Extrait de "L'agriculture biologique pour nourrir l'humanité"

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Dessin de couverture : © David Dellas, 2011

ACTES SUD COLIBRIS DÉP. LÉG. : MARS 2012 24 e TTC France www.actes-sud.fr

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ISBN 978-2-330-00750-8

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JACQUES CAPLAT L’AGRICULTURE BIOLOGIQUE POUR NOURRIR L’HUMANITÉ

L’agriculture biologique comme mode de production agricole reste peu ou mal connue des citoyens et fait toujours l’objet de nombreuses approximations, tantôt positives, tantôt négatives. Chacun interprète le sujet à travers ses présupposés, son enthousiasme ou ses réticences. C’est ainsi que se succèdent les affirmations encourageantes sur les bénéfices environnementaux ou sanitaires de la bio et les inquiétudes sur ses rendements plus faibles ou ses difficultés techniques. Passéistes pour les uns, pionniers pour les autres, les agriculteurs biologiques sont sujets du débat, mais rarement convoqués à la barre. L’ouvrage de Jacques Caplat comble ainsi une lacune. A partir d’une connaissance intime de la réalité de l’agriculture biologique en tant que fils d’agriculteur, ancien conseiller agricole de terrain puis chargé de son développement à l’échelle nationale et européenne, Jacques Caplat explique les fondements et les pratiques concrètes de l’agriculture biologique telle qu’elle a été définie et telle qu’elle est mise en œuvre dans les champs. Il relate l’expérience d’hommes et de femmes, notamment dans les pays du Sud, pour qui la bio est une innovation stimulante et un espoir à long terme. Clair et pédagogique, l’ouvrage s’adresse à tout consommateur, curieux des enjeux réels autour du contenu de son assiette, comme à tout citoyen, soucieux de pouvoir se positionner sur des débats de fond comme celui des OGM, de l’adaptation de l’agriculture biologique aux réalités des territoires en France et dans le monde, ou encore des problématiques sanitaires associées à l’alimentation… Il donne ainsi une vision transversale et globale de l’agriculture biologique en reliant des sujets souvent considérés jusqu’à présent de manière isolée et partielle.

ACTES SUD

L’AGRICULTURE BIOLOGIQUE POUR NOURRIR L’HUMANITÉ

JACQUES CAPLAT

L’AGRICULTURE BIOLOGIQUE POUR NOURRIR L’HUMANITÉ DÉMONSTRATION PRÉFACE DE CLAUDE AUBERT

DOMAINE DU POSSIBLE ACTES SUD

22/02/12 16:06


Préface par Claude Aubert 10 Introduction 16 I. Qu’est-ce que l’agriculture biologique ?

22

1.  La bio ou le bio ?

23

2.  Une agriculture “traditionnelle” ?

30

3.  Respect des équilibres et approche globale

37

4.  Le sol, les plantes, les animaux : les grands principes de la bio

50

5.  L’autonomie n’est pas l’autarcie

76

6.  Agriculture biologique, agriculture biodynamique, agroécologie

81

7.  Des réglementations précises, un contrôle rigoureux

93

8.  Des produits plus sains ?

108

9.  Les agriculteurs bio utilisent-ils des techniques “farfelues” ?

126

10.  Les acteurs de la bio en France

138

11.  L’agriculture biologique dans le monde

148

ii. L’environnement, une préoccupation majeure

162

1.  Un enjeu crucial pour l’agriculture

164

2.  La bio, une excellence environnementale

189

3.  L’agriculture biologique face au dérèglement climatique

203

4.  Pourquoi les bio refusent-ils les ogm ?

214

5.  Semences standard, semences paysannes, semences biologiques

232

6.  Le lien au territoire : un intérêt autant social et agronomique qu’énergétique

244

7.  Un agriculteur bio n’est-il pas “pollué” par ses voisins ou par la pluie ?

261

III. Une agriculture performante et intensive

270

1.  De faibles rendements ?

272

2.  Une démarche adaptée aux milieux tropicaux

294

3.  Quelles sont les causes de la faim dans le monde ?

316

4.  L’agriculture biologique peut être généralisée

341

5.  Sécurité alimentaire : les atouts de l’agriculture biologique

357


iv. Et demain ?

364

1.  L’agriculture biologique coûte-t-elle réellement plus cher ?

366

2.  Un développement discontinu : des “effets de seuil” inévitables

376

3.  Filières courtes, commerce équitable, quels circuits pour les produits biologiques ?

388

4.  Le passage en bio : des étapes successives, une démarche permanente

397

5.  Des impasses techniques ou des marges de progrès ?

416

6.  Des conversions massives parfois plus faciles que des conversions isolées

426

Conclusion : une nouvelle révolution agricole ?

434

ANNEXES 1. Glossaire

447

2.  La charte de la bio

460

3.  Adresses utiles

464

Les groupements régionaux d’agriculture biologique

467

bibliographie 470 remerciements 479


prĂŠface


“M

onsieur Aubert, pouvez-vous me dire qui décidera, avec ce que vous proposez, quel est le tiers de la population française qui devra mou-

rir de faim ?” Tel est le type de question que l’on me posait parfois, au début des années 1970, lorsque je faisais des conférences sur l’agriculture biologique dans les écoles supérieures d’agronomie. Les temps ont changé. Rares sont ceux qui doutent aujourd’hui que, même généralisée, l’agriculture biologique serait capable de nourrir toute la population française. Certes, la production baisserait – bien moins que beaucoup le pensent, comme l’explique Jacques Caplat dans ce livre – et avec elle nos exportations, au moins en quantité, mais il y aurait largement assez à manger pour tout le monde. Cependant, au niveau mondial, le débat est loin d’être clos et le problème de nourrir sept milliards de Terriens, et les neuf milliards annoncés pour 2050, reste l’argument principal, avec celui du prix des produits, avancé par ceux qui estiment impossible la généralisation de l’agriculture biologique. Jacques Caplat expli­que très clairement pourquoi ces derniers se trompent, notamment parce que, dans les pays tropicaux, les rendements en bio, avec des systèmes diversifiés, sont souvent plus élevés qu’en conventionnel. A propos de rendements, je citerai un témoignage personnel. Dans les années 1980, à l’occasion d’une mission en Inde j’ai rencontré, à la faculté d’agronomie de New Delhi, un chercheur qui avait travaillé pendant dix ans sur la culture associée du maïs et de diverses légumineuses alimentaires. Il avait montré qu’en optimisant cette association, il augmentait de 50 % la production sur

une surface donnée sans rien changer d’autre aux techniques agricoles. Ayant ensuite rendu visite à quelques agriculteurs de la région, j’ai constaté que tous utilisaient de l’azote chimique – en petites quantités faute d’argent pour en mettre davantage – mais qu’aucun n’avait entendu parler des résultats du chercheur de New Delhi. Pour la plupart des “biosceptiques”, l’agriculture conventionnelle, à base de variétés à haut rendement, d’engrais, de pesticides, voire d’ogm, serait,

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elle, en mesure de nourrir neuf milliards d’humains. En fait rien ne le prouve et on a même de bonnes raisons de penser qu’à long terme, il n’en est rien. Une généralisation de l’agriculture conventionnelle intensive suppose, entre autres, une augmentation massive de la production d’engrais azotés de synthèse, laquelle est très consommatrice d’énergie et fortement émettrice de gaz à effet de serre. La production et l’apport d’une tonne d’azote sous forme d’engrais de synthèse provoque l’émission d’environ 15 tonnes d’équivalent co2. Sachant que, selon les estimations du giec, nous devons diviser par quatre

d’ici 2050 les émissions de gaz à effet de serre si l’on veut limiter à 2 °C l’élévation de la température moyenne de la planète, et que l’agriculture est responsable de près de 30 % de la totalité des émissions, on peut se demander comment une agriculture si fortement émettrice pourrait être généralisée. Sans parler des énormes coûts sanitaires et environnementaux induits par l’utilisation systématique des pesticides et par les excès d’azote, inévitables dans une agriculture à hauts rendements à base d’azote de synthèse. Une récente étude (The European Nitrogen Assessment, Cambridge University, juin 2011) a estimé que les coûts, pour la seule Europe, des excès d’azote générés par les modes de production actuels étaient compris entre 70 et 320 milliards d’euros par an. Sans oublier qu’à la fin du xxie siècle il faudra réserver le peu de pétrole restant à d’autres usages que la fabrication de grandes quantités d’intrants pour l’agriculture, et que son prix sera très élevé. Il restera sans doute du gaz, mais lui aussi sera en voie de raréfaction et d’un prix élevé. Jacques Caplat évoque également, à juste titre, la supériorité de l’agriculture biologique sur la conventionnelle en matière de sols, qu’il s’agisse de leur fertilité ou de leur capacité à stocker du carbone, et bien entendu en matière de réduction de la pollution. On peut en conclure que l’agriculture de luxe ce n’est pas la biologique, comme on l’entend dire trop souvent, mais la conventionnelle, bien trop coûteuse en intrants et en impacts sanitaires et environnementaux pour pouvoir être généralisée.

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Ajoutons, pour terminer sur ce sujet, que, quelles que soient les techni­ ques agricoles utilisées, répondre aux besoins alimentaires de tous les futurs habitants de la planète exigera une remise en cause des habitudes alimentaires des pays industrialisés, progressivement adoptées par les pays émergeants, qui font une part beaucoup trop importante aux produits animaux et en particulier à la viande. Il faut en effet dix fois plus de surface pour produire 1 kilo de protéines sous forme de viande de bœuf que sous forme de haricots, de lentilles ou de soja. Le livre de Jacques Caplat ne se limite pas au thème auquel il doit son titre. Il a en effet le grand mérite d’expliquer de manière claire et précise, dans un langage accessible à tous, d’où vient l’agriculture biologique, quelles en sont les techniques et quels avantages elle présente, tant en matière de santé que d’environnement. Une mise au point particulièrement bienvenue aujour­d’hui. Les adversaires de l’agriculture biologique qui, ces dernières années, ne se manifestaient plus guère, sont en effet récemment remontés au créneau, par le biais de livres, d’articles ou d’émissions de télévision, soit pour la dénigrer purement et simplement, soit pour mettre en doute son intérêt ou au moins pour le relativiser. Un retour des critiques, parfois virulentes, qui s’explique aisément. Tant que l’agriculture bio restait dans sa niche, avec environ 2 % de l’agriculture française, elle ne gênait pas grand monde. Maintenant qu’elle connaît une croissance rapide et vise – à la suite du Grenelle de l’environnement – 20 % des surfaces agricoles en 2020, elle commence à inquiéter ceux qui vivent de l’agriculture conventionnelle et notamment de la vente d’intrants. Quant à ceux, notamment dans les milieux de la recherche et de l’enseignement qui, pendant toute leur carrière, ont prôné l’intensification à base de produits chimiques et ont cru – comme me l’a dit un jour un chercheur de l’inra – que l’agriculture biologique était une mode qui passerait, ils ont parfois du mal à admettre que les temps ont changé et qu’ils se sont

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trompés. Fort heureusement, ils sont de moins en moins nombreux, à l’inra comme ailleurs, à refuser de voir que l’agriculture de demain sera nécessairement écologique, et que l’agriculture biologique est, sinon la seule forme, du moins la forme la plus crédible aujourd’hui de cette nouvelle agriculture. Claude Aubert Ingénieur agronome Cofondateur des éditions Terre Vivante et de la revue Les Quatre Saisons du jardinage



Introduction


L’

agriculture biologique fait l’objet d’un véritable engouement tant de la part des consommateurs, avec des achats augmentant de plus de 10 % par ans depuis quinze ans, que de la part des médias, avec de nombreux articles et documentaires. Pourtant, ce mode de production agricole reste peu connu des citoyens et fait toujours l’objet de nombreuses approximations voire de fantasmes – tantôt positifs et tantôt négatifs. Ces approximations et fantasmes sont exacerbés par la rapidité avec laquelle la bio s’est imposée sur la scène agricole et médiatique. Chacun interprète les techniques biologiques à travers ses présupposés, son enthousiasme ou ses réticences. C’est ainsi que se succèdent les affirmations encourageantes sur les bénéfices environnementaux ou sanitaires de la bio… et les inquiétudes sur ses rendements plus faibles ou ses difficultés techniques. Passéistes pour les uns, pionniers pour les autres, les agriculteurs biologiques sont sujets du débat, mais rarement convoqués à la barre. Il faut dire que le discours agricole est souvent ardu et effraie les non-spécialistes. Pourtant, pouvonsnous réellement nous dispenser de connaître le point de vue de ceux qui ont inventé l’agriculture biologique et qui la font vivre au jour le jour ? L’un des objectifs de cet ouvrage est de combler cette lacune. A partir d’une connaissance intime de la réalité de l’agriculture biologique en tant que fils d’agriculteur, ancien conseiller agricole de terrain puis chargé de son développement à l’échelle nationale et européenne, j’essaierai d’expliquer les fondements et les pratiques concrètes de l’agriculture biologique telle qu’elle a été définie et telle qu’elle est mise en œuvre dans les champs – aussi bien en France que dans le reste du monde et notamment dans les pays tropicaux. Mais j’élargirai le propos en éclairant avec précision des sujets trop souvent traités sous forme de slogans ou de préjugés : oui ou non, l’agriculture biologique est-elle plus saine, moins productive, plus respectueuse de l’environnement, plus locale ? Quelle peut être sa place dans une agriculture mondiale obnubilée à juste titre par la nécessité de nourrir une population toujours croissante ?

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Nous constaterons que les idées reçues doivent souvent être reconsidérées, et que la bio est bien loin de se réduire à une suppression des produits chimiques de synthèse. Cet amalgame souvent employé par facilité a généré une série de malentendus, et enferme l’analyse dans des cadres inadaptés. Sans doute nécessaire dans les tout premiers temps, cette simplification confine au simplisme et risque désormais de vider l’agriculture biologique de sa signification véritable. Les fondateurs et les praticiens de la bio ne se reconnaissent plus toujours très bien dans les définitions réductrices affichées par le nouveau règlement européen ou par certains acteurs agricoles mal informés. Comme souvent face à des innovations conceptuelles, il sera nécessaire d’élargir l’angle de vue pour replacer la bio dans ses véritables dimensions planétaires, agronomiques et sociétales. Sans angélisme ni illusions, nous découvrirons alors un champ des possibles de belle ampleur, et un véritable espoir tant en matière de protection de l’environnement que de production alimentaire mondiale. * Cet ouvrage a été conçu de façon à être accessible aussi bien au citoyen sans connaissance agricole qu’à l’agriculteur désireux de s’informer sur ce mode de production. C’est pourquoi les termes techniques sont expliqués à la fois dans des notes incluses dans le texte, et dans un glossaire situé à la fin du livre et permettant d’approfondir le sujet. J’invite le lecteur réticent aux explications agronomiques à passer tout simplement au paragraphe suivant lorsqu’il rencontre une explication jugée trop technique : il ne devrait pas perdre le fil de sa lecture, chaque chapitre pouvant être consulté indépendamment des autres. Cette remarque est particulièrement vraie pour les chapitres composant les deux premières parties. Le lecteur aura parfois l’impression de quelques redites, mais elles sont nécessaires à la fois pour la cohérence de chacun des sujets abordés, et pour

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acquérir peu à peu une appréhension systémique ou holistique1 de l’agriculture biologique : dans ce livre comme dans une ferme, les différents éléments sont en interaction les uns avec les autres et peuvent être approchés sous plusieurs angles successifs et complémentaires. En étant éclairé et examiné sur plusieurs faces, un sujet révèle peu à peu sa richesse et sa complexité, en rendant cette dernière beaucoup plus accessible et ludique. Toutefois, les principales notions sont abordées de façon progressive sans toujours revenir à une définition complète, et je recommande donc, autant que possible, de pren­ dre connaissance des différents sujets dans l’ordre où ils sont proposés. A chacun d’aborder ce livre en fonction de son humeur ou de sa connaissance préalable de l’agriculture : comme un essai accessible à tout lecteur curieux, comme une présentation pédagogique de l’agriculture biologique et de ses capacités à nourrir l’humanité, voire comme une introduction agronomique et scientifique pour ceux et celles qui chercheront à suivre l’ensem­ ble des notes et références citées. * Un aspect important doit être précisé. Je parle ici de l’agriculture biologique telle qu’elle a été définie et mise en œuvre par ses fondateurs, et non pas du règlement bio européen ni d’une agriculture conventionnelle qui aurait simplement supprimé les produits chimiques de synthèse. Je refuse le piège, si dangereux actuellement, qui consisterait à me laisser enfermer dans un contexte géographique et politique daté, celui d’une réglementation européenne récente ou de pratiques incomplètes d’agriculteurs qui viennent de découvrir la bio mais restent profondément marqués par leurs pratiques antérieures. La démarche, trop fréquente, qui consiste à interpréter la bio a posteriori à partir des codes de l’agriculture chimique ne peut conduire qu’à une impasse, 1.  Voir chapitres I-2 et I-3.

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où l’agriculture biologique est abusivement réduite à un rôle d’opposition ou de correctif à des dérives écologiques et sociales. C’est au contraire en tant que projet agricole à part entière que la bio est conçue sur le plan agronomique, éthique et social et qu’elle est déclinée sur le terrain – en particulier dans les paysanneries modernes des pays non tempérés (parfois sous le nom d’agroécologie). Je ne parlerai pas ici de méthodes constituées en contradiction ou en réaction à une prétendue norme agricole, mais d’un projet qui possède ses fondements scientifiques propres et qui constitue une alternative agronomique à grande échelle. Par conséquent, les principes et pratiques présentés dans la première partie pourront parfois sembler ambitieux au regard des techniques utilisées par une partie des agriculteurs biologiques français. Il ne s’agit pas ici de nier la diversité des situations agronomiques et techniques, et j’expliquerai dans la quatrième partie en quoi ces dernières sont évolutives et progressives. Il s’agit, en revanche, de redonner aux termes “agriculture biologique” leur sens précis et dynamique, et d’éviter qu’ils ne soient dénaturés par des amalgames et des schématisations. La simplification pédagogique fut utile voire nécessaire lors de l’émergence de la bio, il est temps d’entrer dans l’ère de sa compréhension réelle.



Annexe 1 : glossaire

Adventices : en botanique, une plante adventice est une plante étrangère

au milieu dans lequel elle apparaît accidentellement. En agronomie, ce terme est employé pour désigner les plantes indésirables qui s’installent au milieu d’une culture. Elles sont désignées en agriculture conventionnelle sous le terme de mauvaises herbes, mais les agriculteurs biologiques évitent ce jugement schématique, car certaines adventices indésirables dans une culture peuvent être très utiles ailleurs. Agriculture intensive : agriculture assurant un important rendement

par hectare. Certaines agricultures traditionnelles (riziculture asiatique, maraîchage) ou biologiques (cultures associées) peuvent être très intensives. Une agriculture intensive n’est pas nécessairement polluante ni obligatoirement basée sur l’utilisation d’intrants. A ne pas confondre avec la notion de “productivité agricole”, qui se réfère à la production par unité de travail humain : une agriculture à forte main-d’œuvre peut être peu productive mais très intensive. Aliments concentrés : aliments élaborés pour améliorer la croissance

des animaux et constitués en général d’un mélange de céréales et d’oléoprotéagineux (colza, soja, tournesol, pois, lin…). Lorsqu’ils sont directement réalisés par l’agriculteur lui-même, ils se présentent sous la forme d’un mélange de grains (entiers ou écrasés) et de tourteaux. Lorsqu’ils sont élaborés par une entreprise extérieure, ils ont généralement la forme de granulés.

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Amendement : produit ou matériau permettant d’améliorer la composition minérale ou organique d’un sol. L’effet d’un amendement est lent et durable, contrairement à un fertilisant (qui apporte des éléments minéraux immédiatement disponibles pour les plantes). Les amendements calciques (chaux, craie…) permettent notamment de rééquilibrer le pH d’un sol initialement acide. L’apport de fumier ou de compost est un amendement organique. Approche holistique ou systémique : démarche scientifique consis-

tant à étudier un ensemble (un système) dans sa complexité, sans le réduire à l’addition de constituants isolés. Elle s’intéresse autant aux relations entre les éléments d’un ensemble qu’aux éléments eux-mêmes, identifie les différents niveaux d’organisation et repère les boucles dynamiques à l’intérieur du système. Cette approche peut être résumée par la formule : le tout n’est pas égal à la somme des parties. Dans le cadre d’une démarche systémique, les aspects et constituants d’un objet sont étudiés à la fois d’un point de vue global et d’un point de vue détaillé, avec des allers-retours permanents entre les deux échelles. Approche réductionniste : l’analyse systémique étant d’une grande com-

plexité, la plupart des démarches scientifiques contemporaines relèvent d’une approche réductionniste, qui possède l’avantage d’être plus rapidement opérationnelle, mais le défaut de fausser la réalité. Elle suppose que toute fonction complexe peut être expliquée en étant réduite à ses composantes, et consiste donc à séparer tout ensemble en parties distinctes et à étudier chaque partie indépendamment des autres, avant de les assembler de nouveau. Elle est généralement effectuée “de bas en haut”, en partant du particulier pour aller vers le général. Assolement : répartition des cultures au sein d’une ferme. Il s’agit d’une

photographie de l’ensemble de la ferme à un instant donné, à la différence de la rotation.

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Atelier : en agriculture, un atelier désigne une production agricole spéci-

fique et partiellement autonome. Une ferme de grandes cultures avec production de volailles possédera ainsi deux ateliers : l’atelier “cultures” et l’atelier “volailles”. Un éleveur ayant à la fois des vaches laitières et des porcs possédera un atelier “lait” et un atelier “porcs”. Autonomie : capacité à être maître de ses choix. L’autonomie technique con­siste à disposer d’outils gérables à l’échelle humaine et de pratiques agronomiques laissant l’agriculteur décider de ses options sans dépendre de prescriptions extérieures ni de techniques imposées (comme les engrais en cas d’utilisation de semences non adaptées au milieu). L’autonomie économique consiste à disposer de plusieurs débouchés et à ne pas dépendre d’un acheteur unique. L’autonomie alimentaire recouvre la capacité pour une famille paysanne, un village, une région ou un pays à assurer son alimentation sans dépendre de facteurs extérieurs ou de décisions étrangères. A ne pas confondre avec l’autarcie (qui est un système fermé autosuffisant). Auxiliaire : un auxiliaire des cultures (ou “organisme auxiliaire”) est un

organisme prédateur ou antagoniste des parasites ou maladies des cultures ; il permet donc de réduire les dégâts sur les cultures. Ce sont des auxiliaires qui sont multipliés ou apportés dans le cadre de la lutte biologique, mais il en existe un grand nombre à l’état naturel dans les haies, les mares, les talus et autres milieux naturels. Binage : ameublissement superficiel du sol, de façon à éviter la formation d’une croûte hermétique et de mieux permettre la circulation de l’air et de l’eau. Biocide : produit visant à tuer des organismes vivants. Les pesticides sont

par définition des biocides.

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Chargement animal : norme de mesure du nombre d’animaux par hec-

tare en moyenne annuelle, rapporté en ugb (unité de gros bovin : une vache laitière vaut 1 ugb). Plus le chargement est élevé, plus la pression sur l’environnement (pâturage, déjections) est importante. Circuit court : circuit commercial faisant intervenir le moins possible

d’intermédiaires. La notion d’écart est à prendre ici au sens économique du terme, et non pas au sens géographique. Circuit de proximité : circuit commercial mettant en jeu un territoire

restreint (l’aliment est consommé non loin de son lieu de production). Ces circuits sont généralement courts, mais les deux termes ne sont pas équivalents. Compost : matière organique (débris végétaux et animaux) ayant subi une

évolution aérobie contrôlée, ce qui lui permet de prendre la forme de macromolécules stables s’approchant de l’humus et du terreau. La présence de matiè­ res carbonées et azotées, d’humidité et d’air est indispensable pour permettre aux débris de se composter sous l’effet de bactéries puis de microchampignons. L’action des bactéries conduit à une forte élévation de température et à une dégradation des molécules organiques puis à leur réorganisation et leur maturation en une forme stable et fertile. L’existence d’une phase de hautes températures permet de détruire un grand nombre d’organismes pathogènes. Un fumier vieux n’est pas un compost s’il n’a pas été aéré et surveillé. Cultures annuelles ou pérennes : les cultures annuelles font l’objet

d’un semis chaque année. C’est le cas des céréales, des oléagineux (tournesol…), des protéagineux (pois…) et d’une grande partie des légumes. Les cultures pérennes sont implantées pour plusieurs années : arbres fruitiers, vignes.

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Cultures associées : mélange de plusieurs cultures sur la même parcelle,

soit simultanément soit en léger décalage temporel. Les meilleures associations culturales sont celles qui réunissent des plantes complémentaires (enracinement superficiel et profond, synthèse d’azote organique et consommation, tige solide et plante à tuteur, culture annuelle et plante pérenne, etc.). Leur rendement est très supérieur à la somme des rendements des deux cultures séparées. Cultures vivrières : cultures destinées à l’alimentation des populations

locales. Elles ne sont pas nécessairement destinées à la seule famille de l’agriculteur, et peuvent être engagées dans des circuits commerciaux à l’échelle d’un village, d’une région voire d’un pays. Cultures de rente : cultures destinées exclusivement à la vente à l’extérieur de la ferme et de la communauté. Les cultures d’exportation (cacao, café, bananes, sucre, coton, jute…) sont a fortiori des cultures de rente. Elles ne s’opposent pas nécessairement aux cultures vivrières si elles sont intégrées à ces dernières dans des associations culturales pertinentes et si elles constituent un appoint économique et non la base du système agricole. Déchaumage : travail superficiel du sol permettant d’enfouir les résidus

de paille (les chaumes) dans la couche supérieure du sol et de faciliter leur décomposition par les microorganismes. Le déchaumage permet également de faire germer les plantes indésirables pour les supprimer mécaniquement avant le semis de la culture suivante (technique du “faux-semis”). Effet bordure : ce terme ne désigne pas la même notion en agriculture

et en écologie. Les naturalistes et écologues emploient ce terme pour désigner l’effet positif du mélange des milieux (milieu forestier et milieu agricole, par exemple) sur la biodiversité, ou pour désigner l’existence d’une faune plus variée et moins spécifique en proximité de la bordure d’un milieu.

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En agriculture au contraire, l’effet bordure désigne un effet négatif des haies sur les rendements. Les agronomes ont longtemps cru que la présence des racines des arbres et surtout de leur ombre était préjudiciable aux rendements, et qu’il était par conséquent souhaitable d’éliminer les haies. Les résultats modernes de la recherche agronomique prouvent qu’au contraire l’enracinement profond des arbres enrichit le sol et que les haies sont les supports d’organismes protecteurs des cultures. Effluents d’élevage : terme agricole pour désigner les déjections animales

et autres flux sortants d’une ferme d’élevage (petit lait en élevage laitier, etc.). En pratique, les effluents d’élevages sont essentiellement constitués du lisier, du fumier et des fientes de volailles. élevage laitier ; élevage allaitant : l’élevage laitier est destiné princi-

palement à la production de lait – mais il existe une production secondaire de viande, lors de l’abattage des vaches âgées (élevage bovin lait) ou des jeunes (élevage ovin ou caprin) ; l’élevage allaitant (ou “élevage viande”) est consacré à la production de viande – il est ainsi nommé car les vaches ne sont pas traites : elles allaitent leurs petits, qui fourniront la viande. Endogène ou exogène : une technique endogène est élaborée de l’inté-

rieur de la société concernée ; une technique exogène est apportée ou imposée de l’extérieur. La même nuance s’applique au développement (endogène s’il est défini par les populations locales ; exogène s’il est suggéré ou imposé par des associations étrangères ou des organisations internationales). Engraissement : activité consistant à élever un animal destiné à être abattu

pour la consommation humaine. L’élevage bovin viande est généralement scindé en deux parties : d’une part des élevages “naisseurs” consacrés aux

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vaches allaitantes qui nourrissent leurs veaux jusqu’à six ou dix mois ; d’autre part des élevages “engraisseurs” qui achètent les veaux (ou “jeunes bovins”) puis les engraissent jusqu’à leur abattage. Ensilage et enrubannage : techniques de conservation des fourrages encore humides, ne nécessitant pas leur séchage total, ce qui rend moins dépendant des aléas météorologiques. Par fermentation lactique anaérobie (proche de celle utilisée pour la choucroute), l’herbe ou le maïs peuvent ainsi être récoltés et stockés sans être entièrement séchés. Le fourrage est alors conservé sous des bâches (qui maintiennent le milieu en situation anaérobie), soit en silo-couloir, soit en balles-rondes. Le taux d’humidité varie entre 70 et 85 % dans le cas de l’ensilage, mais doit être d’environ 50 % pour l’enrubannage. L’ensilage n’est pas exempt de risques sanitaires (botulisme, bactéries butyriques, listeria, etc.) et modifie légèrement le goût du lait et du fromage. Entomofaune : l’ensemble des insectes d’un milieu biologique. Faux semis : technique consistant à préparer le sol pour le semis, de façon

à provoquer la germination des adventices liées à ce calendrier d’intervention. Une fois ces plantes indésirables germées, il est possible de les détruire puis de préparer le vrai semis, dont la culture sera ainsi moins concurrencée puisqu’il restera moins de graines d’adventices prêtes à germer. Fermeture d’un sol : phénomène de tassement d’un sol en surface, condui-

sant à la formation d’une couche peu perméable à l’eau et à l’air, ce qui limite et perturbe sa vie microbienne ainsi que l’activité racinaire des plantes. Filière agroalimentaire : chaîne d’opérateurs économiques et d’activi-

tés allant de la fourche à la fourchette. En général, les filières sont organisées autour d’un type de produit : par exemple la filière lait concerne les

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éleveurs laitiers, les collecteurs, les transformateurs (fromages, yaourts…) ou conditionneurs (lait en bouteille ou en brique), et les distributeurs. Fuites d’azote : passage d’une quantité variable d’azote minéral des sols

vers les nappes phréatiques (ou éventuellement les eaux de surface) sous l’effet de la lixiviation, improprement appelée lessivage. Ces “fuites” se produisent dès lors que la quantité d’azote minéral, soluble dans l’eau, est supérieure au besoin instantané de la parcelle agricole concernée (et lorsque le temps est pluvieux). Elles sont la conséquence d’une surfertilisation ou d’une libération d’azote organique sous l’effet par exemple d’un labour. Fumier : mélange solide de débris végétaux (généralement de la paille) et

de déjections animales (solides et liquides), qui se mêlent dès leur excrétion et se combinent dans la durée. Ajouter de la paille à un lisier n’en fait pas un fumier. Gène, adn, ogm : cf. chapitre II-4. Grandes cultures : cultures de céréales (blé, orge, avoine, maïs, riz…), d’oléagineux (tournesol, colza, soja…) et de protéagineux (pois, féverole, lentille…). Les exploitations de grandes cultures représentent souvent l’archétype de l’agriculture occidentale moderne, avec une mécanisation considérable et des champs de très grande taille. Elles doivent être distinguées des exploitations d’élevage (animaux), de maraîchage (légumes) ou d’arboriculture (fruits) – même si ces différentes activités peuvent coexister sur une même ferme, ce qui est hautement conseillé en agriculture biologique. Groupement agricole : entité économique réunissant des dizaines, cen-

taines voire milliers d’agriculteurs et chargée d’assurer la commercialisation et la valorisation de leurs productions. Les groupements concernent

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généralement l’activité d’élevage : ils sont aux éleveurs ce que les coopératives sont aux céréaliers ou ce que les caves coopératives sont aux viticulteurs. Herse : outil composé d’un ensemble de “dents” verticales et permettant de

gratter le sol très superficiellement pour l’aérer légèrement sans le retourner, pour préparer un semis ou pour recouvrir les semences. L’agriculture biologique a popularisé et généralisé l’utilisation de herses étrilles, dont le nombre élevé de dents permet également d’arracher des végétaux faiblement enracinés (mousse ou plantes adventices) et de limiter les adventices dans les cultures. Intrants : produits achetés à l’extérieur de la ferme et utilisés pour l’acti-

vité agricole. Les engrais chimiques de synthèse, les pesticides, les amendements minéraux, les éventuels achats de compost à l’extérieur, les aliments pour le bétail, les médicaments pour les animaux, le carburant… sont des intrants. Itinéraire technique : ensemble de pratiques permettant la conduite

d’une production agricole. En céréales, il s’agira par exemple du labour, du semis, du roulage, de la fertilisation, des hersages (ou des traitements chi­ miques), de la récolte, du déchaumage, etc. En élevage, il s’agira des rations alimentaires, de la sortie en pâturage à telle ou telle date, des soins vétérinaires préventifs, etc. Légumineuses : famille de plantes capables de synthétiser de l’azote orga-

nique à partir de l’azote atmosphérique, grâce à la présence de bactéries symbiotiques (les rhizobiums) dans des nodosités situées dans leurs racines. Les légumineuses enrichissent le sol en azote et peuvent éviter tout apport d’azote extérieur. Les pois, les haricots, les lentilles, la luzerne, le trèfle, l’arachide, le soja, le voandzou… sont des légumineuses.

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Lessivage et lixiviation : processus d’entraînement par l’eau des constituants minéraux du sol. Le lessivage concerne les éléments solides (argiles, limons) emportés par le passage physique de l’eau ; la lixiviation concerne l’entraînement d’éléments minéraux dissous sous forme d’ions. En pratique, l’azote minéral est emporté par lixiviation… mais la plupart des agriculteurs et agronomes parlent par habitude et par extension du “lessivage de l’azote”. Lisier : mélange d’eau et de déjections animales (visqueuses et liquides). Un

lisier est une matière liquide. Même s’il peut contenir parfois des débris végétaux en faible quantité, il est très différent d’un fumier : contrairement à ce dernier, le lisier est chargé en éléments minéraux solubilisés, qui pertur­ bent la vie des sols et peuvent être emportés dans les eaux. Lutte biologique : lutte contre les parasites et maladies des cultures par

l’utilisation d’insectes, de bactéries, d’acariens ou de champignons antagonistes (prédateurs) des premiers. L’utilisation de coccinelles contre les pucerons, ou de trichogramme contre la pyrale du maïs, sont des exemples de lutte biologique. Mécanisation : en agriculture, démarche consistant à remplacer la main-

d’œuvre humaine par des outils tractés par des engins motorisés (tracteurs, moissonneuses-batteuses…). Elle permet une bien plus grande productivité du travail que l’agriculture manuelle ou que la traction animale, mais n’est pas adaptée à tous les sols ni à toutes les sociétés, et conduit à la monoculture au détriment des cultures associées. Monoculture : culture d’une seule espèce végétale. A l’échelle d’une par-

celle, la monoculture est fréquente pour une année donnée : c’est l’inverse de la culture associée. Mais lorsqu’une même espèce annuelle est semée année après année sur la même parcelle, nous avons affaire à un type de monoculture

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particulièrement fragile voire dangereuse sur le plan agronomique. Lorsque la même espèce est cultivée dans une région entière (vigne, olivier…), nous parlons de “monoculture régionale”. Parcelle : portion de terrain, séparée des autres par une haie, une clôture,

ou simplement l’existence de cultures différentes ou de propriétaires distincts. Ce terme recouvre aussi bien un champ de céréales qu’une prairie, une vigne ou un jardin maraîcher. Pesticide : produit destiné à tuer des organismes jugés néfastes aux cultures.

Les fongicides s’attaquent aux champignons, les herbicides détruisent les plan­tes indésirables, les insecticides éliminent les insectes. Ils sont souvent désignés par leurs fabricants sous le terme de “produits phytosanitaires”. Photosynthèse : synthèse de matière organique par les plantes à partir de la lumière du soleil. L’énergie solaire est utilisée pour recombiner les atomes de carbone, d’oxygène, d’hydrogène, d’azote, de phosphore (et de nombreux autres) en molécules carbonées complexes qui constituent les végétaux et deviendront à leur tour une source énergétique pour les animaux. Polyculture-élevage : système agricole associant dans une même ferme

plusieurs cultures et un (ou plusieurs) élevage(s). Quintal (quintaux) : unité de mesure des rendements en céréales. Un

quintal pèse 100 kilos. Un rendement de 70 quintaux par hectare signifie une récolte de 7 tonnes de grains par hectare. Rémanence : propriété d’un produit antiparasitaire dont l’action se fait en-

core sentir dans le temps bien après son application. Les pesticides très rémanents peuvent être actifs plusieurs mois, voire plusieurs années après leur épandage.

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Résilience : capacité à s’adapter à des changements, à des déformations (pour des matériaux) ou à des chocs (en psychologie). La résilience d’un système agricole face au dérèglement climatique est sa faculté d’amortir les changements agronomiques, hydriques, microbiologiques, thermiques, et de maintenir un bon potentiel de production. “Révolution verte” : programme de généralisation des variétés amélio-

rées, des engrais, des pesticides et de la mécanisation dans l’ensemble des pays du monde. Ce programme visait théoriquement à assurer une augmentation de la production agricole par une supposée “modernisation” de l’agriculture des pays non tempérés, mais consista essentiellement à généraliser le modèle de l’agriculture conventionnelle tempérée dans des milieux où il était totalement inadapté. La persistance de la malnutrition démontre l’échec de cette “révolution verte”. Rotation : succession des cultures sur une parcelle donnée. Contrairement à

l’assolement, la rotation prend en compte le facteur temps et se focalise sur un lieu précis. Ruminants : espèces animales dont l’appareil digestif est adapté à une ali-

mentation à base de cellulose (herbe, foin, paille, feuilles…). En agriculture, il s’agit essentiellement des bovins (vaches à viande ou vaches laitières), des ovins (brebis et moutons) et des caprins (chèvres). Semences standard, semences hybrides, etc. : cf. chapitre II-5. Tourteaux : résidus solides des graines (ou fruits) des plantes oléagineu­

ses après extraction de l’huile, qui sont utilisés pour l’alimentation animale en raison de leur richesse en protéines. Une fois l’huile extraite (par trituration mécanique surtout, voire après une extraction par un solvant), la matière

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résiduelle représente 50 à 75 % de la masse initiale des graines. Elle est alors soit agglomérée telle quelle, soit pulvérisée puis comprimée pour former des granulés. Dans les deux cas, il s’agit alors de tourteaux. Transmissibilité : souci de garantir la capacité d’une ferme à être rachetée par un agriculteur. Pour qu’un domaine agricole soit “transmissible”, il faut que sa valeur reste accessible à un investissement privé (moyennant la plupart du temps un prêt complémentaire, mais dont le montant soit remboursable par le repreneur en dix à quinze ans maximum). Il s’agit d’une condition impérative au maintien d’un tissu agricole diversifié et cohérent. Variétés améliorées : variétés sélectionnées par l’industrie dans le but

d’assurer d’importants rendements… mais nécessitant impérativement des apports d’engrais chimiques et une protection par les pesticides.


Annexe 2 : LA CHARTE DE LA BIO

Charte éthique de l’agriculture biologique

(préambule aux statuts de la coordination nationale interprofessionnelle de l’agriculture biologique de 1992) D’après les “standards ifoam” L’éthique de l’agriculture biologique se situe autour de trois objectifs principaux, cherchant à définir les normes d’une agriculture productive, durable, respectueuse de la biosphère, donc une agriculture pour les hommes de demain, généralisable à l’ensemble de notre planète : –  objectifs écologiques ; –  objectifs sociaux et humanistes ; –  objectifs économiques. Ces différents points servent de base à l’élaboration des cahiers des charges ; la mise en application pratique de ces points sera précisée par ailleurs, sachant que : –  certains de ces points sont d’ores et déjà pris en compte dans la réglementation européenne (texte du 24/06/1991) ; –  d’autres pourront immédiatement être ajoutés aux cahiers des charges existants ; –  enfin, les points restants sont à considérer à terme comme des objectifs à atteindre, en fonction des contraintes techniques et économiques entre autres.

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Par ailleurs, ces points d’éthique sont à considérer comme évolutifs dans le temps, la ligne à suivre étant toujours pour l’équilibre de la terre et pour la santé de l’homme. I – Objectifs écologiques

1.  Tendre vers une agriculture globale (productions végétales et animales – gestion du paysage) permettant un bilan équilibré des éléments exportés et des éléments importés, en évitant le gaspillage grâce à un bon recyclage des résidus végétaux et des déjections animales. Respecter la spécificité des terroirs, des régions, en favorisant l’expression des potentialités naturelles et humaines. 2.  Préserver, renouveler et accroître l’humus pour lutter contre la destruction des sols, leur érosion et leur lessivage par la diversité des cultures, des élevages, et la plantation de haies pour les générations futures. 3.  Favoriser une agriculture qui produise plus d’énergie qu’elle n’en con­ somme, et lui redonner son rôle de captatrice d’énergie solaire, en évitant ainsi le gaspillage des énergies fossiles non renouvelables. 4.  Développer une agriculture qui ne pollue pas la biosphère, directement ou indirectement. 5.  Utiliser les variétés végétales ou les races animales les plus adaptées au complexe “climat-sol-saisons”. 6.  Dans les productions animales, il sera nécessaire de prendre en compte non seulement les besoins physiologiques, mais aussi les contraintes éthologiques. 7.  En règle générale, la prévention sera la règle prioritaire, la maladie n’étant considérée que comme le signal d’une situation de déséquilibre : l’objectif étant avant tout de comprendre ces signes pour mieux en éviter l’apparition. Utiliser exclusivement les ressources biologiques (fonctionnement des êtres vivants) et écologiques (interactions des êtres vivants avec leur milieu) pour résoudre les problèmes de parasitisme.

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8.  Respecter la complexité des équilibres naturels sans rationalisation excessive, notamment chaînes trophiques, circulation de la matière dans les écosystèmes, grands cycles biogéochimiques. 9.  Fournir à l’homme et à l’animal des produits et des aliments sains, de composition nutritionnelle équilibrée et sans résidus toxiques ou malsains dus aux conditions de culture ou d’élevage, de cueillette et de transformation. 10.  Intégrer harmonieusement les sites de production dans l’environnement, par exemple par la sauvegarde de zones sauvages nécessaire à l’équilibre des écosystèmes. 11.  Préserver et reconstituer des paysages harmonieux et adaptés à la diversité des situations géographiques et climatiques des cultures et des élevages. 12.  Etre ouvert et encourager les nouvelles démarches évolutives, développer recherche et expérimentation. 13.  Favoriser une démarche écologique à tous les échelons de la filière : mode de transformation qui économise l’énergie, emballage biodégradable et non gaspilleur d’énergie à la fabrication, à l’utilisation et à la distribution, distribution limitant les transports. II – Objectifs sociaux et humanistes

1.  Solidarité à tous les membres de la filière dans toutes les régions françaises et européennes. 2.  Solidarité internationale de l’agrobiologie par la pratique d’une agriculture qui ne participe pas au pillage des pays pauvres. 3.  Rapprocher le producteur du consommateur par l’information sur les con­ ditions de production et de transformation et par la transparence dans les garanties. 4.  En règle générale, respect de l’équité entre tous les acteurs du marché (producteurs, transformateurs, distributeurs, fournisseurs, consommateurs). 5.  La compétition doit céder le pas à la coopération.

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6.  L’agriculture biologique ne doit pas avoir pour seul objectif la rentabilité des structures de la filière, elle doit être un moyen de lutter contre la désertification des campagnes en permettant un maintien des paysans à la terre et en créant des emplois. 7.  Favoriser des recherches au niveau juridique, fiscal et associatif pour alléger les charges des paysans (coût du foncier, charges sociales, intérêts des emprunts, etc.). III – Objectifs économiques

1.  Encourager les entreprises à échelle humaine, capables de dégager des revenus décents pour les agents économiques. 2.  Organiser le marché et pratiquer à tous les échelons de la filière des prix équitables et résultant d’une concertation. 3.  Développer la filière par l’accueil de nouveaux acteurs, et/ou par des con­ versions progressives et réalistes. 4.  Favoriser le partenariat local, régional, national et international. 5.  Privilégier la distribution de proximité.


Annexe 3 : ADRESSES UTILES

Organisations de l’agriculture biologique en France n  fnab (Fédération nationale d’agriculture biologique des régions de France) :

www.fnab.org – 01.43.38.38.69 – fnab, 40 rue de Malte, 75011 Paris n  Nature & Progrès :

www.natureetprogres.org – 04.66.91.21.94 – Nature & Progrès, 16 avenue Carnot, 30100 Alès n  Maison de l’agriculture bio-dynamique : www.bio-dynamie.org – 03.89.24.36.41 – mabd, 5 place de la Gare, 68000 Colmar n  synabio (Syndicat national des transformateurs de produits naturels et de culture biologique) : www.synabio.com – 01.48.04.01.49 – synabio, 16 rue Montbrun, 75014 Paris n  Bio Consom’acteurs : www.bioconsomacteurs.org – 01.44.11.13.98 – Bio Consom’acteurs, 9-11 avenue de Villars, 75007 Paris n  Agence Bio (Agence française pour le développement et la promotion de l’agriculture biologique) : www.agencebio.org – 01.48.70.48.30 – Agence Bio, 6 rue Lavoisier, 93100 Montreuil-sous-Bois

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Organismes et programmes internationaux n  ifoam (Fédération internationale de l’agriculture biologique) : www.ifoam.org n  Recherches du Rodale Institute (Etats-Unis) : www.rodaleinstitute.org/fst n  Recherches du fibl (Suisse) : www.fibl.org/fr/suisse.html

Formations et recherche en France n  itab (Institut technique de l’agriculture biologique) :

www.itab.org – 01.40.04.50.64 – itab, 149 rue de Bercy, 75595 Paris cedex 12 n  Réseau Formabio (animation et coordination des formateurs et des forma-

tions en agriculture biologique : baccalauréats professionnels, brevets de technicien supérieur agricole, formations pour adultes, écoles d’ingénieurs) : http://www.chlorofil.fr/ressources-et-pratiques-educatives/thematiques/reseauformabio.html Contacts : Bertrand Minaud – epl Sud Deux-Sèvres, site de Niort – 05.49. 73.42.92 Jean-Marie Morin – cfppa Rennes le Rheu – 09.62.12.76.86 n  Réseau Semences Paysannes (formation, recherche et veille réglemen-

taire sur les semences paysannes) : www.semencespaysannes.org – 05.53.84.44.05 –

rsp,

3 avenue de la Gare,

47190 Aiguillon n  Formations aux techniques de l’agriculture biodynamique :

Cf. Maison de l’agriculture bio-dynamique ci-dessus n  inra (Institut national de la recherche agronomique) :

Contact : Stéphane Bellon, Unité de recherche “Ecodéveloppement”, Domaine St-Paul, site Agroparc, 84914 Avignon cedex 9 – 04.32.72.25.83 n  grab d’Avignon (groupe de recherche en agriculture biologique) :

www.grab.fr – 04.90.84.01.70 – grab, Maison de la Bio, Agroparc B.P. 1222, 84911 Avignon cedex 9

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Ressources sur l’agriculture biologique (et les dangers des pesticides) n  ABioDoc (Centre national de ressources sur l’agriculture biologique) :

www.abiodoc.com – 04.73.98.13.99 – ABioDoc, Campus agronomique de Clermont-Ferrand, 89 avenue de l’Europe, b.p. 35, 63370 Lempdes n  Restauration collective : www.repasbio.org n  Conversion vers l’agriculture biologique : www.conversionbio.org n  Générations Futures (ressources sur les pesticides et leurs effets, anciennement mdrgf) : www.generations-futures.fr – 01.45.79.07.59 – Générations Futures, 25 rue d’Alsace, 75010 Paris n  Site générique et collectif sur l’agriculture biologique : www.jaimelabio.fr Autour de l’agriculture biologique et de ses variantes n  Réseau français de permaculture : www.permaculture.fr n  Association Terre & Humanisme : www.terre-humanisme.org n  Association Terre de Liens (accès collectif au foncier) : www.terredeliens.org n  Mouvement interrégional des amap (associations pour le maintien d’une

agriculture paysanne) : miramap.org et www.reseau-amap.org n  simples (syndicat intermassifs pour la production et l’économie des simples) : www.syndicat-simples.org


LES GROUPEMENTS RÉGIONAUX D’AGRICULTURE BIOLOGIQUE

gabNOR

ABP

gRAB HN

gRAB BN

gab IDF

FRAB CA

FRAB Bretagne

CGA de Lorraine opaba

Cab PdL

Bio Centre CGAB

Guadeloupe gda EcoBio

Agrobio PC

gabLIM

Martinique Bio des Antilles

gab Réunion

Auvergne Biologique

Interbio FC

CORABIO

Bio d’Aquitaine frab Midi-Pyrénées

frab LR

Bio de Provence

CIVAM Bio Corse

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n  Alsace : opaba – 03.89.24.45.35

contact@opaba.org – www.opaba.org n  Aquitaine : Bio d’Aquitaine – 05.56.81.37.70

bio-aquitaine@wanadoo.fr – www.bio-aquitaine.com n  Auvergne : Auvergne Biologique – 04.73.28.78.35

contact@auvergnebio.fr – www.auvergnebio.fr n  Basse-Normandie : grab Basse Normandie – 02.31.47.22.85

jppicquenot@cra-normandie.fr – www.bio-normandie.org n  Bourgogne : cgab – 03.86.72.92.20

cgab@biobourgogne.fr – www.biobourgogne.fr n  Bretagne : frab Bretagne – 02.99.77.32.34

frab@agrobio-bretagne.org –www.agrobio-bretagne.org n  Centre : Bio Centre – 02.38.71.90.52

contact@bio-centre.org – www.bio-centre.org n  Champagne-Ardenne : frab Champagne-Ardenne – 03.26.64.96.81

frab@biochampagneardenne.org – www.biochampagneardenne.org n  Corse : civam Bio Corse – 04.95.38.85.36

biocorse@wanadoo.fr n  Franche-Comté : Inter Bio Franche-Comté – 03.81.54.71.72

interbio@franche-comte.chambagri.fr n  Guadeloupe : gda ecobio Guadeloupe – 06.90.43.15.39 n  Haute-Normandie : grab Haute-Normandie – 02.32.78.80.46

contact@grabhn.fr – www.bio-normandie.org n  Ile-de-France : gab Ile de France – 01.60.24.71.84

contact@bioiledefrance.fr – www.bioiledefrance.fr n  Languedoc-Roussillon : frab lr – 04.67.06.23.48

contact@frablr.org n  Limousin : gablim – 05.55.31.86.80

gablim@orange.fr – www.gablim.com

– 468 –


n  Lorraine : cga de Lorraine – 03.83.98.49.20

cga.bio@wanadoo.fr – www.bioenlorraine.fr n  Martinique : Bio des Antilles – 06.96.39.13.81

contact@labiodesantilles.com –www.labiodesantilles.com n  Midi-Pyrénées : frab Midi-Pyrénées – 05.61.22.74.99

frab@biomidipyrenees.org – www.biomidipyrenees.org n  Nord-Pas-de-Calais : gabnor – 03.20.32.25.35

info@gabnor.org – www.gabnor.org n  Pays-de-la-Loire : cab Pays de la Loire – 02.41.18.61.40

cab@biopaysdelaloire.fr – www.biopaysdelaloire.fr n  Picardie : Agriculture biologique en Picardie (abp) – 03.22.22.58.30

info@bio-picardie.com – www.bio-picardie.com n  Poitou-Charentes : Agrobio Poitou-Charentes – 05.49.29.17.17

agrobiopc@wanadoo.fr – www.penser-bio.fr n  Provence-Alpes-Côte d’Azur : Bio de Provence – 04.90.84.03.34

contact@bio-provence.org – www.bio-provence.org n  Réunion : gab Réunion – 02.62.38.09.81

contact@gabreunion.fr – www.gabreunion.fr n  Rhône-Alpes : corabio – 04.75.61.19.35

contact@corabio.org – www.corabio.org


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Dessin de couverture : © David Dellas, 2011

ACTES SUD COLIBRIS DÉP. LÉG. : MARS 2012 24 e TTC France www.actes-sud.fr

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ISBN 978-2-330-00750-8

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JACQUES CAPLAT L’AGRICULTURE BIOLOGIQUE POUR NOURRIR L’HUMANITÉ

L’agriculture biologique comme mode de production agricole reste peu ou mal connue des citoyens et fait toujours l’objet de nombreuses approximations, tantôt positives, tantôt négatives. Chacun interprète le sujet à travers ses présupposés, son enthousiasme ou ses réticences. C’est ainsi que se succèdent les affirmations encourageantes sur les bénéfices environnementaux ou sanitaires de la bio et les inquiétudes sur ses rendements plus faibles ou ses difficultés techniques. Passéistes pour les uns, pionniers pour les autres, les agriculteurs biologiques sont sujets du débat, mais rarement convoqués à la barre. L’ouvrage de Jacques Caplat comble ainsi une lacune. A partir d’une connaissance intime de la réalité de l’agriculture biologique en tant que fils d’agriculteur, ancien conseiller agricole de terrain puis chargé de son développement à l’échelle nationale et européenne, Jacques Caplat explique les fondements et les pratiques concrètes de l’agriculture biologique telle qu’elle a été définie et telle qu’elle est mise en œuvre dans les champs. Il relate l’expérience d’hommes et de femmes, notamment dans les pays du Sud, pour qui la bio est une innovation stimulante et un espoir à long terme. Clair et pédagogique, l’ouvrage s’adresse à tout consommateur, curieux des enjeux réels autour du contenu de son assiette, comme à tout citoyen, soucieux de pouvoir se positionner sur des débats de fond comme celui des OGM, de l’adaptation de l’agriculture biologique aux réalités des territoires en France et dans le monde, ou encore des problématiques sanitaires associées à l’alimentation… Il donne ainsi une vision transversale et globale de l’agriculture biologique en reliant des sujets souvent considérés jusqu’à présent de manière isolée et partielle.

ACTES SUD

L’AGRICULTURE BIOLOGIQUE POUR NOURRIR L’HUMANITÉ

JACQUES CAPLAT

L’AGRICULTURE BIOLOGIQUE POUR NOURRIR L’HUMANITÉ DÉMONSTRATION PRÉFACE DE CLAUDE AUBERT

DOMAINE DU POSSIBLE ACTES SUD

22/02/12 16:06


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