Le Bonbon Nuit 6

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Nuit

Février 2011 - n° 6


tous les vendredis au Bus Palladium

Pour être sur la liste (entrée gratuite et prioritaire ) — ≥ Envoyez un mail à : party@lebonbon.fr — 6, rue Fontaine 75009 Paris M° Pigalle


édito Bonne Nuit

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En couverture Philippe Zdar par Nicola Delorme

Régie Publicitaire pubnuit@lebonbon.fr

« Dites voir Le Bonbon : vous ne pourriez pas organiser ce genre de soirées déguisées plus souvent ? Avec d'autres thèmes : super-héros, personnages de BD ? » Étonnant : à la soirée des deux ans du Bonbon donnée au Trianon le mois dernier, tout le monde était venu déguisé. Respectant le thème annoncé (Marie-Antoinette), près de 2 500 convives avaient joué le jeu du bal, arborant costumes d'époque, robes à crinoline, loups, masques et chapeaux flamboyants. à la fin de la soirée, on croisait même des filles et des garçons maquillés ou en perruque dans les échoppes du coin et les rues de Pigalle, tel un charmant anachronisme.

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Qui aurait cru ça de la part d'habitants d'une ville présumée fantomatique ? Voilà de quoi redonner du baume au cœur à l'équipe -insomniaque et noctambule- de ce magazine. Non seulement Paris n'est pas une belle endormie, mais, mieux, elle semble de nouveau avoir envie de s'amuser follement. C'est aussi le parti pris du Bonbon Nuit qui ce mois-ci offre encore sa dose de divertissements nocturnes. Dans ces pages on croisera entre autres Philippe Zdar, producteur et moitié de Cassius qui nous fait en ce moment danser avec émotion sur le tube I <3 U So, le duo électro Discodeine ou encore la DJette d'exception Jennifer Cardini ; mais aussi ceux dont on ne parle pas beaucoup comme ces vendeurs de fleurs, souvent sans papiers, qui vivent et travaillent eux aussi la nuit. La prochaine fois que vous en croiserez un, pensez à nous et faites-leur une fleur en vous offrant une rose. Violaine Schütz Rédactrice en chef

Président — Jacques de la Chaise | Directeur de la publication — Ghislain de La Chaise | Rédactrice en chef — Violaine Schütz violaine@lebonbon.fr | Direction artistique — Tom Gordonovitch tom@lebonbon.fr | Secrétaire de rédaction — Anne-Charlotte Anris | Contributeurs — Eric Beckman, Simon Cahn, Hugo Denis-Queinec, Charles Faugeron, Faustine François, Marine Goutal, Stéphane Jourdan, Marie-Eve Lacasse, Xavier Magot, Mohini, Bonsoir Paris, Michael Pecot-Kleiner, Ro, Marie Taillefer, Manon Troppo | Régie publicitaire — pubnuit@lebonbon.fr 06 69 12 09 90 | Contactez-nous — nuit@lebonbon.fr | Siret — 510 580 301 00016 | Dépôt légal — à parution | OJD — en cours | Siège social — 31 bis, rue Victor-Massé, 75009 Paris.

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sommaire Miam Miam !

p. 05

le bon timing

la bonne étoile

Philippe Zdar

p. 07

paris la nuit

Bonsoir paris

p. 11

General Idea

p. 13

André & Gildas

p. 17

Casanova

p. 21

Discodeine

p. 23

Mohini

p. 24

le bon art

la bonne rencontre

le bon en arrière

les bons producteurs

la playlist de

trousse de secours

p. 25

la bonne séance

p. 27

la bonne soirée

le bon mix

la bonne ombre

la bonne histoire

la bonne expérience

le bon spot

le casse bonbon

Marie Antoinette Party

p. 29

Jennifer Cardini

p. 33

Les vendeurs de fleurs

p. 35

Une soirée chez les pompiers

p. 39

Ma nuit devant la télé

p. 41

Le Trianon

p. 43

p. 47

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FACEBOOK horror picture tea

Premier Salon de Thé Rock en France . THÉ . PÂTISSERIE . TATTOO . EXPOS . 95, rue Saint Honoré . 75001 Paris

Du Mardi au Dimanche : 14h30 - 02h Concerts, Djs et Performances

horrorpicturetea@elegangz.com


le Bon Timing Les événements à ne pas manquer Concert

Twin Shadow Son premier album Forget n'a pas quitté nos platines depuis l'an dernier. Le jeune new-yorkais né en République dominicaine Georges Lewis Jr., alias Twin Shadow, et sa pop teintée de new-wave et de disco seront en live au Nouveau Casino. Son mini tube indie, le lancinant Slow, ne devrait pas laisser insensible. Le 4 février au Nouveau Casino, 18,80€ en prévente.

Vernissage

At the Edge Organisée par la DJ Eva Peel, cette exposition collective intitulée At the Edge réunira sept artistes sur le thème « de la lisière, des interstices dans lesquelles se glissent nos expériences de vie ». Photographies, performances, musique live, vidéos, les médias seront nombreux. On vous conseille de venir au vernissage avec un live de The FK club. Vernissage le 17 février à 19h à la Galerie Moretti & Moretti.

Théâtre

La nuit juste avant les forêts Patrice Chéreau met en scène au théâtre Romain Duris, pour la première fois sur les planches. « Un homme tente de retrouver un inconnu qu’il a abordé au coin d’une rue. Il lui parle de son univers. Une banlieue où il pleut, où l’on est étranger, où l’on ne travaille plus ; un monde nocturne qu’il traverse, pour fuir… ». Ceux qui ont vu la pièce parlent de chef-d'œuvre... Jusqu'au 12 mars, au Théâtre de l'Atelier, à partir de 19,20€.

myqua.com / DR / Julien Mignot / DR

Nicolas Jaar – Space Is Only Noise

sortie

Après quelques maxis addictifs, le petit prodige électronique new-yorkais Nicolas Jaar sort enfin son premier album, alors qu'il dépasse à peine les 20 ans. Impressionnant de maturité, Space Is Only Noise hypnotise l'auditeur avec ses plages de disco moite et mentale. à réserver aux afters. Space Is Only Noise (Circus Company / La Baleine), dans les bacs le 14 février. Nuit

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la bonne étoile ® Violaine Schütz Ω Ro

Philippe Zdar un héros très discret

Rescapé de la french touch et chevalier de l'ordre des Arts et des Lettres, Philippe Zdar a fait danser la planète avec son acolyte Boombass au sein de la Funk Mob et de Cassius. Devenu un producteur très prisé (derrière le dernier Phoenix), on l'a coincé dans

tait. Le batteur était malade et ils m'ont demandé : « Tu veux pas taper ? N'importe quoi, de toute façon personne ne sait jouer ». j'ai tapé, trippé comme un fou et harcelé ma grande-tante pour qu'elle m'achète une batterie pour mon anniversaire.

son studio rue des Martyrs à l'occasion de la sortie d'I <3 U So en single. Je t'interviewe aujourd'hui dans ton studio, ce qui est assez rigolo, car tu as justement commencé à bosser dans un studio...

Tout à fait, c'était au Plus Trente et au Studio Marcadet. Mais avant ça, de mes 14 jusqu'à mes 17 ans, j'étais dans la restauration puis l'armée. Puis j'ai été l'assistant du père de Boombass (Dominique Blanc-Francard), c'est là que j'ai tout appris. Le jour où j'ai mis le pied pour la première fois dans un studio d'enregistrement, j'ai su que je voulais faire de la musique. J'ai prié Dieu pour passer ma vie là-dedans et pas dans la restauration. Quel a été le vrai premier déclic de ton attrait pour la musique ?

C'est arrivé par hasard. Un jour je voulais saluer un pote que je ne voyais que le week-end, j'y suis allé par hasard et là, il y avait son groupe qui répé-

Quel genre d'ado étais-tu ?

Un rebelle populaire. Dans les années 80, j'écoutais beaucoup de punk puis du heavy métal. Je suis passé des Sex Pistols à Metallica, en 1983. J'écoutais même Police, tout ce qui était rapide, l'inverse de ce qu'écoutait ma sœur, comme Neil Young, alors qu'aujourd'hui j'adore sa musique. Un groupe de métal t'a déjà contacté pour que tu les produises ?

Non, ils n'oseront jamais. Ils pensent que je fais de la house. Comment as-tu découvert la musique électronique ?

En allant dans une rave avec étienne de Crécy. On a dansé jusqu'à 9 du mat et on en est sorti transformé en se disant que nos vies ne seraient plus jamais pareilles. D'ailleurs, il est toujours dans un cube (la structure lumineuse de son dernier live, ndlr) à faire de la techno. Nuit

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Philippe Zdar

“Les gens devraient arrêter de regarder le DJ mais plutôt la fille à côté, et danser.”

Alors qu'avant on écoutait du jazz, Pharoah Sanders ou Coltrane. Votre projet Motorbass avec étienne, c'est fini ?

Oui, on faisait de la musique ensemble car on était colocataires. Il était plutôt du jour et moi de la nuit et on partageait le même ordinateur. Mais il y a encore des gens qui nous disent aujourd'hui : « Arrêtez vos conneries chacun de votre côté et reformez Motorbass. » Quelle a été l'évolution du son Cassius ?

- Les débuts (l'album 1999), la phase french touch, quand tout le monde faisait des boucles mais que nous on aimait bien l'électro. - Le deuxième album, Au Rêve, où tu passes des années à avoir l'impression de tailler la pierre angulaire, mais en fait personne n'en a rien à foutre. - Puis le retour aux sources. Tu préfères l'ombre du studio ou les DJ sets ?

Je préfère l'ombre dans les DJ sets. J'ai horreur des sets où les mecs lèvent les bras et te sourient tout le temps. On est quinze dans le DJ booth car on en avait marre des DJ superstars. Eddie Van Halen, qui a passé des heures à faire des solos de guitare dans sa chambre, mérite de faire son show et de recevoir une ovation, pareil pour un type comme Johnny Hallyday. Mais le DJ touche des boutons, et la starification de ces dix dernières années est ridicule. Les gens devraient arrêter de regarder le DJ mais plutôt la fille à côté, et danser. D'ailleurs j'ai toujours préféré les clubs où la cabine est au ras du sol, où tu prends des coups de coude, et reste à côté du public. Tu sembles aussi avoir toujours été un peu contre le star system, toi qui as travaillé avec MC Solaar, Depeche Mode ou Björk…

Je veux vivre dans le 18e arrondissement et acheter mon pain tranquille. En travaillant comme assistant et ingénieur du son avec des gens qu'on 8—

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Philippe Zdar reconnaît beaucoup, comme Gainsbourg ou Daho, je me suis toujours dit que c'était un calvaire. Le type qui se fait larguer, d'un coup il se fait prendre en photo alors qu'il pleure. Tout le monde est soit trop sympa avec toi, soit sait qu'il t'a déjà vu quelque part, mais ne se souvient pas où. Je ne suis pas Guillaume Canet. Et tes voisins savent ce que tu fais ?

Je sais pas mais ils me détestent. Je risque pas d'aller à la fête des voisins. Pourquoi ?

Parce que j'écoute de la house à dix heures du matin avec des grosses enceintes. Je pense qu'un bon voisin est un voisin en "near death experience".

Dans dix ans, il sera considéré comme un grand, un nouveau Céline. Tu sembles toujours aussi enthousiaste en quarante ans de vie et quinze ans de musique, comment tu fais ?

J'ai compris très vite la phrase de Nietzsche : « La mort est l'exception pour une vie qui est la règle », et ça a été un tel cataclysme qu'à dix ans je disais que tout peut s'arrêter alors il faut en profiter un maximum. à ma tante qui m'a offert ma première batterie, je lui disais à 13 ans et demi : « Si tu me donnes 10 balles, je les dépense illico. » Si tu me donnes 10 000 euros là tout de suite, je te jure que je descends et je les dépense.”

Zdar en quelques dates Il paraît que vous êtes très chers en DJ set avec

≥ A partir de 1991 il collabore avec MC Solaar,

Cassius...

Etienne Daho, Vanessa Paradis, Phoenix, Björk,

Tout est subjectif, si la boîte est pleine à craquer et que les mecs vendent des tonnes d'alcool… Mais si c'est des potes, on peut jouer pour rien.

Depeche Mode ou encore Neneh Cherry… ≥ 1994, sortie du maxi Tribulations Extra Sensorielles de La Funk Mob chez Mo'Wax. ≥ 1995, en pleine french touch il sort Pansoul, sous

Ton travail de production consiste en quoi ?

le nom de Motorbass avec Etienne de Crécy.

Produire c'est donner des conseils, tout partager. Depuis le Phoenix, je fais plus de la prod que du mixage. Les derniers artistes que j'ai produits sont Housse de Racket, Rapture et les Beastie Boys. J'adorerais produire Metronomy mais ils n'ont pas besoin de moi.

≥ 1999, avec son complice Hubert Blanc-Francard il publie le 1er album de Cassius 1999. ≥ Philippe Zdar est nommé chevalier de l'Ordre des Arts et des Lettres en février 2005. ≥ 2010, sortie du maxi The Rawkers de Cassius chez Ed banger. —

à part pour bosser, tu vas toujours en boite de nuit ?

Cassius — I <3 U So Ed Banger

J'ai du mal à me dire que je vais bosser car c'est un réel plaisir, trois fois sur quatre. Je vais pas à l'usine.

≥ actuellement dans les bacs. 1

I <3 U So

2

I <3 U So (Skream's Made Zdar Feel Like He Was 20

Again Remix) Quand tu ne fais pas de la musique, quelle est ta pas-

3

I <3 U So (Bowski 2 a.m. Remix feat. Tom Cowcher)

sion ?

4

Shark Simple (L-Vis 1990 & The Neon Dreams

Je lis beaucoup. Le dernier livre que j'ai dévoré, c'était Le livre de Dave de Will Self. Ce fut un tel choc que je n'ai pas osé rouvrir un bouquin depuis.

Regeneration Remix) 5

Les enfants (Gesaffelstein Remix)

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Paris la nuit 4 â„Ś BonsoirParis.fr



General Idea

Fin de siècle, 1994

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Baby Makes 3, 1984


le bon art ® Marie-Eve Lacasse Ω Courtesy the Estate of General Idea

General Idea La géniale idée

Le 11 février s’ouvrira au Musée d’Art moderne la première rétrospective française consacrée à General Idea, trio canadien subversif et corrosif qui a su explorer les thèmes du glamour, du spectaculaire et de la maladie, en les transformant en objets d’art.

« Il nous faudrait trois musées pour survoler tout le parcours de General Idea », nous dit le commissaire de l’exposition, Frédéric Bonnet. En effet, la production de ce collectif canadien créé en 1969 par AA Bronson, Felix Partz et Jorge Zontal est extrêmement riche et diversifiée, couvrant de nombreuses pratiques : peinture, sculpture, vidéo, installation, photographie, dessin, estampe, publication (le magazine FILE), affiche, objet, costume, objet éphémère, chacun de ces éléments étant lié à d’autres éléments, créant ainsi de nouvelles résonances. General Idea a toujours mêlé sa vie privée à sa vie publique ; le collectif s’est construit contre l’idée de l’artiste individuel qui fait sa gloire en son nom propre, et c’est peut-être pour cela qu’il est si difficile d’en déterminer les contours. En 1969, le trio conceptualise un concours de beauté pour élire celle qui deviendra la muse abstraite, la mère et la maîtresse invisible : Miss General Idea, ce « personnage indéfini qui est une muse et une source d’inspiration de l’artiste », dit Bonnet. « Elle est un objet de travail, une image et un concept. Elle donne une verbalisation visuelle tout en cristallisant l’essentiel de la réflexion. » Le concours de beauté touche

à tous les thèmes qui seront, par la suite, théorisés et exploités par le collectif : les questions du glamour (sunlights, limousines, anciennes reines de beauté...) et du pouvoir, de l’argent et du clinquant (une "boutique" éphémère dans un musée, injectant l’argent dans la pureté du white cube), du cynisme, du bon et du mauvais goût (la série des Caniches), du spectaculaire et du publicitaire... « Au début, il n’y avait pas de définition précise de qui était General Idea », explique Felix dans une interview posthume reproduite dans le catalogue de l’exposition. « Et pendant longtemps, plusieurs années en tout cas, nous avons volontairement occulté sa véritable identité parce que nous travaillions et vivions avec différentes personnes et que tout le monde, en fait, pouvait être General Idea. » « Et si une personne quittait le groupe et qu’une autre y entrait, elle devenait, elle aussi, General Idea », ajoute Bronson, le seul du trio encore vivant aujourd’hui, Felix et Jorge étant décédés des suites du sida en 1994. Une expo en cinq tableaux

Pour présenter les multiples travaux de General Idea, Frédéric Bonnet a préféré les regrouper par thèmes plutôt que par ordre chronologique, divisant les salles en cinq tableaux : l’artiste et le processus créatif, où sont regroupées les œuvres qui témoignent du "glamour" en tant que facteur de questionnement ; la culture de masse et le rapport aux médias et à la consommation ; General Idea comme architectes et archéologues (avec les Nuit

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General Idea Light On (Double Mirror), 1971

Portrait of General Idea in front of Test Pattern: T.V. Dinner Plates from the Miss General Idea Pavillion, 1988 Courtesy Tohru Kogure

One Day of AZT and One Year of AZT, 1991 Photo Cheryl O’Brien

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General Idea

“Nous voulions être célèbres, glamour, riches. nous voulions être des artistes.” vestiges d’un "pavillon" de Miss General Idea qui a brûlé en 1977, et où sont explorées les questions de fragments archéologiques et des traces de l’histoire ; le sexe et ses réalités, General Idea ayant vécu, comme l’écrit joliment Elisabeth Lebovici, en “trouple”, mettant en images la notion du triangle et de la destruction du patriarcat et de la cellule familiale normée. Enfin, quelques pièces du projet AIDS (1987-1994) sont disséminées dans toutes les salles, à la manière du virus.

de notre culture. Et c’est ce qui s’est passé dans des séries d’affiches, des panneaux et des enseignes électroniques, dans la rue, à la télévision, sur Internet et dans des périodiques : The Journal of the American Medical Association le reproduit en couverture en 1992, Newsweek l’utilise sur toutes les pages d’un numéro spécial, et la revue d’art suisse Parkett publie des feuilles de timbres AIDS (1988) que le lecteur pouvait injecter dans le système postal, sur les enveloppes et les colis, à la façon d’une épidémie d’anthrax visuelle », explique Bronson. Elisabeth Lebovici fait d’ailleurs remarquer que « General Idea écrira le nom AIDS en le multipliant comme un virus alors que le Président américain ne l’a toujours pas prononcé. » Subversion, transgression, détournement des codes du "beau", souci de l’archivage, de la documentation et du témoignage : ces thèmes, sans cesse explorés par le trio, auront fait toute leur gloire. En 1975, alors qu’ils ne sont pas encore très connus, General Idea déclare dans le FILE Magazine qu’ils auto-produisent : « Nous voulions être célèbres, nous voulions être glamour, nous voulions être riches. Autrement dit, nous voulions être des artistes. […] Nous savions que si nous étions célèbres, si nous étions glamour, nous pourrions nous prétendre artistes et nous le deviendrions. […] Nous l’avons fait et nous le sommes. Nous sommes des artistes célèbres et glamour. » C’était une prédiction, sans doute ironique comme toujours chez General Idea ; sauf que c’est aussi devenu la réalité.

Le sida comme objet d’art

C’est, d’ailleurs, surtout par ce dernier projet que General Idea s’est fait connaître mondialement. Détournant le célèbre LOVE de Robert Indiana (1966) en AIDS, le tableau « a été conçu pour échapper aux droits d’auteur et circuler librement dans les systèmes dominants de communication et de publicité

General Idea – Haute Culture ≥ Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris 11, avenue du Président Wilson, 16 e 11 février – 30 avril 2011

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la Bonne rencontre ® Violaine Schütz Ω Simon Cahn

André & Gildas Les bons Parisiens

L'un est le patron d'un label de musique pointu et exigeant : Kitsuné. L'autre est passé du tag (prénoms d'êtres aimés sur les murs de Paris) aux boites de nuits branchées, qu'il gère avec Lionel de la Clique (Baron, Chez Moune). On a rencontré les deux élégants dans une suite de l'Hôtel Amour à l'occasion de leur projet commun : Kitsuné Parisien, une compilation réunissant les nouveaux petits groupes d'électro-pop qui feront bientôt bouger la Capitale. Interview croisée. Comment vous êtes-vous rencontrés ? Gildas : J'ai rencontré Mr. A (le petit personnage crée par André) avant de rencontrer André. D'origine bretonne, quand je suis arrivé à la capitale à l'époque des raves, il y avait des Mr. A partout sur les murs. Je trouvais que ses autres graffitis n'étaient pas terribes, mais son Mr. A c'était un personnage que j'aimais beaucoup, qui égayait nos rues. André, je l'ai rencontré dans un appartement sur le périph à Porte de Saint-Ouen, dans une petite fête, il était là avec une de ses copines de l'époque, assis sur un canapé. André : je confirme mais en fait je m'en souviens plus du tout (rires). Qu'est-ce que vous appréciez le plus l'un chez l'autre ?

: C'est quelqu'un qui a du goût et du style. J'aime ses travaux graphiques qui vont plus loin G.

que le graff, il peut créer une identité, un univers. Par contre il faudrait qu'il arrive à l'heure aux rendez-vous. A. : Je suis amoureux de sa femme, c'est le meilleur côté de Gildas (rires). G. : D'ailleurs je pense qu'il est toujours là, un peu en embuscade, au cas où pour récupérer ce qui tombe. A. : plus sérieusement, j'apprécie son humour caustique et son sens de la critique et de l'autocritique. Il me fait penser au Grinch. G. : Et en musique, on aime les mêmes vieilles choses et ce qui a une histoire. Après je ne vais pas citer tous les points sur lesquels on ne s'entend pas. Comment est née l'idée de la compilation Kitsuné Parisien ? G. : C'est souvent moi qui ai les idées (rires). Je pense que Paris est un symbole assez fort dans l'imaginaire des gens. A. : Quand on va aux états-Unis, on se rend compte qu'il y a vraiment une scène à défendre, et pas forcément nous-mêmes. Il y a d'autres gens à pousser. Et il y a une vraie estime de la musique française et une curiosité envers elle. G. : Avec Kitsuné, on produit souvent des groupes anglo-saxons, mais on se rend compte qu'il y a pas mal de demandes de groupes français à l'étranger. Nuit

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André & Gildas

“Ce que je préfère chez Gildas, c'est sa femme.” Il y a un amour de la musique française, perçue comme chic, surtout quand elle est électro. Comme j'avais déjà fait de la french touch en travaillant pour les Daft Punk, quand le label a débuté j'avais pas non plus envie de refaire la même chose. Maintenant je reviens vers la France. On est à Paris, pourquoi ne pas défendre ces groupes, et tout laisser à Busy P (rires). Et puis en habitant à Paris, on se dit que c'est bien de promouvoir un peu plus les artistes français. Ils ont toujours été forts pour faire de la disco, de la musique de club et créer des visuels assez forts pour être joués sur MTV (aujourd'hui c'est Youtube) : les Daft, Air… En rock, par contre, les français restent moins bons que les Anglo-saxons. Quelle est votre image à l'étranger ?

: André, c'est Marcel Cerdan ! En Angleterre, Kitsuné commence à être pris au sérieux grâce à la sortie de l'album de Two Door Cinema Club. Concernant l'Asie, comme Massaya (l'autre partie de Kitsuné qui s'occupe des vêtements, ndlr) est

G.

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japonais, il y a une sorte de fierté de leur part de voir un des leurs réussir ! Il y a beaucoup d'affectif en jeu. A. : Quand on fait des choses comme le Baron Miami, les gens nous suivent car ça ne ressemble pas trop à ce qu'ils font eux. Ils trouvent ça “typiquement français” sans être ringard. On vous dit souvent très parisiens. Intituler cette compilation Parisien, c'est une sorte de pied-de-nez pour enfoncer un peu plus le clou ?

: il y a toujours ce truc de la province opposée à Paris. Mais c'est plutôt un nom générique pour désigner la France qu'une façon de jouer sur un clivage. Je suis de province, j'y retourne souvent. Avec internet, on est au courant simultanément de l'actu, qu'on soit à Biarritz ou à Paris. Quand j'étais ado ce n'était pas le cas, on avait 5-6 ans de retard par rapport à la capitale. Maintenant, les kids de Nantes et de Bordeaux sont habillés comme les Parisiens, vont chez H&M et Zara, chinent les pièces cools, sont dans la photo vintage… On n'imaginait pas ça avant.

A.

Est-ce que vous sortez toujours autant qu'avant ? G.

: Tu vouvoies André  ?

André, est-ce que tu tagues encore aujourd'hui ? A. : Pas à Paris, car je suis en sursis pour vandalisme, mais à l'étranger oui. Qu'est-ce qui te motive à mettre ton nom partout sur les murs ? A. : C'est une question d'ordre psychanalytique, là. C'est un vrai plaisir, une adrénaline, c'est l'acte qui demeure le plus important. Et même si je prends des commandes, l'essence du graffiti reste l'interdit. C'est ça qui me motive. Gildas, quels sont les projets du label ? G. : La musique est gratuite, ou en tout cas la musique a beaucoup perdu de sa valeur depuis


André & Gildas

dix ans, elle est accessible gratuitement partout et par tout le monde. Paradoxalement, du coup en tant que producteur de disques il faut faire encore plus attention à ce qu’on propose. Chez Kitsuné, je sais qu’on a envie de proposer de bons albums. Nous continuons comme nous l’avons toujours fait, développer lentement et sûrement de façon organique le label en faisant très attention à nos signatures ; je suis quelqu’un de laborieux. Nous venons de publier notre dixième compile maison, Fireworks, et cette année nous faisons la Kitsuné Parisien pour promouvoir la scène locale puis sortons l’album des anglais Is Tropical. Sinon, plein d’autres choses en dehors de la musique sont prévues comme développer notre ligne de vêtements, ouvrir une boutique Kitsuné au Japon et faire de la direction artistique pour un hôtel à Paris.

Les adresses de Gildas et André ≥ Le Baron, club 6, avenue Marceau, Paris 8e ≥ Le Nanashi, restaurant 31, rue de Paradis, Paris 10 e ≥ Chez Lipp, brasserie 151, boulevard Saint-Germain, Paris 6 e ≥ Le Castiglione, restaurant 235, rue Saint-Honoré, Paris 1er ≥ Le Sans Souci, bar 65, rue Jean-Baptiste-Pigalle, Paris 9 e ≥ Le Social Club, discothèque 142, rue Montmartre, Paris 2e — Kitsuné — Parisien Kitsuné Dans les bacs. ≥ Kitsuné Maison en vrai le 24 février à la Maroquinerie avec The Heartbreaks, Is Tropical et Guards

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le bon en arrière ® Marine Goutal Ω Bonsoir Paris — www.bonsoirparis.fr

Casanova et les maisons closes

Casanova chez Justine Pâris ou quand le plus grand séducteur italien se rendait au plus célèbre bordel parisien.

1752, bordel Justine Pâris, la nuit. Le jeune Casanova fait son apparition dans cette maison close située dans le quartier du Roule. Paris compte alors plus de 30 000 prostituées dont la plupart travaille dans des bordels tenus par des "matrones". Aglaé, Daphné, émilie, Victoire, Rosette, Patrine et Julie, les principales pensionnaires de la Pâris -véritables bijoux dans l’écrin doré de la maison- l’y attendent. Afin de séduire leurs clients, les courtisanes avaient employé leur temps, la journée durant, à parfaire leurs appâts. Levées le matin à 8h, après le petit déjeuner, les coiffeurs étaient venus apprêter les chevelures. À 11h, la toilette de travail devait être terminée, vêtements transparents sur corset de soie couleur chair et maillot léger. Une toilette délicate, que moyennant quelques louis, Casanova serait bientôt invité à défaire dans l’intimité du boudoir.

passe. Les textes contemporains décrivent le bordel comme un espace luxueux et raffiné, tenu souvent par de véritables expertes en jeux amoureux, soucieuses d’offrir à leurs clients différentes sources de plaisir. Rue de Bagneux, chez Justine, les jeux érotiques qu’évoque le séducteur dans ses Mémoires, s’accompagnaient de réjouissances complémentaires : musique, sexe et bonne chère. C’est au son des harpes que le choix de la compagne d’une nuit pouvait se faire. De même, le droit d’entrée donnait accès à un souper galant. Autour d’autres libertins accompagnés également de leurs belles d’un soir, les couples dînaient autour d’une table richement garnie. égayés par les effets de divers excitants qu’étaient le thé, le chocolat, le café, ou tout simplement des vins liquoreux, les convives marivaudaient et les langues se déliaient. L’art oratoire devenait ainsi partie intégrante des stratégies de séduction. Casanova n’a-t-il pas écrit dans ses Mémoires que, « sans la parole, le plaisir de l’amour diminue d’au moins deux tiers » ? Photo page de gauche Direction artistique : Bonsoir Paris

L’association des sens : musique et plaisirs sensuels

Photographe : Andrey Zouari

On peut se demander pour quelle raison le grand séducteur que l’on sait a éprouvé le besoin de fréquenter le bordel, quand ses talents lui auraient largement permis d’en faire l’économie. Cela tient certainement à la configuration des maisons closes, celles-ci offrant bien plus qu’une simple

Assistante photographe & Post-production : Caroline Fayette Coiffure : Marjorie Pichon Coiffe : Alexandre Zouari Maquillage : Alan Quiaba

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Les bons producteurs ® Violaine Schütz Ω Eric Beckman

Discodeine Drogue dure

Après une poignée de maxis et de remixes promet-

Comment avez-vous découvert la musique électro-

teurs, le duo parisien kraut-électro Discodeine sort

nique ?

enfin son premier album qui confirme tout leur

Sur des disques en vinyle, dans des magasins en pierre.

talent et entraîne une forte dépendance. Entretien avec ses deux entités : Pilooski et Pentile.

Quelle est la différence entre faire un remix pour Qui êtes-vous Cédric (Pilooski) et Benjamin (Pentile) ? Cédric

: 1,80 m, brun. J'habite à Poitiers-sur-

Seine. : 1,82 m, châtain auburn blond. J'habite à Brest-sur-Marne. Des cours de flûte à bec, beaucoup de travail puis enfin la reconnaissance. Benjamin

Metronomy, Bot'ox, Photonz, Yelle... et un morceau de Discodeine ?

On ne chante pas comme Yelle, ni comme Metronomy. Les morceaux à remixer sont juste de la matière que l'on re-travaille aussi consciencieusement que si c'était nos propres titres. C'est plus ou moins inspirant.

Quels sont vos plus grands points communs ?

Le français est notre langue maternelle à tous les deux. Sinon, on fait aussi de la musique tous les jours. On ne se complète pas, on "s'additionne". Quand vous avez débuté Discodeine en 2007, quel genre de musique vouliez-vous faire ?

De la musique pour les clubs de sport... Une eurodance très rapide et entraînante pour éliminer les "kilos superflus". Plus sérieusement, une musique de club assez funk mais hantée. Contaminée par des textures qui ont plus à voir avec l'univers des films d'épouvante. C'est tout simple mais on souhaitait juste faire une musique qu'on n'entendait pas autour de nous. Votre nom résume-t-il votre musique ?

Dans ce nom, il y a un côté dansant et un aspect plus ralenti, étiré, maladif, mental, introspectif. 22 —

Nuit

Votre son a-t-il évolué entre la sortie de vos différents maxis et ce disque-là ?

On espère. On a progressé. On est passé du mono à la stéréo. Ceci dit, certains morceaux sortis initialement en maxis sont aussi présents sur l'album qui est une rétrospective de notre évolution de 2007 à aujourd'hui. Sur cet album, vous semblez toujours essayer de chercher la nouveauté en musique, c'est quelque chose d'important pour vous ?

Oui, c'est essentiel, sinon, quel intérêt ? S'il n'y a pas un minimum de surprise, d'inventivité, si tout est prévisible ou référencé, à quoi bon ? Beaucoup de gens se rassurent en choisissant dans les nouveautés des disques qu'ils ont l'impression d'avoir déjà entendus. Nous, c'est l'inverse. On se lâchera plus encore sur le deuxième album.


Discodeine

quels autres Parisiens vous sentez-vous proches ?

n'est pas "bon enfant" et ce n'est pas aventureux musicalement. Les gens viennent rarement pour la musique mais pour se montrer ou "trouver un emploi". Et les gestionnaires de club sont souvent, à quelques exceptions près, plus des limonadiers qui veulent faire du chiffre et de l'image, la musique est le cadet de leurs soucis. Paris est plus une ville consacrée au cinéma où il est possible de voir un film lituanien le dimanche matin. Pour le clubbing, en Europe, allez plutôt en Allemagne, en Belgique, en Espagne ou en Angleterre.

De tous ceux qui nous prêtent de l'argent et nous vouvoient.

Quels sont vos cinq adresses fétiches à Paris ?

Pourquoi être allés chercher Baxter Dury, Matias Aguayo et Jarvis Cocker, alors que votre musique est plutôt instrumentale ?

Parce qu'on aime aussi les chansons, le format pop en particulier. Ces morceaux sont des sortes de portes d'entrée pour rentrer dans un album dont certains titres sont moins évidents à la 1ere écoute. Vous êtes signés sur le label D-I-R-T-Y, et Pilooski tu écris sur le blog www.alainfinkielkrautrock.com, de

Où sortez-vous à Paris ?

Nous sortons peu. à part pour les soirées organisées par Dirty & Pilooski au Social Club. De toute façon, il y a peu de lieux à Paris. Le Rex et le Point éphémère restent aussi des lieux respectables. Paris, c'est pas la fête car l'esprit

Gare de Lyon, gare Saint-Lazare, gare de l'Est, gare d'Austerlitz et gare Montparnasse. Les sandwichs de gare sont toujours les meilleurs. Discodeine — Discodeine D-I-R-T-Y ≥ En live le 11 février au Point Éphémère, dès 23h.

Nuit

— 23


la playlist de Ω DR

Mohini

1

Mimi Majick - Mimi Majick's Utilities One

Mimi's Utilities One est un des morceaux qui a le plus compté dans ma vie. 2

Johnny Cash - The Mercy Seat

Une reprise de Nick Cave qui me donne des frissons.

3

Ex-chanteuse de Sex In Dallas et

Kano - Ikeya-Seki

ça fait partie des morceaux que j'ai toujours eus avec moi, dans mon ordinateur.

ex-mannequin, la discrète Mohini Geisweiller sort Event Horizon,

4

un bel album solo d'électro-

De ces titres que je trouve géniaux.

BBU - Chi Don't Dance

nique mélancolique et aérienne composé avec son ordinateur, . Elle nous livre sa playlist mêlant

5

influences et coups de cœur

Comme ce morceau, il y a beaucoup de musique de films que j'adore…

récents.

Philippe Glass - Candyman

— http://www.myspace.com/

6

mohinigeisweiller

Pour le club.

Black Devil Disco Club - No Regret

— Event Horizon ≥ Sortie le 7 février en digital et le

7

28 mars en physique.

Nous avons une sensibilité qui est assez proche, j'aime beaucoup ce qu'il fait, c'est simple, essentiel. 8

Perfume Genius - Mr Peterson

Aphex Twin - Alberto Basalm

J'ai une sensation presque familière quand je l'écoute, l'impression de comprendre de quoi il s'agit. 9

Neil Young - Shots

Comme Aphex Twin, Neil Young est un artiste qui me touche profondément. 10

Ceephax Acid Crew - Nordic House

De l'électro tendance acid.

24 —

Nuit


Élysée Montmartre

Horror Picture Tea

Thé + Pâtisserie = 8€

Infos, réservations : lebal@elyseemontmartre.com

Salon de thé rock & salon de tattoo

Résa. : Digitick.com et points de vente habituels

Du mardi au samedi : 14h30 ≥ 2h

72, boulevard de Rochechouart Paris18e

95, rue Saint-Honoré Paris 1e

01 44 92 45 36 / www.elyseemontmartre.com

horrorpicturetea@elegangz.com

La Machine du Moulin Rouge

La Machine du Moulin Rouge

Samedi 19 février

Vendredi 11 février

Résa. : Digitick.com et points de vente habituels

Résa. : Digitick.com et points de vente habituels

90, boulevard de Clichy Paris 18e, M° Blanche

90, boulevard de Clichy Paris 18e, M° Blanche

01 53 41 88 89 / www.lamachinedumoulinrouge.com

01 53 41 88 89 / www.lamachinedumoulinrouge.com


Offres non cumulables valables du 1 février au 5 mars 2011 — La direction se réserve le droit d'entrée


Les Trois Baudets

Bonbon Party @ Bus Palladium

Entrée gratuite aux soirées Bonbon

1 place

tous les vendredis

achetée = 1 boisson offerte*

64, boulevard de Clichy Paris 18e / 01 42 62 33 33

Entrée gratuite et prioritaire

Mardi au samedi 18h30 – 01h30

04/02 — 11/02 — 18/02 — 25/02

lestroisbaudets.com / M° Blanche ou Pigalle

6, rue Fontaine Paris 9 e

*bière, vin ou soft

01 45 26 80 35

4 elements

Bateau Ivre

Un shooter ou un verre de vin offert avant 21h

Bar à cocktails

Bar électro "Mix & Live" 149, rue Amelot Paris 11e / 01 47 00 34 11 Du mercredi au jeudi : 18h ≥ 2h Vendredi : 18h ≥ 4h / Samedi : 21h ≥ 4h

40, rue Descartes, Paris 5e / M° Cardinal Lemoine

Prog & infos : www.bar4elements.com

01 44 07 22 54

Happy hour du mercredi au vendredi de 18h à 21h

Lundi au samedi de 18h00 à 02h00


Offres non cumulables valables du 1 février au 5 mars 2011 — La direction se réserve le droit d'entrée


trousse de secours Ouvert toute la nuit ! Pharmacies de garde

Épicerie Shell

Chez Tina

84, av. des Champs-Élysées 8e

6, boulevard Raspail 7e

1, rue Lepic 18e

≥ 01 45 62 02 41

≥ 7/7 — 24/24

d≥j jusqu'à 4h30 / v≥s jusqu'à 7h

6, place de Clichy 9 e

Minimarket fruits et légumes

Boulangerie Salem

≥ 01 48 74 65 18

11, boulevard de Clichy 9 e

20, boulevard de Clichy 18e ≥ 7/7 — 24/24

6, place Félix-Éboué 12

≥ 7/7 — jusqu'à 7h

≥ 01 43 43 19 03

Alimentation Huit à 8

Livraison médicaments 24/24

151, rue de la Convention 15e

Fleuristes

≥ 01 42 42 42 50

≥ 7/7 — 24/24

Chez Violette, au Pot de Fer Fleuri

Supérette 77

78, rue Monge 5e

Urgences

77, boulevard Barbès 18e

≥ 01 45 35 17 42

SOS dépression

≥ Mardi au dimanche jusqu'à 5h

Relais Fleury

e

≥ 08 92 70 12 38

114, rue Caulaincourt 18e

Urgences psychiatrie

Resto

Se déplace sur région parisienne

L’Endroit 67, place du Docteur-

≥ 01 46 06 63 97

≥ 01 40 47 04 47

Félix-Lobligeois 17e 01 42 29 50 00

Carwash

Drogue, alcool, tabac info service

≥ tlj de 11h à 1h, jeudi, vendredi,

Paris Autolavage 7/7 — 24/24

≥ 0800 23 13 13 / 01 70 23 13 13

samedi de 10h à 5h

Porte de Clichy 17e

Livraison sextoys

Tabac

Shopping

Commande en ligne

Tabac du Châtelet

Virgin Megastore

www.sweet-delivery.fr/

4, rue Saint-Denis 1er

52, av. des Champs-Élysées 8e

≥ 7/7 — jusqu'à 6h

≥ 7/7 — jusqu'à 3h

≥ jusqu'à minuit

Tabac Saint-Paul

Librairie Boulinier

Livraison alcool + food

127, rue Saint-Antoine 4e

20, boulevard Saint-Michel 6 e

Nemo 01 47 03 33 84

≥ 7/7 — jusqu'à minuit

v≥l jusqu'à 00h, m≥j jusqu'à 23h

≥ 7/7 — jusqu'à 6h

Le Pigalle

Faim de Nuit 01 43 44 04 88

22, boulevard de Clichy 18e

Kiosques à journaux 24/24

≥ 7/7 — jusqu'à 7h

≥ Vendredi et samedi jusqu'à 5h

38, av. des Champs-Élysées 8e

Allô Hector 01 43 07 70 70

16, boulevard de la Madeleine 8e

≥ 7/7 — jusqu'à 6h

Poste de nuit

2, boulevard Montmartre 9 e

Apéritissimo 01 48 74 34 66

52, rue du Louvre 1er

Place de Clichy 18e

≥ 7/7 — jusqu'à 4h

M° Louvre-Rivoli / Étienne Marcel

Allô Glaçons

Boulangeries

53, rue de la Harpe 5e

01 46 75 05 05 ≥ 7/7 — 24/24

Snac Time

≥ 01 44 07 38 89

97, boulevard Saint-Germain 6 e

20, rue du Fg-St-Antoine 12e

Épiceries

≥ 7/7 — 24/24

≥ 01 43 40 03 00

L'Épicerie de nuit

Boulangerie pâtisserie

Internet 24/24

35, rue Claude-Bernard 5e

99, avenue de Clichy 17e

Envoyez-nous vos bons plans

≥ Vendredi et samedi jusqu'à 3h30

≥ 7/7 — 24/24

ouverts la nuit : nuit@lebonbon.fr

Nuit

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programmation février 04/02

C.T.R.L & DEMI MONDAINE Soirée Bonbon 05/02 22H ULMANN KARAROCKÉ 11/02 22H COKPIT & DIE ON MONDAY 00H Soirée Bonbon 12/02 22H DUNNDOTTA & COBSON 22H

00H

18/02

SELIM Soirée Bonbon 19/02 22H surprise 25/02 22H Junie Jungle & guest 00H Soirée Bonbon 26/02 22H NAMASTE & JUNE HILL 22H

00H


la bonne séance ® Xavier Magot Ω DR Black Swan de Darren Aronofsky avec Natalie Portman, Vincent Cassel, Mila Kunis : 9/10

Depuis la claque Requiem for a dream, chaque nouveau film de Darren Aronofsky est attendu avec ferveur par ses nombreux fans. Ce nouveau film, né de la frustration de n’avoir pu réaliser à temps le remake live de Perfect Blue, est le premier chef-d’œuvre de l’année. Recyclant tout ce qui a imprimé sa rétine cinéphilique durant des années, Aronofsky transcende ses influences pour livrer une vision noire et obsédante de la dévotion artistique. Ce ciné-fils va bien au-delà de la référence pour créer une œuvre unique, baroque et schizophrène aux allures de trip halluciné. Un film majeur qui vient d’offrir à la sublime Natalie Portman un golden globe plus que mérité avant, c’est obligé, de recevoir une pluie de petites statuettes dorées. — Sortie le 9 février True Grit de Joel et Ethan Cohen avec Jeff Bridges, Matt Damon et Hailee Steinfeld : 9/10

Comme chaque année ou presque, le nouveau film des frères Cohen est attendu de pied ferme par une critique aux aguets. Après No Country for old men, chef-d’œuvre absolu des deux frangins, True Grit utilise à nouveau les grands espaces américains pour un western, en surface, moins contemporain. Odyssée crépusculaire et récit initiatique à l’envers, True Grit est à première vue un grand film classique. En prenant naturellement le parti d’adapter leur ironie à une mise en scène plus académique d’aspect, ils livrent, à l’instar du Gangs of New York de Scorsese, un film somme sur la naissance d’une nation. Et logiquement, c’est tout l’esprit du pays qui est ici raconté, pointé du doigt, raillé. Alors, si effectivement le film n’est pas leur chef-d’œuvre incontesté, il reste malgré tout une excellente cuvée. — Sortie le 23 février 127 heures de Danny Boyle avec James Franco et Amber Tamblyn : 5/10

Depuis toujours Danny Boyle divise. Styliste adolescent pétri de bons sentiments souvent niais, il ne réussit jamais à présenter autre chose que des produits calibrés, plus ou moins douloureux à regarder. Cette nouvelle livraison n’échappe pas à la règle. Version MTV 90’s du très beau Into the wild, 127 heures, sous couvert d’histoire vraie, distille à grand renfort d’effets surannés une réflexion éculée sur le sens de la vie. Abonné depuis Slumdog Millionaire aux caméras légères, Boyle parie sur les flash-backs pour étayer ce huis clos forcé et ne peut s’empêcher un montage cut qui agace et finit par lasser. On peut aisément attendre le DVD… — Sortie le 23 février Nuit

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Marie-Antoinette Party Les 2 ans du Bonbon au Trianon

Marie Taillefer ≼ www.marietaillefer.fr

thomas koenig & Marie Taillefer ≼ http://9loves9.tumblr.com



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Nuit


le bon mix ® Michael Pecot-Kleiner Ω Stéphane Jourdan

Jennifer Cardini Master Class

Un cours de mix avec l’une des plus emblématiques artistes de la scène électro internationale, ça te tente ? Jennifer Cardini décrypte pour toi Rexpé-

Superpitcher (Give me my heart back) permet cette médiation délicate entre une ouverture plutôt calme et une suite plus expansive.

rience#2 -deuxième compil’ du Rex mixée par ses soins- et se prête à l’exercice en te dévoilant tout

Rampe de lancement #1

le long de ce CD aux accents warmupiens ses petits

Il y a forcément une contrainte de temps plus importante dans un mix CD que dans un mix live. Du coup, j’ai davantage procédé par paliers que par longues montées progressives. Pour passer d’un palier à un autre, l’Entropy d’étienne Jaumet est efficace puisqu’il garde le même tempo que les trois premiers (110 bpm.) tout en donnant une puissance et une massivité qui introduit une phase dancefloor. L’émotion des trois premiers titres est dès lors condensée pour ensuite exploser avec les basses lourdes d’Entropy.

secrets de maîtresse ès platines… L’Alpha et l’Oméga

En général, lorsque je commence à construire un mix, je recherche de quelle manière il va s’ouvrir et se fermer. Il faut pour moi que la boucle soit bouclée, et que le début soit connecté avec la fin. L’ouverture d’un mix, c’est aussi ce qui va donner les premiers indices quant à sa tonalité d’ensemble. Tout en douceur, le Ben Frost (O God protect me) et le John Roberts (Pruned) orientent l’auditeur sur des notes un peu dark, mélancoliques, chaudes et sexy. Respecter les intensités émotionnelles

Quand les préliminaires sont particulièrement mélodiques, tu ne peux pas enchaîner les choses n’importe comment… Tu dois respecter ce qu’ont voulu exprimer les artistes dans les tracks précédentes et assurer une continuité au niveau des intensités émotionnelles. Le très beau titre de

Groovy

Du travail fait en amont peuvent découler le Matthew Dear (Little People) et le Remote (Scinax) dont la combinaison provoque un groove communicatif et libérateur. Rampe de lancement #2

Il m’a été très dur de ne pas jouer en entier le Venganza y Seduccion de Rebolledo & Daniel Maloso tellement je le trouve bon ! Ce morceau accentue Nuit

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Jennifer Cardini

“Il faut que la boucle soit bouclée, et que le début soit connecté avec la fin.” vraiment la dimension charnelle du mix. Rebolledo est à surveiller de très près, ce type fait des trucs de dingue !

Hypnose

C’est un agencement que j’aime spécialement. Tout en gardant une forte charge de sex-appeal dans la partie vocale, les boucles hypnotiques de l’excellentissime The Esel de Ian Simmonds embraye sur les nappeux Take me higher de Virgo et Opération hypnosis d’I:Cube. La petite pépite de Matias Aguayo I was in love, qui me rappelle certaines choses d’Aphex Twin, conclut cette partie du mix. Une dernière baffe

C’est la première fois que l’énigmatique Pom Pom autorise quelqu’un à jouer un de ses morceaux sur une compil’ ! Le Pom Pom #16 est une sacrée tuerie, il met un dernier gros taquet minimal avec ses basses radicales et son pied puissant. L’Oméga et l’Alpha

Le Jacob Korn (Mirrorflip) et le très fragile et éthéré One d’Alva Noto & Blixa Bargeld clôturent Rexpérience#2, non sans une petite touche d’humour à la fin… La boucle est bouclée.

High et sexy

On rentre dans une séquence bien suintante et bien moite avec les trois tracks suivantes. La sensualité du TJ Kong & Nuno Dos Santos (Where were you) et la belle complémentarité de l’Oscar G (Chunky Buddah) et du Broker/Dealer (Soft Cell) renvoient directement à la chaleur sexy si spécifique des nuits du Rex.

Rexperience#2 — mixed by Jennifer Cardini Module — Sa playlist du moment ≥ P.J. Harvey - We float ≥ Arcade Fire - Suburb ≥ Chloé - One in other ≥ John Surman - Edges of Illusion Ses adresses à Paris

Rampe de lancement #3

≥ Le Chateaubriand : un très bon resto

J’ai opéré une rupture avec le Lucy de Roman IV en passant de la base relativement mélodique de Soft Cell à une texture beaucoup plus électro. J’annonce en quelque sorte que le mix va prendre une tournure hypnotique…

129, avenue Parmentier 11e

32 —

Nuit

≥ Le Potemkine : un magasin de DVD pointu 30, rue Beaurepaire 10 e ≥ O.F.R. : une galerie-librairie bien arty ! 20, rue Dupetit-Thouars 3e


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Les vendeurs de fleurs

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la bonne ombre ® Charles Faugeron Ω Hugo Denis-Queinec ≥ Images issues de la série Parisians’ lovers

Les vendeurs de fleurs Plus d'épines que de roses

Venu tenter sa chance en Europe, Jalal, jeune Pakistanais de 29 ans survit en vendant des roses nuit et soir, s’attirant au mieux la compassion, au pire le dédain des Parisiens.

Il y a la classique : « On a déjà baisé ! » ou la perverse « Vous avez des bleues ? S’il y n’y a pas de bleues, je ne prends pas. » Ces répliques, Jalal les entend cent fois par soir. Tous les soirs, ce Pakistanais d’une trentaine d’années sillonne l’Est parisien pour vendre ses roses 2€ la tige, emballée dans du plastique. L’air grave, le bonnet vissé sur la tête, il balade sa silhouette malingre de bar en bar, de table en table, le bouquet à la main, grelottant sous sa veste en faux cuir. à Islamabad, Jalal était chauffeur de taxi. à son arrivée il y a deux ans, les roses l’attendaient. « Pour n’importe quel immigré sans papiers, c’est le premier job qui se présente », confie-t-il. Un rituel immuable

Aussi à l’aise au cœur de la foule compacte du Pop In rue Amelot, que parmi les habitués du bis-

trot l’étincelle quelques numéros plus haut, il ne s’attarde pourtant pas dans les endroits qu’il visite. Il faut vendre. Certains lui barrent l’entrée d’un hochement de tête. Tant pis, il réessaiera demain. La première chose à faire au moment de pénétrer dans un établissement : chercher des yeux le patron parmi les employés qui s’activent derrière le bar. « Salut chef, ça va ? » Une fois achevée la tournée des tables, il s’approche du zinc, pose son bouquet dessus. C’est le signal. On lui sert 20 cl de bière dans un petit verre, un "bock" ou un "gamin". Il ne demande jamais. Par un accord implicite parfois le bock l’y attend déjà. Il l’attrape au vol, et le vide d’un trait. Quelques gorgées, l’espace de quelques secondes, quelques paroles aussi, échangées avec les tenanciers : « C’est calme ce soir hein ? », et il repart. « On en voit 4-5, parfois 10 comme lui tous les soirs, témoigne un patron de bar, on les respecte, ils travaillent dur ». Parfois même voyant que ses affaires ne marchent pas, ils lui achètent une rose ou plusieurs, et le congédient d’un « Allez, courage. »

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Les vendeurs de fleurs

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Les vendeurs de fleurs

Maigres recettes

à la question de savoir s’il se fournit directement au marché aux fleurs de Rungis ou s’il s’agit de distributions clandestines dans les cours d’immeubles du côté de la gare du Nord, Jalal hausse les épaules. Sa marge est si faible, explique-t-il, sur les maximum dix roses qu’il vend par soir, qu’il doit cumuler les emplois : plongeur en cuisine, manutentionnaire sur les marchés ou dans le bâtiment… pour une recette bien maigre : quelques euros, qu’il épargne comme il peut, après avoir déboursé 150 à 200 euros de loyer, pour un "appartement" qu’il partage avec trois autres vendeurs de roses du côté de la Porte de Clignancourt. Il faut aussi manger, rembourser les roses. « Certains mois, je peux même m’acheter des cigarettes », sourit-il. De là à mettre de côté… « Depuis deux ans, pas une fois je n’ai pu envoyer de l’argent chez moi. Je sais que mon petit frère s’occupe bien de tout le monde. Mais je suis l’aîné, je dois réussir

ici, je ne peux pas me permettre d’être pris et renvoyé au Pakistan. » La démarche pour demander une carte de séjour est longue et fastidieuse. Ce n’est pas tellement le prix de quelques timbres fiscaux, mais c’est surtout qu’elle a peu de chances d’aboutir. Alors Jalal espère, garde en ligne de mire la perspective de faire sa vie ici. à quelle échéance ? Aucune idée. Difficile de faire des projets à long terme quand on survit au jour le jour.

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La bonne histoire ® Faustine François

Une soirée chez les pompiers

de leurs musculatures…

un peu pendue devant la salle de musculation que nous tentons d’attirer du regard les quelques pompiers en pause. S’en foutent. Bon… on fait quoi ? On se tire ? Non… on attend qu’un véhicule revienne ou sorte en intervention et on les chope. « Bonsssoiiirrr. Alors pas trop dur ce soir ? Ça va ? On peut monter dans le véhicule ? » (ouais c’est ridicule). « Non désolé les amis mais vous pouvez venir le dimanche, c’est open toute la journée pour les personnes qui veulent visiter » (première info). « Ah… bon tant pis ».

Évidement, il me fallait un acolyte pour franchir le cap. Mon meilleur pote homo depuis 23 ans ? Parfait. Les pires conneries, c’est avec lui que je les ai faites, les meilleurs fous rires aussi. On va se marrer, c’est sûr. Voilà le topo : il est 22h30, nous sommes au Point éphémère et c’est légèrement saouls qu’on se décide à franchir le cap. C'est la langue

C’est donc le cœur un peu tristoune que nous repartons en direction de la maison quand quand quand… je vois un pompier nous regarder par la fenêtre. Allez je me lance d’un franc coucou de la main. Il ouvre la fenêtre « Vous avez un problème ? ». « Non mais j’ai bien envie d’en avoir en visitant votre caserne » (mais qu’est-ce qui m’a pris

Des défis… voilà ce dont j’ai réellement besoin pour pimenter un peu ma chienne de vie qui consiste à me lever le matin (trop tôt), travailler toute la journée et me coucher (trop tard). Premier round : les pompiers, mon fantasme absolu. L’idée : passer une soirée dans leur "foyer" et explorer les moindres recoins

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Une nuit chez les pompiers

de lui dire ça). « Ok, passez par derrière, je vous ouvre ». BANCO ! Presque trop facile l’histoire. Nous rentrons. Mon BFF (Best Friend Forever) me regarde les yeux remplis de bonheur, c’est le graal, des mecs partout, des petites fesses musclées, des bras veineux à deux doigts d’exploser, des pecs bien gonflés… On souffle, on se détend… et 10 minutes après, on se retrouve dans une des chambres (celle du sergent). Tout y est : le calendrier de nanas à poil, les photos des castors dans la montagne (« Je viens des Pyrénées »), les trophées… et l’odeur de mec, la vraie, celle du sportif. On aime ou pas mais on kiffe. « On peut fumer ? », « Oui sur le balcon, suivez-moi ». On se retrouve avec dix mecs qui nous racontent leur vie de tous les jours, les gardes, l’adrénaline et le sexe. Parce que oui, pour ça ils sont forts aussi. La raison : les traumatismes, me répondentils tous plus ou moins. « On a besoin de se prouver des choses, de toujours aller dans l’extrême.

Parfois des hommes nous proposent de nous payer pour assouvir les fantasmes de leurs femmes. » Allez, un autre défi pour ne pas virer trop psychanalyste. « On peut descendre la rampe à incendie ? » « Ok ça marche, suivez-moi ». Oh my god, les boules, ils ont dit oui. Notre sergent chouchou ouvre une porte et là, derrière la rampe argentée et en bas… 7 mètres plus bas… un tout petit tapis bleu nous attend pour la réception. Fous rires, évidemment. Déconnade pendant au moins 20 mn « T’y vas ? » « Oui, non, mais pourquoi, hein ? » C’est parti. Le pompier Nicolas va se positionner juste en dessous de moi comme ça il ne peut rien m’arriver. Rassurant. J’enlace le tube de ma jambe droite puis le bras droit, le bras gauche. Et je glisse. Aaaaaahhhhh (légère impression d’avoir pousser le même cri que Balasko dans Les Bronzés font du ski). Je retombe dans les bras de Jean. Bonheur. BFF, lui, le fait seul. Il est fort mon BFF. Le reste ? La visite des camions (le ps : premier secours, le camion grand feu… ), la planche, obligatoire pour passer le test de pompier… Non aucun intérêt à tout vous raconter. Allez donc goûter, vous m’en donnerez des nouvelles. Moi, j’ai d’autres défis à me lancer. Nuit

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la bonne expérience ® Manon Troppo Ω DR

Ma nuit devant la télé Ma télé m’a tuer. Elle a dernièrement décidé de me rendre folle en se réveillant, avec le son, à la même heure toutes les nuits. La première fois, j’en ai sursauté d’effroi et les chats avec. On est resté figé par la peur, une bonne trentaine de secondes, s’attendant à voir sortir de l’écran un monstre assoiffé. Ou Lynch. Une attente de type pas rassurant. L’opération s’est répétée 4 fois de suite. à la 5e, j’ai dû m’y résoudre : je ne pourrai pas dormir cette nuit encore, et de toute évidence la télé avait un message à me faire passer, je devais m’y coller, déchiffrer, comprendre, comprendre tout, la vie, le big bang, l’amour, la mort, la téloche. Armée de vodka et de tartare de saumon, je me love dans le canapé. Ma couverture de félins ronronnants vient sublimer ce tableau. Ce que personne n’avoue mais que tout le monde aime, dans cette émission, c’est le moment où Christophe remonte le col de son cuir en regardant au fond de la cour à gauche, l’air de penser : « Je reviendrai, et j’aurai des milliers de psychopathes à vous raconter, encore, toujours, parce que ça ne s’arrête jamais, la folie. » Heureusement, le générique de Legrand, une perle des 70's, me change les idées et me rappelle la belle époque des B.O. J’aimerais tomber sur un policier dont François de Roubaix aurait fait le thème. Direction France 3 donc, où les films prennent leur temps en noir et blanc. Ça me rappelle quand Eddy Mitchell présentait ses westerns. On était obligé de le regarder, le western, papa l’avait aimé. J’arrive trop tard dans le polar, l’image a beau être ravissante, l’intrigue est déjà lancée et j’ai du mal à croire au flic en imper et en feutre. S’ils s’habillaient 40 —

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tous encore comme ça aujourd’hui, plus personne ne se ferait surprendre lors d’un épanchement d’urine sur la voie publique, on le verrait arriver de loin, Columbo, on aurait le temps de tout ranger et de baisser la musique. C’était bien, avant. Je me demande comment va le monde d’aujourd’hui et je réalise que, pour LCI, le monde ne bouge pas d’un iota, la nuit. Ils ont lancé les magnétos et sont partis boire des coups, manifestement. Et si un nouveau 9/11 débarque, et bien ça attendra demain matin, hein. Ce qui bouge pas mal, en revanche, c’est les culs huilés devant des décapotables à l’arrêt. C’est pas devenu ringard de chanter en français aux States pour son clip ? Visiblement, non. Ils se suivent et se ressemblent tous. Comme les heures, qui passent sans que le message tant attendu ne se manifeste. Ah tiens, un type qui aime se baigner avec les requins blancs et qui n’a jamais vu Les Dents de la mer. Il les approche et mime leurs attitudes pour éviter de paraître agressif. Les gens sont formidables. En ce moment même, il existe une fille qui, quelque part sur la terre obéit à une télé folle et, à un autre endroit, un type qui enfile une combi et risque sa vie. Et cette phrase, d’Arte : « on se marie, on fait des enfants, on divorce, on prend du LSD », où je sombre. La télécommande sur laquelle je me suis endormie me réveille et puisque Télématin se termine, ma nuit peut commencer. Enveloppée du seul message que cette expérience m’aura délivré : une nuit blanche devant la télé, c’est un peu comme les dernières images de notre vie, qu’on voit soi-disant défiler, avant de mourir. Un pot pourri d’humanité et un sacré besoin d’amour.


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le bon spot ® Mirah Houdon Ω DR

Le Trianon la renaissance

Le Trianon, lieu mythique de la fin du XIXe siècle qui accueillait les personnages fétiches croqués par Toulouse-Lautrec comme la Goulue mais aussi des revues, des chansonniers et du théâtre, a rouvert ses portes après une fermeture en 1992. C'est là que le Bonbon y a installé son bal déguisé le mois dernier. Rencontre avec le propriétaire, le dynamique Julien Labrousse qui nous en livre les -jolis- dessous.

Julien Labrousse ne doit pas passer beaucoup de nuits à dormir. Avant de monter le Trianon en début d'année, il a lancé Cococook (un service de traiteur bio) en 2009, le night-club le Cha Cha en 2008, l’Hôtel du Nord en 2005, la Galerie LH en 2006, et l’Hôtel du nord à Ibiza (« ce dernier, ça n’a pas été très glorieux », confie-t-il). Avant ça, le sémillant trentenaire tenait une société de production clip et web, qu'il a arrêtée en 2004. « Il n’y a rien de commun entre mes différentes expériences. Elles sont mêmes plutôt éloignées, j'aime bien découvrir de nouveaux environnements, j'ai le sentiment de changer de vie à chaque projet. » Aujourd'hui, son travail consiste en « un peu tout. Je fais l’architecte, l’ouvrier, le financier, le communicant… Sur les projets que je monte, je ne sous-traite que très peu de choses. Il est donc difficile de définir mon métier, j’ai vraiment tout fait. » Mais comment est née l'aventure Trianon ? Ce projet de 7 millions d’euros lui tombe dessus l'an dernier, par un heureux hasard. « Je suis tombé amoureux de ce lieu lorsque

je l’ai visité, c’était un vieux château abandonné à Paris. Moi qui adore refaire les endroits plein d’histoire, je ne pouvais pas rêver d’un lieu aussi idéal. Je suis un accro des gros chantiers, là aussi je ne pouvais pas mieux espérer. Les travaux ne sont d’ailleurs pas finis, nous n'avons abouti que la version 1, toute la décoration reste à faire. » Et le lieu a de quoi faire rêver. Bâti en 1894 à l'emplacement du jardin de l'élysée Montmartre, le TrianonConcert (son premier nom) était d'abord une salle de spectacles, qui accueillait des artistes comme Mistinguett, en pleine belle Époque. Un incendie détruisit le lieu en 1900 et après des travaux, il renaquit sous le nom de Trianon-Théâtre. La salle se nommera ensuite Théâtre Victor-Hugo (1903), Trianon Lyrique et enfin Le Trianon. En 1908, elle se spécialise dans l'opérette et, en 1936, devient un haut lieu du music-hall. Un peu avant la seconde guerre mondiale, l'immense salle de 3 000 m2 devient un cinéma populaire que fréquenta Jacques Brel au début des années 1950. En 1992, le Trianon ferme ses portes, faute de fréquentation. Mais à quoi ressemble aujourd'hui ce monument déclaré historique en 1988 ? « Des travaux ont été entrepris afin d’adapter la salle aux nouvelles ambitions du théâtre. Différents aménagements effectués les trente dernières années avaient contribué à dénaturer le bâtiment. L’intérieur et l’extérieur du théâtre ont donc été restitués dans la conformité de son style original. Le théâtre a Nuit

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Le Trianon dorénavant la possibilité d’accueillir des spectacles de nature et de dimensions diverses. De plus, la salle et la scène ont été insonorisées de façon à permettre une diffusion sonore optimale. » Depuis ce début d'année, le Trianon renaît enfin de ses cendres, avec une programmation éclectique centrée sur le live. « Nous avons la chance de travailler avec les meilleurs producteurs français qui nous proposent de très bons artistes, raconte Julien, et nous ne nous sommes pas arrêtés sur un genre en particulier. Avoir Gonzales avec deux batteries et deux pianos un jour, M.I.A. qui fait un live électro incroyable quelques jours plus tard et les rockeurs mythiques de Deftones ensuite, on trouve ça intéressant. » Autre particularité, il y aura dans la salle un restaurant au niveau du bas d'ici 2 ou 3 mois, Le Petit Trianon. « De la petite restauration de qualité est servie dans le théâtre en ce moment, au niveau de la salle de bal qui est idéale pour dîner avant ou après un concert, elle est très agréable et lumineuse car vitrée sur toute sa longueur. » En février et mars, Hurzt, Moriarty, The Dø, Aaron, Carl Barat, Ayo y joueront. Une belle programmation qui devrait placer le Trianon parmi les salles qui comptent dans ce quartier populaire, musical et touristique qu'est Montmartre, avec les incontournables élysée Montmartre, Cigale, Divan du monde et Boule Noire.

Le Trianon 80, boulevard de Rochechouart, Paris 18e Tél. : 01 44 92 78 00 — www.letrianon.fr — Les adresses de Julien à Montmartre ≥ Alice pizza, rue Dancourt. ≥ Rose bakery, rue des Martyrs. ≥ Le Corso, avenue Trudaine.

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“le TrianonConcert, son premier nom, était d'abord une salle de spectacles qui accueillait des artistes comme Mistinguett, en pleine belle Époque.”


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le casse bonbon ® Manon Troppo

Toi t'es trop V.I.P ça le fait, ça le fait,

ça le fait

« Tous les Hommes naissent et demeurent libres et égaux en droit, mais pas en goût vestimentaire. »

devant cette foire au "m’as-tu-vu" et ne savions plus que faire de nous.

Nous étions à moitié effrayés, à moitié intrigués. Le taxi avait décidé de nous jeter sous prétexte que nous avions de l’alcool sur nous, ce qui, pour une fois, était superbement faux et archi-faux ; nous avions de l’alcool dans nous, d’accord, et peutêtre dégagions-nous quelques vapeurs de Gin, mais pas de flasques dans les poches de vestes, ce soir-là. Il s’était arrêté, sans prévenir, et nous avait ordonné de dégager d’un ton décapant. Nous nous retrouvions donc comme quatre enfants privés de dessert pour une bêtise qu’ils n’avaient pas faite, penauds et sans le sou, rue de Rivoli, devant -tenez-vous bien- le VIP Room. Oui, oui, le VIP Room. Je vais le redire une 3° fois, pour que vous intégriez tout à fait l’incongruité de la chose : LE VIP. ROOM. C’était un cadeau de Noël pour le moins décalé. Ce même lieu dont j’avais plus ou moins décidé qu’il ne pouvait pas réellement exister et qu’il était né de ces rumeurs urbaines qu’on aime faire circuler sans jamais en vérifier la véracité. J’avais toujours changé de trottoir à l’approche du numéro 188 tout en retenant ma respiration. Et pourtant. Nous respirions le même air que ces fils à papa tout d’Eden Park vêtus et ces filles de pute, Armani jusqu’au bout des ongles. Ils étaient juste là, à un mètre de nous, certaines effluves Thierry Mugler trouvaient même moyen de venir provoquer nos nasaux et faire tourner nos têtes déjà malmenées. Mi-figues, mi-gredins, donc, nous restions interdits

Je crois que des quatre, j’ai été la dernière à comprendre l’idée qui se tramait déjà dans les esprits chafouins de mes compagnons. J’avais même froncé les sourcils en disant : « Vous ne pensez pas faire ce que je pense que vous pensez faire, hein ? » Leurs rires avaient sonné comme un gros « Oh que si ». Soit, en route, mauvaise troupe. Une copine avait cassé un de ses verres de lunettes de soleil, accessoire ladygaguesque s’il en est, et me les avait enfilées pendant que je transformais ma robe en ridicule petit bout de tissu. Elle, elle s’était confectionnée une sorte de palmier 80's sur la tête et s’était maquillée la bouche à la façon des geishas, comme ça, sur un bout de trottoir. Les deux garçons avaient fermé leurs vestes puis leurs manteaux aussi, pour plus de précaution, et avaient revêtu ensuite des airs d’agents de stars du showbiz à qui on la fait pas. à peine nous lancions-nous dans l’arène que déjà, la mer rouge s’ouvrait comme par enchantement, les chiens de garde nous ayant remarqué, et, vraisemblablement assimilé à ces personnes qui méritent un traitement de faveur. Et, pouf, nous y étions. Voilà. En un claquement de doigt. - Et voilà, on y est. - Qu’est-ce qu’on fout maintenant ? - Ben, on se casse. - Ah non. Non non non. On va tâter la came, qu’est-ce qu’ils boivent, qu’est-ce qu’ils écoutent comme musique, qu’est-ce qu’ils se racon-

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Toi t'es trop V.I.P

tent comme blagues, je veux savoir. Après avoir demandé les prix des verres, notre mission à nous, les filles, la chair fraîche, l’appât, la carotte, était de conquérir assez de cœurs en portefeuille pour rincer nos quatre foies arides. Mission qui s’est avérée plus facile qu’un devoir de maternelle : les verres pleuvaient de toutes parts. à croire que chez ces gens-là, on ne compte pas, monsieur, on ne compte pas. Une fois débarrassés des vieux beaux mécènes à gomina, les verres en mains et en bouche, subsistait une question cruciale : où était le putain d’alcool dans ce cocktail ? Notre enquête, consistant principalement à nous accouder au bar et à suivre chaque geste de la barmaid, nous avait renseigné assez vite. L’alcool était tout simplement dans la bouteille, libérant grand maximum 4 ou 5 gouttes par verre. Ô rage, ô désespoir, ô arnaque ennemie. Qu’à cela ne tienne, j’allais m’attaquer à de plus gros poissons et m’inviter à une de ces dix pauvres tables où trônaient des seaux remplis. Qu'elle ne fut pas ma surprise quand je suis tombée nez à nez avec Christophe, l’éraillé et lumineux Christophe qui, ce soir sans fin, avait délaissé sa Vespa pour de la vodka et des petites pépées french manucurées sur ses genoux. C’était la dolce bita. à la même table, Adrienne Pauly me servait une vodka-vodka en m’attrapant les hanches et en me roulant une pelleteuse sans que j’ai eu le temps de dire « fou ». C’était une configuration folle, vraiment tarée, une de ces situations qui poussent à boire un verre digne du Capitaine Haddock en deux gorgées, à

attraper ses compères par la main et à s’enfuir loin, loin, de cette débauche propre, triste, bling bling. Des trémolos dans la voix, j’annonçais : « Je veux aller dans un lieu opposé à ce VIP Room de mes fesses. Tout de suite. » - Du genre ? - Je sais pas, l’extrême inverse. - Un truc petit ? - Et pas prétentieux. - Un truc petit, pas prétentieux. Et pas cher ? - Ouais. Et où y’a de l’alcool dans les verres. - Petit, pas prétentieux, pas cher et bien servi, donc. - Voilà. - Suivez-moi. Dans un nouveau taxi, FIP expliquait le budget moyen des Français pour les cadeaux de Noël. 530€. 530€ dépensés par foyer, dans un pays laïque, en l’honneur d’un mec né sur la paille, ça me laissait perplexe et, le besoin de m’amuser enfin un peu se faisait plus urgent que jamais. Heureusement, L’Embuscade existe : 146, rue Cardinet, 17e. Il n’y a pas grand chose à rajouter, l’Embuscade, c’est simplement un endroit qui porte bien son nom, on y boit des shots de rhum au poulpe et au crabe, on y danse avec des ballons attachés à la ceinture, on y retrouve les oiseaux de nuit du quartier, on y ressent enfin un peu de folie chaude, du débraillement innocent et du joyeux laisser-aller, on y oublie que quelque part, à Paris, des gens s’amusent rue de Rivoli. Mais le vrai problème de la nuit à Paris, c’est qu’elle est toujours trop courte. Nuit

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le bon agenda Sélection subjective des soirées à Paris

Jeudi 3 19h30 La Flèche d’Or 8€

Jeudi 17 20h30 La Java 6€/8€

≥ La Soirée de Serge : Juliette + La Fiancée +

≥ Fear and Loathing : Paris + Service + Steeple

Mokaiesh + Baden Baden + Violaine Schütz / Julien

Remove

Plaisir de France Vendredi 18 22h Point éphémère 15€ Samedi 5

23h

La Machine du Moulin Rouge 13€/17€

≥ Club Folamour invite Tsugi : Unison (Live) +

≥ Excuse my French : Lifelike + Toxic Avenger +

La Sera (Katy Goodman de Vivian Girls) (Live)

Anorrak + Class 84

+ Suuns (Live) + Crame + Tsugi Crew + Mondkopf + Demoiselles d'honneur

Mardi 8 20h Cité de la Musique 24€

23h

≥ Barbara Carlotti présente Nébuleuse Dandy –

≥ Bonbon Party : Violaine Schütz

Bus Palladium gratuit

promenade littéraire et musicale Samedi 19 22h Bus Palladium 5€ Mercredi 9

23h30

Rex Club 12€

≥ Concert surprise

≥ Grandmaster Flash + Gangrene aka The Alchemist

00h

& Oh No

≥ Correspondant “Rexperience” release party

20h

4elements gratuit

Rex Club 15€

Jennifer Cardini + Ame + I:Cube

≥ Vernissage de KUU : Revue plastique et graphique imaginée, conçue et réalisée par éric Meyer et Ivan

Dimanche 20 19h30 La Maroquinerie 16€/18€

Sigg + Music by Mr Untel

≥ Laura Veirs & The Hall Of Flames + Caitlin Rose + Youri Blow (Folk/ Blues)

Vendredi 11 22h La Machine du Moulin Rouge15€/20€ ≥ Elegangz : The Death Set + Viva and the Diva +

Jeudi 24 19h30 La Maroquinerie 20€

Quadricolor + The Popopopops + Airborn Toxic Event

≥ Kitsuné Maison en Vrai ! #9 : The Heartbreaks + Is

+ Mickey

Tropical + Cults + Guards

23h

Point éphémère 12€/14€

≥ Discodeine Release Party + Optimo + Tristesse

20h30

La Machine du Moulin Rouge 10€/25€

≥ Alan Vega + Cercueil + Guests

Contemporaine + guests 23h

Bus Palladium gratuit

Vendredi 25 22h Bus Palladium 5€

≥ Cokpit & Die On Monday + Bonbon Party all night

≥ Junie Jungle & Guest + Bonbon Party all night

long : DJ Freddy

long : DJ Freddy

Mercredi 16 20h30 La Maroquinerie 10€/13€

Samedi 26 22h Bus Palladium 5€

≥ Deaf Rock Records Night : Electric Suicide Club +

≥ Namaste & June Hill

Plus Guest + Colt Silvers

00h

20h30

Centre Pompidou 10€/14€

≥ Danse contemporaine : Emmanuelle Huynh –

Glaz’art 10€

≥ pressplay : Ben UFO + Prosper + Mr One Two vs. L-Ington + Dna (futur garage)

Cribles / Live 20h

4elements gratuit

≥ Bonjour Prod : Le Poney Club Orchestra

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Vous aussi envoyez votre programmation à : prognuit@lebonbon.fr


www.agnesb.fr



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