Quelques reperes historiques

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La tragédie cambodgienne, quelques repères historiques 1953 : Après 93 ans de protectorat français, proclamation de l’indépendance du Cambodge à Phnom Penh 20 juillet 1954 : Accord de paix de Genève mettant fin à la guerre d’Indochine. Indépendance totale du Laos et du Cambodge évacués par le Viêt Minh. 3 octobre 1955 : Norodom Sihanouk est élu Premier ministre du pays avec 82 % des votes. 1956 : Norodom Sihanouk accepte l'aide militaire des Etats-Unis et de la Chine populaire pour lutter contre la guérilla communiste. 1960 : À la mort de son père, Norodom Sihanouk est nommé chef de l'État par les membres du Parlement cambodgien. Période de paix et d’indépendance qui vont permettre le développement du pays et une certaine prospérité grâce à une aide internationale multilatérale (France, États-Unis, Chine, Union soviétique…) La population croît rapidement, on construit des ports et des aérodromes, et l’enseignement se développe pour atteindre une large part de la population. 20 Novembre 1963 : Le Cambodge renonce à l'aide américaine et réaffirme sa neutralité. 1964 : Intervention militaire américaine au Viêt Nam. Sihanouk accorde au Viêt-Cong (communistes nord-vietnamiens) le droit d'établir des « sanctuaires » à l'intérieur des frontières cambodgiennes, à l'abri des frappes américaines. Les relations avec les ennemis héréditaires que sont le Sud-Viêt Nam et la Thaïlande, alliés des EtatsUnis se détériorent. Dans les forêts se met en place une organisation communiste clandestine qui va bientôt intégrer dans ses rangs les futurs cadres du pouvoir khmer rouge Kieu Samphân, Hou Yuon, et Hu Nim. 22 octobre 1966 : Le général Lon Nol devient Premier ministre 1969 : Le mouvement des Khmers rouges atteint près de 4 000 membres. Sihanouk renoue avec les Américains qui interviennent directement dans les zones du Cambodge contrôlées par les communistes vietnamiens sans que le gouvernement ne s’y oppose. Bombardements massifs des zones frontalières khméro-vietnamiennes. 18 mars 1970 : La droite renverse Sihanouk en

provoquant

de vastes manifestations

antivietnamiennes. Le général Lon Nol et le prince Sirik Matak arrivent au pouvoir et proclament l'abolition de la monarchie. Le pays est rebaptisé « République khmère ». Les Etats-Unis et le Nord - Vietnam s’affrontent sur les zones frontalières, les nord- vietnamiens pénètrent plus avant dans le pays. L'armée de Lon Nol doit faire face à la fois aux Vietnamiens et à la guérilla khmère rouge qui a reçu l'appui de 4 000 combattants communistes repliés sur Hanoï depuis 1954 et du prince Norodom Sihanouk qui vit à Pékin. Un million de Cambodgiens vont périr victimes du conflit.


Entre 1965 et 1973 les B-52 américains larguent 2 756 941 tonnes de bombes sur le Cambodge qui devient le pays le plus bombardé de l’Histoire. Le pays est alors exsangue. Avec le soutien des Nord-Vietnamiens et de la Chine, la guérilla des Khmers rouges se développe. Pol Pot et Ieng Sary fondent « l'Armée révolutionnaire du Kampuchéa », dirigée en sous-main par le parti communiste du Kampuchéa. Les Khmers rouges accroissent leur emprise sur la population contrôlant rapidement les 2/3 du territoire cambodgien. Le 1er janvier 1975, l'armée des Khmers rouges lance l'offensive finale contre l’armée régulière de Lon Nol. Au Vietnam l'offensive nord-vietnamienne de mars 1975 triomphe du régime de Saïgon. Le 17 avril 1975, les Khmers rouges entrent dans Phnom Penh.

Les Khmers rouges au pouvoir (1975-1979) Immédiatement après la victoire, les Khmers rouges ordonnent l'évacuation de toutes les villes, les habitants sont déportés dans les zones rurales. Cet exode forcé fait des centaines de milliers de victimes. Tout ce qui pouvait évoquer la civilisation urbaine, industrie, hôpitaux, écoles, administrations, est anéanti. A la campagne, le régime et son « organisation suprême », l’Angkar, nom sous lequel se cache le PCK, établissent une distinction entre l’« ancien peuple », c'est-à-dire les paysans, dont certains ont participé aux combats aux côtés des communistes depuis 1970, et le « nouveau peuple », c'est-à-dire, la population urbaine, sur laquelle les cadres ont droit de vie ou de mort. Ce sera la mort pour beaucoup d'entre eux. Les survivants doivent participer à l’élaboration d’un homme nouveau, sous l’autorité de l'Angkar. La monnaie est abolie, ainsi que toute propriété privée. Les familles sont disloquées. D’immenses travaux sont entrepris. L’épuisement au travail, la malnutrition et les maladies qui s'ajoutent aux exécutions sommaires, souvent à coups de gourdins, vont provoquer la mort de plus de deux millions d’individus en l’espace de trois ans. Le nom officiel du nouvel État est le Kampuchea Démocratique. Kieu Samphân est officiellement chef de l'état, mais l'Angkar est en fait dirigée par Saloth Sâr, secrétaire général du P.C.K., plus connu sous le nom de Pol Pot. Le 25 décembre 1978, l’armée vietnamienne passe à l’offensive et met en déroute en quelques jours l’armée des Khmers rouges. Phnom Penh est prise le 7 janvier 1979 et, au cours du mois, les Vietnamiens prennent le contrôle d'une grande partie du pays. Le 11 janvier 1979, à Phnom Penh, un Comité populaire révolutionnaire, contrôlé par la fraction provietnamienne du P.C.K et présidé par Heng Samrin prend le pouvoir et proclame la République populaire du Cambodge. L'armée vietnamienne reste au Cambodge pendant une dizaine d'années et la République Populaire du Kampuchéa gouverne pendant au moins dix ans le pays. Mais ce sont les dirigeants Khmers Rouges qui conservent le siège du Cambodge à l'ONU jusqu'en 1989. Certaines régions cambodgiennes du Nord-ouest restent sous le contrôle des Khmers Rouges.


Après le désastre En 1989 les forces vietnamiennes se retirent du Cambodge. Octobre 1991 : signature des accords de paix à Paris. Les quatre factions cambodgiennes – gouvernement de Phnom Penh, les Sihanoukistes, les partisans de Son Sann, ancien premier ministre, et les Khmers Rouges- forment le Conseil National Suprême (CNS) composé de 11 membres. Norodom Sihanouk est élu Président. En mai 1993, se tiennent les élections pour élire l'assemblée législative, sou le contrôle de l’ONU. Le FUNCIPEC de Sihanouk arrive premier suivi du PPC de Hun Sen. L'assemblée travaille à la rédaction de la nouvelle constitution, qui est promulguée le24 septembre 1993. Norodom Sihanouk redevient officiellement le roi du Cambodge. Le pays prend le nom de Royaume du Cambodge. Deux premiers ministres sont nommés Norodom Ranariddh et Hun Sen. Seuls les Khmers rouges s'opposent à ces élections et continuent la guérilla contre les forces de l'armée du Royaume du Cambodge jusqu'en 1998. 7 juillet 1994 : les Khmers rouges sont mis hors-la-loi par l'Assemblée nationale. Ils sont impliqués dans une série d’affrontements avec le gouvernement à propos des territoires occupés par les rebelles. 1996 : Les Khmers rouges se divisent. Des milliers de rebelles se rangent aux côtés du gouvernement, tandis que les autres, menés par Pol Pot, se regroupent au nord du pays. 25 Juillet 1996 : Pol Pot est capturé dans la forêt cambodgienne, et condamné à la résidence surveillée à vie. En 1998, il meurt, et les dirigeants Ke Pauk, Nuon Chea, et Kieu Samphân se rendent aux autorités cambodgiennes. Kieu Samphân et Nuon Chea, se rallient au gouvernement de Hun Sen. 29 avril 2000 : résolution de l’Assemblée Générale des Etats Unis pour la création d'un tribunal international. En 2004 le roi Norodom Sihanouk abdique en raison de sa santé et décède en 2012. Il laisse le trône à son fils Norodom Sihamoni. 4 juillet 2006 : Les tribunaux pour juger les Khmers rouges sont ouverts. C’est le parti du peuple Cambodgien qui remporte les élections législatives de 2008 et de 2013 Hun Sen reste premier ministre. En 2009, débute le premier procès d'un Khmer rouge devant un tribunal international En 2012, Douch, ancien directeur de la prison de Tuol Sleng, ou S21, est condamné à la prison à perpétuité. En 2014 : Kieu Samphân et Nuon Chea sont condamnés à la perpétuité dans un premier procès pour crime contre l’humanité. Ils comparaissent ensuite dans un second procès pour crime de génocide à l’encontre de la minorité musulmane Cham et de la minorité vietnamienne. Ieng Sary qui devait également comparaître, décède en 212 et sa femme Ieng Thirith est libérée en raison de son état de santé.


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