Entrevoi 26

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entrevoi... Le magazine d’Altéo asbl mouvement social de personnes malades, valides et handicapées

N°26

juillet 2012 à janvier 2013

Dossier Elections communales Retour de Bolivie 04

éditeur responsable : Ph.Bodart - Altéo asbl - Chaussée de Haecht, 579 - BP 40 -1031 Bruxelles

www.alteoasbl.be


les personnes handicapées sont-elles invisibles ?

EDITO

A en croire les chiffres sur leur représentation médiatique1, 0.33%, cela semble être le cas. Cela est d’autant plus étonnant, et même incroyable, qu’elles représentent environ 12% de la population belge, soit près/plus de un million de personnes. Mais la représentation médiatique n’est pas l’unique aspect ; elle est le reflet de la place donnée au handicap dans notre société. En un mot : un tabou !

Ce constat inquiétant implique que les activités des associations qui les représentent, comme Altéo, ne sont connue que de cercles bien restreints alors que depuis des années, elles se démènent et organisent une quantité d’activités. Si l’on note quelques efforts ces derniers temps – notamment avec la sortie du film les intouchables et Hasta la vista – cela reste tout de même assez modeste dans une société qui dit valoriser les différences. Au niveau littérature, c’est également le calme plat… Les seuls livres diffusés concernent la problématique et s’adressent à un public de spécialistes ou concerné par le handicap. Et malheureusement, lorsqu’on parle tout de même de handicap, c’est pour l’aborder sous l’angle médical, psychologique voire psychiatrique et non d’un point de vue social ou politique. Alors que de plus en plus de textes légaux « protègent » les personnes handicapée (Convention ONU, loi anti-discrimination, loi sur les aménagements raisonnables,…), on ne voit pas d’améliorations sensibles de leur quotidien et de nombreux droits leurs sont encore refusés : pièges à l’emploi, travail des personnes handicapées en entreprise, difficultés des personnes à mobilité réduite (PMR) vis-à-vis des transports, etc…

Edition et diffusion : Altéo asbl Chaussée de Haecht, 579 - BP 40 1031 Bruxelles T : 02 246 42 26 - F : 02 243 20 59 alteo@mc.be - www. alteoasbl.be

Rédacteur en chef : Sebastián Franco Editeur responsable : Philippe Bodart Ont collaboré à ce numéro : Marc Trémouroux, Emilie De Smet, Patrick Verhaegen, Cécile Histas, Isabelle Hautefenne, Sophie Schneider Relecture et corrections : Daniel Antoine, Philippe Bodart, Paloma Urbina

Photos et illustrations : Solidarité Mondiale, Film Les Intouchables, Kroll Mise en page : Buro Fluo entrevoi est imprimé sur papier recyclé


On est donc en droit de se demander : pourquoi donc ces législations ne sont-elles pas appliquées ? Déposer plainte contre une discrimination est un chemin de croix. En effet, il est très difficile de prouver la volonté discriminatoire de l’accusé. De plus, toute plainte (également pour les aménagements raisonnables) est individuelle. Les associations ne peuvent donc pas porter ces actions collectivement. Le plaignant se retrouvera donc très vite seul, avec la lourde tâche de faire aboutir sa plainte… Alors comment défendre (et promouvoir) les droits de la personne handicapée ? Comment interpeller les institutions sur le respect de ceux-ci en toute indépendance ? Il existe, en Fédération Wallonie-Bruxelles, un délégué général aux droits des enfants, pour défendre individuellement et collectivement les plus faibles : les enfants.

De même, la figure de délégué général à la personne handicapée me semble être une piste à explorer, avec le même type de compétences. Je vous invite à un débat à ce sujet. Dès à présent, d’autres actions sont possibles, comme vous le verrez dans ce numéro d’entrevoi. Nous y présentons les revendications d’Altéo pour les prochaines élections communales d’octobre 2012. Bonne lecture ! Marc Trémouroux, Président d’Altéo ---------------------1 2ème Baromètre de la diversité et de l’égalité dans les médias audiovisuels de la Fédération Wallonie-Bruxelles, www.csa.be/diversite

sommaire Dossier : élections communales

Le plan d’action d’Altéo

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PMR, une citoyenneté en mode mineur ?

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La campagne

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L’engagement local : interview

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De retour de Bolivie

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Interview de Jaime Estivariz Bustillos

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Altéo Info

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Coordonnées Altéo


Altéo entre en campagne pour les élections communales

Le plan d’action d’Altéo pour « Une commune où tout le monde est gagnant ! » Les élections communales sont un enjeu important pour Altéo et ses membres actifs au niveau local. La commune, c’est le niveau de pouvoir le plus proche des citoyens. Les communes s’occupent de toute une série de matières qui touchent directement les citoyens. C’est pourquoi, tous les six ans, Altéo rédige et défend un mémorandum de revendications à l’attention des candidats aux élections communales, sur base du vécu et des attentes de ses membres. En 2012, nous avons décidé d’innover : exit le mémorandum habituel pour faire place à un plan d’action ! Entre 2009 et 2010, plusieurs régionales d’Altéo ont réalisé une évaluation de l’action des communes de leur territoire. Ces régionales se sont rendues compte qu’évaluer le travail d’une commune sur base de revendications générales (celles du mémorandum d’Altéo pour les élections communales de 2006) n’était pas facile. De plus, certaines communes souhaitaient aussi agir en faveur des personnes malades ou handicapées mais ne savaient pas quoi faire concrètement ou prenaient des décisions qui, dans les faits, n’étaient pas utiles pour les personnes malades ou handicapées ! C’est pourquoi, nous avons décidé de « transformer » nos revendications en actions concrètes.

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Un plan, 8 objectifs, des dizaines d’actions. Dans le plan d’action, plusieurs dizaines d’actions concrètes sont proposées aux communes. Elles poursuivent toutes un même but : parvenir à l’inclusion des personnes handicapées ou malades mais aussi des personnes à mobilité réduite au sein de leur commune. En résumé : des actions pour une commune où tout le monde est gagnant ! Ces actions sont réparties en 8 objectifs généraux (voir encadré). Comme vous vous en doutez, les actions présentées dans le plan ne sont pas une liste exhaustive des actions à mener. Avant de rencontrer des hommes et femmes politiques d’une commune, chaque régionale ou section locale d’Altéo peut donc sélectionner et mettre en avant certaines actions qui leur semblent prioritaires. Les membres d’Altéo ont rédigé ce plan d’action. Trois journées de travail ont été organisées au niveau national. Tous les membres et volontaires d’Altéo intéressés pouvaient participer à ces journées. En général, les régionales ont délégué l’un ou l’autre représentant à ces journées pour relayer la réflexion de la régionale et leurs constats. Pour le contenu, nous sommes partis du mémorandum de 2006. La Commission Accessibilité et Mobilité (CAM) et la Commission Politique Sociale et de Santé (CPSS) ont retravaillé ces textes. Le Conseil


d’Administration d’Altéo a ensuite fait différentes remarques et a approuvé le contenu de ce plan d’action. Il existe deux versions du plan d’action : une version complète et un résumé d’une page. Lorsque vous rencontrerez des candidats aux élections communales, vous n’aurez pas toujours le temps de leur présenter dans le détail notre plan d’action. Nous vous conseillons alors de leur donner la synthèse de notre plan d’action. Le plan d’action : un outil « durable » ! Le plan d’action et sa version résumée vous seront utiles pendant la campagne électorale mais aussi lorsque le nouveau collège communal sera formé et pendant toute la législature. En effet, le plan d’action et sa feuille synthèse vous serviront aussi d’outil de suivi et d’évaluation du travail des communes en vue d’une inclusion de tous au sein de la commune. Le plan d’action vous permettra : • En début de législature, de faire un état des lieux de ce qui est déjà fait et de ce qui reste à faire pour l’inclusion des personnes handicapées et malades dans la commune; • Communiquer cet état des lieux et les attentes d’Altéo au moment où le nouveau Collège communal rédigera l’accord de majorité communal ou le plan stratégique communal; • De faire une évaluation de l’action de la commune après une, deux ou trois années de législature.

Nous espérons que cet article vous aura mis l’eau à la bouche… Pour connaitre notre plan d’action : consultez le site Internet d’Altéo (www.alteoasbl.be) ou contactez la régionale d’Altéo la plus proche de chez vous pour obtenir la version papier (coordonnées en fin de journal). Si vous souhaitez vous joindre aux actions de sensibilisation des candidats aux élections ou du grand public, nos régionales se feront un plaisir de vous accueillir et de vous informer des différentes manières de vous impliquer dans notre projet « Elections communales 2012 ». Emilie De Smet

Les 8 objectifs d’Altéo • Agir pour que les lieux soient accessibles à tous • Permettre à tous les citoyens de participer effectivement à la vie de la commune • Ouvrir les activités préscolaires, scolaires et extrascolaires aux enfants et aux jeunes ayant un handicap ou une maladie • Participer activement à une politique d’emploi incluant les personnes handicapées ou malades • Permettre à chaque citoyen de pouvoir se déplacer en toute autonomie • Renforcer les services d’aide aux personnes

6 principes pour l’action Altéo propose un plan d’action détaillé pour améliorer les conditions de vie des personnes malades et handicapées. Mais au-delà des actions concrètes, nous demandons que toutes les actions entreprises par une commune intègrent et fassent respecter les principes suivants : • La philosophie de la Convention des Nations Unies pour le droit des personnes handicapées doit transparaître dans toutes les politiques mises en place par la commune. Partir de la capacité des personnes malades et handicapées est un des principes majeurs mentionnés dans cette Convention. Les politiques communales seront également respectueuses des législations antidiscrimination. • Par principe, les personnes handicapées et malades doivent pouvoir accéder à tous les services offerts à l’ensemble de la population. Si des adaptations spécifiques sont nécessaires en raison d’un handicap ou d’une maladie, privilégier les projets/les solutions permettant à tous d’être autonomes.

• Rendre toutes les activités culturelles, sportives et de loisirs accessibles aux personnes handicapées ou malades • Renforcer l’accessibilité du logement pour tous

• Consulter en amont les personnes handicapées et malades pour tout projet qui aura un impact potentiel sur elles • Utiliser les outils existants pour mener vos actions (décrets régionaux, possibilité d’aides financières, conseils consultatifs, …) • Etre proactif et créatif pour éliminer les freins à l’inclusion de tous au sein de la commune • L’information adressée à l’ensemble des citoyens par la commune sera accessible : respect du label AnySurfer pour le site web, recours aux textes « faciles à lire » dans toute communication écrite, supports en grands caractères, etc. Cela concerne tous les projets, les aides et services de la commune et du CPAS, tous les services et les activités existantes sur le territoire de la commune et les offres d’emploi. Ces principes consacrent l’autonomie de la personne malade et handicapée. Ils sont essentiels pour que l’avis des personnes malades et handicapées soit pris en compte. Ils doivent donc guider tous les choix en matière de handicap. 05


Bonnes pratiques : ça se passe près de chez vous! Altéo Eupen:

«Berchem News»:

Depuis juillet 2011, l’équipe d’Altéo Eupen mène un travail de sensibilisation et de formation sur les élections communales. «Notre public-cible est constitué non seulement de nos membres mais également des institutions, des ETA (entreprises de travail adapté), des centres de jours, des primo-arrivants souhaitant s’y retrouver dans les dédales de l’administraton communale», précise Doris Spoden, secrétaire régionale d’Altéo à Eupen. «Depuis janvier 2012, nous pouvons compter sur la collaboration d’une jeune institutrice qui nous seconde bénévolement dans les animations scolaires notamment». Projet novateur: une brochure de sensibilisation et d’information réalisée par l’équipe avec le soutien graphique d’une école artistique locale. «Les lecteurs sont guidés par une mascotte sous forme de frite avec des repères tels une plume pour vulgariser les termes trop complexes. C’est ce qu’on appelle le langage simple». Cette brochure cofinancée par le gouvernement germanophone et l’AWIPH sera disponible fin juillet sur les 9 communes de la Communauté. Altéo Eupen souhaite encourager les politiciens locaux à organiser des tables-rondes en langage simple notamment pour les personnes porteuses d’un handicap mental. «Les Ecolos et les Libéraux se sont déjà montrés intéressés», clôture Doris.

A l’initiative de l’échevin des personnes handicapées, Vincent Riga, un premier magazine communal audio, le «Berchem News» a vu récemment le jour. Destiné au public mal ou non-voyant mais également aux aînés ou personnes dyslexiques, ce magazine permet de rapprocher le citoyen de l’information locale. «Nous avions déjà les informations nationales ou régionales en version audio mais rien n’était prévu à l’échelon communal», explique l’échevin. «Au terme d’un appel d’offres élaboré avec le Conseil Consultatif de la Politique de la Personne Handicapée, la Ligue Braille a été retenue par décision du Collège communal. Les bénéficiaires sont très contents de cette initiative. La qualité des enregistrements est excellente et la lecture par des native sepakers néerlandophones et francophones facilite la compréhension», poursuit Vincent Riga. Les auditeurs peuvent s’orienter plage par plage sur le cd qui est distribué gratuitement sur la commune de Berchem-SainteAgathe. Le cd-test a été évalué positivement fin janvier. L’échevin ne compte pas s’arrêter en si bon chemin et espère obtenir le label AnySurfer (accessibilité des sites internet) pour sa commune d’ici les élections d’octobre.

brochure «L’embarras du choix!» Quand l’info se met à l’audio

Pour plus d’informations sur la brochure «L’embarras du choix» à paraître en allemand, contactez Doris Spoden au 087/59 61 36 ou doris.spoden@mc.be.

Pour plus d’informations, n’hésitez pas à prendre contact avec Amandine Colin, responsable du service communication de la commune de Berchem au 0491/65 56 62 ou acolin@1082berchem.irisnet.be. Andenne:

ça roule pour moi! Depuis janvier 2012, les citoyens d’Andenne peuvent compter sur un nouveau service offert par le CPAS: des taxis sociaux pour effectuer soins médicaux, démarches administratives, courses ménagères ou activités récréatives. Fabienne De Lophem, gestionnaire du planning

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de ce projet précise: «Nous ne souhaitons pas faire de concurrence aux autres services de voiturage. Mais suppléer à une demande croissante de la part des bénéficiaires». A la différence d’autres services tels ceux d’Altéo ou de la Croix-Rouge, les taxis sociaux constituent une aide ponctuelle et non récurrente. «Vu que nous n’avons qu’un seul véhicule et qu’un seul chauffeur actuellement, nous privilégions les demandes pour des transports médicaux. S’il reste des plages libres, alors on peut aider à une course ou autre activité de loisirs». Le coût est de 2€ par trajet à l’intérieur de la commune et de 0,25€ par km pour un déplacement

hors de la commune. «Nous couvrons grosso modo la zone Andenne-Namur où se trouvent les principaux sites médicaux et hospitaliers», poursuit la gestionnaire du projet. Le public-cible est majoritairement constitué de personnes isolées se trouvant dans des difficultés temporaires pour se déplacer. Actuellement, le CPAS n’escompte pas augmenter l’offre car elle est suffisante pour répondre aux demandes des Andennois. Pour toute information: 085/84 94 16. Les demandes doivent être introduites 24h à l’avance au CPAS.

Personne à mobilité réduite (PMR), une citoyenneté en mode mineur ?! Le vote, un droit démocratique pour lequel des générations se sont battues afin qu’il soit accessible à tous les « majeurs » de la société. C’est aussi un devoir, une manière de prendre part au vivre ensemble. Quand on est PMR, trop souvent, l’exercice de ce droit et de ce devoir s’avère compliqué… au point d’en être écarté, exclu. Etre PMR, c’est, trop souvent, participer à la vie en société, en mode mineur, … pour voter aussi. Les oubliés de l’isoloir Nos amis de l’Union Chrétienne des Pensionnés dénoncent que les résidents des maisons de repos sont les grands perdants des rendez-vous électoraux2. Par facilité ou par désintérêt, le système les oublie. Par extension, toutes les PMR, qui résident en institution, sont concernées. Le médecin délivre très facilement, voire systématiquement, un certificat. Certes, une personne peut souffrir d’une désorientation qui compromet sa capacité de choisir ses mandataires, mais souvent on recourt au certificat par commodité en invoquant des problèmes d’organisation pratique. Ce n’est pas acceptable. Voter sans comprendre Quand il est question d’accessibilité du vote, la question ne se réduit pas qu’à l’accès physique du bureau de vote. On néglige la question de l’information. Voter sans comprendre, est-ce vraiment voter ? Une enquête en ligne destinée aux personnes en situation de handicap a récemment diffusé ses premiers résultats3. Elle révèle que 59% des personnes malentendantes éprouvent des difficultés à comprendre les hommes politiques à la TV. 87% des personnes malvoyantes ne peuvent lire la liste des candidats. Près de 60% des personnes déficientes intellectuelles ne parviennent pas à comprendre le résultat

des élections et, elles aussi, n’accèdent pas au contenu des débats télévisés. Les solutions techniques existent : langue des signes, synthèse vocale, « facile à lire »,…. Question de volonté politique et de mise en œuvre concrète. Les bâtons, wallons, dans les roues des chaisards… et autres PMR. Les règles organisant les élections communales sont fixées par les pouvoirs régionaux. En Wallonie, pour les PMR, ces règles sont particulières (voir encadré). Avec le Collectif Accessibilité Wallonie Bruxelles (CAWAB), Altéo s’oppose à ces mesures discriminatoires. Il veut que les électeurs à mobilité réduite soient considérés comme des citoyens « à part entière » et non « entièrement à part » ! Ils doivent pouvoir se faire accompagner dans l’isoloir sans déclaration préalable. Au lieu de demander aux personnes à mobilité réduite de se signaler, plusieurs mois auparavant, afin d’être redirigées vers un site adapté, rendons simplement les sites électoraux accessibles. Furieux contre Furlan, le ministre wallon chargé de cette matière, le CAWAB a interpellé à de multiples reprises. Tout récemment, le ministre a enfin promis, dans un premier temps, d’assouplir l’application de ces règles … et d’envisager ensuite de les supprimer. Ces promesses seront-elles tenues ? Patrick Verhaegen ---------------------2 « Oui, un autre monde est possible. Les ainés causent commune » Focus sur deux positions UCP. 3 http://www.allervoter.opinionline.be. Altéo Liège prend part à cette enquête et la soutient. Il n’en approuve toutefois pas la totalité ni de la démarche, ni des conclusions.

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PMR Une personne à mobilité réduite est une personne gênée dans ses mouvements en raison de sa taille, de son état, de son âge, de son handicap permanent (physique, sensoriel, mental) ou temporaire ainsi qu’en raison des appareils, instruments ou animaux d’assistance auxquels elle doit recourir pour se déplacer.4

Différentes catégories de PMR : Les utilisateurs de chaises roulantes ; les personnes déficientes visuelles, auditives, intellectuelles ; les personnes s’appuyant sur des cannes ; les personnes âgées ; les personnes de taille inhabituelle (enfants, en surcharge pondérale,…) ; les futures mamans, les parents avec landau ; les personnes cardiaques ; celles atteintes d’insuffisance respiratoire,….

Elles représentent +/- 40% de la population. 4 Extrait de « Du citoyen bruxellois à l’isoloir. Guide-conseil pour l’accessibilité du processus électoral aux personnes à mobilité réduite » 2006.

Pour voter aux élections communales en Wallonie. L’électeur à mobilité réduite peut introduire une déclaration auprès de l’administration communale afin d’être orienté vers un centre de vote adapté. Cette déclaration doit être effectuée au plus tard le 31 juillet 2012. La lettre A sera apposée au regard du nom du déclarant sur le registre des électeurs (qui sera détruit après les élections). L’électeur qui estime avoir besoin de se faire accompagner jusque et dans l’isoloir pour exercer son droit de vote peut introduire une déclaration sur un modèle disponible au secrétariat communal au plus tard le 29 septembre 2012. Il pourra se faire accompagner par un autre électeur ; celui-ci ne peut assister qu’une seule personne.

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Une campagne pour taper du poing sur la table ! Face au manque d’accessibilité du vote (voir article précédent), Altéo a décidé de consacrer sa deuxième campagne d’éducation permanente à cette thématique. Le premier moment fort de la campagne, le 14 octobre, jour des élections, consistera en une récolte de données sur l’accessibilité du vote. En effet, Altéo fournira un questionnaire complet à remplir par les personnes se rendant dans les bureaux de vote. Cette action complètera le questionnaire similaire remplis lors des élections de 2010. Grâce aux données recueillies, Altéo pourra se faire une idée plus précise de la réalité de l’accessibilité du vote. Ce même jour, les équipes transport d’Altéo se mobiliseront pour faciliter le déplacement des personnes ma-

lades et handicapées jusqu’au bureau de vote. Altéo appellera également les autres acteurs du transport adapté à s’associer à cette action. A partir de cette date, Altéo sensibilisera le grand public aux obstacles que rencontrent ces personnes dans l’exercice de leurs droits et devoirs. Elle relèvera la contradiction entre le droit de voter et l’impossibilité ou les difficultés de nombreuses personnes malades ou handicapées à l’exercer. Cette campagne, ne se veut pas une campagne de plus autours des élections. Chiffres à l’appui, elle entend dénoncer les graves obstacles aux droits démocratiques et le manque de volonté politique pour y remédier. C’est un sujet qui nous tient à cœur… Rendez-vous le 14 octobre ! 09 11


Un engagement très commun(e) La commune, un lieu où exercer sa citoyenneté. Petit catalogue non exhaustif de modes d’emploi.5 Prendre part et suivre les travaux d’un conseil consultatif. Bien que la majorité des conseils consultatifs ne soient pas obligatoires, et nous le déplorons, de nombreuses communes en organisent autour de thèmes tels que le logement, les affaires sociales, les personnes handicapées (CCPH),…. Ils se composent entre autres de représentants d’associations et de citoyens. Pourquoi pas vous ? Ces conseils sont des lieux de consultation citoyenne. Toute une série de sujets y sont débattus avant d’être évoqués en conseil communal. Leur mission est de donner un avis, qui peut néanmoins peser dans les décisions communales.

Les majorités communales une fois mises en place concluent un programme de politique générale, qu’elles publient ensuite. Le citoyen qui veut s’engager et/ou l’association dans laquelle il milite ont tout intérêt à l’examiner en regard de leurs revendications, de même qu’à en suivre les réalisations concrètes en cours de législature. Sur base de leurs constats, ils pourront rencontrer, interpeller les bourgmestres et échevins, plus particulièrement ceux chargés des matières qui les concernent : affaires sociales, famille, égalité des chances, aménagement du territoire, sport,… Plutôt que de regarder Roland-Garros à la télé, assistez à un conseil communal. Les échanges (entre conseillers communaux de la majorité et de l’opposition), les revers, montées au filet, amorties, … tout cela peut se voir aussi lors de certaines réunions du conseil communal, dont la majorité d’entre elles sont publiques. De nombreuses communes ont institué un droit d’interpellation lors des réunions du Conseil communal. De spectateur du match à joueur, le coup peut être tenté … Une fois qu’on y a pris goût, pourquoi pas essayer de monter dans l’arène ? Adhérer à un parti politique – démocratique-, s’y investir, devenir candidat aux élections, faire campagne, être élu, siéger. A vous de jouer … citoyen ! Patrick Verhaegen

---------------------5 Le contenu de cet article est une synthèse du dossier « Interpeller les élus. Information » édité à l’attention des animateurs-permanents d’Altéo en mai 2012 pour les élections communales 2012.

Interview

De nombreux membres d’Altéo sont impliqués au niveau local, souvent dans leur commune. Entrevoi a donc décidé d’aller à la rencontre d’un d’entre eux, Bernadette Bonaventure, pour qu’elle nous raconte son expérience. Peux-tu te présenter ? Je suis membre d’Altéo et j’habite à Verviers. Je participe à la Commission communale consultative de la personne handicapée mais également à la Commission communale consultative de l’aménagement du territoire et de la mobilité (CATM). Verviers est une des premières communes à disposer d’un Conseil consultatif de la personne handicapée. De plus, nous avons une échevine de l’égalité des chances qui est attentive à nos demandes ; nous sommes pris au sérieux. De plus, la secrétaire de la Commission consultative de la personne handicapée est le Handicontact communal. 10


C’est une personne très active et qui fait un grand travail pour les personnes handicapées : c’est un atout énorme ! Elle est un moteur pour tous les autres Handicontacts de la région. La commune s’est par exemple dotée de boucles magnétiques qu’elle met à disposition des associations locales. C’est un exemple de collaboration avec la Commission consultative. Nous allons essayer de développer ce genre de projet. Quelles sont les principales difficultés que rencontrent les personnes handicapées dans ta commune ?

Comment se passent les réunions des Conseils consultatifs ? Que t’apportent ces réunions ? Nous nous rencontrons tous les deux mois environ. Nous sommes une petite quinzaine de membres, entre les représentants d’associations et ceux qui sont à titre individuel, comme moi. Les membres peuvent proposer des points à mettre à l’ordre du jour au Handicontact. J’apprends à mieux connaitre ma ville grâce à ces réunions. J’apprends également à travailler beaucoup plus en réseau ; savoir où aller quand on a besoin de quelque chose. Cela m’a également ouvert l’esprit, notamment en côtoyant d’autres types de handicap.

L’accessibilité reste le problème principal ; restaurants, bâtiments publics,…. Par exemple, la commune vient d’inaugurer une rue commerçante qui – même si elle est très belle – n’est pas du tout accessible. Les pavés sont trop saillants et rendent très difficile les déplacements en voiturette mais aussi pour les poussettes. Les personnes âgées auront également des difficultés et même les femmes en talons…

Par contre, je souhaiterais qu’Altéo mettent à notre disposition des formations. Notamment sur la lecture des plans, car c’est une tâche qui revient très régulièrement dans la Commission communale de l’aménagement du territoire et de la mobilité. C’est parfois très technique et je souhaiterais être mieux préparée.

Ce manque d’accessibilité est du à une rupture de stock des pavés prévus qui ont du être remplacés par d’autres. Pour rendre un peu plus facile l’accès, la police a sensibilisé les commerçants pour qu’ils laissent plus de place pour le passage. Les panneaux sont donc placés de manière à ne pas bloquer la ligne guide pour les personnes déficientes visuelles. Cela évite également aux chaises roulantes de slalomer sur le trottoir.

La personne handicapée doit être proactive ; elle doit sortir de chez elle et agir. C’est comme cela que les choses bougeront.

Le problème de cette rue commerçante ne reflète pas forcément l’engagement de la commune pour l’accessibilité. En général, les autorités sont attentives à nos demandes. On va donc travailler ensemble pour améliorer quelque peu l’accessibilité de cette rue. La commune répond-elle aux préoccupations de la Commission consultative ? Oui. Chaque fois que nous demandons quelque chose, nous avons une réponse. Pas toujours de solution mais au moins toujours une réponse. Ce d’autant que le Handicontact suit les dossiers de près et interpelle sans cesse les institutions. Aujourd’hui, la commune est plus attentive à l’accessibilité. Mais il faut tout de même taper sans cesse sur le clou.

Comment vois-tu l’avenir ?

Cela fait près de 12 ans que je suis impliquée dans la Commission consultative de la personne handicapées et près de 6 ans dans celle sur l’aménagement du territoire. Aujourd’hui, je souhaite m’engager au niveau politique : c’est pourquoi, comme en 2006, je suis candidate aux élections communales d’octobre 2012. Mais si je suis élue, un problème se posera : le Conseil communal n’est pas accessible et comme c’est un bâtiment classé, on ne peut pas le rendre accessible. On verra donc ce qui se passera. Mon engagement politique ne sera pas uniquement axé sur la problématique du handicap mais en sera un axeclé. Je souhaite également continuer à m’engager au sein de la Commission subrégionale de l’AWIPH. Je représente la personne handicapée dans cette Commission composée de nombreux professionnels. Mais grâce au travail fait en CPSS (Commission de Politique Sociale et de Santé, Altéo) je me sens plus à l’aise dans les discussions malgré leur contenu parfois très technique. Propos recueillis par Sebastian Franco

page 12 > Vue de La Paz et du Nevado Illimani> 11


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La Bolivie, une réalité tout autre !

De retour de Bolivie, suites de la campagne « La santé, un droit pour tous ! » Dans le cadre de la campagne de Solidarité Mondiale « La santé, un droit pour tous ! », un voyage d’immersion a été organisé en Bolivie. Un représentant du Secrétariat général d’Altéo était du voyage. Il nous livre ici les propos du député Jaime Estivariz Bustillos, Président de la Confédération Bolivienne de la Personne Handicapée. A titre d’introduction ? Nous, les personnes handicapées, devons nous approprier de notre propre problématique. C’est-à-dire être protagoniste de notre propre changement, être des interlocuteurs avec tous les niveaux de pouvoir de l’Etat qui ont un lien avec la problématique du handicap. En Bolivie, la personne handicapée souhaite être protagoniste du changement, du développement, de la croissance d’un peuple et d’une nation. C’est important lorsqu’on parle d’égalité des chances, que soient pris en compte tous ces aspects.

Nous nous rendons compte du retard qu’a pris la Bolivie en matière de handicap. Nous n’avons jamais été pris en compte et nous avons toujours été ignorés et marginalisés de la société. Nous avons été traités comme des mendiants et non comme des personnes à part entière. Et ce malgré la solidarité qui caractérise le peuple bolivien. Qu’avez-vous entrepris pour pallier à cette situation ? Les personnes handicapées ont décidé d’initier une campagne politique. Aujourd’hui en Bolivie, les associations comme la nôtre peuvent agir dans le champ politique. Ce n’est plus une exclusivité des partis politiques. Nous voulons créer notre propre mécanisme qui nous permette une participation aux élections tant locales que nationales. Il y a beaucoup d’obstacle à surmonter, mais nous avons la chance d’être bien organisés au niveau de la Confédération (Confédération Bolivienne de la 13


Personne Handicapée). La Confédération, ses fédérations nationales, départementales, et les associations de personnes handicapées peuvent pallier aux problèmes, notamment économiques, qui nous empêchent de faire campagne. Nous pouvons ainsi participer aux élections avec nos propres candidats. Pour nous c’est une manière de rendre visible notre réalité sociale, et non de prendre parti dans la réalité politique. La Confédération renforce le travail des fédérations (sourds, aveugles, parents d’enfant et les 9 fédérations départementales..). Il y a également les sous-fédérations locales (communes, autonomie de gestion) qui font un travail essentiel. Au travers de notre organisation nous informons et formons (création de leaders) les personnes de leurs droits pour qu’ils puissent agir et les faire respecter. Nous collaborons également avec les confédérations d’autres pays. Nous avons mis sur la table dans un récent sommet à Santa Cruz (en octobre), et que je relaie en tant que député national, une proposition de code électoral qui obligerait tous les partis politiques a avoir un pourcentage de personnes handicapées ou de parents de personnes handicapées. A travers cela nous recherchons l’égalité dans la participation comme cela s’est fait avec les femmes. Car les personnes handicapées sont tout de même une grande minorité, on parle de 10% de la population. Donc avoir 10% des candidats serait juste. Cela a été mon travail durant ma première législature, sensibiliser les autres députés à prendre en compte la personne handicapée, et d’intégrer leur réalité dans toutes les lois votées.

Nous avons également élaboré, avec les associations du secteur, la loi de traitement préférentiel. Cela a été un processus participatif de récolte d’information et d’information du secteur. Sous le slogan « rien pour nous, sans nous ! ». Cela a donné de très bons résultats. Mais la loi est bloquée au niveau politique, puisqu’elle affecte certains intérêts peu scrupuleux. La Bolivie a également ratifié la Convention ONU sur le droit de la personne handicapée.

Quels sont les problèmes fondamentaux qu’affronte la personne handicapée en Bolivie ? Le manque d’accessibilité est criant, même ici dans le Congrès national nous avons du lutter pour disposer de rampes d’accès. Au niveau de l’éducation il y a également beaucoup de problèmes. Il y a des écoles normales et des écoles spéciales. Nous demandons l’inclusion dans les écoles normales. Mais les professeurs ne sont pas formés pour cela (braille,…), rien dans leur formation n’aborde ce problème. Il y a également un problème d’accessibilité des bâtiments scolaires. Il n’y a pas non plus d’appui à la personne handicapée qui fréquente par exemple une université, ce qui fait qu’au bout d’un moment, les difficultés (coûts, temps) la font quitter le cursus. Donc il ne suffit pas d’ouvrir l’accès, encore faut-il apporter un appui afin de concrétiser cette ouverture.

Quelle est la législation en matière de handicap en Bolivie ? Il existe certaines lois qui donnent des droits aux personnes handicapées ainsi qu’une loi qui met à disposition un fond de développement et de solidarité (lois 3925 et 1678 datant de 1985). Il y a également divers décrets. Sous ma législature, une loi est passée pour célébrer la journée nationale de la personne handicapée qui a lieu le 15 octobre.

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Nous n’avons pas d’accès à la santé. Si nous ne travaillons pas, pas d’accès à la santé. C’est un désastre à ce niveau. Les gens meurent. Si quelqu’un a un accident, mais pas d’argent, il affronte de gros problèmes. Il n’est pas appuyé psychologiquement s’il devient handicapé : pas d’appui pour entreprendre sa nouvelle vie, ses nouvelles difficultés. Il devrait y avoir un appui dans ces moments. C’est une lutte très importante. Au niveau de l’insertion dans le travail, nous essayons de faire passer une proposition de loi : l’engagement préférentiel dans la fonction publique. L’Etat doit donner l’exemple, mais on est loin du compte.


Il y a 5 ans (2006), les personnes handicapées ont mené une lutte historique ici en Bolivie. Cela a permis l’adoption de la loi 3925 qui crée un fonds de 40 millions de Bolivianos retirés aux partis politiques pour soutenir les personnes handicapées. Mais l’Etat, de manière sournoise via un décret, s’approprie de ce fonds et le distribue à 5 ministères (santé, éducation, travail). Du coup, ce n’est plus vraiment un fonds. Nous n’avons pas lutté pour avoir des droits qui nous étaient déjà reconnus par la Constitution, mais bien pour un fonds au service des personnes handicapées, pour créer des micro-entreprises par exemple puisque nous sommes discriminés au niveau des prêts bancaires. Aujourd’hui la bagarre c’est pour récupérer ces ressources. Nous pensons que la solidarité commence chez soi. Nous ne pouvons exiger la solidarité si on ne commence pas par nous-mêmes. Le handicap est parfois si complexe, que nous avons besoin de cette solidarité. Ce que nous souhaitons c’est que ceux qui peuvent travailler puissent travailler, et pour ceux que non, ont leur donne un revenu minimum, une aide. Mais c’est aux personnes handicapées de gérer ce fonds, nous qui connaissons bien la problématique, et pas des politiciens qui ne connaissent rien au problème. Le 15 novembre est parti une marche depuis Trinidad, une caravane d’une quinzaine d’héroïques compagnons en chaise roulante, se mettant en danger sur les routes pour dénoncer le mauvais usage des ressources et la marginalisation que subissent les personnes handicapées. En 5 ou 6 jours ils ont fait 170 km. Ils sont maintenant 50.

Ils iront jusqu’à l’ONU s’il le faut pour faire connaitre les revendications. La caravane arrivera à La Paz et s’il faut, grâce à nos contacts péruviens, chiliens, argentins, nous irons plus loin. Y a-t-il eu des améliorations depuis l’arrivée au pouvoir du nouveau gouvernement d’Evo Morales ? Non dans le sens où le gouvernement ne nous a rien donné. C’est nous qui l’avons obtenu par notre lutte historique, comme beaucoup de conquêtes sociales dans le monde entier. Les gouvernements ne comprennent que la pression. Nous avons attendu des réponses du gouvernement durant 2 ans, en vain. Il ne nous reste donc plus que la lutte. Est-ce que votre lutte a changé le regard qu’ont les Boliviens sur le handicap ? Cela a permis une énorme conquête : la visibilité du handicap et des personnes handicapées. Aujourd’hui on parle de nous, nous ne somme plus un tabou. Il manque encore beaucoup de chemin à faire, mais nous sommes dans ce processus. Cela nous attriste que comparé à d’autres pays nous n’ayons pas de considération, mais nous savons qu’avec le temps nous y arriverons ; en mettant la pression sur le gouvernement, qu’il soit de gauche ou de droite. Propos recueillis par Sebastian Franco

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Altéo info

Etre patient, c’est avoir des droits. Qu’on se le dise ! Voilà dix ans que la loi sur les droits du patient a été promulguée. Elle reste largement méconnue. Le patient ignore ses droits : celui de recevoir une information claire et compréhensible sur son état de santé, celui de donner son accord pour un traitement, celui de recevoir des soins contre la douleur, d’être accompagné,… Cette loi pose des jalons autour d’une dimension déterminante des soins : la relation entre le malade et le soignant. Pas de soins de qualité, sans une relation de qualité. Deux récits extraits de la brochure en ligne « Droits des patients »6 Carla : Il y a quelques jours, j’ai été informée que j’avais une tumeur au cerveau. J’aimerais avoir un deuxième avis, mais pour cela, je dois obtenir mon dossier auprès de mon médecin. Je n’ai plus la force d’aller chercher les documents chez mon médecin. Le médecin remettra-t-il les documents à mon ami Éric ?

Droits

des patients. Altéo s’en mêle. 18 avril 2012, Clinique de Jolimont à La Louvière. « Bonjour, savez-vous que ce mercredi est la journée européenne des droits du patient ? »

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Oui, si vous désignez votre ami comme « personne de confiance » et que vous lui remettez une demande écrite pour qu’il puisse obtenir votre «dossier patient». Votre médecin mentionnera l’intervention de la personne de confiance dans votre dossier. Pendant l’opération de Carla, les médecins constatent que la tumeur au cerveau a provoqué de graves lésions. Elle tombe dans le coma et les médecins doivent décider du traitement qui lui sera administré. Qui prendra une décision à ce sujet ? Bien qu’Éric soit déjà intervenu en qualité de « personne de confiance », il ne pourra plus intervenir en qualité de « représentant ». Si vous n’avez pas désigné de représentant, le conjoint ou le partenaire cohabitant sera considéré comme votre représentant. Emma : Lors de mon dernier séjour dans un hôpital universitaire, j’ai été surprise par la visite d’un professeur et de quatre étudiants. À moitié groggy, j’ai entendu le professeur exposer «mon cas» dans les moindres détails, papiers et radiographies à l’appui. Les étudiants ont même soulevé le drap à deux reprises. Entre-temps, mon mari est arrivé, mais il a dû attendre à l’extérieur ! Je sais que chacun doit pouvoir apprendre son métier, mais cette fois, c’en était trop. Un médecin peut-il emmener toute son équipe dans ma chambre sans m’en informer préalablement ? De nombreux stagiaires travaillent dans un hôpital universitaire. L’expérience pratique est importante pour que plus tard, ils puissent exercer leur profession. Cela n’empêche que votre médecin est tenu de vous en informer préalablement. Vous avez en outre le droit de refuser la présence des stagiaires qui ne sont pas nécessaires aux soins et d’exiger celle de votre partenaire auprès de vous. Patrick Verhaegen (avec l’appui de Catherine Daloze, Etienne Mathues, Christel Tecchiato, du service Marketing Information Communication MC)

------------------6 Voir sur le site de la Mutualité chrétienne www.mc.be

C’est par cette question qu’une douzaine de bénévoles d’Altéo, formés, a abordé les personnes présentes dans les salles d’attente. Ils distribuent un petit quizz pour que chacun fasse le point sur le sujet, invitent ceux qui veulent en savoir plus à se rendre au stand placé à l’accueil de la clinique. Et là, répondent à leurs questions des membres d’Altéo, des conseillers de la Mutualité chrétienne ainsi que

la médiatrice de l’hôpital. Mme Bertrand apprend l’existence de ce service de médiation, découvre qu’elle peut faire appel à sa mutualité en cas de problème. « C’est vrai que l’on se pose toujours des questions sur les soins qui seront donnés ou sur leur coût. Avec ce que je sais à présent, je serai plus en confiance pour établir le dialogue avec mon médecin. »


Hasta la vista

La nouvelle carte de stationnement :

photo d’identité, à la DGPH. Désormais, elle ne doit plus envoyer de formulaire, ni de photo d’identité (que la DGPH obtient via le Registre national). Dès qu’elle reçoit sa carte, elle la signe dans la case prévue.

plus simple, plus vite, plus sûr !

Le 23 mars 2012, Philippe Courard, Secrétaire d’État aux Affaires sociales, aux Familles et aux Personnes handicapées a remis personnellement la première carte « nouvelle génération » à une personne à mobilité réduite de la Ville de Bruxelles. Quels changements les nouvelles cartes vont-elles apporter ? Le Secrétaire d’État s’en réjouit : la demande sera plus simple et la personne handicapée recevra plus vite sa carte. De plus, les cartes seront mieux protégées contre les abus. La Direction Générale de la Personne Handicapée (DGPH) reçoit annuellement plus de 60.000 nouvelles demandes de cartes de stationnement. En 2011, elle a ainsi reçu 67.895 demandes et octroyé 58.188 cartes. Plus simple : auparavant, la personne qui demandait une carte de stationnement et qui y avait droit, recevait un formulaire qu’elle devait envoyer signé, avec une

Plus vite : Lorsqu’elle reçoit la demande, la DGPH vérifie si la personne est déjà reconnue officiellement comme personne handicapée et si elle a bien droit à la carte de stationnement. Si c’est le cas, il ne faudra désormais 17


qu’environ 2 semaines pour que la personne reçoive sa carte dans sa boîte aux lettres (contre en moyenne 8 semaines auparavant). Si la personne n’est pas encore reconnue officiellement, la DGPH évaluera d’abord son handicap, pour vérifier si elle a bien droit à la carte. Mieux protégée contre les abus : un hologramme rend la nouvelle carte beaucoup plus difficile à copier, ce qui devrait limiter fortement les fraudes. Chaque carte reçoit un numéro de série unique. Quand la DGPH établit un duplicata d’une carte perdue ou volée, ce duplicata recevra un nouveau numéro de série. L’ancien numéro ne sera donc plus valable et personne ne pourra utiliser frauduleusement la carte perdue ou volée. Les anciennes cartes restent valables Les cartes distribuées avant le 23 mars 2012 resteront valables, soit jusqu’à la date qui y figure, soit à durée indéterminée au cas où aucune date n’est mentionnée. Les titulaires de ces cartes ne doivent donc pas en demander de nouvelle. (Article rédigé d’après le communiqué de presse diffusé par le SPF, le 23 mars 2012)

« Peut-on être handicapé et heureux ? » Altéo Namur vient d’éditer une brochure qui tente de répondre à cette question difficile au travers de plusieurs témoignages de personnes handicapées mentales. La brochure donne également la parole à des experts et met à disposition des outils pédagogiques pour aborder le sujet. On y trouve le résultat d’une enquête et des pistes de réflexion pour avancer dans ce débat complexe et passionnant. La réflexion sur le thème « Peut-on être handicapé et heureux » a été initiée par le groupe Scoubidou d’Altéo Namur. Ce groupe rassemble une soixantaine de personnes (pour la majorité des personnes déficientes mentales) qui proviennent d’institutions diverses de la région namuroise, mais aussi des personnes isolées ou vivant en famille. Ces personnes se retrouvent pour partager leur vécu, progresser et mener ensemble des actions d’éducation permanente, et pour vivre aussi, tout simplement, des activités de loisirs sécurisées par un encadrement respectueux de leurs aspirations.

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Au travers de leurs échanges, des questions se sont posées sur des regards qu’ils croisent, des remarques qu’ils entendent et qui expriment des sentiments de peur, de pitié ou de moquerie. Les gens ne peuventils pas être respectueux des différences et croire simplement aux capacités des personnes handicapées à faire des choix, à s’épanouir, à trouver du bonheur sur terre ? C’est ainsi qu’il a été décidé de mener une enquête auprès de personnes valides et handicapées, d’aborder le sujet autrement que par des mots, au sein d’un atelier artistique et de faire appel à un expert (Christian Van Rompaey) pour avoir un éclairage éthique sur la question. Le fruit de cette réflexion s’est exprimé au travers d’une conférence publique, d’une exposition des réalisations picturales et par l’élaboration d’une brochure. -------------------Brochure « Peut-on être handicapé et heureux ? » Prix : 7€ + frais d’envoi (réduction de 2€ pour les membres Altéo) Commande par téléphone au 081 24 48 17


Altéo Secrétariat général Chaussée de Haecht, 579 – BP 40 1031 Bruxelles Tél : 02 246 42 26 Email : alteo@mc.be www.alteoasbl.be

Les sections régionales d’Altéo Altéo est une association ouverte à toutes et à tous, quel que soit le handicap ou la maladie. Les personnes valides souhaitant prendre une part active dans un réseau de solidarité sont également bienvenues. Missions d’Altéo : , l’intégration grâce à des nombreuses activités de loisirs : sports, séjours de vacances, activités culturelles… , l’action collective pour la défense des intérêts et des droits des personnes malades et handicapées , l’entraide de proximité par l’accompagnement et le transport de personnes malades ou handicapées Altéo est reconnue comme association d’éducation permanente par la Fédération Wallonie-Bruxelles.

Altéo Brabant Wallon Boulevard des Archers, 54 - 1400 Nivelles Tél : 067 89 36 80 Altéo Centre, Charleroi et Thudinie Rue du Douaire, 40 - 6150 Anderlues Tél : 071 54 84 31 Altéo Dinant Avenue des Combattants, 16 - 5500 Dinant Tél : 082 21 36 69 Altéo Eupen Klosterstrasse, 74 - 4700 Eupen Tél : 087 59 61 36 Altéo Liège Place du XX août, 38 - 4000 Liège Tél : 04 221 74 33 Altéo Luxembourg Rue de la Moselle, 7-9 - 6700 Arlon Tél : 063 21 17 38

Avec le soutien financier du Ministre de la Santé, de l’Action sociale et de l’Egalité des Chances de la Région wallonne. Avec le soutien de la Fédération Wallonie-Bruxelles

entrevoi... est envoyé gratuitement aux membres d’Altéo asbl. Pour s’affilier, contactez la régionale la plus proche de chez vous. Tout don de 40 euros bénéficie d’une déduction fiscale. Compte d’Altéo asbl : CCP : 000-1523811-38

Altéo Mons Rue des Canonniers, 3 - 7000 Mons Tél : 065 40 26 38 Altéo Mouscron Rue St Joseph, 8 - 7700 Mouscron Tél : 056 39 15 21 Altéo Namur Rue des Tanneries, 55 - 5000 Namur Tél : 081 24 48 16 Altéo Tournai Rue Saint Brice, 44 - 7500 Tournai Tél : 069 25 62 68 Altéo Verviers Rue Laoureux, 36 - 4800 Verviers Tél : 087 30 51 61 Altéo Walcourt Rue Notre-Dame, 1 - 5650 Walcourt Tél : 071 66 06 73 ASBL Solidarité MRB - Altéo MRB

Chaussée de Haecht 1805 - 1130 Bruxelles Tél: 02 240 87 80


Liège, gare des Guillemins, 16h22

ET SI LA SOLIDARITÉ, ÇA COMMENÇAIT PAR SE METTRE À LA PLACE DES AUTRES ? L’AIDE ET LES SOINS À DOMICILE, cela ne vous concerne peut-être pas directement. Mais si vous vous mettez à la place d’une personne dépendante, vous verrez à quel point cela peut être important. C’est pourquoi la Mutualité chrétienne a développé un vaste réseau de services : infirmières, aides familiales et aides ménagères, conseillers en adaptation du domicile, matériel d’aide et de soins, téléassistance 24h/24… En bonne santé ou pas, tout le monde a le droit de bien vivre chez soi. Non ?

Tél. 0800 10 9 8 7 – www.mc.be/domicile


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