimard 2009 « Soigner » Gallimard 2010 « Le dedans des choses » Gallimard 2012 « Se soigner » Verdier 2013. Dans la vallée des larmes (extrait) : L’état quasi extatique, ce vide d’une extrême densité, qui m’avait transi juste après qu’on m’eut annoncé que j’avais un cancer, aura été la plus surprenante étape de mon aventure.!Aucun état amoureux, aucun événement, aucun autre voyage ne m’a donné à vivre cet exotisme engendré par l’effroi de me savoir condamné : un exotisme qui rejette aux confins de toute singularité, sous la menace, au bord du morcellement. !De quoi exactement avais-je fait l’expérience ? Je suis bien en peine de le dire. La peur, la volonté, tous désirs étaient suspendus ; je subissais un vide qui m’emplissait totalement. Puisque je n’étais pas mort, je devais appartenir à la communauté des deux fois nés. Soigner (extrait) : !Soigner, c’est-à-dire soigner jusqu’au bout, c’est traverser un champ dont on ne connaît ni l’état du sol, ni la nature des herbes. C’est accepter les fleurs d’orties, la gadoue putride, les entorses et aussi les odeurs fraîches, l’ombre piquetée de soleil d’un arbre solitaire. C’est fatigant et dur. On se fait mal au dos, on en a marre, on voudrait que ça se termine vite, on se le reproche, on essaie de sourire et de ne pas se presser, et on pleure en cachette après l’avoir entendu appeler ce nom d’enfant que lui seul utilisait.

Thierry Thieû Niang Chorégraphe Le travail de Thierry Thieû Niang, danseur et chorégraphe se développe à partir d’une recherche sur le mouvement dansé explore les rapports entre individu et groupe, amateur et professionnel et réel et imaginaire. Son travail aborde les arts de la scène comme lieu d’exploration des formes du vivre ensemble questionnant les apprentissages et les transmissions : d’un corps à l’autre, d’une génération à l’autre ou encore d’une pensée à une autre sensible et partagée. Il dessine cette poétique de l’en commun auprès d’artistes invités de toutes disciplines – cette saison avec Marie Desplechin, Maylis de Kerangal, Ariane Ascaride, Marie Bunel, Julie Dossavi, Eric Lamoureux, Pierre Guyotat, et Patrick Autréaux mais aussi auprès de musiciens et chanteurs, de comédiens, d’enfants et de seniors, ou de personnes autistes ou détenues.


Nguyên Du Nguyên Du est un poète vietnamien. Il est surtout connu pour son poème d'amour le Kim Vân Ki"u, adaptation d'une épopée chinoise, Chants douloureux d'une malheureuse destinée, écrit au début du XIXème siècle et considéré comme l’œuvre vietnamienne la plus importante jamais écrite. En plus d’être un grand poète, Nguyên Du était aussi une personnalité éminemment fière de sa nation et animé d’une passion ardente pour sa langue maternelle. Il s’est affranchi de la barrière de la langue chinoise qui s’est imposée des milliers d’années au Vietnam pour écrire le Truyên Kiêu en nôm (idéogrammes vietnamiens). Nguyên Du a été le premier à utiliser le vietnamien comme langue littéraire officielle du pays. Il a été honoré par l’UNESCO en novembre 2013.

Linda Lê Linda Lê est une écrivain française d'origine vietnamienne né en 1963. Son père est ingénieur originaire du Nord-Vietnam et sa mère vient d’une famille aisée naturalisée française, Linda Lê vit à Dalat. En 1969 la famille part à Saïgon pour fuir la guerre. Linda Lê suit ses études au lycée français et se passionne pour Victor Hugo et Balzac. En 1977, elle arrive au Havre avec les femmes de sa famille. En 1981, elle monte à Paris pleine d'ambition, suit les cours de khâgne au Lycée Henri-IV, puis s'inscrit à la Sorbonne. Son premier roman, Un si tendre vampire, paraît en 1986. Linda Lê est longtemps restée un auteur peu connu du grand public malgré un succès critique indéniable, mais son œuvre a désormais maintes fois été couronnée : elle a reçu le prix de la Vocation en 1990, le prix Renaissance de la nouvelle pour "Les Évangiles du crime" en 1993, le prix Fénéon pour "Les Trois Parques" en 1997, le prix Wepler pour "Cronos" en 2010, la bourse Cioran en 2010, le Prix Renaudot Poche pour "A l'enfant que je n'aurai pas" en 2011. "Lame de fond" en 2012 reçoit une nouvelle fois un très bon accueil. Discrète, Linda Lê fuit les médias et se présente volontiers comme « un ours qui se terre ».

Bao Ninh Bao Ninh est un auteur vietnamien. Il s'est illustré durant la guerre du Vietnam de 1969 et 1975 dont s'inspire son unique roman Le chagrin de la guerre (1991). Bao Ninh traite du retour à la vie civile d'un soldat nord-vietnamien, de ses illusions perdues et des sentiments à l'égard de son pays. A la fin de la guerre, Bao Ninh est devenu biochimiste.


CALENDRIER Création au Théâtre Sorano à Toulouse : mercredi 2 avril 2014 à 20h00

CONTACT Thierry Thieû Niang : thierrythieuniang@gmail.com Patrick Autréaux : patrickautreaux@yahoo.fr Production : Vanessa Ceroni – vanessa.ceroni@augurart.com Tél. +33 6 16 77 75 47


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